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Mar 9 Fév 2021 - 20:24

Aldiun Pinewood
Aldiun Pinewood

 

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[Gardien 9]On a besoin d'un scalpel pour cette tâche et voilà qu'on vous donne un marteau ! [PV Prudence]




-Hey Adliun, tu sais comment on appelle une elfe qui accepte de travailler pour un Tévintide ?

Le colosse ne répondit pas, silencieux comme une tombe. Son armure était propre et même si elle ne brillait pas, on voyait qu’elle avait été entretenue avec application. Cela changeait de l’habitude mais son mutisme lui, bon courage pour le faire disparaître avec un chiffon doux et de l’huile. L’interlocuteur du soldat de choc ne prit pas ombrage du silence de son compagnon taciturne, au contraire, cela l’encouragea même à poursuivre sa blague qui s’annonçait… Renversante de médiocrité.

-Oh allez ? T’as pas une idée ? Tu donnes ta langue au chat ?

Le dirigeant du petit groupe qui approchait d’une cité cachée par des nuages moroses poussa un soupir bruyant et sa tête se tourna vers l’arrière du groupe où le colosse en armure d’acier et l’assistant templier fluet souriait comme un idiot. L'homme devait regretter d’avoir accepté cette ‘’escorte’’ et ces ‘’assistants’’ qui allaient sans doute plus lui causer du trouble qu’autre chose. Mais on ne choisit pas toujours ce qu’on veut quand on sert sous les ordres d’un tyran que certains jugent fou à lier. Quoi qu’il en soit, il prit la parole, son ton sec retentissant dans l’air froid de cette fin de matinée :

-Pas la peine de l’asticoter. Il ne te répondra pas bien qu’il aie une langue : Aldiun est une véritable machine à tuer qui ne perd pas son temps en plaisanteries…

Le grand gaillard qui portait une épée aussi surdimensionnée que lui ne fit rien pour briser ce cliché de tueur muet comme une carpe cependant il tourne la tête dans la direction du jeune homme volubile et souriant. Ce dernier prend cela pour une invitation à terminer sa blague et avec une pause pour ménager son effet il lâche sa pique :

-Eh ben on appelle ça une sanscervelfe !

L’autre assistant pouffe de rire et l’autre garde de l’expédition jette un regard noir au petit blagueur. En même temps avec ses oreilles pointues ET sa position actuelle, on pouvait comprendre pourquoi il prenait cette blague un peu pour lui. Un silence qui allait devenait de plus en plus lourd s’installa et même l’assistant du chef de l’expédition finit par perdre son sourire. Cela fit même sourire le dit chef qui appréciait de voir le petit fanfaron enfin tremblant dans ses bottes. En même temps, comment ne pas être un peu nerveux ? Une montagne de muscles et d’acier qui vous regarde fixement sans émotion, il y avait de quoi se demander s' il n’allait pas vous décocher un coup de poing sans prévenir. Pourtant ce fut sa voix qui retenti, résonnant à cause de son casque de fer qui dissimulait entièrement son visage ou presque :

-Amusant…

Un seul mot et il reprit sa route en regardant droit devant lui. Le chef de l’expédition en profita pour faire reprendre la marche à tout le monde. Le groupe n’était pas bien grand, à peine cinq personnes : le chef qui serait leur porte-parole pour une étrange négociation dont Aldiun ne comprenait ni le sens ni les fastidieux détails, ses deux assistants et enfin deux gardes. L’elfe qui était la seule autre personne lourdement armée de cette expédition secoua la tête et reprit sa place en queue de peloton avec Aldiun. Si lui avait le moindre avis sur la pertinence d’une négociation avec la cité de euh...Starkhaven ? C’est bien cela ? Bah, peu importe. Lui n’était là qu’en temps que garde des membres plus ‘’importants’’ de la mission, il devait veiller à ce que rien ne leur arrive et intervenir en cas de grabuge. C’était une mission ridicule, ennuyeuse et de peu d'intérêt mais c’était sans doute là une punition pour sa disparition soudaine d’un campement des templiers rouges. Etrangement on ne l’avait pas accusé du meurtre de plusieurs de ses ‘’frères d’armes’’ mais en même temps peut-être qu’on s’en souciait peu vu la quantité d’ennemis de sa faction qu’il avait déjà occis. A moins bien sûr que les trois personnes ne soient pas si importantes que ça aux yeux de leur maître.

Le temps que les pensées fassent leur chemin dans le cerveau du soldat de choc, ils avaient déjà passé les portes de la cité. Leur attirail dénotait un peu et attirait des regards mais on ne les arrêta pas. Tout avait visiblement déjà été arrangé pour qu’un groupe de cinq personnes en armes ne soit pas arrêté à vue pour interrogatoire ou pire. Et les voilà déjà en vue d’une demeure plus noble ! Soit le trajet avait été vraiment court, soit Aldiun avait encore été absent, perdu dans ses pensées tournant en boucle comme une roue à aube grinçante. De toute manière que ce que cela allait changer ? Il allait sûrement rester en retrait, telle une statue qui ressortait du décor et écouter d’une oreille distraite les pourparler qui allait s’étaler en longueur… Espérons qu’ils prennent des pauses durant les accords pour qu'ils puissent tous se dégourdir les jambes !

Mais les voilà annoncés ! Que le spectacle hypocrite de la politique commence !



Jeu 4 Mar 2021 - 10:19

Belanaris Tremellia
Belanaris Tremellia

 

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On a besoin d'un scalpel pour cette tâche et voilà qu'on vous donne un marteau !


