9:42, 24 Gardien | Le jeu de l'amour (ft : Cullen Rutherford)

Ft. Cullen Rutherford

Le jeu de l’amour
9:42, 24 Gardien

Ah, qu’il était doux et réconfortant de se retrouver dans les bras de celui qu’elle aimait. Dans son étreinte, elle avait l’impression que rien ne pouvait lui arriver. Rien d’autre ne comptait que cette profonde affection qui l’enveloppait dans ce petit cocon d’amour, et cette certitude de compter aux yeux de Cullen.

Mais ce qui la fit fondre davantage, ce ne fut rien d’autre que les délicates caresses qu’elle ressentit au niveau de sa tête. La sensation la surprit d’abord, mais elle s’y abandonna bien vite. On ne lui avait jamais fait quelque chose de pareil – qui aurait pu, de toute façon ? – , et elle réalisa bien vite qu’elle adorait cela. Les mots de son bien-aimé marquèrent ce tendre moment, lui rappelant une chose essentielle : il était inutile de s’angoisser sur le futur, alors que le moment présent était si délicieux. Elle comptait bien profiter de tous les instants où elle se trouverait en sa compagnie, et cela commencerait maintenant. Qu’importait les futurs combats à venir et les caprices du destin, ils ne sauraient l’écarter de l’essentiel.

Naturellement guidée par le recul de Cullen, elle quitta son refuge pour plonger son regard dans le sien. Il lui sourit alors, d’un beau sourire qui ne lui était pas familier mais qui lui allait pourtant si bien.
Elle espéra du fond du cœur que ce ne serait pas son dernier, et jura de tout faire pour le ramener autant de fois que possible.

«  Arrête, tu vas me faire rougir. » protesta t’elle en un rire, aussi amusée que troublée par ses mots sincères.

Et inévitablement, elle sentit ses joues s’échauffer de plus belle. Bien qu’elle savait se maîtriser sur beaucoup d’autres aspects, il était dur d’aller à contresens d’émotions aussi fortes. Pour chasser son embarras, elle enchaîna :

« En tous cas, ne t’inquiète pas. Tant que tu seras là, tu seras certain de les revoir. »

La marchéenne lui offrit un joli sourire familier, empreint d’affection et de chaleur. Sa main droite revint caresser la joue du blond du revers des doigts avant de la capturer dans sa paume une fois de plus. Elle appréciait bien plus qu’elle ne souhaitait admettre ce nouveau pouvoir qui n’avait rien de magique – être enfin capable de le chérir par des actions et non pas que par des mots.

« En fait, tu ne risques pas d’arrêter de me voir. Comme … comme avant, en fait. Mais en pire ? » poursuivait elle, interrogatrice, retenant son rire avant de le laisser retentir doucement. « Je ne sais pas comment je vais pouvoir rester professionnelle des journées entières maintenant, c’est malin ! »

Ft. Lynne Lenhardt – Ma belle

Le jeu de l'amour

Voir Lynne rougir était un délice fortement contagieux, car malgré le froid Cullen ressentit la chaleur lui monter aux joues. Voir que son sourire pouvait lui faire autant d’effet était maladif, et ne faisait que l’encourager à sourire plus encore. Sa récompense fut de l’entendre rire, et d’être témoin d’un sourire dont elle seule avait le secret.

Elle caressa son visage encore une fois, et se plains qu’elle ne pouvait rester professionnelle en sa présence.

« Oh, mais ne t’inquiète pas. Je te promet de ne pas te faire d’avance pendant que nous serons au travail, et-»

Il ne pouvait plus se retenir. Il coupa sa phrase lui-même, et surpris Lynne par un tendre baiser sur les lèvres. Il se voulait plus restreint que leur premier baiser, mais l’intention était là.

Se retirant après quelques secondes, et satisfait de l’effet qu’il avait voulu faire, Cullen lui sourit à nouveau.

« J’ai menti. »

Il posa une main sur son épaule.

« Je compte bien ne pas arrêter de te voir ! Tu m’as terriblement manqué, tu sais. »

Une lueur triste passa dans son regard.

