Sournoises valses [MJ Kaldenis et Bull]

sournoises valses

"Laissez lire, et laissez danser ; ces deux amusements ne feront jamais de mal
au monde." --Voltaire

Que me fallait-il pour me détendre quelque peu de ces précédentes missions effectuées, tout en restant utile à l’Inquisition tout de même ? Un bal ! Quand on me proposa alors d’y aller, j’étais encore à la côte orageuse en train de récupérer ma main. D’une part, cela faisait une éternité que je n’avais pas été convié à un bal, de l’autre, avec la réputation des Orlésiens, je me méfiais de ma blessure actuelle, qui me ferait sans doute défaut au pire des instants.

J’acceptai tout de même après avoir fait mon rapport sur cette histoire de « brigands » dans la zone où j’avais été. Des brigands. Les Féreldiens avaient un sens approximatif des choses, tout de même. Enfin.

A peine arrivé à Fort-Céleste, je pris directement connaissance de ce qui nous attendait, car oui, nous étions plusieurs, et pas les plus négligeables : Kaldenis serait de la partie, ainsi qu’Iron Bull. Autant dans le premier cas j’étais encore assez confiant, autant dans le second, je ne savais pas vraiment quoi dire. Un Qunari dans un bal, soit il serait observé comme une attraction, soit il serait très très mal vu. Après, à Tevinter c’était majoritairement le premier cas, car nous étions des amateurs fins d’exotisme : peut-être que c’était pareil en Orlaïs.

Je partis relativement immédiatement voir la rouquine, tout en prenant soin de dissimuler cette histoire de main dangereusement brûlée et cassée en pleine convalescence. Avec l’avancée de la magie de guérison, il y avait moyen de littéralement recoller les morceaux, ça prendrait juste un peu de temps. Juste un peu. Un peu beaucoup.

Après lui avoir filé un coup de main pour choisir sa tenue – voir Kaldenis en robe avait quelque chose de sacré un peu, c’était spécial –, nous pûmes nous mettre en route. J’étais vêtu d’une tenue qui privilégiait la sobriété et l’élégance à mon extravagance habituelle lors d’un bal : je préférais ne pas particulièrement attirer l’attention de n’importe qui. A Orlaïs, c’était comme à la maison, mais avec davantage de subtilité : quand nous faisions des duels à mort devant tout le monde, régalant la galerie au passage, les Orlésiens profitaient d’un instant où l’on était seul pour nous attraper et nous balancer subtilement par-dessus un balcon.

Ah et on m’a sommé de ne pas me perdre dans l’alcool, ce qui sera un immense défi, nous n’allons pas nous mentir.

Ce fut avec toutes ces pensées retracées dans mon esprit que nous débarquâmes devant la demeure, à Jader. Pour un comte, la bâtisse était des plus impressionnantes. Donc, retraçons le tout : c’était un bal en l’honneur de l’anniversaire d’une dame, et notre présence, ainsi que notre comportement j’imaginais, influenceraient ce lien préexistant – à peu près ? – entre cette dame et l’Inquisition. Après les missions que je venais d’enchaîner, je me sentais tout sauf d’attaque à de la diplomatie, mais je ferais au mieux.

Et même si mon humeur habituelle lors de tel événement était énergique et intenable, je me retrouvai pensif devant la porte du bâtiment. Je n’avais pas envie qu’on me le fasse remarquer, ni d’en parler, alors je ravalai mes pensées pour sourire au servant qui nous reçut. Prétendre, masquer, des notions que je connus malgré moi, mais surtout que je ne supportais pas. Mais nous n’étions point là pour penser bêtement, nous étions là pour faire bonne figure, alors autant se donner un peu de peine.

Ça, surplombé d’un sommeil relativement mauvais, comme souvent. Je voyais encore ma vie sur le point de s’arrêter alors que sa lourde épée allait s’abattre sur moi. Et même après quelques jours, cette image ne quittait plus ma rétine. Enfin ; le café ou autre boisson allait m’aider à garder la tête droite, comme souvent dans ce genre de situation.