26 Gardien 9:42 | Quartier noble, Starkhaven, Marches Libres
¤ PV Aldiun Pinewood

Prudence observa sa main bandée avec un goût amer entre les dents. Si elle n’avait pas été blessée, sans nul doute aurait-elle frappé son poing contre le mur de frustration. Roublard couina contre sa cuisse, frottant sa tête chaude contre elle pour l’apaiser, sans succès. Anselme entra dans la pièce et elle détourna le regard, incapable de soutenir le sien.

Son oncle avait essayé de la tuer, encore, et elle aurait vendu son âme à la Corruption pour que la jeune servante présente à ce moment-là n’en ait pas fait les frais. Elle ne pouvait plus agir en toute discrétion et subtilité ; si elle devait encore avancer cachée pour protéger les intérêts de la cité, elle ne voulait plus jamais voir les yeux mornes de son ami, rouge d’avoir trop pleuré.

Elle savait qu’il l’aimait bien, qu’ils flirtaient ensemble, mais elle n’avait jamais imaginé que cela aurait été au point de l’affecter.

― Nos invités seront bientôt là


Elle le remercia d’un signe de tête, se tournant à demi vers l’adolescente dans l’ombre. Lorsqu’elle avait mis en place ce plan qui pouvait lui échapper des doigts à la moindre erreur - elle ne le savait que trop bien - elle n’avait pas prévu d’employer sa propre cousine. À vrai dire, si Moira n’était pas venue la supplier elle-même de mettre fin aux jours de son père, sans doute n’aurait-elle jamais accepté.

Ils n’avaient que peu de temps devant eux avant que Carl ne s’aperçoive de la disparition de sa benjamine de sa villa. Prudence espérait qu’ils en auraient terminé avant, ou elle devrait opter pour des solutions plus radicales encore, afin de protéger sa propre maison et sa jeune cousine. Déjà qu’elle avait emprunté la villa d’un noble à qui l’argent manquait, sous couvert d’un nom d’emprunt. La noble tentait de parer à tout moyen de remonter jusqu’à elle, au point d’employer Moira pour jouer son propre rôle tandis qu’elle s’emploierait à jouer les servantes dévouées à leur maîtresse, comme un envoyé secret pour mieux conclure un accord.

Prudence renifla. Elle ne savait même pas comment les Templiers Rouges avaient pu tomber dans le panneau. Elle n’en laisserait pas repartir un seul de la cité. Ils finiraient de préférence en prison, morts si elle n’avait pas d’autres choix, mais elle ne pouvait pas se permettre qu’un prit la fuite en blessant des civils au passage. Elle ne se le pardonnerait pas. Et ce n’était pas comme s’ils risquaient de dire quoi que ce soit qui la mettrait en danger. Personne ne daignerait les écouter s’ils affirmaient qu’une Prudence Druimein leur avait proposé un accord. Déjà, l’apparence ne collerait pas, encore moins le lieu, et elle ne parlerait pas de l’accord.

Elle était connue pour soutenir la Chantrie ; officiellement, personne ne se risquerait à l’accuser, du moins elle l’espérait.

L’idée de prévenir Lukan l’effleura, et disparut aussi vite. Elle n’impliquerait pas son ami dans ses magouilles envers son oncle. Elle ne supporterait pas de le perdre comme elle avait perdu ses parents et nul doute que Carl essayerait de le faire disparaître s’il apprenait qu’il avait plus ou moins pied dans ses tentatives pour le tuer.

À choisir, elle préférait sacrifier sa cousine, qui la fixait avec une lueur de crainte au fond de ses yeux bruns.

― Tu peux encore changer d’avis, tu sais. Ils trouveraient place vide

― J’ai choisi mon camp. Je ne me débinerai pas

― Une vraie Paroach. Cette histoire va mal finir


Anselme souffla, dépité. Prudence avait envie de le serrer contre elle, de lui promettre que sa tristesse passerait. Après tout, elle-même avait bien réussi à surmonter tous les deuils qu’elle avait dû faire jusqu’ici, mais à quel prix ? Elle y avait laissé son innocence et des parts d’elle qu’elle aurait aimé gardées, elle y avait laissé une partie de sa capacité d’aimer.

― Ils sont là



Son ami commenta d'un regard à la fenêtre ; Moira se leva en silence. Elle était gracile, comme si un coup de vent pouvait la faire plier, mais elle avait une certaine présence que la plus vieille ne pouvait pas nier. Sa robe n’écrasait pas sa stature longiligne, et la couleur lui donnait l’air plus vieille qu’elle ne l’était en réalité. Un bref instant, elle se sentit coupable de l’avoir embarquée dans son plan dangereux, mais cela passa vite. Sa cousine était assez grande pour prendre seule ses décisions ; Prudence n’aurait à se sentir mal que si les choses déraillaient.

― Je vais les accueillir et leur faire miroiter cette alliance. Je n’oublierai pas mon rôle, cousine

― Et je n’oublie pas le mien non plus. Si cela tourne au vinaigre, tu fuis, d’accord ?


L’adolescente hésita, puis hocha la tête, avant de suivre Anselme. Prudence soupira alors que la porte claquait derrière eux, puis se releva lentement. Une dernière fois, elle vérifia que rien ne semblait étrange dans sa tenue de servante, passa ses doigts dans ses cheveux assombris par le brou de noix. Plus de roux éclatant, mais un roux presque brun, terne, oubliable. Le Templier qu’elle aborderait ne devait pas se souvenir de son visage ou en tout cas, pas en détail. Les gens faisaient rarement attention aux domestiques et, même si elle n’était pas une elfe, elle espérait que ceux présents aujourd’hui ne chercheraient pas à retenir son visage.

