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Jeu 3 Mai 2018 - 22:17

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Quand le Commandeur trouve enfin son Sénéchal...


Quelle chance en cette fin de matinée. Après un brouillard à ne plus savoir quoi fixer, le ciel se dégageait enfin, découvrant les remparts gigantesques de Fort Céleste plus haut vers le col, et laissant la surface du lac miroiter les rayons encore froids du soleil. Mais nous n'avions pas attendu que les nuages daignent nous laisser en paix pour nous montrer actifs. Le brouillard découvrait le campement où résidaient les Gardes restant d'Orlaïs, de taille relativement modeste mais somme toute adapté au nombre de résidents. Actifs dès l'aube, on pouvait observer une organisation rigoureuse et un campement propre. Chacun avait sa tâche, et l'on pouvait voir différentes personnes réparties de ça et de là entre les tentes. Un garde nettoyait le matériel, un autre elfe conversait avec une personne de l'Inquisition, chargée des inventaires. Trois autres étaient à l'entrainement, combattant contre des mannequins de fortune sous l'oeil vigilant d'un homme plus âgé. En tout et pour tout, nous n'étions qu'une quinzaine. Un véritable peau de chagrin, qui m'avait bien fait de la peine en arrivant ici.

Cela faisait à présent deux semaines que j'étais ici, et bigre, si j'avais su... Tout n'était vraiment que ruine. Le nombre de Garde restant, aucun haut gradé, et surtout un moral encore plus bas que les Tréfonds. Mon arrivée avait remis un peu de baume au coeur, même si mon apparence et ma réputation les avaient un peu rebuté au début. Mais franche du collier et ne leur laissant pas trop le temps de réfléchir, j'avais commencé à organiser le campement et les activités. Reconstruire une hiérarchie, petit à petite, installer de nouveau la confiance. La fraternité et le sens de la communauté étaient très fort dans ce petit groupe, et le fait de ne pas se sentir abandonné par leurs autres frères d'armes leur avait redonné du baume au coeur. Et c'est ce qu'il fallait, car je ne le ménageais en rien. Je programmais des entrainements, reprenais part à la comptabilité et aux inventaires, faisait l'intermédiaire avec les agents de l'Inquisition, protégeant au mieux les intérêts des Gardes restant. Mais par la sainte culotte d'Andrastée, que c'était fatiguant... A ce point là, je préfère carrément retourner dans les Tréfonds, au moins là bas je faisais couler le sang et pouvais rire à pleins poumons de voir ces engeances crever sous ma lames. Mais ici... paperasse, paperasse, parepasse...papier, papier, papier... Tout ce qu ej epouvais détester, même si c'était nécessaire.

J'avais l'impression de ne jamais quitter la petite tente de commandement, qui me servait également de lieu dortoir. C'était d'ailleurs une tente un peu plus en bazar, avec des papiers de partout, du matériel, une ou deux caisses empilées et une table au milieu avec une carte, des parchemins et un encrier. Debout devant cette table, les mains posées sur le bois un peu pourri et les yeux rivés sur un compte-rendu des plus ennuyeux, j'étais à mon poste. Encore un de ces foutus problèmes d'accord sur les Conscriptions, et sur l'utilisation de mages. Il nous fallait des mages, ne serait ce que pour obtenir la potion pour l'Union. Les mages, ça ne manquait pas ici à Fort Céleste, l'Inquisition les ayant gardés pour eux, sous leur "protection". Mais c'était une ressource jalousement gardée, et avec les déboires des gardes mages avec Corypheus, il ne fallait pas s'étonner qu'aucune foule ne se bouscule devant notre campement. Je soupirais légèrement, resserant un peu autour de moi la cape bordée de fourrure noire que j'avais réussi à trouver. Il faisait froid... bon dieu qu'il faisait froid ! Même mes fioles de poisons commençaient à geler ! Saletés de montagnes... Vivement que l'on se trouve un lieu plus clément où installer notre quartier général. Mais bon, nous étions loin de cette étape. Et c'était pas faure d'y penser. Je tournais une page, puis une autre, quand un garde rentra dans la tente. C'était une humaine un peu plus jeune que moi, encore un peu hésitante mais qui était prometteuse. Quand mes yeux se posèrent sur elle, je pus sentir sa gêne et son inquiétude. Mon sourire ravageur ne pouvait rien y faire, il fallait encore un peu de temps pour que ces Gardes s'habituent à l'apparence étrange de leur Garde-Commandeur. Les plus vieux avaient de l'aplomb, mais les plus jeunes évitaient encore mon regard. Comme cette petite. Sans m'en offusquer, je la regardais et lui souriais avec empathie, attendant qu'elle me dise enfin ce qu'elle voulait. Elle me tendis un rouleau de papier, dont je reconnu le scellé de l'Inquisition.


"Commandant Raijer, une requête venant de Fort Céleste. Cela vient de la Maitre Espionne..."

Je prenais le plis, le fixant d'un regard plus animé et souriant avec plus d'emphase. Ma voix chantante et dynamique contrastait avec celle plus discrète de la garde, semblant réveiller le silence qui s'était installé sous la tente.

