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Antiva était bien la cité favorite de Yémir. C’était ici qu'elle avait recruté tous ses matelots et qu'elle s'était frayé un chemin jusqu'à la piraterie. Bien qu'elle avait apprit en mer, au sein de l'équipage de Jorge le Borgne, sa véritable formation se fut au sein de sa ville côtière si controversée. Dans la piraterie, les relations étaient tout aussi utile que l'expérience et Antiva était l'endroit idéal pour en trouver. Bien sûr, ce n'était qu'un des nombreux éléments qui lui offrait une place particulière dans le cœur de la Qunari. L'ambiance y jouait pour beaucoup. Tandis que certains voyaient à travers ces ruelles mille et une façon de mourir, Yémir y flairait l'aventure. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle s'était fait embarquer dans une histoire en évoluant simplement dans la ville. On ne s'ennuyait jamais à Antiva et elle appréciait énormément. La seule part d'ombre qui viendrait gâcher le tableau étaient les meurtres réguliers, souvent orchestrés par les corbeaux. Mais elle n'allait pas s'étaler sur le sujet.
Les bras croisés, debout sur le ponton, elle observait ses matelots charger son navire de divers ressources, leur garantissant plusieurs jours de survie en mer. L'équipage avait fait une halte depuis une semaine déjà et il était grand temps pour eux de repartir à la conquête de trésor et d'aventure. La Qunari ne portait pas son armure, pour une fois, qu'elle avait troqué contre un long manteau, une chemise et un pantalon. Rien de très classieux mais elle appréciait l'allure que cela lui donnait.
Leur destination était la forêt de Bréciliane, et accessoirement ce qu'ils trouveraient en chemin. On lui avait filé un tuyau, un soir, dans une taverne, d'une personne loin d'être fiable mais elle préférait tout de même aller vérifier la véracité de ses propos. Qui sait, ils allaient peut-être pouvoir faire fortune là-bas ? D'autant plus qu'elle ne s'était jamais aventurée au sein de cette forêt, ce serait donc l'occasion de visiter. Sauf si ces stupides dalatiens venaient à leur tomber dessus. Isil se ferait une joie de les réduire en charpie cela dit.
Son attention se détourna des allées et venues de ses matelots lorsqu'elle remarqua une tête familière avancer sur le ponton. C'était Edouard qui revenait, en compagnie d'un autre blondinet mais aux oreilles pointues et accompagné d'une lueur définitivement espiègle dans les yeux. Ce serait donc lui qui souhaitait se rendre à Amaranthine ?
« - Je te le laisse soupira son camarade une fois devant elle. Je ne veux plus jamais adresser la parole à ce goujat. »
Haussant un sourcil, la capitaine l'observa s'éloigner en toute hâte avant de reporter son attention sur l'inconnu.
« - J't'en voudrais presque de traumatiser mes hommes mais comme Edouard est une vraie petite pucelle, ça compte pas débuta-t-elle avec un sourire moqueur. Bref, c'est donc toi qui a besoin d'un transport ? Avec nous tu seras tranquille, y a que les fous qui s'attaquent à notre navire. T'as la somme demandée ? »
Elle avait beau être du genre à laisser tout le monde monter sur son navire, elle s'assurait toujours avant d'avoir été correctement payé. A ce niveau là, on ne l'avait jamais roulé et celui qui réussirait n'était pas encore né. Ainsi, malgré son sourire, elle détailla l'étranger assez froidement, histoire de lui faire comprendre qu'on ne se jouait pas d'elle. Généralement cela suffisait, l'intimidation étant un de ses traits raciaux.
Les bras croisés, debout sur le ponton, elle observait ses matelots charger son navire de divers ressources, leur garantissant plusieurs jours de survie en mer. L'équipage avait fait une halte depuis une semaine déjà et il était grand temps pour eux de repartir à la conquête de trésor et d'aventure. La Qunari ne portait pas son armure, pour une fois, qu'elle avait troqué contre un long manteau, une chemise et un pantalon. Rien de très classieux mais elle appréciait l'allure que cela lui donnait.
Leur destination était la forêt de Bréciliane, et accessoirement ce qu'ils trouveraient en chemin. On lui avait filé un tuyau, un soir, dans une taverne, d'une personne loin d'être fiable mais elle préférait tout de même aller vérifier la véracité de ses propos. Qui sait, ils allaient peut-être pouvoir faire fortune là-bas ? D'autant plus qu'elle ne s'était jamais aventurée au sein de cette forêt, ce serait donc l'occasion de visiter. Sauf si ces stupides dalatiens venaient à leur tomber dessus. Isil se ferait une joie de les réduire en charpie cela dit.
Son attention se détourna des allées et venues de ses matelots lorsqu'elle remarqua une tête familière avancer sur le ponton. C'était Edouard qui revenait, en compagnie d'un autre blondinet mais aux oreilles pointues et accompagné d'une lueur définitivement espiègle dans les yeux. Ce serait donc lui qui souhaitait se rendre à Amaranthine ?
« - Je te le laisse soupira son camarade une fois devant elle. Je ne veux plus jamais adresser la parole à ce goujat. »
Haussant un sourcil, la capitaine l'observa s'éloigner en toute hâte avant de reporter son attention sur l'inconnu.
« - J't'en voudrais presque de traumatiser mes hommes mais comme Edouard est une vraie petite pucelle, ça compte pas débuta-t-elle avec un sourire moqueur. Bref, c'est donc toi qui a besoin d'un transport ? Avec nous tu seras tranquille, y a que les fous qui s'attaquent à notre navire. T'as la somme demandée ? »
Elle avait beau être du genre à laisser tout le monde monter sur son navire, elle s'assurait toujours avant d'avoir été correctement payé. A ce niveau là, on ne l'avait jamais roulé et celui qui réussirait n'était pas encore né. Ainsi, malgré son sourire, elle détailla l'étranger assez froidement, histoire de lui faire comprendre qu'on ne se jouait pas d'elle. Généralement cela suffisait, l'intimidation étant un de ses traits raciaux.
