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Jeu 1 Nov 2018 - 16:17

Anonymous
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Elle n'aimait pas Val Royeaux. La ville toute entière semblait avoir été construite pour étaler le faste et la richesse outrancière de l'Empire Orlésien aux yeux du monde, et on avait de fait le plus grand mal à y trouver l'authenticité de villes plus secondaires d'Orlaïs ou d'ailleurs. Elle gardait ces pensées pour elle, car une Grande-Prêtresse de la Chantrie – oui, elle portait désormais ce titre – ne pouvait pas décemment émettre une opinion critique à l'égard d'un lieu aussi emblématique pour la Chantrie. La Grande Cathédrale d'ailleurs surplombait la ville entière, et ses cloches de crécelle résonnaient aux oreilles des passants à toute heure de la journée. Un vrai miracle, un Don du Créateur. Seulement voilà : avec la situation désastreuse en Thédas, l'assassinat des plus grandes figures de la Chantrie, des templiers et des mages, l'apparition des failles, le retour d'un Magister renégat et la montée en puissance d'une soi-disante « Messagère d'Andrasté », sa place était ici, plus que jamais. Elle avait quitté Dairsmuid quelques jours à peine après sa nomination, les larmes au cœur, et le voyage avait été long et silencieux. Pénible, oui. Elle ne savait plus qui elle était vraiment, elle ne savait pas ce qu'elle pouvait faire, et le fardeau des responsabilités qui lui incombaient la faisaient fléchir. Le Créateur voulait-Il vraiment d'elle à ce poste, à cet endroit ? Qui, de toutes manières, prêterait une quelconque attention à une représentante de la lointaine Riveïn, aux rivages chantants mais hérétiques ? Ne ferait-elle pas mieux d'y rester, d'y prêcher le Cantique, d'y comprendre les réticences, de rebâtir ce qui menaçait de s'effondrer à jamais ? Mais son Devoir était son Devoir, et on la demandait ici, à faire des révérences, sourire, mentir, manigancer peut-être, envisager le pire et le meilleur, tenter de trouver une cohésion chez ses sœurs pour que bientôt, une nouvelle Divine se dresse, et tire les leçons des échecs passés. Une noble cause, probablement vouée à l'échec.
« Votre Grâce, la Grande-Prêtresse Garelle vous fait savoir qu'elle est indisposée cet après-midi, mais qu'elle pourra vous recevoir à l'endroit prévu ce soir, comme convenu. » Estrela claqua de la langue, irritée. La Grande-Prêtresse des Anderfels était fervente, certes, mais plutôt fuyante quant à un entretien avec elle. Comme si son discours risquait de la corrompre, de la détourner du chemin tracé par le Créateur. Soit, elle n'y pouvait rien de toutes façons, et à la différence de ses nombreuses homologues, elle n'avait pas avec elle un personnel assez nombreux pour tenter d'influencer les choses. « Merci, sœur Lana. Faites-lui savoir que je serai présente. » La jeune sœur inclina la tête avec révérence et s'éloigna avec empressement. C'était un bon élément, un peu trop idéaliste peut-être. L'idéalisme d'une jeune femme n'ayant pas encore vu les atrocités de la guerre. Une bonne chose. Elle avait besoin de ça, elle avait besoin de s'en souvenir. Abandonner une partie de soi à Dairsmuid, c'était un peu mourir deux fois. Elle fit signe à ses deux autres suivantes de la suivre, et les trois femmes se dirigèrent vers la Grande-Cathédrale. Elles entrèrent par une porte à l'écart, menant directement dans une petite chapelle à l'abri des regards trop curieux des passants. La chapelle était vide, une bonne chose, et l'ancienne templière prit place devant l'effigie en or d'Andrasté, prête à se recueillir. Elle aimait le calme et la sobriété (très relative, une sobriété orlésienne) de ce lieu, peu tape-à-l’œil. Agenouillée sur une dalle de marbre froid, Estrela ferma les yeux et commença à prier. Elle priait de plus en plus, cherchant probablement des signes, réponses, un chemin à suivre. Il n’avait plus de certitudes en Thédas, et son cœur en était presque dépourvu désormais. Seul le Créateur y était ancré profondément, certitude intime de sa présence derrière toute chose. Elle n'était pas seule. Elle n'était pas seule. Elle n'était pas seule.
Elle n'était plus seule. Une présence, agenouillée à ses côtés. Une suivante ? Non, elles restaient au fond de la salle. Elles savaient qu'elle n'aimait pas être perturbée par une autre présence en ces événements. Elle ouvrit les yeux à regret, et tourna poliment la tête vers sa gauche. Une femme se tenait là, de longs cheveux encadrant son visage. Une posture un peu plus rigide, affirmée, typique des... templiers. L'insigne, sur une broche, ne trompait pas. Estrela cligna des yeux. Elle avait déjà vu ce visage...

