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Mer 27 Fév 2019 - 21:45

Anonymous
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S'unir.


Forêt de Bréciane,  nord.

Il regarda à droite, puis à gauche, puis à droite encore pour s’assurer que la voie était définitivement libre. Ses pieds trempaient déjà dans l'eau limpide mais froide du lac, comme par anticipation. De petites vaguelettes s'étaient formées autour de ses chevilles, de la chair de poule s'était formée sur sa peau. Il réprima un frisson et retourna sur la rive, au sec, le temps de prendre sa décision. Il bloqua sa respiration, tendit grand son oreille fuselée et ne décelant aucun son préoccupant il s’attaqua aux sangles de son plastron d'écorce. Ses mains étaient gauches, pataudes dans ses moments là, comme si ces gestes étaient exécutés pour la toute première fois. Ils ne l'étaient pourtant pas. Sur une nouvelle inspiration profonde, il fit lourdement tomber son plastron dans l’herbe, et les sangles s’entrechoquèrent dans un petit chant métallique.
Il tendit de nouveau l’oreille, mais rien à faire, rien ni personne ne comptait visiblement l’empêcher d’accomplir sa tâche. En dehors des bois, son odeur actuelle ne serait plus un camouflage, mais au contraire une balise criante, dénonçant de loin sa présence. Désespéré, il examina ses options : il avait le choix entre l'option rapide mais inutile, et l'option lente mais dangereuse. Entre se déshabiller complètement, entrer dans le lac et se nettoyer à l'eau claire pour ensuite remettre ses vêtements tâchés, incrustés par l'odeur de ses longues journées d'errance, et entrer ainsi dans l'eau, lavant du même coup ses sous-vêtements de toile rêche tout en risquant de se faire surprendre le temps qu'ils ne sèchent. En réalité, ce choix n'en était pas vraiment un, et Lathbora garda sur lui sa tunique trop longue et ses chausses informes au moment de pénétrer dans l'eau. Il y entra en toute hâte, nageant vers le centre du petit lac, jusqu’à ce que la surface caresse la ligne inférieure de son menton. Il tourna alors un regard inquiet vers le tas que composaient sa cuirasse, son plastron, ses bottes et tout le reste, misérables ainsi sans lui pour les porter. Il s’assura mentalement de la présence de ses dagues, des deux, avant de se détendre enfin. Il se mit alors à barboter plus légèrement, riant de lui-même et de toutes les précautions qu'il avait dû employer pour pouvoir enfin se nettoyer un peu. Il n'était pourtant pas pudique, fait d'ailleurs rare chez les dalatiens, et se baigner nu n'aurait posé pour lui aucun problème. Pourtant au fil des ans il avait fini par trouver difficile d'ôter cette carapace de guerrier, cette tenue de cuir, de métal et de bois qui avait fini par prendre naturellement tous les plis de son corps. Sans elle, c'était toute sa solitude qui semblait se rappeler à lui, ainsi que la fragilité de son corps mortel. Nu ou simplement vêtu de ses sous-vêtements, il semblait se dissocier des bêtes, qu'il pistait distraitement dans les bois. À présent qu'il devait en sortir, il devait absolument être un peu moins… bestial. Un peu moins dalatien aussi, certainement. Mais cela, il ne parvenait pas à l'envisager.
Il s'agita dans l'eau, comme un oiseau dans une flaque, pour se nettoyer au mieux. Il frotta sa peau sous sa tunique, sous ses culottes, et se jugea alors suffisamment propre. Puis il barbota encore, se tournant et se retournant dans l'eau, coulant volontairement puis s'ébrouant à la surface, avant de plonger encore, avec délice. Il continua ainsi un moment, jusqu'à ce que la morsure du froid devienne trop forte, jusqu’à ce que ses muscles tétanisent un peu. Alors il s'assura une dernière fois de s'être frotté de partout, il rinça également sa bouche et frotta ses dents de son index, coiffa ses cheveux blonds en arrière. Il avait repéré, un peu plus loin, les herbes idéales pour finir sa transformation en elfe plus fréquentable. Il n’avait plus qu’à les ramasser et trouverait bien l'occasion de les mâcher, une fois sur la route.
