Burn Them All! [Feat Crassoss]

Voilà maintenant quelques jours  que des nouvelles préoccupantes étaient arriver à Fort Bastel, il avait été rapporter que des activité engeance avait été repérer à côté d'un petit village au nord de Dénérim. La situation ne semblait pas si grave que ça, mais pour la sécurité de Calldwen, il avait été décidé d'envoyer l'Escouade de l'Aube Écarlate afin de venir s'assurer de faire disparaître la menace. C'est ainsi que nous retrouvons notre héros, chevauchant avec ses équipiers en direction de ce coin perdu de Ferelden. Un petit village sans prétention qui avait eu le malheur de se trouver sur le chemin de ses engeances, la mission ne semblait guère dangereuse au vu des quelques informations qui avaient été recueilli au préalable, mais malgré tout, il fallait faire preuve de méfiance.

Après un voyage assez long, la troupe de gardes décida de prendre une petite pause à Calldwen, s'était aussi le lieu idéal pour question les villageois sur la dangerosité des environs. Aedan posa enfin un pied-à-terre tandis que Grunt, son jeune mabari, courrait autour de lui tout heureux de profiter de cette longue ballade.

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“ Aedan, tu ne pourrais pas mieux éduquer ton mabari ? Grunt est un atout de taille pour nous, mais il doit être plus discipliné ! „

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“ Comment veux-tu qu'il éduque mieux cette bête sachant quelle est déjà en tout point supérieur à ce crétin. „

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“ T'as conscience que j'entends ce que tu dis Dagnir pas vrai ? „

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“ Et toi, t'as conscience que je m'en moque pas vrai ? „

Oriana se mit à soupirer avant de rapidement terminer la conversation et de se diriger avec l'équipe vers la chantrie. En rentrant dans le bâtiment, notre héros se mit à soupirer, il n'aimait pas être ici et il n'hésitait pas à le faire remarquer. La jeune femme du groupe s'avança vers un groupe de Sœurs pour discuter quelques instants pour en apprendre un peu plus sur ces engeances qui terrorisait ce petit village. De son coté, Grunt s'amusa à aller renifler vers le garde mangé de la chantrie tandis que le reste de l'équipe se dispersait pour tenter d'en apprendre un peu plus de leur côté. Les villageois présent voyait d'un bon œil la présence de Garde des Ombres, après tout, ils étaient là pour régler leurs soucis et mettre fin à l'existence de ce fléau de leur créateur. Après un long moment à discuter, Aedan se recula à l'entrée de la Chantrie, il se mit assis contre le mur en regardant le ciel tout en soupirant et attendant la fin des investigations du reste de l'équipe.

Quelque chose n'allait pas, Servis pouvait facilement le sentir. Sa rencontre avec Dorian lui avait laissé un gout amer d'urgence, le changeant en un vulgaire rat fuyant devant un chat paresseux, dont la menace n'est pas immédiate, mais pourtant certaine. Mieux valait quitter Férelden au plus vite, rejoindre La Porte du Ponant au trot, et s'enivrer jour après jours d'une bienheureuse banalité. Sable, fouilles, encre et encore plus de sable. Octavian, son second, qui devait s'être épuisé à le remplacer pendant ces désastreuses vacances. Oui, rentrer, et oublier petit à petit le visage trop calme de Dorian, comme déçu, et celui quelque haineux de Staska. Oublier Crassius pour ne plus être que Servis, l'infaillible, l'astucieux administrateur.

Il lui était impossible d'embarquer sur un navire mouillant au port de Dénérim. Ce genre de rafiot était trop beau, trop solide et trop bien entretenu : on pouvait être certain que ses marins n'étaient pas assez ivres et qu'ils prenaient grand soin de conserver un registre de leur cargaison, de leurs passagers. Servis ne pouvait plus courir le risque de laisser des traces de son passage en Férelden, pas si près de l'Inquisition, de Dorian. Il devait longer la côte, trouver un village sans le sou où ses pièces brillantes seraient bien accueillies, pour se faire transporter sur la première barque venue vers sa prochaine destination. Brouiller les pistes en allégeant sa bourse, pour finalement rejoindre le lac Célestine, puis le désert.

