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Jeu 24 Mai 2018 - 21:43

Anonymous
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Un simple verre entre amis

"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé." --Lamartine


On pourrait passer une éternité à écrire des compilations de volumes bien épais sur la beauté de Minrathie, la farouche capitale de l’Empire. Elle avait son incroyable architecture, elle avait son incroyable Histoire. Minrathie était un symbole de puissance et de fierté au sein de Tevinter, cité inébranlable face à ses ennemis. Elle avait ses traditions colorées, pleines de danses et de chants, elle avait sa richesse et ses bals. Et ses institutions .. Le Cercle de Minrathie était le plus réputé de toute la partie ouest de l’Empire, si ce n’était de son entièreté. La légion d’argent était très stricte, mais tout autant efficace. Et en son sein, les débats intellectuels et philosophiques fusaient sans cesse, dans un lieu propice à la réflexion et à la sagesse. Tout ça, sans parler du Magisterium, la définition même de l’autorité. Le Sénat et l’Archonte collaborait avec une complicité épatante. Il y avait tout cela au sein de la grande et inarrêtable Minrathie, oui. Enfin, si l’on se basait seulement sur les ouvrages glorieux qui vénéraient cette ville. Il fallait toujours vérifier ce genre d’absurdité que l’on qualifiait de faits, et ce, par soi-même. La vérité était sans doute légèrement différente.

J’étais finalement arrivé dans cette ville il y avait de cela quelques mois. Mon père ne tenait pas à en arriver là, mais il continuait de penser qu’un cadre bien plus strict me ferait le plus grand bien. Comme s’il était en droit de m’imposer une vie ; il espérait que je me tinsse à carreaux entre ces quatre murs, mais j’avais l’impression que même lui doutait de la concrétisation de cette petite lueur d’espoir. Cela dit, je ne regrettais pas d’être parti aussi loin : cela me ferait du bien, un peu d’air, mais aussi, cela assouvirait toutes les questions qui me trottaient dans la tête durant tout le voyage.

J’étais quand même allé au Cercle. La bonne grosse blague. Les autres étudiants étaient tous des prétentieux tatillons qui prenaient les gens de haut. Ils avaient leur opinion – pardon, l’opinion que leur famille leur avait bourré dans le crâne – à la bouche, et débattre était comme essayer de discuter avec quelqu’un qui n’avait pas d’oreilles. Il y avait des gens sympathiques, oui, mais ils étaient hélas rares. Je n’avais pas envie d’être là-bas. Alors, une fois les cours sans doute intéressants terminés, je partais à la découverte de la capitale.

Minrathie était une ville animée, mais pas où j’étais censé traîner normalement. La basse-ville courrait dans tous les sens : les charriots qui roulaient, les marchands qui hurlaient à pleins poumons pour attirer l’attention, les tristes marchés d’esclaves près des ports, là où je m’attardais le moins. Rien que l’odeur me retournait les tripes. Et puis un jour, j’atterris dans le bas-cloître des elfes, un endroit qui finalement prenait une belle place dans cette ville. C’était un tout autre univers, et je trouvais paradoxal cette proximité avec les quais, avec la vente d’esclaves, très majoritairement des elfes justement, qui se tenait sans doute à quelques rues de là à peine. Quelque chose me disait qu’ils n’avaient pas tant choisi leur place que cela. Mais sans aucun doute, l’énergie de Minrathie était loin d’être la même que cela de ma Quarinus natale, et c’était tant mieux.

Dans ce bas quartier, les gens semblaient plus aimables, bien qu’ils n’aimassent pas faire la conversation aux humains comme moi ; ils étaient solidaires les uns envers les autres. J’entrai alors dans un bar – on m’en avait dit que du bien, humains comme elfes – ; je réalisai bien vite que ce n’était pas qu’une taverne, particulièrement quand une ribaude m’aborda dès mon entrée. J’étais assez mal à l’aise, il fallait dire, et elle dût le voir ; en même temps, traîner dans un bordel à un âge pareil .. C’était sa petite remarque humoristique. J’étais jeune et les avances d’une femme m’avaient fait peur. Peut-être avait-elle raison. J’étais seulement venu en ces lieux pour me boire un petit quelque chose, après tout. La jeune femme, qui avait entre la vingtaine et la trentaine à vu d’œil, une elfe noiraude à la peau mate – comme la mienne – et avec un chignon derrière la tête, m’invita alors à boire un coup, tandis qu’elle m’attrapa par le bras pour m’entraîner avec elle vers le comptoir. L’ambiance me plaisait déjà, la soirée débutait, et je sentis une aise dans cette bâtisse qui me parlait plus que les autres hypocrites d’en haut.

Elle passa de l’autre côté du bar. L’elfe m’annonça être la nouvelle gérante de la maison, et répondait au nom d’Ingridd. Elle avait les épaules carrées, qui renforçaient bien ce côté plus costaud de sa personnalité. Elle était énergique, franche, et cela se communiquait sans peine. Au moins, elle possédait le don de mettre sa clientèle à l’aise. Au fil des discussions, nous arrivâmes sur des sujets plus .. sensibles. Enfin ; il fallait bien, compte tenu d’où je me trouvais.

Et donc t’es là, tout seul ?

Il faut croire .. Je suis arrivé à Minrathie il y a plusieurs mois, je découvre la ville.

Ah, mais il faut à ton âge ! Découvrir les choses par soi-même, faire ses propres expériences… ~

Je suis juste venu ici boire un verre, je .. n’aurais même pas de quoi me payer des services de ce type, par ici.  


Ingridd ricana à pleine voix avant de ramasser mon verre vide pour le mettre ailleurs. Je soupirai, calant ma joue dans ma main. Je ne savais même plus pourquoi je m’étais aventuré jusqu’ici. Peut-être pour penser à autre chose, ou pour découvrir une partie de la ville que je ne connaissais pas encore. Il fallait aussi que je pense à un endroit où dormir. Ou alors je retournerai auprès du Cercle .. encore. Je soupirai une fois de plus. Puis je sursautai quand un verre peu rempli se fracassa sur le comptoir devant mon nez.

Allez petit, lâche-toi un peu, ce soir.


Je regardai le verre en fronçant des sourcils. Était-ce une bonne idée ? Il y avait le Cercle quand même, et puis les templiers viendraient sans doute me chercher si je ne revenais pas. Comme toujours. Enfin, si l’endroit me plaisait suffisamment, je reviendrais à chaque fois, ce n’était pas si grave. Je me saisis du verre, et le portai à mon nez pour essayer de décrypter ce que c’était. Celui-ci se retroussa un peu, alors que mes yeux se plissèrent dans ce même élan. Ça avait l’air amer, et sans doute fort.

C’est gentil Ingridd, merci.

C’est pas moi qu’il faut remercier, petit ! T’as l’air sympathique comme tout, ça serait dommage.

Je ne suis pas petit ..

Quoi, tu as quel âge ?

Quinze ans .. D’ailleurs je ne me suis pas présenté, je m’appelle Dorian.  

Eh bien enchanté, petit Dorian !


Elle tendit une main amicale vers moi accompagné d’un grand sourire, alors que je marmonnais ma frustration pour moi en jurant. Je la lui serrai tout de même, car dans le fond, elle était sympathique. Elle s’était servi également un verre, et trinqua avec moi. Elle me prévint cependant, peut-être un peu tardivement, que ça pouvait être un peu fort quand même. Je fis la grimace la plus atroce de mon existence avant de tousser un peu.

Haha ! C’est du cognac ; au début c’est toujours un peu comme ça, mais tout le monde adore le cognac finalement !


Et puis, elle changea complètement de sujet, désirant affûter sa curiosité alors que je regrettais ce verre de cognac.

Mais dis-moi petit Dorian, tu m’as l’air perdu par ici. C’est ta grande première fois ?

C’est ma grande première fois de rien du tout, je t’ai déjà expliqué que je suis venu pour boire un verre. Et puis ce genre de choses ne m’intéresse pas vraiment.  

T’en fais pas ; moi je dis toujours qu’il ne faut rien forcer, surtout dans ce domaine-là, si tu vois ce que je veux dire ! ~ Enfin, ça viendra quand ça viendra.


Ingridd ricana de plus belle, alors que je me sentais toujours moins à mon aise avec la conversation actuelle. On ne parlait jamais tant de ce genre d’instants intimes et personnels. Elle s’arrêta, avant de poser sur moi un regard surpris.

Mais .. T’es jamais tombé amoureux ? Il n’y a pas une jolie jeune fille que tu as rencontrée un jour, et qui ne quitte plus tes pensées depuis ?

… Alors déjà, ça ne te regarde pas !

