Une si bonne compagnie (PV charlie)

Le malaise du qunari était visible, ce qui me fit un peu plus sourire. Non seulement cela m'amusait de voir les gens plutôt choqué d'être avec une personne qui avoue sans complexe son amour pour tuer, mais en plus cela montrait les dispositions de Charlie. Il n'était pas comme ce qu'on racontait sur les Qunaris, des bêtes sanguinaires qui aiment tuer. En rencontrant Bull qui est toujours excité à l'idée de se battre on pourrait penser le contraire, mais le qunari à côté de moi me prouva le contraire. Tout en s'occupant les mains avec un morceau de bois, il avoua préférer protéger les gens. J'haussais des épaules, répondant avec ma nonchalance habituelle non sans noter qu'il n'avait pas essayé de me rabaisser ou de m'accuser sur ma préférence.

"Chacun son truc ! Moi j'étais aussi douée pour me battre, mais encore plus pour tuer. Contre les engeances c'est plutôt pratique, alors ils m'ont gardés. C'était ça ou mourir dans les Tréfonds de toute façon. Si je peux continuer à faire ce que j'aime et ce pour quoi je suis douée tout en aidant les gens, c'est tout bénef' pour tout le monde ha ha ha !"

Je riais en pensant que finalement oui, tout le monde peut être content de cette situation. Etait ce une chance ou bien le destin ? En tout cas, tant que les Corbeaux restaient loin de moi... La conversation bifurqua sur la chasse au dragon, chose que Charlie semblait considérer avec admiration. Je riais en entendant les commentaires de ses compagnons de route, qui sans doute ne partageaient pas le même enthousiasme que leur ami cornu. Cela me rappelait le même enthousiasme qu'avaient montré les Gardes quand je leur avais préparé cette chasse "surprise" au dragon. Mais bon, c'était pour leur bien et en plus c'était amusant. L'idée d'y retourner une autre fois était tentante, surtout quand on peut avoir avec soi des qunaris qui sans aucun doute savent faire face à ce genre de bestiole. Je fis un clin d'oeil à Charlie, acceptant sa proposition.

"Avec plaisir ! La dernière fois j'ai invité des gens de l'Inquisition, Iron Bull et ses mercenaires étaient venus nous apprendre les ficelles. Comme un Archidémon c'est aussi un gros dragon mais en plus moche, c'est toujours utile à savoir tuer. Par contre on a fait la chasse il y a quelques mois à peine, donc ça ne sera pas avant le prochain lot de recrues à entrainer. Plus tard peut être, mais je penserais à vous."

Hélas, je devais ménager mes troupes. Si je les envoie trop souvent à la chasse au dragon, on va finir par croire que l'on souhaite devenir des Névarrans. Et puis nous avions maintenant d'autres chats à fouetter. Enfin moi surtout. N'étant plus Garde-Commandeur, surveillée sans aucun doute par Weisshaupt sur la moindre chose que je pourrais tenter de faire, j'avais un autre jeu du chat et de la souris à conduire. Un jeu tout aussi amusant, plus subtile sans aucun doute que la chasse au dragon mais qui peut s'avérer aussi violent. Dans ces pensés sur mes prochaines activités, je n'entendis qu'au dernier moment le chuintement caractéristique d'une flèche. Par réflexe mon corps se tendit comme un arc et j'esquivais sur le côté, voyant juste devant moi la dite flèche plantée sur le bois de la carriole que nous longions. D'autres flèches suivirent, ainsi que les cris des marchands.

"On nous attaque ! Aux armes !!"

Surgissant d'entre les bois, trois templiers rouges couvert par un mage et deux archers nous attaquèrent. A leur uniforme et aux cristaux rouge qui sortaient du corps de certain, il n'y avait aucun doute. Je souriais férocement, sentant un frisson d'excitation me parcourir. C'est osé de leur part, il n'y a pas à dire. Et sans que l'on s'en aperçoive, je disparaissais dans l'Ombre, l'assassin que j'étais partant se trouver une cible.

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Une mise en retrait de la situation s'imposait, surtout qu'il n'y avait rien de tel que de laisser le gros de la troupe servir de diversion ou d'appât. Je m'étais éclipsée pour disparaitre entre les arbres, analyser qui était là et pouvoir les prendre si nécessaire à revers. Il y avait en effet des templiers rouges, mais rien qui ne devrait être insurmontable. Insupportable peut être avec ce mage et ces archers, mais au moins c'est pas une de ces choses bizarres qui tirent des pics de lyrium rouge de leur corps. Les mercenaires semblaient bien se débrouiller, et je n'avais pas grand chose à craindre de mon côté non plus. Enfin, je sais m'occuper de moi même de toute façon. Là, je voulais surtout m'amuser un peu, et je jetais mon dévolu sur des cibles par forcément facile à atteindre. Les archers et ce satané mage.