Alors, par une pluvieuse journée d'hiver et après avouer loué les services d'un solide destrier, il prit la direction du nord, souhaitant rejoindre Noirmarais. Son bâton suspendu à l'arrière du sac contenant toutes ces possessions, vêtu de ses vêtements maintenant bien élimés de voyages, une épaisse cape à capuche tentant de l'isoler de l'humidité, Servis progressa avec détermination, traversant villages et hameaux la tête basse, bien décidé à ne pas se laisser importuner.

Plus il progressait en direction du nord, plus l'atmosphère changeait. Finalement arrivé à Calldwen, il se décida à en apprendre plus. Il mit pieds à terre, laissant sa monture se reposer et se restaurer, puis se dirigea tout naturellement en direction de la place principale de cette modeste ville. La Chantrie, tout naturellement, en occupait le centre.
Il pouvait être assuré de trouver toutes les informations qu'il souhaitait dans ce lieu de culte, pourtant il n'osa pas y entrer. Face au bâtiment, il songea un instant au nombre de mensonges qui étaient divulgués en son sein. Si le Tevintide s'autorisait une telle pensée blasphématoire, ce n'était pas à cause de son appartenance à la Chantrie impériale Tévintide, mais simplement par son fondamental manque de foi et d'éducation religieuse.

Son bâton de mage bien en vue et sa haute silhouette le démarquant admirablement des autres, Servis s'attira le regard de quelques villageois de passage. Il en profita pour en alpaguer un au hasard :


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Assis contre le mur de cette Chantrie, notre jeune héros s'amusait à regarder ce petit village perdu. En un sens, cet endroit était fascinant, toutes ses personnes n'étaient rien du tout, aucun livre de ne parlerait jamais d'eux, aucun de ces hommes et femmes ne deviendraient des héros adulés et acclamé. Jamais ils ne seraient pris en exemple, jamais aucun barde ne chanterais leurs bravoures. Ils n'étaient personnes et il se contentait d'une vie de misère dans l'espoir de jour meilleur après leurs mort grâce à leur prier au soi-disant Créateur. Aedan, bien qu'ayant grandi dans la chantrie de Denerim, n'avait jamais compris comment toutes ses histoires avaient-elles pu avoir un impact aussi grand sur la vie des gens. Comment de simple histoire farfelu, avaient-elles pu permettre de soumettre autant d'hommes et de femmes. Ce lavage de cerveau donnait la nausée à notre héros et pourtant ....

Retourner dans une chantrie l'avait quelque peu renvoyer dans sa petite enfance à Dénérim, il se remémorait quelques moments heureux avec les Sœurs, quelques petites courses poursuite dans les cuisines à la recherche de cookies tout chaud, des moments simples, des moments vrais sans qu'une seule de ses sœurs ne parle de ce dieu tout-puissant. C'était dans ces trop rares moments que notre héros se sentait heureux et chez lui, mais elles étaient trop croyante pour laisser une réelle place dans leurs cœurs et leur tête à notre héros.

Aedan, comme à son habitude s'était vite perdu dans ses pensées quand soudain une voix qui sortait du commun stoppa sa perdition. Un léger accent peu commun à Ferelden raisonnait près des oreilles du garde des ombres.. Un homme armé d'un bâton de mage questionnait un villageois sur l'atmosphère étrange de ce lieu, immédiatement, notre héros se releva et fixa cet étranger quelques instants avant de se rapprocher de lui.

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“ On nous a signalé une apparition d'engeance dans le coin, nous sommes là pour réguler la menace ... Et vous ? Que vient faire un ... Mage ... Seul ... Dans ce village perdu ... Étrangé de surcroit .... „

Le Garde des ombres croisa les bras en fixant le mage tout en attendant avec une certaine impatience sa réponse. Après tout, il était étrange qu'un village aussi perdu attire du monde tel que lui, il ne faisait pas l'ombre d'un doute que ce lieu était un détour pour lui et qu'il ne voulait pas montrer son visage dans un lieu civilisé par peur de se faire prendre ou quelque chose d'autre.

Le badaud interpellé se figea d'effroi, devenant du même coup plus pâle encore, si cela était possible, tant les Féreldiens semblaient par nature cruellement manquer de soleil. Loin de prendre sa réaction en considération, le mage referma son emprise sur son bâton et étoffa sa silhouette en se redressant parfaitement. Issus des Laethan de Minrathie, en Tevinter où les mages jouissaient depuis toujours de privilèges particuliers, Servis oubliait parfois de faire preuve de la prudence la plus élémentaire pour un homme de sa condition. un Maléficar en terre chantriste. Un étranger loin de chez lui. Un fugitif esseulé. Car s'il se plaisait habituellement à s'imaginer en voyageur solitaire et sans attaches, il lui fallait bien reconnaitre ses présentes préoccupations : sa peur de Corypheus, sa fuite devant l'ombre de l'Inquisition....