Aaaaaaaah !! ~

Toutes les filles que j’ai rencontrées sont soit stupides soit condescendantes.

Bah. Je suis certaine que ça viendra. ~

Je suis loin d’être pressé.


Jeu 24 Mai 2018 - 22:00

Anonymous
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Flashback / Un simple verre entre amis
Arrivée à Minrathie




Wulf adorait l’odeur de la mer : c’était une odeur salée mais libre à la fois. Il se sentait incroyablement chanceux de pouvoir goûter cela à bord du bateau marchand de ses parents. Au début ce n’était pas gagné du tout : les Cousland n’était pas une famille anodine au cœur du système politique de Férelden : mais son statut de second héritier ne lui avait jamais plu. Cela avait pris du temps, au début : convaincre son frère aîné (en d’autres termes, se le mettre dans la poche), en toucher quelques mots à sa mère, avant d’enfin affronter le joug paternel qui lui avait (dans sa générosité) accordé ce dont il avait besoin : de l’espace. Ce n’était pas une mauvaise mission non plus : la mer n’avais jamais fait rêver Wulf avant qu’il ne la voie de ses propres yeux.
Voir la mer pour la première fois avait fait découvrir au noble ce qu’était l’amour viscéral à ses yeux : le flot des vagues régulières, mais pourtant sauvages, le sable battu continuellement, les grands navires flottant de manière presque suicidaire sur ces étendues insondables. C’était sauvage, c’était magnifique. C’était tout ce dont le rouquin n’avait jamais osé espérer. Sa liberté personnelle, sa maison spirituelle.
Le monde n’était plus qu’à lui, un vaste infini à découvrir, tout à apprendre. Il n’avait que 16 ans quand il posa pour la première fois le pied sur ces planches incertaines. Il y passa au moins 3 ans avant qu’il ne le rencontre. Mais c’est une autre histoire : à ce moment-là, il approchait la vingtaine alors que la pluie battait le bois usé du « Téméraire », le vaisseau des Cousland qui partait se ravitailler en vin dans les ports de l’Empire Tévintide. Le vin tévintide était bon, et le rouquin avait appris avec une rapidité remarquable les bases de la langue dans le seul but (qu’il avouait avec un aplomb amusant) de boire en compagnie de gens qu’il redécouvrait sans cesse dans les ports de ce pays si nouveau. Cela lui avait paru étrange, au touts débuts, de découvrir une contrée où les mages étaient la référence puissante du pays : là-bas, le cercle n’était pas une prison, mais un lieu de noblesse et de déférence. Au final, une seule chose restait similaire : les elfes qui se baladaient, affamés et pouilleux dans les bas cloîtres de la ville. Le cœur sur tendre du noble marin s’en était trouvé étonné, son empathie naturelle attentive à quelques inégalités. Mais les marins qui l’accompagnait étaient de vieux loups qui ne manquaient pas d’apprendre au « P’tit nobliau » quelle logique régissait tout Thédas.
Et le rouquin apprenait : du haut de sa carrure de jeune homme, il avait appris sous les constantes éclaboussures d’eau salée, les premiers pas de la maîtrise des voleurs. Les deux dagues lui seyaient tout à fait (quoiqu’en dise les guerriers si affectueux de leurs longues épées et de leur bouclier chéri). C’était l’apprentissage qu’il avait toujours voulu : la vérité liée à l’argot peu prude des marins, le ciel bleu à perte de vue, le fer qui clinquait à son dos, ses cheveux roux volant au vent…
La première fois qu’il avait posé un pied à terre après un long voyage, il avait été malade comme un chien, rejetant son repas du midi le long des quais, apprenant par la pratique ce que les amoureux de la mer appelaient « le mal de terre ».
Mais tant pis : c’était le prix à payer pour monter en haut du mât de misaine, là où le soleil te serrait la main, te brûlait la peau et te prenait ton cœur. Et quel magnétisme acquérait les marins ! « C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme… ». Et Wulf découvrait ses talents de jeune homme dans les ports, parlait avec ferveur des flots salés et des côtes rustiques féreldienne.
Mais il faisait peut être le fier, sa curiosité envers la capitale tévintide était toute enfantine : on disait que là-bas, la soierie côtoyait les magies les plus sombres, les vins les plus délicats, les elfes les plus beaux… Quelle pitié que la cité de Dénérim n’ai pas cette envergure ! Sa curiosité était peut-être innocente, et son idéalisation de l’Empire était presque consciente, mais si le premier pas sur Minrathie lui donna le « mal de terre », il n’y prit pas cure, dévorant du regard la capitale qui se dévoilait autour de lui. Fourmillant. C’était le premier mot qui lui venait à l’esprit : seul le port si commerçant de Kirkwall lui avait donné ce sentiment confus que la ville ne dormait jamais. Mais à présent qu’il y était, le rouquin était certain d’une chose : « Minrathie ne dormait jamais. ». Il allait aimer cette ville, c’était certain. Il allait même faire en sorte d’être certain de l’apprécier. Le col de sa chemise blanche flottante ouvert sur sa poitrine, le pantalon brun abimé par l’usage, et les bottes de cuir comme seul élément luxueux de sa tenue, il ressemblait à n’importe quel marin. C’était mieux ainsi.
Le clin d’œil de sa commère de beuverie (Leïla de son petit nom) lui fit relever le coin de ses lèvres. Le teint tanné par le soleil, les taches de rousseur innombrables sur sa peau. Effectuant d’un mouvement sur quelques nœuds avec une corde plus larges que son avant-bras, il tourna son regard vers la marchéenne quand elle l’interpella :

Wulf !


Leïla était une jeune marchéenne au teint brun, les courts cheveux noirs volant au-dessus de ses oreilles, les yeux d’un vert pâle entrouvert sur chaque pinte qui se profilaient à l’horizon. Une amie fidèle que le rouquin savait apprécier. Une sœur, en somme : c’était après tout, le seul membre de sa famille qui lui manquait, n’est-ce pas ?

J’ai trouvé une bonne adresse !


Ce n’était même pas la peine de demander de quelle adresse la jeune femme (presque une adolescente) parlait : elle savait qu’il affectionnait peu les bordels, et tout deux avaient établi cette quête qui (selon eux) devait déterminer l’avenir de tout Thédas : à quel quai la bière était meilleure ? Wulf maintenait que l’auberge du pendu était inégalable par sa brune. Mais il n’était pas objectif : il adorait les brunes. Les bruns aussi, d’ailleurs.

Les quais sont une mine d’or, ici !


Le sourire en coin qui faisait sa marque de fabrique, le tempête termina d’amarrer le navire alors que son impatiente amie le traînait par la manche sur la terre ferme. Elle faisait bien : le soleil se couchait, dessinant une trame orangée sur les reliefs urbains qui dessinaient l’horizon. Comme disait son frère : « quand le verre est vide on le plaint, quand le verre est plein on le vide. »
Il suivit donc d’un pas tranquille l’archère qui sillonnait les rues comme s’il elle y était née. Après une dizaine d’années sur des coques en bois, la marchéenne d’à peine 24 ans projetait de réaliser un plan de Thédas où tous les bars seraient indiqués. Son humour jeune et son enthousiasme étaient amusants à voir.
Le rouquin poussa la porte de la taverne où les elfes étaient abondamment représentés : un jolie mixte surprenant entre oreilles rondes et pointues se côtoyaient. Le rouquin fit un tour des lieux de son regard avant de choisir une table avec son amie. Il remarqua d’un coup d’œil un noiraud un peu jeune mais tout à fait son goût. Demandeur sans être inopportun, il fin un clin d’œil au tévintide tandis que son amie gloussait à la vue de quelques jeunes filles.
S’asseyant au milieu de la salle, il s’apprêtait à demander une brune quand la main tannée de Leïla se posa sur son avant-bras découvert :

La bière n’est pas géniale ici ! Mais les alcools plus forts et le vin sont des meilleurs choix…


Commandant un rouge, selon les conseils de son amie, il croisa ses jambes avant de sourire au regard vert de sa collègue, lui demandant :

Le bas cloître ici n’est pas le même que le nôtre n’est-ce pas ?


Avec un hochement de tête, elle désigna le jeune homme aux cheveux noirs qu’il avait déjà repéré : il parlait d’une voix concentrée avec une elfe plus âgée que lui :

La notion de communauté ou d’égalité est très étrange ici.


Hochant la tête, le rouquin but un peu dans son verre avant de lancer une blague à son amie. Celle-ci commença à rire alors que les deux marins commençaient une conversation animée, Leïla bougeant ses mains pour mieux illustrer ses propos. Il était toujours bon pour les deux jeunes de prendre un peu de temps pour eux : à bord du « téméraire » ils ne s’épargnaient aucune heure de travail, naviguant sans relâche à la recherche de quoi que ce soit pouvant assouvir leur curiosité insatiable.

