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Lun 27 Mai 2019 - 12:52

Anonymous
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On devrait toujours être légèrement improbable.


Crassius écouta Dorian, qui finalement en avait eu assez de l'entendre bavasser. Il l'écouta livrer des bribes de sa personnalité, de son passé. Il le regarda s'animer brusquement, brûlant, alors qu'il parlait de famille et de rejet. Bien sûr, comme tout à chacun, Crassius avait entendu bon nombre de rumeurs concernant Ser Dorian Pavus. La plus extravagante d'entre elles racontait qu'à l'âge de 9 ans, il aurait mis le feu à un autre étudiant. Et que cette crémation n'avait rien d'accidentel. Oui, Dorian était certainement un personnage intéressant. Mais ce n'était pas ce qui poussait Crassius à vouloir le connaitre. Il sentait une fêlure dans la carapace. Une fêlure qui laissait entrevoir l'homme.
“Tu as raison. Je suis particulièrement ignorant quant aux pratiques qui ont lieu ici. De même concernant les raisons occultes qui poussent chaque personne à agir tel qu'elles le font. Je ne peux être certain que de mes propres motivations.„

Dorian fronçait les sourcils tout en approchant son verre. Il ne but que la première moitié du liquide, perdu dans ses propres pensées. Il parla de sa famille. De ses difficultés avec elle. Bien qu'il n'aborde pas directement leurs querelles, elles transparaissaient en fantômes au-dessus de son regard sombre. Il finit son verre d'un coup et poussa plus loin sa réflexion. Servis sourit doucement en entendant ses mots. Un demi-sourire, vraiment, qui s'étira sur le côté gauche de son visage juvénile.
“Nous sommes les architectes de notre propre destin. Cette ville a tendance à nous le faire oublier.„

Il retira l'une de ses imposantes bagues d'emprunt de son majeur gauche et commença à jouer avec, lui faisant faire la toupie sur le bois inégal du comptoir. Le lourd rubis serti à son sommet la stabilisa suffisamment pour lui permettre de faire bien des tours.
“J'aimerais avoir ta force de caractère. Pour ma part je crois que je vais profiter de la diversion offerte par le mariage de mon frère pour organiser ma fuite, et quitter Minrathie pour quelque temps.„

A vrai dire, Servis fanfaronnait quelque peu en déclarant cela : il allait quitter Minrathie le cœur lourd. Quoi qu'il puisse en dire, il était attaché à cette ville, à ces coutumes ancestrales et tordues, et à son austérité de façade. Il avait grandi ici. C'était son unique réalité. Pourtant, le voyage qui avait été depuis longtemps décidé était l'accomplissement de son rêve : quitter l'Empire actuel pour parcourir les traces ténues de son passé. Retrouver des soupçons de leurs ancêtres dans des territoires inconnus, mystérieux. Il allait pouvoir s'éloigner de l'emprise angoissante de ses parents quelque temps, et cela était également à prendre en considération.
Par précaution, il plaqua la bague sur le comptoir lorsque Dorian appela de nouveau l'imposant elfe. Il commanda du cognac, brisant ainsi le petit jeu de choix à l'aveugle entamé par Servis. Bien, ce n'était peut-être tout simplement pas son style. Dorian souhaitait certainement garder en main son destin. Ou contrôler l'image qu'il souhaitait véhiculer. Les verres leur firent apportés, les pièces ramassées, et Dorian posa une main sur l'épaule de Crassius. Un geste qui le toucha.
“Rassures-toi ! La tristesse n'est pas dans mon tempérament. J'ai d'ailleurs déjà éventé tous les sujets pouvant assombrir ma pauvre petite vie bourgeoise. Gouttons à ce cognac, et trinquons enfin à cette belle soirée. Puisse-t-elle t'accorder un peu de répit.„

Il n'alla pas jusqu'à faire tinter leurs verres. Cela aurait été du plus mauvais effet. Alors qu'il goûta le cognac, sa bonne humeur l'envahi de nouveau, ou peut-être était-ce bien l'ivresse. Il porta un nouveau regard curieux sur son entourage, remarqua pour la première fois la partie de cartes qui se tenait à quelques tables seulement d'eux. Et aussi simplement que cela, il décida que cette nuit serait une nuit blanche.

