Earnan Gallach

Anecdotes : N’a jamais tué personne. Il n’en a jamais eu besoin en réalité, mais il ne sait pas s’il serait capable de le faire. ◇ Sa gourmandise le pousse souvent dans les cuisines, et on peut parfois le voir au dessus d’un pétrin au milieu de la nuit ou donner un coup de main aux fourneaux en journée. Une aide désintéressée, qu’il se plaît à expliquer, mastiquant avec attention ce qu’il a sous la main. ◇ Voyage plutôt chargé. A en réalité un stock de fournitures (couvertures épaisses, vêtements de seconde main) pour les plus nécessiteux. A également une bourse cachée, plus modeste, pour faire des dons aux Chantries qu’il croise en chemin. ◇ Rêverait de rencontrer Anora Mac Tir un jour, pour découvrir peut-être si elle est à la hauteur des éloges qu’on lui comptait, enfant. Mais la simple perspective de se tenir face à elle l’angoisse profondément.  ◇ Porte toujours noué sur lui un foulard qui appartenait à sa sœur, Doreen. Explique avec malice qu’il aura une excuse quand il la retrouvera. Parce qu’il la retrouvera. ◇

Description psychologique : Décrire une personne qui ne se connaît pas elle même est souvent une tâche ardue. Il en est conscient, Earnan. Il sait qu’il a encore beaucoup à se montrer. Il en a envie, il est même assoiffé de savoir, lui qui est si avide de découvrir les autres et qui voit toujours le bon en chacun. Je suis mon plus grand mystère...

Le jeune homme a le contact facile quand il se sent en confiance. Plus à l’aise avec les gens du peuple qu’avec la noblesse de soie, il sait ce que signifie survivre dans un monde qui veut nous anéantir. La noblesse n’est pour lui pas une question de lignage mais une réalité empirique : un noble doit savoir commander, se faire aimer, comprendre et être juste, même quand cela ne sert pas ses intérêts. Il ne doit son statut qu’à la confiance d’autrui. En cela, bien qu’il ne l’avouera jamais, Earnan est un vrai noble. Son franc parler est bien connu, son rire communicatif, et il lui est plus aisé de se mettre à la place des autres que de raisonner pour lui. Un altruisme que certains qualifient de naïf.

Pourtant, il n’est pas rêveur, poète ou philosophe. Il aime les vivants oui, mais il n’est pas du genre à se perdre dans de longues rêveries sur des sujets abstraits. La réalité est concrète. Il y a des solutions à chaque problème, certaines plus efficaces que d’autres. Il faut parfois savoir faire des choix et en assumer les conséquences plutôt que de cogiter pour chercher l’équilibre parfois. Des fois, on se trompe. On trébuche. Mais les erreurs apportent toutes des leçons, non ? Tant que ce n’est pas la dernière.

Earnan manque grandement de confiance en lui cependant quand il est confronté à des sujets qu’il ne pense pas maîtriser. Comment être sûr de soi quand les autres autour sont plus compétents ? Cette humilité presque maladive le tenaille aussi quand il côtoie des personnes qu’il admire ou quand il est en compagnie de la noblesse d’argent. Il a grandi dans un manoir délabré, sur une île au salin et aux poissons séchés. Il a passé des semaines à réparer la coque de bateaux, il a chargé et déchargé des cargaisons à n’en plus finir. Ces odeurs, ces marques sur sa main, son lien avec le petit peuple, c’est lui et il ne changerait cela pour rien au monde. Il sait simplement ce que cela représente pour certains, et il ne sera jamais de taille à se faire passer comme un égal.

Histoire :
Les guerres ont laissé peu de traces de l’héritage de la famille Gallach. Il est certain que cette lignée de Banns est implantée à Selrivage depuis un moment, certains documents laissant penser au début de l’Âge des Tempêtes. Aucune source ne laisse entendre qu’ils aient particulièrement cherché le pouvoir ou l’influence, mais comment l’auraient-ils pu ? Pour remettre les choses dans leur contexte, je me dois de décrire rapidement le Bannorn.

