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Lun 28 Mai 2018 - 16:10

Anonymous
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La nuit était tombée sur Parendale. Les rues avaient mué, et les marchands de toutes sortes avaient laissé place aux créatures de nuit, nombreuses dans la cité frontalière. Catins, ivrognes, activistes politiques, prêcheurs illuminés, jeunesse dorée... L'obscurité qui enveloppait peu à peu la ville amenait une fraîcheur appréciable, compte-tenu des derniers jours très chauds. Le Nord, lui avait-on dit, n'avait pas le climat tempéré du Sud, et la chose était pour le moins déconcertante pour quelqu'un d'habitué aux rosées matinales et gelées d'hiver. Perché du haut de son observatoire, Octave de Gautron scrutait la ville, pensif.
Il lui avait fallu une bonne semaine pour faire la route jusqu'ici, et ce pour une simple réunion. Simple... Façon de parler, seuls les esprits les plus fins et acérés des Adeptes de Corypheus y avaient été conviés, et le but fixé était clairement de nouer de nouveaux accords prospères, dessiner un nouveau visage au Thédas à venir. Quand l'hypocrisie et la médiocrité auraient chuté de leur trône doré, et que la Vérité, seule maîtresse digne, prendrait sa place juste. Le Baron de Vertbois avait du laisser son domaine pour une longue absence, une seconde fois, et il n'aimait pas cela. Et si on se décidait d'y enquêter en son absence ? Qu'y trouverait-on ? Devrait-il s’exiler, impuissant, face à des preuves accablantes ? Qu'en serait-il de ses dessins et projets secrets ? Et pour autant, il avait été convié, et ne pouvait pas rater une réunion de cette importance, non.
Le jeune homme s'était habillé en circonstance. Sa tunique et son pantalons étaient de soie, une des meilleures qualités disponibles chez les grands tailleurs de Val Royeaux, de pourpre et bleu sombre. Une veste à la coupe élégante venait surmonter le tout, assez légère cependant pour qu'elle ne soit pas trop chaude. Il avait horreur de transpirer. Comble de l'exception, l'orlésien ne portait pas son masque. Il avait longuement réfléchi à la question, et s'était dit que le geste serait emprunt de symbolisme et marquerait l'occasion. Seulement, il se sentait quelque peu démuni sans ces défenses.
L'homme resta encore quelques minutes seul, accoudé au balcon de cette immense demeure, et se décida à retourner à la fête. Son visage était ouvert et poli, et il virevoltait d'un groupe à l'autre avec une aisance certaine, blaguant par ici et lançant une pique par là, au gré de son humeur. A vue de nez, il devait y avoir une quinzaine de personnes vraiment importantes, de l'Enchanteur déchu de Heissberg au général féreldien. Du coin de l’œil, Octave repéra l'entrée de Capheus, dont l'échange ce soir était fort attendu, et il resta en place – face au banquet – le temps que leurs regards se croisent. Un sourire taquin se dessina sur ses lèvres, et il finit sa bouchée d'un geste théâtral. Puis, la seconde d'après, lui tourna le dos pour reprendre son manège, et changeant de place au fur et à mesure que le mage se rapprochait.
Ce jeu l'amusa un moment, jusqu'à ce qu'une certaine lassitude s'empare de lui – à moins qu'il ne s'agisse déjà des premiers signes d'une légère ébriété. Il resta donc en place le temps de laisser Capheus le rejoindre, parlant avec enthousiasme avec deux femmes, dont la plus jeune était particulièrement admirable de par ses grandes connaissances et ses atouts remarquables. Ses yeux suivirent l'homme arriver en face de lui, et il s'inclina avec toute la technique de ses années passées à Jouer à la Cour. « Mon cher Capheus, quel bon plaisir de vous voir ce soir ! La route n'a pas été trop longue ? » Puis, d'un sourire entendu, il tâcha de l'introduire comme il se doit « Je vous présente la Marquise Celena de la très chantante Antiva, accompagnée de la Princesse Gwynn d'Ansburg. Madame, Mademoiselle, charmantes compagnies, permettez moi de vous présenter à Capheus Amnach, Mortalitasi et euh... mince. Je ne parviens jamais à me rappeler de votre fonction en Tevinter ? » C'était faux, bien entendu, mais il aimait taquiner. Sans lui laisser tout à fait le temps de rectifier ses propos, il enchaîna joyeusement : « Nous étions justement en train de parler de Kamarell, le célèbre peintre anders. Il paraît que ces dernière toiles sont formidables, emplies de finesse et d'élégance. Mais osées, semble-t-il. » Il adressa un sourire en coin à la Princesse Gwynn en lui posa délicatement la main sur le bras, et cette dernière laissa échapper un petit rire convenu.

