Il n'y a qu'Une Vérité.

Val Firmin était la ville d'enfance de Léah. A une époque, elle pensait connaître les nombreuses rues en forment de serpentins qui menaient tous à la Chantrie. Mais elle n'était qu'une noble, et il y avait bien des choses qu'elle ignorait sur le monde. Certains disent que l'Ignorance est une bénédiction. Mais la Templière n'était pas d'accord.

C'était l'Ignorance qui avait enclenché cette guerre. C'était la propre ignorance de Léah qui l'avait fait participé à Dairsmuid. La blessure émotionnelle de cet événement étaient toujours profonde dans le cœur de la Templière. Cela ne faisait que quelques mois qu'elle avait été témoin de cette boucherie. Elle était revenu à Val Firmin sur le conseille de Mère Fabienne, qui l'avait grandement aidé à se reconstruire pendant les quelques mois où Léah étaient perdue.

Peut être que voir sa ville natale, et visiter sa Chantrie à nouveau allait la ressourcer, elle avait dit. Léah n'étaient pas du tout sûr de l'effet que ça lui ferait. Surtout dans le contexte actuel de l'Ordre. Partout, des mages s'étaient rebellés. La réaction logique des Templiers qui étaient resté fidèle malgré la rebellion des chercheurs étaient de quitter leur Chantries en arme, et de commencer à purger du rebelle. C'était ce que Léah avait fait, et elle n'avait fait que le regretter depuis.

Elle était désespérée, et se sentit trahit par tout les membres de son ordre. Elle marchait en armure, l'épée au flanc et le bouclier sur le dos, et s'approchait de la Chantrie de Val Firmin. Le bâtiment était toujours un testament de la puissance du Créateur. De grandes spires menaçaient de déchirer le ciel, proclamant à tous que le Chant était répandu dans Val Firmin. Une étape de plus pour le retour du Créateur.

Elle ne voulait faire qu'une chose, et c'était s'enfermer dans la Chantrie, rester quelques jours pour prier. Prier jusqu'à ce que le poison de peur et de culpabilité s'échappe de son cœur. Prier jusqu'à ce que les miasmes du doute disparaisse de son âme. Mais pour l'instant, elle était sujette à tout ces rebuts de l'esprit. Et agiraient en conséquence.

Alors qu'elle s'approchait de la Chantrie, la petite porte d'entrée réservé aux plus fidèles de la Chantrie s'ouvrit. Une silhouette en armure sortit. Casquée, la lame au fourreau et s'étant préparé pour le voyage. Une Templière, si Léah en croyait la silhouette et le symbole de la Chantrie.

Le sang de Léah ne fit qu'un tour. Elle enfila son casque de métal. Cette... Traîtresse de Templière comptait partir pour aller déserter. Comment osait-elle ?! Après tout ce que la mère Lucrécia faisait à Val Firmin ! L'esprit ombragé de doute de la Templière se mit au travail. Ses pas s'accélérèrent, et une rage grandissante se manifesta dans son cœur. Elle mit la main sur le pommeau de son épée, prête à la dégaîner en quelques minutes.

« Vous là ! " Templière " ». Les guillemets pouvaient s'entendre dans sa voix. « Comment osez vous faire ce que vous êtes en train de faire ?! Je ne vous laisserais pas déserter comme cela ! »

Elle dégaîna son épée, et enfila son bouclier à son bras.

« Expliquez-vous ou subissez ma Juste Colère ! »

Cela ne faisait même pas une année qu'elle était templière et la voilà aux prises de doutes, de se remettre en question, de savoir ce qu'elle doit faire de sa vie. Lors du schisme entre des Templier et des Cercles, les templiers ont décidé de partir de leur côté pour pourchasser les mages rebelles, en n'étant plus fidèle à la Chantrie. Bien sûr, il y en a qui sont resté fidèles à cette dernière. Là était la question, que devait faire Hippolyte ? Être fidèle au Templier étant parti ? Ou à la Chantrie ? Il était difficile pour une nouvelle recrue comme la blonde de trouver sa voie sans conseil ni aide extérieure. Actuellement, elle s'était réfugié à la chantrie de Val Firmin, là où les Soeurs l'ont élevé, la ville où elle est née. Dans un temps, elle pourrait choisir de rester fidèle à la Chantrie par respect et du fait qu'il l'avait accueil quand elle n'était qu'une gamine orpheline ayant perdu ses parents. Cependant, elle pourrait aussi choisir les Templier étant partie, car certains étaient des amis de ses parents et elle était aussi une Templière comme ses parents. Hippolyte se demandait ce qu'auraient fait ses parents, ce qu'ils auraient pensé de tout ceci. Or, la jeune femme devait prendre ses propres décisions, personne n'ira lui tenir la main. Et le Créateur alors ? Voulaient-ils les mettre à l'épreuve ? Voulait-il la mettre à l'épreuve ? Pourquoi n'intervient-il pas ? Était-ce un défi ? Le doute faisait réfléchir et seule un Miracle pourrait la faire sortir de ce cauchemar.

