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La température était dans le tapis. La chaleur devenait de plus en plus insoutenable. Le feu avait envahi la forêt, juste le fait de respirer envoyait une douleur dans ses poumons, mais elle ne pouvait pas arrêter. Toute son énergie devait être déployé pour fuir le feu derrière elle. Sauf que peu importe les efforts qu'elle déployait et la vitesse, celui-ci restait dangereusement derrière elle. Peu importe le chemin qu'elle empruntait, il continuait de la suivre comme son ombre. En essayant de fuir ce mur de feu, elle le propageait de plus en plus dans la forêt, mais elle voulait rentrer à la maison. Elle en avait marre de toute cette guerre, des regards et des commentaires des autres. De son allure, de sa différence, de ses putain d'oreilles pointus, mais plus encore, elle en avait marre de son don. Cette épée de Damoclès qui la suivait sans cesse en attendant qu'elle baisse sa garde pendant quelques secondes. Ce feu ravageur à l'intérieur d'elle qui la poursuivait peu importe où elle essayait de se cacher.
Parce qu'on ne peut pas s'enfuir de soi-même, peu importe la vitesse de la fuite, on finit toujours par se retrouver en face du miroir et plus on passe du temps à se mentir sur notre reflet, plus celui-ci nous choque lorsqu'on voit le voit.
Elle haletait en regardant autour d'elle. L'aspect familier de la chambre la calmait tranquillement. Elle jeta ses draps au sol pour éteindre le feu qu'il y avait dessus. La douleur l'avait ramené à la réalité. Encore une fois, la semi-elfe venait de se brûler. Sauf que c'était bien la première fois qu'elle le faisait à cause d'un rêve. Elle soupira longuement et se leva, elle ne retrouverait jamais le sommeil de toute façon. Se concentrant légèrement, elle lança un sort de soin pour s'occuper des brûlures sur ses mains et bras et sortit à l'extérieur. Sa chambre étant directement sur les remparts, ça lui permettait d'être rapidement toute seule, mais surtout, assez loin pour éviter de blesser les autres. Elle regarda l'horizon pendant plusieurs secondes, observant les quelques lumières visibles des campements en contrebas. La bonne chose à faire aurait surement été d'aller demander de l'aide au commandant. Les templiers savaient s'y prendre avec les mages. La tour était à quelques pas de là, en moins d'une minute elle aurait pu réveiller le commandant et lui demander de l'aide, ça c'est s'il dormait vraiment ... Elle secoua négativement la tête. À quoi bon ? Il ne ferait pas disparaître les cauchemars et la peur.
Personne ne pourrait.
Elle monta debout sur les murets des remparts et continua de regarder l’horizon. Le vent était vraiment fort cette nuit et la brise l’aidait à calmer sa sensation que le feu était toujours derrière elle. Ce n’était que dans sa tête. Il n’y avait que de la neige par ici. Elle poussa un autre soupir. C’était juste une mauvaise nuit, demain tout irait bien mieux. Elle retournait à ses activités et cela l’aiderait à oublier le tourbillon de pensée qu’elle avait dans la tête. Aller chasser l’aiderait probablement aussi. Tout pour se retrouver loin en fait. D’éviter d’être confronté à tout ça. La magie et la race. Le feu et ses petites oreilles pointus de semi-elfe. Cette peur à l’intérieur d’elle qui la dévorait. Une magie si grande et si puissante qu’elle ne contrôlait pas.
Elle se laissa tomber assise et ramena ses jambes vers elle pour accoter son menton sur ses genoux. Un jour, elle trouverait sa place. Un jour, elle n'aurait pas l'impression d'être à côté de la plaque et de n'être qu'une spectatrice d'un spectacle qu'elle aurait tant voulu faire partie. Elle sorti de ses poches la petite statuette de loup que Blackwall avait mis des heures à lui faire et la mit devant elle pour la fixer. Il n'y avait que ce genre de choses pour lui redonner le sourire. Mis à part son arc Dalatien, maintenant détruit, elle n'avait plus aucun objet de valeur mis à part cette petite statuette qui représentait énormément à ses yeux.
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Invisible aux yeux de tous, il parcourt Fort Céleste à la recherche de cette âme perdue. S’il l’aidait, allait-elle se souvenir de lui ? Tel est la question… S’en souciait-il pour autant ? Pas tellement. Ceux qui font partie de l’Inquisition se souvient de lui, dont l’inquisitrice avec sa marque brillante. Solas avec son appréciation pour l’immatériel et qu’il aime les esprits. Tout le monde a ses petits secrets, secret que Cole, lui seul, sait. Il ne dira rien jusqu’à ce que ces fameux secrets soient révélés au grand jour. Ce n’est pas le devoir de Cole, ce n’est pas à lui de dire un secret à tout le monde. C’est comme si… Non, il ne peut tout simplement pas. Ce n’est pas dans sa manière d’être.
