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Tout mal guérit par patience
Que ce soit en compagnie du soleil ou de la lune, la Brèche fissurait les cieux telle une ruine dans un sanctuaire jusqu’alors inviolé.
Les habitants de Darse étaient à présent habitués à cette terrifiante vision. Dans les premiers temps distrayant par l’horreur qu’il inspirait, plus personne à présent ne s’arrêtait pour contempler ce tourbillon qui déchirait la réalité de leur monde. Aucun n’ignorait la menace, qui demeurait à la manière d’un orage permanent prêt à déverser sa foudre à tout moment. Mais elle n’étonnait plus, ne saisissait plus. La Brèche n’était plus qu’un rappel du destin sinistre qui les attendait tous si elle n’était pas refermée.
La nuit était particulièrement claire, presque sans nuages, laissant voir la lune qui s’élevait à peine dans le ciel. L’atmosphère était calme et relativement silencieuse. Au loin, les discussions animées de la taverne rappelaient qu’envers et contre tout, la vie continuait – et les nombreux feux allumés rassemblaient quelques poignées d’âmes en besoin de discussions.
Pourtant, sous le ciel parsemé d’étoiles, une silhouette solitaire affublée d’une longue cape levait les yeux vers le lointain, contemplant en silence les volutes émeraudes de ce syphon qui déchirait le Voile.
Lynne s’était glissée entre la tente de la maître-espionne et les quelques tables qui composaient le comptoir des réquisitions, poussée par une envie de solitude. Silencieuse, elle observait cette danse d’émeraude avec ce mélange d’enchantement et d’agitation propres aux nouvelles recrues.
La Brèche avait une réputation qui la précédait. A Golefalois, les rumeurs allaient de bon train grâce aux nombreux passages de voyageurs et soldats qui venaient tous partager la même histoire. Une Faille, comme celles qui apparaissaient aux Marches Solitaires. Mais plus grande, bien plus grande. Gigantesque. Brisant les cieux, et déversant en cascade les horreurs que pouvaient renfermer l’Immatériel. Lynne ressentait cette énergie si familière. Quel mage n’aurait pas pu, avec un trou si béant ?
C’était une chose d’écouter des histoires. C’en était une autre de les constater par soi-même. Et à ce moment même, Lynne s’inquiétait.
Si elle était venue rejoindre l’Inquisition, c’était par principe. Elle savait utiliser la magie. Elle soignait. Elle n’avait pas le droit de tourner le dos à ceux dans le besoin. Elle avait le devoir de participer à l’effort commun. Elle ne regrettait pas cette décision, bien que la peur de retourner dans une parodie de Cercle ne la rendait pas entièrement tranquille – car qu’arriverait-il quand la Brèche sera refermée ?
Mais c’était partir du principe que l’Inquisition réussirait à refermer cette horreur, et qu’elle réussirait à vaincre son responsable.
Et là était sa plus grande crainte. L’échec.
Celui ou celle qui avait réussit à faire ça avait un pouvoir incommensurable. L’Inquisition suffira t’elle à faire face à cet énorme défi ?
Edwin serait-il véritablement en sûreté ici, lui qui ne craignait plus la mort ?
Bien qu’elle ne voulût pas l’admettre, elle se demandait si elle avait prit la bonne décision en venant ici. Elle n’était pas spécialement courageuse, ni talentueuse. Du moins, elle ne se considérait pas comme tel. Pourtant, Cullen avait insisté. Elle avait refusé. Puis elle avait fini par venir, par devoir et peut-être un peu à cause de lui. Mais intérieurement … elle espérait également trouver davantage de réponses encore sur l’énigme que recouvrait la guérison d’Edwin.
Mais cela … c’était à la condition qu’ils demeurent en vie tous les deux.
La jeune femme resserra l’étreinte de sa cape autour d’elle, frissonnant légèrement face à une soudaine brise particulièrement fraîche.
Quelques bruits de pas étouffés par la neige parvinrent alors à ses oreilles, se rapprochant d’elle. Par instinct, elle tourna son visage aux joues légères rosies par le froid vers la source du bruit.
Les habitants de Darse étaient à présent habitués à cette terrifiante vision. Dans les premiers temps distrayant par l’horreur qu’il inspirait, plus personne à présent ne s’arrêtait pour contempler ce tourbillon qui déchirait la réalité de leur monde. Aucun n’ignorait la menace, qui demeurait à la manière d’un orage permanent prêt à déverser sa foudre à tout moment. Mais elle n’étonnait plus, ne saisissait plus. La Brèche n’était plus qu’un rappel du destin sinistre qui les attendait tous si elle n’était pas refermée.