Jeu 24 Mai 2018 - 22:32

Anonymous
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Un simple verre entre amis

"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé." --Lamartine


La soirée allait toujours mieux, et les discussions avec Ingridd ne s’amélioraient pas. Mais l’alcool aidait à détendre, à ça oui. Grâce à ma réponse, j’avais réussi à écarter le sujet ; du coup, on parlait de l’est, de Quarinus, un endroit qui dans le fond me manquait de moins en moins. Ingridd n’avait connu que Minrathie pour sa part, mais elle donnerait beaucoup pour voyager. A la place, elle profitait de la vie ici, dans ce bordel. Et alors qu’elle se perdait en explication, j’entendis la porte de la maison s’ouvrir. Intrigué, je tournai la tête, .. et restai scotché.

Deux personnes en franchirent le pas, mais une seule me captiva vraiment. Difficile de m’en défaire, et le pire était que je savais qu’à un moment donné, nos regards allaient se croiser. Une espèce de panique m’étreignait, et pourtant, je n’arrivais plus à détourner les yeux. Il y avait quelque chose chez lui qui .. comment expliquer .. Je ne savais l’expliquer. Il devait avoir mon âge, sans doute un peu plus âgé. Ses cheveux orangés semblaient ébouriffés – ou donnaient l’envie d’être ébouriffés par quelconque main imprudente –, le tour de son visage commençait à être angulaire, et ses yeux .. Ses yeux scrutaient la salle, de quelle couleur étaient-ils ? Je ne voyais pas bien depuis où j’étais .. Sa posture en disait déjà long sur son caractère, droit, fier, alors qu’il était habillé avec très peu d’esthétique, mais étonnamment je trouvais que cela lui allait très bien.

Et puis, j’entendis le ricanement d’Ingridd derrière moi, ce qui me tira un étrange sourire d’irritation. Ce genre de sourire qui n’en était même pas un, et qui refusait catégoriquement de quitter ton visage. Je me tournai un instant vers elle en lui adressant un sourcil rehaussé ; et elle se foutait de moi. Je soupirai, avant de reporter un instant mon regard clair vers le nouvel arrivant. Celui-ci croisa mon regard. Vishante kaffas. Je me sentis tout drôle l’espace d’un instant, comme si de croiser ce simple regard était la chose la plus gênante de ma vie, mais que malgré tout j’avais envie d’y plonger, d’y rester, de .. … …

Il me lança un clin d’œil avant de s’asseoir à sa table.

Je tournai brusquement la tête, réalisant à quel point il devait me prendre pour un imbécile. Je me pinçai l’arête du nez en fermant les yeux un instant, tandis que j’entendis Ingridd éclater de rire devant cette étrange scène. Ah ça, pour être étrange .. J’inspirai longuement pour soupirer bruyamment, cela m’aidait à reprendre mon souffle.

Ce genre de choses ne t’intéressent donc pas, petit Dorian ? ~

… Alors déjà, ça ne te regarde pas !


Et cette histoire me rendait colérique sans réelle raison, me rendait .. nerveux. Pourtant il n’avait rien fait de bien terrible, il était entré, il m’avait regardé, et il m’avait fait un clin d’œil. .. Et il s’imaginait pouvoir m’impressionner avec seulement ça ?!

Il a bien l’air de t’avoir tapé à l’œil, en tout cas.. ~

AB-SO-LU-MENT PAS !

Hihihi, tu tournes au rouge petit. ~

Grrrr…


Je croisai les bras sur le comptoir pour y enfouir ma tête. Je détestai ce sentiment où les choses vous échappaient. Il m’avait tapé à l’œil ? Pas du tout. Ce n’était que ma curiosité qui détaillait le jeune homme qui venait d’entrer. C’était tout, et rien d’autre. Et .. mais. Je relevai la tête vers Ingridd.

Attends .. mais en fait t’es en train d’insinuer que .. !

Quoi, il y a du mal à ça ?


Mes yeux se plissèrent. Un garçon me tapait à l’œil ? Et elle n’avait pas parlé de la jeune noiraude qui l’accompagnait, non : elle avait directement deviné que je le regardais lui et pas elle. .. Mais je disais quoi, il ne m’avait absolument pas tapé à l’œil. Quand je pensais à mon père, qui voulait que je boucle cette histoire de mariage très rapidement .. Et puis je sentis le regard amusé d’Ingridd posé sur moi, et je relevai la tête vers elle encore une fois. Elle appuyait sa tête sur ses mains, accoudée au bar, avec un grand et large sourire qui signifiait mille choses.

..quoi ?

Et donc tu comptes rester là à bavarder avec moi alors qu’une potentielle proie se trouve à une table là-bas ?


Mon regard, trop curieux pour être retenu, glissa derrière, pour apercevoir ce jeune homme qui buvait son vin. C’était incroyable tout de même ; on ne pouvait pas être autant fasciné par quelque chose autant rapidement, et encore moins par quelqu’un. Un soupir vint naturellement, alors que la tenancière se racla la gorge.

Non mais tu as parfaitement raison petit Dorian, laisse l’occasion filer. Peut-être que tu arrives à un âge où tu te cherches, mais si tu ne fais rien, tu ne sauras rien.

Mais je ne vais tout de même pas m’incruster comme ça !  

Dis voir, as-tu ronchonné en me répudiant quand je t’ai invité à boire un coup ici ?

Heu .. Non.

Ben voilà ! Un petit verre, une conversation autant stupide que ce que nous faisions avant, et le tour est joué ! Courage, je sais que tu peux le faire !


Je soufflai par le nez, pour changer. J’étais du genre social, mais j’étais nerveux rien que d’y penser. Moi, me lever, pour aller parler à quelqu’un qui m’a lancé un clin d’œil. J’étais du genre joueur, mais pas sur ce plan-là – ou alors, cela viendrait, mais plus tard. Et Ingridd qui me fixait jusqu’à ce que je réagisse d’une quelconque façon. Finalement, d’un coup sec, je me levai de mon tabouret. Je regrettais déjà.

Aaaah, bien ! ~ Maintenant il faut marcher. Respire, reste naturel, et tout va bien se passer. Crois en toi un peu bon sang !


Comme si je ne croyais pas en moi. Je lui adressai un dernier regard, et soufflai un bon coup pour me relâcher. Allez, pourquoi rien que d’aller parler à quelqu’un m’angoissait comme ça, maintenant ? Elle était bien bonne. Je pris la direction de sa table, l’observant encore de façon toujours autant discrète – enfin, je supposais. Et puis, ce genre de conneries qui n’arrivaient qu’à moi, bien évidemment.

Je ne le vis pas tout de suite, mais quelqu’un me rentra dedans. Un bon gros costaud, qui se baladait avec la chope dans la main. Ma seule présence renversa son contenu mousseux sur ses habits, et là je sentis que j’allais passer un sale quart d’heure. Moi, ou alors lui. Il hurla de colère et d’indignation avant de m’attraper par le col de ma tenue.

Regarde où tu vas, sale gosse !

Non mais tu t’es vu, peut-être ?!

PARDON ?!


En ébullition, je me contentai de le regarder, les pupilles noires de colère, alors qu’il me rendait la pareille. Nous restâmes ainsi l’espace d’un temps, avant de me secouer légèrement, simplement pour me rappeler qui était en position de force.

Lâche-moi ou ça va barder pour toi !

Comme si j’avais peur d’un mioche comme toi.. !


Dans ma main, je préparais déjà ma magie. Je venais d’arriver dans un coin sympathique, et voilà qu’on m’emmerdait avec des idioties. La soirée promettait. Et puis, j’aperçus à la hauteur de sa taille une épée qu’il pourrait atteindre sans trop de peine. J’avalai ma salive, me disant que je devrais y réfléchir à deux fois. Oh, et pis quoique.

Jeu 24 Mai 2018 - 22:32

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Flashback / Un simple verre entre amis
Arrivée à Minrathie



La taverne avait un côté tout à fait sympathique, mais le rouquin avait quelques difficultés à l’apprécier tout à fait : le verre à la main, un léger sourire flottant sur ses lèvres et une mèche de cheveux roux tombant sur son front bruni par le soleil, il n’entendait pas réellement ce que son amie Leïla lui disait. Son esprit vagabondait un peu trop loin pour remarquer la jeune femme dont les yeux verts écarquillés tentaient de capter l’attention.

Wulf ? Eyh, Wulf !


