Une si bonne compagnie (PV charlie)

Cela faisait deux jours que le bateau était arrivé à Dénérim, et bien que la tentation de rester à flâner dans ces docks pendant quelques temps me prenait, je ne pus malheureusement profiter de ce moment de calme. En effet, dans le navire déjà que j'avais pris de Jader j'avais entendu parlé d'un tournoi étrange pour la remise en jeu du iarling d'Amaranthine. La Grincheuse étant morte, ce poste était vacant et à présent les iarls de Férelden semblaient d'avis de l'offrir au plus valeureux, à défaut d'un successeur. Il m'a fallut un autre jour à trainer sous déguisement avec le roi Alistair pour avoir le fin mot de l'histoire. Cette histoire de tournoi était vrai, mais le plus important était que les Gardes des Ombres pouvaient y participer pour réclamer de nouveau ce titre, et que le tournoi avait lieu dans moins d'une semaine ! A peine le temps de raconter mes dernières aventures au roi-Garde, de boire une pinte et de manger un peu de fromage en sa compagnie que je devais vite prendre une décision. Alistair devait s'y rendre pour assister à la deuxième partie du tournoi et me proposait de l'accompagner, mais je ne pouvais attendre. Voir du début à la fin et encourager mes ouailles était ma priorité. Je le remerciais et lui promis de le retrouver là bas, puis je me remis en route.

Le chemin n'était pas si long que ça entre Dénérim et Amaranthine, à partir du moment où on avait un cheval ou bien qu'on y allait part bateau. N'ayant plus vraiment de sous après mon voyage par la mer, je n'avais pas non plus le temps de dépouiller des bandits dans des rues sombres ou tout simplement gagner mes manches à des parties de Grâce Perfide. Habillée de mon ensemble de voyage simple, de ma cape et de mes bottes, je me mettais en route d'un pas hâtif. Je connaissais bien la région, et si je coupais à travers champs et rejoignais la route en certains endroits stratégiques, je pourrais peut être profiter de certaines caravanes pour aller plus vite, ou tout simplement reposer mes pieds fatigués. Etrangement, je ne sentais pas la fatigue, et à mesure que mes pas me rapprochaient de ma garnison et de ma famille de Gardes, je sentais une nouvelle énergie. Ils allaient être surpris encore, et me demander ce que j'avais fait de l'armure de garde que je leur avait pris la dernière fois avant de retourner à Térébinthe. Mais bon, elle n'était pas exactement ajustée pour moi, et j'avais préféré la laisser à Térébinthe après mon bannissement pour... être plus discrète dans la région. Pas par peur, non loin de là. Mais pour se fondre dans la masse il est plus pratique de ne pas arborer le griffon à deux têtes.

Je ne rencontrais pas beaucoup de problèmes sur le chemin, juste une nuit dans la forêt où je profitais de l'obscurité pour dépouiller un petit groupe de bandit. C'est ça qui est pratique avec la nuit, c'est que tout le monde a peur du noir et n'ose s'y aventurer. Pas de chance pour eux, c'était mon élément préféré. Il n'y avait pas grand chose à prendre sur eux, quelques pièces et un peu de nourriture. Ils avaient l'air de surveiller la route plus bas. Moi qui pensait que les routes étaient un peu plus sûres... Je continuais mon chemin, coupant une nouvelle fois à travers une colline pour retourner sur la route principale. Et là, j'entendis le grincement familier de roues de charrettes, des voix d'un groupe de personnes, les pas de quelques chevaux. Chouette, une caravane ! En approchant de par le côté, je pus voir qu'elle était loin d'être sans défense. Il y avait plusieurs mercenaires semblait il pour surveiller le convoi, donc moins de chance d'être attaqué par des bandits. Et plus de chances qu'ils aient les bourses pleines et qu'ils s'ennuient assez pour les mettre en jeu.

Je souriais devant cette opportunité, me préparant à faire bonne impression. Même si mes cheveux blancs sortaient du lot et que mon accent antivan était loin d'être local, au moins je n'avais plus mes yeux de démons pour leur faire peur. Mes charmes naturels devraient faire leur effet. Je ne les rejoignais pas directement, allant un peu plus loin pour les croiser "comme par hasard" à un embranchement de chemin. Souriante, l'air tranquille et avenant, je m'avançais en les saluant, m'adressant plus particulièrement à celui qui était en tête de convoi à conduire la première charrette. Ma voix chantante et nonchalante s'éleva dans l'air, leur demandant leur compagnie.

