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Lukan Rancelion
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Aube sur les Marches
À quelques heures à cheval des frontières de la Principauté, se tenait la forteresse (et le village) de Griseaube. Vigile de pierre gardant les frontières entre les deux puissantes cités de Tantervale et Starkhaven. Abandonner au profit d’un renforcement des frontières occidentales, bien plus sujettes de tension. C’est dans ce petit fief sans histoire qu’une délégation d’une vingtaine de cavaliers s’approchait. Beaucoup étaient d’ancien membre de la garde civile de Starkhaven, d’autre des soldats princiers. On pouvait aussi noter une poignée de mercenaires ayant décidé de rejoindre cette organisation beaucoup moins rigide que l’armée.
Il s’agissait là d’une fraction des Guetteurs de Starkhaven. La plupart étaient restés dans la principauté.
« Nous arrivons ! »
Dit l’un des cavaliers anonymes en apercevant le fortin sur une la colline. Il ne fallut qu’une dizaine de minutes pour atteindre la destination de la cohorte.
A peine les portes de la ville passer, les Guetteurs purent rencontrer leurs hôtes rassemblés.
Le Seigneur-Chancelier Jeoffrey n’était cependant pas seul. Une quinzaine de personnes l’accompagnaient et maintenant. Les habitants loin de la porte pour faciliter le passage. Ils ressemblaient fortement aux templiers de Fort Eden à la différence qu’ils ne portaient pas l’épée de Justice d’Andrasté mais le symbole de Tantervale. Sans doute des templiers qui n’avait pas rejoint le seigneur Lucius et avait préféré rejoindre la garde civile après l’annulation des accords du Nevarra…
Les gardes semblaient, comme Jeoffrey et les villageois, accueillants. Ils n’étaient pas sur la défensive. Ils se savaient en leur territoire et entouré d’alliés.
Les guetteurs se mélangeaient avec les habitants du cru et les recrues de Tantervale. Sympathisant et en apprenait plus sur les environs.
Le Seigneur-Chancelier, en sa qualité de régent de la cité voisine, commença par accueillir la tête couronnée du groupe. Il fit une courte révérence, signe de respect envers un confrère dirigeant.
« Salutation, Prince Sebastian. C’est un plaisir de voir un monarque tel que vous sur le territoire de la pieuse Tantervale. »
Après ces salutations diplomatiques, il se jeta son regard aiguisé vers les deux officiers qui accompagnait le prince. La lieutenant-guetteuse Prudence, noble de la cité de Starkhaven et le capitaine-guetteur Lukan, le héraut de la Principauté. Tous les deux ayant servi leur prince et leur cité durant les dernières années.
« Dame Druimein, Capitaine Rancelion. C’est un plaisir de vous accueillir dans… »
L’homme semblait être un citadin. Un homme de lettre et d’administrations. Il ne devait pas sortir souvent de la cité, et encore moins pour rejoindre des petits villages frontaliers où rien ne se passait.
« …ce charmant village. »
Le seigneur-chancelier n’arrivait pas à se convaincre lui-même. Lui qui venait de la magnifique, et urbaine, Tantervale… ce village devait ressembler à un rassemblement d’habitats primitifs et de barbares à ses yeux. Les seuls bâtiments qui dénotent étaient la forteresse qui semblait veiller sur le village depuis les auteurs d’une butte, et la chantrie locale, qui, elle aussi, avait subi les affres du temps.
« Merci Seigneur-Chancelier. »
Se contenta de dire Lukan. Il se contentait de regarder les alentours. Il jaugeait déjà les recrues de la ville pieuse. Il espérait que la cité n’avait pas envoyé ses fonds de tiroirs…
Joffrey se retourna alors, et fit un signe de la main aux officiels de l’accompagner.
« Veuillez me suivre, je vous prie. »
Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, le Seigneur-Chancelier ne conduisit pas le groupe dans la forteresse, mais dans la Chantrie.
L’un de ses gardes ouvrit les portes et les referma lorsque les officiers rentrèrent. Le pieux dirigeant mena le groupe à travers les bancs pour finalement arriver dans une salle annexe. Au centre de la pièce, se trouvait une grande table ronde. Un homme était déjà présent. Il se leva rapidement à l’arriver de Joffrey et Sebastian et se rassit tout aussi vite.
« Voici Frère Thaddeus. Il sera le représentant de Tantervale au sein des Veilleurs. »
Le frère chantriste salua d’un signe de main. C’était un géant, chauve, et bien qu’il portât une robe chantriste, elle semblait avoir été amalgamée avec une lourde armure de cuir. Les regards les plus perspicaces pouvaient voir, derrière le colosse, une énorme masse de guerre, sans doute l’arme du colosse. Elle était marquée par un signe chantriste sur la tête tandis que l’emblème de Tantervale était gravé sur le manche.
Quant au nom de Veilleur… c’était le surnom que les habitants de Tantervale donnaient aux Guetteurs. Les habitants de la cité où l’on chante le Cantique avaient un lyrisme bien supérieur à ceux de Starkhaven. Et avec le départ des templiers, ils avaient besoin de Gardiens, de Protecteurs, de Veilleurs…
« Asseyez-vous madame-messieurs. Nous avons de nombreux points à aborder… »
Dit Joffrey, avant de se poser sur la chaise en face du frère. Le héraut fut le deuxième à s’asseoir. Il le fit à côté de Thaddeus et en face du Seigneur-Chancelier.