La nuit était particulièrement claire, presque sans nuages, laissant voir la lune qui s’élevait à peine dans le ciel. L’atmosphère était calme et relativement silencieuse. Au loin, les discussions animées de la taverne rappelaient qu’envers et contre tout, la vie continuait – et les nombreux feux allumés rassemblaient quelques poignées d’âmes en besoin de discussions.
Pourtant, sous le ciel parsemé d’étoiles, une silhouette solitaire affublée d’une longue cape levait les yeux vers le lointain, contemplant en silence les volutes émeraudes de ce syphon qui déchirait le Voile.
Lynne s’était glissée entre la tente de la maître-espionne et les quelques tables qui composaient le comptoir des réquisitions, poussée par une envie de solitude. Silencieuse, elle observait cette danse d’émeraude avec ce mélange d’enchantement et d’agitation propres aux nouvelles recrues.
La Brèche avait une réputation qui la précédait. A Golefalois, les rumeurs allaient de bon train grâce aux nombreux passages de voyageurs et soldats qui venaient tous partager la même histoire. Une Faille, comme celles qui apparaissaient aux Marches Solitaires. Mais plus grande, bien plus grande. Gigantesque. Brisant les cieux, et déversant en cascade les horreurs que pouvaient renfermer l’Immatériel. Lynne ressentait cette énergie si familière. Quel mage n’aurait pas pu, avec un trou si béant ?
C’était une chose d’écouter des histoires. C’en était une autre de les constater par soi-même. Et à ce moment même, Lynne s’inquiétait.
Si elle était venue rejoindre l’Inquisition, c’était par principe. Elle savait utiliser la magie. Elle soignait. Elle n’avait pas le droit de tourner le dos à ceux dans le besoin. Elle avait le devoir de participer à l’effort commun. Elle ne regrettait pas cette décision, bien que la peur de retourner dans une parodie de Cercle ne la rendait pas entièrement tranquille – car qu’arriverait-il quand la Brèche sera refermée ?
Mais c’était partir du principe que l’Inquisition réussirait à refermer cette horreur, et qu’elle réussirait à vaincre son responsable.
Et là était sa plus grande crainte. L’échec.
Celui ou celle qui avait réussit à faire ça avait un pouvoir incommensurable. L’Inquisition suffira t’elle à faire face à cet énorme défi ?
Edwin serait-il véritablement en sûreté ici, lui qui ne craignait plus la mort ?
Bien qu’elle ne voulût pas l’admettre, elle se demandait si elle avait prit la bonne décision en venant ici. Elle n’était pas spécialement courageuse, ni talentueuse. Du moins, elle ne se considérait pas comme tel. Pourtant, Cullen avait insisté. Elle avait refusé. Puis elle avait fini par venir, par devoir et peut-être un peu à cause de lui. Mais intérieurement … elle espérait également trouver davantage de réponses encore sur l’énigme que recouvrait la guérison d’Edwin.
Mais cela … c’était à la condition qu’ils demeurent en vie tous les deux.
La jeune femme resserra l’étreinte de sa cape autour d’elle, frissonnant légèrement face à une soudaine brise particulièrement fraîche.
Quelques bruits de pas étouffés par la neige parvinrent alors à ses oreilles, se rapprochant d’elle. Par instinct, elle tourna son visage aux joues légères rosies par le froid vers la source du bruit.
![Darse | Tout mal guérit par patience [pv : Cordélia ] Latest?cb=20150523145513](https://vignette.wikia.nocookie.net/dragonage/images/5/55/Text_ico.png/revision/latest?cb=20150523145513)
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Cordélia & Lynne
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Il y avait des semaines maintenant que Cordélia avait troqué la moiteur et l'humidité des Marches Libres pour le froid mordant et la sensation d'orteils gelés qui accompagnait chaque pas qu'elle faisait à Darse. Elle n'avait pas revu ses camarades Templiers, ni sa famille, depuis le Conclave. La tornade d'événements qui l'avait précipitée jusqu'ici ne cessait de faire rage, et de l'emporter dans des développements de plus en plus impressionnants. Elle comprenait à peine ce qu'on lui racontait lors du conseil de guerre et on attendait d'elle qu'elle donne des ordres à des escadrons entiers ? Qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter ?
Elle avait quitté sa couche au milieu d'une des nuits sans sommeil qui ponctuaient désormais sa vie à Darse. Elle allait le regretter demain matin, il fallait qu'elle se repose... Mais le sommeil ne venait pas. La... chose crépitante sur sa main n'en finissait pas de se rappeler à elle par des picotements désagréables, voire même des sensations de brûlure.