Elle devait simplement attendre la première pause pour pouvoir agir.

Elle attendit quelques secondes supplémentaires, avant de descendre en catimini, récupérant le plateau de service déjà prêt pour entrer dans le salon. Sans un mot, lorsque les émissaires s’installèrent, accompagnés de deux gardes, elle commença à servir, gardant un œil sur Moira alors qu’elle dirigeait avec une certaine fermeté les négociations. Elle était de constitution fragile, certes, mais elle avait tout d’une Paroach. Un frisson parcourut d’ailleurs sa colonne vertébrale alors qu’un bref instant, elle vit son père à la place de sa cousine. Et peut-être mettait-elle enfin le doigt sur la réelle raison de la haine que Carl semblait éprouver à l’égard de sa propre fille : elle ressemblait à ce frère si détesté qu’il avait assassiné.

L’attente jusqu’à la première pause lui sembla infinie. D’ailleurs, elle crut bien que jamais elle ne pourrait s'éclipser vers un des gardes ; les émissaires tentaient de discuter encore un peu pour profiter de la fatigue de Moira pour lui arracher une promesse, mais la jeune femme réussit à être ferme. Elle lui serra brièvement et discrètement le bras pour la rassurer, avant de se confondre à nouveau avec le papier-peint. Elle posa son plateau sur la table, avant de jeter un œil vers les deux gardes.

Prudence hésita un bref instant, avant de se glisser auprès de celui qui lui avait semblé le moins attentif des deux aux négociations. Un géant en armure, dont la présence la mettait presque mal à l’aise. Elle effleura les dagues cachées sous ses manches, songeant qu’elle avait l’impression d’être face à un Ogre. La comparaison ne lui plaisait pas du tout, mais il n’en restait pas moins que même les Ogres pouvaient être vaincus.

Elle détestait juste être surplombée, fait rare au vu de sa grand taille pour une femme. Même sur la pointe des pieds, elle ne pensait pas pouvoir le regarder droit dans les yeux. Enfin, plutôt, regarder dans la fente de son casque qu’il n’avait pas enlevé. Qu’Andrasté lui donnât le courage de se jouer de l’homme ; pendant quelques secondes, elle en vint à songer qu’elle n’arriverait pas à le manipuler.

Une profonde inspiration. Elle pouvait le faire. Elle n’avait pas éliminé son mari en se laissant gouverner par la peur.

― Excusez-moi, Messerah… Puis-je vous déranger ? Ce serait à propos des négociations


Elle tritura ses doigts, comme une servante nerveuse, alors même qu’elle se sentait de plus en plus calme, comme à chaque fois qu’elle manigançait quelque chose. Elle avait l’habitude, désormais, et la panique ne la gagnait plus tant que tout se déroulait selon ses vœux.

Elle n’avait plus qu’à tout faire pour que cela marche.

Prudence s'exprime en #c7dc9a ; Anselme s'exprime en #b4d159 ; Moira s'exprime en #03224c

Lun 22 Mar 2021 - 15:04

Aldiun Pinewood
Aldiun Pinewood

 

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[Drakonis 9:42]On a besoin d'un scalpel pour cette tâche et voilà qu'on vous donne un marteau ! [PV Prudence]


Parlez, parlez donc. Noyez votre arrogance et vos faux semblants sous des couches et des couches de civilités et de négociations. Bah, Aldiun en avait déjà assez ! Et pourtant on l’avait prévenu qu’il allait devoir faire l’armoire à glace un bon moment encore. Des négociations n’étaient pas de l’intimidation : on essayait ici d’aracher des promesses par des bon mots, des tournures de phrases bien enrobées et de l’abus de bonne volonté. Il n’était pas question de poser la dague en évidence sur la table, de mettre la pression ou de menacer qui que ce soit. La façon ‘’civilisée’’ serait plus intéressante si seulement il y avait des petits fours aux lardons mais visiblement on ne les considère pas assez pour leur proposer ce genre de choses. Ah, des petits fours avec de la crème au fromage à l’intérieur et des petits dés de viande bien dorés. Hum, il se déconcentrait là. Mais comment résister ? Son appétit s’aiguisa un peu plus et il décrocha complètement des palabres de toute manière ininteressant à ses yeux. Après tout il n’allait pas donner son avis sur tous ces échanges de bon procédés et c’était pour le mieux. Voyant l’elfe qui était l’autre force armée de l’escouade de templier tourner légèrement la tête, Aldiun suivit son regard. Les yeux aiguisés de l’elfe s’étaient posées sur une servante quelconque. Si c’était son truc, libre à lui, Aldiun l'oublie aussitôt. La seule ‘’servante’’ qui l’avait jamais interessée reposait à présent sur et sous la terre, ses cendres dispersées aux quatres vents ; comme son ancienne vie.

Le grincement de la plaque pectorale en acier du colosse fut le seul bruit qu’il émet. Le casque se tourne à peine puis la respiration du colosse s’étouffe à cause des parois d’acier entourant son visage. Combien de temps ça va encore durer ? Et où sont les petits fours ? Comment ça y' en a pas ? Aaaargh. Soudain, l’attention du garde à l’épée surdimensionnée à son attention attirée à nouveau par quelque chose qui vient rompre ses pensées troubles comme de la vase. Une servante lui adresse la parole. Qui est cette femme et comment peut-elle avoir envie de venir s’adresser à lui ? Vraiment quel drôle de choix. Elle aurait plutôt dû se diriger vers l’elfe armée d’une épée et d’un bouclier. Lui déjà l’avait remarqué la première fois, contrairement à Aldiun et puis… Et puis bon sang qui donc avec deux neurones actifs voudrait discuter d’un sujet difficile avec une montagne de muscles comme le soldat de choc ?! En vérité… C’était même suspect. Pourtant le casque fermé du grand gaillard se tourne en direction de la femme au physique oubliable. Quelque chose tilte au fond de l’esprit de la montagne d’acier appartenant aux rangs des adeptes mais cette étincelle s’étouffe rapidement. A la place, il se penche légèrement et un seul mot franchit les lèvres brûlées du soldat de choc :

-Parlez.

