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Sam 16 Fév 2019 - 1:35

Anonymous
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~ Douce ironie ~


Ce matin-là, peu importe comment Béatrix pouvait adorer son travail, elle avait envie de rien. Les rayons du soleil naissant perçant à travers la riche draperie bleue royale éclairaient son visage encore fatigué. Aujourd’hui, elle n’avait pas envie de ce monde de paranoïa. Aujourd’hui, elle n’avait pas envie de toujours regarder par-dessus son épaule. Aujourd’hui était un jour rare. Rare, certes, mais qu’elle prenait à cœur. La Championne s’était habituée à ce rythme malsain de protection constante et il lui allait bien. Elle était forgée pour cela, la tension en continue et l’ardeur à chaque minute, mais elle restait une simple mortelle. Lorsque l’esprit et le corps de Béatrix réagissaient ainsi, elle les écoutait et en profitait pour se ressourcer. C’est sûrement grâce à cette oreille attentive envers elle-même qu’Orlaïs ne l’avait pas déjà rendue folle.

Elle revêtit un bustier noir très confortable laissant ses épaules à l’air libre et mit un corset pas trop serré par-dessus pour maintenir le vêtement en place ainsi qu’un pantalon noir et ses bottes habituelles. Après avoir fait un crochet par la chambre de Célène pour avoir sa bénédiction, Béatrix prépara sa petite journée tranquille. Une grande nappe rouge sans apparat, une bouteille de vin rouge et deux coupes, au cas où l’une d’elle se brise en cours de route, du fromage, une miche de pain et un peu de viande froide : les ingrédients parfaits pour un repas en solitaire dans un petit coin de paradis sur la berge de la mer d’écumes. En quittant sa chambre pour de bon, elle jeta un regard sur son épée et soupira. À Thédas, se promener sans arme était similaire à une envie de passer à trépas et surtout dans un pays comme Orlaïs. Ne souhaitant pas être à la merci du premier danger se présentant à elle, la Championne prit l’épée en se faisant la promesse de la laisser attachée à la selle de Centaure.

Béatrix sortit du palais impérial et se dirigea vers l’écurie et prépara elle-même Centaure, prenant le temps de bien brosser sa robe noire comme la nuit. Elle le caressa quelques minutes avant de se convaincre de terminer la préparation, s’assurant que la nappe n’allait pas céder sous le poids des victuailles lors du trajet et monta finalement en selle. Le trajet fut tranquille et le temps clément. La légère brise combattait la chaleur du soleil qui s’élevait de plus en plus haut et caressait les épaules de Béatrix sur son passage. Se dirigeant vers l’est, elle s’arrêta au bout de trois heures d’équitation en reconnaissant son petit point de repère : un arbre qui s’était effondré sur la route il y a des mois et qu’une patrouille avait poussé sur le bord de la route. Doucement, la Comtesse dirigea Centaure entre les arbres et déboucha au bout de quelques minutes dans une grande éclaircie en bord de mer, vivement éclairée par l’astre du jour. Les vagues étaient inexistantes, l’herbe verte était ponctuée de nombreuses fleurs de toutes les couleurs et l’endroit entouré par l’eau et les arbres donnait l’impression d’être coupé de l’espace et du temps. Béatrix avait trouvé cet endroit par hasard lorsqu’elle poursuivait un malfrat qui s’amusait à piller les quelques convois commerciaux qui osaient passer non loin plutôt que sur la grande route.

Malheureusement, son sourire fondit lorsqu’elle vit que quelqu’un était déjà là. Béatrix soupira longuement, sa journée parfaite venait de tomber à l’eau. Elle pouvait rebrousser chemin et aller ailleurs, mais elle avait envie d’être ici. Un autre soupir passa ses lèvres. Bon, ce n’est pas une femme qui va l’empêcher de passer une belle journée ! Elle avait assez de vin et de nourriture pour deux personnes et son épée non loin si jamais c’était une apostate. Si jamais cette personne commençait à lui poser des questions indiscrète, Béatrix utiliserait son nom d’emprunt et puis c’est tout !

Elle débarqua du dos de Centaure et prit la nappe. Laissant son cheval paître selon ses désirs, elle approcha de la berge où se trouvait la femme et elle prit place à ses côtés, posant son butin entre elles. L’inconnue était une elfe, métisse, aux cheveux bruns et avec des taches de rousseur plutôt mignonnes.

“ Belle journée, n’est-ce pas ? J’ai de quoi boire et manger, si vous désirez en profiter un peu plus. „

En Orlaïs, rencontrer un inconnu et offrir ainsi de partager un lieu de paix et un repas était chose rare, très rare. « Espérons qu’Andrasté me sourît et qu’elle me laisse relaxer … » Pensa la Dame.

