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Ven 12 Juil 2019 - 1:02

Artémis
Artémis

 

Messages : 33
La forêt est si... vide... c'est la seule chose qu'Artémis a en tête actuellement. Bien entendu, elle n'est pas seule : l'énorme loup gris couché à sa droite regarde tout comme elle le soleil qui se dirige vers les montagnes. Bientôt... tout sera noir... Même si tout ce qu'elle voit pour le moment, c'est l'énorme trou. Un endroit où le ciel n'est pas aussi bleu que le reste. Elle peut encore les voir : des nuages formant un tourbillon et un énorme trou noir. Les nuages sont toujours un peu verts et elle ne peut pas s'empêcher de frisonner, se pelotonnant un peu plus dans sa couverture pour se rassurer. Alors qu'elle est toujours assise sur un rocher, elle peut sentir ce froid, même à travers sa couverture. Elle ne sait même pas depuis combien de temps elle est dans cette forêt. Elle se rappelle à peine ce qu'il s'est passé depuis la destruction de son ancienne maison. Un souvenir qui lui provoque une froide douleur dans la poitrine. Trois fois... elle se rappelle vaguement de ses parents, mais se souvient plus ou moins de la douleur et de la terreur qu'elle a ressentit ce jour là... même si elle n'arrive plus à se souvenir exactement de ce qu'il s'est passé. Elle se rappelle encore de la douleur et de la peur lorsque sa meute était massacrée par ses bandits, même si ça lui a permis au moins de rencontrer Tullia. Et maintenant... Les barbares. D'accord, ils l'ont kidnappée quand elle était petite. D'accord, ils l'ont gardée attachée pendant des jours avant de finalement la libérer. Mais ils l'ont laissée retourner à sa meute et revenir après le massacre. Et maintenant... Les barbares sont partis. Elle est de nouveau seule et... Il n'y a pas Tullia pour prendre soin d'elle cette fois.

****Artémis... seule...****

Apparemment, l'énorme loup gris semble avoir compris que quelque chose n'allait pas vu qu'il relève légèrement la tête, dardant ses yeux jaunes dans les siens. Un gros loup... un loup qu'elle a facilement reconnu en arrivant dans la zone. Elle sait qu'il n'y a qu'à Bréciliane que les loups sont aussi gros. Un survivant... tout comme elle. Un loup qui a réussi à fuir la forêt avant d'être touché par la folie qui a pris tous les animaux. Un frère déchu qui a perdu sa meute. Pour un loup, perdre ses frères et y survivre est l'une des pires humiliations possibles. Pire encore que d'être chassé. Survivre parce qu'on a tourné le dos à l'ennemi est encore plus douloureux et elle sait que l'animal près d'elle s'est déshonoré à tel point que se retrouver une meute lui sera totalement impossible.Tout comme elle qui a perdues deux meutes... Deux fois en fuyant. Est ce que c'est pour ça que ce loup s'est immédiatement rapproché d'elle en la croisant ? Sa main droite quitte  la couverture pour aller se poser sur le dos de son nouveau "frère", caressant la chaude fourrure et l'énorme animal ferme les yeux un bref moment, un léger grognement émanant de lui.  Au final... elle n'est pas vraiment seule. Mais pour combien de temps ? Sa maison est un champ de bataille dans lequel elle ne pourra probablement plus jamais aller. Sa première meute n'existe plus depuis des années. Sa seconde a été complètement détruite par les animaux rendus fous et même ses amis... des animaux qu'elle connaissaient depuis toute petite. Des animaux avec qui elle a joué, dormi et rit... se sont retournés contre elle ! Son coeur se contracte horriblement à ce souvenir et elle se met à trembler.

****Tous... même frère ours...****

Elle se rappelle encore des hurlements de l'ours quand le trou est apparu dans le ciel. Cette peur dans sa voix, puis cette folie qui l'a consumée d'un coup. L'un de ses meilleurs amis, un ours avec lequel elle a grandit... dévoré par la folie comme tous les autres ! Elle sent vaguement la froideur de l'eau sur ses joues alors que sa gorge se serre et elle ferme les yeux, essayant de reprendre son calme. Elle sait que pleurer à cet endroit est dangereux : les hommes vêtus de peaux vertes sont suffisamment proches de sa cachette pour l'entendre, surtout la nuit. Vu qu'elle ignore totalement ce qu'ils veulent... Mais elle ne peut pas s'arrêter pour le moment. Même avec toutes les lunes qui sont déjà passées, elle sent toujours la sensation de morsure dans sa poitrine. Elle n'a cependant pas le temps d'y penser d'avantage : une sensation froide et humide apparaît sur l'une de ses joues, remontant lentement tout en la chatouillant légèrement et elle est arrachée à ses souvenirs, se rendant compte que son compagnon a décidé de l'aider à sa manière. Un simple coup de langue pour effacer ses larmes... suivit d'un léger gémissement. Sourire lui est difficile, mais Artémis y parvient, même si elle sait que son sourire doit plus ressembler à une grimace.

"M-merci G-Garmr. Artémis... sentir mieux"

Ce qui n'est pas vraiment un mensonge, mais est loin d'être la stricte vérité. Ses souvenirs sont toujours là. Elle a toujours l'impression de sentir son coeur être mis en pièces par des crocs glacés. Mais au moins, elle n'est plus seule : Garmr est avec elle ! Et même si elle se demande pour combien de temps, pour le moment, elle ne peut que refermer ses bras autours de l'énorme loup, cachant son visage dans la fourrure grise alors que sa couverture continue à la réchauffer. Bientôt, elle devra partir et elle le sait. Vue la faible distance, ce n'est qu'une question de temps avant que les hommes en vert ou pire, les guerriers en rouge ne la trouve. Il faut qu'elle parte, avec Garmr. Qu'elle retrouve Tullia : Peut être qu'avec elle, elle sera en sécurité ! Cette idée en tête, elle se lève lentement et se prépare à se diriger vers sa caverne, mais elle cesse de bouger en entendant un léger bruit quelque part derrière elle. Au même moment, le soleil disparaît derrière les montagnes et elle ne peut que rester immobile, Garmr se plaçant immédiatement entre elle et le bruit. Sa main droite saisir rapidement la dague sous sa couverture, le contact avec le cadeau de Tullia la rassurant légèrement. Mais pas assez pour que ses jambes cessent de trembler : cela fait deux jours qu'elle n'a rien mangé et elle est loin d'être capable de combattre. Si c'est un ennemi qui se montre...

Mar 8 Oct 2019 - 16:00

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She wolf.


Comment se pouvait-il que Lathbora ressente déjà la plus profonde des nostalgies ? Il n'avait finalement quitté sa forêt que depuis une poignée de jours. Quelques aurores et quelques aubes s'étaient succédé, mais pas suffisamment pour former un mois complet. Peu attentif à ce genre de détails, le dalatien avait même déjà perdu toute notion du temps. En dix ans d'isolement, d'exil même, dans la forêt de Bréciliane, ces concepts s'étaient vidés de leur sens. Lui seul comptait, lui et ses besoins. Dormir, manger, décharger sa colère, venger les siens. Dans sa forêt, il n'avait qu'à survivre. Survivre à la vie en ermite, survivre aux bêtes sauvages, aux shemlens et enfin aux démons. La vie était si simple alors.