Selrivage, dite l’île aux cerfs, se situe au Sud de Gwaren, à l’Est de Ferelden, aux portes de la forêt de Bréciliane et des contrées sauvages de Korcari. Isolée, sauvage, le vent y est si fort qu’il n’y a quasiment aucun arbre. Le climat y est de toute évidence hostile, et sa population fut longtemps essentiellement constituée de criminels exilés et de leur descendance. Les quelques ressources de l’île viennent de la mer, du poisson et du sel, et des cerfs qui vivent à l’intérieur des terres. Les registres indiquent que les Gallach, qu’elles qu’aient été les raisons qui les poussent à prendre le pouvoir, ont toujours prêté allégeance à Gwaren. Ce Teyrnin a toujours été, semble-t-il, leur principal partenaire commercial, leur seul lien réel avec le Royaume.

Les Gallach entrent dans l’histoire lors de l’invasion d’Orlaïs, en 8:98 plus exactement, lors des premières victoires de la rébellion. Selrivage était une zone stratégique importante pour les Féreldiens, qui en avaient besoin pour sécuriser Gwaren durablement. Le Bannorn, bien que modeste, décida de se ranger du côté de Maric Theirin, et en paya le prix. Une centaine de soldats, l’essentiel de ses forces, périt dans la bataille, ainsi que les parents de l’unique héritier, petit garçon nommé Torcall. Ce dernier était trop jeune pour aller au combat, et l’histoire ne se souviendra pas de ces reclus qui donnèrent leur sang pour que la rébellion puisse vivre. Une chose est certaine cependant : de ce jour, Torcall entretint une fascination proche de la vénération pour le héros de la Dane, Loghain. Quand ce dernier devint Mac Tir et obtint le titre de Gwaren, le jeune Bann lui prêta naturellement allégeance. Il avait l’occasion de servir la légende de son enfance.

Torcall eut trois enfants. Faolan Gallach, son héritier (9:16), puis des jumeaux trois ans plus tard, Earnan et Doreen (9:19). Il fit de son possible pour les élever dans les traditions familiales et leur donner les chances de réussir, malgré leur condition modeste. L’île aux cerfs elle, se remettait lentement des blessures laissées par la guerre. On rêvait de lendemains radieux, qui auraient pu arriver si Ferelden n’avait pas été au cœur du Cinquième Enclin, avec les troubles que nous connaissons tous.

Torcall mena ses hommes à Ostagar pour faire face aux hordes d’engeances sous le commandement de Loghain. Il rêvait de s’illustrer auprès de son modèle, cet homme qui passait l’essentiel de son temps à Denerim, qui n’avait pas de grande affection pour son humble vassal. Au cœur de la terrible bataille, le Teyrn refusa d’intervenir et ordonna le repli de son armée, laissant le Roi Cailan et les Gardes des Ombres à leur funeste sort. Surpris, Torcall se plia aux ordres. Il ne pouvait faire la différence avec si peu d’hommes, et il faisait confiance malgré tout aux plans du héros de la Dane. Pendant l’année qui suivit, Torcall appuya son Teyrn, convaincu de faire ce qui devait être fait pour le bien du royaume, et traqua même l’Héroïne de Ferelden dans les rues de Denerim, le conduisant à la mort.

Faolan, alors âgé d’une quinzaine d’années, devint le nouveau Bann de Selrivage, et il arriva à la capitale juste à temps pour participer au Conclave qui devait décider du sort de Ferelden. Plein de rancœur à l’égard de la Garde des Ombres qui avait tué son père, il se prononça en faveur d’Anora. Le Conclave décida de donner sa confiance à Alistair, le bâtard du roi Maric, et Faolan accepta ce jugement, malgré sa colère et son ressentiment. Ferelden devait s’unir pour faire face à l’Enclin. Il mena ses hommes lors de la bataille de Denerim, et les pertes furent à nouveau nombreuses et terribles. Le Bann de Selrivage fut gravement blessé mais survécut, et fut reconnu pour son héroïsme, comme beaucoup d’autres.