Jeu 31 Mai 2018 - 13:10

Anonymous
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Qui sera le chat ?

"Capheus Je me languis de ta réponse !" --O. de Gautron


Je n’étais jamais allé à Parendale. En fait, je n’avais jamais été aussi près de la frontière orlésienne. Je fus ainsi convié dans cette charmante ville divisée pour une réunion, dont je ne mesurai l’ampleur qu’à titre personnel. Une occasion délicieuse de faire le beau auprès de certains qui ne connaissaient que les rumeurs à mon sujet ; une occasion de refaire surface au Névarra et de m’y faire des amis. J’eus hésité longtemps, mais ma très chère Meghan insista pour venir : cet Octave l’intriguait plus que moi-même. Personnellement, je n’y prêtais nulle attention ; ce n’était qu’un fantasque écrivain farceur, je le sentais venir. Je ne parlai nullement à ma tendre et douce de son affiliation auprès des Venatoris, mais il faudrait bien le tester. Et puis, lui qui voulait rencontrer des jeunes femmes tévintides, cela lui ferait sans doute vaguement plaisir. Je connaissais sa nature frivole, mais je ne m’inquiétais pas le moins du monde pour ma petite rouquine.

Comme il était convenu, j’avais revêtu mon manteau sombre, qui arborait fièrement ce crâne couronné que portaient les Mortalitasis. Je décidai de jouer sur la symbolique plutôt que sur la richesse des vêtements ; j’étais vêtu de sombre, comme toujours. Meghan, elle, joua sur ses atouts et s’habilla d’une robe typiquement tévintide, aux reflets verdâtres. Elle était sobre, mais imposante et emplie de fierté et de prestige. Ses longs cheveux roux étaient tressés pour finir en une coupe très courte, collée à la tête, mais chique.

Et nous entrâmes, mon épouse au bras, la posture digne, le sourire apparent et malin, mais l’œil agile. Etrangement, je n’avais jamais vu cet Octave, mais j’avais le pressentiment que j’allais le reconnaître sans mal. Et puis, je croisai son regard vorace et son sourire arrogant. Je lui adressai un clin d’œil sans ciller dans mon humeur, alors qu’il continua de discutailler avec ses interlocutrices.

Deux, mon amour ?

Non, seulement une.


Contrairement aux lettres échangées, je n’étais nullement ici pour dégainer mon épée et frimer auprès de tout le monde avec. Ce soir, c’était affaires. Un Orlésien qui ne portait son masque à une telle occasion ? Décidément, il me surprendrait toujours. Meghan m’adressa un regard en se mordant la lèvre : oui, il était charmant, je partageais son avis sur la question, mais pas ce soir ; je m’ennuyais beaucoup trop, et la distraction ne serait une solution cette fois-ci.

Devrait-on se joindre à lui ?

Il serait dommage de le laisser seul .. non ?


Ma tendre épouse gloussa d’avance tandis que nous nous approchâmes du petit groupe. Deux femmes d’un seul coup ; pas mal, pas mal. Octave s’inclina devant moi, geste auquel je rendis un hochement de tête respectueux. Je n’étais pas homme à m’incliner devant n’importe qui.