Mar 28 Mai 2019 - 10:17

Dorian Pavus
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"Les gens compliquent tout pour avoir l'impression de vivre." --P. Rambaud


Partir de Minrathie. Cela me semblait impensable, vu mon attachement pour cette ville, mais je me mis à sa place : échapper à ses parents et être à l’autre bout du monde, c’était bien plus qu’un cadeau. Je restai cependant silencieux, curieux de tout ce qu’il allait encore me raconter de sa vie. Avait-il tant vécu que ça pour avoir encore autant de matière à discuter ?

A mon petit commentaire sur l’alcool triste, il répliqua avec sa bonne humeur spontanée, ce qui me surprit un poil tout de même.

Rassures-toi ! La tristesse n'est pas dans mon tempérament. J'ai d'ailleurs déjà éventé tous les sujets pouvant assombrir ma pauvre petite vie bourgeoise. Gouttons à ce cognac, et trinquons enfin à cette belle soirée. Puisse-t-elle t'accorder un peu de répit.


Au moins, on ne serait pas vraiment deux ; la soirée promettait en tout cas. Je saisis mon verre et le levai légèrement pour lui signifier un « à la vôtre » discret, avant de boire une bonne gorgée également. Le cognac du sud en disait long sur moi, oui, et j’espérais qu’il ne trouverait jamais pourquoi.

Observant avec attention le fond de mon verre, une espèce de silence s’était installé alors, silence que je n’avais pas remarqué tout de suite ; en me redressant, j’aperçus Crass perdu en pleine contemplation de son environnement. A croire qu’il avait encore beaucoup à voir ce soir, j’espérais qu’il en garderait une bonne expérience.

Pour combler cette espèce de vide, j’engageai à nouveau la conversation.

C’est vraiment rentable de se contenter des fiancées de ses amis ? Je ne pensais pas rencontrer un jour  quelqu'un qui s'y risquerait.


J’avais un air amusé dans la question, mais j’avais également besoin de me convaincre que nous n’appartenions pas au même port : il était mignon, mais la dernière fois que je m’étais trop emballé, ça s’était atrocement mal fini. Donc, autant terrer ce merdier au fin fond de mon esprit pour cette soirée. Et puis, je n’étais pas sans ressources non plus, au pire nous étions au bordel, quoi.

Finissant mon verre, je redemandais de ce cognac à Ingridd, qui à force me regardait avec une espèce de compassion ou de tristesse dans les yeux. Je haussai des épaules, en pleine contemplation du liquide à nouveau.

Mar 28 Mai 2019 - 14:11

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Crassius réfléchit un instant. La conversation était brusquement devenue plus intime. Pas que cela puisse gêner le moins du monde le jeune Laetan, transparent autant que possible. Tout en réfléchissant, il passa distraitement un anneau sur chacun de ses doigts, le sentant buter contre ses phalangines les plus épaisses, les griffes retenant la gemme raclant légèrement sa peau lorsqu'il l’insérait mal. Il répondit finalement, concentré mais un sourire franc aux lèvres, ses épais sourcils froncés sur ses yeux bleu clair.
“Rentable ? Je ne sais pas. J'aime la compagnie des femmes, mais les tracas qu’engendre une conjointe officielle m'ennuient au plus haut point. De plus, je ne suis pas à la recherche d'une pureté virginale. Je me complais avec ce qui a déjà été usé. Il y a des histoires derrière chaque bosse, derrière chaque cicatrice ou derrière chaque battement de cils étudié. J'aime percer le mystère de ces passifs, j'aime naviguer au milieu des souvenirs d'un autre.„

Il s'apprêtait à continuer, mais un simple regard en direction de son nouvel ami l'en dissuada. Dorian Pavus était penché devant un nouveau verre, il fixait les fantômes de son passé. "En voilà un qui est rongé par ses souvenirs." Pensa Crassius en prenant de nouveau place face au comptoir. Il intercepta le regard inquiet que portait la tenancière au jeune Altus mais fit mine de ne pas l'avoir remarqué. Il fouilla de la main droite ses nombreuses poches à la recherche de ces dernières piécettes. De la main gauche, il termina son verre avant d'appeler la tenancière :
“La même chose que lui, merci !„