Dim 5 Mai 2019 - 18:47

Anonymous
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Les récents événements l'avaient complètement épuisée, tant moralement que physiquement. Le massacre avait été une catastrophe, ainsi que la trahison puis la mort de Demetri, les tensions provoquées par le dévoilement de ses eluvians, sa nomination comme Flèche... Elle dirigeait déjà dans l'ombre depuis longtemps, mais devenir la figure, le visage, c'était une autre paire de manches. Son nom était déjà connu de tous, comme un symbole d'espoir, mais jusque là elle pouvait encore se faufiler sans être reconnue dans le bastion, et a fortiori dans les bascloîtres. Tout ça était en train de changer, et cela ne lui plaisait guère. Elle avait d'autres chats à fouetter. A moins que ce ne soit que la colère et l'épuisement qui parlent ? Kytha lui avait conseillé de prendre une journée pour elle, loin de tout, pour respirer, être qui elle voulait être. Oublier l'espace d'un instant la rébellion, ses responsabilités, la culpabilité. Kytha était souvent de bons conseils, même si Briala ne l'écoutait que trop rarement.

Elle a disparu à l'aube, a emprunté l'eluvian de Varethan, et pris une sortie, un peu au hasard, loin des villes. De là, elle a marché, le long de la mer, s'éloigner suffisamment du miroir pour ne pas être tentée de le reprendre trop vite. Et puis, elle a trouvé un coin de paradis. L'étendue d'herbe, caressée par les vagues, si brillantes sous le soleil éclatant de cette journée d'hiver. Des fleurs, multicolores, épargnées par le froid de ces derniers mois. Presque un endroit hors du temps, hors de tout. Un endroit parfait. Elle s'allonge dans l'herbe, posant ses dagues près d'elle, cachées sous son sac en tissu, lequel contient un livre, un peu de pain, de viande séchée, et des fruits pour manger dans la journée, ainsi que de l'eau. Les seules choses qu'elle a emportées avec elle pour son évasion. Elle ne s'endort pas, mais contemple le ciel, écoute le silence des environs, le bruit de l'eau. Se repose, enfin.

Son repos est interrompu, après peut-être une heure passée là, par les bruits d'un cheval qui la sortent de sa contemplation. Elle se rassoit, jette un œil vers la source du bruit. Une shem. Aucun signe distinctif de sa provenance. Sûrement une noble, vu son cheval, ses habits et sa posture. Elle l'observe descendre de son cheval, en laissant son arme à sa scelle. Non agressive.
Briala relâche l'air qu'elle contenait dans ses poumons, et se retourne de nouveau vers la mer. Quoi que veuille cette humaine, elle peut jouer le jeu, s'en sortir sans un affrontement. Au pire, l'elfe n'aura qu'à reprendre sa route, trouver un coin plus tranquille. Sans shem.

Elle reste immobile tandis que l'humaine s'installe. Quand elle entend sa proposition, Briala retient sa surprise. Une shem ? Qui propose à une elfe de partager son repas ?
Elle plonge son regard dans le sien.
Elle est là pour se reposer, n'est-ce pas ?
Oublier la rébellion.
La guerre.
Tout.
Alors elle se détend, et montre sa surprise. Une surprise très agréable.

« C'est en effet une journée magnifique. C'est très aimable de votre part de faire une telle proposition. Je serai ravie de partager mes propres vivres. »

Elle ne cache pas son niveau de langage, ne se fait pas passer pour une domestique, ou autre chose qu'elle même. Elle ne cache pas son accent orlésien, ni sa manière de parler. Si l'humaine pose des questions, elle inventera quelque chose, mais elle doute qu'elle le fera. Dans son regard, elle voit la même lassitude que la sienne. La même envie d'échapper à sa vie, ne serait-ce que quelques heures.

« Vous pouvez m'appeler Elonne. »

Elle sort sa propre nourriture de son sac, et la dépose près de celle amenée par l'humaine.
La Flèche de Sylaise, partageant son repas avec une shem.
On aura tout vu.

Lun 6 Mai 2019 - 3:19

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~ Douce ironie ~


Un long regard que la noble tenue avec une lassitude partagée. L’elfe ne cachait pas sa surprise et Béatrix ne pouvait pas lui en vouloir. Elle savait depuis toujours que les elfes détestaient les humains, mais ça ne l’avait pas vraiment frappée jusqu’à ce que ce Dalatien passe sa propre épée sous sa gorge tandis qu’elle se rendait avec respect. Un léger sourire de remerciement marqua son visage fatigué, s’imaginant bien l’effort que cette femme devait faire pour accepter de partager une parcelle de terre avec une représentante de ses oppresseurs.