Des larmes de sang pleuvent du ciel, et d'un geste vif, Estrela s'essuie les yeux de sa manche. Le visage tordu d'une douleur indescriptible, les lèvres crispées, elle sort une nouvelle flèche et bande son arc. Explosion de lumière, une colonne prend feu. Elle attend la flamme, se prépare à la fin. Mais en rouvrant les yeux, une silhouette se tient devant elle, le bouclier brandi. Un regard, un instant. Les femmes partagent fugacement leur douleur, et le respect à l'égard l'une de l'autre, et l'inconnue se retourne. Estrela expire et lâche la corde de son arc. La flèche siffle, le mage tombe.

Ses yeux se portent à elle, un éclat de douleur vibrant en son cœur. « Vous n'étiez pas des lâches qui ont fui. C'est une bonne chose. » Sa diction parfaite et sa voix neutre ne trahissent pas son malaise. Elles ne se connaissent pas, mais elle éprouve le besoin de saluer celle qui s'est dressée face à la mort, celle qui a accompli, comme elle, son devoir, sans plaisir aucun. « Estrela, Grande-Prêtresse du Riveïn. Je suis désolée de vous déranger dans votre prière, ma sœur, mais... je n'ai pas encore eu de nouvelles de ce qu'il se passait vraiment sur le terrain en Orlaïs. Votre Grande-Prêtresse est très... sage, mais j'ai peur qu'elle élude certains faits. »

Sam 1 Déc 2018 - 18:42

Léah de Cautraux
Léah de Cautraux

– Nouvel Ordre –

Messages : 317

Nous Marcherons Debout.


Léah avait fermé les yeux. Doucement, elle visualisa la lourde cloche de la Cathédrale, énorme et magnifique, commencer à se balancer de gauche à droite. Tout d'abord, elle ne fit pas un son. Il n'y avait pas assez de force. Ceux qui s'occupaient de faire sonner les cloches -c'était d'ailleurs une de ses histoires favorites quand elle était petite- connaissaient leur métier. Elle porta une main à son cœur, attendant le moment qu'elle voulait savourer. Elle fut presque surprise de sentir sa main à travers le vêtement luxueux. Son armure était devenu presque une seconde peau. Elle détestait la retirer. Elle désirait sa protection. Elle avait besoin de sa protection. Mais plus que tout... Une peur stupide résistait dans son esprit. Malgré tout ses efforts, elle ne pouvait pas s'empêcher d'être terrifié de perdre l'Ordre en enlevant son armure.

Le grondement, la Voix du Créateur comme certain l'appelait, de la cloche la plus grande se fit entendre dans la Cathédrale. La vibration du son se répandit dans l'air, les murs, les statues, les flammes des bougies, les grandes tapisseries représentant des passages du Chant... Toute la Cathédrale était secoué, mais d'une manière douce, comme le bercement d'une mère. Le cœur de Léah était comme un catalyseur pour ce bruit qu'elle considérait comme Divin. C'était principalement la raison de pourquoi elle avait enlevé son armure. Cette sensation de puissance extérieur qui entourait l'esprit d'un linceul, nous rendant individuel mais bien partie d'une chose plus grande. Puis vint le carillon, la plus petite des cloches. Et après, comme un déluge, le véritable concert, d'une voix unifiée, se déversa dans la Cathédrale et tout Val Royeaux.

Cette démonstration de la puissance du Créateur n'était peut être pas la preuve d'une foi plus juste. Mais, quand Léah entendait cette mélodie... Son cœur s'emballait. La musique était l'une de ses sources de sérénité, de paix, de réconfort. Avec la prière. Sa main se retira de son cœur, et empoigna la broche qui signifiait qu'elle était une Templière. Ses yeux examinèrent la sobriété curieuse du médaillon pour ce qui semblait être pour la millième fois. L'Epée de Justice avait-elle encore du sens ? Certains disaient que c'était la lame du Créateur. N'était-ce pas prétentieux ? Elle ne savait pas. Elle détestait ne pas savoir. Avant le schisme, tout semblait si certain. Les Templiers protégeait les mages. Les mages restaient dans les tours.