Alourdi par ses vêtements détrempés, de l’eau lui ruisselant jusque dans les yeux, mais définitivement allégé du point de vue mental, Lathbora s'allongea sur la berge tout proche de ses affaires, qu'il couva affectueusement d'une main encore humide. Il choisit de ne pas essorer immédiatement sa tunique et ses culottes, préférant laisser les tissus à présent transparents coller lourdement à sa peau, dévoilant ses côtes, ses muscles, ses cicatrices récentes et tout autres détails de son anatomie. Le soleil lui léchait agréablement la peau et filtrant délicatement entre les feuilles des arbres. Un vent léger le fit frissonner.
Il couva alors de ses yeux d'or le lac duquel il venait de sortir et qui en fait n'en était pas vraiment un. C'était plutôt une petite trouée remplie d'eau, suffisamment profonde pour permettre de s'immerger et de nager un peu. Suffisamment profonde aussi pour que les sédiments et les déchets puissent tomber dans son fond, laissant les eaux de surface claires et limpides. Les racines des arbres les plus proches de la trouée étaient visibles sur les berges, et de l'herbe molle avaient poussé tout autour. Une trouée, ainsi en pleine forêt, dénonçait un arbre, où plusieurs, qui auraient succombé. Mais leur mort entraîne la vie, et autour de cette eau miraculeuse de bien nombreuses espèces s'articulent, venant s'abreuver ou s'immerger un temps d'une délicieuse pause. La mort avait aussi du bon pour la communauté.
* Si seulement plus de personnes étaient capables de comprendre ce simple fait ! *
Il y pensa un moment, tout en observant les racines, tout en sentant le sol boueux sous ses pieds. Sa crise était passée, il se sentait de nouveau calme. En réalité il en avait bien conscience : sortir lui faisait peur. Il avait passé toute sa vie dans la forêt. Il se s'était jamais imaginé ailleurs. Il n'avait jamais réalisé que la recherche des origines de son peuple et le combat pour leur faire retrouver leur place le mènerait dans le monde des hommes. Parce que oui, c'était le monde des hommes qu'il s'apprêtait à rejoindre à présent. Ses pieds non chaussés allaient fouler leurs routes, son nez entraîné allait sentir leurs odeurs. Il allait entendre leurs mots, voir leurs conflits, goûter leur vie. Il avait toujours fait en sorte de se tenir à l’écart de toutes ces choses car, de mémoire, les hommes n'avaient rien apporté de bon à sa vie et à celles de tous les autres elfes. Ils leur avaient volé leurs terres, plusieurs fois. Ils avaient réduit un grand nombre d’entre eux en esclavage, condamnant les autres à une errance sans terres d'accroche. C'était à cause d'un homme, ce garde des ombres devenu  par la suite un héros, qu'ils avaient dû aller en guerre contre les engeances. Peu en étaient revenus, et pourquoi ? Pour permettre à ce garde d'obtenir un titre ? Pour sécuriser une terre qui ne deviendrait jamais la leur ? Les hommes lui avaient enlevé Zathrian et du même coup, son clan. Pourtant son clan existait toujours. C'était lui qui avait fait le choix de partir. Pour eux, mais aussi pour lui. Il ne pouvait pas, comme eux, continuer à attendre. Il ne pouvait plus ravaler la rage qui lui tiraillait en permanence le ventre. Mais sur cette berge, il semblait avoir oublié ce feu, allongé dans l'herbe souple, sous les tâches dorées de son soleil adoré.