Depuis, les choses n'étaient plus aussi limpides car Lathbora s'était doté d'un but. Un but qui primait sur sa propre survie. Depuis qu'il s'était mis en tête de retrouver "ceux qui viennent en aide aux elfes", il ne cessait de devoir se faire violence. Il avait foulé la terre de Dénérim, s'était mêlé de bien mauvaise grâce aux shemlens, et tout ça pour rien. Il n'avait rien trouvé, pas le moindre indice qui pourrait les conduire à eux. Alors il avait quitté a grande ville, et c'était mis à arpenter Férelden au pas de course, littéralement. Il ne s'approchait des villages que la nuit, et fouillait plus qu'il n'explorait à la recherche d'information. Et de quoi se nourrir. Les routes et la campagne n'étaient pas faites pour lui. Les villes non plus, bien sûr. Ses pieds nus lui faisaient mal, ses doigts étaient en sang. Son moral : au plus bas.

Son armure dalatienne et son valaslin à la gloire de June faisaient de lui une cible toute désignée pour les bandits. Mais les deux lames émoussées de ses dagues suffisaient à le protéger. Il devait survivre s'il voulait les trouver. Ces combats occasionnels contre la racaille humaine illuminaient ses journées. Pourtant, il commençait à regretter sa décision. Celle de quitter son clan. Celle de s'isoler. Celle de suivre le vir Banal 'ras, la voix des ombres. Celle d'être né diffèrent aussi, trop sensible à l'injustice de la situation de son peuple. Mais avant tout : celle d'avoir quitté sa forêt.

Sa progression au fil des jours se fit de plus en plus compliquée. Il prenait garde à ne pas s'approcher des villes, à ne pas suivre les plus larges routes, et pourtant il ne cessait de croiser du monde. À croire que toute la région s'était faite nomade. Il l'ignorait totalement mais les gens qu'il ne cessait de croiser étaient, pour la plupart, des réfugiés. Il aurait pu le deviner, s'il avait été attentif à leurs mines misérables ainsi qu'à leurs estomacs mugissants. Mais il fit des détours pour éviter de les croiser. La guerre opposant mages et templiers ainsi que ses causes lui étaient totalement inconnues. Et il ne s'y intéressait pas le moins du monde. Pour lui, ce n'était qu'une bataille de shemlen, et il évitait au maximum de s'en approcher.

Pourtant c'était indéniable : la région était en guerre. Des incendies ravageaient une nature sèche pendant que de nombreux corps jonchaient le sol, certains dans des états de putréfactions avancés. Lathbora, à chaque fois qu'il en croisait un, prenait le temps de l'observer. C'était une vilaine manie qu'il avait prise depuis son isolement dans les bois. Connaître les menaces sévissant sur le même territoire était primordial. Et voir le visage défait d'un shemlen infiniment revigorant. Pourtant, même s'il prenait son temps pour explorer les champs de bataille, il se cachait au moindre son, tel un mulot dans un grenier à foin. Il fut ainsi témoins de nombreux affrontements. Et il vit notamment s'imposer de nouveaux protagonistes.

Ceux-là aussi, il les avait déjà vus évoluer dans la forêt chère à son cœur. Il s'était même très brièvement associé à l'une d'entre eux. Les soldats de l'inquisition. Ils semblaient prendre du terrain, implanter leurs camps de partout, à mesure où il s'enfonçait en direction de l'ouest, visant les montages de Givres. Organisés, ces soldats rôdaient en meute, et le dalatien eut de plus en plus de mal à les éviter. Il ne se sentait plus prédateur, mais bien proie. Cela le frustrait au plus haut point. Au point même qu'il voulut fomenter une vengeance. Il se mit à les épier. À noter mentalement le moindre de leurs faits et gestes. À la première occasion, il c'était promis de les déstabiliser.

Alors qu'il passait d'un campement à un autre, imaginant tout un tas de possibilités irraisonnables, Lathbora se mit à avoir faim. Alors son envie de vengeance se mua en besoin physiologique : il devait trouver de la nourriture. Et il se trouvait qu'ils en avaient à foison, dans les camps. Pourtant il n'avait encore trouvé aucun moyen d'y pénétrer. De jour comme de nuit. Cette envie, ce besoin, devint vite une obsession, et Lathbora s'écarta du camp de mauvaise grâce, plus pour ne pas se faire repérer aux bruits que faisait son estomac que par véritable abandon. Il devait réfléchir.

Ses pas l'amenèrent naturellement à s'enfoncer plus profondément dans la végétation. Alors qu'il trébuchait sur une racine courant au-dessus du sol, il baissa les yeux. Une trace. Une trace de pâte de Loup. Énorme qui plus est. Il sourit, peut-être pour la première fois depuis des lustres. Depuis la dernière fois qu'il avait enfoncé la lame de sa dague dans les flancs d'un shemlen. Qui disait loup, disait gibier. En remontant la trace de la bête, étrangement esseulée, Lathbora se lécha les babines. Il ne remarqua pas les petites traces de pas accompagnant celles du loup. Il ne remarqua pas les traces de l'enfant.

Arrivé devant l'entrée d'une caverne, il dégaina ses dagues. Il s'attendait à trouver, au pire, une carcasse abandonnée sur laquelle il aurait pu prélever quelques maigres bouts de viandes. Il ne s'attendait pas à trouver la proie du loup bien vivante. Quelques pas après l'entrée de la caverne, il s'immobilisa.

Mer 9 Oct 2019 - 23:11

Artémis
Artémis

 

Messages : 33
Être chassée n'est pas nouveau pour Artémis. Les Chasinds s'en sont assurés sans vraiment le vouloir. L'homme qui l'a attaquée le jour où sa première meute a été détruite a été encore plus loin dans la leçon, un souvenir qui provoque d'ailleurs un léger picotement dans sa main droite alors qu'elle se rappelle des éclats d'os qui s'y étaient plantés. Ses griffes, bien qu'efficaces n'ont pas été créées pour le combat après tout... en tous cas, pas contre des adversaires protégés par ces peaux froides et solides. Bon, au moins, elle sait une chose : Si c'était un humain avec une de ces peaux, le bruit l'aurait alertée bien avant qu'il n'approche. Même les Chasinds étaient incapables de réellement taire leurs mouvements avec ces horreurs. Par ailleurs, le bruit des buissons est trop petit pour être fait par un humain, ce qui la rassure légèrement. Cela ne l'empêche pas de se mettre en garde autant qu'elle le peut, essayant d'ignorer la crampe qui lui vrille l'estomac. Garmr se place entre elle et la sortie de la grotte, bien qu'elle se rend immédiatement compte qu'il n'est pas en position défensive. Elle reconnait facilement ce genre de position : après tout... Combien de fois est ce que les bêtas l'ont prise autour d'elle quand un animal s'invitait au coeur de la meute ? Non, en fait... A en juger par la manière dont il flaire l'entré, il a l'air plus intéressé qu'autre chose. Une... proie ? Son ventre produit un léger grondement à cette idée. Tuer des animaux... Elle a horreur de ça. Mais là... Elle est tellement affamée qu'elle ne peut pas s'empêcher de se dire qu'elle est prête à dévorer absolument n'importe quoi... sauf Garmr. Jamais Garmr ! Jamais un de ses frères ne finira sous ses crocs ! JAMAIS ! Cela dit, elle ne peut pas s'empêcher de se raidir légèrement : Est ce qu'un des hommes en vert l'aurait trouvée ? Elle a "chassé" dans leur camp récemment. La nuit, leurs bâton de feu ne couvrent pas tout le camp ce qui lui permet d'y entrer en sautant depuis la petite colline au dessus. En ressortir est tout aussi facile vu que les deux gardiens sont toujours dos au camp. Mais elle a entendu leurs cris de colère la dernière fois qu'elle a "chassé" leur viande salée et leurs pommes. Une forme franchit le rideau de plantes et Garmr se met immédiatement en position défensive, commençant à grogner alors qu'Artémis s'immobilise.