A force d’agiter sa main devant les yeux verts du féreldien, il avait fini par retrouver la concentration et but une gorgée de vin, tentant de chasser quelques images de son esprit en secouant un peu sa tête. La jeune archère regarda l’objet de son attention, et lâcha un soupir mi amusé, mi irrité. Claquant la langue avec désapprobation, elle ne put s’empêcher de donner son avis.

Plutôt mignon, mais un peu jeune, non ?


Néanmoins, le tévintide rougissant et si adorable (c’était un grain de beauté, au coin de son œil ?) aux yeux du noble féreldien ne semblait pas autant captiver la jeune femme : elle reprit au bout de quelques secondes la conversation (ou plutôt le monologue) qu’elle entretenait :

J’étais en train de te dire : tu ne peux pas continuer à bluffer avec aussi peu de jeu à la Grâce Perfide, Wulf…


Avec un air agacé, le rouquin se redressa en répondant à son amie avec un sourire un peu arrogant :

C’est pourtant plutôt efficace… T’as pas vu la mise que j’ai empoché y’a deux jours ? Je n’avais rien dans ma main !


Mais son attention fut à nouveau mise à l’épreuve : l’adolescent s’approchait de lui avec un air qui semblait hésiter entre la détermination et la fuite. Définitivement : adorable. Leïla regarda derrière elle avant de lâcher un soupir résigné :

Cette lubie ci durera-t-elle plus de deux semaines ?


Avec un grognement fortement agacé, le rouquin finit par cesser de prendre des pincettes avec son amie qui n’était décidément pas de bonne humeur :

Si c’est pour être aussi désagréable, tu peux aussi bien rentrer sur le Téméraire…


Leïla eut une mimique outragée qu’elle accentuait un peu : tant pis, les disputes ne duraient jamais bien longtemps avec eux. Elle termina son verre en manquant de le casser quand tout d’un coup, tout se précipita :
Le noiraud renversa son verre sur une brute de passage, faisant un joli massacre à la bière. Evidemment, une parole insultante fut sans doute lancée, et visiblement, le jeune tévintide n’était pas du genre à rester sur la touche : quelques mots de sa part, et le voilà saisit par le col, tandis qu’un « PARDON ? » un peu furieux arrivait jusqu’aux oreilles du rouquin.
Un soupir de son amie marin parvint jusqu’à ses oreilles alors qu’elle lâchait quelques mots frustrés :

Allez, va jouer au chevalier servant…


Du coin de l’œil, Wulf la vit se diriger d’un pas tranquille vers une femme tellement dénudée qu’elle semblait être une prostituée. Très bien : il pourrait s’occuper du cas devant lui sans les remontrances de l’archère.
Se levant avec son verre à la main, Wulf fit en sorte d’accentuer son air menaçant en ayant l’air tout simplement nonchalant au possible : les deux dagues dans son dos semblaient plantées dans ses épaules quand on le regardait de face, et le coup d’œil discret à l’épée du lourdaud suffit à le convaincre que tout cela n’était pas une grande affaire. C’était toujours les abrutis qui avait un mal fou à lever leur épée qui étaient les plus facile à mettre à terre.
Le rouquin ne pouvait néanmoins pas s’empêcher de jouer au petit con, aussi, il se dirigea vers le duo et fit mine de trébucher pour renverser son verre de vin rouge sur l’agresseur de noiraud. Avec un air faussement effaré sur le visage, le féreldien parla dans la langue de l’empire (accent à l’appui) :

Kaffas ! Du si bon vin gâché…


Regardant son verre vide avec un air attristé, le rouquin posa le récipient sur une table en bois à sa portée. Soupirant légèrement, et tentant d’ignorer la colère du noiraud qui était étrangement… touchante, il continua ses palabres qui lui attiraient la colère du bagarreur.

Je suis vraiment navré, je ne peux que vous en vouloir pour un gâchis pareil…


Le lourdaud lâcha le tévintide dans un accès de fureur particulièrement stupide, et ce tout de suite le signal pour le tempête que le moment le plus plaisant était arrivé : il était venu le temps de la baston.
Sans scrupule, Wulf donna un grand coup de pieds dans les parties disons… délicates de sa cible. L’homme se plia aussitôt en deux, et le rouquin allait lui donner un bon coup sur la nuque pour régler le problème quand quelqu’un derrière lui tenta un croche patte : l’abruti n’était pas seul, et son compagnon de beuverie avait décidé d’intervenir. Le féreldien se remit sur ses pieds assez rapidement, et se mit face au deuxième imbécile. Le regard furieux, le rouquin s’approcha de lui avant de lui donner un magistrale coup de tête qui envoya le second au sol.
Résultat de l’histoire : deux lourdauds qui se relevaient difficilement (mais encore d’attaque), le noiraud écarquillait grands ses yeux devant le bazar qui avait été si rapide (et de quelle couleur était ses yeux ?), et le reste de la taverne était mitigé entre les paris lancés à haute voix et le silence incrédule (« la nuit n’est même pas tombé que ça commence déjà ! »).
Les paris n’étaient pas vraiment pour les plus jeunes, on pouvait s’en douter. Mais Wulf était habitués, et cela état loin de faire de lui un éternel perdant. La seule question, bien évidemment, était de savoir si cela allait être un « un contre deux » ou un « deux contre deux ». Le jeune adolescent était pas du tout armé, mais dans cette partie de Thédas, cela ne voulait pas dire grand-chose.
Néanmoins, vu la mine agacée des deux guerriers, et l’espace de combat qui était si limité, le rouquin ne crachait pas sur l’hypothèse d’un partenaire de combat. Surtout qu’un regard aux alentours lui indiquait de Leïla et sa pute avaient déjà disparues. Si le combat tournait en leur défaveur, cela pourrait être excessivement agaçant. Wulf se voyait déjà dire adieu au noiraud sans avoir réellement pu lui parler, et rentrer la tête basse sur le Téméraire pour se faire gueuler dessus par les marins à l’instinct plus paternel. Il préférait éviter ce genre de scénario.

Jeu 24 Mai 2018 - 22:36

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Un simple verre entre amis

"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé." --Lamartine


Oh, mais si seulement je lui avais cramé la tronche dès l’instant où il m’avait attrapé en grognant .. quoique. Je tournai la tête sur le côté quand je sentis que quelqu’un s’approchait du petit spectacle – j’en avais l’habitude, à force de me battre avec tout le monde. Son regard était alors tranchant, même si sa posture en témoignait le contraire. J’avais de quoi retenir mon souffle, alors que j’essayais encore de deviner ce qu’il pourrait tenter de faire. Le rouquin trébucha alors, renversant son vin sur l’autre bougre. Je ravalai un ricanement, en même temps pour le vin que pour la tête qu’il tirait en constatant que sa précieuse boisson s’était renversée. J’avais ce rictus au coin des lèvres qui ne partait plus. Enfin, il l’avait largement provoqué et je sentais alors que ça allait partir très loin, toute cette petite histoire. Ça faisait un petit moment que je n’avais pas passé mes nerfs sur quelqu’un, tiens.

L’incrusteur renchérit sur un sarcasme magnifique et savoureux, qui m’arracha un léger ricanement. Il fallait dire d’où je me trouvais, c’était vraiment drôle d’assister à pareille scène. Il savait parler le tévène, mais il avait un fort accent de je ne savais où. C’était amusant, autant que charmant. L’instant d’après, je fus propulsé en arrière – l’autre venait de me lâcher. Je repris mon équilibre sur la table derrière moi, où l’on jouait à la Grâce Perfide sauce Tevinter. Et évidemment, la moitié de la table se renversa, les mises avec, ce qui occasionna un effet en chaîne de grands dadets en colère. Chouette.

Hey !! Regarde où tu vas, toi !


Mes yeux se plissèrent tandis que je m’étais relevé et tourné vers eux. Ils étaient trois à me rendre ce même regard. Que des mages. Bon, il fallait que ce fut moi qui tombasse dessus ceux-là .. La poisse m’accompagnait bien ce soir : tout ça parce que j’avais écouté Ingridd.

Un premier se leva pour m’attraper par le bras : je le repoussai violemment, avec de la magie au bout des doigts. Oups .. Bon, elle n’allait sans doute pas partir de sitôt : j’étais en colère, donc ma magie se manifestait. Mais pas de panique, je savais comment la maîtriser, donc tout allait bien. L’homme en question était à terre, grimaçant à cause de la petite brûlure que j’avais laissé sur son bras. Et les autres se jetèrent également sur moi : l’un m’attaqua avec de la magie de la foudre, en soi quelque chose de redoutable. Quelque chose me disait que toute cette histoire allait mettre en cendres ce pauvre petit bordel sympathique.