« Mais Lynne… Malgré mon euphorie, je ne peux m’empêcher de te demander. Je t’ai dis quand je me suis rendu compte que j’étais tombé amoureux de toi, mais j’aimerai te retourner la question sous un autre angle : Comment ? Comment peux-tu m’aimer malgré le passé que nous partageons ? »

Ft. Cullen Rutherford

Le jeu de l’amour
9:42, 24 Gardien

C’était une belle surprise – mais quelle surprise, et fort bienvenue à bien des égards. Les lèvres du commandant vinrent soudainement à la rencontre des siennes, ce qui la prit au dépourvu mais non sans plaisir. Elle sourit dans leur baiser, entourant brièvement son cou de son bras libre, avant de le relâcher lorsqu’il s’écarta.

Il déclarait avoir menti, ce qui la fit ricaner de plus belle.

« Je ne m’en plains pas. » riposta t’elle, enjouée.

Le voir si enclin à la plaisanterie lui apportait beaucoup de joie, d’une part parce que l’amour impliquait de telles choses mais aussi parce qu’elle avait le sentiment qu’il n’avait pas toujours été très heureux. Peut-être projetait-elle son propre vécu en lui, mais ils avaient après tout partagé la même tour. D’ailleurs, puisqu’il était fereldien, elle doutait qu’on l’eut envoyé si loin de chez lui sans raisons.

Comme s’il lisait ses pensées, il invoqua à son tour le passé. Elle vit passer quelque chose dans ses yeux marrons qui lui donnait un air triste, mais l’idée qu’il amenait était suffisamment évocatrice pour qu’elle devine le doute en lui. Pourquoi était-elle tombée amoureuse de lui malgré leurs différences, et malgré ce qui s’était passé à Kirkwall ?

« Parce que tu es toi. » lui répondit-elle sans hésitations.

Elle encadra le visage du blond de ses deux mains, à la fois pour lui apporter un peu d’affection et tourner son regard vers elle.

« Oui, Kirkwall n’a pas été une partie de plaisir. Mais tu faisais ton travail, et si je sais bien une chose c’est que les actions d’un tel ont toujours une raison d’être. Le monde n’est pas noir ou blanc. »

Elle le considéra, très sérieuse malgré ses joues roses et ses cheveux légèrement emmêlés à force d’étreintes et de caresses.

« Cullen, ça fait des mois qu’on se fréquente, et ça m’a suffit pour voir qui tu étais vraiment en dehors de cette saleté de tour. Tu es quelqu’un de gentil, d'adorable, et qui se soucie clairement des autres. Tu me fais penser aux chevaliers des contes que je lisais quand j’étais petite, mais en infiniment plus humain. En sommes, j’aime la personne que tu es, avec tes qualités et tes défauts. Et personne ne pourra me faire changer d’avis. »

Elle posa ses mains sur ses épaules, l’embrassant brièvement mais gentiment sur la lèvre dans une tentative de lui apporter un peu de réconfort. Puis, elle poursuivit avec une ultime interrogation :

« Au fait … je pourrai te retourner la question. Pourquoi moi, alors que je suis une mage ? »

Ft. Lynne Lenhardt – Ma belle

Le jeu de l'amour

Cullen regretta presque lui avoir posé cette question. Dans un élan de détermination qu’il n’avait vu que chez Lynne, la mage lui enserra le visage de ses deux mains, le forçant à la regarder dans les yeux. Cela donnait à ce qu’elle disait une intensité que Cullen n’était pas vraiment prêt à affronter.

Il avait tué des abominations sans cœur, il s’était fait torturer des jours durant par des mages de sang au cercle de Férelden et avait servi sous la tutelle de Mérédith, et grâce à ses expériences il pensait s’être endurci au-delà de telles trivialités. Mais il se rappelait le regard de Lynne lorsqu’il l’avait rerencontré pour la première fois, un regard si dur et si intimidant qu’il ne pensait qu’à s’excuser de son temps à Kirkwall.

