¤ PV Théodore Camillus
Fragnar tiqua légèrement quand Théo parla de contrepartie à fournir contre son aide. Le jeune Altus ne s’y laissait pas tromper, il devinait que le banquier cherchait à retirer un bénéfice de sa proposition. Mais cela tenait plus de l’envie de garder de bonnes relations avec les Camillus. Il était plus intéressant sur le long terme de s’attirer la sympathie du futur héritier, afin qu’il continuât à recourir aux services de la banque Meras. Et aussi pour avoir peut-être une connaissance à Val-Royeaux, un ami avec qui il pourrait passer du temps loin des enchantements. Il ne voulait pas se dévouer à ce boulot, il n’était plus au Carta, et il craignait quelque peu de retourner dans un cercle vicieux, où il devait créer des enchantements pour survivre. Il en avait fait son loisir pour une bonne raison, après tout. ― Je n’y ai pas tellement réfléchi, à vrai dire. Je pense que mon oncle demanderait peut-être à votre famille une légère compensation si je devais m’absenter sur mes heures de travail, mais ce n’est pas certain Un soupir lui échappa lorsque Théo lui demanda comment il restait en contact avec tous les membres de sa famille, éclatée aux quatre coins du monde. À vrai dire, il aimerait bien que les différentes branches ne soient pas autant en contact et que chacune s’occupât de ses affaires, mais il devait se faire à l’idée qu’il n’était qu’un parasite aux yeux de la branche principale et qu’il serait baladé où bon leur semblerait s’il ne voulait pas avoir d’ennuis. ― Tévinter et Orlaïs, juste, j’étais le dernier représentant de la branche d’Orzammar. Je ne les ai jamais rencontrés, ils restent seulement en contact avec le chef de famille Guerrand aurait pu l’emmener les rencontrer, d’ailleurs, lorsqu’ils avaient fait le voyage entre Orzammar et Minrathie. Mais son oncle avait préféré s’en tenir éloigné, déjà qu’il n’avait pas eu l’autorisation de le chercher. Fragnar savait qu’il devait à la branche de l’Ambassadoria d’avoir été ramené, ou jamais Guerrand n’aurait su où le trouver. Il n’aurait jamais pu lâcher ses affaires aux mains de sa femme pour venir le sortir de son enfer. Il ne réfuta pas cependant les propos du jeune homme, qui ignorait tout de sa famille compliquée. Le linge sale se lavait loin des yeux des étrangers, alors il n’étalerait pas toutes les raisons qui lui faisaient détester d’avance ce voyage. À vrai dire, il en viendrait presque à détester les cousins éloignés d’Orlaïs, alors même qu’ils ne lui avaient personnellement rien fait. Son sourire revint lorsque Théodore demanda de lui parler des enchantements. ― En fait, je crée des runes à partir de lyrium, pour renforcer les propriétés d’une arme, d’une armure, ou lui en donner de nouvelles. Généralement, c’est pour améliorer la résistance à certains types de dégâts ou d’ennemis. Les mages des Cercles en sont très friands pour leur bâton, alors ça paye bien dès qu’elle est de bonne qualité Il se figea cependant un bref instant lorsque l’Altus lui proposa de prendre une ruelle sombre, étroite. C’était étrange. Il n’était même pas certain que Servis y aurait mis les pieds sans avoir commerce à y faire. Alors pourquoi le jeune homme tenait-il à la prendre ? S’il reconnaissait que sa raison était logique, elle n’en restait pas moins suspicieuse prononcée par lui. ― Je dirais que les deux sont possibles, donc nous pouvons passer par là. Faites attention à votre bourse, tout de même Le nain veillerait sur leurs arrières si besoin, mais il préférait tout de même avertir le jeune homme. Il n’avait guère envie de l’entendre se plaindre plus tard parce qu’un tire-laine lui avait dérobé ses pièces. |
 
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En parlant du monde où évoluait les Altus, Théo s’y était plutôt bien intégré – d’une certaine manière – même s’il se laissait plus souvent porter par le courant qu’autre chose. Si la famille était un concept important chez les Altus, cela l’était aussi pour Théo qui avait longtemps cherchés à rejoindre ses vrais parents – peu importe le prix –, avant de finir par devoir abandonner de force. Il y avait des évènements contre lesquels on ne pouvait pas lutter, peu importe les efforts qu’on y mettait pour retarder l’échéance. Les Camillus ne le lâcheraient pas – pas tant qu’ils auront besoin de leur fils Théodore (malheureusement absent) –, et Théo était sans doute physiquement très ressemblant. Ils avaient profité de cette ressemblance à bon escient en l’éduquant de manière à créer cette illusion de « l’Altus » qu’il n’était pas.
