[9:41 Haring (flashback)]Le Lion ne négocie pas avec le cafard [PV Aedan]

Il est bien rare d’envoyer une section de soldats de choc afin de garder des moutons. Si on déployait une telle force de frappe, c’était que du grabuge allait éclater. Constatation simple qui ne peut pas vraiment être interprétée de mille manières. De ce fait, aucune parole ne s’élevait du rang des envoyés de Corypheus : tous étaient concentrés sur leur tâche qui était dangereuse. Ici plus de villages aux misérables défenses, plus de patrouille de l’inquisition terrorisée dès que des membres tranchés net se mettait à voler. Ici on parlait d’un gibier bien plus dangereux. Des gardes des ombres. Aldiun n’était pas du genre à questionner les ordres mais pourtant il se demandait pourquoi en son fort intérieur. Il essayait depuis que l’ordre leur avait été donné de se souvenir d’un conflit entre les adeptes et les gardes mais sans réel succès.  Ceci dit, qui n’était pas en conflit avec eux ? Cette pensée finit par s’étioler alors que le silence revenait dans l’esprit du colosse bardé de fer. Le silence. Une mer brumeuse où des échos s’étouffent avant même de porter aux oreilles de quelqu’un pour les écouter et en former des idées ou une pensée intéressante.

Ils n’étaient pas très nombreux pour cette mission : une simple escouade avec l’officier et les deux éclaireurs devant et derrière ce petit trio, deux rangées de soldats lourdement armés. Oui, ils ne faisaient clairement pas dans la finesse et ils devaient faire du bruit d’enfer avec toutes ces pièces d’armures qui grinçaient ou raclaient. Cela expliquait la présence des deux éclaireurs qui eux devait faire éviter au gros de la troupe les différents pièges et autres dangers des lieux. Et quels lieux hein ? Des  boyaux de pierres secs et avec juste un occasionnel souffle de vent pour rompre la morosité et la puanteur de l’air stagnant. A se demander ce qu’une unité de garde venait faire ici. Quelqu’un dans la confidence des templiers rouges aurait appris rapidement qu’il y avait potentiellement du Lyrium rouge quelque part dans ce dédale de tunnels et que donc il était vital de le sécuriser et d’éliminer les fouineurs. Quel étrange concours de circonstances n’est-ce pas ?

Le temps semble se perdre dans cet endroit rébarbatif et vide de toute présence. Bien vite, le colosse commence à se perdre dans ses pensées et ce ne fut qu’un rappel ferme de la part de l’officier qui le tira de sa rêverie éveillée où il voyait des champs de blé et un passé plus heureux. Le haussement de ton sec de la part de l’officier fit relever la tête du grand gaillard en armure et celui ci poussa juste un grondement pour signifier qu’il écoutait :

-Ecoute bien tête d’enclume. Toi et quelques autres, vous allez surveiller nos arrières : le Lyrium doit être plus profond après ce passage et on ne veut pas qu’on soit prit à revers par des engeances ou pire, des gardes des ombres. Alors tu vas rester ici avec quelques gardes pour surveiller ce point de passage.

Un simple hochement de tête et le colosse se retrouve avec juste trois autres personnes à surveiller ce rétrécissement dans le passage souterrain. Le temps se remit à s’écouler lentement. Celui qui a dit la première fois ‘’la vie est un long fleuve tranquille’’ aurait dû regarder à l’intérieur du cerveau d’Adliun, il aurait vu la personnification de sa maxime. Une pensée s’écoulait lentement : il se revoyait essayer pour la première fois une masse d'armes. L’arme lui avait échappé des mains après une contre-attaque de son instructeur et une autre recrue avait eu la chance inouïe de lever son bouclier pour éviter de se la prendre sur la tempe. Étrange comme le son de l’arme cognant contre un bouclier retentissait en boucle maintenant, c’était pourtant une image du passé pas vrai ? Et le voilà en train de l’entendre là, tout de suite.

-ADLIUN ! Ne reste pas planté là comme un fichu poteau de grange et va voir ce qui se passe. C’est probablement un hostile ! On va prévenir le chef…

Bah tiens, voilà que les trois débiles se mettent à courir dans l’autre sens. Bah, tant pis. Qu’importe qui ou quoi est à l’origine de ce bruit, il va regretter de s’être approché d’une zone où il était interdit d’entrer pour le moment. Tel un golem décérébré, le colosse de métal avança lentement, l’épée à deux mains déjà levée à la verticale. Dés qu’il trouverait les intrus, il lles tuerait et pourrait reprendre son train de pensée aussi distendu que le voile de l’immatériel…

Clang. Clang. Clang. Voilà qu’il répondait au bruit d’acier s’entrechocant par le bruit de ses pas. La respiration rauque du colosse semblait résonner dans le conduit de pierre mal éclairé. Franchement les pauvres types qui allaient croiser la route d’Adliun allaient le regretter… Enfin s' il trouvait qui que ce soit de vivant dans un premier temps…