Harlan | La Coterie récupère toujours sa part

Fiche de personnage

« Les gens considèrent toujours leurs propres préjugés comme une inspiration divine à la valeur indiscutable »

Informations générales

Nom, prénom :

La question serait plutôt : à qui souhaitez-vous vous adresser ? En fonction, vous obtiendrez des réponses très différentes. Toutefois, Harlan reste son identité de prédilection

Âge :

36 ans – née le 17 Démétra 9:05

Genre :

Femme – quand elle ne prétend pas être un homme

Orientation sexuelle et amoureuse :

Hétérosexuelle, aromantique

Situation amoureuse du moment :

Célibataire

Race :

Elfe

Origine :

Dénérim, Férelden

Langue.s parlée.s :

Commun, quelques mots d'elfique

Vit majoritairement à :

Kirkwall

Quelques anecdotes :

◊

Bryn est une jeune habitante de Kirkwall, qui essaie d’égayer la vie du bas-cloître.

◊

Isran est un elfe qui a connu des jours meilleurs, mercenaire sur son temps libre.

◊

Murmure est une apostate redoutée pour ses illusions

◊

Alessa est un nom depuis longtemps oublié

◊

Harlan utilise souvent sa magie pour parvenir à ses fins - flouter son identité, interroger ses cibles...

◊

Elle endosse différentes identités comme si elle changeait de chaussettes.

◊

Le ragoût de l'Auberge du Pendu est son favori.

◊

Elle dort peu, mais ne témoigne pas de signes de fatigue.

Je suis ...

Classe :

Mage

Ecole.s de magie :

Entropie - Création (feu uniquement)

Spécialisation :

Magie du sang

Arme.s :

Comme tout mage, Harlan ne se départit pas de son bâton, dont elle se sert parfois comme d’une masse lorsque le temps lui manque pour recourir à ses illusions. Elle possède aussi une dague, un cadeau de Gallard. Toutefois, si vous vous adressez plutôt à Isran ou Bryn, l’elfe abandonne la magie pour se doter d’une épée et renouer avec son entraînement de guerrier.

Profession.s :

Harlan est le chef de la Coterie, qui règne sur les rues de Kirkwall depuis plusieurs années, et également le copropriétaire de la Rose en Fleur. Isran est un ancien mercenaire qui travaille toujours en solo. Bryn travaille sur les docks de Kirkwall, un emploi peu gratifiant mais qui a le mérite d’avoir de quoi vivre. Murmure est une apostate qui échappe à la Chantrie depuis des lustres.

Faction 1 :

Chef de la Coterie (Harlan)

Faction 2 / secrète :

nom, grade (laissez vide si vous n'en avez pas)

Description physique

Taille :

1m66

Corpulence et morphologie :

Athlétique, n’a que peu de formes féminines – ce qui l’arrange bien pour se faire passer pour un homme

Couleur de peau :

Métissée

Couleur des yeux :

Bleu nuit

Cheveux :

Noirs et longs, sa chevelure descend jusque dans son dos. Elle les attache toujours, de sorte à dégager ses oreilles. Elle les tresse pour ses apparences féminines, parfois avec quelques perles ; en fait une queue pour ses rôles d’homme.

Signes distinctifs :

Des arabesques rouges ornent ses joues lorsque l'identité Harlan prend le pas sur les autres ; plusieurs cicatrices sur ses paumes de main ou ses avant-bras témoignent de l'usage de la magie du sang.

Autre (facultatif) :

Harlan opte pour une armure légère de cuir, réhaussée de tissu bleu afin de conserver sa liberté de mouvement ; parfois change-t-elle pour une tunique noire. Bryn revêt des frusques dans les tons crèmes et marrons. Quant à Isran, il porte une armure de cuir qui a vécu plusieurs affrontements.

Description psychologique

Quelques qualités :

Vigilante

◊

Tacticienne

◊

Observatrice

◊

Perspicace

◊

Prévoyante

◊

Ambitieuse

Quelques défauts :

Pragmatique

◊

Intransigeante

◊

Sans scrupules

◊

Rancunière

◊

Manipulatrice

◊

Autoritaire

Personnages de référence (facultatif) :

Harlan (PV DA)

Derrière l'écran

Pseudo :

Taranys

Comment nous avez-vous trouvé ?

That's a tough question

Un dernier mot ?

Plopouille

Voici mon histoire.

— Alors comme ça, tu veux rejoindre la Coterie ?