Il venait de lui reparler de ce passé. Sûrement, cette lueur prédatrice était de retour… ? Mais les yeux sombres de la femme qu’il aimait s’était métamorphosé. La détermination brûlait toujours derrière ses prunelles, mais n’était pas teinté de froid. Non, plutôt… Elles étaient pleine d’amour. Un amour pour lui. Un amour pour ce qu’il était.

Et là, tous les artéfacts de peur de Cullen s’évaporèrent. Et il buva les paroles de Lynne. Malgré ses compliments, il n’eut pas le réflexe de se réfugier dans l’embarrassement. Il accepta ce qu’elle dit comme des faits de la nature. Elle l’embrassa à nouveau, scellant son jugement.

Eh... Il s’en était plutôt pas mal sorti, non ?

Lynne choisit de lui rétorquer la question.

Ce genre de réponse méritait d’être dument réfléchie, mais Cullen se rendit compte qu’au fond de lui, il connaissait déjà la réponse.

« Ta gentillesse. Ta beauté tranquille. Ta détermination. Je t’envie ta force, Lynne. Dans ma jeunesse, au milieu de torture et de massacres, j’ai prié le Créateur pour avoir cette force, pour que les cruautés du monde ne m’affectent plus.

Mais je ne l’ai jamais eu. Kirkwall en est une preuve. Alors, quand je t’ai vu dans les Marches Solitaires, si tranquille au milieu d’un champ de bataille… C’était comme un coup de foudre. Le plus puissant que j’ai ressenti de ma vie. »

Il quitta son air sérieux, et lui sourit :

« Le fait que tu sois belle comme un mabari a bien aidé aussi, je dois te l’avouer. »

Quand ces mots sortirent de sa bouche, il se rendis compte que ce n’était peut-être pas la chose à dire.

« Et si je dois t’avouer autre chose, c’est que cela sonnait plus romantique dans ma tête… »

Ft. Lynne Lenhardt – Ma belle

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Fort, hein ? Tout était relatif, après tout. La sœur de Cullen ne cessait de lui répéter qu’il était son plus grand ennemi, surtout après ce qu’il s’est passé à Kinloch.

Il n’aurait pas dû laisser une fenêtre d’opportunité à Lynne. Le commandant n’aimait pas raconter sa vie, et certainement pas cet épisode-là. Surtout à elle. Il ne voulait pas qu’elle le déteste pour ce qu’il avait fait.

Enfin. Elle méritait peut-être de savoir. Disons que briser l’ambiance romantique était sa punition de ne lui en avoir jamais parlé.

« Avant Kirkwall, hein… »

Cullen débloqua son regard, honteux de son passé, puis soupira.

« Tu le sais, je suis Féreldien de naissance. Il n’y avait pas de raison que je sois un Templier dans les Marches Libres. Avant, j’étais au cercle au centre du lac Calenhad, qui s’appelait la Tour de Kinloch. »

Il se gratta l’arrière de la tête, cherchant comment mieux communiquer son histoire

« L’année où l’enclin a fait rage, j’étais en station là-bas. J’avais à peine 20 ans, et je n’avais rien vu du monde. Les détails me sont… Flous. Même après toutes ces années, je ne saurais te dire pourquoi nous avons essuyé un tel désastre.

Un mage de sang a réussi à passer à travers notre vigilance. Tu as vécu Kirkwall, je pense que tu peux deviner la suite. »

Son regard devint… terne. Perdu dans ses souvenirs, il s’éloigna inconsciemment de Lynne pour continuer son récit.

« Du sang coulait dans les escaliers de la grande salle, nourri par les rituels monstrueux des abominations qui venait détruire notre monde. Enfants, femme, innocents furent sacrifiés ou possédés, la chair de leur corps écorchée pour redécorer les murs. Mes camarades Templiers, qui se pensaient tous Incorruptible, furent balayé et leur corps animé par un démon vengeur. »

Ses mains semblèrent se… serrer autour de quelque chose. Comme s’il étranglait quelqu’un. A mesure qu’il parlait, il serra, et serra, semblant rencontrer une résistance comme s’il y avait une véritable nuque entre ses paumes.
Puis soudainement, la lueur revint dans son esprit. Il secoua la tête, et décrispa ses mains. Le corps du Commandant était aussi tendu qu’une corde d’arc, mais il ne pouvait terminer son discours maintenant.