Avant qu'il n'ait pu répéter sa question au passant figé dans son ombre, un homme approcha, se décollant de la façade de la chantrie à laquelle il était adossé. Sans aucune peine Servis reconnu son uniforme, celui des gardes des ombres. Les bras croisés sur le torse, le garde ne semblait pas d'humeur plaisante. Il fixait le mage d'un regard inquisiteur, alors que ce dernier prenait un temps pour digérer les mauvaises nouvelles qui venaient de lui être rapportées. Que des engeances lui bloquent le chemin était plus que fâcheux. Absorbé dans ses pensées, Servis resta sourd à la pointe de xénophobie qui transparaissait dans les questions pressantes du garde.

Devant l'attitude renfrognée du garde, le mage ne put retenir un brin de provocation, son regard dérivant vers la chanterie, puis vers les passants qui semblaient s'attarder autour d'eux.


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La situation  allait être réglée rapidement ? Cet étranger pensait réellement que les engeances étaient un mal comme un autre que quelques coups d'épées suffisaient pour en finir ? Il était bien naïf, à moins qu'il voulait se montrer médisant envers le garde des ombres. Quoi qu'il en soit, notre héros commença à soupirer en l'écoutant parlé puis il haussa un sourcil lorsqu'il s'amuse à dire qu'il resterait sage s'il le fallait. Tout aussi arrogant, Aedan ne put empêcher un rictus de s'afficher sur son visage.

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“ J'ai toujours tendance à me méfier des mages, après tout les démons, l'immatériel tout ça ... En général, ça a vite tendance à partir en sucette. Enfin bref, ouais, on va essayer de faire en sorte que le village soit plus sûr pour tous, mais le problème va être de trouver ses engeances, ils peuvent être n'importe où et ses ... „

Soudain, un villageois arriva en courant tout en hurlant à plein poumon qu'ils arrivaient, que les démons venus de l'enfer étaient là et qu'ils allaient tous mourir s'ils ne fuyaient. L'homme fini par s'effondrer sur le sol après avoir créé un vent de panique. Ce petit spectacle fit soupirer notre héros qui tourna la tête vers l'étranger.

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“ J'aimerais qu'un jour les gens apprennent à garder leurs calmes ... Comme si hurler et faire paniquer tout un village allaient servir à quoi que ce soit ... Bon finalement, il semblerait que les engeances soient moins compliquées à trouver que prévu. C'est pas plus mal, sérieusement, chercher sa propre mort dans des marais puants ... C'est pas franchement amusant. Je m'appelle Aedan Drake au fait, je vous souhaite une bonne apocalypse étranger. „

Tout en ricanant, Aedan dégaina ses deux longues dagues tout en faisant quelques moulinets tandis qu'un groupe d'engeance pénétra l'enceinte du village. Le visage confiant de notre héros trahissait une certaine excitation à l'idée de pouvoir se défouler. Au même moment, sans doute attiré par la panique, le reste de l'escouade sortit de la Chantrie pour rejoindre le garçon.

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“ Très bien l'équipe, on reste discipliné et on fait comme à l'entraînement et tout va très bien se passer ! Escouade de l'Aube Écarlate ... Rassemblement ... „

Le petit groupe se mit en position de combat prêt à faire face à la première vague d'assaut, il allait y avoir beaucoup d'action dans les prochaines minutes. Le groupe fonça de manière ordonné dans un premier bataillon d'engeance, les monstres n'arrivaient pas à avancer et les techniques militaires entreprises par l'équipe de Garde était particulièrement éfficace, mais soudain une pluie de flèche enflammé tombèrent sur les toits de bâtiments y compris la Chantrie. Tout commençait à brûler, c'était le chaos le plus total. Les villageois couraient partout, la panique et la peur étaient de mise.

