[FB 9:29] L'oisillon qui voulait prendre son envol [pv. Louis]

Ft. Louis A. de Montmargue – Caniche à dresser ☆

L'oisillon qui voulait prendre son envol
Chavandes 9:29

Il détestait définitivement que je l’appelle Caniche, mais trop tard pour lui, j’étais loin de changer d’optique. Et pis, le voir s’énerver là-dessus me donnait encore plus envie de continuer. Un rire franchit mes lèvres, tandis qu’il me tapa gentiment pour que je le lâche.

 


Il sembla enregistrer pourtant la moindre indication avec aisance, ce qui me valait au moins une bonne surprise : les bonnes gemmes étaient dures à déceler, particulièrement chez les nobles. Ils n’étaient pas si subtils qu’ils le laissaient paraître lors du Noble Jeu, mais ce n’était que mon avis.

Au moment de mentionner la paie, ce bougre dénigra ma proposition, pour mon plus grand bonheur.




Ce n’était pas une réelle jalousie, juste de quoi l’emmerder encore un peu. Roland me collait ses gosses et en plus ils s’en foutaient de l’argent : dans quel monde vivait-on ??

Malgré tout, l’air de rien, Caniche me lança un clin d’œil avant de partir en chasse. Je m’éloignai quelque peu, scrutant la foule. Quelqu’un me suivait depuis avant, et je n’aimais pas ça. Je me faufilai ainsi un peu plus loin, au cœur du monde en fête, et observai discrètement les alentours.

Là. Je tournai la tête, l’air de rien, mais j’avais le suspect en visuel. Me connaissant, j’avais sûrement des emmerdes. Ou alors un leurre ? Peut-être que ce job était planifié pour ne laisser aucune trace des si aimables informateurs doués ? Amusant, on me prenait pour un amateur. Je me faufilai alors dans une ruelle silencieuse, et me dissimulai derrière une haute pile de tonneaux. L’ombre s’avançait, prudente. J’imitai alors sans peine le truissotement d’une hirondelle pour attirer davantage son attention. J’étais à découvert. Il me fallait agir vite.

J’entendis un rire. Les pas devenaient plus intenses .. Je me baissai pour éviter le coup d’épée. Fonçai sur lui pour le plaquer à terre. Bloquai ses poignets, à califourchon sur lui, avant de l’assommer d’un coup bien placé. Je n’avais pas le temps pour ce genre de conneries. J’attrapai son épée pour lui trancher la gorge, et la laissai ainsi plantée. Vérifiant si je n’avais pas de sang sur moi – un peu sur mon veston et sur mes mains, merde –, je me relevai, essoufflé. Il n’était sûrement pas tout seul, alors je ferais mieux de me casser en vitesse.

Ayant essuyé le sang au mieux, je regagnai la grande place, l’œil attentif. Il ne m’arriverait rien dans la foule, mais le problème était que j’avais un petiot avec moi. Putain, Roland et ses idées de merde .. J’arrivai alors près de la fontaine, guettant son retour, autant que les potentielles menaces. Une. Deux. Trois ? Ouais, définitivement trois.



Sa voix me surprit, mais j’étais bien trop en alerte pour penser à sortir une connerie. Je m’approchai et attrapai directement son bras pour le relever rapidement.



Je demanderais des comptes plus tard, mais il nous fallait partir d’ici. Cela faisait partie des risques du métier, donc quelque part c’était une bonne chose qu’il en ait un avant-goût – mais tout de même, s’il pouvait rester en vie, ce serait sympa, pour ne pas dire Chouette.

Mon pas était rapide, mais pas pour autant pressé. Après une certaine distance, j’enroulai mon bras autour du sien, avant d’épousseter son épaule.



Trois étaient déjà beaucoup, surtout que je devais surveiller le petiot. Fais chier.