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Jeu 3 Mai 2018 - 13:46

Anonymous
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Par les yeux d'Andraste


Les prémices de l'hiver s'étaient abattus sur Fort-Céleste ce matin là. Une gelée blanche avait recouvert les champs, autour du campement des soldats, et pour la première fois depuis son arrivée, Emery s'était demandée ce qu'elle faisait là. Elle ne comprenait pas qu'on puisse s’accommoder de ces conditions avec un simple sourire et un haussement d'épaules, mais il fallait bien reconnaître qu'elle devait être une des rares personnes du camp à être aussi incommodée par le froid. Ils n'avaient pas connu les étendues sèches de terre pourpre, eux.
La Garde des Ombres enfila son long manteau en fourrure et commença à traverser le camp pour se diriger vers la forteresse, la mine basse. Elle tournait en rond ici, dans une inaction dérangeante. Les Gardes survivants d'Orlaïs étaient mous comparés à ses frères d'armes habituels. Ils n'affrontaient pas des engeances aussi souvent, à vrai dire, leur rôle consistait plus en une veille silencieuse qu'à fréquenter des champs de bataille. Ils n'étaient pas responsables de cela. Les événements récents avaient atteint leur moral, et ils n'étaient que l'ombre de ce qu'ils avaient pu être. Et puis, il y avait toutes ces questions, tout ces doutes qui la rongeaient toute la journée. La tâche à venir était titanesque, et pour la première fois, elle ne savait pas si elle avait les épaules pour cela. Redresser une Garde aussi délabrée dans une nation aussi vaste, tout en aidant l'Inquisition et en faisant face aux hordes de démons qui sortaient du ciel, c'était beaucoup.
Elle saluait les passants d'un signe de tête, marmonnant à l'occasion quelques mots de courtoisie aux courageux qui tentaient de lancer une conversation avec elle. Les portes massives de Fort-Céleste n'étaient heureusement pas très loin, et elle les franchit avec un soupir de contentement. Au lever du jour, la cour était assez calme, bien plus en tout cas que les quartiers militaires, et la Sénéchal savait qu'elle pouvait s'y aventurer sans crainte. Pendant la journée en revanche, la zone était à éviter absolument, si elle ne voulait pas se faire happer dans quelques ragots typiques de ce genre de lieux. Elle se dirigea rapidement vers la porte de la discrète Chantrie, et pénétra en douceur dans ce lieu sacré.
Il lui fallu quelques secondes pour s'habituer à la semi-pénombre qui y était installée. Silencieuse, à l'entrée de la porte, elle réalisa agacée qu'une silhouette se tenait assise sur un banc, non loin de la statue dorée d'Andrasté. Le maintien strict de la silhouette lui faisait penser à quelque de noble éducation, et la robe richement décorée qu'elle portait, de couleur claire, soulignait cette impression. Il s'agissait de l'Ambassadrice de l'Inquisition, l'Antivane à l'accent chantant. Emery hésita à s'éclipser en silence pour revenir à la tombée de la nuit, mais elle avait besoin de ce calme avant de repartir dans ce tourbillon infernal où elle courait et agitait les bras pour faire bouger ses frères et sœurs d'armes, désespérément flasques.
Avec beaucoup de précautions pour ne pas faire trop de bruit, l'Anders détacha son bâton de son dos, et le posa contre le banc le plus proche. Elle se défit également de son épée, qu'elle posa à côté. Hors de question de se dévêtir de son manteau de fourrure pourtant, bien qu'il recouvre son uniforme. Dame Josephine l'avait déjà vue, et elle saurait à qui elle avait à faire, si elle se sentait le courage de se lancer dans une conversation. Puis, de son habituelle démarche souple, elle alla s'asseoir sur le banc adjacent à celui de l'Ambassadrice. Ses yeux fixèrent un moment la statue de femme devant elle, puis, grimaçant, se décida à adresser quelques mots à sa voisine. Elle était représentante de la Garde des Anderfels après tout, elle se devait de faire bonne figure.
« Vous êtes bien matinale, Ambassadrice. Vous avez besoin de conseils ? Je ne vous savais pas andrastienne. » Voilà, le strict nécessaire. Elle lui répondrait les banalités d'usage dont elle avait l'habitude, et elles pourraient ensuite se recueillir en paix, avant que la journée n'amène les problèmes de la veille et ne laisse présager de ceux à venir.

