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Un pas de travers
L’on n’aime bien qu’une seule fois, c’est la première ;
les amours qui suivent sont moins involontaires.
J. de la Bruyère
L’on n’aime bien qu’une seule fois, c’est la première ;
les amours qui suivent sont moins involontaires.
J. de la Bruyère
Quelques pas sur les planches du pont résonnèrent au dessus de la tête du rouquin qui eut immédiatement un sourire, levant la tête de ses éternelles cartes. Qui dit pas sur le pont, dit matelot de retour sur le Téméraire. Le tour de garde de Wulf se terminait enfin, alors qu’il avait encore une bonne demi-heure pour rejoindre Dorian au bordel de l’elfe.
Un peu précipitamment, sans réellement oser s’avouer son impatience, il replia les précieuses cartes pour les ranger dans un sac en cuir : l’humidité était présente partout à bord d’un navire, et il fallait protéger leur unique moyen de se repérer.
Posant ses deux lames dans un tiroir, il en rangea néanmoins une plus discrète dans sa longue botte en cuir marron. Il ne voulait pas se faire repérer comme étant un étranger armé jusqu’au dents, mais ile ne voulait pas non plus se promener sans rien dans une telle capitale.
Tu sors ?
Le féreldien sourit à son amie, acquiesçant d’un signe de tête. Il voulait éviter tout sujet de conversation avec Leïla en ce moment : la marchéenne tirait une tête pas possible quand il parlait de Dorian (il en parlait peut-être beaucoup, certes). Le rouquin supposait que c’était vis-à-vis du statut d’Altus de l’adolescent, et il préférait ne pas créer de dispute avec elle : ils étaient tout deux très têtus, et cela ne mènerait à rien.
Elle devait songer à la même chose puisqu’elle se tut. Satisfait de ce compromis bancal, le voleur fila aussitôt sur le pont, respirant une bonne goulée d’air libre. Beaucoup trouvait que l’odeur n’était pas très agréable, mais le rouquin s’en fichait bien. Pour lui, la pire senteur était celle des orlésiens qui se couvraient d’un parfum artificiel et écœurant.
Il était en avance, mais il prit le parti de partir maintenant : il avait déjà deviné que Dorian était quelqu’un de très ponctuel. Ou alors c’était seulement avec lui. Cette idée lui plaisait.
Il avait rarement rencontré quelqu’un avec qui… c’était à ce point naturel. Ils s’approchaient peu à peu sans accrocs, et Wulf n’était ni impatient, ni las, juste furieusement en train de devenir addict à ce tout début de relation.
Bien évidemment, le cadre était loin d’être le meilleur : un des vieux loups de mer de son navire lui avait murmuré une phrase un peu triste :
L’amour est pas autorisé partout, gamin.
Pouvait-on parler d’amour ? Le rouquin n’aimait pas se laisser prendre par une telle impulsion : il avait l’habitude de s’engager avec prudence. Et puis, il n’était jamais tombé amoureux. Mais là, il avait parfois la fugace impression qu’il allait se noyer dans les yeux de Dorian. Et il ne savait pas s’il devait avoir peur de cette étrange sensation, où simplement jubiler.
Avec un soupir, le marin se rendit compte qu’il avait laissé ses pas le mener plus loin encore que le bordel d’Ingridd. Définitivement, toute cette histoire lui donnait un comportement étrange. Lâchant un soupir mi las, mi amusé, il fit demi tour pour mieux retrouver son chemin.
C’était la quatrième fois qu’ils se voyaient maintenant, et ce n’était pas mal pour une simple semaine. Mais le cadet des Cousland avait du mal à se passer de lui… Vishante Kaffas, il était sacrément mordu ! Et il commençait à se faire à cette vie : probablement la meilleure escale qu’il n’ai vécue. Minrathie, le Téméraire sur les quais… et Dorian…
Ouvrant la porte du bordel, le rouquin salua d’un mouvement de tête la tenancière qui lui lança simplement :
Il est sorti te trouver !
Avec un soupir définitivement amusé, le voleur s’assit sur un tabouret de bar, en hauteur afin d’être bien vu. L’elfe lui jeta un regard étrange, et le rouquin sortit un sourire poli à la tenancière. Il avait parfois l’impression qu’Ingridd était en train de l’examiner, matriarche protectrice des lieux. Comme si elle avait peur qu’il se décide à lâcher une troupe de mabaris sur les lieux pour faire honneur à son pays.
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Un pas de travers
L’on n’aime bien qu’une seule fois, c’est la première ;
les amours qui suivent sont moins involontaires.
J. de la Bruyère
L’on n’aime bien qu’une seule fois, c’est la première ;
les amours qui suivent sont moins involontaires.
J. de la Bruyère
Un ricanement de la tenancière attira l’attention du rouquin qui dirigea son regard vers celui là même qui l’avait invité à venir. Un air gêné envahissait le visage du noiraud, tirant un sourire au féreldien. Attendre ne l’avait pas dérangé, surtout si c’était pour voir son cadet virer d’une telle couleur.