Hippolyte s'était abstenue de participer à Dairsmuid, on lui avait conseillé ne de pas s'y rendre malgré sa colère contre les mages rebelles dont Quellcrist. Cependant, elle avait eu raison de ne pas y aller et de rester près de Val Firmin pour aider le peuple et la Chantrie. Or, la blonde étant perdu dans un choix très difficile, elle ne se sentait pas réellement à l'aise dans la Chantrie en étant en proie par des doutes sur sa fidélité envers elle. Toute sa vie, Mère Fabienne lui avait donné pas mal de conseil et encore à ce jour, elle en faisait autant afin de l'aider à faire un choix. La Mère lui avait parlé des avantages et des inconvénients des deux décisions dont Lyte semblait avoir du mal à en choisir une. Prier tout le temps, ça n'allait pas l'aider, il n'y avait aucun signe venant du Créateur ni même d'Andrasté. Partir, mais pour aller où ? Là était la question que la blonde se posait. Elle ne se sentait plus apte à rester à la Chantrie pour l'instant, ses doutes la rongeaient et le fait de ne pas avoir sauvé ses amis lors de la crise du cercle de Ghislain la faisait souffrir. En réalité, la jeune d'Arc ne se sentait pas utile et elle avait l'impression de ne pas connaître le monde, de ne rien connaître hormis la vie à la Chantrie et des Templiers.

Hippolyte profitait du calme pour mettre son équipement de Templier, elle avait décidé de partir, mais juste temporaire pour prendre sa véritable décision. En effet, rester à la Chantrie constituerait une insulte de par ses doutes envers qui elle devait rester fidèle. De plus, chasser du mage rebelle était-ce réellement utile ? Cette guerre dont elle entendait parler entre Templier et Mage faisaient que faire régner le chaos, de plus, les paysans et les innocents faisaient partie des dommages collatéraux et c'était impardonnable. Cependant, elle allait réfléchir à tout ceci après avoir quitté Val Firmin et se trouver un lieu où résider en attendant de trouver une réponse à ses doutes. Casque masquant son visage, bouclier à son dos et épée dans son fourreau au niveau de la ceinture, elle pouvait quitter les lieux. Passant par la petite porte des entrées/sorties des fidèles, il n'y avait personne qui l'avait vu dans la Chantrie, c'était rassurant pour ne pas devoir à se justifier. Hippolyte se demandait si le voyage allait durer longtemps ou pas avant de trouver une réponse. À l'extérieur, Hippolyte faisait quelques pas avant de se retrouver en face d'une autre Templière, pas difficile de reconnaître avec son armure, ses armes et le symbole de la Chantrie, de plus, sa voix était féminine. Or la blondie ne pouvait pas la reconnaître à cause de son casque et inversement d'ailleurs. Sa façon de parler, cette Templière était en colère pensant qu'Hippo désertait la Chantrie pour faire des trucs ou rejoindre les déserteurs.

Surprise, elle allait tout de même tenter de calmer les choses. Cette Templière a dégainé son épée et pris son bouclier, prête à se battre en cas de mauvaise réponse. N'ayant pas trop le choix, Hippolyte dégaine son épée et prend aussi son bouclier en le plaçant face à elle, un peu orienté vers le bas pour mieux contrer ou parer. Ça lui faisait mal de devoir se mettre sur la défensive face à l'une de ses soeurs d'armes. Cependant, cette femme ne semblait pas trop lui laisser le choix enfin pour le moment. De plus, Hippolyte n'allait pas non plus se laisser se faire tuer sans raison surtout que cette dernière semble fidèle à la Chantrie. La tuer pourrait chagriner Mère Lucrécia et elle-même par la même occasion, le mieux à faire était de se défendre du mieux qu'elle pourra.

L'esprit de Léah était embrumé. Les rivières de sang de Dairsmuid la hantait encore. Et le Chanson. La chanson du Lyrium, qui lui procurait un si doux pouvoir, qui murmurait à ses oreilles une douce mélodie de puissance... Elle voulait y goûter encore. La double dose qu'elle avait prise à Dairsmuid avait installée en elle une sorte de faim qu'elle n'aurait jamais cru avoir. Elle devait se discipliner. Elle n'allait pas terminer comme ça. La Templière avait donc décidé de rationner ses portions de lyriums, afin d'être bien sûre et certaine que un autre Dairsmuid n'arriverait plus.