"Holà !! Iriez-vous par hasard vers Amaranthine pour le tournoi ? Puis je vous accompagner en chemin ?"

en soit toute seule je n'étais pas un danger. J'étais une femme, ce que souvent les gens avaient tendance à sous estimer, et mon attirail de voyageuse confortable était loin de l'habit traditionnel de guerrier. La seule chose qui prouvait que je n'étais pas sans défense, c'était mes dagues attachées à ma ceinture, ainsi que quelques fioles. Pour le reste... Je suis aussi douce et innocente qu'un petit lapin blanc ~ ....

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Le chef de file me regarda avec une légère méfiance mais accepta que je rejoigne leur compagnie. Je le remerciais d'un grand sourire et marchais en direction du milieu de peloton. J'avais remarqué lors de mon petit espionnage qu'il y avait des mercenaires, et surtout une qunari. J'étais curieuse, mais d'une façon plus admirative que craintive. Depuis le temps que je voulais qu'on intègre des qunaris dans nos rangs, et la chasse en compagnie de Bull m'avait confirmé leur utilité. Aussi quand je me trouvais presque au niveau de cette grande tête cornue, mon regard se posait sur elle avec des yeux brillants. Et chance pour moi, elle m'adressa la parole. Loin d'être farouche je lui répondis avec un grand sourire, restant toujours aussi amiable et nonchalante qu'à mon habitude.

"Bonjour ! Je suis Tullia Estrama Von Raijer, mais vous pouvez
juste m'appeler Tullia. Je suis seule peut être, mais ça ne veut pas dire que je ne sais pas me défendre. Pour autant je ne suis pas du genre à refuser l'occasion de voyager accompagnée, surtout si quelques mercenaires ou miliciens sont là pour garantir la sécurité en ces temps troublés... Chance, n'est ce pas ? Fu fu fu fu ~ !"

Je riais légèrement de malice, ne sachant pas si cette chance allait se transformer en malheur. Les deux allaient souvent de paire dans mes voyages. Quoi qu'il en soit, je profitais de cette perche tendue pour marcher aux côté de la Qunari, continuant la conversation avec une aisance et une familiarité qui pouvait presque rivaliser avec celle des bardes.

"Par ailleurs, j'aime beaucoup vos cornes. Voir une Tal' parmi des mercenaire n'est pas courant, surtout à Férelden. A part Bull, mais lui c'est un cas à part..."

Ces derniers mots avaient été dit de façon songeuse, repensant à ce que cet énergumène pouvait être unique à Fort Céleste. Autant par son apparence que pour son attitude. Il était loin d'être bête, ses muscles cachant une ruse qui lui servait bien. Je me demandais si c'était le cas pour tous les Qunaris... Mais bon pour ça il faut déjà en savoir un peu plus. Je continuais de parler de la pluie et du beau temps, voulant savoir d'où ils venaient.

"Doooonc.... vous venez d'où comme ça ? De Dénérim ou de plus loin du côté de Golefalois ?"

La caravane pouvait aussi venir des collines à l'Ouest, même si ces routes sont un peu moins empruntées avec les troubles qu'il y a en ce moment. La mer, du moins pour l'instant, semble pour certain une option plus sûre. Ou alors la caravane venait de plus loin et les mercenaire les avaient rejoins depuis Dénérim. Va savoir.