Jeu 3 Mai 2018 - 21:50

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Par les yeux d'Andraste
9:41 Démetra Le jour se levait à peine sur Fort Céleste, et comme chaque matin Josephine avait profité du calme de l'aube pour ouvrir son courrier personnel. Elle avait lu, agacée, les mots de sa petite sœur, et décidé de lui répondre plus tard, quand les rumeurs qu'Yvette s'amusait à lancer se confirmeraient, ou s'infirmeraient. Son humeur s'était adoucie quand elle avait parcouru une longue lettre d'un ami antivan, lui relatant ses dernières aventures et conquêtes amoureuses. Elle avait rit aux éclats en apprenant qu'il avait confondu la jeune femme qu'il courtisait avec la mère de celle-ci, se retrouvant dans une difficile situation qu'il avait malgré tout réglé d'une main de maître, volant un baiser à la jeune femme, et un à sa mère. Sacré Leone. Une lettre plus étrange lui avait sauté aux yeux tandis qu'elle s'apprêtait à répondre à son ami... Elle n'était signée que d'une initiale : S.

Alors elle avait lu la lettre en question. Et son cœur s'était brisé, des images cauchemardesques lui revenant en tête. Une course-poursuite. Un combat. Un visage. Du sang. Elle était restée tétanisée de longues minutes à son bureau, avant de réussir à se lever pour ouvrir la fenêtre et emplir ses poumons d'air frais. Tellement frais qu'un éternuement la sortit de sa torpeur.

Elle referma brusquement, se moucha silencieusement, et enfila son manteau d'hiver, une lourde cape en soie bleu-nuit doublée de fourrure sombre. Elle sortit de son bureau et traversa le Grand Hall de Fort Céleste. Sans même regarder si quelqu'un était présent - l'Ambassadrice était réputée pour saluer tout le monde sans la moindre exception habituellement - elle longea le mur d'un pas pressé et prit la porte qui menait aux jardins. Frissonnant, elle couvrit ses cheveux de la capuche de son vêtement bleu-nuit, et glissa ses mains dans des gants de soie assortis. Elle prit quelques instants pour respirer, puis pénétra dans la Chantrie non loin de là.

Les premiers rayons du soleil commençaient à filtrer à travers les carreaux des grandes fenêtres qui surplombaient la statue d'Andrasté. Le reste de la pièce était encore sombre, mais Josephine ne distingua personne. Elle enleva sa cape et s'assit sur un banc face à la Prophétesse, posant le vêtement à côté d'elle. Elle se plongea dans ses pensées, triturant les gants qu'elle n'avait pas retiré, les yeux rivés sur la statue face à elle.

« Vous êtes bien matinale, Ambassadrice. Vous avez besoin de conseils ? Je ne vous savais pas andrastienne. »

L'Antivane sursauta. Elle n'avait entendu la Sénéchale entrer, complètement perdue dans ses souvenirs de cette nuit passée. Être en présence de quelqu'un la ramena un peu à elle, et elle se maudit pour s'être laissée aller à de telles émotions alors que n'importe qui pouvait la voir. Elle avait une image qui lui plaisait beaucoup depuis plusieurs années, entretenue par le Jeu noble d'Orlaïs, et elle ne voulait pas la gâcher avec de vieilles cicatrices. Surtout face à une personne du statut d'Emery Rana. Elle retrouva son expression habituelle, un sourire doux sur les lèvres, et se tourna vers la Garde.

« Le Fort est toujours plus calme à cette heure ci, mais je ne vous apprends rien. Et puis, dormir n'est pas mon activité préférée. »

Elle se rendit compte qu'elle portait encore ses gants. Elle les retira, gardant son mouvement le plus naturel possible. Personne ne s'attarderait sur un aussi petit détail, tant qu'elle ne paraîtrait pas mal à l'aise.

« Je ne pense pas avoir besoin de conseils, à moins que vous puissiez m'éclairer sur certains versets du Cantique qui me semblent toujours obscurs, même après 27 ans à les lire, les entendre et les réciter ! Cela dit, votre avis serait probablement très instructif. J'admire énormément certains Chantristes anders, dont les traités philosophiques m'ont accompagné d'Antiva à Orlaïs, puis à présent ici, à Fort Céleste. »

Elle rigola doucement. Son mal-être était passé alors qu'elle parlait, remplacé par son habituel goût de la conversation. Bien que le lieu n'était peut-être pas le mieux choisi.