Je ne sais pas à quand remonte la dernière douche de cet elfe ; l’odeur empeste le cagibi. Je me retiens de plisser le nez. La Coterie sait mettre ses potentielles recrues à l’épreuve dès les premières minutes.

— Cela vous dérange ?

Il lâche un petit rire ; un sourire amusé étire ses lèvres gercées. Cet elfe dégage une aura inquiétante. Il n’est pas un petit plaisantin à prendre à la légère, mais il semble apprécier ma répartie. Tant mieux. Ma mère approuverait. Elle détesterait me voir m’écraser à la première difficulté. Il n’a jamais été dans ses habitudes de courber l’échine, devant les humains comme devant les orlésiens. Elle est une farouche Elfe de la Nuit.

— Pas le moins du monde. On a toujours besoin de jeunots à jeter en pâture à la garde.
— Qui vous dit que je ferai partie des premiers à crever ?

Cette fois-ci, il redresse la tête. Il m’observe avec ses yeux de fouine. J’ai piqué à vif son intérêt. Son sourire se mue en un rictus malsain. Ou il essaie de m’intimider, ou je ne vais pas aimer la première mission d’intégration. Ou il se moque seulement de moi.

— Parce qu’une crevette comme toi sait faire quelque chose de ses dix doigts ?
— Vous serez surpris.
— Je suis curieux de voir ça.

Il se lève, et me fait signe de le suivre. Je retiens un soupir de soulagement. J’ai passé la première étape. Maintenant, il ne me reste plus qu’à faire mes preuves.



— C’est toi la nouvelle recrue ?

Je redresse la tête. Une jeune femme me dévisage. Son armure rutilante contraste avec les protections dépenaillées du reste de la Coterie. Face à ma méfiance, elle me tend la main et se présente.

— Tyana.
— Bryn.

Je lui serre la main. Nous nous jaugeons du regard encore un instant. Les recrues de la Coterie sont toujours mal jugées, par peur d’une traîtrise soudaine. Les criminels ont certes leurs informateurs, mais la prudence est toujours la bienvenue. J’ai conscience qu’il me reste encore à faire mes preuves.

— Gallard nous envoie toutes deux en mission.

Je hoche la tête. L’elfe qui m’a interrogée le premier jour cherche à tester mes aptitudes, ou plutôt, à vérifier si j’ai ma place au sein de la Coterie. Les premières missions sont harassantes, dangereuses aussi ; il faut en baver avant d’être pleinement intégré.

— Je te suis.



— Merde, c’est quoi ça !

Tyana jure à côté de moi. Un éclair de magie heurte le mur derrière lequel nous nous abritons. Je serre les dents. La mission ne spécifiait en aucun cas que nous rencontrerions une telle résistance, encore moins un mage. J’hésite. Je n’ai encore rien dit à ce sujet. Je crains les répercussions.

J’étudie les alentours, à la recherche d’un détail utile. Comment atteindre ce foutu mage ? Si je ferme les yeux, j’entends mon père me conter les exploits héroïques du roi Marric et du tyern Loghain Mac Tir, ainsi que des Elfes de la Nuit. J’essaie de puiser l’inspiration dans ces récits. De l’autre côté, ma mère s’insurge contre ces fables, quand bien même aient-ils tous deux été des Elfes de la Nuit, cette unité spéciale lors de la rébellion féreldienne. Elle n’apprécie guère la tournure héroïque, se tourne vers des interprétations plus concrètes, plus réalistes.

Je ne sais pas ce qu’ils deviennent, mais leur souvenir suffit à me faire envisager une nouvelle possibilité. Je me tourne vers Tyana.

— Fais-moi grimper sur le toit.

Elle s’apprête à tergiverser, mais s’abstient finalement pour s’exécuter. Épée à la main, je me hisse sur le toit avec son aide. Je lui adresse un signe, et elle tente une sortie afin de détourner l’attention du mage de sang. Il ne me voit pas.

Je m’élance sur les toits, le pied agile comme si j’arpentais encore les toits de Dénérim. En quelques instants, je me faufile derrière l’apostat, et lorsque je saute à terre, j’atterris derrière lui. Le temps qu’il se retourne et qu’il comprenne, il est déjà trop tard ; mon épée lui tranche la gorge.

Tyana ne tarde pas à me rejoindre. Je lui souris.

— T’es aussi folle que Gallard.

Je prends ça pour un compliment.



— Je vois que tu as fait ton nid.

Gallard m’observe, un sourire en coin. Il chapeaute mon intégration à la Coterie depuis le premier jour. Parfois, je me demande s’il a des doutes me concernant. Je sais manquer d’honnêteté à bien des égards, mais certains secrets doivent le rester. Je le laisse poursuivre.