" Haaaa, je me disais aussi ~... Elle était bien silencieuse depuis ces derniers temps. Mais qu'elle s'inquiète donc, nous avons bien d'autres choses à faire pour le moment. Merci Garde Lathel, vous pouvez retourner à votre session d'entrainement. J'arrive d'ici peu pour vous superviser. "

D'un signe de la main je la congédiais, non sans la gratifier d'un regard brillant de malice et d'un sourire chaleureux. Elle s'éclipsa aussi vite qu'elle était apparue, heureuse semble t'il de pouvoir partir. Celle là, il faudra que je lui forge un peu plus le caractère pour qu'elle s'affirme. Sinon, les soirées de drague à la taverne vont être particulièrement ennuyeuses. Je décachetais le plus, lisant avec impatience le contenu. Bla bla bla... l'aide des Gardes pour une action discrète.... bla bla bla.... Bha, rien d'intéressant somme toute ! Avec nonchalance, je jetais le message sur la table, le recouvrant aussi par un autre parchemin pour commencer à griffonner dessus. Ce n'était pas la première fois qu'ils nous demandaient des choses, mais maintenant que j'étais là je veillais au grain. Hors de question que les Gardes aillent se mettre en danger pour de petites poches d'engeances de rien du tout. Avec tous les Venatoris et Templiers rouges qui grouillaient dans la région, et le manque de force de notre côté, nous ne pouvions gaspiller nos forces. Il faudra que je retourne au château pour expliquer encore les choses, et adresser un poli mais net refus. Nous n'étions pas prêts, loin de là. Racheter une dette est une chose, mais à quoi cela sert de se précipiter pour dilapider une ressource alors qu'un peu de patience pourrait donner de bien meilleurs résultats ? Léliana avait de l'empathie pour les Gardes, ayant elle même été compagne d'aventure du Commandant Cousland lors du 5e Enclin. Elle avait ses obligations, mais j'avais les miennes également. Protéger ce qu'il restait des gardes d'Orlaïs et les faire renaitre. Ben tient, en voilà une synécure ! Pourquoi j'a signé déjà ? Mh.... Ha oui, pour des bouteilles d'eau de vie de la cave personnelle de Wulf, et la chance de tâter de quelques templiers réformés à l'Inquisition. Voilà pourquoi ~ ....

Je souriais en pensant à ce que j'avais pu leur causer comme ennuis ces derniers temps. Mon arrivée n'était pas passée innaperçue, et mes visites étaient toujours intéressantes. Aller dépouiller des soldats de l'inquisition à la Grâce Perfide à la taverne, mâter les entrainements des soldats de Cullen ( et mater le commandant Cullen également), hanter les bains des hommes quelques nuits un peu arrosées, déposer des fleurs dans les appartements de l'Inquisitrice pour la faire flipper. Oui, les pauvre gens de l'Inquisition goûtaient au plaisir d'avoir comme voisine le 6e Enclin. J'en ris encore ! Dans mes agréables pensés, je ne vis pas arriver un des gardes, qui était chargé de surveiller l'entrée du campement, au cas où des gens de l'Inquisition ou des curieux viennent nous voir. Quand il s'adressa à moi, je fis volte-face rapidement, posant sur lui un regard surpris.


"Commandant... Une garde des Anderfels vient d'arriver. La Sénéchale Emery Rana."

Il avait légèrement sursauté à mon geste brusque, mais s'était très rapidement rassénéré. Il était de ceux qui me supportait le mieux visuellement, et montrait le moins sa gêne. Je mis quelques secondes à réaliser ce qu'il venait de dire. Quand je compris enfin, un grand sourire vint s'afficher sur mon visage, alors que mes yeux brillaient d'excitation.

"Ho ? A la bonne heure ~ ! Enfin une bonne nouvelle qui s'annonce des plus distrayante, ha ha ha ! Fait la donc venir, et occupez-vous de ses effets. Dites également aux autres que je viendrais participer à l'entrainement un peu plus tard. La Sénéchale et moi avons beaucoup à nous dire, fu fu fu ~.... "

Je riais légèrement, posant la plume que j'avais à la main et m'activant un peu plus. Enfin quelque chose qui sonne agréablement à mes oreilles. Je regardais la tente, qui n'était pas dans un état des plus adaptés pour recevoir de la compagnie. Pas grave, elle s'en contentera. Je rangeais vaguement et sans grand conviction quelques papiers, mais cherchais surtout des gobelets et cette bouteille de vin que j'avais égaré quelque part. Ou bien déjà vidée, je ne savais plus trop. J'étais excitée mais surtout très cureuse de rencontrer cette Garde. Je n'avais pas eu d'écho, ne serait ce que par les autres Gardes ou Wulf. De plus, je n'ai reçu sa lettre et appris sa venue qu'à mon arrivée à Fort Céleste, aussi n'ais je eu l'occasion d'interroger mon feu-Commandant à son sujet. Ce serait une surprise, mais au moins je savais qu'elle était mage. Et ça, c'était utile, et donc tout à son honneur. Il me fallait de la compétence. Si c'était juste un Garde qui venait pour faire des rpêchi-prêcha sans rien apporter d'intéressant ou se montrer utile, il pouvait retourner chez lui ou partir en recrutement. Ici, pas de bras inutiles. Quand je mis enfin la main sur deux gobelets, je vis arriver une Garde au teint sombre et aux cheveux bouclé. A sa tenue de Garde et à sa tête qui m'était totalement inconnue, elle ne pouvait être que notre fameuse invitée. Je souriais, lui jetant un regard pétillant avant de l'accueillir d'une voix chaleureuse et amusée.