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Mes questions fusaient, mais mon attitude ouverte devait au moins les convaincre que je n'étais pas farouche en retour. Un instant je cru que j'avais été trop loin dès le début, croyant voir dans son expression une certaine barrière. Elle me fit signe de me taire, mais de façon assez surprenante elle me reprit uniquement sur un élément. Le faire de l'avoir appelé "une" plutôt que "un". Je fronçais légèrement des sourcils, croyant ne pas avoir bien vu qu'elle avait un corps plutôt féminin. Les qunaris ont un corps différents, mais tout de même... Après je me souvenais de ce que m'avait raconté une fois Bull à propos du genre homme/femme qui n'existait pas vraiment chez eux, et du bras droit aussi du mercenaire qui était un homme dans un corps de femme. Quel était son nom déjà... enfin peu importe, ce n'était pas important. En tout cas cette personne semblait être dans ce cas là, et bien que je ne pouvais pas le savoir à l'avance ça ne me coutait rien de rectifier le tir. Je devais juste un peu changer la façon dont je m'adressais à ce Qunari, en soi ça ne me fait ni chaud ni froid qu'il soit l'un ou l'autre. Je souriais juste légèrement, le regardant avec malice tout en répondant avec la même nonchalance indifférente dont j'avais le secret.

"Bien sûr, si c'est ce que vous êtes ~ .... Mais vous ne m'avez pas donné votre nom non plus. Difficile de savoir sans quelques éléments, vous ne croyez pas ?"

Je souriais un peu plus, lui faisant un clin d'oeil au passage. Un nom peut aider après tout. En tout cas pour le reste il répondit sans trop de problème à mes questions, notamment sur ses origines. Et entendre parler de Kirkwall me fit penser à Bethany, Hawk et Varric.

"Ha oui, Kirkwall ça j'en ai entendu parlé... triste affaire, ça m'étonne que Varric et le Héraut ne soient pas devenus fous là bas. On dit le Riveïn très joli bien que sauvage, j'aimerais bien y faire un tour un de ces jours ! "

Antiva n'était pas loin du Riveïn, mais même quand j'avais été Corbeau je n'avais pas eu l'occasion de me promener dans cette région. Je disais vouloir la visiter, mais je savais pertinemment que cela me serait impossible. A moins de vouloir mourir bien entendu, et j'ai assez valsé avec la Mort pour le moment. Cela ne m'empêchait pas cependant d'en rêver, moi qui aimait voyager. Et question voyage je n'étais pas la seule en reste. Ce groupe de mercenaire allait vers Golefalois, mais je fus encore plus surprise de les entendre dire qu'ils avaient été engagé par l'Inquisition. Je le regardais un instant avec un air effaré, avant de me mettre à rire.

"Pour l'Inquisition vous dites ? Ha ha ha ha ha ! Elle ne perd pas de temps on dirait la mère Cadash ~ !"

Cette Inquisitrice naine avait vraiment le bras long, ou les dents longues en fonction de son point de vue. Je savais qu'elle avait l'intention d'aider à la paix dans tous Thédas, mais de là à aller engager des mercenaires pour protéger des caravanes marchandes... La situation ne devait pas être aussi simple, et rien que d'y penser j'avais un frisson d'excitation. Mes yeux s'étaient perdu dans le lointain de la forêt nous environnant, observant des rouages invisibles qui œuvrent dans l'ombre. Un sourire malicieux sur le visage, mais qui ne présageait rien de bon.

"Intéressant en tout cas que l'Inquisition se donne cette peine, très intéressant même.... Les choses finissent enfin par bouger."

l'Inquisition voyait un intérêt à protéger ces routes mais pour que ce soient également des marchand il fallait chercher plus haut. Quels étaient les iarls que l'Inquisition souhaitait rallier à sa cause, ou encore de riches marchands à qui ils ont fait des promesses ? Est ce aussi une meilleur façon de s'infiltrer sans être trop suspects dans la région pour recueillir des informations, observer les forces en place ? Toute cette stratégie potentielle et sans doute imaginaire me remplissait de joie, car il n'y avait rien de mieux pour s'occuper que de contrer ou manipuler ce qui se passe à l'abri des regards, ou du moins à leur insu. Je suis bien contente de rentrer, il y a fort à faire semble t'il... Utiliser les ressources de l'Inquisition à l'avantage des Gardes de façon indirecte me semblait un challenge tout à fait honorable, si ce n'est palpitant. J'en salivais d'avance. Mais je fus sortie de ma plaisante réflexion de complots et autres projets d'espionnages par la voix du qunari qui semblait m'avoir reconnu. Et vu qu'il sortait mon surnom si bien connu des gardes de Férelden et d'Orlaïs, voir de quelques gens de Fort Céleste, je ne pouvais faire semblant d'être quelqu'un d'autre. Le regardant avec malice et affichant un grand sourire, je m'enorgueillis de ce que le 6e Enclin impliquait en bien comme en mal pour ma notoriété.