Théo grimaça, frappé par une étrange réalisation : les Camillus n’avaient-ils pas joué le rôle de parents à la place de ses parents biologiques ? N’étaient-ils pas de « sa famille », eux aussi ? Qu’est-ce qu’était le concept de « famille », finalement ? Voilà une question qui mériterait réflexion. Les liens de sang étaient-ils la condition sine qua non pour faire partie d’une même famille ? Théo avait toujours pensé que oui, mais le simple fait que Fragnar n’ait jamais été ses parents d’Orlais... Fragnar avait peut-être des liens de sang avec des gens d’Orlais et de Tevinter, mais est-ce que ces derniers étaient considéré par Fragnar comme des membres de sa famille pour autant ?
Pourquoi Théo se posait-il soudainement autant de questions à ce sujet ?
Théo écarta brutalement toutes ses interrogations, les reportant à plus tard. Ce n’était pas le moment de philosopher, et il était sans doute le seul à s’intéresser aux réponses. Il écouta l’explication du nain sur les enchantements d’une oreille attentive tout en acquiesçant de la tête, puis haussa un sourcil, lorsque Fragnar l’avertit de faire attention à sa bourse.
Théo continua à parler distraitement.
 
¤ PV Théodore Camillus
Fragnar haussa les épaules lorsque Théo lui demanda plus de détails. Mais que pouvait-il répondre ? Peut-être aurait-il su si son enfance s’était déroulée normalement, peut-être aurait-il appris l’arbre généalogique familial. Et encore, il n’aurait sans doute appris que celui de la branche d’Orzammar. Et puis, la branche orlésienne ne pouvait pas être pire que la branche de Tévinter, tout de même, alors ça ne le dérangeait pas tant d’y aller que ça. Il aurait seulement aimé qu’il n’y soit pas forcé, que cela soit son propre choix et non une décision du chef de famille. Il avait l’impression d’être un pion et par la Pierre, qu’est-ce qu’il détestait ça. Cela lui rappelait trop Jarvia et Beraht à son goût. ― Hum… Je ne saurais dire exactement le lien de parenté entre nous. C’est la famille du frère du chef de famille, mais la branche de Tévinter date d’un ou deux siècles. J’ignore combien de générations il y a eu depuis Ses yeux restaient à l'affût des ennuis et sa main non loin de ses armes. Il n’avait pas envie de se retrouver dans les ennuis, il voulait juste mettre la main sur sa cousine et rentrer. Il espérait la trouver vite, parce que la probabilité d’avoir des ennuis augmentait avec le temps passé dans le quartier. Il sourit cependant à la question innocente de Théodore - et presque logique pour un Altus - et se détendit légèrement, secouant la tête en signe de négation. ― Les mages se trouvent surtout dans les Cercles et généralement, ils ont des Apaisés pour faire des enchantements. Ce sont les autres qui demandent nos services. Des berruiers, des espions, des assassins. Tout ceux qui ont les moyens de payer, en fait Si cela ne tenait qu’à lui, il en vendrait surtout aux espions et assassins pour voir le chaos s’emparer du pays. Certes, ce n’était pas très… très honnête, puisqu’il n’avait pas de meilleur mot, mais avec un peu de chance, un pays instable pousserait le chef de famille à le rappeler pour ne pas perdre le seul enchanteur qui l’écoute à peu près et qui n’a pas tenté de le tuer. Enfin, il pouvait toujours rêver. Il était bien parti pour se retrouver coincé à Orlaïs, avec juste du travail s’il n’arrivait pas à s’entendre avec la branche orlésienne. Après tout, il n’y connaîtrait personne et il avait du mal à se faire des amis, ou même ne serait-ce qu’à rencontrer des gens. Il espérait si fort que Théodore acceptât de le revoir une fois qu’ils seraient