Mon cher Capheus, quel bon plaisir de vous voir ce soir ! La route n'a pas été trop longue ?


Là, j’avais deux cartes en mains : la gentille et la moins gentille. Je lui adressai un sourire un peu moins apparent en le regardant brièvement de la tête aux pieds. Pas mal, pas mal.

Je suis également ravi de vous revoir, mon tendre ami. Et vous savez comme moi que le trajet sera toujours bien trop long, s’il mène à vous.


A ces mots, j’ajoutai un clin d’œil, avant de porter mon attention à l’une de ses interlocutrices, qui me lança un regard légèrement plissé. Que j’adorais ce type de conversations.

Je vous présente la Marquise Celena de la très chantante Antiva, accompagnée de la Princesse Gwynn d'Ansburg. Madame, Mademoiselle, charmantes compagnies, permettez moi de vous présenter à Capheus Amnach, Mortalitasi et euh... mince. Je ne parviens jamais à me rappeler de votre fonction en Tevinter ?


A chaque évocation de personne, j’accompagnai un salut de la tête sans en perdre mon sourire. Je pourrais leur baiser la main poliment, mais je n’avais pas envie de voler de simples proies. Je ricanai cependant de bon cœur à sa remarque au sujet de Tevinter. Quel enfoiré sympathique.

Peut-être car vous n’êtes jamais venu jusqu’à chez moi.


Pendant ce temps, Meghan lui adressait quelques regards curieux ; elle s’amusait déjà à le détailler. Et quel dommage, Octave changea aussitôt de sujet. Triste, je commençais à m’amuser.

Nous étions justement en train de parler de Kamarell, le célèbre peintre anders. Il paraît que ces dernière toiles sont formidables, emplies de finesse et d'élégance. Mais osées, semble-t-il.  

L’art reste un domaine très incompris.


Parler d’art était intéressant en soi. Cela marquait le début de conversation, calme, tranquille.

Le rôle de l’art change à chaque mouvement. Je pense qu’il devrait allier réalité, beauté et moral en un seul portrait. Et si c’est osé, c’est que ceux qui l’affirment fuient un de ces trois points, à savoir la réalité. Pauvres petites choses.


Mon sourire satirique se posa sur Octave, avant que je ne sente le coude de Meghan me toucher les côtes discrètement. Quel sot, j’oubliais toujours les bonnes manières.

J’oublie beaucoup de choses ce soir, très cher Octave : je soupçonne que c’est de votre faute.


Je me tournai un peu vers lui, tout en m’écartant pour bien lui montrer Meghan. Elle n’était pas venue pour rien, après tout.

Octave, permettez-moi de vous présenter Meghan, ma tendre épouse. Elle occupe un siège au sénat tévintide, et est une femme très intelligente.


Meghan s’inclina poliment devant lui, histoire de lui indiquer qui mènerait la danse entre les deux. Puis, elle lui adressa son sourire le plus beau et son regard le plus doux.

Enchantée de faire votre connaissance, messire .. J’ai beaucoup entendu parler de vous de par mon époux.


Histoire d’en rajouter une couche, j’attirai l’attention de ce cher Orlésien sans masque pour murmurer près de son oreille.

Elle est très curieuse, si vous voyez ce que je veux dire ..