C'est alors qu'il entendit un bruit. Il s'était préparé au passage d'animaux. Il s'était attendu à être dérangé par des démons. Mais ce qui causa ce bruit ne n'appartenait définitivement pas à ces prédictions. Au lieu de se lever, de se saisir de ses dagues pour prendre une posture de défense classique, Lathbora se laissa choir sur le dos, disposant ses mains nues bien en évidence dans l’herbe, et pencha la tête en arrière pour pouvoir observer, à l'envers, la cause de ce dérangement. Mais contrairement aux apparences, il n’était pas serein.

Jeu 9 Mai 2019 - 23:27

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Cordélia & Lathbora

worlds collide
Bercée par les pas du robuste cheval gris, elle sentait que Philémon ne coopérerait plus très longtemps, l'appétit du cheval gagnant petit à petit du terrain sur ses instincts d'obéissance. Les nuages de Frimnaire épaississaient le ciel morne et gris, mais c'était à peine si on réussissait à les voir à travers les feuillages épais de la forêt de Bréciliane.

Elle avait quitté le campement quelques heures plus tôt, s'aventurant seule dans la futaie pour faire un peu d'éclairage. Après des semaines à cavaler sans avoir une seule minute à elle, elle avait prétexte le besoin de faire du repérage pour pouvoir avoir quelques minutes au calme. Ce n'était pas entièrement un prétexte non plus; qui disait forêt, disait bandits, démons et autres joyeusetés grouillant dans les buissons. Et c'était sans compter les clans Dalatiens qui vivaient ici, farouchement attachés à leur territoire. Cordélia avait déjà eu l'occasion de voir leurs archers à l'oeuvre : elle ne tenait pas particulièrement à finir aveugle et unijambiste à la suite d'une rencontre infortunée avec un clan un peu trop hostile à la présence d'humains.
Pour le moment, tout allait bien. Rien n'indiquait qu'ils étaient en train ou sur le point de pénétrer sur un territoire qui n'était pas le leur. Et cette partie de la forêt était plutôt agréable, pensait Cordélia en regardant la nature défiler autour d'elle.

Elle s'arrêta plusieurs fois pour cueillir des baies et récolter quelques plantes qui pourraient enrichir sa réserve de cataplasmes. Mais Philémon était de plus en plus agité et elle décida de chercher un point d'eau pour que sa monture puisse boire, et elle se reposer. Elle trouva finalement, au creux d'une trouée, un petit lac peu profond dont les eaux lui inspiraient assez confiance pour se poser un instant.

Cordélia posa pied à terre, mena Philémon près du lac et se mit à farfouiller dans son sac, sans chercher à être particulièrement discrète. Elle en sortit des tranches de pain enveloppées dans du tissu et un pot en verre. Loin de se douter que deux yeux l'observaient faire, elle commença à étaler son contenu sur le pain. Elle leva les yeux, et haussa les sourcils quand elle remarqua enfin l'elfe, sa tartine de pâté de Golefalois figée à quelques centimètres de sa bouche.

- Oh, fit-elle doucement en levant légèrement les mains dans une position pacifique. Bonjour. Un silence passa. Elle lui tendit une tartine. Vous aimez le pâté ?
(c) DΛNDELION

Ven 10 Mai 2019 - 14:09

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S'unir.


La tête renversée, Lathbora découvrit un animal à deux têtes faisant intrusion dans sa trouée. En fait non, c'était une femme à dos de cheval. Et ni l'un ni l'autre ne semblaient l'avoir vu. L'elfe dalatien grelotta malgré lui : les rayons du soleil n'étaient plus assez chauds pour lui permettre de se prémunir contre l'humidité de ses vêtements. Tapi dans l'herbe, il chercha à se faire le plus petit possible, à devenir invisible. Il était un animal. Il faisait corps avec son environnement.

Sa stratégie sembla fonctionner. La femme descendit de son cheval et le conduit jusqu'aux rebords du lac, lui permettant de s'y désaltérer. Puis elle fouilla dans son sac, assez naturellement, comme si elle se trouvait dans son jardin, protégé de tout danger. Lathbora, qui lui connaissait les nombreux pièges de ces bois, se tint en alerte pour eux deux. Entre les animaux sauvages, ours et loups pour ne citer qu'eux, les sylvans et autres démons, les mages ou les templiers écumant la région à la recherche de combats, ... Non, les dangers ne manquaient pas. Et pourtant, il y avait quelque chose dans l'attitude de cette femme à l’innocence tranquille, quelque chose de terrifiant. Nul ne pouvait ignorer les risques. Et cette shemlen, arrivée sans encombre jusqu'à lui, ne devait pas non plus être prise à la légère.
Il l'observa avec attention pendant qu'elle s'installait dans l'herbe, déballant ses provisions : pain et bocal en verre. Elle était aveuglante. Les rayons du soleil ricochaient sur la pâleur de sa peau, sur ses cheveux blonds si emmêles. Mais il n'y avait pas que ça. Sa main, sa main était... Étrange. Lumineuse. Mi 'durgen. Non, pas un diamant. C'était brillant, certes, mais la lueur dégageait avec quelque chose de... Verdâtre. Une mage ? Le dalatien ressentit violemment sa nudité. Mais si ses vêtements ne lui manquaient pas en tant que tels, c'était plus ses armes et ses protections qui lui faisaient défaut. Il étendit sa seconde main en direction de ses affaires. Peut-être que s'il se montrait suffisamment lent, il pourrait s'équiper de nouveau sans se faire voir ?