M'aidant des quelques arbres et de ma propre expérience pour me faufiler sans un bruit, je voulais prendre à revers en premier le mage, qui était le plus problématique en général. Heureusement pour moi Charlie et sa troupe occupaient l'attention de ceux-ci, et j'arrivais à m'approcher d'eux assez rapidement. Mais la vedette me fut volée quand une flèche se planta en plein dans le torse du mage. Je le regardais s'effondrer au sol alors que je n'étais qu'à quelques mètres de lui. Mais.... mon mage !!! Je faisais la moue, devant me rabattre sur les archers. Ils étaient un peu plus en retrait, et avec une bonne vue sur ce qui était devant eux; Il était également plus difficile de s'approcher d'eux sans être vu à moins de dix mètres, et n'étant pas une Ombre je n'allais pas pouvoir me montrer plus furtive au point de disparaitre de leur vue. J'avais cependant une corde à mon arc qu'ils n'allaient sans doute pas voir venir. Je prenais à ma ceinture une fiole un peu spéciale, au verre trempé contenant un liquide couleur brique. C'était ma dernière, je n'avais droit qu'à un essai. Je me concentrais, armais mon bras et attendais le bon moment.

(1) Les archers furent à un moment distrait de ma direction par une attaque au loin d'un des mercenaires, ce qui fut l'occasion idéale pour lancer ma bombe. Ils ne m'avaient pas vu, et ils ne s'en aperçurent que quand il fut trop tard, quand le bruit du verre brisé se fit entendre à leurs pieds. Aussitôt une épaisse brume orangeâtre monta dans les airs, les enveloppant tous deux. On put entendre des cris de douleurs ainsi que de grands mouvements de bras et leurs poumons qui criaient grâce. Cette brume un peu spéciale n'était pas un poison, mais tout simplement une vapeur concentrée d'extrait de piment d'Antiva. Terriblement brûlant, il a de quoi vous faire pleurer au point de vous rendre presque aveugle et remplir vos poumons de feu. Ils avaient arrêté de tirer, s'extirpant de la brume sans pouvoir voir ce qu'ils faisaient. Je bondissais en avant, mes dagues sorties et un grand sourire sur les lèvres. Ils s'étaient cachés derrière des arbres, mais j'étais suffisamment proches pour qu'ils soient des proies vulnérables. (2) Le premier archer que j'approchais en courant se reçu un coup de dague dans la carotide, ne pouvant me voir avec ses yeux qui pleuraient en abondance. Le bruit du gargouillement de ma première victime alarma l'autre, qui se remis sur ses gardes. Je souriais, heureuse que la chasse ne soit pas trop facile.

"Surpriiise ~ !"

Je laissais le premier archer s'effondrer pour se vider de son sang, et sautais sur l'autre le prendre à revers. Sans doute moins touché que l'autre, il arrivait à se défendre en me repoussant avec un coup d'arc. Mais sa vue restait brouillée, ses yeux étaient rouge vif et il ne cessait de tousser. Cette gêne n'était pas anodine, je le savais bien pour avoir respiré cette brume par accident maintes fois. Et ça, contrairement aux poisons, on a du mal à s'y faire. L'archer délaissa son arc pour se saisir de deux dagues, plus à même de répondre à un affrontement au corps à corps. Grisée par l'envie d'en découdre et de tuer du venatori, je ne lui laissais aucun répit. C'était un soldat qui savait ce qu'il faisait, car ses mouvements étaient loin d'être ceux d'amateurs. Coups bas étaient de mise, recherche de  points faibles, rapidité et mouvement et précision. Il essayait d'utiliser le terrain à son avantage, voulant mettre des arbres entre nous et nous faisant tourner autour d'eux presque comme dans une danse.

mais malheureusement pour lui j'étais aussi douée, et n'ayant pas ma vue gênée je ne laissais rien passer. Quand il se positionna mal lors d'une de ses attaques pour m'atteindre à mon flanc, ce fut la fois de trop. Sa garde ouverte, je m'y engouffrais. Je lui fis perdre l'équilibre, le fis se mettre à genoux et lui immobilisais un bras pour enfoncer ma dague dans sa chair. Une fois au niveau du point faible de son armure légère juste sous les cotes, et une deuxième à la gorge, comme pour son camarade. Ses yeux rougis se fixèrent sur moi alors qu'il m'agrippait avec force pour se retenir une dernière fois à la vie. Mais tout ce qu'il put voir entre ses larmes furent un grand sourire satisfait et des yeux remplis d'une joie morbide. Je soupirais d'aise, admirant le venatori prendre son dernier souffle sur cette terre.