"Je commençais à me demander si vous alliez arriver un jour. On ne manque pas d'activité par ici, toute aide est la bienvenue ~... "

Je posais les gobelet sur la table, me tournant vers elle pour lui offrir ma main en guise de salut fraternel. Rien de tel que de se serrer la pince avec franchise pour bien démarrer une relation. Je me présentais rapidement, mettant l'emphase sur l'importance de sa venue et la situation précaire des gardes d'Orlaïs.

"Ravie de vous rencontrer, Sénéchale Emery. Comme vous avez put le deviner, je suis Tullia Estrama Von Raijer, Garde-Commandeur d'Orlaïs. Enfin, pour le moment et si nous arrivons à sortir de cette galère. Au moins, on ne peut pas dire qu'on s'ennuit ici, ha ha ha ! "

Je riais, trouvant enfin du coin de l'oeil la bouteille en question. Cachée entre deux livres, forcément que je ne risquais pas de la trouver.... Mais qui l'a mise là ? Bha, peu importe. Prenant la bouteille, je la débouchais pour remplir les verres. Je proposais à la garde cette boisson, sans vraiment attendre un oui ou un non pour remplir son verre. Au pire, ça en fera un deuxième pour moi. Engageant la conversation d'un ton badin et sur un sujet digne des discussions météorologiques, je la fixais de mon regard perçant, un léger sourire toujours sur mes lèvres.

"Un verre ? Racontez-moi, avez-vous bien voyagé au moins ? Les Venatoris et les démons ne donnent pas la tâche facile."

Savoir ce qu'elle avait vécu pour venir ici, et voir comment elle allait le raconter était une bonne manière de se faire une première idée du personnage que j'avais en face. Sa vision des choses, ses gestes, sa voix, tout était un bon indicateurs de la personnalité à laquelle j'allais être confrontée. Car tout laissait à penser que j'allais l'avoir pendant un moment avec moi. Alors, autant prendre les bons réflexes dès le début et éviter de se la mettre à dos, non ? Sauf si c'est amusant, à ce moment là elle n'aura pas le choix que de me subir, fu fu fu ~....

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Sam 5 Mai 2018 - 18:36

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Quand le Commandeur trouve enfin son Sénéchal...


La silhouette avançait silencieusement sur un chemin escarpé, route de fortune qui était sensée la mener jusqu'au bastion de l'Inquisition. Le temps était abominable : un épais brouillard enveloppait les montagnes, et le froid mordant perçait toutes les épaisseurs de vêtement pour lacérer la peau. Emery poussa un long soupir, qui se mua en buée. Elle n'était jamais allée au Sud, au delà des montagnes qui séparaient les Anderfels de l'Empire Orlésien. Ce n'était pas faute d'envie, non, mais sa condition de mage et son devoir ensuite, auprès de la Garde des Ombres, l'en avait tenue éloignée. Et voilà qu'elle traversait le pays, seule, pour écrire une nouvelle page à sa vie, emportant avec elle un maigre sac d'affaires et l'espoir de se montrer utile, à la hauteur des espérances de ceux qui l'avaient poussé là. Le monde ne tournait pas rond depuis l'apparition des failles, qui terrorisaient la totalité de Thédas. Personne n'était habitué à combattre des démons dans ce monde là. Personne n'était préparé non plus aux armées de mages pervertis et aux légions de templiers corrompus par un étrange lyrium. Les bandits profitaient du chaos en tentant de gagner du terrain, et la Garde des Ombres elle même, Ordre pourtant ancestral, ne pouvait faire face à la situation avec certitude et sérénité.
La route était escarpée, mais elle touchait au but, elle le savait. Elle avait vu, la veille, les lumières illuminant une forteresse lointaine, dans l'obscurité grandissante. Seulement, chaque fois qu'elle finissait de gravir un flanc de montagne, un autre se dessinait devant elle, comme si la terre se jouait d'elle dans ce lieu hostile, Les pierres se confondaient les unes aux autres, et elle serait devenue folle, si au matin du trente-deuxième jour de voyage, elle n'avait pas vu devant elle les murs imposants de Fort-Céleste, donnant sur un immense pont de pierre. Essoufflée, elle décida de s'arrêter un instant pour profiter de la beauté du paysage, rassemblant ses pensées. Au delà de la chaîne de montagnes qui lui faisait face, les rayons du soleil commençaient à percer, et le blanc et l'azur du paysage se révélaient d'autant plus vif à ses yeux sombres.Elle y était, finalement, les choses pouvaient commencer.
L'anders avait commencé par se présenter à l'entrée de la forteresse. Les deux gardes en poste, visiblement interloqués par sa présence, lui apprirent que les Gardes des Ombres survivants étaient installés en contrebas, sur la bordure glacée de l'immense lac gelé, avec la majorité des soldats de l'Inquisition. Elle ignora leur air goguenard et tourna les talons pour rejoindre l'amas de tente, dont une partie se tenait à l'écart, plus petite, visiblement plus organisée aussi. Une bannière bleue sombre surmontée d'un griffon argenté flottait calmement à l'entrée.