Lorsque cette dernière accepta son offre, Béatrix étendit la nappe sur l’herbe en disposant de ses propres victuailles et en servant les deux coupes de vins. Aucune cachotterie, aucune malice, que du partage. N’était-ce pas pour un Empire comme celui-là qu’elle se battait après tout ? L’elfe fit un premier pas en se présentant. Que cette Elonne utilise son vrai prénom ou pas l’importait peu, après tout elle était sur le point d’écorcher sa propre bouche d’un mensonge du même style. Béatrix ne voulait pas que la vie et les inquiétudes d’Elonne et elle interfère avec ce moment.

“ Enchantée Elonne, je m’appelle Jenifael. „

Était-ce risqué d’utiliser ce nom bien précis à visage découvert ? Absolument. S’en foutait-elle ? Encore plus. S’assoyant dans l’herbe de l’autre côté de la nappe, laissant une distance respectueuse et poli avec l’elfe, Béatrix chercha un sujet de conversation. C’est ainsi qu’elle réalisa que si ce n’était pas pour parler de la guerre, d’alliances, de Vénatori ou de politique, elle ne savait pas quoi dire. C’était d’une tristesse qu’elle n’avait jamais réalisée. Après une gorgée de vin, son regard grisâtre tomba sur les oreilles pointues d’Elonne. La Comtesse avait toujours cette pointe de racisme envers eux, ce dégoût envers leur tendance à se plaindre de leur sort sans rien faire pour y remédier. Leur manque de respect constant envers les Humains montrant leur manque de réflexion et de logique. Pourtant, le seul ami qu’elle avait lorsqu’elle était enfant était un elfe. Elle a ressenti un doute en accomplissant sa dernière mission avant l’adoubement. En plus, surtout, elle venait de croiser une petite barde rousse qui maniait Le Jeu que la grande majorité de la basse noblesse. Et ils avaient résisté sauvagement lors du dernier adoubement. Peut-être devait-elle remettre en doute son jugement ? Là, maintenant, elle avait une occasion en or qui se montrait devant elle. Une occasion de comprendre et même d’apprendre. Bon, Elonne n’allait peut-être pas apprécier cette conversation, mais si elles avaient réussi à être courtoises jusqu’à maintenant, peut-être serait-il possible de faire un pas de plus en direction d’une compréhension mutuelle.

“ Navrée si cette question vous blesse, Elonne, mais je n’ai jamais vraiment eu l’occasion d’échanger avec les Elfes avant aujourd’hui. Comment est la vie pour vous et vos semblables ? J’aimerais avoir votre point de vue pour éclaircir et équilibrer avec les centaines de discours humains à votre propos que j’ai entendu depuis ma naissance. „

C’était malhabile, malgré ses années d’expérience au Jeu, Béatrix était loin d’être la plus éloquente des femmes. Surtout lorsqu’elle devait verser l’empathie et les émotions au mélange. « C’est tellement plus facile de demander à une unité de soldats épuisés d’aller mourir pour notre cause … » Se dit-elle intérieurement.

Mar 7 Mai 2019 - 15:06

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Prenant la coupe de vin que l'humaine lui a servi, Briala sourit doucement en entendant son prénom. Est-ce son vrai nom ? Peu importe, en ce jour elles seront Elonne et Jenifael, deux êtres hors du temps, loin des guerres et des tensions. L'elfe porte la coupe à ses lèvres, et savoure une gorgée du vin amenée par l'humaine, qui est, au goût de ce cru, définitivement noble. Probablement riche, ou en tout cas proche de personnes qui le sont. Elle n'a plus le palet habitué à goûter les vins de l'Impératrice, caressant sa peau immaculée dans ses draps de soie, mais elle sait reconnaître la qualité du liquide qui glisse sur sa langue. Naturellement, elle se met à la recherche d'indices pour comprendre qui est la personne avec elle, ou en tout cas quelle est sa vie. Un jeu bien innocent, en cette journée de repos.

