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Flashback / Un simple verre entre amis
Arrivée à Minrathie
Arrivée à Minrathie
Je m’appelle Dorian Pavus, mais Dorian tout seul, ce n’est pas si mal.
Le regard légèrement vague, le rouquin se retint de justesse de murmurer le nom de l’adolescent comme ce dernier l’avait fait. Entendre les simples quatre lettres qui composaient son prénom, chuchotées presqu’inconsciemment par le mage, cela lui avait donné un sentiment étrange… Il avait eu lui aussi de murmurer « Dorian » mais ne l’avait pas fait. Cela lui semblait être si étrange à son oreille féreldienne : Dorian…
Ni l’un ni l’autre ne pouvait renier ses origines, que ce soit à son apparence ou à son simple prénom.
La couverture avait glissé sur Dorian, révélant le haut d’un corps encore jeune et tout à fait tentant… mais aussi sérieusement abîmé par les coups qu’il avait reçus. Le rouquin fit de son mieux pour ne pas attarder son regard dans ce coin-là.
Au fait .. tu es là depuis longtemps, Wulf ? Je ne t’ai jamais vu, par ici.
Le voleur ouvrit sa bouche pour répondre à la question quand le convalescent répondit à sa place avant qu’il n’ait lui-même le temps de ne dire un mot.
Suis-je bête, tu dois être marin ..
Avec un sourire, le féreldien acquiesça de la tête, détaillant un peu plus son arrivé à la capitale, quelque part curieux de ce que le noiraud allait dire de sa propre arrivée sur les lieux : le bascloitre avait beau être très mélangé ici, on pouvait facilement se demander ce que Dorian faisait ici (à part créer des torches humaines improvisées).
Je suis de Férelden, non loin des côtes de la mer d’écume. Cela va faire 4 ans que je suis à bord du Téméraire, un navire marchand. Mais je viens tout juste de débarquer à Minrathie pour la première fois.
Le noiraud semblait plutôt bavard, ce qui amusait beaucoup le rouquin : lui-même n’était pas si causant, et les interlocuteurs qui parlaient beaucoup lui convenaient tout à fait.
En tout cas moi, je suis arrivé à Minrathie il y a trois mois à peine .. Mon père pensait que la légion d’argent me tiendrait en laisse, et que je serai un gentil petit garçon sage et docile.
Le voleur ignorait ce qu’était la légion d’argent, mais se contenta de ranger cette question dans un coin de son esprit. Il retenait tout débord que Dorian était probablement dans un cas similaire au sien, ce qui était assez amusant : sûrement noble, il avait été envoyé « ailleurs » faire ses preuves, un peu comme un acte de désespoir paternel. Le sourire de Wulf se fit plus amusé encore : il avait le sentiment qu’il allait très bien s’entendre avec Dorian.
Puis, le mage s’approcha de lui, tendant sa main droite vers son cou. Le rouquin ne dit pas un mot, ayant le sentiment que l’air était si dense qu’il pouvait se couper au couteau. Quand les doigts frais de Dorian touchèrent sa blessure, il frissonna légèrement, jetant un regard en biais au tévintide.
Ça doit faire mal .. qui t’a fait ça ?
Lorsque tu t’es retrouvée en position… délicate, j’ai voulu t’aider, mais une des amies du psychomancien a tenté de m’étrangler par derrière.
Maintenant qu’il avait pris le temps de boire un peu avant de monter au premier, il avait un peu moins mal : il sentait juste une douleur quand il parlait. Il y avait eu plus de peur que de mal : la sensation d’être impuissant, sur le moment avait été… désarmante. Et il ne se rendait toujours pas compte qu’il venait d’échapper à la mort par la strangulation.
Néanmoins, constamment bravache, il ne put s’empêcher de sourire à nouveau en saisissant délicatement la main du mage :
Elle ne recommencera plus, sois en sûr.
Le rougissement du tévintide était absolument adorable alors qu’il bafouillait à demi :
Je suis désolé .. Je t’ai embarqué là-dedans, et .. tu as sans doute plus intéressant à faire ailleurs… E-enfin, .. ouais .. désolé, quoi.