Il est une tradition de la famille Gallach que je n’ai pas mentionné jusqu’ici mais qui prend son importance à ce stade. Un peu après atteint l’âge adulte, à dix-sept ans, il est commun que les membres de la famille partent en itinérance, pour une durée d’un an, afin de découvrir le monde au-delà des rivages blancs, et dans le cas des enfants qui n’hériteraient pas, de trouver éventuellement leur voie. Ce rite initiatique, Torcall et Faolan n’avaient pas pu le faire, contraints par des responsabilités qu’ils avaient eu trop jeunes. La question se posait cependant pour les cadets, Earnan et Doreen. Ils décidèrent que leur place était auprès de leur frère, et entreprirent de l’aider à administrer Selrivage, qui, comme tout Ferelden, peinait à se relever de l’Enclin.

Doreen et Earnan avaient vingt-et-un ans quand deux nouvelles guerres plongèrent Thédas dans le chaos. L’Empire d’Orlaïs entrait en guerre civile, et les mages faisaient face aux templiers, libérés du credo de la Chantrie. Bien entendu, le Bannorn était loin de tout cela et devait rester plutôt épargné. Il n’y avait pas de mages sur l’île et les quelques templiers de la Chantrie locale étaient partis sur le continent. Les Gallach eux, restaient relativement pieux et attachés aux valeurs de la Chantrie. On entendait parler de ce qu’il se passait sur les champs de bataille cependant, on entendait parler des civils qui devaient fuir et se retrouvaient sans rien, sous les feux d’une guerre qui ne les concernait pas. Doreen s’éleva pour que Selrivage apporte une aide de terrain sans prendre parti, œuvrer pour la paix. Faolan refusa d’engager de vrais efforts, plaidant le peu de moyens qu’il pouvait mobiliser et les vies qu’il ne voulait pas mettre en danger.

Un matin, Doreen quitta l’île. Elle ne laissa rien, aucune lettre, mais les deux frères savaient ce qu’elle comptait faire. Aucun des deux ne tenta de l’en empêcher d’ailleurs, trop conscients du caractère bien trempé de leur sœur. Cet épisode marqua le début des tensions entre Earnan et Faolan.

Tout aurait pu se résoudre au Conclave de Darse. Tout aurait pu être pardonné ou oublié s’il n’y avait pas eu l’explosion, et les failles dans le ciel, et les démons. Quelque chose semblait déterminé à plonger Thédas dans des heures plus sombres, toujours plus. La tension était palpable sur l’île, et les conflits entre les frères de plus en plus flamboyants. Earnan ne pouvait se résoudre à l’isolationnisme quand ses ancêtres avaient tout fait pour s’ouvrir au monde. Faolan estimait que son cadet ralentissait ses décisions avec des principes inutiles et ne pouvait se résoudre à entrer à nouveau en guerre. Il était Bann après tout, portait ce fardeau depuis longtemps, et Earnan n’avait pas vraiment son mot à dire.

Un matin, Earnan quitta l’île. Certaines pages devaient se tourner, et il avait besoin de découvrir sa place dans le monde. Finalement, l’initiation des Gallach l’appelait à lui, dans la noirceur du monde. Il avait à prouver, à se prouver. Il devait retrouver Doreen. Qui sait, peut-être reviendrait il un jour sur les rivages blancs de son enfance, en homme cette fois.

Félicitations, Earnan tu es maintenant officiellement,
Validé(e) !
Avis du staff sur ta présentation : Une fiche intéressante, j'ai personnellement beaucoup aimé les descriptions de l'île aux cerfs et l'histoire de famille. Le choix du soutien d'Anora étant controversé (enfin, pour certain), j'avoue encore plus apprécier ce jeune homme. Bon jeu et hâte de te croiser en RP  
Maintenant que je suis validé(e), que faire ? Maintenant que ton groupe a été attribué, tu débloques plusieurs nouvelles fonctionnalités sur le forum ! Tu as désormais accès au flood où tu pourras t'amuser autant de fois que tu le voudras. N'hésite pas à donner un coup de pouce au forum, en votant pour nous aux topsites afin de pouvoir avoir plus de visibilité et obtenir de nouveaux joueurs sur notre plateforme !

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