Oh, Bonjour. Vous aimez le pâté ?

Lathbora sauta sur ses pieds, les poings nus serrés devant lui, sa tunique dégoulinante encore d'eau. Il souffla un jet d'air en direction de son front pour tenter de dégager la mèche de cheveux blonds qui lui pointait dans l’œil mais, en raison de l'inefficacité de cette première technique, il se passa rapidement le plat de la main sur le crâne, plaquant ses mèches vers l'arrière avant de reprendre sa position défensive. Il ne pouvait pas dévoiler tout son jeu dès le début de la confrontation. Pour l'heure, il devait sembler étonnamment inoffensif.

Garas quenathra ?

Dim 12 Mai 2019 - 1:33

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Cordélia & Lathbora

worlds collide
Son offrande de pâté de la paix ne rencontra pas un franc succès. Contrairement aux croyances de Cordélia, le pâté de Golefalois aussi délicieux soit-il ne pouvait suffire à créer un lien universel entre les gens.
C'était un Dalatien, à en juger ses oreilles effilées et son corps élancé si caractéristiques du peuple Elfique. Il venait de lui parler dans sa langue natale, mais elle n'avait aucune idée de ce que ça voulait dire. Où était Siha quand on avait besoin de lui ?

- Andaran atichane, dit-elle avec un accent déplorable.

Elle leva de nouveau les mains en souriant, un peu mal à l'aise. Elle avait l'impression de trépasser dans la sphère de quelqu'un d'autre.

- Je m'appelle Cordélia. Elle baissa les bras, toujours dans une posture avenante. Je ne veux pas empiéter sur votre territoire. Si ma présence ici est malvenue, dites-le moi et je m'en irai.

Elle n'avait pas prévu de se retrouver si près des territoires dalatiens, mais manifestement, elle devait être plus proche que ce qu'elle pensait... Elle regarda aux alentours, soudain prise d'un doute. Etait-il seul ou accompagné ?

(c) DΛNDELION

Dim 12 Mai 2019 - 13:04

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S'unir.


Une nouvelle fois elle sembla vouloir démontrer sa bonne foi, gardant ostensiblement ses mains bien à vue, et tentant même des salutations dans la langue elfique. Sa langue écorcha les mots, mais au moins elle les employait correctement. Pourtant ces salutations n'étaient en rien une réponse à sa précédente question. Mais peut-être ne l'avait-elle pas comprise ? Un instant il hésita à la reformuler, en langue commune, mais se ravisa. Il ne souhaitait pas vraiment savoir ce qu'elle faisait là. A vrai dire c'était même plutôt évident : elle prenait son repas. Lathbora, debout presque nu, ne savait que faire. Cette étrange femme semblait des plus inoffensives, ou du moins amicale. Elle tenta même de sourire, une attitude qui devait certainement radoucir les aigreurs d'autres, mais pas de Lathbora. Il avait, et depuis trop longtemps, oublié les subtilités du protocole social, ses relations ne se résumant plus qu'en fuite ou en affrontements depuis de nombreuses années.

Un affrontement direct était ici inenvisageable. Il pouvait tenter de fuir, prendre ses affaires sous le bras, et prendre ses jambes à son cou. Il ne lui restait d'ailleurs que ça à faire. Il desserra les points, tendit les muscles de ses cuisses en prévention. En un mouvement, il pouvait se saisir de son tas au sol et s'éclipser. Elle devrait abandonner ses affaires et courir vers son cheval si elle souhait le prendre en chasse. À moins que... À moins qu'elle ne soit mage, auquel cas il n'irait pas loin. Il déglutit et resta immobile, pendant un temps qui sembla trop long.

