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Ven 18 Mai 2018 - 11:20

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Une invitation de première-main à Fort-Céleste était du pain béni pour le jeune Baron de Vertbois, qui ne tarda pas, quelques jours seulement après la réception de la missive de l'Ambassadrice, à s'atteler aux préparatifs. Son domaine était à une bonne semaine de route des Dorsales de Givre, surtout par ces temps troublés, et cela demandait un petit peu d'organisation. Octave, comme toujours, ne voulait rien négliger. Il confia la gestion du domaine à un homme de confiance, Hulbert, un des plus anciens conseillers de sa famille. Il opta pour une voiture à la dernière mode, richement décorée de dorures et de sculptures, et choisit quatre hommes loyaux à sa cause pour l'escorter à cheval, ainsi qu'une poignée de serviteurs pour sa toilette et les apparences. Ceci fait, il ne restait plus qu'à choisir ses tenues et annoncer sa venues à divers amis et conquêtes qui pouvaient l'accueillir sur la route. Son épopée pouvait commencer.
La route jusqu'à Halamshiral se fit sans encombre. Les journées étaient un peu lassantes, mais la voiture était confortable et ces périodes hors du temps lui donnaient la possibilité de se préparer mentalement à l'opération à venir. Il avait plusieurs buts à sa visite, et il comptait bien tous les mettre à profil. Les soirées étaient douces, ainsi entouré de la noblesse qu'il connaissait bien, et ses conquêtes ravies qu'il daigne les rejoindre nonchalamment dans leur lit. Le plus compliqué était à venir, car les Dorsales de Givre étaient un terrain ardu, et salissant. De plus, il mettait un point d'honneur à soigner son arrivée. Deux jours plus tard, à la fin de journée, ses hommes lui signalèrent la présence des gigantesques murs de la forteresse au loin. Ils n'étaient qu'à une heure de route, mais le Baron préféra ordonner un nouveau campement, au grand dépit de ses hommes. Il était hors de question qu'il arrive à la nuit tombée, non.
A l'aube, las d'une nouvelle nuit glacée dans un campement ô combien inconfortable, Octave se vêtit d'une tunique de soie verte, qui s'accordait parfaitement avec les tons ambres de son pantalon. Un long manteau de fourrure vint surmonter le tout. Il mit son masque – un geste devenu une seconde nature – et un chapeau noir, et se décida à monter son étalon d'un gris très pur plutôt que de rester dans sa voiture. Cette dernière arriverait dans la cour après lui, ce n'était pas très fâcheux. Le jeune noble se lança donc au trot, une allure raisonnable et pas trop salissante, menant fièrement le bal, suivit de ses quatre hommes montés, vêtus des couleurs de sa Maison, et de la voiture où attendaient les quelques serviteurs (qui devraient être les plus discrets possible, par ailleurs).

Il s'annonça aux gardes qui veillaient à l'entrée du fort. Ces derniers semblaient avoir été prévenus de son arrivée possible, et il était probable que les agents de la Maître-Espionne ne l'aient mise au courant des heures plus tôt ; ils le laissèrent donc arriver dans la cour sans encombre. Le jour se levait et il était encore très tôt : le moment n'était pas choisi au hasard, car Octave se doutait que Josephine commençait sa journée au lever du jour. Il faisait beau ce matin là, et elle adorait la nature : il était donc fort probable qu'elle soit là pour le voir tenir sa parole, et se présenter à elle sur son destrier d'argent. Probable mais pas certain, car ce matin là justement, la fine silhouette de la gracieuse antivane ne dominait pas les marches de grès. En réalité, il n'y avait même personne dans la cour, en dehors d'une poignée de gardes. Octave sentit l'agacement et la colère bouillir en lui. Rater une entrée de la sorte, c'était vraiment déshonorant. Il n'y avait plus à espérer que l'on ne raconte pas à la cour, la semaine suivante, l'arrivée triomphante du chevalier blanc dans une cour déserte, glacée et boueuse. Qu'il était bon d'avoir un masque dans de telles circonstances...
Octave mit pied à terre d'un mouvement élégant, et grimaça quand la neige brunâtre se posa sur ses bottes toutes neuves. Il fit un geste à ses hommes pour leur signifier qu'ils pouvaient rester là et veiller à remplir leur mission, et commença à monter les marches rugueuses qui menaient au hall de l'Inquisition. La pièce était chauffée par de grandes cheminées, où crépitaient doucement quelques bûches de bois. Il faisait meilleur ici, c'était une bonne chose. De là à dire que la pièce était accueillante ou confortable... C'était spartiate, agencé sobrement pour maximiser l'utile, et l'organisation. Bien loin des palais orlésiens dont il avait l'habitude. Une poignée de personnes s'affairaient en silence dans des coins, et les premiers regards se posèrent sur lui. Il resta bien droit et se dirigea vers ce qui semblait être le bureau de l'Ambassadrice, sans un mot.
La porte coulissa dans un grincement feutré, et Octave s'engouffra dans la pièce. Josephine était là, assise avec élégance à son bureau, visiblement absorbée par un travail minutieux. Il s'éclaircit la gorge et sourit largement, d'un de ses rares sourires francs qui illuminaient parfois son visage juvénile. « Quel plaisir de vous voir ici, ô ma Dame, Muse à mon cœur ! » Il s'empressa de s'approcher du bureau – à une allure bienséante, bien entendu – et s'inclina avec élégance comme il était d'usage dans les hautes-sphères orlésiennes. Sa main gantée s'empara délicatement de celle de son amie, et il y déposa lentement ses douces lèvres. « Je suis fort aise de vous voir encore plus rayonnante que la dernière fois que nous sommes vus. Cela fait une éternité, mais j'ai toujours cette image de votre doux visage s'éloignant au loin, et mon cœur se faire plus terne seconde après seconde. Dites moi ma chère amie, comment vous portez-vous ? Réellement ? »