****Un... enfant de la forêt ? Ici ?****

"Enfants de la forêt. Un nom donné par certains Chasinds aux elfes. Leurs deux peuples ne s'entendaient pas très bien, surtout récemment, mais les barbares les respectaient beaucoup. Le chaman en particulier allait même jusqu'à les appeler des "maîtres survivants" et les décrivaient comme des véritables parties de Bréciliane. Des maîtres chasseurs dont beaucoup de Chasinds étaient envieux. Même si elle n'avait pas compris la moitié de ce que l'homme lui racontait, elle avait compris deux choses : personne n'était meilleurs qu'eux pour survivre... et s'ils voulaient voir quelque chose mort, il n'avaient aucun problème pour s'en assurer sans même être vus s'ils ne le voulaient pas. Mais ce qui attire le plus son attention à part les dessins sur son visage et son étrange "peau de combat", c'est les deux griffes froides, ou plutôt dagues qu'il tient et sont dirigées vers elle ce qui explique la réaction du grand loup. L'elfe la regarde avec froideur et elle ne peut pas s'empêcher de se hérisser légèrement. Elle a souvent vu ce genre de regards avant... L'homme qui avait tenté de la capturer après avoir aidé à tuer ses frères loups... Certains humains venant troquer des choses avec les Chasinds et un mage qui tenta juste après de la brûler. Un souvenir qui la fait légèrement frissonner d'ailleurs : si le chasseur n'avait pas été là... Bien qu'elle porte la dague offerte par Tullia sous sa couverture, quelque chose lui dit que ce serait stupide de la sortir maintenant. Mais le regard de l'elfe lui rappelle vaguement quelque chose que le Chaman lui avait dit.

****Artémis avoir deux peuples... Et être bienvenue chez aucun...****

Elle n'avait pas compris à l'époque, mais là... Pour qu'un elfe, un membre du peuple qui vit avec la forêt la regarde comme ça... Elle ne peut pas s'empêcher de baisser la tête. Pourquoi ? D'abord, sa seconde meute est détruite et les survivants la laissent seule.... et maintenant, la première personne qu'elle rencontre depuis, Un elfe en plus la regarde comme si elle était un monstre encore pire que les créatures noires décrites par le Chaman ! Elle peut vaguement sentir son coeur se contracter et elle baisse la tête, plaçant doucement sa main droite sur le dos de Garmr pour l'empêcher d'attaquer... ce qui semble troubler le loup qui la regarde en gémissant. Chose à laquelle elle répond en "gémissant" à son tour :

"Non Garmr... je crois pas qu'il soit là pour se battre... Et si on se bat ici, ça va attirer les deux pattes dehors et c'est vraiment pas le moment..."

La dernière chose dont ils aient besoin est en effet d'attirer l'attention des humains à l'extérieur. Un léger grondement retentit cependant dans la caverne et elle détourne immédiatement la tête pour fixer l'elfe, lequel la regarde toujours avec ses yeux jaunes. Elle n'y avait pas fait attention, mais maintenant qu'elle regarde, elle peut facilement voir que l'inconnu est pâle en dépit de sa peau bronzé, tremble légèrement et semble presque aussi épuisé qu'elle. Sans vraiment savoir pourquoi, elle se redresse légèrement, notant à peine le mouvement défensif de son "frère" près d'elle. Elle ne cherche cependant pas à s'approcher, restant loin de l'homme tout en essayant de réfléchir à ce qu'elle pourrait dire. Ou faire. Elle n'a rien à lui donner pour manger et elle-même est affamée. Mais...
C'est alors qu'un léger souvenir lui revient et après une courte hésitation, elle murmure timidement, essayant d'ignorer le violent tiraillement qu'elle ressent au coeur rien qu'en prononçant le mot :


"Andaran atish'an"

Le mot pas du tout familier glisse sur sa langue, puis hors de ses lèvres. Un lointain souvenir... Comme un son venant de si loin. Comme les fois où ses cris retentissaient trois fois dans certaines zones de la forêt. Elle se souvient de ce mot, prononcé par cette femme aux longs cheveux blancs. Une femme qu'elle appelait avant...

****Mamae****

Mamae. Maman d'après les Chasinds. Une personne qu'elle a presque oubliée. La louve qui s'occupait d'elle était devenue cette "maman" quand elle était petite. Mais après sa mort, plus personne n'a pris ce rôle. La morsure si froide revient dans sa poitrine à ce souvenir et elle baisse à nouveau la tête. Un autre grondement retentit, venant cette fois de son estomac ainsi que de celui de l'homme et elle peut facilement sentir la faim ressentie par Garmr. Retourner chasser dans le camp en dessous est la seule idée maintenant. Elle-même refuse de manger son frère, mais dans son état, l'elfe risque de pas partager cet avis... Le grand loup peut chasser par lui-même, la seule raison pour laquelle il refuse de le faire était qu'il veut rester près d'elle. Mais pour le coup...

"Garmr... S'il te plait. Tu en as besoin."

A en juger par ses gémissements, le loup ne veut vraiment partir, mais elle se contente de le regarder d'un air suppliant. IL FAUT qu'il mange ! Et cette forêt contient tout ce dont il a besoin pour ça ! Quant à l'elfe et à elle... Elle sait déjà où aller. Ses bras se referment doucement autour du cou de son frère, son visage se perdant dans les poils gris. Elle essaye de lui faire comprendre, et à priori, ça fonctionne. L'animal gémit légèrement, avant de finalement se dégager, puis lui lécher le visage. Elle ne peut pas s'empêcher de sourire légèrement en sentant la sensation. Elle a peur bien sur : non seulement elle va se retrouver seule avec un Elfe qui semble la haïr, mais en plus, elle craint surtout que le loup n'attire l'attention des soldats en vert... ou pire, ceux en rouge ! Mais il fait nuit, donc peut être... La caverne est si sombre, la pleine lune étant la seule chose lui permettant de voir plus ou moins le loup et l'elfe. Une simple habitude. Finalement, le loup passe à côté de l'homme, non sans lui grogner dessus un bref instant en guise d'avertissement et elle se retrouve seule avec l'inconnu, essayant de savoir quoi dire. Parler aux humains est déjà difficile. Mais elle n'a jamais parlé avec un elfe avant... et encore moins avec un fils de la forêt !

"Vous... Faim aussi ? Artémis... pouvoir chasser si vous vouloir..."

Pas de viande. Elle se souvient vaguement que le Chaman lui avait expliqué que les Elfes avaient du mal à supporter la nourriture humaine. Elle se rappelle que les Verts ont un tonneau de pommes dans leur campement et qu'en chasser quelques une serait facile. Peut être pas le plus nourrissant, mais mieux que rien... Et au moins, ce serait mangeable pour l'homme. Elle sait que les elfes sont d'excellents chasseurs bien sur... Mais... Il doit avoir une raison de pas le faire. Elle espère juste ne pas l'avoir insulté sans faire attention. Elle commence à se diriger en direction de la sortie, même si elle s'arrête en se rendant compte que l'elfe tient toujours ses dagues : elle n'a vraiment pas envie qu'il l'attaque !

"V-vous... pouvoir aller fond caverne si v-vouloir plus chaud. Garmr tuer araignées et... Humains pas p-pouvoir trouver. Artémis aller chasser nourriture et... chaleur. Humains verts pas respecter nature... Mériter perdre couverture..."