Le sourire du rouquin se fit plus large alors qu’il déposait à regret la main de son cadet sur le bord du lit. Il n’avait pas du tout envie de la lâcher, mais avait le sentiment un peu confus, que ce n’était pas le moment.
Ne t’excuse pas… ça sera une parfaite anecdote pour les marins quand je rentrerai !
En fait, il était à peu près sûr qu’il n’aurait le temps de rien dire : aussitôt qu’il aura mis le pied sur le Téméraire, le navire entier sera au courant qu’il avait failli se faire étrangler pour les beaux yeux d’un inconnu tévintide dont il ne connaissait pas le nom. La moitié de l’équipage allait le féliciter d’une tape dans le dos, et l’autre moitié le savonnerait comme quoi « avec ce comportement-là, tu ne survivras pas à la trentaine, gamin ! »
Je…
Le rouquin fronça les sourcils de s’entendre hésiter : d’habitude, il n’avait pas vraiment ce comportement-là, à croire que les yeux clairs sur la peau mat lui faisaient perdre la tête. Après une ou deux secondes de pause, il reprit avec un air plus décidé, mais des yeux toujours incertains :
Je vais devoir y aller malheureusement : on vient de débarquer, il y a tout un tas de choses à faire sur les quais…
Leïla, aussi peu flatteur que soit ces mots, avait déjà probablement terminé son affaire. Le capitaine avait déclaré que le bateau devait être déchargé rapidement pour que le contrat puisse être signé. Le Téméraire allait cependant rester un petit temps les calles vides à Minrathie, histoire de se refaire un autre itinéraire, avec une autre cargaison.
Par contre, dès demain j’aurai plus de temps pour moi, alors je me demandais… hum… si tu serais là demain soir ?
Leïla prendrait un air absolument ébahi quand elle capterait qu’il n’avait obtenu qu’un rendez-vous de la part de Dorian. Mais tant pis pour les taquineries qu’elle lui ferait : il espérait pour l’instant que son invitation maladroite allait être acceptée. Il ignorait pourquoi cela lui semblait si important sur le moment, mais il ne comptait pas lâcher cela. Pas avec les yeux et le rougissement de Dorian.
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Flashback / Un simple verre entre amis
Arrivée à Minrathie
Arrivée à Minrathie
En toute honnêteté, Wulf s’attendait à déceler un peu de trouble chez Dorian quand leurs mains se trouveraient… Il ne pensait pas faire entièrement virer au rouge le visage de son cadet. Et le pire, ce fut qu’au lieu de simplement l’attendrir, l’effet qu’il avait sur le mage le rendit un bref instant profondément heureux. Il avait toujours aimé sentir qu’il plaisait : être vu, être aimé, c’était un jeu qui l’avait fasciné dès son enfance, et quelque chose qu’il maniait avec aisance (il adorait aussi se faire détester par certaines personnes, mais c’était une autre histoire).
Etrangement, avec Dorian, ce n’était pas aussi calculé : il se sentait… bêtement satisfait. Quelque part, il avait peut-être à travailler, mais cet entretien écourté, c’était aussi un peu de réflexe de survie : comme si son esprit logique criait au reste de son corps que son comportement était inhabituel. Comme s’il fuyait juste pour un moment sa propre étrangeté. Pour y replonger avec bonheur le lendemain. Enfin… Si Dorian le voulait bien : de toute évidence : le jeune mage était noble (même s’il semblait avoir la même tendance que lui à ne pas le montrer au premier abord). Et le rouquin savait que les couples entre femmes ou entre hommes étaient mal perçu dans le coin : un des vieux marins (un canonnier barbu qui n’avait jamais vu l’intérêt d’une paire de sein) l’avait prévenu que son comportement habituel pouvait être mal perçu. Mais le féreldien ne mesurait pas à quel point la société tévintide était restrictive : c’était un type d’intolérance qu’il n’avait jamais rencontré et qu’il avait du mal à comprendre et à percevoir. Sa propre attirance pour les deux genres lui avait toujours semblé tellement naturelle. Et elle avait semblée aussi naturelle envers sa famille et son entourage, bien plus naturelle que l’amitié et la sympathie naturelle qu’il pouvait témoigner envers les domestiques et les soldats du château Cousland.
