Marek Valdhart [Terminé]

Le garde Valdhart, de prime-abord, semble être le reflet parfait de l’idée que l’on pourrait se faire d’un garde des ombres. La posture rigide et ferme, le regard inquisiteur et froid. Conscient du destin qui attend tous les gardes, la perspective de voir son corps consumé lentement par l’infection née de l’Union n’a pas entaché la résolution qui l’habitait autrefois. Connaissant sa fin probable, le garde met alors du coeur à l’ouvrage et se donne corps et âme dans l’accomplissement de son devoir. Peu belliqueux face au reste du monde, Marek empruntera la voie du dialogue et des négociations si la situation le permet. Tendant à réserver son énergie et le fil de sa lame quand les paroles et les discussions ne sont plus à l’ordre du jour, troquant alors son excitation insatiable pour se parer de violence, avec une hargne redoublée. Souvent impatient et tenant difficilement en place, son quota de patience semble vite s’épuiser.

Naturellement franc et direct, Valdhart ne s’encombre pas de trop de manières ou de faux-semblants. Compagnon fidèle si on sait gagner son respect, il rechigne rarement à se retrousser les manches. Le travail de recruteur l’a en revanche doté d’un certain flegme : quand il s’agit parfois de conscrire certaines personnes contre leur gré, de les amener à passer l’Union et de les voir peut-être y succomber, une bonne dose détachement semble nécessaire. Son envoi récent en renfort auprès de la garnison orlésienne pour les aider à se reconstituer de bon effectifs risque de mettre à rude épreuve sa patience face à l’extravagance orlésienne.

D’une carrure relativement classique, le garde semble cependant entretenir une bonne condition physique, pour pouvoir assumer ses devoirs en toute heure. Il mesure un bon mètre soixante-dix-sept pour quatre-vingt kilos. Il présente un visage à la mâchoire carrée, au nez plat et aux traits relativement anguleux. Le reste de son visage est légèrement marqué en plusieurs endroits, résultat d’une vie marquée par les affrontements avec les engeances et le dur climat des Anderfels. Deux yeux d’un bleu vif, attentifs, viennent ajouter un peu de couleur au visage à la peau légèrement halée de Valdhart.

Son abondante chevelure de jais, à l’image de sa barbe mal entretenue, ne vient pas égayer les couleurs de son faciès : ces derniers, plutôt longs, sont rarement laissés libres et sont plutôt rassemblés grossièrement vers l’arrière de son crâne, maintenus par un vulgaire lacet de cuir usé. La bouche pincée, le regard vif et scrutateur, le visage souvent fermé et impénétrable, Marek semble aborder un air bel et bien revêche.

9:8 : Naissance de Marek dans une petite bourgade des Anderfels, à mi-chemin entre Hossberg et Weisshaupt. Fils unique d’un forgeron et d’une tisserande, il a été élevé comme la plupart des Anders : dans la méfiance. Constamment menacés par la présence d’engeance, les habitants des terres anders désolées ont appris à s’organiser pour surveiller les arrivées d’engeances et contrer au mieux leurs incursions. Il est donc courant que les villages s’équipent de milices pour soutenir les gardes des ombres et s’entourent de murs en bois ou en pierre.

9:14 : Alors âgé de 6 ans, Marek se contente de rester près de ses parents et des les aider autant qu’un enfant peut le faire. Jouer avec les autres enfants reste possible mais les parents restent attentifs : un enfant égaré dans les steppes sèches et arides risque de mal finir. Conscient du danger qui rôde au delà des murs du village sans pour autant le comprendre, le jeune Marek a déjà eu l’occasion d’assister aux attaques de divers groupes d’engeances contre son village. Fort heureusement, la proximité avec Hossberg et Weisshaupt permettent l’arrivée de renforts rapidement en cas de besoin.

9:20 : Vers l’âge de douze ans, Marek manifeste déjà l’envie de rejoindre la milice locale pour y gagner sa place et le droit de lutter contre les monstruosités qui menacent sans cesse les terres qui l’ont vu naître. Trop jeune pour tenir une arme correctement, on le place toutefois sur les murs pour s’occuper de la surveillance auprès de miliciens plus aguerris, une paire d’yeux supplémentaires n’étant pas du luxe. Dans le même temps, on l’entraîne sommairement au maniement de l’épée, art pour lequel il semble développer un certain penchant.