« En attendant que les secours arrivent, j’ai été capturé par des mages de sang. Ils m’ont torturé, pour combien de temps je ne pourrais pas te le dire. Et-»

Il serra le poing. Il arrivait à la partie du récit qu’il n’aimait pas dire.

« Je n’avais qu’une pensée pendant ces heures, ces jours de souffrance. Que j’allais les tuer. Que j’allais détacher leurs membres un à un, leur faire ce qu’ils avaient infligés à des centaines de personne. Je savais que Greagoir, mon capitaine, allait déclarer le rite de l’annihilation, et chaque instant je me délectais de penser que leur sang allait laver toute injure qu’ils avaient fait au monde. »

Un mal de crâne lui arriva soudain, comme souvent lorsqu’il repensait à ces évènements. Un artéfact de la souffrance qu’il n’oublierait jamais vraiment.

« Tu en a peut être entendu parler. C’est le Héros qui est venu nettoyer le Cercle, et qui a sauvé le reste des mages survivant. Elle a tué mes geôliers, et m’a laissé pour mort sans même m’offrir un regard alors qu’elle grimpait pour tuer le responsable de cette tuerie. Je n’étais plus moi-même, Lynne. Je crois que je ne l’ai jamais vraiment été avant de te rencontrer. »

Cullen porta une main à ses tempes, souffrant de cette migraine impromptue.

« Je ne voulais que vengeance et massacre envers les mages, n’importe lesquels. Alors, pour m’éloigner de mon trauma, je me suis retrouvé à Kirkwall. Ironiquement, je n’étais pas le plus extrémiste de cet endroit maudit. Mais je n’ai fait qu’échanger un désastre pour un autre. »

Il n’avait pas regardé la mage une seule fois pendant son récit.

« Je comprendrais que tu ais tes réserves envers moi, à présent. J’ai toujours eu peur de te raconter ce pan-là de ma vie, mais si tu dis m’aimer… Tu mérites de savoir. »

Ft. Cullen Rutherford

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La question qu’elle avait proféré avait toute l’innocence de la curiosité. Il n’y avait rien de mal à vouloir s’enquérir d’un passé dont elle ignorait tout. Et pourtant, l’atmosphère changea en un battement de cœur. L’espièglerie laissa place à la honte, et si l’amour demeurait, ce dernier était transfiguré par la douleur de souvenirs enfouis.
L’expression de Cullen avait mué. Son regard esquiva les prunelles noisettes. La brune regrettait à présent sa question en voyait l’effet que cette dernière avait produit. Mais il était trop tard, et la langue du commandant ce déliait pour la première fois depuis bien longtemps.

Elle le laissa se décharger de ces souvenirs imprégnés d’horreurs et de douleurs en faisant fi de ses propres émotions. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras, le serrer fort contre elle et lui assurer que tout cela n’avait plus d’importance, qu’elle serait là pour le défendre face à ces démons à présent. Mais cela ne l’aiderait pas. Ni lui, ni elle.
Alors, Lynne l’écouta sans l’interrompre une seule fois. Le désespoir né du sort de ses camarades, sa haine des mages de sang, sa propre douleur, ses désirs de vengeance. La mage ne perdit rien du terrible vécu de l’homme qu’elle aimait, s’imprégnant de ses expériences comme d’une éponge. Aucun de ses gestes n’échappa à son attention, lourds des émotions chargées de l’ex templier.

Cullen ne se tourna pas une seule fois vers elle, et peut-être était-ce pour le mieux. Immobile, la mage était en peine. Elle aurait souhaité que le passé fut différent et qu’il n’eut jamais à souffrir de la sorte. Que jamais de telles pensées ne traversent son esprit à présent marqué de ces horreurs indélébiles.