"Haaa... Quel doux son à mes oreilles ~ ... Oy Charlie ! Ca va là bas ? Tu vois quand j'avais dit qu'il y avait des templiers rouges dans le coin, j'avais raison ! Et puis c'était amusant, ha ha ha ha ! "

J'avais repoussé d'un coup de pied le corps inerte du venatori au sol, faisant au loin un grand signe au qunari et à sa troupe. Ils semblaient s'être rapprochés, et le combat avait l'air d'être terminé de leur côté. C'est donc tout ce qu'il y avait ? Dommage, j'aurais bien voulu m'exercer un peu plus. Si j'avais su je n'aurais peut être pas utilisé ma bombe au piment au final. Enfin, on fait avec, j'étais quand même contente d'avoir fait couler du sang et volé quelques vies supplémentaires. Mon grand sourire de satisfaction en était la preuve irréfutable.

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J'étais pas peu fière d'avoir eu raison. Non seulement parce que ça leur prouvait que je n'étais pas non plus une alarmiste pour rien, mais aussi parce que cela m'avait permis de me défouler un peu. Enfin du moins de me mettre en jambe. Charlie ne semblait cependant pas goûter à la précision de mon oracle, préférant éviter qu'il n'y ait d'autres amateurs de sang qui viennent nous rejoindre. A cela je répondais avec un grand sourire, enthousiaste et pleine de bonne volonté.

"Ho, si d'autres se ramènent, ça ne me dérange absolument pas, c'était amusant comme entrée en matière ! "

J'étais véritablement de bonne humeur, comme quoi un peu d'action et de sang était toujours pour me mettre bien. Pourtant, je sentais la différence avec quand j'étais possédée. J'avais apprécié les échanges, mais je ne sentais pas cette soif de sang, cette envie irrépressible de tuer et ce frisson qui me parcourait quand je sentais mes lames trancher la chair. Non, j'étais plus posée, simplement heureuse d'avoir fait ce que je savais faire de mieux. Cette "sérénité" était toujours aussi étrange à ressentir, et j'avais du mal à m'y habituer. Comme si je ne me reconnaissais pas vraiment. Raison de plus pour vouloir plus de conflit, afin de mettre le doigt sur ce qui n'allait pas, ou tout simplement me faire à ma nouvelle situation. En tout cas, les choses se feront. Je m'accroupissais pour faire rapidement les poches des deux archers morts et rejoignais Charlie. En me voyant arriver il me demandait si je n'étais pas déçue pour le mage. chose pour laquelle je répondis avec un haussement d'épaule et une légère moue.

"Un peu, mais à charge de revanche. De toute façon les mages sont les plus chiants à évincer, pas les plus amusants. Non le mieux ce sont les autres furtifs comme moi, ou ceux qui tentent de fuir. Il y a plus d'adrénaline à les combattre et à les pourchasser. "

Mes yeux brillaient de nouveau, les souvenirs de mes combats passés et des émotions ressenties alors refaisant surface. C'était toujours étrange, car dès que ces souvenirs revenaient par réflexe je ressentais une étrange euphorie, mais qui mourrait aussi vite, comme si je n'avais plus vraiment de connexion pour les ressentir comme il le faut. Ou plutôt comme si cela ne m'appartenait plus vraiment. Quelle étrange période je vis quand même. En tout cas, j'aimais tuer et pourchasser les gens, cela ne changeait pas et restait ma petite madeleine d'Andrastée.

"Mais ce n'est que ma préférence ~ ... Mhh... Comptez-vous cherchez un peu les alentours pour voir s'il y en a d'autres le temps que la caravane s'en remette ou.. vous allez juste monter la garde ?"

Je ne savais pas comment cette troupe de mercenaire opérait, mais ayant la bougeotte de mon côté j'avais bien envie d'aller faire un tour. Pister et chasser, tourmenter et exécuter. je souriais, savourant d'avance et me dandinant légèrement d'un pied sur l'autre, impatiente.

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