Lun 28 Mai 2018 - 21:07

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Quelle joie de vous revoir, ma Muse !
9:41 Démetra C'était une matinée bien terne. La veille avait été chargée en histoires plus épuisantes les unes que les autres, et l'Ambassadrice était, comme rarement, de mauvaise humeur. Cela ne lui avait bien sûr pas empêché de sourire aux domestiques facilitant chaque jour sa matinée, et de commencer son travail une heure avant l'aube. Si d'habitude elle prenait du temps pour sortir, elle n'en avait pas l'envie aujourd'hui. Et elle n'avait pas de courrier personnel pour se distraire ou égayer son moral. Plus que de tout autre, Josephine se languissait d'une lettre de son ami, Octave de Gautron. Elle se doutait qu'il était bien occupé, mais celui-là répondait toujours très rapidement, d'habitude. Cette pensée la rendit encore plus maussade, alors elle se concentra sur ses dossiers en cours et ses courriers officiels. Il ne lui restait que son travail pour survivre à cette journée.

Yoran, le messager du Fort, vint la saluer et déposer une missive à son intention. Elle le remercia, mais il remarqua bien rapidement qu'elle n'était pas aussi douce et souriante qu'à son habitude. Il n'osa cependant pas lui poser de question à ce sujet, il était après tout bien en dessous du statut de la dame, bien qu'elle soit toujours très courtoise avec lui. Il s'inclina et repartit, laissant l'Ambassadrice à sa lettre. Elle était signée Leliana. « Un noble orlésien arrive pour toi. La lune était cachée, mes agents n'ont pas pu détailler son masque. Attendions-nous quelqu'un ? ». Josephine se recula dans son fauteuil en réfléchissant. Avait-elle raté quelque chose ? Aucun orlésien ne devait arriver ces jours-ci, en tout cas pas un noble. La seule personne qu'elle attendait était le Roi de Ferelden, qui devrait arriver d'ici deux jours. Elle avait bien fait attention à n'accueillir personne en même temps que lui, afin de lui consacrer tout le temps nécessaire à assurer une relation cordiale entre l'Inquisition et son Royaume. Elle ressortit une pile de lettres d'un tiroir et s'y plongea, espérant comprendre ce mystère. Perdue au milieu des missives, elle ne vit pas le temps passer. Le bruit de sa porte ne réussit pas à la sortir de sa réflexion, bien des gens passant chaque jour par son bureau.

« Quel plaisir de vous voir ici, ô ma Dame, Muse à mon cœur ! »

Elle redressa la tête lentement, sachant contenir sa surprise malgré son cœur tambourinant dans sa poitrine. Il était bien rare qu'une voix lui fasse tant d'effet, mais cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas vu son cher ami. Le sourire qu'il lui adressait n'arrangea pas les choses, mais elle y répondit avec un large sourire au moins aussi sincère.

« Octave, comme je suis heureuse de vous voir ! »

Il vint vers elle tandis qu'elle se levait, respirant calmement afin de calmer les battements de son cœur. Elle lui fit une révérence sans le quitter des yeux, et lui tendit la main naturellement, comme ils s'étaient toujours salués. Le contact des lèvres d'Octave sur le dos de sa main la fit frissonner. Il était toujours aussi charmant, elle ne pouvait pas le nier.