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“ Oriana, ça ne fait pas parti de nos entraînements ça ! Va falloir qu'on se divise !„

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“ Hum ... Quel dommage ... Un si jolie feu ... „

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“ Et toi Aedan ... Comme d'habitude, tu n'en fais qu'a ta tête et tu improvises ... Ça me peine de le dire, mais c'est dans ce genre de situation que tu es le meilleur. „

Tout en souriant quelques instants, le groupe fini par se séparer pour commencer à obéir au ordres de la belle Oriana. Aedan de son coté enchaînait les coups de dagues rapide et précis, il s'amusa même à trancher les deux bras d'une engeance pour la laisser courir sans but dans le village. Cependant, un nouveau groupe arriva face à notre héros qui décida de faire quelques pas en arrière avant de tourner le visage vers l'étranger tout en arborant un léger sourire.

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“ Hé l'étranger .... Ça te dit d'être vilain ? „

Alors que le garde des ombres semblait sur le point de laisser éclater son ressentiment, avouant déjà son point de vue à l'encontre des mages sans y avoir été invité, point de vue somme toute partagé par Servis, une heureuse distraction attira son attention. Un villageois déboula d'on ne sait où en hurlant à plein poumon tel un enfant venant au monde. Son apparition sema la terreur parmi les autres passants et la placette tout entière s'embrasa d'agitation, les villageois se dispersant à tout va. Face à ce vent de panique, le garde des ombres laissa éclater une joie semblant en tout point déplacée aux vues de la situation. Mais après tout, les membres de son ordre n'étaient pas particulièrement connus pour leur stabilité d'esprit ou leur empathie. Il se présenta et salua le mage avant de finalement s'éloigner avant que Servis n'avait eu le temps de répondre. D'autres gardes jaillirent de l'intérieur de la Chantrie pour le rejoindre, criant déjà des ordres guerriers.

Servis resta un court moment interdit avant de secouer la tête. Les cris de panique n'avaient pas cessés, et plus loin dans la rue des bruits de combats se laissaient entendre. Sans scène série perturbé outre mesure le mage s'approcha de l'homme toujours à terre après avoir averti de l'approche des ennemis. Il s'accroupit près de son corps à bout de souffle et le tapota du bout de son bâton de mage, vérifiant qu'il avait véritablement perdu connaissance. Il songea un instant à le trainer jusque sous une balustrade, où il serait certainement plus en sécurité, mais puisque qu'il avait les mains prises par son bâton, il s'abstint.  Revenant à sa place initiale face à la Chantrie, il remarqua le panier qu'un habitant avait abandonné là : parmi les victuailles répandues à même le sol, il s'empara d'une belle pomme rouge qu'il essuya sur sa manche avant de la remplacer au sol par une pièce de cuivre. Il pris sa première bouchées avec avidité, son bâton de mage coincé sous son bras, le combat des gardes des ombres contre les engeances se poursuivant plus loin. En bon spectateur, il se tourna dans cette direction, confiant.

Sa confiance néanmoins se tari quelque peu lorsqu'une volée de flèches enflammées illumina le ciel terne féreldien. Il fronça des sourcils, fit tourner son bâton et se connecta à l'immatériel d'un geste, s'enroulant dans le confort d'une barrière magique le protégeant des pointes. Les flèches sifflèrent, se fichant au sol et sur les toits environnants, provoquant plusieurs départs de feu. Servis siffla entre ses dents tout en observant les flammes les plus proches grossir de plus en plus. C'était donc à cela que ressemblait la guerre contre l'enclin ? Un instant la vie suivait tranquillement son cours et le suivant tout n'était plus que terreur et désolation ? Ce genre d'événements ne pourraient jamais arriver à Minrathie. Les Juggernautes empêcheraient les engeances d'approcher de la ville qui, de toute façon, risquer plutôt se tomber aux mains des qunaris.

Servis fut sortit de ses pensées par le garde des ombres Aedan qui revenait le trouver. S'arrêtant près de lui, il lui adressa un léger sourire :

Ne pouvant retenir une légère grimace devant la tenue couverte d'un sang noir et nauséabond du garde, Servis recula légèrement.

Pour appuyer ses dires, il prit son arme en main et frappa le sol de son long enbout en forme de lame. Puis, esquissant un large geste du bras en direction des toitures léchées par les flammes, il ajouta :


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Il ne faisait aucun doute  que ce village n'avait que trop rarement connus pareille agitation au vu du manque d'organisation de ses habitants. Ils couraient partout, dans tous les sens, sans la moindre discipline ou organisation, s'était chacun pour sa peau et le moins que l'on puisse dire, c'est que leurs attitudes n'aidaient en rien l'évacuation en toute sécurité de la Garde présente. Orianna essayait tant bien que mal de contenir et diriger la foule à l'opposé des combats, elle s'époumonait à hurler des ordres qui étaient malheureusement trop souvent ignorés. Dagnir de son côté était exaspéré par le manque de considération de ces paysans envers son rang de Garde des Ombres, mais il fallait les comprendre, ils avaient peur et lorsqu'elle maîtrise votre pensée, vous finissez toujours par agir sans réfléchir.