Au bout d’un moment, notre cher Cole trouvait cette personne en détresse, si on pouvait la qualifier ainsi. Il s’approchait doucement d’elle et vint s’installer à ses côtés sans qu’elle s’en aperçoive. Le voyait-elle ? Cole s'installe sur le rempart en question, observant le ciel de son regard azuré. Il balance ses pieds ayant positionner ses mains sur le rempart pour servir d’appuie. Eliwendë, tel est son nom. Un semi-elfe, qui a de la difficulté à trouver sa place. Sans prévenir, il devint visible à ses yeux. Elle allait être surprise sur le coup, mais c’est la façon dont Cole agit auprès des autres et sans réellement le vouloir.
«Du feu. Un cauchemar. Toutes les nuits le feu se propage, quand va-t-il s’arrêter ? Un passé douloureux, mais je peux aider. Je peux aider à oublier.»
Cole vient à observer cette semi-elfe derrière sa frange qui couvrait ses yeux. Il porte également son chapeau favori, mais que certaine domestique n’apprécie pas. Il ne sait pas pourquoi, son chapeau n’a rien fait de mal pourtant… Incompréhensible, il attend d’ailleurs les explications de Varric concernant son chapeau. Il a dit qu’il le ferait. À moins qu’il est oublié ? Cole ne bougeait pas d’un poil. Il restait assit et il observait cette demoiselle. S’ouvrira-t-elle à lui ?
«Un secret que personne ne sait, exilé de son propre clan ayant peur de faire du mal encore… Vous ne devez pas vous en vouloir ainsi, ce n’est pas votre faute. Ne culpabilisez pas.»
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En voyant un homme littéralement apparaître d'un seul coup à ses côtés, la jeune semi-elfe en tomba presque à la renverse. Ce n'est pas tous les jours qu'on voyait des gens apparaître sous nos yeux, même qu'elle était presque certaine que cela n'arrivait jamais en fait. Sauf si elle était encore plongeé dans un rêve. Bien qu'elle était certaine d'être bien réveiller et non dans un de ses cauchemars. Sinon, elle n'aurait pas ressenti la douleur aussi vivement sur ses mains. Fixant le nouvel arrivant avec des yeux écarquillés qui trahissaient sa surprise ainsi que sa peur, Eliwendë restait complètement immobile, le détaillant. Il n'était pas en position agressive du tout, il semblait imiter sa position sur les remparts en regardant devant lui … Faisait-il partie de l'Inquisition ? Elle ne l'avait jamais vu pourtant … et elle avait passé bien du temps à détailler chaque personne en les observant des remparts. Son accoutrement de l'aidait pas non plus à deviner dans quel service il travaillait. Elle reprit place plus confortablement en le fixant toujours des yeux. Il avait l'air bien jeune ou bien c'était seulement parce qu'elle ne voyait pas bien son visage ?
«Du feu. Un cauchemar. Toutes les nuits le feu se propage, quand va-t-il s’arrêter ? Un passé douloureux, mais je peux aider. Je peux aider à oublier.»
Cette fois-ci, l'effet de surprise se doubla. Comment pouvait-il savoir ? C'était impossible. Personne ne le savait. Elle n'en avait jamais parlé à personne. Ni même Blackwall ou bien son Archiviste même. Elle ne parlait à personne des problèmes qui la rongeaient de l'intérieur depuis des mois, même des années, mais cela avait empiré dans la dernière année. Ce n'est pas le genre de choses qui sont faciles à aborder, avec personne. Dans ce monde effrayé par la magie, s'ouvrir et de dire publiquement qu'on a l'impression que la magie qui est à l'intérieur de nous est si grande qu'elle nous consume, en plus d'être une apostate Dalatienne, c'était un aller simple pour la prison, puisqu'il n'y avait plus de cercle. Elle pourrait également se faire apaisée. Elle en avait entendu parler plusieurs fois de cette pratique barbare. Jamais. Elle préférait garder tout cela à l'intérieur d'elle. Bien loin à l'intérieur ou personne ne pourrait le voir. Sauf ce jeune homme.