Ven 4 Mai 2018 - 9:51

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Par les yeux d'Andraste

Emery nota un changement soudain de posture chez l'Ambassadrice, une reprise en main. Elle ne l'avait de toute évidence pas entendue, et prise par surprise, se devait de se corriger, dans sa posture et son regard. L'anders avait vu ce genre de choses tellement de fois chez sa mère qu'elle était, plus que quiconque, capable de comprendre cela. Le sourire que lui adressa l'antivane était clairement un sourire de façade, le temps se retrouver en position plus confortable. Les lèvres de la Sénéchale s'étirèrent dans un début de sourire qui se voulait rassurant. Il ne fallut pas plus que ces fractions de seconde pour que Dame Josephine revienne pleinement à elle, et lui réponde avec maîtrise et aisance, une diction parfaite.
« Le Fort est toujours plus calme à cette heure ci, mais je ne vous apprends rien. Et puis, dormir n'est pas mon activité préférée. » La Garde des Ombres acquiesça en silence sans pour autant répondre. Elle n'avait rien à ajouter à cela, et il ne s'agissait pas d'une esquisse pour qu'elle rebondisse dessus, non. Si elle l'avait voulu, l'Ambassadrice aurait fait les choses beaucoup mieux. De simples vagues explications, et elle n'en avait pas besoin de plus. Ses yeux se posèrent sur ses mains qui se dénudaient, comme si les gants qu'elle portait la contraignaient à cet instant précis. Le geste était doux et sûr, maîtrisé. Les mains, fines, n'étaient pas celles d'une travailleuse, mais de celles gracieuses et délicates d'une noble ou d'une privilégiée. Elle était tout cela, mais Emery ne pouvait le lui reprocher. Il y avait une telle beauté dans ces mains ainsi dénudées, dans la chantrie déserte, les premiers rayons du jour filtrant au travers des quelques vitraux orangés.
« Je ne pense pas avoir besoin de conseils, à moins que vous puissiez m'éclairer sur certains versets du Cantique qui me semblent toujours obscurs, même après 27 ans à les lire, les entendre et les réciter ! Cela dit, votre avis serait probablement très instructif. J'admire énormément certains Chantristes anders, dont les traités philosophiques m'ont accompagné d'Antiva à Orlaïs, puis à présent ici, à Fort Céleste. » Un sourire plus franc se dessina sur ses lèvres. Bien sûr, lui parler à la fois du Cantique et de ses origines anders avait tout l'air d'un combo gagnant ! Le rire de l'Ambassadrice résonna dans la chapelle, mélodieusement. « Je vous comprends, Ambassadrice. Certains versets du Cantique sont particulièrement ardus, même pour celles et ceux qui consacrent leur vie à les étudier avec ferveur. Je pense qu'on le comprend un peu mieux chaque jour, au fur et à mesure que notre chemin se dessine sur cette terre, mais qu'une poignée seulement aura un jour la sagesse pour en saisir toutes les subtilités. Pour ma part, je ne suis pas certaine de pouvoir vous aider, car vous devez trouver les mots par vous-même, pour en extraire votre sens. » Elle marqua une pause, pensive. « Après tout, la beauté de ce texte est son interprétation, qui diffère en chacun d'entre nous. Si je vous parlais de ce que j'y vois, vous n'auriez probablement pas le même point de vue. De la même manière que le Commandant Cullen, ou votre mage tevintide, s'il est croyant toutefois. »
Andrasté regardait vers l'infini, et son regard se reporta sur Elle. Plongée dans ses pensées, elle mit quelques instants à rebondir, car sa curiosité était désormais piquée. « Vous êtes d'Antiva, n'est ce pas ? Une des rares nordistes à errer dans cette forteresse glaciale. Vous vous êtes faite au froid d'ici ? Je... ça me paraît inimaginable. Tout ici est si différent. J'en viendrai presque à regretter les désolations dans lesquelles j'ai grandi. Je n'imagine pas pour quelqu'un qui a vécu dans le luxe de la cité d'Antiva, où le confort était tout autre. »

Mer 9 Mai 2018 - 20:46

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Par les yeux d'Andraste
Si elle a avait été surprise plus tôt, Josephine ne laissait plus rien paraître. Elle avait dans le regard cet éclat qui l'accompagnait au quotidien, dès lors qu'elle était en présence de quelqu'un.