Lun 4 Juin 2018 - 16:46

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Capheus n'était pas seul, mais accompagné d'une femme rousse, intéressante, qui semblait être son épouse. Octave haussa un sourcil en réalisant que le Venatori n'était pas tout à fait celui qu'il avait laissé entendre, et pourtant, dans un sens, cela le rassurait, car il n'aurait pas à faire face à son incroyable talent pour trouver des mots justes, et emplis de second degrés, des mots dangereux et glissants. Le Tevintide d'adoption ne sembla pas perturbé le moins du monde par l'accueil que lui avait réservé l'Orlésien, et cela le frustra un peu. Pour autant, il en fallait beaucoup plus pour le mener au Noble Jeu, et il n'avait pas peur de se confronter à un étranger à ses coutumes. Il balaya la question sur l'art d'un simple revers de la main, avec aisance, comme s'il ne s'agissait que d'une mouche opportune, et Octave sentit qu'il allait bientôt commencer à avancer ses pions. « J’oublie beaucoup de choses ce soir, très cher Octave : je soupçonne que c’est de votre faute. » Un sourire courtois se dessina sur le visage du baron, qui inclina une nouvelle fois la tête. « Je ne saurais, par le Créateur, me tenir responsable de cela, mon cher ami. Il se dit que la mémoire ne s'arrange pas avec l'âge. » Sa remarque fit rire les deux femmes présentes à ses côtés, mais Capheus l'ignora à nouveau, avec un panache qui lui était propre, pour attirer son attention sur la femme qui l'accompagnait. « Octave, permettez-moi de vous présenter Meghan, ma tendre épouse. Elle occupe un siège au sénat tévintide, et est une femme très intelligente. » Sa femme donc. Le salaud, il était encore plus doué en dissimulation qu'il ne le laissait entendre. Son attention se porta sur son épouse, donc, une femme aux cheveux roux admirablement tressés, et particulièrement ravissante. Il avait de la chance, ce con. Elle s'inclina devant lui avec un sourire et un regard qui ne le laissèrent pas indifférent. La température venait de monter d'un cran. Elle devint presque étouffante quand Capheus lui murmura à l'oreille les mots suivants : « Elle est très curieuse, si vous voyez ce que je veux dire .. »
Octave avait beau être un coureur de jupon invétéré et un Joueur avéré du Noble Jeu, il sentit le malaise affluer en lui aussitôt, et ses jambes commencer à trembler. Ses joues devaient avoir pris de la couleur à présent, sa gorge était sèche et ses lèvres hésitantes. Il perdait totalement le contrôle de la situation, et dévoilait d'emblée sa faiblesse aux yeux des convives. La Princesse semblait déjà l'avoir remarqué, car son regard s'était fait plus distant. Octave respira lentement, et retrouva ses réflexes de survie en société. Un large sourire s'afficha sur ses lèvres tandis qu'il s'avançait vers Meghan, et il s'inclina à son tour, à la mode d'Orlaïs, avec déférence. Puis, sa main s'empara avec douceur de celle, terriblement envoûtante, de la tevintide, et il y posa ses lèvres. « C'est un plaisir de vous rencontrer enfin, ma Dame. Il semble que votre époux soit habile pour vous cacher aux yeux de simples gens comme moi, et j'ose croire que je le comprends. Vous méritez assurément toute son attention. » Son regard se plongea dans le sien quelques secondes, pour appuyer ses paroles, avant qu'il se quitte sa position pour revenir dans le cercle. Il était beaucoup trop risqué et dangereux de demander des détails maintenant, encore plus de lancer une autre conversation, car il ne doutait plus que Capheus trouve un moyen de le déstabiliser d'avantage. Et il faisait si chaud ici, qu'il avait grand besoin d'aller prendre l'air. « Mesdemoiselles, Madame, permettez que j'emprunte notre invité quelques minutes. Nous avons, je crois, quelques folles histoires à nous raconter, et j'ai peur qu'elles ne puissent pas attendre d'avantage. » Les femmes présentent se trouvaient dans l'obligation d'accepter, par politesse, et Octave s'approcha de son ami pour lui faire signe de le suivre à l'écart, sur un balcon, dans la présente rassurante des ténèbres et du vent frais. Il ne dit mot pendant la minute où les deux hommes traversèrent la salle, et attendit d'être bien installé contre la balustrade pour enfin, prendre la parole.
« Mon cher Capheus, j'ai peur que mes propos, lors de ma dernière lettre, aient été mal interprétés. Je vous demandais de me présenter à de charmantes demoiselles de votre pays, bien entendu, et vous venez de le faire, c'est incontestable. Mais jamais je ne me serais permis de penser à votre épouse. Votre mariage est-il difficile ? » Son ton était calme, mais ses paroles claires. « Je ne pense pas qu'il soit sage que je m’immisce dans vos affaires privées, mon cher ami. » Il ferma les yeux un instant, profitant de la caresse du vent sur son son visage. Il aurait du prendre son masque. « Et je pensais également que nous profiterions de cette occasion pour parler enfin de certains grands projets, pas seulement mondains. Quelles sont les nouvelles de Tevinter ? »

Dim 10 Juin 2018 - 17:39

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Qui sera le chat ?