Un seul mot, lapidaire, intimidant. Sans même y réfléchir consciemment, Adliun avait toujours le chic pour paraître dangereux et intimidant. Le fait de ne jamais voir le visage et de ne rien lire dans les yeux souvent vides de cet être plus proche du golem de chair que de l’humain ajoutait encore à l’effet du soldat de Corypheus. Il ne savait pas vraiment ce que voulait cette femme ni pourquoi elle lui parlait à lui et à lui seul mais en même temps… Les autres adeptes étaient tous sur les dents vu comment les négociations s’enlisaient. Il faisait presque office de personne la plus abordable de ce petit groupe de conjurés déments.

Voyons donc ce que cette femme a à dire. Si c’était juste pour lui proposer des rafraîchissements, il ne refuserait pas mais Aldiun priait presque pour que ce soit quelque chose de bien plus palpitant. Ah… Depuis quand n’avait plus prié ? Et à qui adressait-il au juste cette prière après tout ?

Comment un soldat du créateur si dévoyé pouvait-il oser lui adresser la moindre prière ? Il n’était pas un missionnaire envoyé en enfer pour une mission commando mais une brebis égaré qui s’était gorgée du mal qu’on lui avait tendu. Mais c’était, sans qu’il ne le sache, la raison précise pour laquelle il intéressait sans doute le plan qui se mettait en place : il leur fallait une brebis innocente qui savait manier l’épée...




Sam 1 Mai 2021 - 16:20

Belanaris Tremellia
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On a besoin d'un scalpel pour cette tâche et voilà qu'on vous donne un marteau !


26 Gardien 9:42 | Quartier noble, Starkhaven, Marches Libres
¤ PV Aldiun Pinewood

Prudence frémit lorsque le géant de fer lui demanda de parler. Un bref instant, elle songea à s’excuser et à se rabattre sur le second garde, mais elle n’était pas du genre à fuir devant l’adversité. Et puis, ce serait trop suspicieux. Elle prit une profonde inspiration pour garder son calme et l’esprit clair, s’inclinant une nouvelle fois devant le colosse.

Elle était une guerrière, une combattante qui avait lutté contre l’Engeance, jusqu’à des ogres. Elle ne se laisserait pas impressionner, ni distraire de sa mission. Elle avait un plan, qu’elle devait mener au but, ou sa cousine aurait pris des risques pour rien. Moira méritait mieux qu’une vie aux mains de son oncle, avant d’être offerte à celui qui payerait le plus cher pour l’obtenir.

― Il y aurait peut-être un moyen de faire avancer les négociations, si vous voulez bien aider ma Dame


Elle s’incline à nouveau. Cela ne la dérange pas de marcher sur sa fierté de noble pour obtenir ce qu’elle souhaite. Elle veut être libre de son oncle et de ses vœux meurtriers, quitte à mentir, manipuler, voler. Elle a laissé sa droiture derrière le jour où son oncle s’est révélé être son ennemi et elle est prête à tout pour reprendre sa liberté, enfin, pour ne plus craindre un assassin au détour d’une rue ou même au plus profond de son lit, lorsque le sommeil la fuit.

― Quelqu’un… empêche ma Dame d’agir aussi librement qu’elle le souhaiterait. Nul doute qu’elle vous en serait plus que reconnaissante si vous la débarrassiez du problème. Définitivement


Prudence ignorait si elle avait l’air d’une servante dévouée à sa maîtresse qui prenait les devants sans la consulter ou si le soldat flairerait la magouille. Elle passa la main sur son jupon, comme pour enlever les plis, avant de relever les yeux pour affronter le casque du garde du corps.

Est-ce qu’il serait assez puissant pour détruire son oncle ? Est-ce qu’il serait assez doué pour mettre fin à des années de haine et d’angoisse ? Elle l’espère, parce que ce coup-là est plus dangereux que les autres. S’il échoue, peut-être devra-t-elle se résigner à impliquer Lukan dans sa vengeance, ce qu’elle se refuse à faire depuis qu’elle l’a rencontré. Il n’a pas besoin d’un ennemi supplémentaire, elle se refuse à lui mettre un poids de plus sur les épaules.

Elle préfère mourir que de mettre Lukan en danger par ses ennuis. Elle s’y refuse. Elle a déjà dû voir souffrir sa meilleure amie par sa faute, elle ne recommencera pas une deuxième fois.

― Qu’en pensez-vous ? Un peu d’action serait bienvenue, plutôt que de patienter devant des négociations qui s’enlisent ?


S’il répond non, elle devra essayer avec le second garde, en espérant avoir un peu plus de chance. Elle prie Andrasté d’avoir pitié d’elle, de cesser de laisser sa vie être un océan d’angoisse dans lequel elle reste à grand-peine au-dessus des flots. Elle veut juste être enfin libre et pouvoir songer à l’avenir sans toujours avoir son oncle à l'œil. Elle n’en peut plus de cette peur sourde qui la ronge à chaque assassinat raté, qui lui souffle que la prochaine fois, c’est à ses proches qu’il s’attaquera pour la faire tomber.