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Une traversée pas si tranquille
L'adage veut qu'il pleuve toujours à Antiva mais que les fleurs y soient toujours ouvertes. Pour une fois Zevran aurait presque espéré que ce soit vrai. La chaleur était presque aussi cruelle qu'aux Anderfels dont il revenait. Il tira un madras aux couleurs vives de l'une de ses poches et s'en servit pour essuyer la transpiration qui perlait sur sa nuque. Il avait noué ses cheveux en deux tresses se rejoignant dans un chignon serré qui avait l'avantage de les empêcher de coller à sa peau moite et de dégager son visage. Sa peau était sombre, plus sombre que d'ordinaire. Le soleil du désert des Anderfels avait cet effet sur les aventuriers du nord, il les baisait de ses rayons et les laissait repartir marqué de leur voyage. Quant aux voyageurs du sud, Zevran se souvenait encore avec hilarité d'un compagnon de voyage Orlésien dont la peau avait si peu vu le soleil dans sa vie qu'elle avait tourné au rouge après seulement quelques heures de marches. Le pauvre homme avait sût enlever son masque car la brûlure de son visage le démangeait tellement qu'il ne pouvait plus le supporter. Oh ! La vision de la démarcation du masque, blanche comme neige, au dessus du coup de soleil qui remontait de son menton jusqu’à son nez ! Il en riait encore.
Il avait discuté la veille au soir avec quelques matelots du port dans le Bordel du « Printemps Parfumé », un établissement aussi coloré que son nom. Il avait essayé de savoir si Isabella avait été aperçue dans le coin ces derniers temps mais la chance n'était pas avec lui. En effet, la pirate n'avait pas mouillé à Antiva depuis presque quatre mois. Mais n'ayant jamais été homme à se laisser démonter si facilement, il avait fait toutes les tavernes du port et il s'était dégotté un pirate dont le capitaine acceptait les civils à bord avec pour destination : Ferelden. Le capitaine en question était une femme Qunari de grande taille, farouche, féroce mais juste et bonne avec son équipage. Il n'en fallut pas plus à l'assassin pour demander à son interlocuteur de parler de lui à son capitaine.
C'est ainsi que le lendemain, avant que la marée ne soit assez haute pour laisser les bateaux partir -il avait assez voyagé par la voie des mers pour savoir à quelle heure se présenter pour embarquer- pour chercher le ponton d'amarrage du « Taureau des mers ». Nom évocateur s'il en était et qui lui porta probablement chance car il tomba rapidement nez à nez avec son contact de la veille.
« Ah ! Edouard ! J'espère que la fin de soirée à été bonne, vous aviez l'air d'avoir trouvé de la compagnie. »
« Ah c'est vous... Je me demandais si vous alliez vous montrer ou pas, le capitaine est d'accord pour vous transporter, moyennant finance évidemment. »
« Évidemment. » Il se fendit d'un clin d'oeil. « Mais peut-être que d'ici la fin du voyage, son argent sera le dernier de ses soucis. Il se trouve que les capitaines avec lesquelles je voyage habituellement ont pris l'habitude de me faire payer en nature. »
Le pauvre homme s'étouffe presque avec sa propre salive. Visiblement il n'apprécie pas qu'on parle de cette façon de son capitaine. Zevran lui adressa un sourire charmeur, s'appuyant sur une tonneau qui se trouvait près d'eux il se pencha vers le pirate.
« Et des fois, leurs seconds viennent nous rejoindre. »
Visiblement s'en était trop pour le pauvre Edouard, qui remonta sur le pont en levant les yeux au ciel et en pestant à voix basse. Zevran le suivit à quelques pas de distance, un sourire malicieux aux lèvres.
« Je te le laisse » soupira Edouard à son capitaine. « Je ne veux plus jamais adresser la parole à ce goujat. »
Sur ce il s'enfuit en laissant Zevran avec ladite capitaine, qui le toisait de toute sa hauteur... Les Qunari étaient vraiment fascinants, tellement grands et puissants et.... Il ne put s’empêcher d'arrêter son regard une seconde de plus que nécessaire sur le décolleté de Yémir. Mais passa rapidement à autre chose, comme de sortir une bourse de cuir qu'il lança à son interlocutrice dans un mouvement souple.
« Pour un pirate, c'est surprenant. C'est le fait qu'on puisse être attiré par son capitaine qui l'embête ou de se voir être la cible des attentions d'un autre homme ? » Il sortit une deuxième bourse identique. « La moitié maintenant, l'autre en débarquant à Ferelden. Un bonus si vous pouvez me déposer à Amaranthine. »
Il lui sourit et étendit une main à serrer. Il savait qu'il avait une carte à jouer. Tout le monde connaissait Isabella, d'une manière ou d'une autre, et son nom valait toujours quelque chose si on savait où frapper. Les deux capitaines ne s'étaient peut-être jamais rencontré, mais il luis semblait invraisemblable que Yemir n'ait jamais au moins entendu parlé d'elle.
- « Mon nom est Zevran, Zev pour les intimes. Je peux vous assurez que vous ne transporterez pas un fardeau trop lourd, j'ai le pied marin et j'ai vogué plus souvent qu'à mon tour avec Isabela, si vous avez besoin d'une personne supplémentaire sur le pont, je serai ravi d'avoir quelque chose à faire de mes journées au lieu de me tourner les pouces dans mon couchage. »
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Yémir récupéra la bourse qu'il lui lançait sans encombre, évaluant son poids dans la foulée. Elle porta ensuite une oreille attentive à ce qu'il disait tout en vérifiant les pièces à l'intérieur, s'assurant de leur authenticité. Son regard se reporta sur son passager une fois son inspection terminée et elle hocha la tête pour signaler son accord. On sentait qu'il avait l'habitude de faire des affaires, les débutants donnaient généralement toute la somme d'entrée ou trouvaient des excuses qui ne tenaient jamais la route. On les sentait même à des kilomètres.
« - Edouard n'est pas un pirate à proprement parlé expliqua-t-elle ensuite après avoir glissé la bourse dans sa veste. Il est à part. Si tu veux une réponse à ta question, je te propose de lui demander à l'occasion, tu vas t'amuser je pense ajouta-t-elle avec un sourire moqueur. »
Lorsqu'il lui tendit sa main, elle la saisit sans hésiter, refermant ses doigts autour des siens assez fort pour lui arracher potentiellement une grimace. Elle adorait les poignées de main, ça lui permettait souvent d'y faire passer bien plus d'émotions qu'avec des paroles. Ici, le but n'était pas de lui faire peur, bien sûr, simplement de lui offrir un avant-goût de ce qui l'attendait si jamais il se décidait à la rouler. Rien d'intimidant là-dedans.