Comment allait-il ?! Je me retournai d’un coup d’un seul, apercevant le marin un bref instant avant de recentrer mon attention sur l’adversaire actuel que j’avais en face de moi. Le troisième de la table s’était finalement avancé vers lui, ayant tenté de lui faire un croche-pied.

Bon. Comment dire que de gérer un électromancien bien plus expérimenté que moi – qui avait fait ses années d’études, lui .. – dans un duel allait être compliqué. Sans parler que je ne savais même pas faire une barrière, parce que je n’avais pas tant eu envie de l’apprendre, celui-là. Je fis un saut roulé vers l’avant pour éviter son sort. Sort qui en heurta un autre à la place. Cette personne s’énerva à son tour, bousculant une autre personne, et ainsi de suite, jusqu’à atteindre une bagarre générale dans l’établissement. Tout ça parce que je voulais parler à quelqu’un. Je soupirai, tandis que je balançai un sort de feu à ras le sol, pour espérer déstabiliser sa stature. En brûlant un peu le plancher – Ingridd allait me tuer –, je pourrais lui faire perdre l’équilibre. Il recula pour éviter le sort de l’atteindre, avant de sauter, même ; là, je me ruai sur lui, l’attrapai à la taille et le bousculai dans mon élan. Il finit à terre, me regardant avec colère et surprise. J’aperçus une bouteille à l’aspect carré et me dépêchai de la fracasser sur son crâne, au moins pour l’assommer et passer à autre chose. Où était-il, à présent ?

Je levai la tête et l’aperçus entouré des mêmes deux contre qui il se battait avant. Il allait avoir pas mal de problèmes sans une aide. Pendant que je me relevai, je réalisai à quel point le bordel portait bien son nom : tout le monde se battait contre tout le monde. Les musiciens seuls continuaient sur leur lancée, avec un rythme entraînant. J’aperçus Ingridd, qui se contentait d’observer avec une mine grave. Elle devait en avoir l’habitude, la question restait quand tout cela perdrait définitivement pied. Je m’élançai vers le groupe, le poing serré et enveloppé de magie, pour en frapper un au niveau du ventre. Il hurla quelque chose d’étouffé tout en se pliant en deux, tandis que je me tournai vers le second. Mon regard noir de colère sembla déjà le heurter, tandis qu’il apercevait ma magie au bout des doigts, de petites flammèches qui dansaient au gré de la chaleur qu’elles dégageaient. Elle était impulsive et mal maîtrisée, oui, mais elle était brute et violente : cela me convenait parfaitement. Le lançai à lui une langue de feu qu’il esquiva en roulant sur le côté. Le tout, avant de me rappeler que le bâtiment était .. en bois .. …Mince.

Et en effet, la table commençait à flamber. Et malin comme il était, il arracha un pied en train de brûler pour s’en servir comme arme. Chouette. Okay, la prochaine fois Dorian, réfléchis un peu mieux que cela. Je reculai de quelques pas, avant de sentir quelqu’un dans mon dos. La situation semblait un peu tendue, mais j’avais confiance.

Bon, ben j’aurai essayé.  


Je haussai les épaules, ayant parfaitement compris qui se trouvait contre mon dos à cet instant précis. Je soufflai un bon coup, tentant de garder un semblant de sang-froid dans une situation un peu délicate.

Dis, on s’échange d’adversaire ? Il m’ennuie un peu celui que j’ai.  


Jeu 24 Mai 2018 - 22:42

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Flashback / Un simple verre entre amis
Arrivée à Minrathie




La bagarre devenait sérieuse alors que tout le monde s’était levé : une table quelconque s’était trouvée renversée et la priorité de chaque client était devenue la même, c’est-à-dire, taper sur n’importe qui se retrouvant sur son chemin, pour un peu qu’on ne le connaissait pas. Et Wulf se trouvait sérieusement désavantagé face à cette tactique : mise à part le tévintide aux yeux troublants, il ne connaissait personne, et chaque buveur du soir pouvait être un potentiel ennemi. Ce genre de tournure d’évènement pouvait sembler désagréable, mais le rouquin trouvait cela plutôt amusant : ce genre d’anecdote se racontait bien autour d’une bière, lors des soirées de veilles sur le bateau. Il fallait juste faire attention à trouver un dénouement heureux.
Donnant un vif coup de pied sur le torse d’un imbécile lambda désarmé, il se reprit à entretenir un contact visuel avec les deux guerriers qui avaient si envie d’en découdre avec lui. Ses deux dagues dans le dos, le rouquin avait néanmoins la furtive impression que l’arrivée de quelques lames donnerait une tournure plus sérieuse à l’histoire. S’il espérait gagner, il préférait néanmoins éviter de visiter les geôles de l’Empire : on n’en disait pas le plus grand bien (la nourriture est mauvaise, le matelas peu confortable, et l’accueil froid). Donc, le mieux serait de gagner cette bagarre sans avoir à sortir ses deux lames : ce serait une invitation à la débâcle qui n’appellerait qu’une fin glauque et peu racontable. Wulf aimait les histoires… Une bagarre dans un bordel tévintide était une bonne histoire. Un meurtre d’un inconnu après une bière, c’était une mauvaise histoire.
Saisissant alors une cruche vide, il eut un sourire requin en évitant le coup de poing d’un de ses adversaires : de toute évidence, les deux lourdauds manquaient de dextérité.
Un regard en arrière, et le féreldien eut un sourire incrédule étonné : l’adolescent se débrouillait pas mal, usant de sa magie pour tenir en respect deux hommes qui lui faisaient face. Pas mal du tout… Il allait falloir calmer tout le bordel d’un éclat où la bataille ne terminerait jamais. D’un mouvement fluide, il passa dans le dos de son adversaire, sautant sur le bar pour réattérir derrière le lourdaud. Levant bien haut la poterie, il la fracassa sur la tête ronde et nue de son adversaire. Gouttes de bière et éclats coupants volèrent autour de lui.
Un hoquet de stupeur d’un spectateur désarmé ramena le féreldien à la réalité : le jeune mage tentait le feu dans un environnement… inflammable. Autant dire qu’il s’enflammait. Grimaçant à sa mauvaise blague, le rouquin s’élança vers son allié, avant de se retourner pour parer au dernier moment le tranchant d’une main. Face à lui, le guerrier (un psychomancien, vu ses mouvements brutaux et fous) était incroyablement désorganisé : il tapait à tout va sans aucune réflexion, mais d’un coup de poing, brisa un tabouret de bois (« la fabrication tévintide est vraiment mauvaise » songea le cadet Cousland).
Son dos percuta quelque chose, et le tempête faillit sursauter alors qu’il se rendait compte que c’était quelqu’un : le noiraud était maintenant en position défensive, et les deux jeunes hommes se tournaient le dos, couvrant les arrières de l’autre. Avec un sourire en coin, Wulf saisit le pied du tabouret de bois, satisfait de s’être trouvé un partenaire de crime : ce genre de baston était plus agréables en équipe. Et le tévintide semblait être un allié tout à fait respectable… et agréable à voir, de plus.
Et sa voix l’amusa encore d’avantage : distinguée (une naissance noble), mais précise et claire. Avec son air railleur, le rouquin lui répondit dans son tévène écorché d’un accent :

D’accord, mais gaffe : celui-là a un pet au casque !


Il bougea alors, faisant face à l’adversaire que son allié avait bien énervé : fermement armé dans son poing, le soulard avait un pied de table (ou de chaise ?) enflammé. Cela devait avoir un rapport avec les flammèches qui dansaient contre les doigts du noiraud. Cela aurait dû alarmer Wulf, mais la témérité du Cousland n’était plus à faire connaître : il adorait le feu, et alors qu’il croisa du regard les langues jaunes qui mangeaient le bois, il eut un sourire un peu fou. Brandissant son pied de tabouret comme une épée, il s’amusa d’un léger pas en avant d’attaquer son adversaire. Il était un voleur, mais son éducation noble avait fourragé deux trois trucs dans son crâne dur : la main gauche en arrière, le bout de bois vola à l’encontre de l’arme enflammée.
Des étincelles volèrent, et Wulf fit glisser son pied entre les jambes de l’épéiste de fortune. Le croche patte savamment exécuté fit tomber à terre le tévintide qui eut juste le temps de glapir un « tricheur ! » avant de tomber à terre. Le rouquin aimait bien cette insulte : il était plus facile pour le cadet d’une grande famille d’être vicieux plutôt qu’héroïque… Et Wulf faisait bien tourner cela à son avantage.
Le rouquin eut un sourire mauvais avant de répondre d’un bref « Je sais ». D’un mouvement sec, il assomma l’homme de son morceau de bois, ignorant le « crac » qui retentit. Cela devait être le bois plutôt que le crâne (« fabrication tévintide »).