Ces derniers lui auraient sans doute d’ailleurs caché toute tentative de son oncle de les tuer pour ne pas l’inquiéter un peu plus, elle en mettrait la main au feu.

― Ma Dame couvrira vos traces, si cela vous inquiète. Elle a assez de pouvoir pour ça


Prudence s’empressera au contraire de faire taire tout le monde, ou tout du moins essayer. Le silence est le plus sûr des gardiens.

Prudence s'exprime en #c7dc9a ; Anselme s'exprime en #b4d159 ; Moira s'exprime en #03224c

Dim 2 Mai 2021 - 20:34

Aldiun Pinewood
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[Drakonis 9:42]On a besoin d'un scalpel pour cette tâche et voilà qu'on vous donne un marteau ! [PV Prudence]


Un moyen de faire avancer les négociations ? Aldiun était à présent toute ouïe. Après tout, on voyait bien qu’il faisait tâche ici. Trouver un moyen de raccourcir son temps ici ne pouvait que le satisfaire. Le regard derrière le casque restait fixe, trop fixe. Cela donnait toujours une drôle d’impression à un interlocuteur. Cela plus leur couleur vert-gris qui semblait évoquer une eau très trouble cachant quelque chose. Était-ce quelque chose de monstrueux ou une âme en peine ? En tous cas, ces yeux étaient rivés sur la servante. Quelque chose ne revenait pas au soldat de choc chez elle mais c’était peut-être juste que les GENS ne lui revenaient pas. Il aurait aimé que d’un regard, il puisse quêter l’assistance de l’autre garde de l'expédition ou même d'un de ces pédants d’assistants. Malheureusement aucune connexion psychique ne lui permit d’attirer l’attention d’un de ces ‘’alliés’’ et de toute façon, si cela s’était produit, Aldiun aurait immolé l'intéressé par le feu à cause de son hérésie.

Hérésie hein ? Ah, comme quoi il n’avait pas tout perdu de son temps au sein des templiers. Les souvenirs et son humanité étaient les seuls tributs involontaires… Ou pas si involontaires que cela en fait.

Mais revenons-en à la servante : elle lui demandait littéralement de se débarrasser d’un grain de sable dans la machine. Un soldat normal aurait eu un seul et unique réflexe : aller demander conseil auprès de son supérieur. Aldiun lui eut une autre réaction. Il se penche plus prêt de la simple servante et lui murmure à voix basse :

-Vous me prenez donc pour un assassin ? Un tueur qu’on apaise avec de l’or et qu’on envoie massacrer quelqu’un ? Le jugement de votre Dame est bien étrange.

Le golem de chair et d’acier remue sur place. Son regard se porte sur le reste de son ‘’groupe’’ non loin. Il n’à que faire de leur avis, ils sont là pour mener les négociations. Ils leur laissait les soins des ‘’détails’’ comme le disait le chef du groupe pompeux et sûr de lui. Cet événement rentrait dans cette catégorie selon lui donc, réaction du colosse en armure ? Et bien il accepte forcément ! A quoi vous attendiez-vous ? De ce fait la voix rauque de la boîte de métal retenti :

-Bien, j’accepte. Emmenez moi auprès de votre dame quand il y aura une opportunité pour les détails.

Après tout, ce n’était pas une simple servante qui allait avoir tous les détails d’un plan d’assassinat ? Ce serait suspect, pas vrai ? Mais est-ce que ça allait mettre la puce à l’oreille du colosse ? En tous cas, la promesse de sang l’avait amusé et à présent il voulait en savoir plus. L’adresse, les détails, tout ça. Aldiun n’allait quand même pas foncer tout droit dans la ville en tuant à tour de bras sans réfléchir.

Bon, si, ça s'était déjà produit mais juste une fois !

Lun 31 Mai 2021 - 11:01

Belanaris Tremellia
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26 Gardien 9:42 | Quartier noble, Starkhaven, Marches Libres
¤ PV Aldiun Pinewood

Prudence ignorait où elle mettait les pieds avec le colosse, mais elle pressentait qu’elle avait bien mal choisie sa cible. Il était trop tard pour reculer, cependant. Lorsqu’il se pencha vers elle, un frisson de peur parcourut son dos. Elle n’avait plus l’habitude de cette sensation. Elle l’avait laissée aux Anderfels, aux mains des Engeances, qui lui avaient pris son innocence et des personnes chères. Elle vivait avec l’angoisse sourde de se faire assassiner, certes ; cela faisait cependant bien longtemps que quelqu’un se tenant en face d’elle ne lui avait pas donné l’envie irrépressible de mettre le plus de distance possible entre eux.

Andrasté merci, le colosse accepta finalement et un poids s’enleva du coeur de la jeune femme, pour revenir à peine quelques secondes après, quand il proposa d’attendre une opportunité pour les détails. Oh, non, ça, ça n’allait pas le faire ! Mais connaître lesdits détails ne serait-il pas suspicieux ? Le garde n’était pas stupide à ce point, tout de même, non ?

Mais elle ne pouvait pas l’amener auprès de Moïra. La pauvre enfant en serait sans doute terrifiée et en perdrait peut-être tous ses moyens. Prudence ne pouvait pas laisser cela arriver. Devait-elle recourir à l’assistance d’Anselme ? Non, il était encore tout à son deuil, quand bien même il était son intendant. Puis, il gardait un œil sur Moïra et la protégerait si les choses tournaient au vinaigre en son absence.