Ce qui est vrai d'ailleurs ! Non seulement ces imbéciles ont plus de nourritures que ce qu'ils peuvent manger, mais en plus, ils en balancent beaucoup dans les arbres, ça, plus le liquide répugnant qu'ils aiment boire et fait agir les humains comme les pires idiots ! Gâchis de nourriture... Gâchis de liquide, avec en plus le feu (ce qui la fait frissonner). Elle ne peut pas s'empêcher de se demander comment ils ont survécu aussi longtemps ! Leur prendre une couverture qu'ils ont en trop et surtout, la nourriture dont ils se débarrasseront surement quand le soleil reviendra est donc pas une punition. Elle a toujours du mal à comprendre comment ils ont survécu aussi longtemps sans attirer loups, ours et guerriers en rouge avec tout le bruit et le gâchis qu'ils commettent ! Mais peu importe : au mois, elle a une source facile de nourriture pas loin d'elle.

Jeu 10 Oct 2019 - 18:07

Anonymous
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She wolf.


Il était parvenu à se glisser dans l'entrée de la caverne sans produire le moindre son. Pourtant le dalatien n'était pas dupe : si le loup qu'il traquait se terrait bien dans cette caverne, il risquait de le sentir venir, littéralement. L'elfe, à cause de ses voyages, portait sur lui une centaine d'odeurs différentes. Rien que les lames de ses deux dagues, qu'il tenait fermement en main, devaient embaumer de l'odeur de ses précédentes victimes. Oui, toutes ces précautions étaient bien inutiles, et pourtant Lathbora coula un nouveau geste silencieux, jusqu'à arriver devant un rideau naturel de végétation. L'endroit était idéal pour une cache : il n'y avait aucun moyen d'éviter de faire bruisser la végétation en pénétrant. Alors Lathbora raffermit encore la prise sur le manche de ses dagues, et patienta le temps de quelques battements de cœur que ses yeux d'elfes se soient habitués au peu de luminosité. Puis il avança.

Le loup tant espérait se trouvait bien là, à quelques mètres à peine du rideau de plante. Lathbora vit l'attitude de la bête se modifier, passant d'une posture d'intérêt à une posture de défense. Peut-être était-il parvenu à le surprendre après tout. Il observa rapidement le reste de la caverne, à la recherche d'éventuels autres loups. Mais non, ses yeux n'en virent aucun autre. En revanche, il fut surpris de constater la présence d'une petite fille. Une enfant humaine, vêtue de lambeaux, enroulée dans une peau d'ours. Le loup se tenait entre eux, comme pour la protéger, elle. Le dalatien fronça les sourcils devant cette situation somme toute inédite. Le loup émit un léger grognement, un râle guttural et menaçant, que Lathbora ne connaissait que trop bien. Ce loup... L'elfe aurait pu le jurer tout droit sorti de la forêt de Bréciliane. Mais c'était impossible, ce devait être sa nostalgie qui lui brouillait les sens. La forêt était certes à feu et à sang, secouée elle aussi par la guerre des hommes et par la multiplication du nombre de démons, mais rien ne pouvait expliquer qu'un loup s'en soit tant éloigné, du moins aux yeux de Lathbora. Un nœud se forma dans son ventre, lui faisant oublier sa faim l'espace d'un instant. *Je suis comme ce loup.* Pensa-t-il amèrement, en réalisant que ces raisons n'étaient pas non plus suffisantes pour expliquer la présence d'un dalatien esseulé dans cette partie du monde. *J'ai moi-aussi quitté ma meute.*

La petite fille grogna à son tour, et Lathbora comprit qu'elle communiquait avec le loup. Il reporta alors son attention sur elle, craignant à présent d'être tombé face à un démon ayant possédé le corps d'une petite fille. Il la détailla, passant de ses pieds nus aux blessures qui couvraient les zones visibles de sa peau pâle. Des blessures qu'il jugea cohérentes avec une vie au grand air, tel que lui-même connaissait depuis de nombreuses années. Il observa ses cheveux argentés crasseux, et l'air légèrement hagard qui planait dans ses yeux. C'était une petite fille humaine presque décharnée, un mauvais corps à posséder pour un démon. Alors il se ressaisit, et se demanda intérieurement pour la première fois de la journée ce qu'il devait faire à présent. Car même s'il n'éprouvait aucune honte à détrousser une enfant et son loup, il était pleinement conscient qu'il ne trouverait rien à se mettre sous la dent dans cette caverne.

C'est alors qu'elle grogna de nouveau, en le dévisageant cette fois-ci. Au milieu des gémissements, il crut saisir une phrase... Andaran atish’an. Une salutation formelle, bien étrange dans la situation présente. Sous le choc, le dalatien recula d'un pas, avant de grogner à son tour, sur la défensive :
Ir abelas ?
Il ne reconnut pas immédiatement sa propre voix. Son voyage en solitaire ne lui laissait que peu d'occasions de l'exploiter. Il fit un nouveau pas en avant, ses dagues toujours pointées vers la petite humaine. Une humaine qui connaissait une phrase d'elfique. Il en fallait plus pour le déstabiliser dans ses croyances....

Et pourtant, quelque chose clochait. Quelque chose lui semblait familier dans l'apparence de cette fille, accompagné de ce loup. Une histoire lui revint, une histoire que contaient les chasseurs aux petits de son camp. Une histoire qu'il entendait depuis l'arrière du comptoir de l'artisan, alors qu'il était encore l’apprenti de maître Varathorn. Ils parlaient d'une enfant, une petite enfant ayant été adoptée parmi les loups. Au début, Lathbora avait pensé que cette histoire n'était qu'une fiction, racontée aux plus jeunes pour leur apprendre à respecter la faune et la flore de la forêt. Mais vite, il les entendit parler entre eux. Des lieux où ils l'avaient vus, des habitudes qu'elle semblait prendre, ... Il s'était à l'époque imaginée cette petite fille évoluant à quatre pattes, terreuse et ayant l'écume aux lèvres. Cette petite-là n'y ressemblait pas. Et pourtant, il ne pouvait écarter cette idée si facilement. Venait-elle elle aussi de Bréciliane ? Comme le loup ? Comme lui ?

La petite grogna encore, et le loup passa contre la cuisse de Lathbora, en le bousculant. Une ultime menace. Malgré l'envie qui lui vrillait l'estomac, le dalatien ne se retourna pas pour le suivre. Il n'aurait fait que de le gêner dans sa chasse.Mais alors qu'il s'apprêtait à quitter à son tour la caverne, comprenant bien l'échec de la situation, la petite s'adressa de nouveau à lui en usant de la langue commune, hésitante :
Vous... Faim aussi ? Artémis... pouvoir chasser si vous vouloir...

Le sourcil du dalatien s'arqua : Le pensait-elle réellement incapable de se nourrir par lui-même . S'il ne s'était pas encore nourri, c'était uniquement parce qu'il l'avait décidé ! Un profond gargouillis naquit au creux de son ventre, réduisant à néant ses protestations. Il devait le reconnaître : il avait faim.
Fen'Harel ma halam!
Menaça-t-il en la voyant approcher en direction de l'entrée. Mais fort heureusement, elle se stoppa. Il n'aurait pas aimé être obligé de la stopper lui-même, surtout qu'il ne connaissait que peu de moyens de le faire sans violence. Lathbora prenait son mal en patience. Il espérait voir revenir le loup, si possible avec une proie suffisante pour les sustenter tous les trois. C'était son dernier espoir. La dernière chose qui le faisait rester avec cette petite fille au lieu de prendre la fuite, en la laissant là. Elle parla encore, et il du se concentrer pour arriver à la comprendre.
V-vous... pouvoir aller fond caverne si v-vouloir plus chaud. Garmr tuer araignées et... Humains pas p-pouvoir trouver. Artémis aller chasser nourriture et... chaleur. Humains verts pas respecter nature... Mériter perdre couverture...