Il ne lui fallut pas plus d'une dizaine de minutes pour arriver à l'entrée du camp. Un Garde s'interposa, l'intimant de décliner son identité. La Sénéchal le dévisagea un instant en silence, perplexe. Quelle était l'utilité d'organiser un tour de garde à l'entée d'un campement gardé par des hommes de l'Inquisition ? Il n'y avait aucune menace possible, et cela fatiguait les organismes pour rien. Elle se décida à esquisser un léger sourire de circonstance, malgré la fatigue qui s'abattait sur tout son corps. « Je suis Emery Rana, Garde des Anderfels. Je souhaite m'entretenir avec votre Commandeur s'il vous plaît. » Le ton était léger, courtois, mais ses yeux trahissaient un agacement certain. Le Garde lui demanda d'attendre, et tourna les talons. L'anders en profita pour évaluer rapidement le campement. Ils ne devaient guère être plus d'une quinzaine, à vue de nez. Le nombre de pertes était donc monumental. Orlaïs avait la seconde plus grosse Garde de Thédas, derrière les Anderfels, et ils avaient été réduits à une simple unité en quelques mois.
Le Garde revint à elle et lui intima de le suivre. Ils arrivèrent sans tarder devant une tente un plus grande, qui devait être le fameux centre de commandement de la glorieuse Garde. Emery inclina la tête pour remercier son guide, et pénétra dedans. Il lui fallut une poignée de secondes pour se faire à la semi-obscurité ambiante. « Je commençais à me demander si vous alliez arriver un jour. On ne manque pas d'activité par ici, toute aide est la bienvenue ~... » Une femme aux cheveux clairs se tenait devant elle, un large sourire dessiné sur ses lèvres. Emery nota ses yeux, étranges et repoussants, mais ne s'attarda pas dessus pour ne pas se risquer sur un sujet gênant. Une main se tendit vers elle, et elle la serra vigoureusement, à la manière des Gardes des Ombres, en reportant son regard sur celui de sa supérieure. « C'est un plaisir de vous voir en place, Commandeur. Emery Rana, Garde des Ombres des Anderfels et Sénéchal de la Garde d'Orlaïs. Au rapport. »
La femme se présenta sous le nom de Tullia Estrama Von Raijer, un nom un peu trop long et complexe pour elle, et tenta visiblement d'alléger la situation par une tentative de blague. Un sourire de circonstance se dessina sous ses lèvres sombres, comme elle avait appris à le faire, mais elle ne souhaita pas rebondir dessus. La journée allait déjà être longue, et elle ne voulait pas perdre de temps. Elle l'observa en silence chercher une bouteille de vin pour en servir deux verres, et lui en tendre un. Emery hocha la tête et s'en empara. « Un verre ? Racontez-moi, avez-vous bien voyagé au moins ? Les Venatoris et les démons ne donnent pas la tâche facile. » Elle porta le verre à ses lèvres et but une gorgée, pensive. Le vin était bon, son parfum complexe dénotait complètement avec la piquette disponible aux Anderfels. Un nouveau début de sourire se dessina même, fugace. « Je vous mentirais si je commençais à vous dire que le voyage a été facile Commandeur, surtout par les temps qui courent. Orlaïs est en proie à un sacré chaos, c'est clair. Je ne m'attendais surtout pas à autant de méfiance à l'égard d'une Garde des Ombres. Ce qu'il s'est passé à l'Inébranlable a anéanti la réputation de notre Ordre, on dirait. Ça risque de nous compliquer sérieusement la vie. » Elle but une nouvelle gorgée, et posa son verre sur un coin du bureau. « Vous avez visiblement commencé à gros travail en arrivant ici, mais il reste beaucoup de choses à faire. Les relations avec l'Inquisition se passent bien ? La cohabitation avec les soldats aussi ? Avez-vous trouvé des recrues potentielles, ou l'Inquisition vous a-t-elle soumis quelques noms ? » Ce n'était que certaines des nombreuses questions qui lui brûlaient les lèvres. Elle avait vécu seule pendant un mois à les ressasser, et la Commandeur Garde allait probablement s'en rendre compte.

Dim 6 Mai 2018 - 9:23

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Quand le Commandeur trouve enfin son Sénéchal...