Un regard aux alentours lui fit comprendre le pouvoir de l’impression : Wulf et son acolyte improvisé ne pourrait jamais botter le cul à tous les clients enragés du bordel, mais le rouquin avait suffisamment donné spectacle à ceux qui le regardaient pour être craint. Peut-être bien qu’il allait sortir de toute cette histoire sans trop d’égratignures, finalement (une petite réflexion lui fit juste découvrir qu’il avait une écharde dans la paume droite). Il suffisait juste que le mage adolescent prouve lui aussi que personne n’avait intérêt à l’agacer.
Gardant dans sa main ferme le morceau de bois qui criait à l’agonie, le marin se tourna vers son allié tévintide : il était curieux de voir comment cet adolescent rougissant allait s’en sortir : il avait beau aire son timide face aux clins d’œil, il se débrouillait plutôt bien lorsque les flammes léchaient ses doigts (sans aucune pensée graveleuse, bien sûr…).
Evidemment, si le noiraud faisait ses preuves en bonne et due forme, tout irait bien. Mais le rouquin n’allait pas laisser cette histoire mal terminer tout simplement pour cela : il faisait donc attention à que le psychomancien n’abîme pas le tévintide (quoiqu’en dise Leïla et ses « chevalier servant ! »).

Jeu 24 Mai 2018 - 22:48

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Un simple verre entre amis

"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé." --Lamartine


Peut-être que j’allais regretter mon arrogance en cet instant précis. Oui, faire le paon était une de mes plus grandes spécialités, mais il fallait dire que mon adversaire actuel allait être plus compliqué à gérer que ce que je pensais. Déjà, avec les coups qu’il envoyait, on aurait dit une bête enragée, un fou furieux. Contrairement à mon seul allié du moment, j’avais moins l’habitude de me bagarrer en groupe dans une taverne : je m’étais contenté – et c’était sans doute déjà pas si mal – de petits duels dans les cercles que j’eus fréquentés.

Sans un mot ajouté, il se rua sur moi ; je parvins à l’esquiver en roulant sur le côté. Si j’étais plus détendu, j’aurais très certainement lancé mon sarcasme comme on lancerait des fleurs. Sauf que ce n’était vraiment pas le moment. J’observai autour de moi : dans ce genre de situation, il fallait savoir user de ce qui nous entourait pour riposter. J’étais très clairement désavantagé, autant en âge, en taille qu’en force, même si j’étais tout de même mage. Ce n’était pas que je maîtrisais ma magie moyennement, mais bon ..

L’espèce de bélier repartit à l’assaut quand je me relevai. Je sautai autre part en roulant, histoire d’esquiver encore. Mais dans le processus, il balaya sur le côté de son bras. Je me le ramassai en plein dans les côtes, ce qui me coupa le souffle. Je m’affalai complètement contre le sol, haletant. Puis le roulai sur le côté dans un réflexe surhumain pour éviter son pied. Je sentais la foule derrière, qui faisait plus d’observer que de se battre, maintenant. C’était un peu pesant – et humiliant si je me faisais vraiment démonter ici.

Mon regard se posa sur une table qui se trouvait non loin de moi. Mon adversaire ne perdait pas de temps en gonflette – quel dommage – et me lança un regard indescriptible, mais colérique. Je commençai à ramper ; bon sang, je ne sentais plus mes côtes .. Avec un autre effort sorti d’on-ne-savait-où, j’atteignis la table pour m’en servir comme bouclier. Le pauvre mobilier se fracassa sous son poing, renversant la plupart de l’alcool présent sur lui.

Je n’eus vraiment le temps de soupirer qu’il m’attrapa la jambe. Un vent de panique traversa mes pupilles, alors que je ne m’étais pas encore remis du coup précédent. D’un geste vague, il me lança sur une autre table. Je toussai. Bon, clairement, la situation m’échappait un peu. Il m’attrapa par le col cette fois ; mon regard divaguait autour de moi ; où était-il passé, je ne le voyais plus .. Il y avait bien trop de monde autour de nous, à crier ou à frapper du poing.

On m’attrapa des deux mains, avant que je ne me prenne un violent coup de genou dans le ventre qui m’arracha un léger cri étouffé. Je ne voyais plus clair, je peinais à comprendre ce qui m’arrivait, mais je me sentis tomber. J’avais réussi à attraper quelque chose en tombant. Ma main ne tomba nullement, en revanche, à cause de ce que je tenais ; un tissu, quelque chose comme ça .. ça puait l’alcool fort. La seule chose que je percevais à cet instant-là fut ma magie qui bouillonnait à l’intérieur de moi. C’était curieux, comme sensation ; j’avais les yeux encore un peu ouverts, mais je ne voyais plus rien ; que du noir autour de moi ..

J’eus un instant de vide, où rien ne se passait ; pas de rêve, pas de songe ; à part peut-être un seul. Où était-il, maintenant ? Je ne savais même pas son nom .. Vu son accent, il n’était clairement pas d’ici ; était-il marin ? Peut-être qu’il est déjà reparti ..

Mes yeux s’ouvrirent péniblement, tout ça pour se refermer. Je grognai légèrement, complètement à la ramasse ; puis je réalisai que je n’étais plus contre le sol trempé d’alcool comme avant. Un .. un lit : j’étais dans un lit. Mes yeux se rouvrirent ; ils fixèrent un plafond que je n’avais jamais vraiment vu. C’était le même bois pour les murs que le bordel : y étais-je encore ? J’étais complètement perdu. Puis quelqu’un me frappa la tête gentiment, ce qui m’arracha une grimace.

Tu sais, je t’ai dit d’aller lui parler, pas de flamber la maison.


Je connaissais cette voix ; oui, c’était Ingridd. J’avais quand même pas mal massacré la taverne .. Je soufflai du nez, avant de sentir comme le fer rouge les diverses blessures que j’avais sur moi. Je serrai les dents en retenant un cri. Ingridd me regarda avec un sourire large, tout en me caressant la joue.

Mais quand même, c’était impressionnant, petit Dorian. ~

Que .. s’est-il passé ?


Mes yeux étaient encore trop lourds pour tenir éveillés. C’était incroyable à quel point je ne me sentais pas bien là maintenant. La tenancière était assise à côté de moi ; la porte était grande ouverte ..

Il t’a achevé, mais il était plein de whiskey, et tu as flambé un peu de son manteau. Il a brûlé vif.  

Ah. ..


Je restai comme déconnecté, épuisé au possible. Ce devait être à cause des blessures. A ce sujet, Ingridd se permit d’ajouter un petit quelque chose.

Tu es dans un sale état, petit Dorian. Je te recommanderai du repos. Aussi, c’est pour ça que je retourne en bas. Si tu as besoin de moi, n’hésite pas à m’appeler.  

In .. Ingridd ?


Elle s’arrêta et croisa mon regard préoccupé.

Tu sais s’il .. est parti déjà ?


Réfléchissant avec attention, elle finit par hausser des épaules avec un grand sourire, avant de partir de la chambre. Je ne savais pas combien de temps avait passé. Par contre, j’avais mal, et la personne à qui je voulais parler à l’origine – me plaisait-il, finalement ? – était peut-être déjà retourné sur la mer. Tu parles d’une journée ..

Jeu 24 Mai 2018 - 23:02

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Arrivée à Minrathie




La situation n’était pas vraiment aussi calme que prévue : le psychomancien était vraiment un véritable malade, et les coups qu’il portait au jeune homme n’était pas des coups qu’on portait en baston. Plutôt le genre de coups que l’on ne maîtrisait pas, comme sur le champ de bataille. Lorsque le noiraud encaissa une attaque particulièrement violente, le rouquin commença par un pas énergique en avant, s’apprêtant à prêter main forte au tévintide. Mais alors qu’il se ruait sur le duel sans vraiment réfléchir, une main l’attrapa au poignet. Ce fut très rapide : Wulf n’eut que le temps d’apercevoir son ancien ennemi, une trace rouge sur son crâne chauve témoignant des coups reçus. Quelques mots incrédules sortirent par instinct de la bouche du rouquin :

Vraiment ? Tu n’en as pas eu assez ?