"Ho, je vois que ma réputation me précède ha ha ha ! Si cela provient de l'Inquisition cela ne peut être qu'une évocation de peur et de terreur, vu le nombre de leur soldat que j'ai traumatisé à la grâce perfide et sur les remparts la nuit."

J'étais assez fière de moi, car si on me prenait pour une folle furieuse à l'Inquisition dont il fallait cacher ses poches lors des parties de cartes, c'est que j'avais bien accompli ma tâche. Baisser leur garde pour enquêter plus facilement, les habituer à de grandes bruits et tumultes en ma présence pour qu'ils oublient plus facilement ma présence quand je ne disais rien. Et pour ce qui est de la nouvelle de ma mort... Un petit sourire narquois assorti d'un ton amusé suffisait à faire comprendre ce que je pensais.

"Mais cette chère Léliana semble avoir un train de retard sur les informations qui doivent circuler. J'étais morte en effet, enfin comme souvent on croit que je le suis. Mais une fois de plus ma chance insolente et mes talents presque démoniaques ont eu raison de la Mort. On peut dire que c'est mon pouvoir de 6e Enclin ha ha ha !"

En vérité, Léliana savait depuis un moment que je n'étais pas morte, tout comme la plupart du haut commandement de l'Inquisition. Ils l'avaient su avant même que les Gardes ne le sachent d'ailleurs. Je leur avais demandé de garder le silence sur mon retour pour des raisons stratégiques, et voir que ce qunari n'était au courant de rien quant à ma survie prouvait qu'ils avaient bien fait leur boulot. Je devrais leur envoyer un petit cadeau à l'occasion pour les remercier tiens. Peut être des gâteaux, ou du fromage Féreldien, ou alors la tête de quelques Vénatoris... Après tout une tête empaillée ça fait toujours son petit effet sur un bureau. Mais bon, je verrais ça plus tard, j'ai encore le temps

"Plaisanterie à part, je ne suis plus une Garde d'Orlaïs et je reviens à mon fief d'origine, la garnison de Férelden. La boue et l'odeur de chien mouillé me manquaient voyez-vous, et il était temps pour les Orlésiens d'avoir l'un des leurs à leur tête. Je reviens à Amaranthine pour assister, si le destin le permet, à ce fameux tournoi pour la remise en jeu du iarling. Je ne peux pas y participer, mais au moins si je peux y encourager mes ouailles ce sera ça de gagné ! Et puis un tournoi à la fois, Combrelande m'a déjà bien suffit l'année dernière."

Je poussais un léger soupire, donnant un coup de pied dans un caillou pour le jeter hors du chemin. Oui, Combrelande avait été déjà assez compliqué comme ça, et j'avais la flemme de me remettre dans ce genre de compétition. Surtout que l'on n'a pas le droit de tuer, c'est d'un ennui mortel. Autant rester sur les gradins à faire des paris et s'empiffrer de bière ou de fromage. Encourager les Gardes qui participeront sera toujours amusant, car nul doute que la Garnison de Férelden n'allait pas laisser passer une telle source de revenu ni même un endroit stratégique aussi facilement. A leur place en tout cas je ne laisserais pas cette occasion nous glisser entre les doigts. Je regardais d'un oeil distrait les marchands, me demandant si le crochet par Amaranthine serait de courte durée ou plus long. J'avais tout intérêt à en savoir plus sur ces mercenaires et sur l'Inquisition dans la région, et un petit tours dans quelques endroits de la ville portuaire pouvait aider à délier les langues.

"Aurez-vous le temps d'assister un peu au tournoi ? Ce serait dommage de manquer ça, et puis avec le monde que cela va ramener, vos marchands pourraient très bien y trouver leur compte, même pour un arrêt d'un ou deux jours. Je peux vous conseiller une taverne assez sympathique si vous aimez les tournois de Grâce Perfide, et un bordel bien tenu par une patronne de ma connaissance ~..."

ho oui, le bordel, cela faisait tellement longtemps... Je savais qu'à me promener dans la ville par un temps de tournoi ne pourrait que m'être profitable pour alléger les bourses des spectateurs via la Grâce Perfide ou bien par d'autres subterfuges moins légaux. Et avec ça, je pourrais sans doute me faire un peu plaisir, vu que de toute manière je ne pouvais me servir dans le vivier de la garnison de Férelden. C'est comme la famille après tout, autant éviter l'inceste quand on le peut.