Du côté de notre héros, il s'était trouvé un nouvel allié, ce mage étranger qui n'avait guère eu envie de bouger au vu de toute l'agitation. Il se contentait de manger une pomme et de regarder le spectacle et c'est sans aucun doute à cause de son attitude que le jeune homme lui demanda de l'aide. Il était mage, il n'avait pas peur et sa magie allait sans doute être très utile pour ce combat. Il demanda cependant de garder ses distances face à ses monstres, une requête plutôt intelligente quand on sait que quelques gouttes de sang d'engeance ingéré et la mort était quasi-certaine. Il annonça ensuite tout fièrement qu'il était un mage de feu, ce qui ne manqua pas de faire sourire notre héros.

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“ Un mage de feu ? ... Ahah ... Mon frère d'armes et aussi un mage de feu. J'ai déjà eu le plaisir de voir sa puissance à l'œuvre. J'ai toujours pensé que ton espérance de vie augmentait quand tu avais à côté de toi un type capable de réduire tout un village en cendre en quelques minutes.... Mais euh ... Ne fais pas ça, t'as pas idée du nombre de rapports et de parchemins qu'on devrait écrire si ce village devait partir en fumer. Crois-moi, la bureaucratie est encore plus terrifiante qu'un enclin. „

Un jour, un vieil homme avait dit avant de mourir qu'un grand pouvoir impliquait de grandes responsabilités ... Dans un sens, il avait raison et tandis que notre héros s'amusait à trancher de l'engeance, de son côté, le mage de feu garde des ombres s'appliquait à contre-cœur à endiguer la propagation des flammes de manières à limité les dégâts. Un choix s'offrit à lui cependant, il devait soit sauver de nombreuses habitations ou se concentrer sur la Chantrie ... Après quelques secondes d'hésitation, il prit la décision de s'occuper des maisons, après tout un toit était plus important qu'une prière. Danen n'était pas un croyant, à dire vrai, il prônai l'anarchie la plus totale. Pour lui, la liberté devait être totale ou alors elle n'existait pas, il était un peu extrême dans ses idées, mais il était un ami et un camarade sur lequel on pouvait compter.

Pendant ce temps, Aedan continuait de jouer avec des engeances tout en donnant quelques consignes à son nouvel allié. Globalement, il était libre de ses actions, mais il devait faire en sorte d'empêcher les engeances de chasser les villageois. La mission était simple mais très importante, il était facile de reconstruire une maison, en revanche, ressuscité un mort ... Nettement plus compliqué.

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“  Si l'engeance est un poison alors moi .... Moi, je suis l'antidote ! „

Le jeune homme avait enfin la possibilité de se défouler, il tranchait, coupait, décapitait à tour de bras des engeances. C'était un spectacle macabre, mais le garde y prenait beaucoup de plaisir, il arborait un large sourire, son visage était couvert du sang de ses ennemis. Il jubilait de pouvoir faire son carnage, c'était dans ce genre de moment qu'il se sentait pleinement vivant. Tout en combattant, le jeune homme tourna la tête vers son allié.

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“  Hé au fait l'étranger, t'a un prénom où c'est trop secret pour que je le connaisse ? „

Le Garde fini par reculer au côté de l'étranger, il tourna une nouvelle fois la tête pour regarder la chantrie partir en fumer. Ce spectacle était magnifique et Aedan ne pouvait retenir quelques rires et de parler de façon clairement sarcastique.

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“  Ah merde alors ... Moi qui pensais que le créateur allait venir sauver sa petite maison ... Quel égoïste quand même ... „

Alors qu'il était encore étudiant à l'Académie de Minrathie, Servis et le reste de sa classe avaient un jour reçu la visite d'un mage haut gradé de l'armée Tevintide. Le conflit les opposant perpétuellement aux Qunari sur l'île de Seheron nécessitait en tout temps l'envoie de nouvelles âmes à sacrifier sur l'autel de la Nation. Si le gros de l'armée était composé de soporati, il fallait bien quelques mages pour en remplir les rangs les plus élevés. C'était donc dans l'optique de séduire les jeunes Laethan, en agitant gloire et perspectives d'évolution alléchantes, que ce haut gradé c'était rendu dans leur classe.