Mais l'adaptation au changement de régime était un petit enfer. Cela s'arrangeait de jour en jours, mais des périodes de pertes de lucidité restait. Elle ne pouvait plus réfléchir sainement. Il n'y avait que les flammes de Dairsmuid. Le cri des mages. Les explosions de pouvoir de ceux qui ne voulaient que se défendre. Les yeux bleus de Pierre, criant de haine. Ces images tournoyait dans sa tête, et se mélangeaient aux récents événements pour qu'il ne reste plus qu'une idée dans la tête de Léah.

Vengeance. Vengeance pour le sang coulé par les Chercheurs. Vengeance pour l'Ordre des Templiers, souillé par les traîtres qui abandonnent la Chantrie. Vengeance pour les innocents prit en tenaille par cette guerre. Et finalement, vengeance pour Léah elle-même. Son esprit criait Vengeance. Et elle détestait et adorait ça à la fois.

Il était étrange de voir comment la soif de sang pouvait prendre quelqu'un. Elle n'avait jamais ressentit ça auparavant. En tant que Templière, il aurait été logique qu'elle ressente le plus de haine envers les mages. Mais ce qui déchirait le cœur de Léah, c'est que son cœur réclamait que le sang des traîtres soit versé. Un sang qui laverait les péchés de l'Ordre, et ouvrirait un monde nouveau, sans Chercheurs de la Vérités, sans fous qui poussent les Templiers dans leur retranchements. Un monde où la Chantrie serait restaurée, puissante et emplissant le rôle qu'elle aurait du remplir il y a des siècles.

Pour achever cette vision, Léah serait prête à détruire n'importe quel obstacle. Et pour l'instant, elle voyait une Templière en train de quitter son poste, comme elle l'avait fait il y a de cela un mois. C'était inacceptable. Le fait que cette action soit complètement stupide ne lui effleura même pas l'esprit. Vengeance ! A commencer par cette traîtresse.

Les paroles de la traîtresse passèrent au dessus de la tête de Léah. Elle avait dégainé son épée, et ainsi signée son arrêt de mort. Léah baissa son épée, et se mit en position de combat.

« Rengainer ? Impudente ! Sache que l'Epée du Créateur ne plie pas l'échine devant la Corruption ! Je rentre en mon Val Firmin natal, pour y voir que les racines noires du doute et de la traîtrise s'y sont installé. Il n'y as qu'un moyen de faire tomber l'arbre de cette félonie. »

Elle commença à s'avancer, épée au clair. Sans même remarquer que ses propres paroles étaient similaire à celui du Chercheur, à Dairsmuid. Sans même remarquer qu'elle était sur le point d'occire une amie chère. La douce vengeance obscurcit l'esprit tel le voile de la trahison. C'est là l'erreur de Léah.

Son pas s'accéléra, alors qu'elle ferma son regard dans celui de la traîtresse. Elle n'allait pas s'échapper ici, pas maintenant. Pas avant d'avoir goûté au fer des Justes. Son objectif était simple, mettre à terre la Templière le plus rapidement possible et en finir. Mettant à profit son entraînement, elle commença une botte redoutable. Elle feinta un coup d'estoc vers la droite, pour finir son élan sur une charge au bouclier redoutable.

Seul quelqu'un ayant connu Léah, ou s'étant longtemps entrainé avec elle pourrait réagir avec la rapidité nécessaire pour éviter de tomber. Heureusement que le nombre de personnes ayant reçu ses enseignements baissait de jour en jour.

Hippolyte avait beau se défendre, se mettre en garde et être franche avec la Templière en face d’elle. Cependant, peu importe ce qu’elle pouvait lui dire, ça ne semblait pas la toucher ni même la faire tilter. Elle aurait pu baisser son arme et ranger son bouclier en essayant d’aider la jeune blonde à comprendre la situation, à trouver le droit chemin. Apparemment, cette Templière semblait s’être laissé guider par sa colère de voir des templiers quitter la Chantrie pour aller ailleurs ou pire, rejoindre les Templier rouge afin de mener une guerre stupide contre les mages rebelles. Si seulement cet individu lui laissait le temps de mieux s’expliquer ou de se calmer pour communiquer de manière pacifique, elle comprendrait que ce n’était pas la réelle intention d’Hippolyte que de trahir la Chantrie et rejoindre un Ordre maléfique ou faire une croisade punitive contre des mages. En réalité, Hippo n’a rien contre les mages rebelles, ils ont quitté les cercles et si les rôles avaient été inversé, les Templier en auraient fait autant qu’eux. Cependant, la blonde avait du mal à pardonner à cette Quellcrist d’avoir tué deux templiers lors de la rébellion à Ghislain alors qu’elle aurait pu les paralyser contre elle l’avait fait contre Hippolyte. Après tout, la jeune femme avait bien précisé qu’elle était en proie avec ses doutes, elle cherchait juste à ce qu’on l’aide à effacer ses doutes sur son destin en tant que Templière.