A la voir de plus près, on sentais la fatigue du voyage sur son visage, mais son regard restait déterminé. La lueur qui brillait dans ses yeux sombres me plaisaient, et ses paroles bien que courtes montraient de l'intelligence et du pragmatisme. Bon, elle n'avait pas l'air d'être la première des rigolote, mais on est chez les Gardes après tout, et la situation ne s'apprêtait pas vraiment à de l'expansion de joie de vivre. Dans ce cas là, je suis plutôt un oiseau rare. C'est avec plaisir que je l'entendis se présenter, mais également prendre le verre de vin. Y gouter semblait lui redonner un peu plus de chaleur, et je crus voir l'ombre d'un sourire quand elle me fit un rapport de son voyage. Ce qu'elle me disait ne m'étonnait guère. Un vrai foutoir que Thédas en ce moment. Des mages en furie, des Templiérs drogués à un lyrium rouge nocifs, des Vénatoris qui se baladent pour répandre le chaos, sans compter une engeance maitresse d'un sois disant archidémon qui s'amuse à jouer à cache-cache avec l'Inquisition. Non vraiment, une période des plus charmante pour notre époque. A moitié assise sur le bureau, regardant pensivement Emery, je poussais un léger soupire après avoir but une gorgée de ce vin délicieux.

"Je pense qu'on peut dire que tout Thédas est dans un foutoir pas possible. Mais la méfiance est naturelle, quand on considère que ce sont les mages qui sont impliqués, mais également que les Gardes sont responsables de la mort de la Divine. Même si c'est par manipulation, le peuple sera basique et ne verra pas plus loin."

C'était un fait, nous étions un danger presque autant que des mages en liberté. Moi personnellement je n'y voyais aucun problème, mais la plèbe avec sa peur viscérale pourrait nous causer des bien ennuis. Pour l'instant, et c'était dur de l'admettre, c'était l'Inquisition qui nous apportait un minimum de sécurité. Je gardais toujours en tête cette dette envers eux, bien que je reste méfiante et sceptique sur leurs intentions finales à notre égard. Emery semblait d'avance dépitée par ce qui nous attendait comme travail. J'essayais de la remotiver, à ma manière j'en conviens, en faisant preuve d'optimisme et souriant.

"Mais un défi est un défi ! Notre tâche est plus ardue, mais cela rend la mission d'autant plus noble et gratifiante. Et intéressante, si je puis dire. Il n'y a que dans l'adversité que nous arrivons à sortir le meilleur de nous même, et des autres par la même occasion."

J'étais sincère dans mes paroles, je croyais vraiment que cette mission était intéressante de par sa difficulté. Et c'était en cela que j'excellais. Sortir le meilleur des situations les plus difficiles. C'était la raison pour laquelle Wulf m'avait envoyé ici. Si c'était pour remplacer un Garde-Commandeur alors que tout allait bien, j'aurais été inutile de par mon ennuis, et mes compétences ne seraient pas mises à profits comme il le fallait. D'ailleurs, cela faisait également partie de la réflexion que lorsque les Gardes d'Orlaïs seront bien réformés et en place, même si cela doit prendre plusieurs années, je laisserais mes fonctions. A moins d'être vraiment indispensable ou que je sois très attachées à ces Gardes, ma place restait auprès de Férelden. Mais bon, c'est une autre discussion, et nous étions bien loin de cela. Emery me sorti de mes songes en mentionnant le travail à accompli. J'en riais, tellement c'était un euphémisme.

"Ha ha ha ha ! Ca pour du travail, il y en a ! C'est comme si nous partions de zéro pour tout dire, mais ce n'est pas plus mal. Nous pourrons assainir les fondations. Le Commandeur Clarel ne nous a pas laissé grand chose et nous allons devoir nous débrouiller Mais nous sommes deux à présents, ce qui est deux fois mieux qu'une seule personne à la tâche, n'est il pas ~ ?"

Je la regardais avec malice, levant mon verre en son honneur. Oui, à deux les choses iront beaucoup mieux, et c'était un soulagement pour moi que de me débarrasser de la paperasse. A Férelden, bien que je fusse Sénéchale également, mon rôle de conseiller n'était pas focalisé sur les analyses des rapports et des archives, mais plus sur la prise en charge de missions et d'entrainement de certaines troupes. Les informations et les éclaireurs étaient mes spécialités également, mes connaissances du marché noir et des réseaux de voleurs / assassins donnant un avantage certain pour éviter certains ennuis, ou bien trouver des solutions ingénieuses demandant le moindre effort à nos troupes en manipulant un peu par ci et par là. Rien d'insurmontable pour un Corbeau, de la routine. Mais ici les choses étaient bien différentes, et sur une échelle plus grandiose. Il y avait tant à faire, tout à voir et à organiser, défendre comme entrainer, politique et budget, vision stratégique et problèmes au jour le jour. Un cerveau et des mains en plus compétentes n'étaient pas de refus. Mais cette compétence avait besoin d'être mise au goût du jour. C'est sans surprise que je le retrouvais bombardée de questions, toutes plus pertinentes les unes que les autres. Je soupirais légèrement, réfléchissant tout en remplissant de nouveau mon verre et le sien.

"L'Inquisition, mh... bien des choses à dire, en somme...."