Il devait se hâter : son ami avait pris de l'avance. Alors que la tenancière remplissait de nouveau son verre sans le changer, mais cela, Crassius ne s'en formalisa pas, il passa une main légère sur le dos de Dorian Pavus. Une caresse qu'il voulut réconfortante et discrète. Ils étaient tactiles dans sa famille. Les habitudes du sang sont les plus difficiles à combattre.
“Eh bien, est-ce mon discours, l'alcool ou bien des fantômes du passé qui voilent à ce point la joie de vos yeux ? S'il le faut nous pouvons toujours chercher un autre lieu pour poursuivre notre conversation, où encre mettre un terme à cette soirée si elle devient à ce point désastreuse ! Profitons-en : nos jambes nous le permettent encore !„

Il chercha à piquer ses yeux dans le regard de Dorian. Un regard sincère pouvait parfois convaincre mieux que tous les mots.


Dim 23 Juin 2019 - 18:38

Dorian Pavus
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Sublime, le voilà reparti pour parler pour deux. Ce soir, cela me convenait parfaitement. D’ordinaire, c’était moi qui parlais trop, mais je n’en avais pas tant la motivation ce soir. J’écoutais un mot sur deux malgré moi de la part de l’allégorie du « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes » qu’était mon interlocuteur. Et puis, je sentis tout mon corps se crisper quand il posa sa main dans mon dos. Même mon souffle s’était bloqué.

Eh bien, est-ce mon discours, l'alcool ou bien des fantômes du passé qui voilent à ce point la joie de vos yeux ? S'il le faut nous pouvons toujours chercher un autre lieu pour poursuivre notre conversation, où encre mettre un terme à cette soirée si elle devient à ce point désastreuse ! Profitons-en : nos jambes nous le permettent encore !

N-non mais t’inquiète, je ..


Un léger sourire aux lèvres, je me tournai vers lui, de moins en moins en pleine possession de mes moyens. Mais à peine avais-je croisé son regard que cet espoir d’insouciance faussée s’envola avec mon rictus. Je me sentis blêmir : j’attrapai mon cognac pour le boire, détournant le visage.

Ça va, t’as pas à t’en faire pour moi.


Il fallait sincèrement qu’il arrête de pointer sur les problèmes avec autant d’aisance. ET CE REGARD ETAIT PERTURBANT.

Nerveux, je finis mon verre d’une traite, avant de me lever – à peu près. Pourquoi fallait-il toujours que je me retrouve dans ce genre de situations désastreuses ? Manquait plus que de dusse me justifier sur tout en fin de compte.

Tu sais quoi ? Il fait super chaud ici, je vais prendre l’air un peu. Je .. reviens ..


Le pas légèrement moins droit comparé à avant, je pus me frayer un chemin dans la taverne sans trop de difficulté, avant de franchir la porte du bordel. Vishante kaffas, de l’air.

Il faisait nuit, il faisait frais. Je m’assis contre un rebord en face du bordel, tenant ma tête à une main. Elle tournait un peu, elle faisait mal. Mais surtout, j’étais soudainement anxieux et encore plus mal à l’aise ; je n’allais pas laisser cette histoire se produire à nouveau, cela ne m’attirerait que des ennuis. Il ne le faisait pas exprès sans doute, mais même s’il n’arrêtait pas de parler de femmes, cela n’arrivait pas à me convaincre. C’était vraiment bizarre, et cela était loin de me rassurer.

Mer 26 Juin 2019 - 14:40

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Un léger sourire était visible de profil sur les lèvres de Dorian lorsqu'il tenta, assez faiblement, d'assurer à Crassius qu'il allait bien. Mais toute trace de confiance avait définitivement déserté son visage lorsqu'il lui fit face. Il sembla même légèrement blême, son beau teint soudainement troublé. Mal à l'aise à son tour par la tournure des événements, Servis détourna le regard, alors que Dorian avalait d'une traite le restant de son verre. Le jeune Laetan intercepta un nouveau regard inquiet en direction de l'Altus de la part de la tenancière, un regard qui dépassait de loin toute conscience professionnelle. Il s’interrogea un instant sur ce qui avait pu les lier, ces deux-là, tout aussi disparate qu'ils étaient... Une relation peut-être ? Pourquoi pas après tout ? N'étaient-ils pas aux âges où l'ont aimé explorer ? Chercher ses limites ?