Puis un coup de poing le faucha en plein estomac, lui coupant d’un seul coup tout son souffle. Clairement, de sa maigre expérience : c’était le moment où cela dégénérait tout à fait. Tentant de se remettre à respirer de manière tout à fait chaotique, le tempête s’appuya sans réfléchir sur l’épaule de son ennemi qui tenta de lui donner un coup de tête.
Par instinct, le navigateur préféra se laisser tomber sur le dos, entraînant avec lui son ennemi au crâne trop dur. Ce fut alors un torrent de coup de pieds et de poings qui s’échangèrent : les deux ennemis roulèrent sur le plancher alors qu’un imbécile quelconque criait des paris. Donnant sans vergogne un coup de genoux dans les parties délicates de son adversaire, le féreldien finit par réussir à relever la tête pour chercher du regard le noiraud. Cela se révélait comme le plan drague le plus tortueux de sa courte existence. Ecarquillant les yeux, le rouquin eut tout juste eu le temps de voir que le psychomancien jouait au bilboquet avec sa future conquête. Haussant les sourcils au maximum et s’apprêtant donner un don coup de pied de table dans l’arrière du crâne de ce fou furieux, le jeune rouquin n’en eut pas le temps.
On l’avait saisi par la gorge : c’était un ennemi dans son dos, et le rouquin était partagé entre admiration et haine face à cette attaque vicieuse. Au moins, celui couché au sol était KO, faisant le deuil des enfants qu’il n’aurait jamais.

Vif, et un peu alarmé par cette attaque, le rouquin jeta ses bras en arrière pour saisir le col de son attaquant anonyme. Et plutôt : une attaquante, et plutôt légère, en plus… C’était parfait. Wulf fit jouer toute sa force pour projeter la jeune femme par-dessus sa tête la faisant tomber au sol devant lui. C’était une joueuse de Grace Perfide, dont le jeu avait été bousculé tout à l’heure par le noiraud. Se massant la gorge, le rouquin cracha sur la jeune femme sans scrupule, pour se débarrasser du goût de sang qui envahissait sa bouche. Il avait été chanceux sur ce coup-là.
Il finit par songer à son allié et il écarquilla de nouveau les yeux en constatant que l’adolescent avait réussi à mettre le feu à son adversaire. Marchant un premier pas vers lui, il dût s’appuyer sur une chaise pour que sa vue ne s’encombre pas de nuages noirs. Le temps qu’il revienne à peu près à lui, une elfe avait agi de manière efficace. Les tables se réorganisaient, et le noiraud était porté à l’étage du dessus. Le marin se promit de s’y rendre. Mais tout d’abord, il toussa un peu.

Kaffas.


Les divers combattants étaient chassés de la taverne. Mais le rouquin ne l’entendait pas de cette oreille-là : se trouvant un tabouret dans un coin, il s’assit dans l’ombre, attendant que tout cela se tasse. Un petit sourire ourla ses lèvres quand le grand brûlé et le grand castré furent chassés sans politesse. L’histoire avait été pleine de péripéties douloureuses, mais la fin promettait. Enfin… le féreldien espérait vraiment que le noiraud n’allait pas trop mal : outre cet échange de regard, le tévintide avait tout de même été blessé parce qu’il comptait lui parler.
Et son intervention avait envenimé la bagarre…
Soupirant un peu, il grimaça alors que le passage de l’air écorchait sa blessure interne. S’emparant d’un verre à moitié rempli qui traînait à proximité, le rouquin toussa encore plus fort quand le cognac passa le long de sa gorge. C’était ce qu’on appelait une fausse bonne idée. Après toute l’esclandre qui s’était déroulée, Wulf ne se voyait pas commander une bière pour sa pauvre blessure. Il chercha donc une chope de brune dont il restait un fond, et l’avala d’une traite. Voilà qui était mieux.
Désormais un peu revigoré, le rouquin se faufila au premier étage, furtif et discret comme une ombre. Regardant aux alentours la porte susceptible d’accueillir le noiraud, il se faufila le long d’un mur sombre quand la tavernière sortit d’une chambre. Elle passa tout prêt de lui, et Wulf songea à l’histoire de Bjorn le boiteux, qui était devenu boiteux malgré sa furtivité légendaire : il s’était fait repérer à l’odeur de rhum qu’il dégageait. Sale histoire.
Finalement, il put continuer sa route sans se faire remarquer : connaissant son but, il marcha tranquillement jusqu’à une des nombreuses chambres du bordel. Entrouvrant la porte, il toqua faiblement avant d’ouvrir un peu plus. Le tévintide était allongé sur le lit, et un peu amoché : divers bleus recouvraient ses bras et un sa joue. Le rouquin n’osait imaginer le reste du corps (surtout que ce n’était pas le moment).
Avec son tévène imparfait, le rouquin se sentit soudainement un peu gauche. Aussi, il eut un faible sourire avant de demander maladroitement :

Ça ne va pas trop mal ?


Cherchant du regard quoi que ce soit qui puisse le déloger du seuil inconfortable (les seuils étaient toujours inconfortables : on ne savait jamais si était dedans ou dehors), Wulf finit par trouver un tabouret qu’il fit glisser un peu avant de s’asseoir dessus. Regardant à nouveau son acolyte improvisé, il ne se gêna pas pour l’observer à loisir : le teint un peu sombre, les cheveux noirs, les yeux de couleur incertaine… Le plus mignon était sûrement le grain de beauté qui accompagnait le regard.
Un sourire en coin prit place sur les lèvres du féreldien qui finit par rajouter :

Finalement, mon intervention n’a pas vraiment arrangé les choses, navré !

Jeu 24 Mai 2018 - 23:02

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Un simple verre entre amis

"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé." --Lamartine


J’avais refermé les yeux pour récupérer un peu. Le silence de cette chambre était assez décalé comparé à l’ambiance qu’il y avait avant. Ah, ma mâchoire me faisait mal .. Je me risquai à la bouger un peu, rien que pour essayer de la faire craquer, avant que je ne grogne. Ça faisait quand même vachement mal. En y repensant, peut-être que ce bel inconnu avait pris la poudre d’escampette pour s’éviter des problèmes, en voyant comment j’avais fini ..

On toqua légèrement à la porte ; j’ouvris les yeux, curieux.

Quand j’aperçus les tâches de rousseur de son visage, je les refermai aussitôt et tournai la tête dans la direction opposée. Vishante kaffas il était là il était là il était là il .. Kaffas, moi qui voulais lui parler avant, je ne savais même pas de quoi. A voir si de base j’avais quelconque sujet de discussion. Je sentis mon souffle s’accélérer sous la nervosité, mon cœur battre plus fort .. comme si je n’avais pas assez mal là. D’abord ce clin d’œil, puis son aide dans le combat, et maintenant il était monté jusqu’ici. Pas de doute, il voulait quelque chose, ou alors je me faisais vraiment trop de films.

… AH ! Mais en fait il me voyait dans un sale état ! Vishante kaffas. Soit il me prenait pour une grosse victime et avait pitié de moi, soit il devait culpabiliser. C’était déjà gênant .. j’aurais préféré qu’il ne me voie pas dans cet état. Enfin, c’était un peu tard.

Ça ne va pas trop mal ?  


C’était incroyable tout de même. Je n’avais jamais vraiment prêté attention au timbre de voix de quelqu’un, mais la sienne avait quelque chose d’agréable à mon oreille. Grave, posée, un peu rauque .. Sans parler de l’accent barbare qu’il avait en parlant. C’était amusant, apaisant aussi. … Mais je racontais quoi encore, moi ?

Je finis par céder à ma grande curiosité – je n’aurais pas dû – et posai mon regard clair sur lui. Je restai bêtement muet comme le dernier des imbéciles, et me perdis simplement en contemplation. Je n’avais pas la tête à réfléchir, ni même à balbutier. J’étais encore un peu sonné par le réveil, mais je ne manquai nulle courbe que je dessinais de la pupille. Il était plus grand que moi, je l’avais senti quand il était plus près, les épaules robustes et larges, assez bien bâti .. Le regard émeraude et perçant, dans lequel je .. m’attardais un peu ; un petit peu ; pas grand-chose. Les tâches de rousseur qui parsemaient son visage .. cela lui donnait assurément du charme. Les cheveux légèrement en désordre, où tu avais seulement l’envie d’y plonger tes doigts pour ..

Et il devait me prendre pour un demeuré. J’avais laissé un petit – peut-être long – instant de silence sans même répondre. Sentant mes joues chauffer atrocement, je tentai d’improviser une réponse, même si je ne savais pas tellement quoi lui dire exactement sans passer pour un imbécile, le tout, après avoir fermé brutalement les yeux et tourné la tête dans une autre direction.

H-hum .. .. .. J’ai connu pire.


Voilà Dorian, un truc tout simple et tout bête pour montrer que t’es un dur à cuir tout en cachant cette pathétique attitude avant. Tiens, je me demandais combien de petites cicatrices il cachait sous son ample chemise .. Surtout, ne pas le regarder. Ne pas. Le regarder. J’étais autant stressé que si j’étais en train de donner un discours super important devant des milliers de personnes – et c’était dire, je n’en avais jamais fait. Pourquoi cette nervosité, cette angoisse .. avais-je peur de lui ? Non, ce n’était pas de lui dont j’avais peur. … Mais alors, qu’était-ce ?