Relâchant finalement la main du blondinet, elle écouta la suite et son sourire s'étira à la mention d'Isabela. En mal ou en bien, nul ne saurait dire. Ce qui était sûr, du moins, était qu'elle avait rencontré l'antivane un an auparavant et qu'elle n'était pas prête d'oublier cette rencontre. Dans tous les cas, si l'elfe disait la vérité, la vashoth n'hésiterait pas à le faire participer à l'effort commun sur le navire. Des bras en plus n'étaient jamais de trop en mer, surtout lorsque cette dernière se montrait impitoyable.
« - Bien, tu pourras te rendre utile alors, il y a toujours quelque chose à faire. Sur ce, suis-moi, j'vais te faire faire un rapide tour du navire et de l'équipage. »
Sur ce, elle se détourna et combla les quelques mètres qui la séparaient de son navire. Une fois sur le pont, elle prit le temps de balayer le tout du regard, toujours ravie de pouvoir prendre quelques secondes afin d'admirer son petit bijou. Après tout, elle avait trimé pour obtenir ce bateau. Ce n'était certes pas le plus imposant et le plus beau, mais elle l'avait obtenu après des années de dur labeur et ça, ça n'avait pas de prix. A ses yeux il était parfait. Un peu comme elle.
« - Bon, puisque tu t'y connais, inutile de tout t'expliquer en détail lança-t-elle en tournant la tête vers Zevran. Là-bas c'est ma piaule et en bas t'as le dortoir, le garde-manger et tout le bazar. Les autres doivent y être, j'vais te les présenter. »
En chemin, elle lui présenta également les matelots qui croisèrent leur route, pas excessivement nombreux mais suffisants pour prendre soin de ce beau bâtiment. Elle préférait un équipage restreint plutôt qu'une grosse machine où elle aurait du mal à retenir le nom de chacun. Déjà que là, elle avait un peu de mal, alors qu'est-ce que ce serait avec dix personnes de plus...
Arrivée dans la cale, ses yeux se portèrent immédiatement sur ce qu'elle était venue chercher. La petite bande était réunie autour d'une petite table, riant comme d'habitude aux éclats, et plongée dans une partie de Grâce Perfide.
« - Alors, qui est en train de se faire plumer ? s'amusa-t-elle d'une voix forte.
- Isil répondit immédiatement Edouard en lançant un sourire ô combien satisfait vers l'intéressée.
- La ferme ! Je suis sûre que vous trichez tous les trois ! répliqua-t-elle en pointant un doigt accusateur vers eux.
- Bah, si t'as toujours pas compris les bases du jeu, on peut rien pour toi se moqua l'un des Brodanns tandis que l'autre prenait une gorgée de rhum. »
Et ils continuèrent ainsi sans vraiment se soucier du reste. Yémir pivota alors vers son invité et haussa les épaules.
« - Ils sont toujours comme ça. Donc, celle qui joue comme un pied c'est Isil, à côté tu connais Edouard et les deux nains chauves c'est les jumeaux Brodanns. Me demande pas leurs prénoms, même eux ne le connaissent plus j'crois. Elle marqua quelques secondes de silence à observer les joyeux lurons avant de reprendre. Bon, t'as rencontré à peu près tout le monde du coup. Si tu veux nous filer un coup de main pour lever l’ancre fais toi plaisir, on va pas tarder à partir. Et bougez vous un peu le fion les gars, vous pourrez reprendre votre partie plus tard ajouta-t-elle à l'intention de ses camarades. »
Un mouvement de tête et voilà qu'elle remontait déjà sur le pont, ne souhaitant pas que leur départ soit retardé. Un coup d’œil sur le ponton lui permit de voir que le chargement était quasiment terminé. Satisfaite, elle rejoignit la barre et ouvrit rapidement sa carte, s'assurant une nouvelle fois de leur trajet. Il n'y avait plus qu'a espérer que ce dernier se déroulerait sans encombre, mais la Qunari ne misait que très peu sur la chance. Tout résidait dans les capacités.
« - Edouard n'est pas un pirate à proprement parlé expliqua-t-elle ensuite après avoir glissé la bourse dans sa veste. Il est à part. Si tu veux une réponse à ta question, je te propose de lui demander à l'occasion, tu vas t'amuser je pense ajouta-t-elle avec un sourire moqueur. »
Lorsqu'il lui tendit sa main, elle la saisit sans hésiter, refermant ses doigts autour des siens assez fort pour lui arracher potentiellement une grimace. Elle adorait les poignées de main, ça lui permettait souvent d'y faire passer bien plus d'émotions qu'avec des paroles. Ici, le but n'était pas de lui faire peur, bien sûr, simplement de lui offrir un avant-goût de ce qui l'attendait si jamais il se décidait à la rouler. Rien d'intimidant là-dedans.
Relâchant finalement la main du blondinet, elle écouta la suite et son sourire s'étira à la mention d'Isabela. En mal ou en bien, nul ne saurait dire. Ce qui était sûr, du moins, était qu'elle avait rencontré l'antivane un an auparavant et qu'elle n'était pas prête d'oublier cette rencontre. Dans tous les cas, si l'elfe disait la vérité, la vashoth n'hésiterait pas à le faire participer à l'effort commun sur le navire. Des bras en plus n'étaient jamais de trop en mer, surtout lorsque cette dernière se montrait impitoyable.
« - Bien, tu pourras te rendre utile alors, il y a toujours quelque chose à faire. Sur ce, suis-moi, j'vais te faire faire un rapide tour du navire et de l'équipage. »
Sur ce, elle se détourna et combla les quelques mètres qui la séparaient de son navire. Une fois sur le pont, elle prit le temps de balayer le tout du regard, toujours ravie de pouvoir prendre quelques secondes afin d'admirer son petit bijou. Après tout, elle avait trimé pour obtenir ce bateau. Ce n'était certes pas le plus imposant et le plus beau, mais elle l'avait obtenu après des années de dur labeur et ça, ça n'avait pas de prix. A ses yeux il était parfait. Un peu comme elle.
« - Bon, puisque tu t'y connais, inutile de tout t'expliquer en détail lança-t-elle en tournant la tête vers Zevran. Là-bas c'est ma piaule et en bas t'as le dortoir, le garde-manger et tout le bazar. Les autres doivent y être, j'vais te les présenter. »
En chemin, elle lui présenta également les matelots qui croisèrent leur route, pas excessivement nombreux mais suffisants pour prendre soin de ce beau bâtiment. Elle préférait un équipage restreint plutôt qu'une grosse machine où elle aurait du mal à retenir le nom de chacun. Déjà que là, elle avait un peu de mal, alors qu'est-ce que ce serait avec dix personnes de plus...
