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Lun 26 Oct 2020 - 15:05

Anonymous
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Ne jugez pas un livre à sa couverture

Elle avait beaucoup aimé les jardins, c'était pour le moment son endroit préféré du Fort. Elle s'y sentait respirer, vraiment. Ewie n'était pas là depuis longtemps, elle était encore en train de tâtonner, de chercher ses marques dans cet environnement nouveau. Ce avec quoi elle luttait le plus c'était les murs. Le sentiment d'enfermement qui allait avec. La jeune elfe avait passé toute sa vie en extérieur, vivre entre quatre murs en permanence… Elle avait du mal.

C'était peut-être pour ça qu'elle avait mis un peu de temps avant de s'aventurer jusqu'à la bibliothèque du Fort. Pourtant l'existence même du lieu l'avait fasciné dès qu'elle l'avait apprise. Un endroit remplis de livres, uniquement consacré à eux. La jeune elfe n'avait pu retenir un petit bond de plaisir et d'excitation, les livres étaient une denrée rare dans son ancienne vie. Pour autant elle savait qu'ils représentaient une source de connaissances vastes et variées. L'aiguillon de la curiosité n'avait pas cessé de la tarauder depuis, qu'est ce qu'elle pourrait bien y trouver, à quoi cet endroit pouvait bien ressembler. Toutes les nouvelles choses qu'elle pourrait apprendre, là mises à la disposition de tous.

Mais avant ça il lui avait fallu vaincre, au moins un peu, son malaise de rester longtemps entre quatre murs. C'est qu'elle comptait bien explorer l'endroit dans ses moindres recoins, elle ne voulait pas que son premier contact avec cet endroit soit gâché par un malaise trop présent. Elle voulait y rester longtemps, et comptait bien mettre toute les chances de son côté.

La première chose qui la frappa alors qu'elle entra dans la bibliothèque, ce fut l'odeur. Jamais elle n'avait senti quelque chose de pareil. C'était une odeur chaude et piquante, elle lui évoquait les par terre de feuille d'automne dans les forêts, le vieux cuir bien entretenu des affaires du clan, la poussière sèche et chaude. Elle l'aima immédiatement, un coup de foudre olfactif total et instantané. Elle adorait ce parfum nouveau et inédit, mais familier en même temps.

Puis il y avait les livres en eux mêmes. Il y en avait tellement. Jamais Ewie n'aurait cru qu'il pouvait y avoir autant d'ouvrages rassemblés à un même endroit. Autant de livres de tout court. Il y avait quelque chose d'irréel et de féerique dans la vision de ces étagères débordants de livres soigneusement alignés et ordonnés. Dans la différence d'épaisseurs, de couleurs, de formats qu'ils présentaient. Il y en avait bien plus que la jeune elfe ne saurait en compter, un instant elle eu comme le vertige. C'était bien plus qu'elle ne pourrait certainement jamais lire dans son existence entière. Bien plus de signes tracés à l'encre que ses yeux pourraient jamais parcourir et déchiffrer, bien plus de pages de parchemin, vélin ou papier que ses doigts pourraient tourner. Bien plus de mots et de messages qu'elle ne pourrait comprendre et apprendre.

Elle était entre des murs, mais elle n'était pas enfermée. Elle était au milieu d'un océan de possibilités, une plaine grande ouverte à son exploration. Un lieu bien plus grand qu'elle, bien plus varié que tout les paysages qu'elle avait visité dans sa vie. Tellement de fenêtres vers des horizons différents, inédits. Elle n'était pas enfermée, bien au contraire.

Ewie ne savait pas combien de temps elle était restée plantée, à regarder la bibliothèque comme si c'était la plus belle chose qu'elle n'avait jamais vu. Ses yeux clairs remplis d'étincelles et d'étoiles, son petit minois affichant clairement son émerveillement muet. Elle devait avoir l'air fine, plantée comme ça, mais elle s'en fichait éperdument, elle était entièrement prise dans sa contemplation pleine de déférence.

Puis, au bout d'un moment presque infini, elle se mit à bouger. Doucement, timidement presque vers les étagères. Elle ne savait pas trop où aller par quoi commencer même si elle brûlait de tout explorer, elle ne savait pas de quel côté allumer la chandelle en premier pour la brûler par les deux bouts.
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ft. Dorian Pavus

Dim 8 Nov 2020 - 0:48

Dorian Pavus
Dorian Pavus

– Inquisition –

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Ne jugez pas un livre à sa couverture




9:42 du Dragon, Gardien
Feat. Ewie
Pas encore défini - ■


Et encore une journée à se creuser la tête sur les problématiques de Thédas.