Il trouva un tabouret sur lequel il s’assit. Il était encore plus près .. Ne pas le regarder, ou j’allais le regretter. J’ouvris quand même un œil vers lui, avant d’ouvrir le deuxième. Il y avait encore une certaine distance entre nous, mais il était si près .. Je pouvais admirer chacune des tâches de rousseur qu’il avait sur son visage, le moindre de ses traits, cette petite balafre qu’il avait sur son sourcil droit .. Mais surtout ses yeux. Bon sang, ses yeux. Et je ne comprenais absolument pas ce qui était en train de se passer, mais il était .. fascinant ; intéressant à regarder aussi, par ailleurs.

Finalement, mon intervention n’a pas vraiment arrangé les choses, navré !

Disons qu’elle .. en aura arrangé d’autres.


Je ne pus retenir un rictus de se former sur mon visage, ce rictus naturel que je gardais toujours dans ma poche au cas où. Et puis me vint peut-être la réflexion de la pique que je venais de lancer, un peu tendancieuse : je venais de dire quoi ?! Cela avait été tellement naturel que je ne m’en étais pas aperçu tout de suite. J’étais taquin, mais je n’aurais jamais cru sur ce plan. Et s’il allait mal prendre ma réponse ? Peut-être qu’il n’était pas intéressé à ce genre de rencontres .. si les personnes de mêmes goûts que vous tombaient du ciel, ce serait bien beau, trop beau, même.

Cette journée ne s’améliorait absolument pas .. Je .. j’étais en train de tomber amoureux d’un parfait inconnu – et c’était le bon mot. Enfin .. surtout ; c’était un homme ! Comme si je n’avais pas assez de problèmes ; mon père allait me tuer s’il l’apprenait.
Je fermai les yeux un instant pour essayer de me calmer. J’étais en ébullition émotionnellement parlant, là. Tout partait dans tous les sens, et ce, sans raison. Qu’est-ce qui se passait, fasta vass ?

Je remarquai cela dit que je ne savais toujours pas comment il s’appelait – un parfait inconnu, disais-je ! Je pris le risque d’ouvrir les yeux pour les loger au chaud auprès des siens. Je me raclai la gorge, avant de laisser la plus grande question de mon existence s’échapper en un constat.

Je .. ne connais même pas ton nom ..


Jeu 24 Mai 2018 - 23:10

Anonymous
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Flashback / Un simple verre entre amis
Arrivée à Minrathie




L’hésitation du mage était tout à fait touchante : il semblait essayer d’éviter de le croiser, mais ne pouvait s’empêcher de jeter quelques coups d’œil. Wulf, lui, n’avait jamais été timide, et ne se gênait pas pour détailler d’un air tranquille l’adolescent en face de lui : il avait été salement amoché par le combat, et quelques bleus parsemaient sa peau mat. Un bref instant, le rouquin fit la moue en songeant que sur la peau du tévintide, les blessures devaient moins se voir. Lui sentait déjà venir d’horribles traces violacées là où la jeune femme avait tenté de l’étrangler. Il savait déjà qu’il aurait quelques remarques des marins du Téméraire. Et qu’il allait devoir s’expliquer, il sentait déjà venir les moqueries.
Et puis, le jeune téméraire croisa son regard, et Wulf masqua après quelques temps sa surprise : le regard avait l’air timide, intéressé… mais aussi, plus puissant qu’il ne pensait l’être. Il avait les yeux clairs, c’était certain. Mais de quelle couleur ? Bleu ? Non, pas vraiment… Vert ? Gris ? Entre les deux… Le rouquin pinça les lèvres en écartant ses jambes, posant ses coudes sur ses genoux. La conversation promettait d’être intéressante. Et intrigante.
La réponse de son interlocuteur sur son état de santé lui tira un très léger sourire : le jeune adolescent était fier, c’était certain. Mais le plus étonnant, ce fut la réponse aux excuses du marin :

Disons qu’elle .. en aura arrangé d’autres.


Là, le rouquin ne se gêna pas pour sourire un peu plus largement, le calme qu’il mettait en avant pour ne pas effrayer le jeune s’effritant un peu : le noiraud se découvrait joueur, visiblement. Cela plaisait au féreldien qui avait le sentiment sans doute juste que le mage se découvrait, surpris par sa propre attitude.
Mais le féreldien aussi se surprenait sur certains points : d’habitude, il n’aurait pas été aussi délicat envers la personne qui lui plaisait. Si le noiraud lui avait plu un peu moins, son tabouret aurait été plus près du lit, son sourire plus affamé, et sa chemise encore plus ouverte. Un avertissement silencieux résonna dans son esprit mais le rouquin le chassa d’un mouvement de main imaginaire. Ce n’était rien : il n’était juste pas un salaud face à un adolescent touchant et inexpérimenté. Cela devait être ça, non ? En tout cas, il préférait se dire qu’il sauvegardait sa bonne conscience, c’était l’explication la plus rassurante.
Un rictus apparut sur le visage du mage, en miroir à celui que Wulf aimait adopter. La situation était très certainement amusante. Même si le rouquin se demandait vaguement ce qui arriverait si la tenancière arrivait dans la chambre : il s’était faufilé à l’étage en douce, et n’était pas certain que cela plairait à l’elfe. Tant pis… Enfin… Si le noiraud avait pour habitude de traîner en ces lieux, il préférait tout autant rester le bienvenu dans les parages. Parce qu’il comptait revenir ? Retenant un soupir, le rouquin se rendit compte que tout cela n’allait certainement pas plaire à Leïla. Tant pis.
Jetant un regard aux alentours, le noble dessina les contours de la pièce, qui devait sans doute être habituellement utilisée pour les clients du bordel. Il aimait bien les lieux pour l’équilibre entre Taverne et Bordel : d’autres maisons closes respiraient tellement le sexe qu’on avait du mal à y respirer. Ici, on pouvait boire un verre au rez de chaussée en ignorant ce qu’il se passait à l’étage. Enfin… ça dépendait si les clients étaient bruyants, bien sûr.
Un raclement de gorge le ramena à la réalité, et le regard de Wulf croisa celui, clair et mystérieux, de son cadet. Bon sang, s’il continuait de le regarder ainsi, le rouquin n’était plus certain de rester un impassible convaincant.

Je .. ne connais même pas ton nom ..


Le sourire de Wulf se diminua un peu. Le féreldien aimait bien son prénom : la consonnance faisait on ne peut plus féreldienne, c’était un nom simple avec seulement quatre lettres. Mais assumer le nom de famille d’une des noblesses les plus influentes de Férelden, il n’y arrivait toujours pas. Et pourtant, il pouvait remercier le créateur, Andrasté, les dieux elfiques et toutes les entités qui avaient été un jour prié : il n’était que le cadet.
Les responsabilités n’étaient pas trop de son goût, et naviguer depuis deux ans était ce qui avait pu lui arriver de mieux. Mais ici et aujourd’hui, il était anonyme (sauf pour les pointus en noblesse de Thédas), et son nom ne signifiait rien d’autre que quelques lettres. Son sourire revint alors qu’il planta ses deux yeux dans ceux de son trop séduisant interlocuteur.

Wulf… Wulf Cousland.


Un regard rapide le long du visage de tévintide, il ne se gêna pas pour caresser du regard la gorge brune de l’adolescent. Avec un léger sourire il tenta de se concentrer à nouveau avant de poser la question qu’il aurait dû, ou plutôt : qu’il aurait voulu poser dès que son regard avait aperçu le noiraud.

Et ton nom ?


Il fallait dire qu’un mage adolescent à l’air éduqué, cela n’avait pas tendance à pulluler sur les quais, et encore moins dans les bordels des quais. Ensuite, Minrathie n’était pas Dénérim : les quartiers dit « pauvres » étaient moins imperméable que le bascloitre de la capitale féreldienne. Ici, les Magister pouvaient tramer leurs affaires louches tout en ayant l’air naturel… Le jeune adolescent était-il Laetan, en excursion aviné en dehors du cercle ?
C’était sans doute le plus probable, et rien que cette histoire amusait plutôt le rouquin qui n’osait s’imaginer l’ennui que devait être les cercles tévintide pour que les étudiants aillent boire dans ce genre de lieux. Ensuite, leur situation était bien sûr plus enviable que le cercle de Férelden. Wulf était souvent pro-mage, même si son voyage à Tevinter avait donné plus de recul à ses idées.

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