Garas quenathra ?
Demanda-t-il avant de comprendre enfin que l'enfant ne comprenait pas vraiment le langage elfique. Il soupira visiblement avant poursuivre en langue commune, à regrets.
Je n'ai pas froid. Que fais-tu là ? Et de quels shemlens verts parles-tu ?

Dim 20 Oct 2019 - 17:10

Artémis
Artémis

 

Messages : 33
Reconnaître un "frère" a quelque chose d'étrange... surtout quand ce "frère" vous hait. Artémis n'a aucun mal à reconnaître ce qu'elle voit en face d'elle alors que Garmr part chasser. Elle a vu le regard de l'elfe, la manière dont il se tient... Même quand son ventre gronde, elle savait déjà bien avant qu'il avait faim, en dépit de sa protestation. Cet elfe est comme elle : il a lui aussi perdue sa meute. Tout comme elle et Garmr. Peut être pas de la même manière, mais il est lui aussi un loup solitaire. Un banni.

"Frère Garmr chasser seulement pour lui... Artémis j-juste vouloir chasser chez hommes en vert dans camp..."

Même si elle sait que les hommes en question n'ont aucune mauvaise intention, bien au contraire, cela ne l'empêche pas de les redouter et surtout, de pas les apprécier. Ils ne respectent pas la forêt... Et ils n'ont aucun talent pour la survie ! D'accord, d'autres hommes en vert viennent parfois leur amener de la nourriture, mais... qu'est ce qui se produirait si les hommes en question ne venaient pas ?! Ces idiots gâchent les trois quarts de leur nourriture, font beaucoup trop de bruit et en plus, vivent dans un camp qui n'a absolument aucune défense, que ce soit naturelle ou construite. Et le tout avec seulement quatre d'entre eux pour le défendre. Elle se rappelle de la réponse troublée de l'elfe à sa salutation plus tôt. "Abelas ? Elle se rappelle vaguement que ce mot veut dire "Tristesse" dans le langage de Mamae. C'est l'un des rares mots dont elle se souvienne avec Da'len, Lethallin (le nom qu'elle donnait souvent à Babae) et quelques autres dont elle garde un vague souvenir.

"Artémis désolée... Artémis se rappeler de quelques mots appris avec Mamae... Mais Artémis oublié beaucoup après morts parents à cause de..."

Une hésitation, puis un mot lui revient rapidement. Souvent entendu auprès des rares Dalatiens qui venaient faire des échanges avec les barbares. Un mot étrange, mais qui, elle le sait, veut dire "humain", même si il semble un peu... méchant.

"Shemlens..."

C'est l'un de ses rares souvenirs de cette époque. Ces monstres vêtus de peaux froides et dures, ou d'autres foncées et déchirées. Elle n'a jamais pu oublier, même auprès de ses frères et soeurs loups. Et quad ces derniers sont morts, tués par d'autres humains habillés de la même manière, le souvenir n'est devenu que plus violent.

****Pourquoi est ce que humains être tous... toujours vouloir plus et toujours faire mal aux autres pour avoir ? Chasinds pas être comme ça, mais... les autres...****

Les elfes ne sont pas comme ça... Même si elle pense savoir pourquoi : après tout, les humains sont souvent méchants avec les autres races et dans le cas des enfants de la forêt, ils ne peuvent pas se permettre de s'entre tuer. Pas en étant si peu nombreux et surtout, avec la nature qui peut facilement être aussi cruelle que les humains, sinon plus. D'ailleurs, les humains ne comprennent vraiment pas ça et Artémis ne peut pas s'empêcher de grimacer. Même maintenant... Même après le trou dans les ciel et les créatures qui en sont sorties, les humains continuent à s'entre tuer stupidement. Comment est ce qu'un peuple qui est incapable de s'entendre a pu exister aussi longtemps sans que la nature ne le détruise pour en créer un autre, elle l'ignore... Après tout, dans la forêt, elle a souvent vu la nature punir des animaux qui prenaient trop ou cassaient l'équilibre. Alors pourquoi est ce que les humains ne sont pas punis de la sorte ?L'elfe soupire d'un coup brusquement, puis lui parle dans la langue "normale", chose qu'elle peut au moins comprendre. D'après lui, il n'a pas froid, chose qu'elle reconnait vite comme un mensonge. Après tout, même dans le noir, elle peut facilement voir que ses pieds sont encore plus pâles que les siens, signe que le froid ne lui fait pas de cadeaux. Alors qu'il lui demande des explications, elle ne peut que grimacer avant de répondre doucement :

"Artémis c-chassée de la forêt p-par monstres et... Frères animaux fous. Les trous verts transformer forêt en... cauchemar. Animaux perdre esprit à cause monstres et... S'entre tuer. Frère Garmr p-perdue t-toute sa meute comme ça et... Artémis p-perdre sienne aussi...

Pour les Shemlens en vert... Apparemment l'elfe n'a pas du les voir en arrivant ce qui indique qu'il est venu soit depuis les montagnes à L'Est, soit depuis les ruines au Nord. Le camp est juste en dessous de sa caverne, au Sud, même s'il est caché par les arbres. Mais elle ne sait pas trop comment lui expliquer... En dehors de lui montrer ce qu'elle a récemment "chassé" chez eux. Un étrange objet rond brillant, couleur terre et métal précieux. Elle le sort doucement de sa couverture, sans faire le moindre geste suspect pour le montrer à l'elfe : Un soleil avec un oeil et une épée. L'un des hommes en vert l'a juste laissé tomber dans le camp et vu qu'elle passait par là...

"Objet appartenir homme en vert... eux avoir camp juste en dessous caverne. Idiots gâcher nourriture et avoir trop de c-couvertures. Pas respecter forêt et
animaux... Artémis j-juste... chasser chez eux et p-prendre ce que idiots pas avoir besoin..."


Ils ne respectent pas les animaux en effet... C'est probablement l'une des choses qu'elle déteste le plus chez eux. Elle les a d'ailleurs vu tuer un bélier récemment et le faire cuire juste parce que la nourriture amenée par leurs semblables ne leur plaisait pas ! Un acte aussi stupide qu'immonde d'après elle : le bélier n'avait rien demandé à personne et est juste mort pour remplacer un repas pourtant parfaitement mangeable et surtout, très bon du peu qu'elle a réussi à leur prendre !

"V-vous vouloir Artémis chasser chez eux ? Artémis v-vouloir punir p-pour manque de respect... eux tuer animaux alors que toujours avoir trop à manger... Artémis pas aimer ça..."

Non, en effet. Elle déteste ça même. Une partie d'elle a même envisagé de les punir plus violemment encore, mais... ils sont quatre, elle ne sait pas comment se battre contre des hommes en armure et en plus, même avec leur manque de respect, ils se battent tout de même contre les hommes en rouge qui eux, sont une vraie insulte envers la nature et en plus, semblent faire horriblement mal à cette dernière juste en existant !

"Vous... rencontrer hommes avec grosses armures et... Cristaux rouges ? Eux méchants avec tout. Nature pleurer en les sentant..."

Dim 20 Oct 2019 - 21:04

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She wolf.