Son ventre émis alors un gargouillement profond. Il souffrait terriblement de la faim, et son regard se porta malgré lui en direction de la tartine de pâté, posée sur la cuisse de la femme, puis sur le bocal en verre, un peu plus loin. Il se passa inconsciemment la langue sur les lèvres.

La blonde, distraite, avait tourné la tête en direction des arbres, scrutant les ombres à la recherche de présences. Lathbora s'élança, plus vif qu'un prédateur, et se saisit du pot en verre avant de retourner vers ses affaires, de se mettre accroupis en lui tournant le dos. Inconscient des risques qu'il prenait, il défit le couvercle, et engloutit le pâté en utilisant deux de ses doigts comme une cuillère. Plus rien ne comptait plus, sauf l'assouvissement de sa faim viscérale.

Mar 14 Mai 2019 - 23:52

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Cordélia & Lathbora

worlds collide
Il y avait des crimes auxquels on n’osait à peine penser tant ils étaient malfaisants. Voler le pâté de Cordélia en faisait partie. La corruption de l’âme humaine n’avait-elle donc aucune limite ?

Cordélia, pétrifiée par la tournure des événements, regarda bouche bée l’elfe lui tournant le dos alors qu’il se servait allègrement dans le bocal, engloutissant le précieux sésame bouchée après bouchée sans même prendre la peine de savourer !
Savait-il au moins combien ça coûtait ? Et combien de pauvres animaux avaient dû périr (une perte triste mais ô combien nécessaire) pour que le contenu de leur foie atterrisse dans ce bocal béni du Créateur ? Un bocal qui était présentément en train d’être vidé par sa rencontre du jour, et ce sans même utiliser de couverts.

- Hé, toi… ! Le but, c’était de partager ! En plus, ça se savoure avec du pain, et en prenant son temps, pas… avec les... doigts…

Elle abandonna rapidement en voyant que non seulement il ne l’écoutait pas, mais qu’en plus il n’arrêtait pas de manger. Cette expérience culinaire et diplomatique avec les habitants locaux était pour l’instant un échec total.
Elle s’approcha lentement de l’elfe toujours de dos, à pas prudents, pour ne pas le brusquer - qui savait comment il pourrait réagir ?

- Hum, si tu as faim, on pourrait essayer de trouver de la nourriture aux alentours au lieu de voler la mienne. Mais tu ne comprends probablement pas un mot de ce que je raconte.


En s'approchant de lui, elle avait relâché l'attention qu'elle portait sur ses affaires posées non loin du cheval, désormais légèrement moins surveillées...

(c) DΛNDELION

Mer 15 Mai 2019 - 11:26

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S'unir.


Il se raidit lorsqu'elle vint se planter derrière lui, prêt à déguerpir au moindre signe de danger. Mais elle n'usa pas la force pour récupérer la nourriture qu'il lui avait volée. Elle... Tenta de le culpabiliser. Si Lathbora n'avait pas tant été occupé par l'absorption systématique du plus de pâté possible, il aurait trouvé la situation alarmante. Cela ne lui ressemblait pas de s'abaisser à ce point-là. Habituellement, il aurait fait semblant de vider les lieux pour ensuite tenter une approche discrète, et pour s'emparer de la nourriture dans le dos de sa propriétaire légitime. En se montrant à ce point affamé, Lathbora se montrait faible. Prêt à tout, mais faible. Non, cela ne lui ressemblait pas. Fourbe, oui. Mais faible ?

Le pâté râpait sa langue. Il était acre en premier lieu, puis des saveurs plus grasses envahissaient le palais en second train. Surtout, il collait, refusait de se laisser avaler facilement, l'empêchant d'en absorber beaucoup à la fois. Peut-être avait-elle raison, peut-être aurait-il mieux valu qu'il vole également la miche de pain... Il s’écœura vite. Depuis combien de temps n'avait-il pas absorbé de viande ? Depuis qu'il passait le plus clair de son temps à faire évoluer les shemlens rencontrés de vie à trépas, il n'arrivait plus à chasser le gibier des forêts. Un cadavre était un cadavre, que son corps soit glabre ou recouvert de poils. Manger un humain lui était inconcevable, alors, par un jeu de miroirs pervers, il s'était également dégoûté de la viande. La forêt recelait de suffisamment de baies, de racines et de feuilles pour pourvoir à ses besoins. La grande majorité du temps... L’inconvénient de ce régime était qu'il ne tenait pas bien au ventre, et sa paresse en bord de lac avait fini de vider son estomac.