Était-il dans sa tête ? Personne n'avait se pouvoir. Sauf les démons ainsi que les esprits. Pourtant, encore une fois, elle était réveillée. Cet homme ne pouvait pas en savoir autant … et s'il … s'il savait vraiment tout ? Et s'il pouvait lire dans son esprit ? Comme si elle était un grand livre ouvert devant lui et qu'il pouvait fouiller dans les moindres chapitre pour trouver tous les détails de sa vie ? C'était très effrayant … parce qu'il y avait bien des choses qu'elle ne voulait pas que tout le monde voit. Des choses qu'elle préférait enfermer dans un placard et les laisser là pour toujours. Elle tremblait en le regardant. Il disait vouloir l'aider, mais elle avait l'impression qu'il était un cadeau empoisonné. On ne pouvait pas l'aider. Elle ne pouvait pas oublier tout ça … et si jamais elle oubliait ? Elle allait lancer sa magie sur quelqu'un sans savoir ce qu'elle faisait … les conséquences seraient atroces.
«Un secret que personne ne sait, exilé de son propre clan ayant peur de faire du mal encore… Vous ne devez pas vous en vouloir ainsi, ce n’est pas votre faute. Ne culpabilisez pas.»
Alors … il savait vraiment ? Elle commença à ressentir des sueurs froides dans son dos. Sauf que … pour la première fois … Elle n'avait plus à se cacher. Elle n'avait pas à essayer de lui cacher quoi que ce soit … parce qu'il le savait déjà. La mémoire de son départ du clan … Alors qu'elle avait pensé qu'il avait été facile de se détacher de toutes émotions, ce n'est que plus tard qu'elle avait réalisé à quel point cela avait été difficile de tourner le dos. De n'avoir plus personne qui la connaissait vraiment … de mentir. D'avoir un poids si énorme sur les épaules. Elle regarda le jeune homme en laissant une distance entre eux considérable, malgré la proximité étrange de leur conversation.
- Comment peux-tu savoir ses choses ? Je n’ai jamais parlé à personne, ni même effleurer le sujet. Je ne veux pas que les autres sachent … C’est mon fardeau. Je ne veux pas que les autres le portent avec moi.
Elle se massa nerveusement les mains en observant la petite statuette du loup. Elle la récupéra rapidement en sentant le vent se lever.
- Et je ne veux pas oublier. Parce que si j’oublies … je pourrais blesser d’autres personnes. C’est ma responsabilité, ce sont mes pouvoirs et je dois vivre avec le choix que j’ai fais … Je ne veux pas oublier que je suis une mage, je veux simplement ne pas l’être.
La semi-elfe savait qu’elle culpabilisait beaucoup pour ce qu’elle avait pu faire au jeune elfe de son clan. Elle n’était vraiment pas fière de lui avoir brûlé le visage simplement parce qu’il l’avait insulté, mais les insultes l’avaient tellement enragé, lui avait fait tellement de mal. Elle était beaucoup plus sensible qu’elle ne le laissait paraître et à cette époque, elle ne savait même pas qu’elle était une semi-elfe. Ses origines l’avaient toujours hanté et ce n’était pas prêt d’arrêter.
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«Comment peux-tu savoir ses choses ? Je n’ai jamais parlé à personne, ni même effleurer le sujet. Je ne veux pas que les autres sachent … C’est mon fardeau. Je ne veux pas que les autres le portent avec moi.»
Comment Cole le savait ? C’était la grande question que tout le monde se posaient depuis qu’il avait mit les pieds à l’Inquisition. Peu à Darse ensuite le chemin vers les montagnes, là où il eut le campement lors de l’attaque de Corypheus et son archidémon. Après il eut l’arrivage à Fort Céleste, là où il peut aider les gens dans le besoin. Les blessés, les mourants, ceux qui culpabilise, comme Eliwendë. Il pouvait l’aider, mais il ne pouvait pas si elle ne le voulait pas.
«Et je ne veux pas oublier. Parce que si j’oublies … je pourrais blesser d’autres personnes. C’est ma responsabilité, ce sont mes pouvoirs et je dois vivre avec le choix que j’ai fais … Je ne veux pas oublier que je suis une mage, je veux simplement ne pas l’être.»
Elle culpabilise encore et toujours. Cole ne comprenait pas. Il voulait aider, mais il ne comprenait pas ce qu’elle voulait en réalité. Comment faire ? Cole prit une petite inspiration avant de changer de position, mais il restait assis.