Arrivée dans la cale, ses yeux se portèrent immédiatement sur ce qu'elle était venue chercher. La petite bande était réunie autour d'une petite table, riant comme d'habitude aux éclats, et plongée dans une partie de Grâce Perfide.
« - Alors, qui est en train de se faire plumer ? s'amusa-t-elle d'une voix forte.
- Isil répondit immédiatement Edouard en lançant un sourire ô combien satisfait vers l'intéressée.
- La ferme ! Je suis sûre que vous trichez tous les trois ! répliqua-t-elle en pointant un doigt accusateur vers eux.
- Bah, si t'as toujours pas compris les bases du jeu, on peut rien pour toi se moqua l'un des Brodanns tandis que l'autre prenait une gorgée de rhum. »
Et ils continuèrent ainsi sans vraiment se soucier du reste. Yémir pivota alors vers son invité et haussa les épaules.
« - Ils sont toujours comme ça. Donc, celle qui joue comme un pied c'est Isil, à côté tu connais Edouard et les deux nains chauves c'est les jumeaux Brodanns. Me demande pas leurs prénoms, même eux ne le connaissent plus j'crois. Elle marqua quelques secondes de silence à observer les joyeux lurons avant de reprendre. Bon, t'as rencontré à peu près tout le monde du coup. Si tu veux nous filer un coup de main pour lever l’ancre fais toi plaisir, on va pas tarder à partir. Et bougez vous un peu le fion les gars, vous pourrez reprendre votre partie plus tard ajouta-t-elle à l'intention de ses camarades. »
Un mouvement de tête et voilà qu'elle remontait déjà sur le pont, ne souhaitant pas que leur départ soit retardé. Un coup d’œil sur le ponton lui permit de voir que le chargement était quasiment terminé. Satisfaite, elle rejoignit la barre et ouvrit rapidement sa carte, s'assurant une nouvelle fois de leur trajet. Il n'y avait plus qu'a espérer que ce dernier se déroulerait sans encombre, mais la Qunari ne misait que très peu sur la chance. Tout résidait dans les capacités.
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Une traversée pas si tranquille
- « Pas un pirate à proprement parler ? Voilà qui mériterait des explications, mais si vous le permettez, je trouverai les réponses à mes questions en fréquentant l’équipage. » Il éclata d’un rire riche. « Je ne manquerait l’occasion de le taquiner pour rien au monde. »
La poignée de main était l’une des plus fermes que Zevran ait jamais partagé. Mais grimace il n’y eut pas car bien accoutumé à la douleur, et sachant l’apprécier dans certaines situations, il avait une façon bien à lui de gérer ce genre d’agression. La manière en question fut d’imaginer cette poigne puissante servir à d’autres activités. Il imagina déjà les bleus qu’elle pourrait laisser sur sa peau malgré le teint bruni de soleil qu’il arborait à présent. Il imagina avec quelle force elle pourrait le coller à un mur et le garder prisonnier. Il ne prit pas la peine de dissimuler ses pensées, la luxure se lut assez clairement dans ses yeux.
Lorsqu’elle le relâcha, Il se permit de laisser glisser ses doigts sur l’intérieur du poignet de la Qunari. Il faisait cela souvent et c’était toujours un excellent moyen de tester le niveau d’ouverture lors d’une nouvelle rencontre. Il n’avait souvent l’occasion de rencontrer des Qunari, certes il en avait certainement rencontré plus que la plupart des habitants du sud de Thedas mais Antiva n’était pas non plus envahie de ces derniers comme pouvait l’être Rivain. Il avait donc rarement eut l’occasion de profiter charnellement de leur… exotisme.
Le capitaine finit par se retourner et par monter à bord, il la suivit sur le pont. Le Taureau des mers portait bien son nom, depuis son capitaine jusqu’à son apparence massive, il faisait bon d’être à bord. Zevran aurait pu payer un marchand pour l’emmener, il y avait sûrement du vin qui serait livrer en Ferelden bientôt et il aurait sûrement eut une cabine individuelle. Mais l’ambiance de la piraterie lui convenait mieux, le rythme de vie des mercenaires de la mère était plus proche des ses idéologies et de ses habitudes. Et puis il préférait faire parti de ceux qui attaquent un autre vaisseau que de défendre celui qui se faisait attaquer.
- « Je vous suis, Capitàn, »
Il hocha la tête, il n’avait en effet pas besoin de se faire expliquer à quoi servait les cordages, les poulies, les mats, les voiles. Il se contenta de la suivre. En chemin il salua les matelots qu’ils rencontraient. Un sourire, une plaisanterie un peu grivoise, c’était généralement tout ce qu’il fallait pour se faire apprécier des pirates. Ce fut donc la technique qu’il adopta jusqu’au fond de la cale où se déroulait la partir de Grace Perfide. Il examina les cartes d’Isil et se pencha au dessus de son épaule.
- « Jette les deux de droites et demande à tirer deux nouvelles cartes, puis annonce relance la donne. »
Il accueillit sa réaction avec un sourire confiant et un clin d’oeil. Le jeu de grâce perfide lorsqu’on ne trichait pas nécessitait un peu de doigté. Mais les tricheurs misaient trop sur les cartes à gros coefficient, alors que certaines combinaisons de cartes faibles pouvaient les supplanter. Il attendit qu’elle s’exécute. Pendant ce temps il subtilisa les deux cares cachés dans le col du voisin d’Isil. Lorsqu’il fit semblant de vérifier ses cartes, il y glissa les cartes volée et par chance, elles s’assemblèrent parfaitement avec les autres.
- « Est ce que l’un de vous a mieux qu’un Ange de la mort ? »
Il dévisagea l’assistance, manifestement personne, malgré les visages de marbres qui tentaient de bluffer.
- « Dans ce cas... » il fit abaisser ses cartes à Isil. « Je pense qu’Isil a gagné. Au fait, je m’appelle Zevran, je vais voyager avec vous jusqu’à Amaranthine»
Il serra les mains de ceux qui n’étaient pas trop vexés et se proposa de donner un coup de main à l’appareillage. Il expliqua ce qu’il savait faire sur un bateau et quelques minutes plus tard il était à califourchon sur les bômes pour déplier les voiles. Il savait que se montrer utilise lui attirerait presque à coup sûr la sympathie de l’équipage.
