[Gardien 9:42]On a besoin d'un scalpel pour cette tâche et voilà qu'on vous donne un marteau ! [PV Prudence]

Accompagner Aldiun pour cette séance de massacre ? Espérons que les cris de terreur qu’elle allait entendre ne lui laissent pas des cauchemars à vie. Pas qu’Aldiun s’en soucie mais par le créateur, il ne comptait pas faire dans la dentelle et les organes allaient souiller le sol dès les premiers instants de la mise à mort. Tiens, il venait de jurer ? Bah, peu importe. Pour le peu qu’Aldiun se souciait du créateur, qu’il soit transformé en cochard couvert de peinture dorée s' il y avait une réaction du côté du grand barbu ayant créé leur race. Sentant l’impatience le gagner, il fut plus que satisfait quand la jeune femme se mit en marche pour lui indiquer la voie vers la maison cible. Il s’était attendu à une grande maison bien en évidence qui empestait le luxe et l’attitude hautaine à cent pas mais il n’en fut rien.

Ce fut même la déception qui assaillit Aldiun quand il vit la demeure de l’oncle de son commanditaire se profiler sous ses yeux. Il avait été si pressé de voir ça qu’il n’en avait pas prévenu les autres membres du groupe de conjurés des templiers. C’était une erreur mais de toute façon, Aldiun savait qu’à moins que toute la garde de la ville ne lui tombe dessus dès qu’il aurait passé la porte, il ne risquait pas grand-chose. Alors que la servante poussait la porte, le templier rouge sentit le sang battre à ses tempes, comme un chien d’attaque sentant sa cible approcher, il retrousse les babines et inspire profondément, une inspiration grondante. Une nouvelle fois la déception l’assaille quand il voit qu’il n’y a là aucun comité d'accueil… Va-t-il devoir étouffer un vieillard coincé au lit avec un oreiller ? Parce que si c’était le cas, ce serait un gâchis de ses talents de boucher !

Mais enfin une silhouette solitaire se présente. Elle a le mérite d’être armée, ça au moins c’est un bon point. La servante à ses côtés lui désigne le mort à venir aussi efficacement que si elle lui avait tiré une flèche dans la poitrine et un grognement amusé sort du heaume d’Aldiun. Bien. Une forme floue avec une cape élimée et une épée à deux mains encore à son fourreau s’élance, oui, il a foncé à mains nues vers l’homme. Assez rapidement d’ailleurs, pour quelqu’un en armure complète avec sa stature. Son adversaire dégaine mais il est vieux, pris par surprise et il fait l’erreur de penser. Est-ce un regard surpris et horrifié qu’il glisse non sur le templier rouge qui lui fonce dessus mais sur la servante ? Est-ce qu’il comprend quelque chose que le tueur ne comprend pas ? Peu importe, il est à portée à présent. Le vieillard fait sa première et sans doute dernière erreur : il frappe de taille en sortant son arme. C’est un coup rapide qui aurait tué quelqu’un sans armure mais ici… La lame ricoche en se fêlant sur l’armure du colosse.

Attrapant la cheville du Tyran Paroach, Aldiun tire brutalement la jambe vers lui. Quelque chose cède mais il s’en fiche, ce n’est que l'apéritif. Un coup dans le ventre de sa cible lui vide les poumons et fait en sorte que la rapière tombe de ses doigts s’ouvrant par réflexe. Les coups pleuvent pour empêcher sa cible de se remettre. Des os craquent, des plaies s'ouvrent mais on est loin d’en avoir terminé. Attrapant la ceinture de l’homme, le templier rouge bande ses muscles et lance l’oncle de Prudence en bas de l’escalier comme une poupée de chiffon. Pour un vieillard, il récupère assez bien car il essaie aussitôt de ramper vers la servante avec un regard haineux mais une ombre est déjà sur lui…

Un craquement et un hurlement de souffrance pure retentit quand la masse de métal et de muscles d’Aldiun retombe sur le dos de la victime. Retournant l’oncle, Aldiun savoure son expression et procède à la mise à mort. Fermement, il saisit le visage de l’homme à deux mains puis ses pouces s’enfoncent dans ses orbites. C’est une sale mort, une très sale mort mais il a déjà dit qu’il ne ferait pas dans la dentelle et puis il pense que la servante va savourer cette mise à mort brutale.

Car oui, l'assassin a compris quelque chose en voyant les regards qui se sont échangés pendant cette parodie de combat. Du coup lorsqu’Aldiun se relève lentement, du sang sur les mains jusqu’au poignets, il ne prononce que quelques mots :

-Il vous connaissait… Je me trompe ?

Si seulement Aldiun savait à quel point… Et ce que ce meurtre impliquait… Il se serait peut-être tu.