Il se força à en absorber encore un peu se félicitant de la réussite de son plan : l'humaine le croyait suffisamment sauvage pour ignorer la langue commune. Il nettoya ses doigts de sa langue, et dans le silence gêné qui suivit, son attention fût porté sur un détail d'importance : le vent portait jusqu'à lui les pleurs d'une petite fille. Le dalatien referma le bocal, et le jeta par-dessus son épaule en direction de l'humaine. Il se rua sur ses affaires et tenta de les enfiler sur ses vêtements encore mouillés. Son pantalon de cuire collait, refusait de se laisser remonter alors qu'il clopinait maladroitement sur un pied. Il poussa un soupir de soulagement lorsqu'il parvint enfin à l'attacher sur ses hanches. Il se retourna vers l'humaine aux cheveux blonds, et lui intima le silence d'un doit porté à ses propres lèvres. À présent, un chant poussé par des voix d'hommes pouvait se déceler dans l'air. Un chant poussé dans une langue ancienne.

Era'harel.

Lâcha-t-il d'abord en direction de l'humaine, tout en passant son plastron d'écorce de fer, avant de se mordre la lèvre. Non, ce n'était pas tout à fait le bon mot. Aucun démon n'était en cause dans cette affaire, pas encore. Il mobilisa toute son attention, et chercha dans sa mémoire les mots corrects. Sa langue, rouillée en langue commune, buta étrangement contre ses mots.

Des mages de sang.

Un nouveau cri, bien audible cette fois-ci, déchira la tranquillité de leur trouée. Ils s'étaient approchés. Lathbora finit de passer ses brassards de cuir et d'en resserrer les cordons. Il savait à présent reconnaître ces chants, presque instinctivement. La forêt, hantée et maudite, n'en finissait pas d'attirer ce genre d'individu malsain. Ils pullulaient autour des ruines, des autels clandestins ou des restes de batailles. Ils traînaient dans leur sillage des victimes innocentes. Souvent des enfants, toujours mages, et très souvent des elfes. Moins l'enfant avait passé de temps dans un cercle, moins il savait se défendre contre les tentations des démons cherchant à les posséder. Et c'était presque toujours à ce type d'invocations que se livraient les groupes de mages dans les limites de la forêt de Brocéliane, Lathbora désigna d'un signe de tête rude l'équipement laissé en arrière par l'humaine. Il avait remarqué le bouclier, il avait vu l'épée.

J'espère que vous savez vous en servir.

Les mages n'allaient pas tarder à traverser leur havre de paix. Et Lathbora ne comptait pas les laisser déboucher de l'autre côté, du moins pas vivant.

Mar 1 Oct 2019 - 1:21

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Cordélia & Lathbora

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Les chants rauques et les lamentations lointaines d'une voix aiguë lui parvinrent peu après son compagnon voleur de pâté. Elle tendit l'oreille prudemment, les sourcils froncés. Les psaumes ressemblaient à un groupe de Venatori.. Et elle entendait autre chose aussi, des sanglots. Une voix terrifiée. L'elfe aussi semblait familier avec les mages de sang qui terrorisaient la région. C'était bien sa veine de tomber dessus...

- J'espère que vous savez vous en servir.

Cordélia plissa les yeux. Il venait de parler, là ? Elle qui était sur le point d'abandonner toute tentative de communication... Elle se mit en garde, dégainant épée et bouclier aussi silencieusement que possible, bien qu'elle ne puisse égaler la discrétion de l'elfe.