Une fois le navire à l’eau et au vent, il monta à nouveau à la rencontre du capitaine qui était à probablement derrière le gouvernail.[/color]
- « Est ce la saison des ennuis sur la mer ces derniers temps ? Que risque-t-on le plus en ce moment ? Une tempête ou des rivaux armés ? »
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La performance de l'elfe à la Grâce Perfide avait fait sensation auprès du petit groupe d'amateurs. Isil, ravie d'avoir gagné, s'était bien évidemment vantée, consciente que les louanges revenaient à Zevran mais peu lui importait. Edward, extrêmement déçu de voir sa camarade mage gagner alors qu'il menait si bien la danse, avait grommelé des paroles incompréhensibles. Quant aux nains jumeaux, en bons joueurs, avaient félicité le nouveau venu et s'étaient offerts de nouvelles gorgées de rhum. Et, finalement, la joyeuse troupe se décida enfin à faire quelques choses et ils se rendirent sur le pont en compagnie de leur client du jour.
De son côté, Yémir vaquait à ses occupations, notamment à l'établissement de leur cap. Elle avait poté pour le chemin le plus rapide, ni trop proche ni trop loin de la côte afin de s'assurer un trajet assez calme. A force, elle connaissait bien les eaux et elle avait déjà voyagé de nombreuses fois jusqu'à Amaranthine sur ce tracé, ce qui leur garantissait une escapade à l'écart des ennuis. Bien que n'importe quoi pouvait leur tomber dessus à n'importe quel moment, et c'était bien le but de voyager en mer. La Qunari appréciait beaucoup ce caractère hasardeux qu'offraient ces immensités bleues, ainsi que la fierté de réussir à les dompter par la suite. C'était bien plus intéressant que ce qui pouvait se passer sur terre, et également bien plus dangereux, tout pour plaire au Capitaine en somme.
Le navire prit le large, chacun des matelots s'attelaient à la tâche. A la barre, la guerrière restait concentrée pour la sortie du port. Son bâtiment n'était pas excessivement imposant, ce qui rendait sa manœuvre plutôt souple, mais il ne fallait pas non plus faire n'importe quoi au risque de se manger un rocher ou autre chose. Il fallait se montrer minutieux et délicat. Et là, vous me direz, on parle vraiment de Yémir ? Oui, bien que minutieux et délicat ne colle absolument pas à sa personne, elle savait le devenir lorsqu'il s'agissait du bien-être de son bateau. Mais uniquement pour ça.
Après quelques minutes, le continent se minimisa à l'horizon et un certain calme s'abattit sur le navire. Un calme de pirates, cela s'entend. La Vashoth s'adossa près du gouvernail, ravie de pouvoir enfin sentir l'air marin qui avait finit par lui manquer. Elle n'était pas bien restée longtemps sur le continent cette fois-ci, mais il suffisait de peu pour que cela lui manque. Zevran ne tarda pas à venir la rejoindre et elle l'observa s'approcher avec un sourire moqueur. Elle n'avait pas manqué de noter son précédent regard et sa façon dont il lui avait effleuré le poignet. En tant normal, elle ne se serait pas gênée pour lui rendre son attention mais elle ne préférait pas mêler sexe et travail. Certains se permettaient n'importe quoi par la suite. Néanmoins, si elle pouvait s'amuser à le faire tourner un peu en bourrique, ce ne serait pas de refus. Rien de bien méchant, simplement son côté taquin qui demandait à se dégourdir les jambes. Distante, mais pas trop donc. De quoi rendre ce trajet un peu divertissant.
« - Les autres équipages se tiennent tranquilles et plutôt en retrait lui expliqua-t-elle lorsqu'il arriva à son niveau. En contre-partie, la mer est agitée, principalement depuis l'apparition de ces drôles de failles. Mais c'est plutôt amusant de voir quelques démons prendre l'eau. Même si j'espère que l'on croisera rien de trop " dangereux ", - et elle insista bien sur ce mot pour souligner que son sens avait peu d'importance à ses yeux - j'peux pas m'empêcher vouloir un peu d'action. »
Elle plaisantait là-dessus, comme à son habitude, mais ces failles n'étaient pas à prendre à la légère. Elle avait entendu nombreuses histoires sur ce qui avait pu arriver à certains matelots, malchanceux de se retrouver nez à nez avec une de ces choses. Le mieux restait de fuir, puisque les démons revenaient sans cesse. Et à côté de ça, les monstres marins étaient de sortie en ce moment, tout pour rendre la mer encore plus agréable que d'habitude. Néanmoins, elle ne restait pas plus dangereuse que le continent pour ceux qui savaient comment la traverser.
« - Bon et sinon, Zevran, pourquoi Amaranthine ? Des affaires à régler là-bas ? »
Poser quelques questions à ses passagers avait fini par devenir une routine, en plus d'assouvir sa dose de curiosité, et c'était toujours plus agréable que de rien ne savoir du tout. Concernant Zevran, de par son accoutrement et son attitude, elle le jugea être un mercenaire. Elle voulait également savoir comment il avait connu la fameuse Isabella mais ça, ce sera pour plus tard.
De son côté, Yémir vaquait à ses occupations, notamment à l'établissement de leur cap. Elle avait poté pour le chemin le plus rapide, ni trop proche ni trop loin de la côte afin de s'assurer un trajet assez calme. A force, elle connaissait bien les eaux et elle avait déjà voyagé de nombreuses fois jusqu'à Amaranthine sur ce tracé, ce qui leur garantissait une escapade à l'écart des ennuis. Bien que n'importe quoi pouvait leur tomber dessus à n'importe quel moment, et c'était bien le but de voyager en mer. La Qunari appréciait beaucoup ce caractère hasardeux qu'offraient ces immensités bleues, ainsi que la fierté de réussir à les dompter par la suite. C'était bien plus intéressant que ce qui pouvait se passer sur terre, et également bien plus dangereux, tout pour plaire au Capitaine en somme.
Le navire prit le large, chacun des matelots s'attelaient à la tâche. A la barre, la guerrière restait concentrée pour la sortie du port. Son bâtiment n'était pas excessivement imposant, ce qui rendait sa manœuvre plutôt souple, mais il ne fallait pas non plus faire n'importe quoi au risque de se manger un rocher ou autre chose. Il fallait se montrer minutieux et délicat. Et là, vous me direz, on parle vraiment de Yémir ? Oui, bien que minutieux et délicat ne colle absolument pas à sa personne, elle savait le devenir lorsqu'il s'agissait du bien-être de son bateau. Mais uniquement pour ça.