«Je suis Cole. Certains diront que je suis un esprit, d’autres un démon. J’aide les gens. C'est toujours une blessure, ou un remède à une blessure. C'est ça qui m'appelle.»
Cole penchait légèrement la tête sur le côté avant de se lever. Il était désormais debout sur le rempart, il n’avait pas peur de tomber. Debout et bien droit.
«Je ne dirais pas qui vous êtes, ce n’est pas à moi de le faire, mais pourquoi faire ce choix ? Ceux que vous connaissez peuvent vous aider, peu importe comment. Ils le peuvent. Personne ne vous jugerai, ils seraient idiots de le faire.»
Cole le savait. Il savait qu’elle pouvait compter sur ceux qu’elle appréciait. L’Inquisitrice par exemple ou même Cullen voir Blackwall. Tous pouvaient aider peu importe comment. Elle n’était pas seule, heureusement pour elle. Cole, lui, était seul. Tant de gens à aider, à soigner.
«Vous ne pouvez pas nier qui vous êtes réellement. Vous êtes toujours Eliwendë et vous le serez toujours. Mage ou pas mage.»
C’était la stricte vérité. Une personne peut prétendre ce qu’elle est, pendant un moment, mais un jour le masque peut tomber. Tant de gens portent un masque. Cole les connaissent presque tous, mais jamais il ne le dira. Ce n’est pas son devoir. Son devoir est d’aider les gens et à effacer leur vieux souvenirs qui leur fait du mal. Enlever leur culpabilité pour vivre sainement et sans tournament. Il ne pouvait pas le faire avec elle pas tant qu’elle ne l’accepte.
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Elle le fixa se mettre debout sur les remparts. Il se levait comme s'il n'y avait pas de vide à ses côtés, comme s'il ne ressentait pas le souffle du vent qui pouvait le déséquilibrer en un seul instant. Elle ne croyait pas vraiment qu'il était un démon, il n'aurait pas eu une apparence de la sorte ... et un esprit ne ressemblait pas à ça non plus. Il y a tant de choses inexpliquées dans l'immatériel qu'elle pensait probablement à quelque chose de plus complexe qu'ils n'avaient encore jamais vus. Avec la brèche, ce ne serait pas étonnant qu'ils découvrent de nouvelles choses sur l'immatériel après tout. Cela pouvait peut-être représenter un danger pour elle, elle allait devoir faire attention à ce que le jeune homme lui proposait en réalité. Pour le moment, il voulait simplement discuter et l'aider ... elle ne dirait pas non à une oreille qui voulait bien écouter ses tourments. Elle n'était pas prête à le dire aux autres, à dire qu'elle avait menti et qu'elle était une mage, futur Archiviste de son clan, la première du clan. Qu'elle avait abandonné toutes ses responsabilités pour être libre. Un choix égoïste à la fin, mais elle n'était plus heureuse là-bas.
L’était-elle ici ? Elle savait très bien pourquoi Cole était devant elle s’il était appelé par une blessure. Elle devait rayonner au loin comme un soleil ardent. Peu importe le visage qu’elle prenait devant lui, il voyait au fond d’elle. Impossible de se cacher, de le nier. S’il savait sa douleur, c’est bien parce qu’il voyait le reflet qu’elle ne voyait pas elle-même. Une jeune fille brisée, incomplète, d’ailleurs l’avait-elle seulement déjà été ? À la recherche de réponses, de solutions. Elle balançait entre deux vies, celui d’une elfe ou celui d’une humaine. On pouvait difficilement faire entre les deux. La vie d’elfe ne lui convenait pas, la vie d’humaine était plus difficile qu’elle ne le croyait. Une journée elle balançait d’un côté et le lendemain de l’autre.
«Je ne dirais pas qui vous êtes, ce n’est pas à moi de le faire, mais pourquoi faire ce choix ? Ceux que vous connaissez peuvent vous aider, peu importe comment. Ils le peuvent. Personne ne vous jugerai, ils seraient idiots de le faire.»
Elle n’était pas prête à le crier sur tous les toits, à assumer ce que cela voulait dire dans le monde des humains. D’être une apostate entourée de templiers et de mage du cercle. Être une mage l’entrait immédiatement dans ce conflit qu’elle comprenait encore à peine. Dans cette révolte contre la chantrie. Elle n’avait pas tout quitté pour faire partie du conflit et se retrouver en plein milieu, elle voulait simplement aider, pas se retrouver dans la ligne de mire. Elle savait qu’elle deviendrait une cible, à cause de son don. Ce don qu’elle ne maîtrisait pas, ce feu ardent à l’intérieur d’elle. Ce mur qui se rapprochait de plus en plus. Elle était capable d’user de magie, ce n’était pas ça le problème. Le problème était ses émotions. La magie étant intimement liée aux émotions du pratiquant, vu le raz-de-marée d’émotions en elle, il était évident qu’elle finirait par perdre le contrôle. À tous les brûler. Elle chassa cette idée de sa tête avant qu’elle ne devienne trop concrète à ses yeux.