- Mes alliés ne sont pas loin d'ici. Nous devrions les avertir, nous ne savons même pas combien ils so- oh misère, marmonna-t-elle alors qu'elle commençait à voir les robes familières des mages du Sang se profiler. Contrairement à ce qu'elle pensait, ils approchaient trop vite pour lui donner la chance de rebrousser chemin.
Elle se mit en garde, jetant un regard de biais à l'elfe. Elle ne lui faisait pas totalement confiance non plus, mais il n'avait pas l'air de vouloir lui nuire... pour l'instant.
Le premier des mages parut dans la trouée et s'arrêta net dès qu'il aperçut Cordélia et l'elfe, ordonnant de s'arrêter à ceux qui l'accompagnaient d'un signe de main. Maintenant, ils pouvaient parfaitement distinguer l'origine des pleurs qu'ils avaient entendus. Une lourde cage de bois portée par deux hommes vêtus de rouge laissait entrapercevoir une petite silhouette derrière ses barreaux. C'était une petite fille. Cordélia ne distingua pas ses oreilles pointues tout de suite, et sentit ses intestins se révulser à l'idée de ce que ces hommes avaient l'intention de faire avec elle. Elle leur fit face, la main en contact avec le pommeau de son épée. S'ils auraient pu laisser l'elfe tranquille, il n'en était cependant pas de même pour elle - avec son armure de l'Inquisition et ses blasons, il était évident qu'elle était une ennemie. Le mage qui menait le convoi prit la même posture défensive tandis que ceux qui tenaient la cage s'arrêtèrent net.

- Je prends le premier. Assurez-vous que les autres ne soient pas une nuisance.


Elle fit un pas menaçant vers le meneur du groupe, son bouclier positionné de façon à protéger son visage des sorts qui allaient - assurément - leur pleuvoir dessus. Heureusement, ce n'était pas sa première confrontation de ce type. Epée en main, elle porta un coup vers le premier, l'affrontant au corps à corps pour interrompre le sort qu'il avait commencé à murmurer. Elle le fit reculer, assez pour créer un effet de surprise qui pourrait permettre à l'elfe de s'engouffrer derrière lui et attaquer les deux autres.

(c) DΛNDELION

Mar 1 Oct 2019 - 17:51

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S'unir.


Son premier réflexe, en voyant au loin les premiers signes annonciateurs de l'entrée des mages du sang dans la clairière, fut de se jeter au sol. Il s'aplatit, redressant d'une main rapide les herbes devant lui, pliée dans sa manœuvre. Ainsi dissimulé aux yeux de tous il bloqua sa respiration. Il s'était attendu à ce que la jeune femme en face de même, tant le choix de la dissimulation lui semblait évident. Pourtant, épée et bouclier dégainées, elle resta droite, visible au milieu de cette clairière comme un flambeau en pleine nuit. Pire : elle s'adressa à lui, dévoilant du même coup sa présence aux ennemis :

Je prends le premier. Assurez-vous que les autres ne soient pas une nuisance.

Lathbora redressa la tête, et écarta les brins d'herbe d'une main peu assurée, juste assez pour envoyer un regard haineux en direction de la jeune femme. Venait-elle, simplement comme ça, de ruiner totalement sa tentative de dissimulation ?

Fen'Harel ma halam!

Ne put-il pas s'empêcher de jurer en se redressant, apercevant pour la première fois les mages de sang ayant pénétré dans la clairière. Ils étaient au nombre de trois, et c'était étonnamment peu pour le genre de rituels qu'ils semblaient vouloir pratiquer. Mais peut-être n'étaient-ils que trois, pour l'instant. Peut-être les autres avaient-ils eu des choses à finir, peut-être étaient-ils en train de les encercler en ce moment même. Maintenant debout, Lathbora vit la femme foncer sur le premier mage, en tête de ce petit cortège. Il prit un instant pour analyser la situation, ainsi que son grotesque.

*Elle ne s'attend tout de même pas à ce que moi, un elfe muni de deux dagues, je puisse attaquer de front et défaire deux mages à moi seul ? Si ?* Lathbora n'était pas un guerrier, il était chasseur. Et la différence fondamentale entre ces deux désignations s'illustrait particulièrement bien dans la situation présente. Il ne pouvait attaquer de front. Cela lui vaudrait une mort certaine. Dans une telle situation, un chasseur découvert par ses proies aurait simplement ... Fui.