« Je suis fort aise de vous voir encore plus rayonnante que la dernière fois que nous sommes vus. Cela fait une éternité, mais j'ai toujours cette image de votre doux visage s'éloignant au loin, et mon cœur se faire plus terne seconde après seconde. Dites moi ma chère amie, comment vous portez-vous ? Réellement ? »

Elle l'aida à quitter son manteau, le déposant sur un coffre dans la pièce, et l'invita à s'asseoir sur un fauteuil face au feu. Elle prit place sur un autre fauteuil à proximité du premier.

« Je ne peux qu'aller bien, avec vous à mes côtés. Cela fait bien trop longtemps que nous ne nous sommes pas vus. »

Elle n'arrivait pas à le quitter des yeux, tout en restant dans les règles imposées par la Cour orlésienne. C'était bien étrange de le voir avec son masque alors qu'elle même n'en portait pas, elle avait l'habitude qu'ils soient à égalité sur ce point. Ils ne s'étaient côtoyés presque toujours qu'avec leurs masques, mais il était arrivé par deux fois qu'ils les retirent, lors de longues soirées à déguster du vin près d'un feu, dans une intimité telle que se cacher derrière les faux-semblants était ridicule.

« Je vous avoue que je ne pensais pas que vous viendriez si rapidement suite à ma dernière lettre, bien que cela ne m'étonne pas de vous, cher Octave. J'espère que vous avez fait bon voyage à travers Orlaïs et ces montagnes enneigées ! Je n'aurais pas voulu qu'il vous arrive malheur, sans même savoir que vous étiez en chemin. »

Mer 30 Mai 2018 - 11:38

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La belle Josephine sembla ravie de voir arriver enfin le Baron de Vertbois, et ce dernier oublia aussitôt la déconvenue de son arrivée ratée, happé par le sourire envoûtant de la belle antivane. Elle l'invita à aller s'asseoir dans un confortable fauteuil au coin d'un feu crépitant, et il prit place, ne boudant pas son plaisir de retrouver du confort après des jours de voyage ardus. « Je ne peux qu'aller bien, avec vous à mes côtés. Cela fait bien trop longtemps que nous ne nous sommes pas vus. » Octave inclina la tête, sans parvenir à se départir de son sourire, et les deux jeunes gens restèrent assis en face l'un de l'autre un petit moment, se toisant simplement, profitant de cette présence qui manquait tant au quotidien. Cela faisait partie de ces instants de grâce que l'orlésien convoitait tant, ceux qui le maintenaient éveillé au milieu de la nuit à sourire à la lune, ou à s'échiner à écrire des vers sur un carnet de cuir fin. Il n'était pas habitué à voir son amie sans son masque, la plupart de leurs entrevues ayant été faites à Val Royeaux, mais la chose était compréhensible pour une Ambassadrice, et il ne pouvait que se réjouir du spectrale précieux qu'elle lui offrait alors ! « Je vous avoue que je ne pensais pas que vous viendriez si rapidement suite à ma dernière lettre, bien que cela ne m'étonne pas de vous, cher Octave. J'espère que vous avez fait bon voyage à travers Orlaïs et ces montagnes enneigées ! Je n'aurais pas voulu qu'il vous arrive malheur, sans même savoir que vous étiez en chemin. »
Le jeune homme rit doucement, et se défit de ses gants blancs pour approcher ses fines mains de la douce chaleur du feu. « Je n'ai qu'une parole, ma Muse, et je vous avais promis de monter sur mon destrier d'argent à la première invitation de votre part. C'est donc chose faite. Quant au voyage, il a été long et laborieux, mais cette peine est largement compensée par le doux éclat de vos yeux en cette belle matinée ! Le plus difficile a été de loin de quitter mon domaine pour plusieurs semaines. Je suis.. attaché à ma terre et à nos vignes, et il me chagrinait de les laisser. Enfin, pour les risques... Vous savez bien que je partirais en guerre si vous me demandiez, je vêtirais l'armure et la cape, et transformerais ma plume en une épée divine, car emprunte d'admiration et de tendresse pour vous ! » D'habitude, de simples paroles de ce genre suffisaient à faire fondre les demoiselles les plus prudes, mais Josephine n'avait rien d'une demoiselle ordinaire, et son affection se méritait. Elle avait toujours écarté ses tirades d'un rire, et il continuait toujours, persuadé qu'un jour, ses barrières s'effriteraient. Non qu'il veuille la mettre dans son lit pour combler son ego ou agrémenter son tableau de chasse, non. Il avait une sincère affection et un profond respect pour cette noble antivane, et ses propos étaient sincères. Les circonstances rendaient simplement la chose beaucoup plus compliquée, et ses nuits plus courtes, emplies d'angoisse et de doutes parfois. Il voulait quelque chose qu'il ne pouvait obtenir, et s'il y parvenait toutefois, leurs engagements envers des idéaux opposés les rendraient malheureux.
Octave hésita un instant. Il avait des sujets sérieux, voir graves à aborder, mais il ne souhaitait pas les évoquer aussi tôt, sans quoi l'Ambassadrice risquait de penser qu'il n'était venu que pour demander de l'aide. Ce qui était faux. « Rassurez moi, belle demoiselle, vous ne courez vraiment aucun risque ici ? L'infâme Corypheus n'a jamais tenté de prendre cette forteresse d'assaut ? J'ai entendu parler de la débâcle de Darse, et elle me chagrine profondément. Mais surtout, j'espère que personne n'a tenté de s'en prendre à vous. Je ne suis pas certain de m'en remettre s'il vous arrivait du mal. A vrai dire, je suis même certain que je ne saurais m'en remettre. Êtes vous bien ici ? Avez vous tout ce dont vous avez besoin ? » Il réalisa aussitôt s'être précipité sur un sujet glissant, froid et morne, et tenta de se raviser. « Excusez-moi, je ne voulais pas... Vous apporter de nouveaux soucis ou faire revenir de tels souvenirs à la surface. Je souhaite simplement vous aider au mieux, ma Muse. » Il se dandina sur sa chaise, mal à l'aise. Il ferma les yeux quelques secondes, rassemblant ses efforts, et parvint à faire rejaillir le personnage joyeux et débonnaire qu'il aimait tant, mais qu'il avait de plus en plus de mal à jouer. « Bien ! Vous m'aviez parlé de caches secrètes où vous entreposiez du vin ? Puis-je la voir ? Ou ne suis-je pas encore à la hauteur de ce secret ? » Taquiner, oui, il savait le faire. Et il y prenait un certain plaisir.