Lathbora serra les dents en grimaçant devant son erreur : il avait posé à l'enfant bien trop de questions. Et il n'avait aucune patience pour en écouter les réponses. Fuir. C'était le mieux à faire. Fuir et oublier cette déplaisante perte de temps. Pourtant le dalatien ne bougea pas. Une miette de son éducation passée le clouait sur place, alors que l'enfant shemlen débutait ses laborieuses réponses. Elle maniait avec beaucoup de difficulté la langue commune, son phrasé était encore plus laborieux que celui du dalatien, pourtant bien rouillé. Une main à présent plaquée contre son estomac vide, ses deux dagues réunies dans l'autre, il tenait bon.

*Si le loup chasse pour lui seul, il ne rapportera pas sa proie jusqu'ici. Au moins il va rester absent un bon moment. Et c'était un bien gros loup.* Lathbora, que la faim faisait torturait de plus en plus, se mit à se questionner : se serait-il montré capable de dévorer le loup, si aucune autre option ne s'était présentée ? Mais aucune réponse claire ne lui vint. Et le loup n'était de toute manière plus une option. Ses yeux d'or dérivèrent sur l'enfant, toujours enroulée dans sa couverture de peau. Un gargouillement profond se déclencha dans ses entrailles. Il lâcha ses dagues et recula d'un pas, passant ses doigts dans ses cheveux courts sur les côtés, mais encore long sur le dessus. Il s'y emmêla les doigts, tira sur ses mèches cherchant à rappeler à lui le peu de bon sens qu'il lui restait. Il délirait totalement. Et la petite shemlen parlait de son passé comme si elle était elle-même une elfe. Mais c'était tout bonnement impossible. Fuir. Fuir. Avant que sa colère ne le rattrape.

Mais un mouvement de la petite captiva son attention. Elle venait de sortir de sous ses couvertures un drôle d'objet, que Lathbora observa avec attention. C'était un insigne, l'insigne qu'il avait déjà vu épinglée sur le torse des hommes et des femmes de l'inquisition. Lathbora tendit la main, réclamant malgré lui l'objet, dont il souhaitait à présent sentir le poids dans ses paumes. L'inquisition. C'était dont eux les "hommes verts" dont la fragile enfant parlait. *C'est vrai que leur tenue comporte du vert* reconnu pour la première fois Lathbora. Ses paumes toujours tendues vers l'avant, ses dagues au sol, il se perdit dans ses souvenirs.

Il vit marcher les hommes de l'Inquisition. Ceux qu'il avait croisés à de nombreuses reprises sur les routes. ceux qu'il avait évités avec tant de soin, et ceux qu'il n'était pas parvenu à détrousser. Il vit leurs tenues, leurs uniformes coordonnées, et réalisa pour la première fois qu'il devait s'agir d'une armée. Une armée où se mêlaient shemlens et oreilles plates, défendant une cause certainement justifiée à leurs yeux. Écrasant toutes les libertés sur leur passage, sans même s'en rendre compte. La petite parlait de leur non-respect envers la faune et la flore, mais Lathbora savait à quel point ce genre d'armée pouvait être destructeur.
Il avait lui-même été enrôlé, contraint et forcé, au sein d'une armée analogue. Plus de dix ans plus tôt, il avait dû se battre aux côtés des gardes des ombres. Alors aux images des soldats de l'Inquisition se substitua celle d'armures lourdes blanches et bleus, un griffon frappé sur leur plastron. Il fut parcouru d'un frisson en réalisant qu'il se trouvait sur les mêmes terres qu'en cette époque troublée. Mais elles étaient alors souillées par la corruption de l'enclin, et non par la guerre civile et les démons. Mais le cœur des Hommes, lui, restait le même : souillé par leur propre opportunisme. Lathbora avait énormément perdu pendant la dernière guerre. Mais il s'y était endurci. Jamais il ne pourrait pardonner aux Gardes d'avoir détruit son clan. Jamais il ne pardonnerait aux Hommes de ne pas apprendre de leurs erreurs. *Dirthara-ma*

Lorsque le dalatien émergea de ses souvenirs, il se trouva à genoux dans la caverne, les poings serrés devant lui. Il se releva rapidement et épousseta ses genoux avant de récupérer ses dagues au sol. il les garda en main au lieu de les ranger dans leurs fourreaux, coincés entre son dos et son plastron. Lathbora ne rangeait jamais ses dagues lorsque des Shemlens se trouvaient à proximité, et avec ce camp tout proche, il ne voulait prendre aucun risque. La petite finissait à peine sa tirade.
Ainsi, cette enfant était parvenu à pénétrer dans le camp de l'Inquisition ? Après tout, elle était petite, et indubitablement légère. Ses techniques de chasse devaient en tout point différer de celles employées par le dalatien solitaire. Il pouvait l'y envoyer. Il pouvait se servir d'elle pour obtenir réparation. Et ensuite reprendre sa route et s'éloigner au plus vite de cette région si pauvre en indices pour sa quête. Alors qu'il cherchait ses mots pour accepter sa proposition, elle continua, posant une nouvelle question.

Il prit à son tour un instant pour y réfléchir.
Non.
Il bascula d'un pied sur l'autre, à présent mal à l'aise. Ils avaient déjà bien trop parlé à son goût. Pointant de nouveau ses dagues en direction de l'enfant, plus par réflexe que par réelle stratégie, le dalatien articula, de la manière la plus convaincante possible :
On y va ?
Doucement, Lathbora contourna l'enfant, ses dagues toujours pointées vers elle. Il se plaça entre elle et la sortie, et commença à reculer lentement : il lui montrait par les gestes ce qu'il attendait d'elle. Et qu'elle n'avait pas le choix.

Ven 25 Oct 2019 - 23:25

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C’était grisant. Découvrir un terrain inconnu avait quelque chose de magique. Vu que c’était la première fois qu’il se baladait dans ces terres, c’était plus une reconnaissance des lieux qu’une véritable traque. Ainsi, le Qunari découvrit de nouvelles plantes non répertoriées dans sa mémoire. Malgré quelques inconnues au bataillon, Anataar retrouva une bonne partie de la végétation avec laquelle il avait grandi. Il en remplit d’ailleurs les quelques poches qui parsemait ses vêtements. Très vite, le chasseur avait refait tous ses stocks, ce qui allait lui permettre de continuer son voyage sans crainte d’une blessure qui aurait raison d’un de ses membres. Certaines lui permettraient de mieux supporter des blessures tandis que d’autres aiguiseraient ses sens tout en étouffant sa faim. Il avait confectionnée nombre de remèdes et produits à base de plantes pour mieux supporter les voyages; c’était l’un des meilleures enseignements de ses parents. En plus des plantes, Il se fit une carte mentale des quelques points d’eau environnants, source de venaison quand le moment sera plus propice.

Bien entendu, il n’allait pas attendre le lendemain pour commencer à faire l’inventaire des traces qui peuplaient ces terres sauvages. Il pourrait se contenter d’un bélier en bonne santé. Le problème est qu’il a aussitôt remarqué dans un sous-bois les traces d’un loup, à priori solitaire… Quelque chose suivait le même chemin du prédateur. Déjà que les empreintes du loup était quelques peu éparses, d’autres plus petites qui s’enfonçaient à peine dans la terre les suivaient de très près. Visiblement celles d’une enfant. Quel ne fut pas son étonnement quand il remarqua que le loup et son acolyte étaient suivis. La forme du pied était plus allongée que celles du petit humain : Peut-être un adulte mais … bizarrement maigre. Il continua de suivre le sillage du trio quand il vit une fine branche brisée.

