Outstanding move [SMJ PV Cullen]

"You can't lose if everyone win."

La journée était des plus ennuyeuses, et le Créateur savait à quel point je pouvais être terrible quand je m’ennuyais de cette façon. Après tout, une fois rentré et mon rapport fait, on m’obligea limite à ne pas repartir en mission. J’aimerais pourtant bien retrouver cet Aldiun, et comprendre le fin mot de cette histoire .. Mais apparemment, il me faudrait attendre que ma main guérisse totalement avant de vaquer à mes préoccupations. D’un côté, c’était ennuyant, de l’autre, j’aurais le temps de rendre visite à des connaissances, ce qui n’était pas plus mal, j’imaginais.

Je quittais alors l’infirmerie : j’arrivais plus facilement à bouger ma main, mais il fallait dire que j’avais encore un peu mal malgré tout. Et l’ennui m’emboîtant le pas à chaque instant, je me mis à errer dans le château en quête de quelque chose pour emplir ma journée. Je n’avais pas de projets en particulier sur le feu, ni de livres à lire – il faudra que j’aille cueillir de la littérature à Val Royeaux encore une fois –, autant dire que les temps étaient durs. J’avais fait le tour des correspondances à écrire, donc je n’avais vraiment, vraiment plus rien à faire. Boire un coup à la taverne ? Me connaissant, j’allais m’enivrer assez rapidement, alors que l’après-midi commençait à peine. Me déplaçant le long des remparts, une partie du bâtiment attira finalement ma distraite attention, avant qu’un rictus n’apparaisse sur mes lèvres : et si j’allais faire une visite au commandant Rutherford ? Cela faisait un moment que nous ne nous étions plus vus entre quatre yeux à faire quelque chose d’intéressant de notre journée.

Certainement qu’il croulerait dans la paperasse comme Wulf, mais bon, vu que c’était tout le temps, autant passer n’importe quand. Je me déplaçai alors jusqu’à son bureau féreldien – rustique et simple –, croisant quelques soldats de temps à autre que je ne manquais pas de saluer. Certains me le rendirent, d’autres un peu moins, ce qui me fit hausser des épaules en y repensant : j’étais toujours un Magister tévintide, après tout. Ironie mise à part, j’avais l’impression que leur regard s’améliorait sur ma personne ; lentement, mais un progrès tout de même.

Arrivé devant la grande porte féreldienne – rustique et simple –, je ne pris point la peine de frapper. Il n’allait pas m’en vouloir pour si peu, j’avais sans doute fait bien pire – ou alors, il m’en croyait capable. J’ouvris grand la porte avec fracas, la posture droite et le visage d’avance légèrement arrogant – légèrement.



Décidément, c’était une mode féreldienne de crouler sous la paperasse. Je croisai alors les bras, m’appuyant contre l’encadrement de la porte, le contemplant dans toute sa splendeur d’homme affairé.



Je pouffai légèrement, avant de reprendre.



Je lui lançai alors ce regard de défi, mon argument pour le faire venir déjà en bouche. S’il pensait qu’il allait éviter l’affrontement, il se fourrait le doigt dans l’oeil. Je lui adressai également un sourire cordial, ne savait-on jamais.