"Capheus Je me languis de ta réponse !" --O. de Gautron


Oh oh ; Octave de Gautron serait donc aussi vulnérable ? Il était loin de marquer un bon point : s’il était déjà ébranlé à la vue simple de ma tendre et douce, je n’osais imaginer la suite. Ou alors c’était tout autre chose. Han .. pauvre petit oisillon. J’espérais grandement que nous aurions le temps de discuter en privé quelque part, ses proies m’agaçaient déjà. Apparemment, elle était loin de le laisser indifférent, et cela se voyait de par ses petits gestes. Oui, donc, comme je le disais, Octave n’était effectivement pas invulnérable et sans faiblesse : parfait, je tâcherai d’aller plus doucement avec lui.

Le malaise de ce pauvre petit Orlésien sans masque commençait toujours plus à se percevoir dans la conversation. Si je n’étais autant fourbe, j’aurais presque une ombre d’empathie. Cela me rappelait un peu mes premières lettres bien écrites que j’envoyais : j’étais toujours un peu gêné une fois en face de la personne. Je le comprenais un peu, d’un côté. Mais soudainement, l’Orlésien sans masque prit une incroyable décision.


Mesdemoiselles, Madame, permettez que j'emprunte notre invité quelques minutes. Nous avons, je crois, quelques folles histoires à nous raconter, et j'ai peur qu'elles ne puissent pas attendre d'avantage.


Amusé par sa petite remarque, je lui adressai un sourire, avant de le retourner vers les deux autres femmes. Mon regard scruta Meghan, qui me retourna un regard tout autant sérieux et un sourire tout autant faussé. L’avantage des bonnes collaborations était qu’il n’y avait presque nullement besoin de mots pour se faire comprendre. Nous avions un plan initial, et nous nous y tiendront. Mais amusé tout de même, je lâchai une autre pique, qui me vint le plus naturellement du monde.

Ohoh, c’est que sir de Gautron commence à s’impatienter .. ~


Sur ce, j’inclinai légèrement la tête pour saluer les deux courtisanes d’Octave et lui emboîter le pas. Miséricordes, il avait réussi à nous débarrasser des deux espèces de harpies en dentelle. Chapeau, Octave, un bon point d’accordé : rien de tel que de converser à l’abri des regards. Eh bien, qu’avait-il à dire ? Je m’appuyai contre la balustrade, dos à la barrière et le visage relevé, le nez dans les étoiles.

J’ai comme l’impression que finalement, vous aurez une bien meilleure touche, ce soir.

Mon cher Capheus, j'ai peur que mes propos, lors de ma dernière lettre, aient été mal interprétés. Je vous demandais de me présenter à de charmantes demoiselles de votre pays, bien entendu, et vous venez de le faire, c'est incontestable. Mais jamais je ne me serais permis de penser à votre épouse. Votre mariage est-il difficile ?

Oh, mes lettres vous auront donc tant plu ?

Je ne pense pas qu'il soit sage que je m’immisce dans vos affaires privées, mon cher ami.