Il y avait beaucoup à dire, autant sur les faits que sur les conjectures. Mais bon nombre de ces informations, je ne les avais pas divulgué au reste des Gardes, afin de ne pas leur compliquer la tâche. Encore traumatisés par l'Inébranlable, ils avaient besoin de se reposer sur un guide et d'avoir pour le moment des instructions simples sur lesquelles se focaliser. Leur donner trop d'informations sans qu'ils soient capables de bien les analyser n'apporterait que confusion et un stress supplémentaire, totalement contre-productif. En parler dans la tente, là où des oreilles peuvent trainer, n'est pas une bonne chose. Je me tournais donc vers elle, un grand sourire sur les lèvres et prenant mon verre rempli avec moi.

"Je me doute que vous devez être éreintée par votre voyage, mais faisons un tour, voulez-vous ? Il sera plus facile de parler de ce que nous avons à dire. Promis, ensuite vous aurez droit à un bon repas chaud et à un repos bien mérité avant de commencer la tâche monumentale qui nous attend."

C'était une invitation que j'espérais qu'elle allait prendre. Il n'est pas étrange que des hauts gradés partent parler ensemble en privé, les autres comprendronts tout à fait. Et puis, cela les rassurrera peut être que de voir leurs deux supérieures parler de façon directe et ensemble. Les apparences et l'image sont primordiaux, surtout en période de crise. Cet effort que je demandais à la voyageuse fatiguée que j'avais en face de moi, j'espérais qu'elle allait le comprendre. Sinon, cela attendra le lendemain quand elle sera reposée.

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Mar 22 Mai 2018 - 14:26

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Tout en parlant, l'Anders analysait ce qu'il se passait autour d'elle. La nouvelle Commandeur-Garde avait su réagir vite, très vite même, et le campement qu'elle avait traversé ressemblait à s'y méprendre aux prémices d'un avant-poste. Question épineuse à soulever que le logement des Gardes survivants d'ailleurs, car il semblait improbable qu'ils restent à jamais dépendants de cette nouvelle force qu'était l'Inquisition. Si la Messagère d'Andrasté – un titre pompeux – parvenait à mettre fin à Corypheus et ses failles, ce que tout le monde espérait, cette organisation devrait alors se trouver un nouveau but, et la présence de la Garde était donc compromise dans la durée.
L'état du bureau laissait entendre que la Commandeur-Garde fraîchement nommée était en retard sur de nombreuses choses administratives et diplomatiques. Heureux qu'elle arrive, en effet, pour mettre de l'ordre à tout cela. De toutes manières, la mage n'avait jamais croisé aucun Commandeur-Garde qui se soit vanté d'avoir brillé dans tous les domaines à ses débuts. Leurs devoirs étaient nombreux et lourds, et les circonstances de l'Inébranlable ajoutaient leur part de fardeau. Elle se risqua à poser ses premières questions, profitant d'un bref silence de cette femme étrange qui prenait beaucoup de place dans une conversation. Les relations avec l'Inquisition semblaient un bon point de départ. Cette question sembla embarrasser Tullia Von Rajier, ou tout du moins la lasser. Elle resta pensive quelques instants, profitant de ce silence pour leur remplir les verres (dont celui à moitié plein de la nouvelle arrivante) et lui proposa de l'accompagner en dehors pour pouvoir en parler librement. Emery étouffa à son tour un profond soupir et acquiesça en silence. Il n'était pas difficile de comprendre les raisons à cela, compte-tenu de leurs infrastructures de fortune et de la curiosité que pouvait engendrer sa venue au sein de la Garde. « Eh bien je vous suis, Commandeur. J'imagine qu'il ne fait pas beaucoup plus froid en marchant qu'en restant sous une tente. »
Elle n'était pas enjouée, c'est vrai, à l'idée de devoir faire face à nouveau au vent, qui était amoindri dans le campement par les barricades qui l'environnaient. Mais il y avait des sujets qui ne pouvaient attendre le lendemain, et l'Inquisition faisait partie de ceux là. La femme à la peau noire ajusta son manteau de fourrure autour de ses épaules, et suivit sa supérieure dans la faible lueur du jour. La neige heureusement donnait un repère visible à toute heure. Leurs pas crissèrent longuement dans les méandres du campement, et elles ne tardèrent à à sortir pour se retrouver le long du lac gelé, un peu plus loin que le tumulte dans lequel elles étaient appelées à vivre. Frissonnant sous le froid violent, Emery décida de relancer Tullia, dans l'espoir d'aller à l'essentiel avant de trouver enfin un repos bien mérité. Elle avait déjà beaucoup donné pour arriver jusque là, après tout.
« Il était judicieux de votre part d'épargner notre conversation aux oreilles attentives de nos frères et sœurs, en effet. Vous savez cependant que vous pouvez me parler franchement, sans chercher à arrondir les angles. Si nous voulons travailler efficacement ensemble, je vais avoir besoin très vite de toutes ces informations. L'avenir de la Garde d'Orlaïs dépend grandement de comment nous allons gérer la situation. »

Ven 25 Mai 2018 - 23:21

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Avec une certaine bonne volonté, elle accepta de me suivre. Nous marchions en périphérie du campement, et les mains dans le dos j'accompagnais celle qui allait être mon soutient. Elle saluait ma présence d'esprit de ne pas vouloir d'oreilles indiscrètes. J'étais moi même une oreille très indiscrète, alors oui j'en connaissais un rayon à ce sujet. En revanche, je me mis à rire quand elle annonça avec tout le sérieux du monde vouloir de ma franchise. La pauvre, si elle savait! Nombre de personnes à Fort Bastel se passeraient bien de ma tendance à dire tout ce que je pense. Et ici avec tout l'aspect politique et diplomatique avec l'Inquisition, c'était d'autant plus important. L'ironie de la chose ne pouvait que m'amuser.