Après tout ce dialogue, il pouvait surtout retenir quelque chose : les bégaiements de Dorian lui faisaient tressauter le cœur, tant et si bien que le rouquin se sentait aussi maladroit que l’adolescent, ce qui n’était pas peu dire : de nouvelles onomatopées sortaient de la bouche du mage. Le voleur prit garde à ne pas sourire devant la scène qu’ils devaient dessiner : deux jeunes hommes blessés, pas fichus de s’exprimer correctement après avoir bazardé un bordel et créé une torche humaine. On pouvait déduire de tout cela que les deux hommes n’avaient pas pour habitude d’hésiter et de manquer de confiance en eux. En tout cas, ce n’était pas dans les habitudes de Wulf, qui se sentait pourtant très pantois dans cette situation à cette instant précis.
L’image de son frère lui vint à l’esprit : Fergus avait pour habitude de gober les mouches face à sa fiancée… Mais c’était loin d’être comparable, bien évidemment. Il se sentait juste… aussi abruti que lui. Et ce n’était pas pour rassurer le cadet qui s’était joyeusement moqué de son aîné.
J’ai envie de dire, tu sais où me trouver.
Le sourire du rouquin fut viscéral, illuminant tout son visage recouvert de tâches de rousseur. La réponse lui plaisait, et la perspective de ce rendez vous parvenait à surmonter le coup de frousse qui lui était venu quand il avait constaté son étrange état. Il savait où le trouver. Et il reviendrait : sans Leïla, sans bagarre, sans blessures et avec de la bière cette fois ci. Cela promettait.
Un sourire lui vint aux lèvres à cette seule idée.
Il mit un peu de temps à remarquer le regard du noiraud sur ses lèvres, mais son sourire devint requin à ce moment-là. Il ne bougea pas : il voulait savoir jusqu’où irait son cadet. Il fallait être aveugle pour ne pas se rendre compte de leur attraction mutuelle, mais la témérité parfois soudaine du mage était surprenante. Et le rouquin aimait bien le ton taquin que prenait parfois Dorian quand il parlait.
Mais si leurs lèvres s’approchèrent, le tévintide tourna sa tête au dernier moment. La première déception de féreldien finit par passer alors qu’une légère frustration prenait sa place. Il aurait été moins patient, il aurait saisi en coupe le visage du noiraud en coupe pour lui dévorer les lèvres sans tenir compte de la timidité qui le saisissait parfois. Mais le rouquin apprenait à être maître de lui-même, et une pensée rassurante le saisit « Ce n’était que partie remise ».
Le mage se passa la main dans les cheveux et le féreldien sourit avec un air calme alors que son estomac dansait sans sa poitrine (et ce n’était clairement pas la place qu’il devait occuper). Lorsque le tévintide lâcha une phrase de conclusion avec un air peu déterminé, l’aîné se mordit la lèvre inférieure d’indécision :
U-uh oui .. tu .. dois y aller ..
Pris d’une soudaine impulsion, le rouquin se leva de son tabouret et se passa la main dans les cheveux, en miroir à son cadet. Quelques secondes passèrent, inconfortable alors que les deux jeunes hommes ne savaient pas quoi faire. Une petite voix dans sa tête lui murmura d’un ton sec « Depuis quand as-tu un balai dans le fondement, gamin ? » … Cette petite voix avait le même ton sec que sa cuisinière Nan, et cela ne le rassura qu’à moitié. Il finit par se baisser et passa son index sous le menton du noiraud. Avec un sourire en coin, il contempla une ou deux secondes de plus le visage de Dorian. Il était vraiment beau.
Il ne finit pas embrasser le coin de ses lèvres, trop ambigu pour être purement affectueux, trop chaste pour être vraiment un baiser. Il allait rendre le tévintide fou, et lui aussi par la même occasion. Sa voix était un peu rauque quand il lâcha un simple :
A demain
Et il tourna les talons, tentant de se concentrer le plus possible pour ne pas tomber sur la tenancière lors du chemin de retour.
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