Le silence coule entre elle au rythme des vagues rencontrant la berge, et c'est bien plus agréable qu'elle ne l'aurait cru. Être accompagnée par une inconnue renforce son dépaysement, sa sortie d'elle et de sa vie. Et, alors qu'elles étaient deux êtres vivants, dans une parfaite simplicité, Jenifael vient rompre l'enchantement en lui rappelant qu'elles ne sont pas égales aux yeux de l'humaine. Elle a beau parler avec courtoisie, délicatesse, elle la rabaisse à son statut d'elfe, à leurs statuts respectifs de dominée et de dominante. Elle retient un soupir. La demande de Jenifael reste innocente, curieuse. Doit-elle éviter la question, revenir à son repos mérité ? Ou doit-elle lui répondre, espérer pouvoir planter une graine dans le cœur d'un Orlésien sincère ? Elle a cessé d'employer la méthode douce il y a bientôt un an pour fonder la rébellion dont elle est une des têtes. Doit-elle y revenir, en ce jour de liberté ?

Peut-être peut-elle couper court à la conversation, tout en lançant une piste. Une graine d'espoir.

« Je ne peux parler au nom de tous mes semblables, car chacun d'entre nous est une entité à part entière, avec sa vie propre. La seule chose que nous partageons tous est cette place que les humains nous ont donnée, ce statut d'infériorité, qui nous condamne à vivre nos vies brimés, dans la peur et l'incapacité d'aspirer à quelque chose de plus grand, pour nous ou nos enfants. »

Le verre qu'elle a en main se vide un peu plus rapidement que prévu. Emportée par ses pensées, elle ne s'est pas rendue compte qu'elle buvait gorgée après gorgée, crispée. Elle pose la coupe près d'elle, et attrape un morceau de pain, qu'elle casse en morceaux, sans quitter des yeux l'eau brillante qui danse devant elles.

« J'espère que cette réponse vous suffira, car je n'ai pas le cœur à penser à tout cela aujourd'hui. Je suis venue pour oublier. Oublier la peine, la peur, la colère. »

Jeu 9 Mai 2019 - 19:00

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~ Douce ironie ~


Elonne semblait accepter le nom sans se poser de question, tant mieux. C’était beaucoup plus facile comme ça. En plus, elle appréciait la boisson de Béatrix. Contre toute attente, elle avait réussi à créer une harmonie entre elles.

Enfin, jusqu’à ce qu’elle ouvre la bouche. « Toujours dans la finesse, Béa … » Soupira intérieurement la Dame en entendant la réponse légèrement incisive d’Elonne. C’était amplement mérité et ses mots pesèrent sur le cœur de la Comtesse. Beaucoup de choses changeaient dans sa tête depuis peu et c’était un autre pieu qui s’y plantait, un pieu de doute qui perçait à nouveau la carapace qui s’était lentement développée au fil de ses années de service. Elle soupira longuement, en partie par remords face à sa bévue et d’une autre de consternation devant ce que les gens comme Elonne vivaient au quotidien.

“ Désolée … „

Ce fut sa seule réponse. Un souffle plein de signification qui pouvait être perçu autant comme de la compréhension comme un refus d’implication. Pour Béatrix, c'était un pardon sincère. Un pardon de la part de l'humanité, un pardon pour ce qu'elle avait fait pour son titre de Dame et un pardon pour le massacre du Bascloître. Dans tous les cas, peu importe ce qu’elle pensait, Béatrix avait compris que c’était un sujet beaucoup trop lourd pour ce que les deux femmes recherchaient en ce jour inespéré. Béatrix se laissa doucement tomber dans l’herbe et commença à observer les nuages. Au départ, elle voulait simplement discuter, mais là, elle voulait avorter l’ambiance très peu amusante qu’elle avait elle-même installé par sa maladresse.

“ Je réalise à quel point je ne suis pas douée pour ne pas parler de tout ça. C’est toute ma vie. Est-ce regrettable ? Parfois, je me demande ce que je ferais dans un autre monde, un monde où toute cette merde n’existe pas et qu’on peut faire ce que l’on souhaite, ce qui nous intéresse, ce qui nous rendrait heureux. Et toi ? „

Elle réfléchit quelques minutes, laissant le silence reprendre son règne à travers la brise qui caressait son visage. Prenant une gorgée d’alcool, elle se releva pour recréer le contact visuel avec Elonne, cherchant ses mots.

“ Pour être honnête, j’en ai aucune idée. Juste moi et mon cheval et la route, s’aventurer à travers les terres et découvrir un peu tout et n’importe quoi. Peut-être une compagne ou un compagnon, qui sait ? „

Béatrix laissa glisser un rire très léger en secouant la tête. Même cette simple idylle était beaucoup trop loin de tout ce qu’elle pouvait espérer. Elle avala le reste de sa coupe et se servit à nouveau tout en versant une seconde portion à Elonne également. Elle leva alors sa coupe en la regardant dans les yeux.

“ À nos rêves ? „

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