"Vous viendrez à regretter ce que vous dites, Sénéchale Emery. Ma franchise est légendaire et plus qu'énervante. Vous viendrez à me vouloir silencieuse ou bien à craindre de ne plus m'entendre, fu fu fu ~... "

Je lui jetais un regard malicieux, souriant de toute mes dents et marchant avec plus de gaieté. Vu mon caractère et comment on le percevait, il me semblait important de prévenir ma partenaire de... mon savoir-être. Je ne la connaissais pas et ne pouvais faire le moindre jugement, mais il vaut mieux prévenir que guérir. Si cela pouvait éviter des incompréhension, des surprises et des crises de dépression de sa part, cela m'arrangerait.

"Je suis d'accord sur ce point, mais je crois qu'il serait aussi efficace avant d'entamer la conversation sur l'Inquisition et les Gardes de mettre en avant nos compétences respectives."

Je me tournais un peu plus vers elle, prenant une inspiration et réfléchissant quelques courtes secondes mes mots. Pour me décrire il y avait bien des choses à dire. Mais il fallait rester orienté professionnel et factuel. Et aussi concit que possible.

"Je ne sais pas ce que l'on vous a dit sur moi, mais je sais ce que je suis. La diplomatie et la rondeur ce n'est pas mon fort, en revanche la gestion de crise, les actions et la formation à la dure de Gardes c'est mon rayon. Je suis directe, je n'hésite pas à recourir à la violence et aux mesures extrêmes. Mais c'est mon travail, je sais garder la tête froide autant que diriger et inspirer mes troupes. Je suis également douée pour ce qui est dénicher les informations sur les autres. Ca, c'est le plus amusant, ha ha ha! "

Je riais, même si je m'attendais à une réception au moins surprise d'un tel aveu. Déconcertante je l'étais, et il fallait prier le Créateur pour qu'Emery ait les nerfs solides et une patience digne d'Andrastée pour me supporter. Pour ça que Wulf était le meilleur des commandeurs. Il me supportait, et il n'avait même pas d'envies suicidaires ! Un vrai miracle sur pattes. Emery, elle, ne se rendait peut être pas compte dans quel guêpier elle avait mis les pieds. Ou alors oui, et c'est une masochiste.

"Je ne serais pas facile, j'en ai conscience mais je donne des résultats. A vous également de me dire ce que vous êtes, et ce à quoi je dois m'attendre ~... "

Je m'apprêtais à l'écouter, curieuse de savoir ce qu'elle avait dans le ventre et ce que j'allais découvrir. Peut être qu'elle serait amusante, folle comme moi et prête à se mettre dans des situations pas possibles ! Mais si c'est le cas, alors les Gardes d'Orlaïs sont mal barrés...

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Mar 29 Mai 2018 - 10:17

Anonymous
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Quand le Commandeur trouve enfin son Sénéchal...

La Commandeur Tullia resta évasive quant aux relations à tenir avec l'Inquisition, et lui servit une belle langue de bois. Emery était fatiguée, et elle ne se sentait pas la force d'extirper des informations à sa supérieure ce soir là. Après tout, elle se rendrait bien compte de la chose sur le terrain, le lendemain et les jours suivants, à poser les bases avec leurs nouveaux hôtes et protecteurs. Si elle loupait des trucs, tant pis, ce n'était pas comme si elle n'avait pas insisté sur la question. Elle écouta ensuite Tullia se présenter plus avant, comme une Garde de terrain, à même de redonner une dynamique à la Garde d'Orlaïs, plus proche des actes que des paroles. Une grosse faiblesse potentielle pour une Commandeur Garde, qu'il faudrait combler au mieux. Même si l'Anders doutait de sa capacité à renoncer au terrain pour aller faire des sourires et serrer des mains. « Je ne serais pas facile, j'en ai conscience mais je donne des résultats. A vous également de me dire ce que vous êtes, et ce à quoi je dois m'attendre ~... »
La Sénéchal fraîchement débarquée ne se sentait plus franchement d'humeur de se lancer dans de grands discours ou de tenter de se vendre. Elle était là sur ordre du Premier Garde, la plus haute autorité au sein de leur Ordre. Cela suffisait, non ? Elle marqua un long silence, pensive, avant de se décider à répondre finalement. « Je vous crois si vous m'assurez que vous donnerez des résultats. Le Héros de Ferelden ne dépêcherait pas n'importe qui à cette tâche, et s'il a toute confiance en vous, alors moi aussi. Je tenterai de combler au mieux vos lacunes diplomatiques Tullia, mais pour être tout à fait honnête, j'espère qu'elles seront les moins nombreuses possibles. J'ai de nombreuses choses à faire à côté, et ma fonction principale reste le recrutement et la formation de nouveaux mages pour la Garde. Maintenant, j'imagine que vous voulez en savoir plus sur moi... » Elle inspira profondément et agita ses mains glacées sur ses bras. « Je suis une femme de terrain moi aussi, et je pensais le rester. Les Anderfels ne sont pas des terres particulièrement calmes, vous savez. Bref. J'aime que les choses soient dites, et j'aime quand on réfléchi avant d'agir. Je suis intransigeante, je ne supporte pas la paresse ou la complaisance. Malgré ça, je sais encore manier les mots au besoin, et je pense que mon éducation me permet d'avoir une bonne vision d'ensemble. Je ne suis pas méchante, vous verrez. Ah, et je vais devoir rendre des comptes au Premier Garde. Cela ne vous dérange pas je pense, j'imagine que vous devez faire pareil avec Cousland ? » Elle grelotta à nouveau. « Commandeur ? Permission de me retirer ? On se revoit demain matin ? »
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Mar 29 Mai 2018 - 21:36