Lorsqu'il osa de nouveau tourner ses yeux bleus en direction de Dorian Pavus, ce dernier était sur les pieds, le verre vide claquant sur le comptoir. Crassius le vit tanguer largement sous les effets de sa consommation excessive de liqueurs, pourtant il fit taire brusquement son élan naturel qui l'aurait normalement poussé à tendre le bras pour stabiliser son nouvel ami. Quelque chose dans l'attitude de son interlocuteur lui avait fait comprendre que ce genre de contact n'était pas le bienvenu. Il n'avait pas l'habitude d'être rejeté, et c'était la crainte qui avait retenu son bras à la dernière minute.

Lorsque Dorian prétexta souffrir de la chaleur et devoir sortir quelques instants Crassius fit taire ses doutes. Il avait certes ouvert quelques boutons de sa tenue compliquée pour être plus à l'aise assis au comptoir, mais il n'avait pour sa part pas souffert de la température. Il regarda Dorian s'éloigner en se mordant le bout de l'index, soudainement soucieux à son tour. Dorian avait indubitablement bu plus de verre que lui, à en juger par le peu de fiabilité de ses déplacements. Un jeune Altus, imbibé, esseulé, dans un quartier si dangereux que celui-là... Ce n'était pas une bonne idée. Pourtant il voulait être seul, et avait su se faire entendre. Pris entre deux pensées, Crassius appela poliment la grosse elfe campée derrière son comptoir.
“J'ai peut-être dit quelque chose qu'il ne fallait pas. A vrai dire j'en suis certain mais... Bref il est sorti prendre l'air.„

Comme elle se contentait de le regarder, sans aucune douceur, Crassius se permit d'insister.
“Je ne sais pas s'il est sage de le laisser seul dans l'état ...„
“ouais nan cours lui après.„

Lui répondit-elle sans aucune hésitation, ni sans aucun gant. Après avoir repoussé à regret son propre verre vide, Crassius se leva à son tour. Il se sentait vaseux, ses extrémités étaient engourdies, pourtant il tenait droit sur ses jambes. À peine s'était-il détourné que la tenancière du bordel ajouta, d'une voix claire et particulièrement intimidante :
“Par contre vas y mollo : il a encore pas mal de trucs en tête. Le brusque pas, Dac ?„
“Évidemment !„

Mentit Crassius, qui n'avait de toute manière aucune idée de ce qu'il avait pu faire précédemment pour brusquer le jeune Altus. Il se promit néanmoins d'être moins présent, moins bavard et peut-être un peu moins... Flamboyant. C'était tout ce qu'il pouvait faire pour le moment. Il traversa la salle et poussa la lourde porte délabrée de l'entrée, se retrouvant dans la nuit froide de Minrathie. Dorian Pavus lui faisait face, adossé à un rebord de fenêtre, la tête entre ses mains. Crassius croisa sans le vouloir les bras sur le devant de sa veste. Il allait attendre qu'il relève la tête pour s'avancer. Il allait lui laisser le temps de se reprendre, de respirer un bon coup. Il ne devait rien lui arriver sous sa garde. Dorian Pavus était un Altus, l'avenir glorieux de l'Empire tout entier. Un oiseau conscient de sa cage. Crassius ne pouvait pas se permettre qu'il lui arrive quoique se soit ce soir. Il aimait bien trop sa propre vie pour cela.

Lun 5 Aoû 2019 - 15:05

Dorian Pavus
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Même un an et demi après son mystérieux départ, il hantait encore ma vie dans le moindre mouvement, dans le moindre lieu, dans le moindre fond de bière. Il m’arrivait encore de rêver de ce départ, auquel ma conscience n’avait pas eu le bonheur d’assister ; de me réveiller en sueurs, constatant que je n’avais pas réussi à le retenir. Une fois encore.