«Vous ne pouvez pas nier qui vous êtes réellement. Vous êtes toujours Eliwendë et vous le serez toujours. Mage ou pas mage.»
Et être Eliwendë ... c'était être quoi en fait ? Elle ne le savait même pas elle-même. Si on lui donnait le choix, elle pourrait plus facilement se définir, mais ce n'est pas ainsi que la vie fonctionne. Elle ne savait pas qui elle était réellement. Elle ne connaissait même pas ses parents. Sa mère était morte à sa naissance et son père chassait des mages quelque part en Férelden. S'il était toujours vivant. Probablement plus mort que vivant vu la situation. Peut-être même un templier rouge. Elle n'aurait jamais de réponse sur son passé. Ses origines la tracassaient, mais elle essayait de ne pas seulement être défini par le passé. Il y avait un tourbillon en elle grandissant depuis que Cole était venu lui parler. Il était difficile de dire positif ou négatif, mais il brassait des idées en elle qu'elle laissait traîner depuis longtemps. De vieille blessures, de vieilles envies. L'envie de trouver une famille, des amis, quelqu'un avec qui elle pourrait rire et faire de bonnes blagues. Un homme barbu aussi solitaire qu'elle avec qui elle pourrait, pour une fois, montrer quelques une de ses vrais couleurs sans avoir la moindre peur qu'il la repousse. Qui voyait en elle juste la petite Eliwendë, pas une elfe, pas une humaine, quelque chose de complètement unique. Ce sentiment profond de simplement vouloir être aimée ... d'avoir des bras accueillants qui la prendrait et lui dirait que tout allait bien se passer. De se faire embrasser par quelqu'un ... par un grand blond qui portait une couronne.
À cette simple pensée, elle eut un sentiment nouveau à l’intérieur d’elle, une vague de chaleur, un grand sentiment de joie, mais à la fois de honte. Elle savait qu’il l’observait et qu’il avait probablement conscience de tout ce qui se passait à l’intérieur de sa tête. La vision du roi n’était pas du tout quelque chose qu’elle était prête à partager. Ce sentiment nouveau et envahissant. Elle releva les yeux vers lui, elle pouvait voir les siens maintenant qu’il se tenait debout à ses côtés.
- Tu as raison, ils peuvent m’aider. Seulement, je ne suis pas prête tu vois … Je ne sais même pas ce que c’est que d’être Eliwendë. Je ne sais pas ce que cela veut dire d’être moi. Je ne contrôle pas mon don et … je ne veux pas que les autres le sachent. Avec le conflit actuel, être une mage qui ne se contrôle pas …
Être enfermée était bien une de ses plus grandes peurs. Elle était un esprit libre, coincé entre des murs froids, elle finirait par en mourir. Elle rêvait de nature, de grande étendue verte et de liberté. Être dans un cercle, elle ne tiendrait même pas quelques jours. La séparation avec Snow, cela lui ferait faire d'horribles choses ...
- Pour le moment, je préfère simplement être la petite semi-elfe sans pouvoir … Je … dois juste trouver ma place. Je suis bien ici, je ne me suis jamais autant senti chez moi.
Elle ne voulait pas demander de l'aide aux autres, parce qu'il y aurait de lourdes conséquences qu'elle n'était pas encore prête à avoir sur les épaules. Pour apprendre la magie, elle aurait besoin d'un professeur, qu'on allait probablement lui imposer à l'Inquisition. Elle ferait un retour à la case départ, comme avec son Archiviste. Pour faire de magie, elle devrait apprendre à contrôler ses émotions. Son professeur allait vouloir l'aider, mais elle ne se dévoilait à personne, elle ne le ferait pas à un inconnu qui voulait lui enseigner sans comprendre qui elle était. Elle allait refaire la même roue qu'elle avait déjà emprunté et tournoyer dedans pendant des années. Ce qu'elle ne comprenait pas, c'est qu'elle aurait beau courir à l'autre bout du monde, le problème n'était pas l'endroit où elle se trouvait, c'était elle le problème, à l'intérieur de sa tête.
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