Nous entrâmes alors, accompagné de ce servant qui nous annonça un par un d’une voix claire et portante. Je me tins droit, souriant, confiant et en bon état, mais en apparence. Je n’avais vraiment pris part au Jeu orlésien ; quelque part, j’étais un peu nerveux, mais enthousiaste d’être ici.

J’avais l’impression que quelque chose de travers allait arriver de toute façon.

➤ Dorian Pavus, fils du Magister Halward Pavus, altus Tévintide et représentant de l’Inquisition !

Dim 1 Sep 2019 - 16:34

Sournoises valses

Un bal? C'en était une surprise, et encore plus surprenant était qu'elle irait en tant que membre de la délégation officielle de l'Inquisition. Depuis combien de temps n'avait elle pas été à un bal... Très longtemps.
Une elfe pour représenter l'Inquisition, c'était déjà scandaleux, mais un qunari et un magister tevintide en plus? Quel trio obscène! L'inquisitrice Trevelyan avait soit un sens de l'humour douteux, soit un manque de savoir faire politique extrême. Ou bien tout à fait l'inverse.
Toujours était-il qu'il lui fallait une robe au plus vite, elle n'avait plus possédés d'atours dignes de la compagnie de l'aristocratie orlésienne depuis qu'elle avait changé de voie.
Ce fut Dorian qui lui prêta main forte, elle lui en voulait toujours pour l'affaire avec Wulf mais se garda d'en parler. Elle ne fit aucun commentaire concernant sa blessure non plus, prétendant ne pas l'apercevoir.

Dorian était certes l'un des hommes les mieux habillés de l'Inquisition, mais ses goûts en la matière étaient très emprunts de sa patrie d'origine. En conséquence, les coupes de s atours qu'il conseilla à Kaldenis dévoilaient bien trop de son anatomie. Les deux finirent par se mettre d'accord sur une robe à la coupe antivane classique, les paniers orlésiens encombrant bien trop l'espionne et les corsets l'étouffant. D'un bleu marine sobre elle mettrait en valeur la rousseur de sa chevelure et son décolleté peu plongeant aux bords brodés de fils d'argent saurait dévoiler sa gorge et son cou. A cela s'ajouta une coiffure simple relevant ses boucles à l'aide d'un peigne en os et laissant sa nuque à la vue de tous/tes. Ses oreilles seraient aussi bien visibles de cette manière, ce fut avec une anxiété bien contenue que l'elfe consentit à laisser ses caractéristiques raciales pointer de cette manière.
Pour seul ornement un collier ras de cou composé d'une pierre semi-précieuse blanche accrochée à un ruban rouge sang, afin de détourner les regards de sa cicatrice. Enfin son maquillage était assez prononcé, insistant en particulier sur la mise en valeur de ses yeux verts par l'utilisation habile d'un noir profond.

Les trois membres de la délégation se retrouvèrent et se mirent en route pour le bal, tout trois étaient relativement bien assortis mais savaient pertinemment qu'ils détonneraient fortement au sein de la foule aristocrate.
L'elfe ne put que déglutir devant le château et se demanda une fois de plus si l'inquisitrice n'avait pas fait une erreur en les désignant tout trois pour cette mission diplomatique. Mais il n'était plus l'heure d'hésiter, car voilà qu'on les présentait déjà.

Dorian Pavus, fils du Magister Halward Pavus, altus Tévintide et représentant de l’Inquisition !

Les regards se tournèrent vers le mage et seuls un concert de chuchotements se fit entendre dans la salle de bal.

Kaldenis Tehvenan, petite fille de la comtesse Elvira Valencianno, agent et représentante de l'Inquisition

Le sang de l'elfe se glaça dans son corps, elle doutait fortement que sa grand mère soit au courant de sa présence à ce bal, et surtout, elle était persuadée d'avoir été rayée du livret de famille...
C'était comme signaler sa présence avec une corne de brume à la maison du repos.

Sournoises valses [MJ Kaldenis et Bull]

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