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Le qunari semblait en effet avoir entendu parlé de ma terrible réputation, mais ne semblait pas de ceux qui y prêtaient toute son attention sans en avoir vérifié les faits. C'était une bonne chose pour moi, car depuis j'avais quelque peu changée et je pouvais espérer avoir une réputation plus digne. Bon, j'étais toujours un peu folle et excentrique, mais moins sanguinaire du moins et à courir les jupons des beaux soldats étourdis. Et de ce que je comprenais de ce Charlie, il n'était pas contre le jeu de carte, mais celui de la chair semblait moins l'attirer. Etait ce parce qu'il était d'origine Qunari ? Quand je repense à Bull il était d'un tout autre attrait, mais bon chacun ses habitudes je suppose. A son refus de participer à une séance de débauche dans une de ces maisons de charmes j'haussais des épaules, préférant me contenter de ce que je pouvais avoir.

"C'est bien dommage, les bordels et maisons de passe sont pourtant des endroits joignant autant l'utile à l'agréable ~ ... Mais je retiens pour la partie de Grâce, vous ne pouvez plus vous défiler !"

Je lui jetais un regard plein de malice, souriant de plus belle. Je me mis même à rire quand il me fit part de ses craintes d'être dépouillés. Là dessus je riais légèrement, le regardant avec encore plus d'amusement.

"Est ce l'impression que vous avez de ma personne, ou bien les rumeurs à mon sujet qui parlent ? Ha ha ha ha ! Mais ne vous en faites pas. Même si je gagne, je ne vous ferais pas subir le pauvre sort de ces soldats à Fort Céleste."

Il était notable que j'avais laissé suite à quelques parties de Grâce des soldats cul nu dans la neige, payant ainsi non pas de leur poche mais de leur honte pour aller ensuite récupérer leur uniforme auprès de leur supérieur. Mais dans le fort au moins ils pouvaient cacher facilement au détour d'une salle ou d'un couleur leur lune, alors qu'ici en pleine nature ou dans une taverne c'est plus compliqué. Non, ici je ferais simple, voulant juste me donner de quoi boire et manger pour les jours à venir. Et puis qui sait, ce qunari sera peut être un adversaire de taille et c'est moi qui me trouverais dépouillée. Penser à ce défi me mettait de bonne humeur, et je regardais tout autour avec un regard aussi pétillant que curieux.

Mes yeux se posèrent sur les arbres aux alentours, y voyant parfois quelques chemins de braconnier ou bien des sentiers un peu plus large. Cela me rappelait mon aventure d'il y a peu, ce qui n'était pas forcément rassurant. Il n'y avait pas lieu d'avoir plus peur en étant entourée de mercenaire que d'être toute seule dans la nature, mais je me disais que ce groupe n'était peut être pas avisé du danger qui pouvait rôder. Et ce, plus près qu'il ne pourrait le penser. Je me tournais de nouveau vers le qunari, le mettant au courant.

"Ha, maintenant que j'y pense... Vous devriez faire attention sur les routes. Il n'y a pas un jour de cela j'ai intercepté avec une... compagne templière d'infortune un groupe de templier rouge. Ils étaient peu nombreux, mais en des endroits stratégiques ils peuvent causer tord aux civils. Je ne sais pas si une petite purge de la région est prévue au programme pour votre groupe de mercenaire, mais sachez rester sur vos gardes."

Ils étaient rattachés à l'Inquisition, aussi poutrer du templier rouge ou de l'adepte devait sans doute faire partie du menu à côté du plat principal de leur mission. En tout cas pour moi, c'était vraiment si j'étais obligée. Rien que de penser à ces pauvres templiers rouges... Je poussais un soupire de désespoir.

"Quel gâchis de beaux templiers en uniforme en plus... Il est quasiment impossible maintenant de trouver du templier digne de ce nom en armure scintillante à sortir de sa coquille. C'est d'un désolant ...."