Après m’être réveillé à coup de thé – à défaut d’avoir autre chose sous la main –, j’avais fait un saut à la tour des mages afin d’y travailler pour une fois. D’ordinaire, je préférais rester à la bibliothèque, dans mon petit coin, mais à la vue de la tournure des derniers événements en date, l’aide d’autres mages ne me ferait pas le moindre mal. J’étais certes un thaumaturge, mais je ne connaissais pas tous les aspects de toutes les écoles de magie. Certains éclaireurs avaient rapporté des choses assez curieuses, comme des bouleversements temporels légers dans une certaine zone délimitée. Aussi, il nous fallait des réponses sur la situation vis-à-vis du Voile, comment déterminer si le Voile est trop fin au point de se déchirer, ce genre de choses. Les Failles commençaient à se multiplier, et c’était tout sauf rassurant.

Et puis, évidemment, il me fallut tomber sur l’homme que je ne pouvais plus regarder en face : Alexius. Il restait toujours en ces lieux apparemment, soit pour apprendre certaines astuces magiques, soit, évidemment, pour aider dans certaines recherches magiques. Sa femme ayant été une experte dans la magie du Voile et dans les études de ce dernier, il semblait tout naturel qu’Alexius savait dans quelles eaux il nageait. Ce fut d’ailleurs leur collaboration qui permit de redécouvrir l’existence de la magie temporelle, d’en explorer théoriquement ses limites, ses apports, ses dangers.

Mais de le voir me mit mal à l’aise.

Il venait de passer par pas mal de mauvaises choses, et je n’avais pas beaucoup échangé avec lui depuis. Chose naturelle à mes yeux : comment croire un homme qui était prêt à sacrifier le monde pour quelque chose d’impossible ? Comment accorder le pardon à un homme qui a essayé de vous tuer, alors que cette même personne vous avait transmis de nobles valeurs, une sagesse et une vision du monde pourtant si impressionnants ? Qui ne s’est pas gêné à se servir de cette même magie du sang qu’il condamnait ? De plus, ma dernière interaction concrète avec mon ancien mentor fut de lui annoncer ce qu’il n’a jamais voulu envisager, qu’il a toujours tenté de repousser par amour, ou par désespoir, de toutes les façons possibles.

J’avais encore le souvenir amer de ce regard brisé qu’il posa à terre, de ce silence pesant qui suivit mon annonce, de ses rides légèrement crispées de douleur. Le tout, avant de me regarder droit dans les yeux, pour me remercier de lui avoir dit moi-même. J’avais rapidement quitté la salle suite à cela, ne supportant pas ce regard, cette réaction, ce sujet. Félix était mort, et nous n’y pouvions rien, nous n’avions jamais rien pu y faire, et ce fait restait tout de même écrasant.

De simplement croiser son regard me pourrit la journée, je devais être honnête. Et nous n’étions que la matinée. Alexius m’avait souri sans rien dire, tout en hochant doucement de la tête pour me saluer avant de vaquer à son travail.

Mon esprit revoyait également Asariel et ses affreux jours. Là où le temps n’existait plus, ni la nuit, ni le jour. Là où tout ce qui me restait était la solitude, l’alcool et mes recherches vers l’infaisable. Sa façon de m’ignorer, d’ignorer Félix à qui on avait prolongé la vie, pour retourner dans son casse-tête qui fonçait droit dans le mur. Je n’étais pas prêt d’oublier ces jours terribles de mon existence, et j’étais encore moins prêt à lui pardonner son attitude à ce moment-là.

Une fois mon travail quelque peu avancé, je m’apprêtai à quitter la tour. Mon attention fut cependant retenue par une jeune elfe qui vint en ma direction. Après une légère réflexion, son visage me revint : il s’agissait de la jeune dalatienne que nous avions secourue aux Tombes Emeraudes, en Solace. Je ne l’avais pas tant revue depuis, mais j’avais tout de même pris de ses nouvelles par le biais d’autres, plus souvent en ces lieux : apparemment, elle apprenait le langage commun avec d’autres de Fort Céleste aux origines dalatiennes et parlant couramment la langue commune. Elle arriva à ma hauteur, la tête légèrement baissée et le regard fuyant, les mains jouant avec une de ses deux longues tresses. Elle me salua timidement d’un petit « Bonjour » prononcé à demi-mot, mais je ne savais pas si c’était lié à la difficulté de parler cette langue avec fluidité, ou si elle était réellement timide. J’essayai de répondre sans me perdre en tournures de phrases trop complexes pour elle. La pauvre ne parlait la langue que depuis quelques mois, tout de même.