— La Coterie est satisfaite de ton travail.

Il me tend la main. Je n’hésite pas à la serrer.

— Bienvenue au sein de la Coterie.



— Où t’as appris ?

Je marque un temps d’arrêt, incertaine. Les galeries étroites et obscures des souterrains de Sombrerue n’incitent pas à la confession ; la crainte d’être égorgée et abandonnée là plane dans l’atmosphère. Je me tourne vers Lorcan. D’ordinaire, je travaille surtout avec Tyana. Nous formons une équipe efficace avec la guerrière.

Mais parfois, Gallard me met en mission conjointe avec Lorcan. Un apostat, spécialisé dans la magie élémentaire, qui fait tourner en bourrique les Templiers. Je suis toujours un peu mal à l’aise en sa présence. Je redoute le moment où il me percera à jour.

— Où j’ai appris quoi ? À me battre ?

Mes parents m’ont appris. Ma mère, surtout. La paranoïa la guidait ; elle croyait qu’Orlaïs ne tarderait pas à envahir à nouveau Férelden.

— Fais pas l’innocente. Les autres sont peut-être aveugles, mais je sais reconnaître une mage quand j’en vois une.

Ah. Voilà ce que je craignais. Je m’arrête, et me tourne vers lui. Je refuse d’être poignardée dans le dos.

— Donc, où t’as appris ?
— Pourquoi tu veux savoir ?
— La Coterie s’oppose pas aux apostats, tu sais.

Je sais. Au fil des mois, j’ai découvert le fonctionnement de la Coterie. L’organisation criminelle dispose de plusieurs chefs, qui chapeautent chacun une branche spécifique. Gallard s’occupe des paris et des dettes ; Tyana m’a souvent dit que j’avais dû lui taper dans l’œil pour qu’il s’occupe de mon recrutement. Le privilège d’avoir les mêmes oreilles, je suppose. Quant à Lorcan, il a suffisamment de bouteille dans la Coterie pour superviser les apostats.

Je lâche un soupir. J’espérais garder ce secret plus longtemps.

— En autodidacte, au début. Puis avec un apostat du Cercle de Starkhaven.
— Quelles écoles ?
— Entropie surtout.
— Magie du sang ?
— Oui. Mais sans l’invocation des démons, je ne suis pas assez folle pour ça.

J’utilise seulement le sang comme une nouvelle source d’énergie, rien de plus. L'apostat qui m'a enseignée la magie, et la magie du sang par extension, ne partageait pas cet avis, mais ce n'est plus de son ressort.

— Je pourrai te donner des cours supplémentaires.

La proposition me surprend. Je dévisage Lorcan, comme s’il me tendait un piège.

— Libre à toi d’informer le reste de la Coterie sur tes pouvoirs, mais je peux t’enseigner quelques techniques utiles.
— Merci.

Il me sourit.

— Mais méfie-toi de Gallard, il a ses doutes.

Je lève les yeux au ciel. Maudit Gallard.



Eddie aux Quatre-Doigts. Un adepte des pronostics en tout genre, et surtout une sale petite fouine. Sa tête ne me revient pas, et j’attends le moment où il dévoilera tous ses vices. Mais tant que ce jour n’advient pas, je suis obligée de supporter sa présence. Je préfère encore être à nouveau coincée dans un cagibi avec Gallard.

Toutefois, c’est réciproque. Eddie ne m’aime pas. Il n’aime pas les mages, et dévisage avec dédain les elfes. Il supporte Gallard parce que c’est son supérieur, rien de plus – et qu’emmerder Gallard n’est pas conseillé.

Et comme si cela ne suffisait pas, Eddie n’aime pas ma progression dans la hiérarchie de la Coterie. J’accomplis mes missions avec brio, je prends du galon. Après quelques temps, j’ai suivi les conseils de Lorcan et ai dévoilé ma magie. On ne va pas se mentir, je ne regrette en aucun cas cette décision. Ma maîtrise de l’entropie aide la Coterie à bien des égards – ce qui a le don d’enrager Eddie.

— Bryn ?
— Pardon, tu disais ?
— Lusine approuve ta proposition.

Je souris. Au fil des années, Lorcan est devenu un véritable ami, une personne sur qui je peux compter en toutes circonstances. Il m’épaule ; je crois même qu’il me soutient dans mes ambitions. Ce plan l’atteste. Le bordel de Kirkwall cherche repreneur ; une affaire en or que je n’ai pas pu laisser filer.