Elle devait prier. Prier aidait à soulager son esprit. A restaurer sa conviction. Elle voulait mettre son armure. Léah leva la tête, et observa la petite foule de fidèle vénérer le Créateur dans la Cathédrale. Pas ici. Elle devait prier en paix. Son esprit le réclamait, en avait besoin. Elle était déjà rentré dans la chapelle de la Cathédrale, plus calme. Ses pas certains la dirigèrent vers la petite porte de bois qui menait vers la chapelle. L'ouverture était basse, et l'on devait courber l'échine avant d'entrer dans le sacro-saint de Val Royeaux.

Ses pas résonnaient avec un délai dans les couloirs vides. Parfois, elle semblait entendre les pas d'une autre personne à côté d'elle. Ce n'était qu'une illusion de son esprit. Une réminiscence de temps plus heureux. Elle devait prier. Elle devait prier pour sortir ces choses de sa tête, ou elle allait exploser. Quand elle arriva enfin dans la chapelle, elle fut soulagée de voir que la salle était vide. Excepté la femme qui se tenait agenouillé, concentré dans sa prière.

Léah ne chercha pas à la reconnaître. Elle le ferait peut être, pour assouvir sa curiosité. Mais son esprit était concentré sur une chose. Déjà, comme dans une bibliothèque bien rangée, les premiers ver du Cantique résonnèrent dans son esprit.

O Créateur...

Elle s'agenouilla.

Je m'agenouille devant ta grâce.


Les mots, connus depuis sa tendre enfance, apportèrent un immédiat réconfort. Elle sourit, baigné dans la grâce de son Créateur. Mais...

« Vous n'étiez pas des lâches qui ont fui. C'est une bonne chose. »

Elle tourna la tête d'un coup, et fixa les yeux de la femme apparemment inconnu à ses côtés. Ses traits lui dirent quelque chose. Mais... L'accent de sa voix était presque vindicateur aux oreilles de Léah.

Sa bouche s'ouvrit en un « oh » inaudible. D'ordinaire, elle l'aurait prononcé avec une surprise sonore. Mais ici... Les yeux de cette... Estrela avait cette lueur de savoir. Ainsi, Dairsmuid l'avait déjà rattrapé. Elle aurait pensé rencontrer un Templier Rouge, tout fier d'avoir trahi la Chantrie, et se targeant d'avoir annihilé l'Ordre de Dairsmuid. Mais... La Grande Prêtresse de Riveïn ? Vraiment ?

Elle se souvint soudainement en quel endroit du carnage le combat avait déformé les doux traits d'Estrela. Elle l'avait protégé d'une attaque. Fixant le regard de la Grande Prêtresse, elle se sentit... Heureuse. Heureuse d'avoir trouvé quelqu'un qui savait. Cela enleva un poids de ses épaules. Elle savait qu'aucun mage n'avait survécu mais elle avait toujours vécu dans la peur irrationnelle de faire face à ses démons sans préparation.

Léah se leva, et courba la tête en un signe de respect. Elle profita de ce bref instant où elle ne fixait pas les yeux d'Estrela pour se composer une face neutre, un mur qui ne laissait pas passer l'émotion.

Une expression de Templière.

«Grande Prêtresse... Je vous salue. Pardonnez-moi pour mon manque de politesse à l'entrée de cette chapelle... Mon désir de me recueillir avec ma foi était grand. Je suis la Templière-Lieutenant Léah, enfin... Si je puis encore m'appeler comme tel. »

Elle lui sourit tristement, avant de songer à sa question. Léah respectait les Grande-Prêtresse. Mais elle savait qu'un conflit entre deux instances de la Chantrie était possible. Et qu'il était dangereux de se faire entraîner dans un mouvement politique au sein même de la Chantrie en lambeaux.

« Grande-Prêtresse Garelle est... Ce qu'elle est. Après le Conclave, nous avons malheureusement perdu... Enfin, vous connaissez la situation globale. La prêtrise d'Orlaïs a subit une humiliation majeure lorsque les Temp-... Les traîtres ont affichés clairement le désir de ne pas renouer avec la Chantrie. Ajoutons cela au chaos ambiant... »


Elle ne termina pas sa phrase. Le silence était éloquent. Plus éloquent que Léah ne pouvait l'être maintenant. Elle mobilisait toutes les forces de son être pour garder une expression neutre. Cela était exponentiellement difficile avec la tempête que les premiers mots d'Estrela avait déclenché en la Templière.