Après quelques minutes, le continent se minimisa à l'horizon et un certain calme s'abattit sur le navire. Un calme de pirates, cela s'entend. La Vashoth s'adossa près du gouvernail, ravie de pouvoir enfin sentir l'air marin qui avait finit par lui manquer. Elle n'était pas bien restée longtemps sur le continent cette fois-ci, mais il suffisait de peu pour que cela lui manque. Zevran ne tarda pas à venir la rejoindre et elle l'observa s'approcher avec un sourire moqueur. Elle n'avait pas manqué de noter son précédent regard et sa façon dont il lui avait effleuré le poignet. En tant normal, elle ne se serait pas gênée pour lui rendre son attention mais elle ne préférait pas mêler sexe et travail. Certains se permettaient n'importe quoi par la suite. Néanmoins, si elle pouvait s'amuser à le faire tourner un peu en bourrique, ce ne serait pas de refus. Rien de bien méchant, simplement son côté taquin qui demandait à se dégourdir les jambes. Distante, mais pas trop donc. De quoi rendre ce trajet un peu divertissant.
« - Les autres équipages se tiennent tranquilles et plutôt en retrait lui expliqua-t-elle lorsqu'il arriva à son niveau. En contre-partie, la mer est agitée, principalement depuis l'apparition de ces drôles de failles. Mais c'est plutôt amusant de voir quelques démons prendre l'eau. Même si j'espère que l'on croisera rien de trop " dangereux ", - et elle insista bien sur ce mot pour souligner que son sens avait peu d'importance à ses yeux - j'peux pas m'empêcher vouloir un peu d'action. »
Elle plaisantait là-dessus, comme à son habitude, mais ces failles n'étaient pas à prendre à la légère. Elle avait entendu nombreuses histoires sur ce qui avait pu arriver à certains matelots, malchanceux de se retrouver nez à nez avec une de ces choses. Le mieux restait de fuir, puisque les démons revenaient sans cesse. Et à côté de ça, les monstres marins étaient de sortie en ce moment, tout pour rendre la mer encore plus agréable que d'habitude. Néanmoins, elle ne restait pas plus dangereuse que le continent pour ceux qui savaient comment la traverser.
« - Bon et sinon, Zevran, pourquoi Amaranthine ? Des affaires à régler là-bas ? »
Poser quelques questions à ses passagers avait fini par devenir une routine, en plus d'assouvir sa dose de curiosité, et c'était toujours plus agréable que de rien ne savoir du tout. Concernant Zevran, de par son accoutrement et son attitude, elle le jugea être un mercenaire. Elle voulait également savoir comment il avait connu la fameuse Isabella mais ça, ce sera pour plus tard.
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Une traversée pas si tranquille
Montrer ses talents à la Grâce Perfide payait toujours lorsqu’on essayait de communiquer avec des pirates, les hommes et les femmes qui sillonnaient les mers de Thédas vivaient des aventures extraordinaires mais entre deux scenes d’action à base de navires et d’épées il n’en restait pas moins qu’ils étaient enfermés dans un espace restreint avec comme seules occupations les jeux et les ragots. Prouver qu’on pouvait faire quelque chose de ses dix doigts dans un cas où dans l’autre assurait le respect relatif de l’équipage.
Le fait de savoir à peu près quoi faire sur le navire pendant l’appareillage n’était pas négligeable non plus. Il effectua des tâches simples mais nécessaires , les effectua correctement et reçu quelques tapes dans le dos en guise de remerciement en allant rejoindre le capitaine.
- « Ah oui les failles, elles ont mis un sacré merdier un peu partout, heureusement que la plupart des démons ne savent pas nager. » La soif d’aventure de la Qunari lui arracha un rire chaud. « Je vous avoue que malgré mon goût pour les ennuis, je ne dirai pas non à une traversée paisible, mon passage a Antiva a été court mais mouvementé, je pense que j’ai des points de suture qui apprécieraient qu’on les laisse tranquille. »
Il s’appuya sur la balustrade qui surplombait le pont et regarda les marins vaquer à leurs occupations. Il remercia le créateur d’avoir pensé à attacher ses cheveux dans un chignon serré ce matin, quand il voyait le capitaine Yémir ses cheveux argentés au vent il se demandait comment elle faisait pour s’en sortir avec un vent pareil. C’était vivifiant, il n’y avait pas à dire mais par la sainte culotte d’Andrasté, quel bordel.
- « Amaranthine est le port le plus proche de Fort Bastel, le centre de commandement des Gardes des Ombres en Ferelden. J’ai un rapport à faire au Commandant de la Garde. » Il sourit, amusé. « J’ai passé ces derniers mois à voyager et à séjourner à Weisshaupt pour y faire des recherches et je dois faire part de leurs fruits avant de repartir sur les routes. »
Il regardait Antiva s’éloigner avec un pincement au coeur, c’était toujours ainsi, il avait beau savoir qu’il y avait beaucoup trop de gens qui souhaitaient sa mort dans son propre pays il ne pouvait s’empêcher de l’aimer passionnément. La ville d’Antiva particulièrement, était son endroit préféré de tous Thédas. Malgré qu’il ne soit aujourd’hui ni un enfant des rues ni une recrue des corbeaux il lui arrivait souvent de traîner dans les quartiers pauvres où se trouvaient les tanneries. L’odeur puissante des peaux séchant dans des entrepôts surchargés, pourrissant les rues de leurs effluves lui rappelait d’où il venait.
Tentant de chasser la mélancolie de son humeur, il se tourna à nouveau vers le capitaine et lui offrit un sourire charmeur.
- « Une histoire pour une histoire, quelle est la vôtre, Capitaine Yémir ? Je n’ai aucun mal à croire qu’une créature aussi délicieusement impressionnante que vous ait fait son chemin jusqu’à être le capitaine d’un navire pirate, vous avez sûrement des anecdotes à partager. »
Les pirates aimaient les histoires, les écouter et les raconter, les déformer aussi. C’était souvent ainsi que naissaient les légendes sur la mer. Une petite histoire qui se répandait dans les ports et repartaient en mer toujours plus grosse qu’à l’escale précédente. Adossé contre la balustrade il attendait sa réponse, ne se privant pas au passage de détailler le Capitaine… Aaaaaah les Qunari… qui ne fascinaient-ils pas?