« Des réserves ? Non, Cullen … comme je te l’ai dis, je t’aime pour qui tu es, et ça n’a pas changé. » lui rappela t’elle doucement. « Je suis surtout désolée que tout ceci te soit arrivé. Personne ne mérite ça. »

Elle aurait souhaité se rapprocher de lui pour poser sa main sur son dos, mais elle n’en fit rien. Une terrible réalisation lui nouait l’estomac douloureusement, tel un fil barbelé. Si cette histoire lui avait rappelé quelque chose, c’est que Cullen ignorait tout de sa ressemblance avec ces mages.

Et cela faisait d’elle une fraude.

« Si quelqu’un devrait être remis en question, ce serait plutôt moi. » lâcha t’elle finalement, non sans difficulté.

Ses lèvres restèrent scellées alors qu’elle prenait une profonde inspiration. Tout comme il s’était livré à elle auparavant, elle devait être capable de lui dire la vérité. Mais dans ses pensées embrumées par la culpabilité, là où elle voyait Cullen en tant que victime, elle se considérait comme criminelle.

« Je ne sais pas si je vaux mieux que les mages de ta tour. » tenta t’elle finalement. « Quand j’étais petite, quand j’ai découvert mes pouvoirs, je … j’ai ... »

L’émotion la fit trébucher sur ses mots, mais elle se rattrapa bien vite par ses propres moyens.

« J’ai fais énormément souffrir ma famille. Ma mère … elle … a cause de moi, elle n’est plus de ce monde. »

Lynne ne regardait plus Cullen. Elle n’osait plus affronter son regard. Son expression grave était emprunt d’une tristesse qui se voulait la plus digne possible, comme un soldat qui devait faire face à l’inévitable.

« Ce que je veux dire, c’est que … je suis loin d’être parfaite. Et je crains que je ne ressemble trop à ceux qui t’ont fait souffrir. Tu as été honnête envers moi … il est normal que je le sois envers toi.  »

Ft. Lynne Lenhardt – Ma belle

Le jeu de l'amour

Lynne l’avait écouté sans interrompre, mais Cullen ne l’avait remboursé que par de l’ignorance. Il ne l’avait pas regardé tout le long de sa tirade, craignant sa réplique. Mais comme il l’avais dit, elle méritait de savoir.

Il aimait cette femme. Jamais il n’avait autant été sûr d’une chose. Qu’elle quitte sa vie le briserait suffisamment pour qu’il en meurt, mais il refusait de vivre une vie où il lui avait caché ça. Mais là où il craignait le rejet, il fut accueilli avec de la compréhension. Plus étrange encore, elle s’ouvrit à lui de la même manière.

Elle lui raconta une histoire aussi vieille que le monde. Une enfant, apeurée et découvrant ses dons, qui commettait une erreur tragique. Bon nombre des mages qu’il avait connu était passé par ce genre d’épreuve.

Comment Cullen pourrait-il blâmer les actes d’une enfant, alors que lui n’avais même pas pu contrôler sa propre rage ? Lui, l’Inquisitrice, la femme qu’il aimait… Ils étaient tous sur le chemin de la rédemption. Et dans cette familiarité, il se rendis compte qu’il l’aimait plus encore.

Agissant rapidement, il avala la distance qui s’étaient creusé entre eux et la serra dans ses bras. Ce n’était plus un câlin cupide, quémandant sa chaleur et son attention. Mais plutôt comme un rituel protecteur, la réunion de deux âmes brisées qui se réparaient mutuellement.

« N’en dis pas plus, ma belle Lynne. Tel Andrasté, nous avons traversé les feux de la vie pour en ressortir grandi. Malgré tous les torts de ce monde, réjouissons-nous du fait que nous nous sommes trouvés, et que rien ne nous séparera. »

Concluant ses paroles en posant un baiser dans son cou de nacre, il continua de l’enlacer.