Malgré ses explications et sa mise en garde de ne pas devoir la blesser, il semblerait que ses paroles n’atteignent nullement sa destinatrice. Comment une personne surtout une Templière pouvait être aveuglée par la haine si rapidement et facilement ? Hippolyte ne la comprenait pas, elle ne comprenait pas comment ça pouvait arriver. En tout cas, la blonde se savait en danger, car si en face, c’est un membre plus gradé et donc avec plus d’expérience en combat qu’elle, Hippo risquerait d’y perdre la vie ou de se faire blesser. Il fallait trouver une solution, une manière de stopper le combat et de trouver un terrain d’entente pour s’expliquer amicalement. Après tout, elles sont toutes les deux des templiers, elles ont le même objectif, reçurent le même entraînement et enseignements. N’empêche, Hippolyte avait pitié de cette personne qui l’accusait tout de même d’être corrompu. En tout cas, elle semble être quelqu’un de Val Firmin, tout comme elle. La jeune épéiste connaissait peu de personnes venant de Val Firmin, mais difficile de mettre un nom sur cette personne. L’unique moyen de le savoir, c’était de lui retirer son casque, chose qui ne sera pas aisée si elle est très douée au combat. La blonde ne veut pas la combattre ou lui faire du mal, ça pouvait encore plus l’énerver et provoquer une catastrophe. Comment faire ? La repousser ? L’assommer ? Elle allait surement trouver. Oui, elle allait devoir gagner du temps.



Rien à faire, la templière s’avance vers Hippolyte, elle ne faisait plus attention à ses paroles ni à ses mises en garde de ne pas vouloir la blesser. Un combat serait inutile et si l’une d’elles mourrait, le chagrin ou plutôt la culpabilité prendrait le contrôle de leur esprit en leur faisant regretter leur choix. Hippo était déjà perdu par certains choix et il était hors de question d’avoir le poids de la culpabilité sur ses épaules. La blonde ne se sentait pas prête d’assumer une telle charge sur elle, elle est jeune et inexpérimentée dans ce genre de situation, elle pourrait craquer. Du coup, l’épéiste allait se donner à fond pour la désarmer et la gérer du mieux qu’elle pouvait, au moins l’avoir à l’usure. Or, rien que le début, ça ne semblait être simple. En effet, le pas de son adversaire s’accélère, un coup d’estoc vers la droite. Sur sa défensive, Hippolyte connaissait ce mouvement, elle l’avait déjà vu, mais alors ? La blonde avait compris qui se cachait derrière ce casque. Léah de Cautraux enfin peut-être, ce n’était pas le genre à réagir si méchamment ni même être agressive sans entendre la raison d’autrui sur leur comportement. Ceci dit, ça semblait être une feinte et ça devrait se terminer avec un coup de bouclier. Hippolyte agit rapidement et fait un, voir deux pas en arrière, mais le bouclier de Léah percute tout de même le sien. La blonde y avait échappé de justesse, car cela aurait pu la mettre K.O. Peut-être que cette esquive pourrait la faire tilter, mais autant la mettre au sol et en position de faiblesse pour la calmer.



C’est au tour d’Hippolyte d’attaquer, Léah la surpasse certes, mais la blonde n’allait pas se laisser faire pour autant. Elle allait donner le meilleur d’elle-même dans ce combat, à voir si l’expérience de son amie ne l’emportera pas si facilement. D’un déplacement rapide vers l’avance en direction de son adversaire en colère, elle frappe le bouclier de Léah le plus fort qu’elle peut avant de porter son épée en direction de l’épaule de cette dernière pour la désarmer ou la déstabiliser. Or, peut-être que ça ne marchera pas au vu de l’expérience de cette dernière face à la nouvelle recrue récente. Après tout, c’est Léah qui lui a appris un ou deux trucs. Que va-t-il se passer ?