Elle n’avait plus qu’à prendre des risques, encore, pariant sa vie en jetant les dés et en priant pour que tout marche comme elle le souhaitait.

― Ma Dame m’a communiqué les détails les plus importants… Elle sait que j’ai autant à coeur qu’elle que son problème disparaisse. Ma sœur est décédée dans la dernière tentative du problème pour faire disparaître ma Dame du paysage


Les mensonges glissaient si aisément sur sa langue ; Prudence n’avait cependant pas besoin de mentir sur sa haine, qu’elle laissa transparaître un court instant, avant de revenir à sa façade de domestique affable. Est-ce que cela suffira ? Est-ce qu’elle arrivera à convaincre le soldat ou du moins à le faire douter un tout petit peu ? S’il changeait d’avis entre-temps, par suspicion, elle n’aurait plus qu’à espérer faire mouche avec l’autre garde, ou voir tout son plan s’effondrer.

Elle prenait déjà bien assez de risques avec ce plan pour refuser qu’il s’effondrât.

― Nous pouvons en discuter un peu plus à l’écart, si vous le voulez… Les cuisines ne sont pas loin


Prudence offre un sourire complice, espérant attirer le soldat par l’appât de la nourriture ou de l’alcool. Elle veillerait évidemment à ce qu’il ne boive pas trop - il fallait encore qu’il soit en état de tuer son oncle - mais cela pouvait sans doute le convaincre, non ? Les gens marchaient bien à l’appel de la nourriture, non ?

Qu’Andrasté veuille bien pousser cet énergumène sur le chemin qui l’intéressait, ou elle ne répondait plus de rien.

Prudence s'exprime en #c7dc9a

Lun 7 Juin 2021 - 20:29

Aldiun Pinewood
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[Drakonis 9:42]On a besoin d'un scalpel pour cette tâche et voilà qu'on vous donne un marteau ! [PV Prudence]


Ça empestait C’était comme un relent de pourriture, de rouille et de miasme… Ca ou un pet sacrément puant et un repas bien trop calorique. C’était pourtant une odeur agressive qui manquait de distraire le colosse de fer. Il n’avait que faire de la servante et de son idée mais rien que de pouvoir être loin de ces interminables palabres était une bénédiction en soit… Alors pourquoi avait-il l’impression que c’était une bénédiction empoisonnée ? Son regard éteint balaie le couloir avec une lenteur de poisson mort. Pourtant le regard ne cesse de bouger comme s' il était à l'affût. A l'affût de quoi ? Il ne le savait lui-même, on allait vers les cuisines après tout et qui tenterait d’assassiner quelqu’un dans les cuisines ? Ça manquait de raffinement.

Les cuisines étaient… Vides. Un signe qui aurait mit quiconque sur le qui vive car les serviteurs vivent presque dans cette portion de royaume qui était la leur. Pourtant un serviteur choisit ce moment pour entrer avec un plateau contenant des mets encore fumants. Le plateau est déposé devant Adliun qui regarde le plateau sans bouger. Manger de la nourriture ? C’est vrai que son corps en réclame toujours même si souvent il peut oublier cela pendant de longues périodes ; aidé par le Lyrium rouge. Pourtant ici il refusait de toucher au plat. De fait, son regard reste fixé sur l'assiette pendant un temps puis il relève la tête vers la servante. Le silence s'épaissit encore car le regard fixe d’Aldiun a de quoi déranger. Pourtant la respiration rauque qui résonne dans le demi-tonneau d’acier qu’on appelle un casque prouve qu’il est toujours en vie. Comme si ça ne suffisait pas, sa voix finit de terminer de prouver qu’il est toujours là :

-Ma patience arrive à son terme, dites-moi tout ce que votre maîtresse vous a dit, mot pour mot. Ensuite je conviendrais d’aller ou non terrasser votre problème à la source. Vos vulgaires manœuvres politiques m’ennuient alors autant régler ça une bonne fois pour toute, que ça permette de conclure les ‘’négociations’’.

Le fourreau dorsal d’Aldiun racla un peu contre le banc sur lequel il était assis et le grattement fut agaçant. Croisant les bras sur sa poitrine, le colosse attend impatiemment d’enfin avoir un nom, un lieu, une adresse. Cependant, avant même que tout cela ne se produise, Aldiun prit la parole :

-N’oubliez pas deux choses, servante : je ne suis pas d’ici donc soyez précise s' il me faut une adresse où me rendre. Deuxièmement, cela finira dans le sang, dans beaucoup de sang. Je ne suis pas un assassin, je l’ai déjà dit et de fait je ne ferais point dans la dentelle...

Comme si l’apparence d’Adliun ne suffisait pas à comprendre ce fait...




Mar 15 Juin 2021 - 23:49

Belanaris Tremellia
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On a besoin d'un scalpel pour cette tâche et voilà qu'on vous donne un marteau !


26 Gardien 9:42 | Quartier noble, Starkhaven, Marches Libres
¤ PV Aldiun Pinewood

Prudence retint un soupir de soulagement lorsque le colosse accepta de la suivre jusqu’aux cuisines. Au moins, elle semblait avoir réussi à le convaincre. Si son plan pouvait encore s’écrouler à tout moment, il avançait petit à petit et peut-être qu’à la fin de la journée, elle pourrait danser sur le cadavre de son oncle. Enfin, rien qu’en pensée, certes, mais l’envie était bien là.