Léah savait que si le sujet de conversation allait jusqu'à Dairsmuid... Elle allait craquer. Mais elle sentait qu'un accord tacite s'était établie entre les deux femmes.

Plus jamais ça.

Dim 13 Jan 2019 - 15:11

Anonymous
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Estrela dévisagea en silence le visage figé, faussement inexpressif de la templière. Elle acquiesça en silence à ses propos, et décida de laisser le temps au silence. Les mots étaient parfois impuissants, et les gaspiller était toujours une perte d'énergie, une lutte inutile. Parfois, les non dits étaient plus parlants. Parfois, un simple regard en disait plus long qu'un long discours. Sa main se posa sur son épaule, une pression légère, signe d'une présence, d'une compassion. « La Chantrie saura se relever des ténèbres qui nous environnent, Chevalier-Lieutenant Léah. » C'était la posture attendue d'une Grande-Prêtresse, cette certitude face au Chaos. Elle n'en était pas si certaine au fond de son cœur, mais sa fonction lui intimait de rester digne, de montrer le chemin. « Le Créateur est en chacun d'entre nous, et en cela, Il ne saura mourir. Si nous titubons aujourd'hui, d'autres luiront à Sa Lumière demain. » La Rivani rompit son emprise sur l'épaule de sa sœur d'armes, et lui adressa un sourire encourageant. Elle hésita à rebondir sur la scission de l'Ordre, qui avait fait belle part aux Templiers Rouges, traîtres au delà de tout, mais elle n'était pas certaine de vouloir évoquer cela, pas juste après ses derniers propos tout du moins. De plus, ce n'était clairement pas le lieu pour cela. La Grande Cathédrale était un temple de piété, de recueillement, un lien palpable avec l'invisible. Estrela avait beau lui préférer un sobre petit autel, elle ne pouvait pas nier cela. Elle ne pouvait pas ignorer non plus la volonté de Léah de se rendre ici dans la solitude, pour y trouver ce qu'elle venait chercher.
Elle lança un regard aux trois prêtresses qui les observaient silencieusement, en retrait. Bien entendu, rien n'était confidentiel dans sa nouvelle existence, elle avait le plus grand mal à se libérer de cette compagnie. La Grande-Prêtresse leur fit un signe de la tête pour les intimer de l'attendre à l'entrée, et elle se retourna vers Léah. « Chevalier-Lieutenant, je ne souhaite pas vous couper trop longtemps du lien que vous tissiez avec ferveur. Cependant, je suis certaine que nous avons beaucoup de choses à nous dire. Il est important pour moi de consulter librement toutes nos forces vives avant que le Concile ne commence pour l'élection de notre prochaine Divine, et vous faites partie des quelques rares templiers en qui je pourrais encore avoir confiance pour cela. » Pas besoin d'évoquer l'Oblitération avec plus de détails, le discours était assez parlant. « Pas question que je vous convoque cependant. Si vous le voulez, si vous vous sentez de taille pour prendre le temps de considérer les choses avec clarté et objectivité, alors nous pourrions nous retrouver... Ce soir, vers onze heures, à la taverne de la rue des trois lions ? » Une question rhétorique, bien entendu. Elle était presque certaine qu'elle serait présente, et probablement en avance. De son côté, Estrela avait toutes les chances de finir rapidement son dîner en compagnie de la Grande-Prêtresse des Anderfels. La Rivani inclina poliment la tête vers sa sœur d'armes, et sortit de la petite chapelle. Le Créateur devrait attendre l'aurore pour s'entretenir avec elle.

Sam 9 Fév 2019 - 17:06

Léah de Cautraux
Léah de Cautraux

– Nouvel Ordre –

Messages : 317

Nous marcherons debout


L'esprit de Léah sentit la main d'Estrela sur son épaule avant que son corps ne le fasse. Elle avait bien fait de venir à la cathédrale. Étonnamment, ce n'était pas la prière qui lui avait ouvert un chemin vers l'absolution. Etait-ce un hasard qu'elle se trouve au même endroit qu'Estrela, en ce temps et en cette heure ? Sûrement pas. Le Créateur souriait sur cette rencontre. Léah en avait presque oublié la vulnérabilité que lui offrait l'absence de son armure. Elle était contente, finalement. Le métal rappelait le massacre. L'acier appelait le sang, le sang appelait la mémoire, la mémoire appelait le doute. Le doute l'écarterait de son chemin.