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Quand le Commandeur trouve enfin son Sénéchal...


A voir la tête exaspérée et lasse de ma comparse, ma tirade ne semblait pas lui avoir donné le moindre plaisir. Pire, elle avait l'air de désapprouver. Mais bon, la fatigue sans doute. D'une voix lasse elle me répondit, et le contenu de ses paroles n'étaient pas pour me plaire. Il y avait... une telle défiance et méprise, une sorte de soupire palpable avec ses mots, une exaspération anticipée de ce qu'elle allait vivre à mes cotés. C'était... à la fois blessant et excitant. Blessant sur le fait qu'elle me jugeait déjà et me prenait de haut, comme si mon incapacité était déjà évidente et que j'étais pas du tout faite pour le poste (ce qui est à moitié vrai je le reconnais). Excitant parce que mon instinct me disait de la tourmenter, de la faire tourner chèvre par toute la droiture et le calme qui suintait de sa personne. Je souriais légèrement, rétorquant sur sa première tirade concernant mes trop grandes faiblesses à son goût.

"Personne n'est parfait, ha ha ha ! C'est ce qui fait que le défi n'est que plus intéressant je trouve... "

Et là, elle aborda un sujet plus intéressant. Elle se décrivait enfin, et je ne pouvais qu'être sceptique. C'était une personne de terrain qu'elle disait, qui préférait la réflexion avant l'action. Je dois reconnaitre que sur ce point et dans le feu de l'action ce n'était pas mon forte. L'intransigeance et le manque de souplesse ne me gênaient pas, tant que c'était mesuré par un certain humour et une liberté offerte aux autres. Mais je peux me gratter je pense... Je fus cependant choquée d'entendre qu'elle rendait des comptes au Premier Garde. J'arquais un sourcil mais ne répliquait en rien. Voilà qui était étrange, cette ingérence. Je n'avais pas vraiment confiance en elle d'un coup. Elle présuma que je devais faire de même avec mon ancien commandeur. Je fronçais des sourcils, peu à l'aise avec cette question.

"Mhh... En fait je communique avec Wulf plutôt pour la pluie et le beau temps, ou pour me plaindre. Un genre de tradition en fait. Mais ce qu'il se passe ici reste un maximum ici, je n'ai pas été envoyée pour faire des Gardes d'Orlaïs la branche de celle de Férelden. J'ai ma fierté tout de même."

Je souriais, mais mon regard était glacé. Ce premier entretien n'était pas vraiment en faveur de la Sénéchale, mais sans doute que je n'avais pas devant moi une personne dans les meilleures dispositions. Fatiguée, transie de froid sans doute, elle n'était pas bien lunée comme beaucoup de personnes peuvent l'être dans ce cas là. Je me devais de lui laisser le bénéfice du doute, mais quelque chose me disait qu'elle n'allait pas me faciliter la tâche et être une agréable compagne de travail. Le temps n'était pas en ma faveur, et Emery me le fit remarquer. D'une manière étrange, elle me demanda avec solennelité l'autorisation de pouvoir se retirer. Etait ce une boutade après m'avoir fait clairement comprendre qu'elle n'approuvait pas ce que j'étais, et sans doute pas ma capacité à être un bon Garde-Commandeur ? Bha, je n'allais pas la punir en la laissant dans le froid comme ça toute la journée pour m'avoir froissée.

"Bien sûr, allez vous reposer. Profitez en pour faire connaissance avec les autres gardes et à vous coucher tôt. Le travail sera toujours là demain matin, croyez-moi."

Je lui souriais de nouveau, avant de la laisser et de m'en retourner vers le campement d'un pas rapide pour revenir à mes tâches. Je n'étais pas dans les meilleures augures à son sujet, et n'avais pas vraiment envie de prendre des pincettes avec elle. L'avenir nous dira comment cette relation allait évoluer, pour le meilleur comme pour le pire.

[CLOTURE DU RP]

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