Servis, qui n'avait jamais couru après la gloire, n'avait écouté ses palabres que d'une oreille distraite. Une allégation, cependant, avait attiré son attention : la guerre révèle le véritable tempérament de l'homme.

Que dire alors du garde lui faisant face, si joyeux à l'idée d'affronter une possible mort ? Joyeux également de patauger dans le sang, de démembrer des corps. Les engeances semblaient avoir un effet certain sur les hommes qui les fréquentait trop longtemps, de trop près. Pour s'en convaincre, Servis n'avait qu'à penser à son ami Cassius. Son étude anatomique des engeances lui avait valu la disgrâce, au point d'être finalement condamné à rejoindre l'armée. Armée qu'il ne tarda pas à déserter, devenant en Orlais le chef d'un groupe de mercenaires tout juste médiocre.

Mais tout de même ce garde, Aedan, ne semblait pas particulièrement considérer la situation comme préoccupante, prenant au contraire le temps d'évoquer un ancien collègues, son aversion envers les travaux administratifs et d'autres sujets tout autant sans rapport, permettant au mage de terminer sa pomme. Il s'en débarrassa d'un simple lancé en cloche par-dessus son épaule sans cesser d'observer la progression des flammes sur les toitures lui faisant face. Un garde étrange, au visage masqué de bois, avait prit en charge cette partie-là des opérations, tentant de limiter la propagation des incendies. Le mage de feu aurait aisément pu s'en charger : il lui suffisait pour cela de mêler ses flammes à celles des engeances, puis de les révoquer, aspirant du même coup toute autre trace d'incendie. Mais Aedan avait d'autre projet pour lui, qu'il lui exposa en quelques ordres brefs.

Le mage Tevintide soupira : il aurait été plus aisé d'envoyer bêtement des boules de feu dans les rangs ennemis. Pour protéger la population efficacement (ou intelligemment) il lui aurait fallu connaître un minimum la topographie des lieux ainsi que les habitudes des villageois. En voyageur de passage, Servis ne possédait qu'une très faible connaissance de ces deux sujets. Malgré tout décidé à agir, il empoigna son bâton et se lia à l'immatériel. Avisant les ruelles étroites desservant la place, il choisit de miner le terrain, bloquant ainsi la progression future des engeances. Sous ses incantations, des runes enflammées se formèrent au sol pour s'y maintenir, discrètes et prête à embraser quiconque oserait poser le pied dans leur cercle piégé. Ce travail relativement simple ne lui ayant demandé que peu d'efforts, Servis s'octroya un moment de répit.

Aedan recula, laissant un instant les lignes d'engeances progresser. Il s'adressa au mage qui ne put s'empêcher une grimace de dégoût devant son visage recouvert d'un sang semblable à de la poisse. Avant de répondre à la question posée par le garde des ombres, le mage de feu invoqua une haie de flamme qu'il envoya contre la première ligne d'engeances, remplaçant un instant les coups de lame d'Aedan. Ceci fait, le mage répondit fièrement, faisant éclater son accent chantant de Tévintide :
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Puis, en Tevene cette fois, et bien plus bas, il ne put s'empêcher d'ajouter :
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Satisfait, il rangeant un instant son bâton, ses yeux bleus aveuglés par la puissance de ses flammes. Une explosion retenti, suivie par le fracas du verre brisé. Le feu s'était introduit dans la Chantrie, faisant exploser les vitraux élaborés ornant ses ouvertures. Plus que quelques minutes avant qu'elles n'attaingnent la réserve d'alcool plus que probable dissimulée par les religieux. Quel gâchis.
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Ne put s'empêcher d'ajouter Servis en récupérant son arme devant un nouveau débordement parmi les lignes d'engeances. Il se mordit les lèvres, réalisant peut-être trop tardivement la dangerosité de ce type de parole. Une engeance croisa alors son regard. Devant son visage difforme, il aurait voulu vomir.
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Qu'il est agréable  pour un Garde des ombres de décapiter des engeances par une belle journée. Encore ce matin, notre héros se disait que sa mission allait être d'un ennui mortel et pourtant, il était là, couvert de sang de ses ennemis, en train de regarder une chantrie brûler. Finalement, beaucoup de choses satisfaisantes se produisaient aujourd'hui. Durant cette petite bataille, il apprit enfin le nom de son nouvel allié temporaire. Crassius, un nom bien étrange, mais qui ne disait rien de particulier à notre héros, cependant, il continua de parler, mais plus bas, cette attitude avait surpris Aedan qui ne put s'empêcher de hausser un sourcil.