— Allons donc racheter la Rose en Fleur avec Dame Lusine.

Pour la première fois depuis longtemps, la Coterie aura une présence légale dans la Hauteville, et ce en dépit des efforts d’Eddie aux Quatre-Doigts pour saborder mes projets. Ce crétin a failli tout faire capoter, en plus de dévoiler à la garde civile nos intentions.



— Je propose un toast à Bryn !

Gallard grimpe sur la table, une chope à la main. Il est déjà ivre, mais plein d’entrain pour ma dernière promotion en date. Lorcan et Tyana m’entourent, mes deux plus proches amis. On profite de la fête ensemble.

J’étouffe un rire lorsque Gallard me tend la main. Je la saisis, et monte à ses côtés. Je lève ma choppe.

— A la Coterie !

Voilà dix ans que j’ai rejoint la Coterie, et cette soirée célèbre ma promotion pour chapeauter ma propre branche. Me voilà officiellement l’égale de Gallard et de Lorcan, ainsi que d’autres que je fréquente moins.

Je suis désormais en charge des interrogatoires ; ma magie d’entropie est parfaite pour ce genre de situations. Mes efforts ont su payer leurs fruits, et je ne compte pas m’arrêter de sitôt.



— Comment se présentent les affaires ?

Ma question s’adresse à Gallard et à Lorcan. Je n’ai pas convié les autres. Je ne leur fais pas confiance. Avec un Enclin à nos portes, et une masse grouillante de réfugiés féreldiens affluant, j’ai resserré mon cercle de confiance. Eddie répète à qui veut l’entendre que je vire paranoïaque, mais j’appelle ça de la prudence. Les arrivistes ne tarderont pas à faire surface, et je tiens à conserver ma place, même dans le sang.

— Bien et mal à la fois.

Un petit rire ponctue la prise de parole de Gallard. L’elfe triture son oreille ; un combat dans Sombrerue quelques années plus tôt lui a laissé une cicatrice et ce toc. Il est nerveux. Il poursuit.

— D’un côté, tous ces réfugiées fructifient nos affaires. Mais d’un autre côté, on a une prolifération des gangs de rue qui tentent de faire leur loi.
— Lorcan ?
— Les mages tentent d’échapper à la Potence, les Templiers s’excitent dans leur coin. Rien de très engageant.

Meredith s’arroge petit à petit une part grandissante du pouvoir de la ville. Le Vicomte tient toujours les rênes, mais jusqu’à quand ? Cette incertitude nous menace tous, et des décisions délicates nous incombent si la Coterie souhaite survivre.

— Et les Tethras, qu’est-ce qu’ils mijotent ?

Gallard est le premier à me répondre. Rien d’étonnant, vu le temps qu’il passe à l’Auberge du Pendu.

— Une expédition dans les Tréfonds. Varric persiste à s’engager là-dedans, même si Eddie Quatre-Doigts table sur une chance contre quinze.
— Laissons-les faire. On a d’autres problèmes à régler en premier lieu.



— Sacré coup, Bryn.

Je me contente d’un sourire et d’une choppe tendue. Les compliments sont rares dans la bouche de Gallard, mais ils ne manquent jamais de sincérité. Il ne me pensait pas capable d’accomplir un tel exploit : prendre l’ascendant sur tous les chefs de la Coterie pour diriger l’ensemble.

— Je te le fais pas dire.

On trinque ensemble, on rit aussi. Presque quinze ans qu’on se connait tous les deux.

— Eddie va être obligé de fermer sa gueule à présent.
— C’était l’un des objectifs.

Gallard glousse. Eddie a toujours été une épine dans le pied, mais il effectue un travail impeccable sur la contrebande des docks. Je ne peux pas le virer comme ça, d’autant plus qu’il n’y a personne pour le remplacer à ce poste pour l’instant.

— Au fait, Bryn. Tu devrais changer de nom.
— Quoi ?
— Tu sais ce que je veux dire. Bryn, Murmure… pourquoi tu ne prendrais pas un autre nom pour le chef de la Coterie ?

Je prends un instant pour réfléchir. L’idée est loin d’être idiote. Ma position est sans précédent dans l’histoire de la Coterie, alors autant la préserver. Je hoche la tête.

— Harlan. L’homme de l’ombre qui dirige la Coterie.

Gallard sourit un instant, puis me tend la main.

— Enchanté, Harlan.



— Les Mille Voix ont disparu.