Un an et demi que mes pensées se scindèrent en deux camps complètement absurdes : l’un était déterminé à avoir une réponse à cette question, quitte à bricoler toutes les plus grandes absurdités ; peut-être était-il mort ? Blessé ? Dans l’incapacité de revenir ? Enlevé ? L’autre camp analysait tout ce que me dit Léila, et évidemment, cela me semblait être la piste la plus absurde, mais au moins j’aurais la paix dans mon esprit si j’y prêtais plus attention.

Je te déteste Wulf. J’aimerais bien que cette pensée se concrétise en une vérité.

Et me voilà dans le frais, une soudaine envie de pleurer montant sans réellement prévenir. J’avais hésité longtemps à revenir ici, et pour être honnête, même si une bonne partie des gens m’avaient manqué, je n’aurais vraiment pas dû. Je n’aurais pas dû revenir.

Respirant profondément histoire de retrouver un semblant de calme, je me redressai dans ce même mouvement. La vague de « j’en ai marre j’ai envie de lâcher prise sur tout simplement en fondant en larmes » passa plus ou moins. Mais quand mes yeux s’ouvrirent, je pus apercevoir pile en face de moi Crassius, que j’avais abandonné à l’intérieur. Etrangement, il attendait à une distance assez raisonnable. Peut-être avait-il compris que le contact physique n’était pas trop ma tasse de thé, particulièrement sur le plan amitié ? A voir. J’eus une espèce de sourire maladroit, tentant de paraître au moins décontracté.

Ah, tu es là ?


Ce n’était pas tant une surprise que cela, on m’avait dit depuis le début que ma sexualité poserait problème dans certains milieux, ou dans certains contextes. Ce qu’il me fallait apprendre maintenant, et ce le plus rapidement que je pourrais, était d’être plus discret sur ce plan, d’être plus subtil. De surcroît, je ne pourrais pas me permettre de refaire ce cinéma avec chaque homme de l’empire en pensant au seul que j’eusse connu qui n’en faisait pas partie : tout le monde n’est pas Wulf, après tout. Il fallait que j’apprenne à avancer, à tourner la page.

Mais pas ce soir, et pas avec Crassius.

Ça devenait étouffant à l’intérieur, entre tous ces gens en constant mouvement, les voix fortes, les rires, .. un moment que je n’étais pas revenu dans les parages, je manque d’habitude.


Ceci devait bien être la pire excuse que j'avais à dire, mais j'espérais qu'il y croirait. Je n'avais pas envie d'en parler. Je ne pouvais pas en parler.

Lun 5 Aoû 2019 - 19:52

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Crassius évitait à présent de fixer directement l'Altus. Il craignait qu'en cherchant à croiser son regard, il ne le blesse de nouveau sans s'en rendre compte. Pour autant... Il était jeune, il avait jusque-là passé une bonne soirée... Pourquoi s'entêtait-il à jouer ainsi les gardes malades pour ce jeune Altus ? Qu'allait-il y gagner à la fin ? Tenir la chandelle n'était pas son truc. Que se soit entre deux personnes présentes ou entre un homme et ses fantômes. Il soupira, déchiré entre sa fougue naturelle et un sentiment d'une tout autre origine. Mais quoi ? Ce n'était pas réellement de la pitié qu'il ressentait pour Ser Dorian Pavus. Non, c'était plutôt un vague espoir qui le clouait sur place. Un espoir né d'un instinct, une intuition qui lui criait que cet homme-là pouvait devenir un bon ami, même s'il était présentement ivre et plein d'idées négatives.
Pourquoi s'acharner ? Son carnet d'adresses était déjà plein de noms, dont une bonne proportion voyait en lui un homme fiable et ambitieux à qui rien à l'avenir ne résisterait. Et si c'était justement là qu'était le problème ? N'était-il pas lassé de ses amitiés d'apparat débordantes de rivalité ? Dorian Pavus semblait suffisamment désabusé pour ne pas se lancer dans ce genre de faux-semblants. Perdu dans ses propres pensées, Crassius ne remarqua pas immédiatement que Dorian avait relevé la tête. Il fut surpris par sa prise de parole.