Analysant la scène de plus près, il remarqua l’irrégularité soudaine des traces de leur suiveur. Un petit sourire moqueur se dessina sur le visage d’Anataar. Ces empreintes de pas humains n’étaient pas assez distancée les unes des autres : il était en train de marcher et il a trébuché. Sur cette drôle de note, le chasseur reprit sa piste. De fil en aiguille, les empreintes devinrent de plus en plus nettes.
Quand soudain, il entendit un murmure dans le bruissement des arbres. il tenda l’oreille tout en se rapprochant de la source de cette voix … enfantine.

“V-vous vouloir Artémis chasser chez eux ? Artémis v-vouloir punir p-pour manque de respect... eux tuer animaux alors que toujours avoir trop à manger... Artémis pas aimer ça...”

C’était effectivement la voix d’un petit bout de femme…
Ni une, ni deux, Anataar se baissa et se mêla parmi la flore. Ses pas devinrent aussi légers que ceux d’un loup en traque et esquivèrent les potentielles sources de bruit. Il serpentait en se faufilant entre les branches craquelantes et les feuilles séchés pour arriver devant une caverne.
A ce moment-là, une scène incongrue se profila devant ses yeux. Il aperçut le foyer de cette voix cristalline. Une enfant maigre à la chevelure gris poussière vêtue de lambeaux parlait à un homme très fin possédant facilement 3 têtes de plus que la gamine.

Malgré un ton amical, l’elf n’avait pas l’air réceptif au discours décousue de son interlocutrice. Son verbe n’était pas des plus développé mais étrangement, Anataar se sentit très proche de cette fillette. Il se voyait dans ses débuts d’apprentissage du féreldien. Lui non plus ne savait conjuguer les verbes à l’époque. C’est assez paradoxale quand on y pense mais plus il apprenait à parler la langue commune et moins il faisait de phrases longues … trop compliqué cette idée de temps dans la phrase.

Même si sa parole n’était pas des plus fournie, ce n’était pas une raison pour tenir une petite fille en respect avec une arme. Surtout quand elle ne démontrait aucune animosité. Anataar s’invectiva de ne pas avoir pris son arc avec lui. Après tout, il n’était pas parti en chasse. Le problème était qu’il n’aimait pas le fait que l’elf menace un être sans défense … Non décidément, il ne comprenait pas cet individu. Surtout que ses dagues étaient pointées vers une fille qui n’avait pas l’air de comprendre la situation.

Qu’à cela ne tienne, Anataar s’approcha doucement de la conversation jusqu’à ne plus être qu’à quelques mètres de la scène. Le qunari se releva doucement, se tenant juste derrière l’elf qui reculait vers lui. L’homme aux dagues était tellement focalisé sur sa proie qui n’avait même pas entendu le qunari arriver.

“Cette fille n’est pas dangereuse.” protesta le qunari de sa voix caverneuse juste avant que la tête de l’elf percute son torse.

Lun 4 Nov 2019 - 18:39

Artémis
Artémis

 

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Cet elfe est... silencieux. Très silencieux. Bien plus encore que certains des barbares avec lesquels elle a grandit. Artémis peut facilement voir qu'il ne l'aime pas. Ce serait difficile de pas le voir d'ailleurs ! Mais... elle se souvient vaguement des explications du chaman au sujet des enfants de la forêt. Une relation avec les humains qui a été trempée dans le sang et la haine pendant si longtemps que les barbares sont incapables de s'en rappeler. Cette idée la fait légèrement grimacer : ce n'est pas pour rien qu'elle a du mal à envisager de rejoindre les humains... en tous cas, les soi-disant "civilisés". Ces imbéciles qui avec leur "civilisation" font du mal à tous les autres peuples. L'elfe n'a toujours pas rangées ses dagues et elle se doute qu'il ne le fera pas de sitôt. Il rejette cependant son offre d'aller chasser seule, lui proposant d'aller chasser avec elle, mais avant ça... elle a un léger mouvement de recul quand un étrange éclat passe dans les yeux de l'homme. Elle connait cet éclat : combien de fois est ce qu'elle l'a vu dans les yeux d'un frère loup ? La faim... non, bien pire que la faim. Quelque chose d'horriblement dévorant. Et un bref instant, son sang se glace, ses mains se crispant sous sa couverture. Cependant, l'éclat disparaît aussi vite qu'il a disparu, remplacé par autre chose de moins familier, même si la position que l'elfe prend pendant un bref moment lui est familier.

****Il... avoir faim à ce point ?!****

Ils ont vraiment intérêt à trouver quelque chose à manger, et vite encore ! Car vu l'éclat... Avaler sa salive est un exercice difficile pour le coup, mais elle y parvient sans savoir comment. C'est alors qu'une forme énorme apparaît subitement derrière l'elfe, une voix grave et aussi sourde qu'un grondement d'ours remplit subitement la caverne. Et tout ce qu'elle peut faire, c'est rester choquée en relevant lentement la tête, essayant de comprendre ce qu'elle voit. L'elfe en lui-même est suffisamment grand pour qu'elle lui arrive à peine a la poitrine si elle se redresse totalement sur la pointe des pieds. Mais comparé à ce colosse... L'elfe lui arrive tout juste à la poitrine et elle-même... à peine au ventre ! Elle ne le voit pas très bien à cause de l'obscurité, mais deux choses lui sautent aux yeux en plus de sa taille : la peau de bête qu'il porte... et surtout les... Est ce que ce sont des CORNES ?!

"Un... V-vous homme ou... d-dragon ?"

Les cornes du géant lui rappellent en effet beaucoup les images de dragons que le Chaman lui montrait quand elle était petite. De longues cornes partant vers le haut et l'arrière. Les dragons ne parlent pas... même si d'après le vieil homme, les plus âgés sont largement assez intelligent pour apprendre et en sont juste incapables à cause de leur corps. La ressemblance est immense et même avec la faim... elle sent un étrange feu s'allumer dans son coeur. Les dragons... Elle sait que ce sont des créatures dangereuses. Constamment affamées et attaquant à vue. Elle sait aussi pour le feu qu'ils peuvent cracher (et son corps frissonne légèrement en se rappelant de ce détail d'ailleurs). Mais ça ne l'empêche pas de vouloir en voir un un jour. Les dragons... Enfants de la nature dans toute sa puissance. Mais très rapidement, elle oublie ce but... en tous cas, pour le moment. Son ventre gronde, provoquant une légère douleur. Chasser... d'abord chasser. Le reste, on verra ensuite. Juste manger avant tout. Le camp est juste en dessous... mais est ce que le colosse va la laisser passer ?

"Artémis... Faim... Aller chasser. Animaux ou c-camp... Artémis s'en moquer. J-juste avoir f-faim...

Mar 5 Nov 2019 - 10:18

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She wolf.


Il recula, lentement, avec précaution. Prenant gare à ne pas perdre l'enfant de vue. Prenant gare à ne pas cligner des yeux trop longtemps. La faim continuait de le consumer. Il s'était montré imprudent en refusant de se nourrir simplement sur les plantes offertes par la nature. Quelques minutes lui auraient suffi pour creuser le sol et trouver une ou deux racines comestibles, ainsi que son cortège d'insectes. Mais Lathbora le savait : un tel repas ne lui aurait pas tenu au ventre bien longtemps. Très vite il aurait dû recommencer à zéro. Croire en un reste laissé par le loup solitaire était alors sa meilleure option. Mais il n'y avait pas de reste, et le loup était parti. La tête du dalation lui tournait. Cligner des yeux trop longtemps reviendrait à perdre connaissance. Il devait rester actif. Il devait diriger cette petite vers le camp, tout en espérant qu'elle tienne parole.