Pourtant, alors que l'idée faisait désespérément son chemin, son regard dériva vers les deux mages, et sur la cage qu'ils portaient sur leurs épaules. Il ne pouvait ignorer les cris de l'enfant. Plus maintenant que leurs regards s'étaient croisé. Pourtant cela ne modifiait en rien son impuissance face aux deux mages. Il ne pouvait pas les attaquer de front. Et s'il perdait encore ne serait-ce qu'une minute à réfléchir, ils allaient se rendre compte de l'attaque qui se préparait sur leur leader. Le dalatien hurla son désespoir dans un cri guerrier avant de se précipiter en direction de la rive du lac précédemment si tranquille.

Avant toute chose, Lathbora devait leur faire lâcher leur cage. Il se laissa glisser contre le sol, et dans un seul mouvement referma la main sur une pièce de bois flotté qu'il avait repérée plus tôt, lorsqu'il se baignait insouciamment. Elle était droite et allongée. En un mot, elle ressemblait à un bâton de mage. En se redressant, Lathbora brandit son faux bâton bien en évidence au-dessus de sa tête, en lâchant un nouveau cri guerrier. Bien sûr, son illusion ne tiendrait plus dès que ses opposants se rendraient compte qu'aucun champ magique ne se dégageait du faux magicien. Il ne devait pas leur laisser le temps de s'en rendre compte. Alors il fit tournoyer son bâton et frappa le sol de l'une de ses extrémités, comme il avait vu les mages de son clan le faire lors de leurs entraînements. Il se sentit un instant ridicule, mais au moins l'attention de ses deux opposants restait fixée sur lui. Et comme il l'avait espéré, ils se débarrassèrent brusquement de leur charge en faisant rouler la cage au sol, pendant que le premier mage déclencha une barrière tout autour d'eux. Lathbora se mordit la lèvre nerveusement. Au point de se la faire saigner. Une mauvaise habitude particulièrement stupide lors d'un combat face à des mages du sang. Alors il jeta son faux bâton et se mit à courir en zigzag en direction des deux mages, espérant ainsi éviter leurs éventuels sorts tout en représentant toujours une source probable de danger.

Mais jamais il ne s'était senti à ce point-là ridicule.

Lun 21 Oct 2019 - 0:50

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Cordélia & Lathbora

worlds collide


En général, Cordélia faisait un bien mauvais partenaire pour les types comme Lathbora, qui se cachaient dans les ombres pour frapper. Son style de combat était simple, efficace, direct (et balourd) : attaquer l'ennemi de front et monopoliser son attention. Elle se doutait bien que l'elfe ne combattait pas comme elle, ils le faisaient rarement : mais dans l'urgence et la tension, elle avait complètement passé outre cette notion, s'adressant à lui comme à l'un des soldats avec lesquels elle était habituée à travailler. Mais elle avait affaire à un elfe Dalatien, et il y avait un monde entre leurs deux manières de faire.

Contrairement aux attentes de Cordélia, ce dernier se précipita près de la berge, à l'opposé de là où leurs assaillants se trouvaient. Pendant un court instant de terreur, elle crut qu'il allait la laisser là et disparaître dans les fourrés. Mais non, il s'empara d'un arme ! ... Et lâcha un cri. Cordélia était perplexe. Mais il n'y avait pas le temps de s'interroger sur les techniques ancestrales Dalatiennes.

La cage chuta au sol dans un fracas sonore tandis que l'un des mages incantait pour recouvrir ses alliés d'une barrière protectrice. Avec toute la finesse dont elle faisait preuve -c'est à dire peu- Cordélia engagea le premier mage avec son bouclier, le harcelant de coups d'épée agressifs pour l'empêcher de mener son sort à terme.

Voyant un elfe arriver vers eux à toute vitesse et en zigzag, les deux mages qui escortaient le premier se figèrent un instant. L'un d'eux visa Lathbora avec une boule d'énergie qui le manqua de peu, tandis que l'autre finissait d'incanter le sort de protection autour de ses alliés. Cordélia sentit soudain une différence, comme si ses coups étaient moins efficaces contre l'homme à qui elle faisait face. Elle ne vit pas le sort de l'autre mage arriver, et se prit une décharge d'énergie de plein fouet, l'envoyant mordre la poussière un mètre plus loin. Au lieu de s'occuper de l'elfe, il avait préféré défendre son leader. Le mage qui venait de mettre en place la barrière, lui, avait toujours son attention sur Lathbora, et commença à préparer un sort pour immobiliser l'elfe.

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