tous deux à Val Royeaux. Soudain, Isana miaula fortement et Fragnar aperçut du coin de l’oeil la silhouette d’enfant de sa cousine, enveloppée dans une cape d’un tissu beaucoup trop soyeux pour ce quartier. Avec un soupir, il passe une main dans ses cheveux, s’inclinant vers l’Altus. ― Veuillez m’excuser une minute Il releva ses manches, avant de piquer un sprint pour tracer jusqu’à sa cousine ; sans hésiter, il l’attrapa par le poignet et se retrouva soudain nez à nez avec une de ses propres couteaux. Elle avait vraiment fouillé sa chambre pour récupérer une arme, sérieusement ? Même le regard désolé qu’elle lui adressait ne parvenait pas à calmer l’agacement qui oppressait sa poitrine. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] ― Je suis désolée ? [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] ― Mais bien sûr, tu es désolée, comme à chaque fois. Je ne serais bientôt plus là pour t’empêcher de fuguer, mais est-ce que tu pourrais grandir un peu ? C’est dangereux, bon sang, encore plus avec une arme dont tu sais pas te servir ! [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] ― Mais j’étouffe à la maison ! [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] ― Mais au moins, t’y es en sécurité Ses dents grinçaient, alors qu’il revenait vers Théodore en traînant sa cousine boudeuse derrière lui. Au moins, elle n’essayait pas de se débattre pour lui échapper, sans doute pour éviter de le mettre d’autant plus en colère. Elle avait cependant de la chance, ils ne rentreraient pas tout de suite à la maison, Fragnar ayant promis d’aider l’Altus à retrouver son cousin. ― Théodore, voici ma cousine Solveig. Solveig, je te présente Théodore Camillus Il se pinça l’arrête du nez lorsqu’elle fit la moue et détourna la tête, comme une enfant pourrie gâtée. Il ignorait où l’éducation de sa cousine avait foiré, mais elle était en train d’attirer la honte sur leur maison. Il en oubliait parfois à quel point elle n’était non seulement pas faite pour reprendre l’héritage de son père, mais non plus pour le respect le plus élémentaire. Des fois, il se demandait si elle ne copiait son comportement de l’époque où il venait à peine d’arriver à Minrathie. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] ― Je ne te demande pas de discuter et de minauder non plus, Sol, mais est-ce que tu peux au moins te comporter autrement qu’en sale gosse ? [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] ― Je veux pas rentrer ! ― Et j’ai promis à Théodore de l’aider à chercher son cousin, donc ça ne sera pas de suite. Est-ce que je suis obligé de te traîner derrière moi ou tu vas te décider à rester tranquille ? Elle se dégagea de sa prise, croisant les bras sur sa poitrine, sans pourtant esquisser de gestes pour partir. Fragnar aimait sa cousine, mais bon sang, qu’est-ce qu’elle lui donnait de cheveux blancs, parfois. Il soupira, avant de s’incliner légèrement de nouveau devant son camarade. ― Je vous présente mes excuses pour le comportement de ma cousine Au moins, il se doutait que Théodore ne lui en tiendrait sans doute pas rigueur, contrairement à d’autres Altus. |
 
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Fragnar s’éclipsa quelques instants, se dirigeant un peu plus loin dans la rue. Des voix s’élevèrent, puis le nain revînt avec une naine, qu’il présenta comme étant Solveig, sa cousine. Théodore sourit, s’inclina légèrement, avant que Fragnar réprimande la jeune demoiselle pour ses manières. Théodore ne put réprimer un rire léger, amusé. C’était plutôt bonne enfant, loin, très loin des méthodes d’éducation des Camillus.