Il s'avança poliment d'un pas alors que Dorian s'embourbait dans son explication. Non, finalement peut-être n'était-il pas prêt à laisser tomber ses faux-semblants. Crassius ne put s'empêcher de ressentir une légère déception. Enfin, après tout, il s'était emballé tout seul. Peut-être avait-il trop bu lui aussi.
“La nuit est magnifique.„

Ne put-il s'empêcher de déclarer, peut-être trop sérieusement. L'air frais lui faisait un bien fou et les façades délabrées et exotiques de cette partie de la ville lui donnaient bêtement l'impression d'être en voyage. Plus loin, un bourdon sonna l'heure. Crassius ferma les yeux. Il n'avait jusqu'alors pas réalisé mais... Il pouvait parfois se sentir seul. Surtout lors de moments comme celui-ci, où il était forcé de prendre son temps. Où il n'était pas perdu dans l'agitation d'une soirée, d'un cours, de sa propre famille... Il ne pouvait pas rester là, sinon il risquait de perdre toute sa bonne humeur pour de bon. Les yeux toujours clos, il s'adressa à Dorian d'une voix claire et tranquille.
“Es-tu joueur Dorian ? Je veux dire : joues-tu aux cartes ? Préférentiellement en misant de lourdes sommes. J'ai des amis qui, à cette heure-ci, doivent être passablement imbibés et sans limites. Pourtant je suis certain qu'ils jouent encore. Nous pourrions nous y rendre, et facilement les délester de quelques pièces, qu'en dis-tu ?„

Ulio, son ami au sein du cercle, l'avait plutôt invité à passer à cette dite soirée, qu'il donnait lui-même dans les salons de ses appartements. Mais puisque Crassius convoitait plutôt des activités de contrebande, il avait poliment décliné son offre. Pourtant, après la tournure qu'avaient prise les événements, le jeune homme n'était pas contre quelques parties de cartes.
Une nuit aussi belle était comme un appel auquel il avait bien du mal à résister. Ses amis s'amusaient sans lui, et peut-être que les filles s’ennuyaient à force qu'on leur interdise l'accès aux tables de jeux. Oui, c'était une belle nuit et Crassius était d'humeur à en profiter, en espérant bien sûr que Dorian Pavus soit de la partie.

Sam 26 Oct 2019 - 14:18

Dorian Pavus
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La nuit est magnifique.


Sa voix était douce, voire me semblait fatiguée soudainement ; mais pas le genre de fatigue que l’on voudrait.

Evidemment qu’il n’y croyait pas. Mais au moins, Servis avait le sens du respect des barrières pour une fois : il ne posa nulle autre question pour tenter d’écorcher le sommet de mon iceberg. C’était tant mieux.

Un peu de frais ne fait de mal à personne, tu vois.


Un frisson me parcourut cela dit : le froid n’avait jamais vraiment été mon ami, et voilà qu’une légère brise maritime se levait. Et dans un second temps, Crassius ne se laissait pas vaincre par cette mélancolie douloureuse que je semblais propager autour de moi ce soir.

Es-tu joueur Dorian ? Je veux dire : joues-tu aux cartes ? Préférentiellement en misant de lourdes sommes. J'ai des amis qui, à cette heure-ci, doivent être passablement imbibés et sans limites. Pourtant je suis certain qu'ils jouent encore. Nous pourrions nous y rendre, et facilement les délester de quelques pièces, qu'en dis-tu ?


Je n’étais pas vraiment jeux d’argent, mais je sentais que j’avais besoin de faire quelque chose pour me changer les idées. Je me levai alors, roulant des épaules pour les craquer doucement, et m’approchai de ce brave encore debout qu’était Servis.

Je ne suis pas contre l’exploration de nouveaux horizons de divertissement.


L’alcool avait un peu redescendu, par ailleurs. De quoi avoir l’esprit suffisamment clair pour ne pas faire n’importe quoi. Je soupirai, me sentant brutalement maladroit au fait que la soirée avait tourné au vinaigre léger. Une fois face à lui, je posai ma main sur son épaule, le rictus discret.

Mes excuses pour avant, Crassius.


Sur ces mots, je me dirigeai à nouveau en direction de l’entrée du bordel : autant se changer les idées, ne plus penser à rien, s’amuser l’espace d’un soir. J’en ferais ma priorité.

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