Elle regretta pourtant à moitié son idée en posant le pied dans la cuisine. Qu’Andrasté la protège, elle avait oublié la sensation que renvoyaient les locaux, déserts et un poil plus poussiéreux qu’ils ne le devraient. Les défauts de louer une maison inhabité, elle devait bien l’admettre. Et quand bien même elle avait prévu de la nourriture, qu’Anselme s’empressa d’apporter, échangeant un regard avec elle pour vérifier qu’elle allait bien.

La noble vit le regard de son ami se poser furtivement sur la boîte de conserve et son corps se tendre suite à cette brève observation. Lui aussi considérait le soldat comme un danger potentiel. Peut-être aurait-elle dû choisir l’autre ? Enfin, il était trop tard pour changer d’avis et elle devait aller jusqu’au bout, ou tout son stratagème n’aura servi à rien.

De la sueur glissa tout de même le long de sa nuque lorsque le colosse refusa de se servir. Prudence se sentait épiée par la fente du casque de l’homme et elle s’empêchait tant bien que mal de sortir une de ses dagues pour jouer avec et se défouler. Quand bien même elle avait l’habitude du stress, cela faisait bien des années qu’elle n’avait pas ressenti ce malaise grandissant au fond de son ventre, alors qu’elle voyait sa propre machination se refermer comme un piège sur elle.

Andrasté merci, le soldat daigna finalement parler. Et la noble manqua d’éclater d’un rire cynique à ses propos. Bien évidemment qu’elle savait à quoi s’attendre. Elle avait attiré des Templiers rouges dans sa propre ville en désespoir de cause. Les assassins avaient échoués, elle n’avait pas les moyens de s’offrir les services des Corbeaux si elle voulait servir en premier son pays, et aucun mercenaire n’avait voulu accepter le contrat.
À croire qu’il était devenu connu dans le milieu que s’impliquer dans les querelles intestines des Paroach ne menait qu’à la mort.

― La cible est Carl Paroach, l’oncle de ma maîtresse. Il cherche à l’assassiner depuis qu’elle est veuve et hors de sa sphère d’influence. Je devais choisir l’un des gardes qui accompagnait la délégation pour l’éliminer définitivement. C’est que les assassins s’y ont déjà cassé les dents dessus. Elle est désespérée


Prudence ne pouvait guère cacher cet état de fait. L’ombre de son oncle devenait bien trop pesante à supporter. Elle devait s’en débarrasser si elle voulait passer sa vie à autre chose que regarder derrière elle comme une biche traquée. Tant pis si elle en venait à employer les grands moyens, qui lui vaudrait sans doute son poste chez les Guetteurs si cela venait à s’apprendre. Elle avait déjà préparé un joli mensonge pour couvrir ses arrières, mais cela impliquait que son plan se déroule le mieux possible.
Et pour cela, elle ne pouvait que prier.

― Je vous mènerais jusqu’à sa résidence et je vous ferais entrer par la porte des domestiques. Normalement, les cousins de ma Dame se seront assurés que la voie sera libre. Serah Paroach n’est guère apprécié de sa famille


Elle se fendit d’un sourire moqueur, comme pourrait le faire quelqu’un cancanant sur les dernières nouvelles. Et intérieurement, elle prie Andrasté pour que le colosse accepte. Elle a bien conscience que son refus entraînera des conséquences auxquelles elle refuse de penser pour l’instant.

Elle peut bien espérer un peu, non ?

― Est-ce que cette proposition vous sied donc ?



Prudence s'exprime en #c7dc9a

Lun 21 Juin 2021 - 19:37

Aldiun Pinewood
Aldiun Pinewood

 

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[Drakonis 9:42]On a besoin d'un scalpel pour cette tâche et voilà qu'on vous donne un marteau ! [PV Prudence]


Enfin on en arrivait au point ! Toutes ces courbettes et salamalecs effrayées de servantes avaient commencé par venir à bout d’Aldiun. Il avait enfin un objectif clair, c’était donc si difficile de fournir ça rapidement ? Certes il fallait être discret mais vraiment ce misérable cancrelat incapable de se battre lui même était si impressionnant que cela ? Tsk, foutaises ! Il allait entrer là dedans et les démembrer avant même que le souper ne soit terminé.

Les détails du plan furent énoncés et le malabar n’y réfléchit pas plus : porte de service, entrer, trouver l’importun et l’éliminer. Pourtant il manquait des éléments importants et le colosse s’en rendit vite compte. Alors qu’il avait été à deux doigts de se lever ,les mains appuyant sur ses genoux, Aldiun se rassit lentement. Ses yeux vert-de-gris fixe se plantèrent dans ceux de la femme et sa voix éructa soudain :

-Idiote, avez-vous écouté ce que j’ai dit ? Je ne suis pas d’ici ! La cible, à quoi elle ressemble ?! Est-ce que votre maîtresse désire que j’entre là dedans et massacre chaque mâle rencontré jusqu’à tomber sur le bon ? Je serais totalement capable de réaliser ce genre de scènes d’horreur ne vous y trompez pas. Cependant je doute que votre maîtresse accepte de porter autant de morts ‘’innocentes’’ sur ses fragiles épaules.

Penchant la tête sur le côté, le colosse se leva pour de bon cette fois-ci, faisant racler le banc quand ce dernier recula et manqua de perdre l’équilibre pour se fracasser au sol ; la délicatesse bon sang.  Lâchant un bref grondement, le soldat de choc reprit la parole :

-Mais trêve de paroles sur un banc inconfortable, vous me raconterez cela en chemin jusqu’à cette demeure et à son propriétaire qui fait tant trembler votre dame. Ensuite, fuyez et allez vous terrer sous vos draps car le spectacle ne sera pas à votre goût.