Ft. Cullen Rutherford

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Les personnes qui avaient connaissance de sa responsabilité dans le sort de sa mère se comptaient sur le doigts de la main. Il y avait son père et son frère d’abord, puisqu’ils avaient été des témoins directs de la scène. Puis il y avait Edwin, l’une des seules personnes dont elle avait été proche au Cercle.
Et maintenant, c’était au tour de Cullen de connaître son secret. Il s’agissait après tout de son droit le plus légitime, car l’amour impliquait ce genre de choses. Elle désirait être honnête avec lui, qu’il la voit dans tous ses angles bons comme mauvais, et soit certain que son véritable reflet était digne de sentiments aussi forts. Après ses propres révélations, c’était encore davantage le cas.

Telle était la pensée logique de Lynne. Pourtant, cela ne l’empêchait pas d’avoir peur. Elle ne s’était jamais sentie aussi proche de lui, et la passion qu’il lui vouait pouvait à tout moment se faire souffler comme la flamme d’une bougie. Le perdre lui serait d’une grande douleur, mais elle préférait lui faire voir la vérité plutôt que de le tromper sur un aspect qui lui semblait essentiel.

Lynne attendit sa réaction en silence, évitant son regard en observant la vue qui s’étendait à leurs pieds. Quand elle eut finalement la force de tourner ses prunelles vers lui, elle sentit ses bras l’emprisonner toute entière. Passé la surprise, elle se détendit instantanément et l’enlaça à son tour pour se réfugier dans l’étreinte consolatrice. Les mots de Cullen, tous comme ses gestes, la touchèrent en plein cœur. Ravalant les larmes qui lui montaient aux yeux, elle sourit doucement, caressant ses cheveux alors qu’il lui collait un baiser dans le cou. Elle ferma ses paupières, se laissant porter par le moment empreint d’amour mais également d’espoir. Ses lèvres se mouvèrent pour former deux simples mots qui lui étaient pourtant important de dire.

« Merci Cullen. »

Il se passa un moment où ils restèrent dans les bras l’un de l’autre, sans rien dire. Quand Lynne rouvrit ses yeux, elle se rendit compte que le soleil avait passé l’ultime frontière qui le séparait de la nuit. Les tons orangés du ciel devenaient maintenant plus sombres, fondant paisiblement en un bleu profond. La nuit tombait.

« Je n’ai pas envie de rentrer au camp. » soupira t’elle en songeant aux implications de cette perspective. « Qui sait quand nous aurons du temps pour nous deux ... »

Ft. Lynne Lenhardt – Ma belle

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Si les secondes étaient des heures, Cullen aurait été amoureux de Lynne pour une éternité. Leur dernière embrassade durait longtemps, consolant mémoires et souvenirs. Le temps est encore et toujours la problématique. Si il avait permis à leur propre blessures de se soigner, pour qu’ils se rencontrent et tombe amoureux l’un de l’autre, c’était lui qui allait inéluctablement les séparer.

Comme il essayait de le faire dès maintenant. Ô combien Cullen voulait que le temps s’arrête, que les flocons s’arrêtent de tomber dans leur petite bulle de paix fragile. La nuit tombait. Et malgré les bonheurs de la journée, la fatigue commençait à taxer le mental du Commandant.

« Lynne. Je suis le Commandant de l’organisation qui restaurera le monde. Si je désire passer du temps avec un être aimé, je le trouverai. »

Une pensée traversa son esprit. Ses joues rosirent, car même si il n’avait aucune pensée derrière sa prochaine proposition ce n’était pas quelque chose qu’il proposerait à n’importe qui.

« Hum. Si tu veux, tu peux venir boire une tisane dans ma tente, ce soir. Je suis sûr qu’on a beaucoup de choses à se raconter. Allez, viens. Rentrons. Car après tout… »

Oh il allait le dire. Il allait… la courtiser.

« Même ton radieux sourire ne peux illuminer la nuit noire de l’Emprise du Lion. »

Ponctuant sa phrase d’un grattement de tête couplé d’un sourire, il lui pris la main et prit le chemin du retour.