Sam 23 Juin 2018 - 19:51

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Quelle joie de vous revoir, ma Muse !
Elle regardait les mains blanches de l'orlésien devant les flammes de la cheminée tout en l'écoutant parler. Ses tirades étaient toujours aussi amusantes, Octave avait une maîtrise parfaite de langue et du Noble Jeu. Elle n'avait pas été étonnée de le voir se faire une place dans la Cour malgré la réputation des De Gautron avant son arrivée.

« Enfin, pour les risques... Vous savez bien que je partirais en guerre si vous me demandiez, je vêtirais l'armure et la cape, et transformerais ma plume en une épée divine, car emprunte d'admiration et de tendresse pour vous ! »

Elle rit doucement, comme à son habitude lorsque l'orlésien lui déclamait cette flamme inventée qui était censée brûler son cœur. Ce jeu avait toujours amusé l'Ambassadrice, qui en retour jouait les dames inaccessibles, comme le Jeu le voulait. Si son cœur battait parfois un peu trop fort, elle savait que l'homme avait de nombreuses conquêtes et que son amitié était bien trop sincère pour laisser une place à d'autres sentiments.

« Rassurez moi, belle demoiselle, vous ne courez vraiment aucun risque ici ? L'infâme Corypheus n'a jamais tenté de prendre cette forteresse d'assaut ? J'ai entendu parler de la débâcle de Darse, et elle me chagrine profondément. Mais surtout, j'espère que personne n'a tenté de s'en prendre à vous. Je ne suis pas certain de m'en remettre s'il vous arrivait du mal. A vrai dire, je suis même certain que je ne saurais m'en remettre. Êtes vous bien ici ? Avez vous tout ce dont vous avez besoin ? »

Elle n'eut pas le temps de réagir qu'il reprenait aussitôt.

« Excusez-moi, je ne voulais pas... Vous apporter de nouveaux soucis ou faire revenir de tels souvenirs à la surface. Je souhaite simplement vous aider au mieux, ma Muse. »

Elle le dévisagea avec douceur, cherchant les meilleurs mots pour lui répondre. Elle ne pouvait lui dévoiler quoi que ce soit à propos de l'Inquisition et de ses affaires, et elle ne voulait l'inquiéter avec des considérations sur son propre confort qui, s'il était rudimentaire, était suffisant pour la tâche à accomplir. Elle s'était habituée à ces lieux et aux personnes qui l'entouraient, au point que retourner à la Cour lui semblait bien éprouvant. Elle se décida pour une réponse courte, la plus vague et la plus rassurante possible.