9:23 : A quinze ans, Valdhart semble avoir pris pleinement la mesure des dangers qui rôdent sur les terres qu’il habite. Désolées, écartées du reste de Thédas et sujettes aux attaques d’engeances, il ne fait pas bon de vivre isolé ou d’agir en solitaire. Les défilés et la forte présence des gardes des ombres n’ont de cesse d’éveiller une pointe de fierté au fond de son cœur de jeune homme. Malgré la situation souvent dangereuse ici, l’instabilité de la vie, ces hommes et femmes sont restés pour les défendre. Son père le forme doucement mais sûrement à la forge, espérant le voir prendre sa suite et perpétuer son œuvre. Son fils continue toutefois de servir la milice et de s’entraîner aux armes, développant un certain penchant pour les sorties en douce au dehors des murs, se mettant parfois inutilement en danger.

9:26 : Plutôt agité et tenant difficilement en place, le père de Marek décide finalement de l’envoyer assurer les livraisons de la forge dans les villages voisins ou à la capitale, le chargeant aussi des réapprovisionnements en matière première. Protégeant les convois, parfois en collaboration avec les gardes des ombres, le jeune homme suscite déjà un certain intérêt. Vers ses dix-huit ans, Marek assiste à la plus grosse attaque d’engeances qui lui fut donné de voir depuis sa naissance. Féroces, les créatures parviennent à surprendre les habitants de nuit, semant le chaos. Les gardes présents sur place peinent à contenir les engeances qui acculent la population dans une partie du village où elle est parvenue à se réfugier et à tenir quelque peu. Les renforts ne tardèrent pas à arriver et à repousser l’ennemi mais le mal était déjà fait. Ayant percé les défenses du villages, les engeances parvinrent à faire de nombreuses victimes, incendiant les bâtiments en chemin, ne laissant que mort et désolation derrière eux. Au milieu de toute cette débâcle, Marek parvint à se réfugier avec quelques autres habitants dans une demeure, scellant les portes et faisant le moins de bruit possible. Cet évènement marquant laisse fleurir une pointe d’aigreur au fond de Marek, qui ne s’est jamais vraiment résorbée. Il prendra alors définitivement les armes pour louer ses services en tant que mercenaire, principalement pour les escortes dans les Anderfels. Cette nouvelle profession qui semble bien lui convenir servira d’exutoire pour Valdhart qui va se greffer à un groupe d’hommes et de femmes louant déjà leurs services sur le chemin entre Hossberg et Weisshaupt. Surnommés les Vigiles, ses membres s’occupent des divers contrats qui peuvent être amenés à fleurir dans les Anderfels.

9:28 : Les marques laissées par l’attaque quatre ans plus tôt sont encore vives dans le coeur des habitants et de celui du jeune homme. Loin d’en être ressorti abattu, Marek semble s’être engagé pleinement dans la lutte et la défense du territoire, bien que le climat de tension constante pèse lourd sur son esprit et le mettre à rude épreuve, comme tout à chacun dans les Anderfels. Plutôt à l’aise avec une épée et un bouclier, il commence à diversifier ses activités, ne se contentant plus de simples escortes. Il va jusqu’à former les volontaires de son village lorsqu’il y revient, les coordonnant par la même occasion. Les Vigiles continuent d’évoluer et tendent à se spécialiser dans la traque des petits groupes d’engeances, soit éparpillés après un affrontement perdu ou simplement errants sur les steppes stériles des Anderfels. Restant toutefois en surface pour éviter de prendre trop de risque, le groupe s’associe parfois avec les gardes des ombres pour pister plus efficacement les engeances en question.

Certains font appel à eux volontiers, ne rechignant pas à mettre la main à la bourse pour s’offrir l’aide de volontaires tandis que d’autres refusent catégoriquement de faire appel aux mercenaires, affirmant que la menace des engeances doit être gérée seulement par les gardes. Les plus lucides ont déjà bien vu que les gardes usaient de ces occasions pour repérer les éléments les plus prometteurs et utiliser le Droit de Conscription dans la foulée pour garantir un apport régulier aux gardes et lutter toujours plus efficacement contre l’engeance.

9:30 : C’est lors de l’année marquant ses vingt-deux ans que la vie de Marek va prendre un tournant radical. Chargés d’accompagner un convoi de matériel de forge, de vivres et de matériaux à destination d’un village ayant subi une attaque récemment, les Vigiles finiront par accepter d’aider les locaux à éradiquer un groupe d’engeance, moyennant finance. Si la mission semblait d’ordinaire classique, le groupe de mercenaire commet la grave erreur de sous-estimer leurs adversaires. Les pistant jusque dans une grotte, le groupe tombe sur un Alpha accompagné d’autres engeances, qui vont leur tendre une embuscade. Beaucoup trouveront la mort, d’autres la verront de près comme Marek, ne devant leur salut qu’à l’intervention d’un groupe de gardes. Les Vigiles restants finissent par se séparer de Marek, trop aigris pour continuer les traques et le blâmant pour son manque de clairvoyance.