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Un haussement de sourcil alors qu'elle écoutait Zevran lui avouer que son séjour à Antiva n'avait pas été de tout repos. Elle se demandait bien pourquoi. Il avait l'air de savoir se débrouiller, son air espiègle ne laissait place à aucun doute quant à ses connaissances de la cité, mais sans doute que les ennuis le suivaient à la trace. Ou qu'il les suivait, au choix. Néanmoins, la qunari ne renchérit pas à se sujet, plus intéressée par ce qui suivait. Alors comme ça, il devait rencontrer la Commandant de la Garde ? Avait-il été engagé pour recueillir des informations ou alors faisait-il cela de bon gré ? Cela ne semblait pas être le genre du personnage mais Yémir savait pertinemment qu'elle pouvait être surprise et que l'habit ne faisait pas le moine. Dans tous les cas, elle ne dirait pas non pour avoir un peu plus de détails. Elle était bien évidemment de la débandade qu'il y avait eu au sein des Gardes des Ombres, d'où leur ralliement à l'Inquisition, mais elle n'en connaissait pas plus. A vrai dire, elle ne s'y était jamais réellement attardée, trop occupée avec ses propres affaires et surtout peu intéressée par ce genre d'histoires. Mais, à présent qu'elle avait de potentielles informations juste sous son nez, elle voulait bien y prêter un peu plus attention.
Sauf que l'elfe réclamait à présent son due, lui aussi désirant en apprendre plus sur elle. Parfaitement légitime, et la capitaine se ferait une joie de lui conter ses péripéties pour en arriver là où elle était aujourd'hui. Toujours plus pour se lustrer les chevilles. Elle lui offrit alors un sourire, à la fois amusée et impatiente de prendre la parole.
« - J'me suis faite enrôler dans un équipage de bras cassés alors que j'étais assez jeune lui avoua-t-elle alors, un sourire plein de nostalgie. Les butins étaient pas bien nombreux mais c'est sur ce vieux rafiot que j'ai tout appris, en compagnie de notre Capitaine, Jorge le Borgne, ça te dit quelque chose ? Bon, bien sûr, j'me suis tirée dès que j'en ai eu l'occasion et j'en ai profité pour voyager un peu partout. Quand j'y repense, j'me suis fourrée dans pas mal d'emmerdes, mais j'arrivais toujours à m'en sortir. Le talent, sans doute. C'est à cette époque que j'ai rencontré les quatre idiots que t'as vu tout à l'heure, dispersés alors aux quatre coins de Thédas. Et ensuite j'ai réussi à former un équipage et à me procurer un navire une fois à Antiva. J'en ai chié mine de rien, pas facile d'obtenir la confiance de certains. »
Des débuts difficiles, comme pour tout projet assez conséquent. Elle se souvenait encore du nombre incalculable de refus qu'elle avait bien pu se prendre alors qu'elle cherchait des matelots, et surtout un navire. La possession de ces bâtiments n'était pas donnée à n'importe qui, et jouer de ses relations était très important pour espérer réussir, tout en voulant percer dans la piraterie. Les noms étaient importants dans ce milieu, tout comme les actes.
« - Et pour parler d’anecdote, y en a une qui m'a particulièrement marquée quand je traînais pas loin d'Antiva continua-t-elle alors qu'elle se remémorait la scène. J'avais rencontré un qunari, dans une taverne. Un gros costaud, bien plus que moi, assez éméché et qui racontait conneries sur conneries. Et j'ai eu la mauvaise idée de débuter un duel cornu avec lui. Un peu comme des buffles tu vois. Bref, ça s'est mal terminé. Ça m'avait permis de recruter un p'tit groupe de gars. Ils voulaient que je leur apprenne à faire pareil, c'était mignon acheva-t-elle avec un grand sourire, visiblement fière de son exploit. »
Son adversaire s'était avéré être redoutable, et très causant aussi, bien que ses paroles s'étaient plus résumés à des hurlements incompréhensibles qu'autre chose. Et la taverne avait terminé en piteux état. Et peut-être bien qu'elle exagérait un peu pour cette histoire. Mais bon, cela restait tout de même un bon souvenir, et Yémir savait à présent qu'elle pouvait arracher quelques dents à l'aide de ses cornes. Par contre, elle préférait éviter de le refaire, afin d'éviter d’abîmer ces deux beautés.
« - M'enfin, tu sais bien, la vie de pirate, tout ça, il se passe toujours quelque chose d'intéressant et d'assez inattendu. C'est un peu ce qui m'a charmé. Mais, pour en revenir à toi, comment est-ce que tu t'es retrouvé à faire des rapports pour les Gardes des Ombres ? Tu vas pas me faire croire que t'es chez eux quand même, avec un physique pareil ce serait du gâchis ! Ils t'ont engagé pour tes talents innés ? termina-t-elle avec un sourire qui se voulait à la fois charmeur et moqueur. »
Sa curiosité revenait au galop, bien qu'elle n'aurait pas dit non pour lui raconter ses ô combien nombreuses aventures. Ils avaient le temps, leur voyage ne faisait que commencer.
Sauf que l'elfe réclamait à présent son due, lui aussi désirant en apprendre plus sur elle. Parfaitement légitime, et la capitaine se ferait une joie de lui conter ses péripéties pour en arriver là où elle était aujourd'hui. Toujours plus pour se lustrer les chevilles. Elle lui offrit alors un sourire, à la fois amusée et impatiente de prendre la parole.
« - J'me suis faite enrôler dans un équipage de bras cassés alors que j'étais assez jeune lui avoua-t-elle alors, un sourire plein de nostalgie. Les butins étaient pas bien nombreux mais c'est sur ce vieux rafiot que j'ai tout appris, en compagnie de notre Capitaine, Jorge le Borgne, ça te dit quelque chose ? Bon, bien sûr, j'me suis tirée dès que j'en ai eu l'occasion et j'en ai profité pour voyager un peu partout. Quand j'y repense, j'me suis fourrée dans pas mal d'emmerdes, mais j'arrivais toujours à m'en sortir. Le talent, sans doute. C'est à cette époque que j'ai rencontré les quatre idiots que t'as vu tout à l'heure, dispersés alors aux quatre coins de Thédas. Et ensuite j'ai réussi à former un équipage et à me procurer un navire une fois à Antiva. J'en ai chié mine de rien, pas facile d'obtenir la confiance de certains. »
Des débuts difficiles, comme pour tout projet assez conséquent. Elle se souvenait encore du nombre incalculable de refus qu'elle avait bien pu se prendre alors qu'elle cherchait des matelots, et surtout un navire. La possession de ces bâtiments n'était pas donnée à n'importe qui, et jouer de ses relations était très important pour espérer réussir, tout en voulant percer dans la piraterie. Les noms étaient importants dans ce milieu, tout comme les actes.