« Ne vous en faites pas, très cher. Je suis en sécurité, ici.
- Bien ! Vous m'aviez parlé de caches secrètes où vous entreposiez du vin ? Puis-je la voir ? Ou ne suis-je pas encore à la hauteur de ce secret ? »

Elle retint un rire inattendu, surprise du changement soudain d'attitude de l'orlésien, qui lui paraissait mal à l'aise derrière son masque, pour une raison qui lui échappait. Peut-être avait-il des soucis personnels dont elle n'avait pas connaissance. Ce ne serait pas surprenant, cela dit. L'époque où ils se parlaient presque quotidiennement et s'entraidaient semblait bien loin.

« Je ne suis pas certaine que vous soyez à la hauteur de ce secret... Mais peut-être réussirez-vous à me convaincre d'ici l'heure où il sera raisonnable de boire du vin. »

Elle s'amusa de sa propre réponse, constatant par là qu'il n'était en effet pas l'heure de boire de l'alcool, bien que de nombreuses personnes dans ce Fort ne s'en abstienne pas.

« Par contre, je peux tout à fait vous faire visiter ce château ! Pendant ce temps, je vous ferai préparer des appartements. Nous pourrons ensuite aller y prendre le thé pendant que vous me raconterez tous les derniers potins de la Cour ! »

Et peut-être enlèverez-vous ce masque qui cache votre si beau visage.

« Ce programme vous convient-il ? »

Mar 3 Juil 2018 - 11:24

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Il n'y avait pas de choses plus effrayantes que de rester suspendu aux lèvres de l'Ambassadrice, de voir des lueurs de doutes dans son regard et le reste de son corps clamer le contraire. Bien sûr, elle était rompue aux subtilités sociales, et habile en cela. Mais elle contournait la vérité, tout comme il venait de le faire. Les plus talentueux auteurs de pièces de théâtre orlésien n'oseraient même pas s'inspirer de la tragédie qui était en train de s’immiscer dans cette pièce. Ils étaient incapables de se dévoiler complètement, ces deux jeunes gens brillants, lumineux, qui nourrissaient pourtant l'un pour l'autre une amitié sans faille, et dans le cas d'Octave, une affection sans commune mesure. Si la vie le lui permettait, il écrirait peut-être un jour à quel point le Destin peut-être cruel et entraver aussi pernicieusement des êtres de lumière, en usant de non dits, mensonges et supercheries pour se protéger. Incapable de faire face plus longtemps à ce sentiment étouffant, le jeune homme parvint à se ressaisir et changea de sujet, de manière un peu forcée cependant.

« Je ne suis pas certaine que vous soyez à la hauteur de ce secret... Mais peut-être réussirez-vous à me convaincre d'ici l'heure où il sera raisonnable de boire du vin. » Josephine semblait amusée par le changement de ton, et cela parvint à lui redonner un sourire plus franc, plus net. Il pouvait revenir à un sujet de conversation plus neutre, où il était à l'aise et qui risquait moins à le faire replonger dans de sombres considérations. « Ma chère Josie, faisons donc fi de la raison ! En hommage à toutes ces fois où nous conversions, aux lueurs du jour, après une somptueuse soirée, accoudés à un balcon et Val Royeaux la Belle se dévoilant sous nos yeux naïfs, un verre de vin à la main ! » Il rit doucement, sans pour autant se voiler la face et penser la convaincre : il était difficile de la faire démordre de ses décisions, elle restait une femme de caractère. Et il n'était pas sot au point de ne pas comprendre à quel point il pouvait être déconvenant pour une personne de son statut à être aperçue avec un verre à une heure aussi matinale. « Par contre, je peux tout à fait vous faire visiter ce château ! Pendant ce temps, je vous ferai préparer des appartements. Nous pourrons ensuite aller y prendre le thé pendant que vous me raconterez tous les derniers potins de la Cour ! Ce programme vous convient-il ? »
Le Baron inclina la tête d'une de ses courbettes élégantes dont il avait le secret, pour signifier son approbation. Le thé était moins plaisant que du vin, les faits étaient là, mais cette invitation était du genre qui ne se refuse pas. Et une promenade dans Fort-Céleste lui permettrait de jauger de l'état de l'Inquisition en première main, ce qui ne pouvait qu'être un avantage pour mener à bien ses propres dessins. « Tout programme qui implique passer un peu de temps avec vous, ma Muse, est un programme que je ne peux qu'approuver. » C'était une vérité. Le jeune noble se leva tranquillement, prit son manteau et l'ajusta, puis tendit son bras à son amie afin qu'elle le guide dans les méandres de couloirs de cette antique forteresse. « Aurais-je le droit aux endroits que vous pouvez montrer aux dignitaires étrangers, ou comptez-vous me montrer ceux qui comptent pour vous ? » Un léger silence. « Vous m'avez manqué, Josephine. »

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