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“ Sans déconner Crassos, c'est une constance chez les mages d'être étrange comme ça ? J'suis sûr que votre magie ça doit, vous bousillez votre cerveau. „

Malgré qu'il soit très étrange, il fallait reconnaître qu'il maîtrisait parfaitement son sujet et il se montrait à être un allié particulièrement efficace. Le duo maîtrisait parfaitement la zone et les engeances venaient juste bêtement mourir, soit couper en morceaux par le garde, soit carbonisé par le mage. Crassiuss finit par montrer tout son amour du créateur, mais il sembla s'inquiéter de potentielle victime lorsque la chantrie allait s'effondrer. Cette remarque fit sourire notre héros.

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“ Ne t'inquiète pas pour eux, après tout, s'ils meurent, ils retrouveront leur copain imaginaire. En plus, mourir dans un incendie de la soit disante maison de leur dieu ... Ça doit valoir quelques points bonus dans leur religion, mais plus sérieusement, ne t'en fais pas. Le reste de mon équipe était dans la Chantrie, lorsque les combats ont commencé, ils ont certainement dû évacuer tout le monde ... Enfin, j'espère .... Au pire tend une oreille des fois que .... „

Alors que d'autres engeances venaient s'engouffrer dans le village, notre héros dégaina une nouvelle fois ses dagues. Le visage couvert de sang, il commença quelques moulinets, les mêmes que celle de sa professeur. Il s'avança avec un large sourire pour se mêler une nouvelle fois dans la bataille. Pendant ce temps, Oriana continuait l'évacuation du village, il était important de signaler qu'aucune victime n'allait être à déplorer aujourd'hui, les engeances avaient attaqué de front et la ligne tenait parfaitement bien. C'était une bonne chose, l'image de la Garde ne pouvait que s'améliorer avec ce genre de combat. Voyant que la situation s'améliorait, elle envoya Dagnir apporter un soutient à notre héros. L'elfe arriva en courant pour observait son meilleur ennemi affronter des engeances par dizaines, tout en soupirant, il se mit à côté de Crassiuss.

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“  Dommage, moi qui avais espérer que ces saloperies auraient eu raison de ce crétin ... Je sais pas t'es qui toi, mais le village est évacué, rejoins les autres. C'est un boulot pour la Garde des Ombres .... Hé l'Abruti ! Baisse toi ! „

Il était surprenant d'observer que malgré tout l'amour qu'ils se portaient, Aedan et Dagnir formait un duo particulièrement efficace. Le jeune homme se baissa au dernier moment lorsqu'une flèche passa à quelques millimètres de sa tête pour venir se planter dans l'œil d'une engeance qui tomba immédiatement au sol. Dagnir était un archer émérite, il avait un grand talent et il le savait. Il était sûr de ses compétences et de ses aptitudes et c'est sans doute pour ça qu'il n'hésitait pas à prendre de gros risque à chaque mission. De son côté Aedan ne connaissait que trop bien les qualités de l'elfe, après tout, ils avaient grandis dans la Garde ensemble, et même s'ils ne s'appréciaient guère, Aedan connaissait la valeur de ce guerrier et il lui faisait suffisamment confiance pour ne jamais douter des intentions de Dagnir.

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“  Aedan, quand tu auras fini de faire mumuse, tu peux me dire pourquoi tu n'as rien fait pour sauver cette stupide chantrie ! Oriana va encore nous accuser d'en avoir démoli une autre ! „

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“ Pour une fois c'est pas ma faute ! C'est eux qui nous attaquent à coup de flèches enflammées et tu m'excuseras 'Sieur Mangeur de Salade, mais je suis un peu occupé actuellement ! Et d'ailleurs, je te ferais remarquer que ... „

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“  Ne compte pas mettre ton échec sur le dos de Danen ! Pas encore une fois. „

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“ Ouais, ça risquerait de faire beaucoup ... Hé Crassoss, ça te va si je dis que tu as foiré un sort qui fait que la chantrie est en train de brûler ? C'est pour les papiers, tu sais, je t'en avais parlé. Après tout, un mage qui crame une chantrie ça va c'est pas comme si vous en rêviez pas tous les jours ... „

Tout en soupirant, Dagnir continuait de décocher des flèches qui faisaient mouche à chaque fois, il était impressionnant à regarder. Il était tellement calme, tellement sûr de lui, s'il n'avait pas un caractère aussi détestable, il serait sans nul doute un exemple pour tout jeune Garde des Ombres. De son côté, Aedan continuait de se battre joyeusement tout en combinant différentes actions parfaitement synchronisées avec Dagnir.