« Je vous comprends, Ambassadrice. Certains versets du Cantique sont particulièrement ardus, même pour celles et ceux qui consacrent leur vie à les étudier avec ferveur. Je pense qu'on le comprend un peu mieux chaque jour, au fur et à mesure que notre chemin se dessine sur cette terre, mais qu'une poignée seulement aura un jour la sagesse pour en saisir toutes les subtilités. Pour ma part, je ne suis pas certaine de pouvoir vous aider, car vous devez trouver les mots par vous-même, pour en extraire votre sens. Après tout, la beauté de ce texte est son interprétation, qui diffère en chacun d'entre nous. Si je vous parlais de ce que j'y vois, vous n'auriez probablement pas le même point de vue. De la même manière que le Commandant Cullen, ou votre mage tevintide, s'il est croyant toutefois »

La Sénéchale resta silencieuse, et l'Ambassadrice accompagna son silence. Ses paroles étaient sages, et très intéressantes, bien qu'elle n'était pas d'accord avec certains points. Certes, chacun pouvait interpréter différemment le Cantique de la Lumière, mais échanger sur les interprétations possibles étaient bien souvent productifs. En tout cas, c'était une des choses préférées de Josephine quand la Sœur Rita venait apprendre l'histoire d'Andrasté et les enseignements de la Chantrie à la fratrie Montilyet. Apprendre était toujours très distrayant, mais échanger sur ces apprentissages l'étaient encore plus. Elle suivit le regard d'Emery et regarda elle aussi la statue d'Andrasté baignée la lumière teintée par les couleurs des vitraux.

« Vous êtes d'Antiva, n'est ce pas ? Une des rares nordistes à errer dans cette forteresse glaciale. Vous vous êtes faite au froid d'ici ? Je... ça me paraît inimaginable. Tout ici est si différent. J'en viendrai presque à regretter les désolations dans lesquelles j'ai grandi. Je n'imagine pas pour quelqu'un qui a vécu dans le luxe de la cité d'Antiva, où le confort était tout autre. »

Le sourire de Josephine se fit encore plus doux, si c'était possible, tandis qu'elle parcourait du regard le visage de l'Ander aux traits de Rivaini. Elle avait le mal du pays, et l'Antivane ne pouvait que compatir à sa peine, elle qui regrettait chaque jour la vue de sa fenêtre sur le port de la Cité d'Antiva.

« On s'habitue au confort, et on s'habitue même au froid. Je vous le jure, ce n'est plus si terrible après quelques semaines ! Par contre, on ne s'habitue jamais à l'absence de certaines choses que l'on a connues toute sa vie. »

Elle lissa de ses mains le bas de sa robe, tout en réfléchissant à ce qui lui manquait le plus. Il y avait sa famille, bien évidemment, et ce malgré qu'elle l'ait vue de temps à autres à Val Royeaux. Il y avait le bruit du port le matin, tandis que les pêcheurs vendaient leur butin quotidien. Il y avait l'odeur du sable chaud, mêlée à celle saline de la mer. Il y avait les rires bruyants et les voix au doux accent chantants d'Antiva.

« Les couleurs me manquent. Les rues de la Cité d'Antiva sont extrêmement colorées, et les vêtements de ses habitants ne le sont que plus encore. Le soleil les rend si vives et si lumineuses. Même les bals de Val Royeaux semblent ternes à côté. Et puis il y a le bleu de la mer, s'évanouissant sur le sable blanc. C'est un spectacle saisissant, que je n'ai retrouvé nulle part ailleurs. »

L'Ambassadrice soupira doucement, laissant s'évanouir les souvenirs qui faisaient battre son cœur un peu plus vite.

« Vous vous habituerez au froid, Sénéchale. Je pourrai vous fournir de quoi vous couvrir d'avantage, si ce n'est pas le cas. Je ne peux pas en dire autant de toutes les autres choses qui vous feront regretter votre pays. Mais chérissez ces souvenirs, et partagez les autant que possible pour les faire vivre dans votre cœur. Ils vous paraîtront alors un peu moins lourds. »

Elle lui adressa un large sourire tandis qu'elle se relevait, prenant son manteau et ses gants dans ses mains. Il était grand temps de retourner au travail, et de laisser la Chantrie à la Garde qui était sûrement venue profiter du silence pour se recueillir.

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