Réfléchissant à s' il devait avertir ses ‘’camarades’’, le colosse se dit que cela ferait traîner tout cela encore plus en longueur. Du coup il emboita le pas de la servante. En chemin, il se dit qu’utiliser sa lame laisserait des marques fort reconnaissables… Il allait donc devoir étriper ce Paroach à mains nues et tous ceux qui croisaient son chemin aussi.

Quelque chose au fond de lui se réjouit de ce fait, l’heure de l’attente touchait à sa fin.




Sam 10 Juil 2021 - 16:15

Belanaris Tremellia
Belanaris Tremellia

 

Messages : 71
[quote="Prudence Druimein"]




On a besoin d'un scalpel pour cette tâche et voilà qu'on vous donne un marteau !


26 Gardien 9:42 | Quartier noble, Starkhaven, Marches Libres
¤ PV Aldiun Pinewood

Prudence frémit à peine lorsque le guerrier face à elle commence à exiger plus d’informations, au risque de massacrer toute la maisonnée. Ses cousins sont malins et, vu l’absence de Moïra chez eux, ils doivent se douter qu’elle manigance quelque chose de gros. Sans doute sont-ils déjà sortis ; il y a peu de chance pour qu’ils meurent sous l’épée du Templier. Mais elle s’en voudrait un peu de condamner des innocents. Elle n’est pas son oncle et elle fera tout pour éviter cette option.

Moins il y aura de morts, mieux elle pourra mettre cette histoire sous le tapis.

― Je n’avais pas l’intention de vous laisser sans autres indications. Je vous y mènerai et vous désignerai l’homme à tuer.


Elle n’aime pas avoir ses yeux fixés sur elle. Elle ne peut pas voir ce qu’il y a sous ce masque de fer et cela la met mal à l’aise, plus qu’elle ne l’avouerait. Ignorer exactement qui serait l’ennemi à chasser après le décès de son oncle lui fait craindre le pire, mais elle a déjà survécu à des complots, elle a déjà survécu à son défunt époux et aux assassins de son oncle ; elle peut bien supporter d'ignorer qui elle devra tenter de faire taire après les événements de la journée.

Elle tressaille lorsqu’il se relève et manque de perdre l’équilibre. Le bruit attirerait sans nul doute l’attention des autres personnes présentes et c’est bien la dernière chose qu’elle veut voir arriver. Elle serre ses poings pour garder son calme et s’empêcher de céder à la panique. Elle inspire brièvement, avant de lui tourner le dos, les sens aux aguets au cas où.

― Suivez-moi. Je vais vous guider.


Elle retient hâtivement un sourire lorsque le Templier lui fait part de ses recommandations. Oh, pauvre bichon ; ce n’est pas un massacre qui l’effraiera. Elle en sera peut-être saisie de nausée sur l’instant, dans le pire des cas, mais elle a l’estomac solidifé par des combats contre l’Engeance. Elle peut reprocher certaines choses à son éducation dans les Anderfels, mais au moins est-elle insensible au sang et à la mort. Peut-être même un peu trop, mais elle n’a encore jamais eu à s’en plaindre.

Elle le mène ainsi dehors par la porte des domestiques, avant de rabattre un capuchon sur sa tête. Elle ne doit pas être vue en compagnie du guerrier, cela amènerait trop de questions qu’elle ne saurait pas gérer. Elle a une réputation à protéger ; son mécénat à la Chantrie ne pourra pas la couvrir et les Guetteurs ne prendront pas le risque de la soutenir. Lukan, peut-être, mais elle refusera son aide. Elle s’est jurée qu’il ne serait pas impliqué dans ses affaires de famille. Même si elle doit subir l’opprobre et le bannissement, elle le subira plutôt que de faire appel à lui.

Prudence mène ainsi le Templier à travers les petits rues de la ville pour ne pas être trop remarqués, mais elle ne se fait pas d’illusions. Des petits yeux les verront, feront le lien avec le décès à venir et de petites bouches parleront. Tant que son nom ne se murmure pas sur ces lèvres anonymes, elle peut s’en satisfaire. C’est si son nom fuite qu’elle pourra commencer à s’inquiéter.

L’entrée de la maison de la branche secondaire des Paroach est étonnamment dans une rue plutôt calme et éloignée des artères principales, ce qui l’a toujours fait rire. Cette maison fut construite pour effectuer des opérations de contrebande en toute discrétion ; pas étonnant que son oncle l’ait achetée pour être tranquille.

Mais cette tranquillité le perdra, aujourd’hui.

― C’est ici.


Elle s’avance et hésite un instant. Son espoir d’être enfin libérée de son oncle, elle le touche du bout des doigts à cet instant. Elle n’a qu’à pousser la porte et laisser le guerrier entrer. Elle est impatiente et brûle de joie à l’idée d’avoir ce poids en moins de ses épaules, mais elle a peur d’aller trop vite, de vendre les cornes de l’Ogre avant de l’avoir tué.

Elle inspire, avant de pousser violemment le battant, qui vient claquer contre le mur. Elle lève un sourcil en n’apercevant aucun domestique accourir ; les soucis financiers des Paroach sont-ils si grands qu’ils ont dû réduire la domesticité, ou y’a-t-il dragon sous le caillou ?

Ces pensées parasites meurent cependant bien vite quand son oncle se montre en haut des escaliers du hall d’entrée, le visage froncé et la main sur la garde de sa rapière. Enfin, jubile Prudence.

― Qui êtes-vous et que venez-vous faire ici ?

― C’est lui.


Prudence scelle la vie de son oncle en trois mots.

Prudence s'exprime en #c7dc9a

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