Elle ne pouvait se permettre cela.

Alors, elle bénit Estrela de ne parler plus de Dairsmuid. Et Léah voyait clairement que la prêtresse ne voulait continuer cette discussion en ce lieu saint. La Templière ne pouvait la blâmer. Elle se sentait... inconfortable à parler de chose si importantes dans ce lieu dédié à la prière et à la paix intérieure. Elle sentit presque une amère honte à avoir prononcé le nom de « Templier Rouge » entre ces murs. Ils ne méritaient pas qu'on leur accorde une seul pensée dans ce lieu. Pas après ce qu'ils avaient fait.

Elle hocha la tête quand Estrela proposa d'aller la voir plus tard, dans Val Royeaux. Elle connaissait l'endroit. Le vin y était bon, l'emplacement discret. Parfait pour parler avec Estrela. Elle récita un verset du Cantique.

« Dans les longues heures de la nuit,
Quand l'Espoir m'aura abandonné,
Je verrais les Etoiles qui me diront
Ta Lumière est à mes côtés.

Je serais là, Grande Prêtresse. »


Elle plongea son regard dans les yeux d'Estrela une dernière fois. Les yeux sombres de la prêtresse avaient gardé cette lueur dont le monde avait désespérément besoin. Un espoir, et une volonté de le voir se réaliser.

Du moins, c'était ce que Léah voulait croire.

Elle tourna sa tête quand la Grande Prêtresse se leva pour sortir de la Cathédrale. La Templière regardait ses mains jointes. Elles ne tremblaient plus, à présent. Ses mains ne demandaient plus la présence de l'acier protecteur de son armure. Alors, la Templière compta une autre perle de son chapelet. Et une autre prière s'amorça.

Créateur, alors que les Ténèbres tombent sur moi,
Je tiendrais fermement ta Lumière. Je résisterais à la Tempête.
J'endurerais.
Ce que Tu as créé, personne ne peux le détruire...

Fermant ses yeux, une dernière image des bougies flamboyantes de l'autel se figea devant ses pupilles. Les flammes dansantes, magnifiques et fugaces, rappelaient à tout fidèle une image de sa foi. Pour Léah, ces flammes étaient salvatrices...

Aussi salvatrices que les flammes des torches qui illuminaient les rues de Val Royeaux. Il était maintenant presque onze heures, et Léah marchait sur les pavés, ses pas guidés par un but et par la Lumière. Elle avait décidé de ne pas se vêtir de son armure. Il était étrange de ne pas ressentir le poids rassurant du métal, mais elle se sentait beaucoup mieux que lors de son entrée dans la Cathédrale. La fabrique de ses vêtements, d'un joli bleu -qui rappelaient peut être un peu trop le bleu du Lyrium-, caressaient sa peau avec un léger bruissement de velours.

Léah localisa rapidement la Taverne. Elle pensait déjà savoir où trouver Estrela. Elle monta instinctivement vers la terrasse du toit, où la lumière des étoiles pouvaient être observées. Les piliers de bars manquaient à l'appel dans cette relativement chaude soirée, et le rez-de-chaussée de la Taverne n'étaient peuplé que de la plus coriace des populace. Les autres étaient probablement allés dormir dans leur chambre. Mais Léah avait un but plus important.

Elle localisa Estrela sur une table dans la terrasse. L'endroit était illuminé par les flammes de quelques lampes, mais aussi par la lumière de la Lune. La Templière s'assit à la table d'Estrela alors que les cloches des Chantries sonnaient exactement onze heures.

Léah ne s'était pas agenouillé, ou n'avait pas montré un signe de respect inutile envers le rang de la Grande Prêtresse. Cela aurait peut être été nécessaire mais... Elle ne ressentait pas le besoin. C'était étrange. Etait-ce parce qu'elle savait qu'Estrela était une templière, comme elle ? Si il y avait bien une chose qui les unissait... C'était le Lyrium. Léah se demanda si la prêtresse en prenait encore. Mais ce n'était pas vraiment une chose à demander.

Elle écarta une mèche rebelle de ses yeux, et regarda la Prêtresse à nouveau dans les yeux. Elle se plaisait à chercher la lueur d'espoir qu'elle avait détecté dans la cathédrale.

« Vous m'avez demandé de venir, alors je suis venu. J'imagine que vous voulez continuer notre discussion. Vous aviez raison : Ici est un bien meilleur endroit que la Cathédrale. »

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