Sous son casque, Léah écarquilla les yeux. La Templière avait pu contrer sa botte. L'avait-elle fait trop vite ? Pas assez ? Elle ne le savait pas. Ce qui était sûr, c'est que son adversaire en face d'elle était une guerrière formidable. Peut être même qu'elle dépassait le propre talent de Léah. Alors que son ennemie lui parlait, elle se concentrait uniquement sur sa stratégie. Ses oreilles ne captait que le son de l'acier contre l'acier, de ses bottes sur le sol de pierre, de sa respiration de plus en plus rauque contre le casque.

Reculant un peu, elle se ravisa. Si son adversaire était plus forte qu'elle... Cela ne donnait que plus d'enjeux à son combat. L'ardeur ne la quitterait pas maintenant, encore moins la détermination. Elle mit son bouclier en avant, et chargea, sans un cri. Léah avait prévu que son adversaire esquive, ou tente de dévier son attaque. Elle finirait sa charge en un coup dans l'interstice du casque de la templière ennemie.

Souriant, elle pensait déjà le combat terminé. Mais, il faut se rappeler que tout excès de confiance est synonyme d'une morte lente et insidieuse. Elle mit une fraction de seconde à comprendre l'enchaînement d'action qui mena à la douleur dans son bras, un moment de plus avant de comprendre pour l'épée de son adversaire fendait l'air vers son épaule. Créateur. Elle n'avait pas prévu que son ennemie allait se jeter en face de son bouclier, pour le frapper afin de dévier l'attaque, et d'utiliser le mouvement afin d'exploiter une faiblesse dans sa défense.

Par l'énergie du désespoir, elle fit remonter sa lame pour tenter de contrer l'attaque de son ennemie. La garde de son épée de famille, anciennement en or, fut la chose qui la sauva. Bloqué dans une épreuve de force, elle regardait son ennemie casqué avec un regard qui pourrait tuer. Elle ne pouvait pas définir les traits de son ennemie maintenant. Elle le saurait quand elle l'aurait vaincue. D'une poussée monumentale, elle repoussa l'attaque de son ennemie.

Le duel reprit de plus belle. De plus en plus vite, l'acier rencontra l'acier, arrachant parfois des étincelles au métal guerrier. Son bouclier, frappé du symbole des Templiers, volait de côté en côté pour intercepter les coups. On pouvait voir le même schéma d'attaque et de défense du côté de son adversaire. C'était frustrant. Elle avait espéré expédier ce combat, afin de juger celle qui désertait sa Chantrie. Il ne lui était pas venu à l'idée qu'elle aurait pu se tromper, comme les paroles de la Templière laissait entendre.

Elle renfloua le doute dans un coin de son esprit. Pas maintenant. Elle n'avait pas besoin de cette faiblesse dans ce combat. La rage s'empilait peu à peu, avant comme comburant la frustration. Elle allait gagner. Elle devait gagner ! Pour empêcher Dairsmuid de recommencer. Pour empêcher une autre Templière de tomber dans le piège.

Poussant un cri puissant, elle brisa l'engagement en bloquant l'épée de son adversaire avec son bouclier. Continuant dans son momentum, le pommeau de son épée chanta la victoire. Il s'écrasa dans le point faible de l'armure entre le casque et le plastron, mais fut arrêté partiellement par l'acier. Son ennemie était sonné. Bourrant avec son bouclier, elle lui fit perdre l'équilibre.

Le casque de son ennemie roula doucement sur le côté, tandis que Léah s'apprêtait à enchaîner avec le coup de grâce. Un visage bien familier, tordu par l'inquiétude, accueillit la lame de Léah, qui s'arrêta à un bon centimètre. Créateur. Pas elle.

Edelweiss.

Un puissant choc inonda le corps de Léah. Elle ne pouvait pas parler. Elle avait mal. Ce n'était pas une blessure physique plutôt... Une trahison. Une trahison qu'elle avait elle-même commise, envers son ancienne apprentie. Oh, Créateur...
Sa main se tordit, et elle lâcha son épée qui tomba à côté d'Hippolyte. Sa main, maintenant libre, enleva son casque. Ses cheveux bruns, libres, flottait aux vents, mais des larmes montaient à ses yeux. Le choc la fit porter sa main à sa bouche, incapable de dire quelque chose. Elle recula de quelques pas, avant de finalement pouvoir combattre la crispation morbide de la réalisation.

Elle avait accusé Hippolyte, sa chère apprentie, de désertion. Elle avait voulu la tuer. Non...

« Hippolyte... ! Non... C'est impossible. Ah... »

Son bouclier tomba seul au sol, mimant le désespoir qui imbibait la Templière autrefois si déterminée.

« Oh, Hippolyte... je ne savais pas... Je... »

Son visage était blême. Elle n'arrivait pas à s'excuser, elle n'arrivait à rien dire.