Le templier élevé au lyrium bleu habituel se faisait de plus en plus rare, et de ce que j'avais entendu parlé on ne pouvait à présent qu'en trouver dans la partie nord, près de Starkhven. Une triste histoire, moi qui aimait les tourmenter à la taverne. Maintenant avec ces mochetés agressives, difformes et avec autant de conversation qu'un hurlock on ne peut plus vraiment parler de divertissement intellectuel ou visuel. Vivement qu'ils reviennent au menu, et vite.


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Je riais en voyant le qunari tapoter la hache à ses côtés. S'il y tenait vraiment, il ne le mettrait jamais en jeu donc aucun risque. Là où il fut encore plus sérieux fut en réponse à ma mise en garde sur les templiers rouges. Il avait l'air d'être... légèrement offusqué ? En tout cas il en retourna rapidement sur ses anecdotes en demandant l'appui de ses collègues, parlant de je ne sais quel champs et de wyvern. Ha, donc ils ont l'air de savoir s'amuser un peu. Et encore plus quand il rebondit sur ma réflexion sur les templiers, commandant sur le fameux ex-templier de Fort Céleste. Il n'avait même pas besoin de prononcer son nom que je savais de qui il parlait. J'eu un grand sourire malicieux, roucoulant presque en repensant à ces souvenirs dans le fort de l'Inquisition.

"Je dois avouer que je préfère voir le commandant Cullen dans le plus simple appareil. Surtout dans les bains, quel festin pour les yeux fu fu fu ~ !"

je ricanais légèrement, repensant à la fois où je l'avais espionné par "accident" dans les bains. C'est vrai que c'était un accident, à la base ce n'était pas lui que je voulais espionner. Mais bon, on ne va pas se refuser une belle vue quand elle s'offre à vous, non ? plongée dans mes doux souvenirs je ne remarquais par la légère inquiétude sur le visage de Charlie et revins à la réalité quand il me demanda si j'étais capable de me défendre toute seule. Je lui jetais un regard étonné, le voyant essayer de ne pas me vexer outre mesure. Moi, avoir besoin d'être protégée ? Je me mis à sourire avec malice

"Je ne connais rien aux Champs Silencieux dont vous avez parlé tout à l'heure, mais.... les Tréfonds, la chasse au dragon-sire et la Plaine Exaltée en pleine guerre civile... Je sais ce que c'est que le danger, croyez moi."

J'haussais des épaules, l'oeil brillant d'une énergie mauvaise et lugubre.

"S'il y a la moindre attaque, vous pouvez totalement oublier mon existence. J'irais m'amuser toute seule comme une grande pour trancher quelques gorges et savourer leurs cris de peur."

Pendant un moment, je retrouvais la fureur sanguinaire qui avait l'habitude de m'habiter au moindre instant de ma vie quand le démon était encore en moi.

"Et pour information, tout ce qui n'est pas engeance est bien plus amusant à tuer. Les engeances ne connaissent pas vraiment la peur, la douleur elles s'en fichent... Nooooon... lire la peur dans le regard de ceux qui croient être des prédateurs est beauuuuuucoup plus divertissant ! Encore mieux quand ils essayent de s'enfuir, la chasse n'en est que plus savoureuse fu fu fu ~ !"

Je riais et eu un léger frisson de plaisir. Oui, même si le démon n'était plus là je restais une meurtrière qui appréciait tuer. Il y a des choses qui ne changent pas semble t'il. Peut être un peu moins de folle euphorie et d'extase en voyant du sang couler et entendre les cris de douleurs, mais cela restait un bon moment à passer dans ma vie. Ma raison de vie sans doute. Pour conclure je me regardais Charlie, souriante et le regard pétillant comme une enfant.

"Donc ne vous en faites pas pour moi. Je saurais m'amuser de mon côté. Et vous, vous préférez quoi ? Lex wyverns, les engeances, les templiers rouges, un mage tévintide ou alors un de ces bons vieux bandits de chemin comme snack ?"

Je me demandais ce qui devait le motiver dans son métier. Peut être pas tuer comme moi, mais sans doute... autre chose ?

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