Seigneur-Chancelier Jeoffrey Orrick parle en #ff9900
Lukan parle en #009900
Lukan parle en #009900
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Sebastian arrête un moment sa monture pour inspirer et contempler la paix émanant de ce lieu baigné par quelques rayons solaires, autant offert par un astre que par la quiétude des gens. Quelques quidams se permettent de l'observer en retour, curieux et pas le moins du monde secoué par cette soudaine procession de cavaliers et guerriers. Ils savaient qui était là, et savaient aussi qui les protégeait. Malgré tout, voir le Prince de Starkhaven débarquer en de tels lieux a ce don d'attirer les regards. Que ce soit par son armure d'archer singulière aux couleurs et faciès andrastéens, ou par la notoriété qu'il commence peu à peu trainer telle une longue cape de procession. Et l'organisation qu'il avait créé avec nombre de ses compatriotes, et son plus fidèle ami, Lukan Rancelion, faisait partie des dessins de cette longue cape.
Après quelques pas de son Marcheur Taslin alezan doré, il finit par descendre de sa monture, l'attacher sur les poutres destinées à cette utilisation, laissant ses hommes en faire de même si il leur sied. Puis, il se dirige vers l'homme ayant été plus rapidement réceptif aux dispositions à prendre concernant les sujets à discuter : le Seigneur-Chancelier Geoffrey.
« Tout l'honneur vous revient, Seigneur-Chancelier. Sans votre bonté et sagesse, nous n'aurions pu organiser pareille rencontre. »
Il le salue à son tour, avec tous les honneurs et le respect qui lui sont dus. Son manque de relief quand aux qualités du lieu n'échappe cependant pas à Vaël. Il voit bien là un chef, n'ayant presque jamais foulé terre, ou même senti de rudes callosités marquer pendant un temps ses doigts et paumes. Il hausse un sourcil à son endroit.
« C'est au commencement de toutes choses, que nous retrouvons le premier souffle qui un jour, nous a parcouru. Dame Druimein, permettez ? »
Le voilà qui pivote, pour faire face à la noble et estimée veuve, lui tendant avec toutes les précautions courtoises la main, afin qu'elle puisse descendre de cheval confortablement. Aussi beau et vivifiant qu'ait été ce voyage, il n'en restait pas moins éreintant. Lorsqu'enfin elle descend en s'aidant de la main du Prince, le dirigeant se permet d'adresser un sourire vers le Héraut Rancelion, avant de suivre le groupe jusqu'aux portes de la Chantrie. Viennent ensuite les présentations frère Thaddeus, et l'invitation à la table des discussions et négociations. Dans de légers craquements et crissements de bois de chaise, les participants s'installent autour de cette table ronde. Détail que le Prince de Starkhaven avait souhaité, dans un but d'équité et d'échanges avec toutes les parties en présence.
« Effectivement. Mais je me permettrai, s'il vous plaît, de m'enquérir des actuels statuts, concernant les différentes failles de l'Immatériel apparues dans nos royaumes respectifs. »
Sebastian pose les mains sur le bois de chêne, se montrant bien moins doux que précédemment. Son regard bleu déborde d'un vif et combatif éclat.
« La situation à Starkhaven est pour le moment maîtrisée. J'ai cru comprendre qu'une faille de taille moindre avait fait récemment son apparition à l'est de Tantervale, non loin des passages fluviaux. »
Il se tait quelques secondes, jetant un rapide coup d'oeil à l'assemblée afin de vérifier que tout le monde est à l'écoute.
« Bien que la situation se soit stabilisée et que nous ayons évité une perte plus conséquente dans les cadres humains et économiques, nous devons cependant estimer que notre logistique actuelle n'est pas apte à endiguer le phénomène. »
Il pose ensuite la copie de la seconde lettre qu'il prévoit d'envoyer à l'Inquisition. La première ayant eu une réponse positive de la part de l'ancienne Grande Enchantresse Fiona. Leur étude en est à ses premiers chuchotements, mais il serait bien possible de refermer ces brèches dans le Voile.
« Comme vous le savez, l'Inquisitrice Cadash a pu, avec l'aide de mages, refermer la faille de Darse. Même si depuis, le ciel reste cependant déchiré par des émanations de magie résiduelle. Dans notre cas, nous pourrions étudier la possibilité de faire mieux, sachant que les failles apparues sont de taille moins conséquentes : Aucune intervention de l'Inquisitrice, mais un travail de concert avec nos mages, et toute personne ayant suivi les vertueux préceptes des templiers. »
Certaines paires d'yeux filent de droite à gauche, visiblement secoués par la démarche du Prince, qui sommes toutes, au delà de son audace, ne serait pas une piste inenvisageable. Mais cela reste audacieux, sachant les tensions régnant entre templiers et mages. Vael en est conscient, c'est un pari risqué. Malheureusement il est force de constater que ce ne sont pas la foi et la volonté humaine qui pourront refermer aisément ces failles.
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