On proposera toutefois à Valdhart de se rendre à l’avant-poste le plus proche, pour assister les gardes s’il cherche à continuer la traque des engeances dans les Anderfels. Marek mettra plusieurs mois à se décider car il avait bien compris ce qu’on ferait de lui s’il se rendait à l’avant-poste : on chercherait sûrement à le prendre chez les gardes. Ses connaissances du terrain, ses années passées chez les Vigiles et l’insatiable soif de mouvement dont il faisait preuve en faisait une recrue de choix. L’annonce de la menace d’un cinquième enclin en Férelden achèvera toutefois de convaincre Marek qui se rendra directement à Weisshaupt après avoir eu vent de la débâcle à Ostagar. Là-bas, on le mêlera à d’autres volontaires et des conscrits de force, pour les préparer à l’Union. Valdhart y prendra donc part, la peur et l’angoisse au ventre, et parviendra à s’en sortir, non sans rester une semaine complète cloué au lit.

9:31 - 9:36 : Au début troublé et partagé, il faudra presque un an à Marek avant d’accepter pleinement sa nouvelle vie. Fier de compter parmi les gardes, il aura beaucoup de mal à accepter le funeste destin qui l’attend, comme tous ceux qui partagent désormais son fardeau. La mort au combat ou l’infection qui grandit désormais en lui et qui le forcera, à terme, à descendre dans les profondeurs pour affronter les engeances avant que la corruption ne le consume entièrement. Éventuellement, le garde finira par se faire à sa condition et rebondir, mettant ses forces et ses compétences au service du combat qui anime les Anderfels depuis si longtemps. Ayant toujours la bougeotte, les supérieurs de Marek vont rapidement l’orienter vers le recrutement de nouveaux gardes sur le territoire, lui permettant ainsi de sillonner les Anderfels en quête de recrues potentielles. C’est ainsi sur les routes que le garde va passer le plus clair de son temps, à la recherche de recrues. Celles qu’il emmène avec lui, de gré ou de force, restent généralement sous sa coupe jusqu’au moment de passer le rite de l’Union, après quoi il les forme durant un temps avant de les assigner à leurs postes.

Il commencera par s’en tenir aux Anderfels, qui ont besoin d’un apport quotidien de recrues pour s’assurer une lutte efficace face à la présence quasi constante d’engeances. Plus tard, il étendra son champ d’action en dehors des terres anders, évitant toutefois l’empire Tévintide. S’aventurant jusqu’à Férelden et dans les Marches Libres, Marek ne s’attèle pas qu’aux bêtes recrutements pour la garde mais s’emploie aussi à prêter main forte aux garnisons de gardes qu’il peut rencontrer en chemin, en profitant pour grappiller des informations et transmettre des nouvelles quotidiennes du reste de Thédas à Weisshaupt. Traqueur habile et ancien mercenaire, ses capacités à flairer et pister les engeances s’avérèrent moins utiles en dehors des Anderfels, aussi le garde dut apprendre à suivre les diverses traces humaines comme animales et à appréhender le terrain qui s’offraient à lui, qualité nécessaire pour un recruteur amené à voyager.

9:41 : Après bien des années à écumer les routes, une nouvelle mission vient à se présenter pour le garde. Peu commune, elle fait suite aux évènements de l’Inébranlable en Orlaïs. Les gardes postés là-bas ayant perdu la quasi totalité de leur force, il convient de reconstituer convenablement les effectifs et de prendre des nouvelles de la situation sur place. Non malheureux de quitter les steppes désolées, c’est toutefois avec l’angoisse au ventre que le garde se rend hors de ses contrées natales, plongeant dans un monde qu’il n’a pu visiter qu’à de rares occasions ou étudier à travers ouvrages et cartes. Prêt à parcourir tout Thédas pour trouver de nouvelles recrues à amener en Orlaïs, le garde a eu vent des rumeurs qui vont bon train : la brèche a été refermée, mais le véritable ennemi vit toujours. Corypheus, l’engeance à l’origine de l’explosion du conclave continue de semer la débâcle. Venatoris, templiers rouges, autant d’ennemis qui requièrent la plus grande prudence.