Le Garde des ombres Aedan blasphéma sans se faire prier, prouvant son peu d'égard face aux croyances des villageois, toutes stupides qu'elles soient. Un rictus quelque peu gêné pendu à ses lèvres plaines, le mage de Minrathie ne l'écouta que distraitement, trop concentré sur la progression des engeances pour ne serait-ce qu'opposer une protestation de façade.

Ces mêmes engeances ne tardèrent d'ailleurs pas à offrir une distraction certaine aux deux hommes en s'engouffrant dans la brèche laissée par leur conversation mondaine. Pris de courts, Servis songea un instant à s'entourer d'une barrière magique, mais cette idée s'envola vite : elle aurait été révélatrice de sa faiblesse, rendant visible à tous sa peur pourtant passagère. Mage versé aux mystères de l'école de l'Instinct, Servis n'était capable de produire que de faibles barrières, suffisantes certes pour le protéger, lui, mais qui drainaient son mana à une vitesse folle. Mieux valait s'en tenir aux flammes, à la rage brûlante extraite du voile qu'il lui était aisé d'user à son profit.
Résolu, il invoqua un nouveau glyphe de feu, directement sous les jambes empressées des rangs arrière ennemis. L'explosion ne se fit pas attendre et les flammes léchèrent un instant le ciel.

Alors qu'il se délectait de ce spectacle réjouissant, des pas précipités retentir dans son dos. Luttant pour ne pas se retourner immédiatement, Servis se concentra sur les engeances. Ces pas étaient trop humains, trop maîtrisés pour appartenir aux bestiales hordes de l'enclin. En cherchant à se concentrer, il redressa sa haute silhouette, fit tournoyer son bâton de mage surmonté d'un globe de verre bleu, et sursauta lorsque le nouveau venu soupira juste dernière lui. En se retournant enfin, il fit face à un elfe blond au regard sombrement fixé sur le garde des ombres Aedan. Le garde, comme il faisait lui aussi parti de ce détachement, s'arrêta à son niveau pour exprimer ses pensées.

Il banda son arc et encocha une flèche qui fendit presque instantanément l'air, frôlant du même coup Aedan. Par cette simple flèche, plus peut-être que par ses paroles pourtant explicites, le nouveau venu faisait état de son ressentiment envers le bien étrange garde des ombres.

Se plaignit ouvertement l'archéologue en usant tout naturellement de sa langue natale avant de lever ses yeux d'un bleu glacé en direction du ciel obscurcit Féreldien. Les talents de l'archer ne l'émerveillèrent pas : il était courant par chez lui d'accroitre ses capacités au moyen de runes ou de magie, ainsi l'art mondain était loin de l'impressionner. Ainsi il s'offusqua plutôt de son attitude si peu reconnaissante.

Bien décidé à marquer le coup, il rangea son arme dans les sangles lui barrant le torse et croisa les bras. S'il le fallait, il était prêt à aller rejoindre le gros de la populace, à prendre son mal en patience avant de pouvoir poursuivre sa route en direction de Noirmarrais... En espérant ne plus rencontrer en chemin ces créatures brutales si peu raffinées.

Pendant qu'il envisageait cette sombre possibilité, les deux gardes des ombres se chamaillaient à propos de l'incendie se propageant à la ville. Apparemment la situation n'avait rien d'inédit.

Il aurait été aisé de leur mettre le feu, de s'assurer une bonne fois pour toutes que son nom ne ressortirait sur aucun rapport d'aucune sorte. Mais cela reviendrait à leur donner raison, et Servis ne pouvait se le permettre. Lui qui fuyait, lui qui avait tant à perdre, il devait se montrer complaisant.

Ces pauvres gardes, Elfe et humains ne devaient pas être loin d'être illettrés, il pouvait le comprendre leur embarras. Au moins n'étaient-ils pas si mauvais en combat. Servis, toujours inactif, les bras croisés, les regarda agir un moment, l'un et l'autre accordant leurs mouvements au second.

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