Alors qu'un nouveau grognement s'élevait de son estomac, Lathbora recula d'un nouveau pas. Il n'avait pas été attentif aux bruits dans son dos. Il avait seulement lutté pour ne pas perdre la petite des yeux. Il recula encore, puis encore, posant une jambe tremblante sur le sol pourtant lisse de la caverne. Le rideau de végétation lui pendait sur le visage. Ils étaient bientôt dehors. Mais alors qu'il bascula en arrière pour libérer son champ de vision, l'arrière de son crâne ainsi que ses omoplates vinrent heurter durement quelque chose. Le dalatien se figea. Au vu de l'orientation du rideau de plante, il ne pouvait pas s'agir de la paroi de la caverne. Avait-il été négligent à ce point ?

le mur avait parlé. Juste avant qu'il ne le percute. Il avait parlé dans la langue commune. D'une voix caverneuse, comme il fallait s'y attendre de la part d'un mur. Mais alors l'enfant shemlen releva lentement la tête, les yeux écarquillés. Lathbora trembla. Dans quel pétrin s'était-il encore fourré ? À son tour, la petite parla. Le dalatien n'avait toujours pas eu le courage de se retourner.

Un... Dragon ? De très nombreuses images envahirent l'inconscient fragile de l'elfe. Il avait déjà vu un dragon. Plus d'un d'ailleurs. Il y en avait un, petit, qui nichait dans les ruines de la forêt de Bréciliane. Il avait d'ailleurs été tué. Lathbora s'était aventuré près de son corps. Il avait caressé ses écailles lisses du plat de sa main. Il avait tenté de récupérer une ou deux dents, mais n'était pas parvenu à les retirer du crâne. Mais il en avait vu un autre. Un bien plus menaçant. Bien plus gros. Il l'avait vu obscurcir le ciel de Férelden, la nuit du combat final des gardes contre l'Enclin. Lui était loin. Avec quelques autres, il avait été envoyé en éclaireur. Il n'avait pas été présent à Dénérim pour le combat final. Mais jamais, jamais il n'oubliera cette silhouette sombre, passant contre les nuages.

Alors seulement il se retourna. Lentement. Comme à regrets. Ce qu'il découvrit dans son dos n'était pas un dragon, mais bien quelque chose d'autre. Quelque chose qu'il ne sut pas définir. Un humanoïde, très grand, à la tête surmontée de deux cornes semblables à celles des dragons. Cette... Créature parlant la langue commune était dotée d'une musculature impressionnante, qui finissait de parfaire le portrait d'un être quasi légendaire. Lathbora, petit dalatien aux muscles noueux, au bord de l’évanouissement, ne pouvait rien contre un tel être. Il recula d'un pas tremblant, et fit totalement face à cette créature. Il tendit la main, tendit les doigts en direction du visage de cet être quasiment divin. Il ne tremblait plus. Il avait conscience de monopoliser ses dernières forces à l'étude de cette apparition d'un nouveau genre.

Avec une douceur infinie, il caressa la mâchoire du qunari.
Suis-je mort ?
Demanda-t-il d'une voix faible, parfaitement désorienté.
Suis-je enfin en paix ?
Et il s'évanouit, enfin. Entre la fillette qu'il avait injustement menacée, et le qunari s'y étant interposé.

Ven 3 Jan 2020 - 15:50

Anonymous
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Ce n’était peut-être pas la meilleure façon de confronter quelqu’un. Le but originel était d’offrir de l’aide à l’enfant qui avait l’air d’être en fâcheuse posture. Anataar n’aurait jamais cru que la personne la plus menaçante de la scène puisse s’évanouir juste devant lui en ne croyant pas à sa propre vision.
Lathbora avait effleuré la perplexité d’un qunari pour qui l'incompréhension était à son paroxysme. Le visage perdu et les pupilles dilatées de l’elfe ajouta une saveur incongrue à cette scène pour le moins cocasse.

Vu de près, il est vrai que le dalatien ne payait pas de mine. Malgré une silhouette élancée, il semblait faible sur ses appuis et ses jambes avait l’air d’implorer du repos. Devant cette perte de connaissance qui l’avait prit de court, Anataar accompagna son potentiel adversaire vers le sol pour lui éviter des contusions supplémentaires. Malgré de maigres contours, l’elf pesait son poids. Dans ce corps inconscient, Il n’y voyait qu’un animal fatigué par la diète et guidé par des réflexes de survie inutile. A cette pensée fugace, le cornu se prit d’empathie pour cette ombre de prédateur. Plusieurs fois, il avait été comme lui; aveuglé par la faim; tenaillé par l’appréhension de la faiblesse apparente.
Ses pensées se perdirent dans un coin de son esprit quand ses priorités revinrent sur l’urgence de la scène : il fallait aider cet inconnu. Il lui pardonna une partie de son passé et commença à inspecter les signes vitaux de son patient.
Anataar n’avait pas vraiment d’expertise à proprement parlé. Son instinct le guida sur la démarche à suivre. Sa respiration restait douce mais perceptible confirma que ce n’était qu’un malaise sans grandes conséquences. Sans grands problèmes, le qunari avait compris que la faim avait commencé par gagner dangereusement l’oreille pointue. Il fallait qu’il ingurgite quelque chose et qu’il se repose

Soudain, une pensée fugace cingla dans l’esprit du qunari. Il avait suivit trois traces : deux humanoïdes … et un loup. Où était le loup? Il ne s’étonnait qu’à moitié que la présence du canidé lui aurait échappée. Son attention avait été complètement absorbée par la scène et l’irrépressible envie de se mêler d’affaires qui ne le regardaient pas. Malgré ces raisons, Anataar s’invectiva du potentiel piège qui pourrait lui coûter la vie.

“Où est le loup?” lança-t-il à la maigrichonne qui assistait à son appréhension.

Il accompagna sa demande d’un regard périphérique scrutant les fourrés environnants. Il se rassura progressivement sur ses chances de survie malgré l’épée de Damoclès et se leva avant de rajouter :

“Tu as faim, petit enfant”

“Mon ami a de la nourriture”


Fort heureusement, Pompon n’était pas très loin. Il était à portée d’appel. Anataar encadra sa bouche de sa main gauche. Le son qui siffla entre ses lèvres était à la fois clair et sinusoïdale. Sa discrétion était discutable. Dans des oreilles profanes, le qunari avait vaguement imité le chant d’un oiseau.

Quelques instants plus tard, Pompon arriva avec une aisance toute relative. Le druffle semblait plus confiant dans ce genre d’environnement que ses congénères mais on sentait que sa carrure lui empêchait certaines folies. Dans un bruissement de feuilles et un claquement de branches, l’animal se dévoila devant Anataar dans un petit trot qui témoignait de son empressement de retrouver son ami.

Anataar commença à fouiller dans une sacoche pour retrouver un bout de tissu soigneusement plié et rangé. On ne lui aurait aucunement prêté de gestes aussi soignés et mécaniques pour une personne de sa carrure. Il imbiba le torchon d’eau venant de sa gourde afin de rafraîchir le visage de l’elfe. Il revint ensuite à son bardage pour en sortir une langue de viande séchée. Dans un même mouvement, il décrocha sa gourde pour tendre la collation à la fillette. Il mit à niveau leur regard dans un accroupissement à la fois souple et brute afin de demander :

“tu es perdue ?”
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