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¤ PV Théodore Camillus
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] ― Il mourra pas d’inquiétude pour si peu, vous inquiétez pas. Frag’ est plus solide qu’il en a l’air ! Fragnar ignore comment prendre ce semi-compliment de sa cousine. Certes, il est vrai qu’il a trop l’habitude de l’angoisse et de la peur de mourir éprouvée au sein du Carta qu’il est un peu immunisé contre. Mais cela ne l’empêchera pas de s’en vouloir à en souffrir s’il arrive quelque chose à Solveig, quand bien même il n’aurait rien pu y faire. Il retrouve cependant son sourire lorsque Théodore excuse le familiarité de l’adolescente. Même s’il le pressentait, cela le rassure de voir que l’Altus le prend aussi bien. Ils s’entendent mieux que le nain ne l’a imaginé au premier abord. Isana vient miauler aux pieds de Solveig, qui daigne enfin dessiner un sourire sur son visage alors qu’elle la saisit contre son torse. S’il y a bien quelque chose qu’il a en commun avec sa cousine, c’est leur amour pour la petite trouillarde à quatre pattes. Le banquier acquiesce lorsque son camarade lui rappelle qu’ils doivent encore chercher son cousin Jehan. Cependant, parlez des chattemittes et vous les verrez apparaître : leur cible se montre soudain, interpellant Théodore. Fragnar hausse un sourcil en entendant les paroles échangées, ayant vaguement l’impression que les deux humains s’utilisent l’un l’autre comme excuse. Ce n’est pas son problème, pourtant, donc il cesse bien vite d’écouter, vérifiant du coin de l'œil que Solveig ne se fasse pas la malle. Il tressaille cependant quand elle le pousse du coude, comme pour attirer son attention. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] ― La Pierre parle. Enfin, c’est ce que me dit toujours Frag. Même si j’ignore si cela s’applique aux exemples que vous avez cités, monsieur Théodore… Fragnar n’a certes pas écouté les dits-exemples, mais il pressent que Solveig est légèrement à côté de la plaque. La Pierre, ce n’est pas la pierre utilisée dans les constructions humaines. Elle est la mère des nains, elle leur offre sa bénédiction et le plus précieux des cadeaux, le lyrium. Mais sa cousine n’a jamais ressenti son lien à la Pierre, comme si naître à la Surface lui en a ôté le droit avant même son premier souffle. Lui, il l’a senti partout autour de lui dès qu’il a appris à marcher, comme une boussole qui le guide au milieu des couloirs labyrinthiques de son peuple. Il la sent encore parfois, lorsqu’il descend dans des caves, de façon bien plus ténue cependant. Une partie de lui a peur de perdre son lien à la Pierre en vivant à la Surface, mais même si son oncle a fait ce choix pour lui, il ne lui en veut pas. Il préfère perdre son lien à la Pierre et y retourner à sa mort après avoir vécu une longue vie appréciable. ― Pas dans le sens où Théodore l’entend, Solveig Il lui sourit doucement, se doutant que sa réponse énigmatique lui vaudra sans doute des questions de l’Altus. Mais il n’est pas à l’aise à l’idée de discuter de ce sujet-là avec un Andrastien. Il ne veut pas s’entendre dire qu’il est un païen, qu’il se trompe de foi. Il ressent la Pierre, contrairement aux humains. Ils croient en un Créateur qu’ils ne voient ni n’entendent. À ses yeux, ce sont eux les plus étranges. Peut-être aurait-il accepté de lancer la conversation sur le sujet s’il connaissait un peu mieux Théodore. Mais ils ne se sont rencontrés que deux fois ; il ne peut affirmer avec certitude si le jeune homme est un fervent pratiquant ou non et s’il peut accepter que le nain ait des croyances différentes des siennes. Enfin, ce n’est pas tant des croyances qu’une certitude pour lui. Il est né de la Pierre et il retournera à la Pierre après son dernier souffle. Un léger rire lui échappe lorsque Jehan lui demande d’excuser le comportement de son cousin. Il hausse un sourcil et glisse ses mains dans ses poches, bien loin de considérer le comportement de l’Altus comme dérangeant. Sa compagnie est bien plus agréable que celle de Jazda ; il n’a rien à y redire. ― Il n’y a rien à excuser, je vous assure. La compagnie de votre cousin m’est des plus agréables Solveig étouffe un rire dans la fourrure d’Isana et il fronce les sourcils, se demandant ce qui a provoqué l’hilarité dans ses mots. Ou peut-être que sa cousine ne fait que rire à un vieux souvenir amusant ; il n’est pas certain de vouloir connaître le fin mot de l’histoire, tout compte fait. |
 
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Et il ne fallait pas que Jehan se fâche avec une personne si proche du banquier de famille.
Théo ne mentionna pas le sujet, priyant fort pour que Jehan ne le fasse pas non plus. Il était inutile que lui, Théo, croyait en un Créateur, mais pas en un Créateur tel que présenté canoniquement par la chantrie impériale. Lui aussi – tout comme Fragnar – risquerait de recevoir une leçon moralisatrice de Jehan. Une leçon moralisatrice en plus de celles régulièrement prodiguée par Cornélia. Théo frissonna d’horreur. Hors de question. Autant dire que Théo voulait à tout prix éviter ce scénario.
Théo, comme un petit garçon, s’agrippa au mentaux de Jehan, le tirant trois fois vers lui. Jehan se tourna vers Théo, haussant un sourcil, avant de croiser le regard de son cousin. « On devrait partir » disait les yeux de faux-Altus. Jehan hocha de la tête, habitué depuis longtemps à cette communication « sans parole », employée et remployé à toutes les sauces dans multiples situations diverses. Les joies d’être baby-sitter de son cousin.
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