Il s’avança et s’approcha du comptoir, alors qu’Ingridd, mi commère mi taquine s’approcha de lui pour l’embêter. Le rouquin resta silencieux alors qu’un simple sourire flottait encore sur ses lèvres.
Mais l’air tranquille du marin fondit un peu quand le regard clair du tévintide le fixa. L’air toujours aussi stressé, le mage semblait hésiter entre tic nerveux et bégaiement, réussissant au final à faire les deux sous le regard mi amusé, mi je-suis-aussi-stressé du rouquin.
Et uh .. salut, Wulf.
Le marin prit le parti de se taire, hochant simplement la tête pour répondre au salut. Avec ses habitudes nonchalantes bien ancrées en lui, il glissa du tabouret de bar pour se retrouver au même niveau que Dorian.
Désolé du retard, je .. pensais pas que tu serais en avance… e-enfin, autant en avance ! Enfin, je pensais te croiser, enfin .. enfin bref, ouais.
Essayant de dissoudre l’instant de gêne qui semblait prendre sa place, le navigateur se frotta l’arrière du crâne, répondant d’un air dégagé :
Ouais, j’étais de surveillance sur le bateau, je suis parti dès qu’on m’a relayé.
Le mage sembla prendre l’air légèrement agacé de sa maladresse, et le marin lança un léger regard noir à Ingridd qui semblait fixer la scène avec un intérêt bien trop moqueur.
Une inspiration de Dorian le ramena à leur curieuse discussion.
Bon, euh sinon .. ça va ? Mmh .. au pire on pourra toujours discutailler sur le chemin, o-on est bon pour partir ?
Avec un sourire un peu plus confiant, ravi de balayer cet instant pour passer à un autre, le rouquin répondit avec assurance :
Parfait ! Guide-moi, je n’ai aucune idée d’où tu m’emmènes…
Et puis, le voleur se sentait moyennement d’attaquer pour continuer de discuter sous le regard inquisiteur de la tenancière, et des quelques habitués qui avaient repérés les déclencheurs de bagarre qu’ils avaient été la semaine précédente.
Sortant du bordel, le féreldien eut un sourire envers Dorian, hésitant à prendre la parole. A la place, il jeta un regard du coin de l’œil, notant les quelques détails du visage du mage pour les rendre tout à fait familiers.
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Un pas de travers
L’on n’aime bien qu’une seule fois, c’est la première ;
les amours qui suivent sont moins involontaires.
J. de la Bruyère
L’on n’aime bien qu’une seule fois, c’est la première ;
les amours qui suivent sont moins involontaires.
J. de la Bruyère
Et je ne doute nullement sur le fait que tu vas a-do-rer.
Le rouquin eut un sourire, enthousiasmé par Dorian et son envie de lui montrer la ville. Malgré tout ce que l’on pouvait dire sur Tévinter, Wulf avait réussi à comprendre en quelques jours que le mage aimait énormément l’Empire et les merveilles qu’il pouvait offrir. Le voleur avait été d’avantage convaincu par Riveïn, lors de ses voyages, mais voir le regard clair de son compagnon parcourir avec affection le décor autour d’eux, cela lui faisait aimer Minrathie.
L’aîné suivit son cadet à la sortie du bordel, saluant d’un signe de tête un type passant par là. Ensuite il continua de marcher derrière Dorian, faisant confiance à son orientation qui avait l’air très sûre d’elle. Il regardait le noiraud du coin de l’œil, s’amusant toujours de l’air anxieux de son compagnon. Il l’était un peu moins : sa nature était plus posée que celle du tévintide. Pourtant son estomac virevolta dans sa poitrine quand il croisa le regard clair du mage. Cela ne devrait pas être légal d’avoir un grain de beauté à cet emplacement précis.
Une inspiration signa le début d’une conversation que le mage hésitait visiblement à lancer.
Sinon Wulf, ça va bien ?
Le navigateur allait répondre, mais la suite s’enchaîna tout de suite, l’arrêtant alors qu’il ouvrait la bouche pour acquiescer.
Ingridd est pas méchante, disons que .. elle a ses idées, et adore les histoires. Enfin tu sais .. hum .. le genre d’histoire qu’on s’imagine et qu’une fois que tu l’as bien en tête, elle te quitte plus.
Le discours était trouble, mais le féreldien répondit directement :
Ne t’inquiète pas.
Le rouquin sembla chercher ses mots avant de continuer :
La cuisinière de mes parents, Nan, est comme une mère pour moi. Fouineuse, râleuse et incapable de me laisser tranquille, mais c’est… parce qu’elle tient à moi. Ingridd ne me pose pas de problème.
Le voleur continua de suivre Dorian, traversant la route avec lui. Il monta les escaliers juste à ses côtés, souriant, jusqu’à que le tévintide lance un nouveau sujet.
Du coup, .. tu étais de surveillance sur le bateau ? C’est pas un peu barbant, parfois ?
Oui et non ! C’est surtout l’opportunité d’avoir le navire pour soi ! Coincé à quelques dizaines sur le Téméraire pendant des jours, on est contents quand on a les quartiers tranquilles pour quelques heures !
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