Je lâche un juron face à la nouvelle portée par Tyana. La guerrière fait partie des rares qui possèdent ma confiance, en dehors de Lorcan et Gallard. Elle jouait les intermédiaires avec les Mille Voix, cette as de l’évasion que la Coterie a recruté quelques années plus tôt. Un investissement des plus rentables, une aubaine pour la Coterie, mais qui s’est conclu dans le sang lors de l’assaut des Qunari.

— Tu sais pourquoi ?
— Tipsy a prévenu les Mille Voix qu’on comptait la tuer, comme elle était devenue inutile avec sa blessure.

J’abandonne le livre de comptes que j’étudiais pour dévisager Tyana. Même blessée, les Mille Voix sont précieuses, un atout indéniable dont je ne comptais pas me débarrasser. L’argent ne manque pas à la Coterie, j’aurais financé ses soins afin de la remettre sur pied.

— Où Tipsy a entendu ça ?

Tipsy n’est pas un mauvais bougre. Il travaille vite et bien.

— Il le tient d’Eddie Quatre-Doigts.
— Il commence à me sortir par les yeux, celui-là.



— Les rumeurs vont bon train. La garde civile devient folle.
— Oh ?

Lorcan ménage son suspens. Je souris. Je ne le presse pas. Je sirote plutôt ma bière naine.

— Mais qui est donc Harlan ?

Je glousse. Lorcan est naturellement dans la confidence. Je l’intime à poursuivre.

— Est-ce un apostat particulièrement dangereux ? Une abomination ? Un démon de la colère qui a pris la forme d’un homme ? Toutes ces rumeurs inquiètent la garde civile.

J’échange un sourire mutin avec Lorcan. Je n’ai guère lésiné sur l’image que j’ai attaché au nom d’Harlan. Un mage dangereux, qui n’hésite pas à faire couler le sang. Je lui ai attribué de nombreux meurtres, comme s’il avait toujours existé au sein de la Coterie.

— Ou pire, est-ce un nom que les membres de la Coterie se transmettent pour désigner la personne à leur tête ?
— Que de mystères pour la garde civile !


— Bordel, qui l’aurait cru ? On est encore en vie.
— Ouais. On tient encore debout.

Ça tient du miracle. Je ne compte plus les pertes subies par la Coterie avec toute cette histoire. Entre la Chantrie qui explose, Meredith qui invoque le Droit d’Oblitération, le Champion qui rallie les mages avant d’être trahi par Orsino, il y a de quoi devenir fou. Parfois, lorsque je contemple la ville dévastée, je me demande comment la Coterie a survécu.

Et pourtant, nous sommes là. Nous avons survécu au chaos qui a dévasté Kirkwall. Nous tenons encore debout, prêts à rafler une nouvelle part conséquente de la ville. La garde civile n’a jamais déniché la vérité derrière l’identité d’Harlan, une aubaine pour nous.

Kirkwall ne se débarrassera pas aussi facilement de la Coterie.



— Selon Paxley, il y a toujours des apostats et des mages rebelles cachés dans les Terres Brisées.
— Et c’est pour ça qu’ils amènent des nouvelles recrues pour ensuite repartir ?

Rien de tout ceci n’a de sens. Paxley a toujours été une source de renseignements fiable – un Templier dont la Coterie a graissé la patte avec un peu de lyrium. Je n’ai pas de raison de douter de son rapport, encore moins lorsque d’autres sources le corroborent. Gallard me le confirme d’ailleurs.

— Les filles de Lusine rapportent la même chose.

Je hoche la tête. Quelque chose de louche se trame, quelque chose sur lequel la Coterie n’a aucune emprise.

— Que la Coterie se tienne prête lorsque ça éclatera. Qu’on se tienne à l’écart des Templiers, et qu’on vérifie la loyauté des apostats dans nos rangs.
— Je demanderai à Tyana et Lorcan de s’en charger.



— Harlan, c’est l’heure.

Je lève les yeux. Lorcan m’attend, le visage fermé. Il se prépare mentalement à cette mission. Il oublie les siens, l’espace de quelques heures, afin de se focaliser sur la tâche qui exige toute notre attention. Il n’aime pas laisser la place au doute alors que la moindre erreur risque de nous être fatale.

Je lâche un bref soupir. Eddie aux Quatre-Doigts est allé trop loin cette fois. Il a tué Harlan. En d’autres termes, il a essayé de me tuer. Il croit d’ailleurs avoir réussi – dommage qu’il ait oublié mon talent pour les illusions.

Je rejoins Lorcan, et nous quittons notre repère. Tyana nous retrouve sans peine. Gallard espionne Eddie en nous attendant. Du ménage au sein de la Coterie s’impose.