Ah, bonjour ! Je me souviens de toi, cela fait un moment. J’espère que ça va mieux.
O-oui ça va mieux .. Je suis en train d’apprendre la langue commune. C’est encore un peu difficile, mais je m’améliore de plus en plus.
C’est une bonne nouvelle, ça, tant mieux.

Et puis, un petit silence étrange s’installa, comme si elle voulait relancer la conversation, sans réellement savoir comment. Mais elle restait là, peu à l’aise, voire paniquée, ce qui me fit hausser un sourcil perplexe.

Tu .. as besoin de quelque chose ?

La petite sursauta à ma question, avant de hocher positivement de la tête, toujours en évitant mon regard. Était-ce ma présence qui la mettait autant dans l’inconfort, ou était-elle toujours comme ça ? Difficile à dire, les deux étaient plausibles. Elle joignit ses mains, avant de répondre.

J-je .. je veux apprendre la magie. Mais l-les gens ici sont assez occupés .. O-on m’a dit que vous pourriez m’aider.

Je posai alors sur elle un regard surpris. On m’a vraiment recommandé pour une chose pareille ? Par réflexe, je jetai un regard vers Alexius, toujours absorbé dans son travail. J’avais l’étrange intuition que la recommandation venait de lui, pour d’étranges raisons.

En pleine réflexion, je n’avais pas encore répondu à sa demande. Soudainement paniquée, elle se permit un dernier commentaire avant de me laisser finir de poser le pour et le contre.

S-si vous ne voulez pas je peux comprendre !
Mmh .. Je réfléchis.

Posant encore le pour et le contre dans ma tête, j’eus une pensée vis-à-vis de la proposition d’Alexius aux Portes de Jade. J’avais accepté car je ne savais pas trop quoi faire de mon existence, et son éducation m’avait énormément enrichi. Ça, sans parler du fait que je fus le seul apprenti qu’il eut pris de toute son existence. A part de nom, il ne me connaissait pas ce jour-là, et pourtant il m’avait fait cette proposition. Je n’avais jamais vraiment enseigné, même si j’étais techniquement enchanteur au Cercle de Minrathie. Au pire, si ce n’était vraiment pas ma tasse de thé, je pourrais toujours refuser par après, si vraiment ; lui refuser ça me faisait une sorte de peine, tout à coup.

Elle attendait encore à mes côtés en silence, se préparant sans doute aux pires scénarios, tandis que je répondis sur un ton calme.

Je suis un thaumaturge, autrement dit un théoricien de la magie. J’ai quelques bases en pas mal d’écoles, mais il ne faudra pas que compter sur moi pour apprendre, il te faudra également lire, t’entraîner de ton côté, etc. Je peux essayer de te former, mais je ne garantis pas la perfection.

Et puis, suite à ces mots, une espèce de lumière se logea dans ses yeux, avant de croiser les miens pour la première fois depuis le début de cette conversation. Sa bouche se mua en un sourire, tandis que ses mains, elles, restaient jointes contre sa poitrine.

O-oh, merci beaucoup ! Je ne vous décevrai pas !
Je n’en doute pas.

Ainsi, je repris ma route pour sortir de la tour, avant de lui adresser ces mots.

Suis-moi, on va essayer de trouver un point de départ à la bibliothèque.
J’arrive !

Elle courut pour atteindre ma hauteur. Le temps du trajet, nous échangeâmes quelque peu sur des banalités : elle s’appelait Mireï Camie, et était l’unique fille de l’archiviste de son clan. Cela me faisait du bien d’avoir un nom sur un visage qui commençait à devenir familier.

Une fois à la bibliothèque, mes sourcils se froncèrent quant à la vue du jour : une jeune femme s’y trouvait, le regard perdu sur tout ce qui l’entourait. Je ne l’avais jamais vue avant, faisait-elle partie des nouvelles recrues ? Était-elle perdue, peut-être ?

Sans trop m’imposer ou trop effrayer – du moins, je l’espérais –, je lui tapotai gentiment l’épaule pour attirer son attention.

Vous cherchez quelque chose ?





◊ Mireï Camie ◊
Jeune dalatienne sauvée d'esclavagistes aux Tombes Emeraudes par l'Inquisition. Elle est en train d'apprendre la langue commune à Fort Céleste, et désire apprendre à utiliser et à contrôler sa magie auprès de Dorian.

Elle s'exprime en #97E75F, et en Dalatien en #CCFAAB.



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