Il n’avait pas idée, mais c’était normal : je n’allais pas poser les meilleures cartes sur la table d’entrée de jeu. J’avais encore envie de tâter le terrain avec lui – si ce n’était autre chose –, pendant que Meghan serait mes yeux et mes oreilles auprès de dames qu’Octave semblait déjà connaître depuis plus longtemps que moi-même. Mais c’était tant mieux que nous soyons seuls pour plusieurs autres raisons, à vrai dire. Je jetai mon regard en ce contre-bas de néant, me voulant plus distrait que léger. Faire le point sur ma relation avec Meghan serait important pour la suite, quoique légèrement imprévu : je pensais Octave plus frivole et opportuniste que cela dans ce domaine. Un homme à la main légère qui refusait la proposition d’un allié pour un soir ? Impossible. Ou alors, il cachait bien son jeu, et cette histoire de flirts en chaîne n’était qu’un masque orlésien. Mais il était bien loquace, ce soir.

Et je pensais également que nous profiterions de cette occasion pour parler enfin de certains grands projets, pas seulement mondains. Quelles sont les nouvelles de Tevinter ?

Tsh tsh tsh, mon mignon.


J’attrapai d’une main la mâchoire d’Octave pour vraiment recentrer son regard dans le mien, qui le scrutait avec un glacial sérieux, j’en étais bien conscient. Finalement, un sourire empli de mystère se posa sur les épaules d’un Octave toujours autant déboussolé. Haa, que j’adorais ce genre de petits timides facilement ébranlés.

Une question à la fois, sinon nous n’allons point nous en sortir, d’accord ? Bien.


Mon timbre était calme, assez grave en terme de hauteur, et je me surpris à garder tant de maîtrise : il était quand même mignon, dans son genre. Pour lui laisser du répit, cependant, je lâchai le bas de son visage en laissant bien mes doigts glisser le long de sa petite barbe de quelques jours. Vraiment mignon, dans son genre.

Donc, pour en revenir au premier sujet, .. Meghan. Si vous voulez mon avis, et je comprends que cela ait pu vous surprendre, après tout, nous nous rencontrons à peine, vous ne savez pas grand-chose ; vous ne devriez point vous inquiéter des batifolages de ma femme, je suis au courant qu’elle est frivole, et sans doute bien plus que vous. Et je tiens à préciser que non, je ne me sens point humilié ou insulté de le savoir, et que non, notre mariage est loin d’être difficile : il est simplement plus léger.


Premier point de clarifié : je n’avais pas besoin de préciser mon affection pour les jeunes hommes trop curieux et trop somptueux, ou encore l’alliance qui me liait à Meghan ; cette information était loin d’être pour maintenant. Et quand bien même, j’attendais d’être plus certain d’où je mettais les pieds pour dire la première information. En temps et en heure. Mon regard suivait la lumière qui provenait de l’intérieur, une lumière chaleureuse, paisible .. un peu le contraire des personnes présentes en ce jour-ci.

En somme, faites ce que bon vous semble, mais choisissez bien. ~


Je marquai une petite pause pour incliner la tête vers lui et lui adresser un clin d’œil et un sourire que je voulais inoubliables, avant de poursuivre sur une note plus sérieuse.

Quant à Tevinter, .. les choses restent ce qu’elles sont. Tout le monde veut la peau de tout le monde pour gagner en influence, cela devient redondant, à force.


Je me penchai un peu plus vers Octave, car je préférerais garder ce genre d’information à l’abri d’oreilles indiscrètes. Aussi, j’avais envie de voir à quel point ma présence pourrait le déranger ou le mettre mal à l’aise.

Les Venatoris gardent une place relativement importante au sein du Sénat, cela ne cesse de me surprendre. Les tensions sont toujours présentes, mais à ce que j’ai entendu, tout reste relativement calme. L’Archonte ne peut pas s’en débarrasser directement sans provoquer de guerre civile, donc pour le moment, tout va bien, enfin .. en apparence.


Finalement, j’adressai un autre regard à ce pauvre Octave, avant de rire sans aucun trait moqueur ou sarcastique : je me reculai pour reprendre ma place initiale en croisant les bras contre ma poitrine, gardant mes yeux clairs et espiègles posés sur lui.

Enfin, détendez-vous un peu très cher ! Nous sommes à une petite fête mondaine, les distractions ne manquent pas ici. ~


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