« - Et pour parler d’anecdote, y en a une qui m'a particulièrement marquée quand je traînais pas loin d'Antiva continua-t-elle alors qu'elle se remémorait la scène. J'avais rencontré un qunari, dans une taverne. Un gros costaud, bien plus que moi, assez éméché et qui racontait conneries sur conneries. Et j'ai eu la mauvaise idée de débuter un duel cornu avec lui. Un peu comme des buffles tu vois. Bref, ça s'est mal terminé. Ça m'avait permis de recruter un p'tit groupe de gars. Ils voulaient que je leur apprenne à faire pareil, c'était mignon acheva-t-elle avec un grand sourire, visiblement fière de son exploit. »
Son adversaire s'était avéré être redoutable, et très causant aussi, bien que ses paroles s'étaient plus résumés à des hurlements incompréhensibles qu'autre chose. Et la taverne avait terminé en piteux état. Et peut-être bien qu'elle exagérait un peu pour cette histoire. Mais bon, cela restait tout de même un bon souvenir, et Yémir savait à présent qu'elle pouvait arracher quelques dents à l'aide de ses cornes. Par contre, elle préférait éviter de le refaire, afin d'éviter d’abîmer ces deux beautés.
« - M'enfin, tu sais bien, la vie de pirate, tout ça, il se passe toujours quelque chose d'intéressant et d'assez inattendu. C'est un peu ce qui m'a charmé. Mais, pour en revenir à toi, comment est-ce que tu t'es retrouvé à faire des rapports pour les Gardes des Ombres ? Tu vas pas me faire croire que t'es chez eux quand même, avec un physique pareil ce serait du gâchis ! Ils t'ont engagé pour tes talents innés ? termina-t-elle avec un sourire qui se voulait à la fois charmeur et moqueur. »
Sa curiosité revenait au galop, bien qu'elle n'aurait pas dit non pour lui raconter ses ô combien nombreuses aventures. Ils avaient le temps, leur voyage ne faisait que commencer.
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Une traversée pas si tranquille
Zevran écoutait son histoire avec intérêt, c ‘était un début d’ histoire assez commun. Beaucoup pirates le deviennent parce qu’ils se font embarquer là dedans par hasard ou parce qu’ils ont l’impression que c’est leur seule option, d’autres s’enrôlent par soif d’aventures et de liberté. Ce qui était moins commun était les individus comme Yémir qui parvenaient à avoir leur propre affaire.
- « Le nom ne me dit rien. » avoua-t-il en secouant la tête. « Cela dit je peux tout à fait imaginer la difficulté pour une pirate, particulièrement une pirate Qunari, à gagner la confiance des gens en dehors de Rivain ou même à Antiva. Mais visiblement c’est un pari gagné, votre équipage est plutôt conséquent, vous ne pourriez pas entretenir autant de gens si vos affaires étaient mauvaises. »
Il éclata de rire à l’image de deux Qunari imbibés se fonçant dedans comme des taureaux sauvages, il n’aurait cependant pas aimé se trouver entre eux le jour où cela était arrivé. Il comprenait parfaitement que « petit groupe de gars » décide de prendre leur courage à deux maisn et à lui demander de leur apprendre, si Zevran avait été né avec de tels appendices il se serait volontiers livré à ce genre de duel, saoul ou non.
- « La vie de pirate je la connais de loin, j’ai eut suffisamment pour savoir me rendre utile à bord - je déteste rester à rien faire surtout quand les choses tournent mal – du coup les fois où j’ai voyagé avec Isabella, je lui ai demandé de me mettre à l’ouvrage. Vous connaissez les marins, ils m’ont bizuté jusqu’à ce que je sache quoi faire de mes dix doigts. Mais c’était de bonne guerre, lors du premier voyage j’ai fait plus de dégâts que je n’ai aidé qui que ce soit. Heureusement je sais jouer à la Grâce perfide et je sais me battre, ce qui fait que je n’ai pas été jeté par dessus bord quand Isa avait le dos tourné. »
Cela dit, l’autre raison pour laquelle il n’avait pas fini par dessus bord était qu’il avait réussi à défaire ses liens à temps… Mais ça c’était une autre histoire.
- « Pourquoi du gâchis ? Les Gardes des Ombres n’ont pas le droit d’avoir de l’allure selon toi ? Ce n’est pas comme s’ils faisaient vœu de chasteté et qu’ils ne privaient le monde de leur charme. » il rit à nouveau avant de secouer la tête. « Mais non je ne suis pas dans la Garde. Le commandant est simplement un ami …. intime, dirons nous. Avec ses responsabilités il ne peut pas toujours se rendre là où il le voudrait et comme moi je vadrouille beaucoup, il arrive que je lui rende service. Évidemment, mes talents innés comme tu les appelles, font que certains services que je lui rend sont moins moralement acceptables que d’autres. »
La côte d’Antiva disparaissait au loin, à présent on distinguait une ligne de vague à l’horizon. Cette vu lui arracha un soupir. Il n’avait pas eut le temps de rendre visite à Jézabel, il n’avait pas eut de nouvelles depuis presque un an. Il savait que les mois s’égraineraient encore avant qu’il retourne sur sa terre natale. La brèche dans le ciel, l’Appel qu’entendaient tous les Gardes, Coryphéus et son archidémon….. Ça sentait la nouvelle fin du monde. Fallait-il donc que quelqu’un se dévoue pour sauver le monde tous les dix ans ? Il ne pourrait pas écrire à Jez’, c’était trop risqué. Il allait falloir qu’il se fasse une raison.
Tournant le dos au joyau qu’était Antiva et faisant face au large il prit note mentalement que le temps se couvrait au loin. La traversée risquait de tanguer, pas que celui soit particulièrement étonnant à cette période de l’année mais peu importait. Toute situation qui pourrait lui occuper l’esprit était la bienvenue.
- « D’après l’histoire que vous m’avez conté, j’en déduis que vous être Vashoth, née en dehors du Qun ? Ou avez vous rejoint la piraterie depuis Par vollen ? »
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