C'était une belle nuit, claire et sans nuages. Les Dorsales offraient un spectacle magnifique. La Brèche aussi, mais elle était fatiguée de la regarder.
Il y avait quelques plantes près de la tente de Leliana. Elle lui avait dit qu'elle pouvait se servir si elle avait du mal à dormir, certaines des infusions pouvant faciliter le sommeil.
Elle gravit les marches couvertes de neige, ne faisant pas particulièrement d'effort pour être silencieuse. Elle commençait à abandonner l'idée de passer inaperçue dans le camp, surtout quand tous les soldats qu'elle croisait se retournaient en espérant apercevoir le spectacle pyrotechnique qui avait élu domicile sur sa main gauche.
Point de soldats ici, mais une jeune femme encapuchonnée - elle était parfaitement silencieuse, et Cordélia ne l'avait pas remarquée. Maintenant qu'elle s'approchait, elle put constater que c'était quelqu'un qu'elle n'avait jamais vu avant.
- Bonsoir, dit-elle en ponctuant son salut d'un signe de main jovial. Vous prenez l'air, vous aussi ? C'est mieux quand il n'y a personne aux alentours.
(c) DΛNDELION
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Lynne l’entendit avant de pouvoir la voir. Les ombres de la nuit dissimulaient mieux leurs secrets aux yeux non habitués, aussi ne vit-elle d’abord que les contours de la silhouette se dressant devant elle. Pourtant, elles ne parvinrent pas à faire taire la voix féminine qui en émanait – une voix aux sonorités matures et d’un timbre plaisant, emplit d’une jovialité contagieuse.
« En effet. » sourit-elle à l’adresse de la jeune femme. « C’est si … paisible de nuit. On n’a pas l’impression d’être au même endroit que de jour. »
Tout en parlant elle détaillait son interlocutrice, son regard notant ses caractéristiques au fur et à mesure de ses observations. A la faible lumière de la lune et de l'éclat des torches non loin, elle parvenait à la distinguer davantage dès que sa vision se familiarisa avec l'obscurité. Ses traits étaient expressifs et agréables, montrant une bienveillance chaleureuse. Ses cheveux, blonds et bouclés, s’accordaient parfaitement à son teint pâle. Sa tenue, quant à elle, était plus soignée que celle de Lynne – la laissant deviner qu’elle avait un semblant d’importance en ces lieux.
La pensée qu’il s’agissait d’une noble lui effleura naturellement l’esprit. Mais au delà de sa tenue vestimentaire, c'était cette sensation de familiarité en la regardant qui l’intriguait davantage.
La brune demeura dans un silence hésitant d’abord, joignant ses mains ensemble afin de les protéger du froid. Elle avait vu tellement de visages inconnus défiler depuis son arrivée ici qu’elle avait parfois l’impression de mélanger les identités. Peut-être lui avait-elle déjà adressé la parole par le passé sans qu'elle ne s'en rappelle, ou bien peut-être que leurs chemins s'étaient déjà brièvement croisés. A moins que tout ceci n'était que pure invention de sa part, une fausse impression dû à un esprit confus et fatigué par le changement de ses habitudes ?
N'y tenant plus, elle se risqua :
« Pardonnez mon indiscrétion, mais nous sommes-nous déjà rencontrés ? » lui demanda t’elle, le regard teinté de curiosité, avant de s’expliquer davantage « J’ai l’impression de vous avoir déjà vu quelque part. Êtes-vous passée par l’infirmerie ces derniers temps ? »
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Cordélia & Lynne
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Elle ne passait pas beaucoup de temps à parler à quiconque d'autre que Cassandra, Leliana et Cullen, l'esprit occupé par milles tourments. Mais le calme et le manteau sombre de la nuit la mettait un peu plus à l'aise, comme si cela la rendait plus prompte à faire connaissance avec des étrangers. Et elle n'avait pas si froid que ça, engoncée sous une épaisse cape et des vêtements très chauds. Peut-être que la jeune femme en face d'elle était aussi venue ici pour échapper au tumulte du camp en journée. Elle avait plus ou moins son âge, mais une sorte de gravité teintée de sagesse trônait dans ses yeux. Elle ressentait instantanément de la sympathie pour cette jeune fille qui, comme elle, s'était probablement retrouvée à Darse à la suite d'événements hors de son contrôle. Personne de sain d'esprit ne voudrait venir s'installer dans un endroit aussi isolé et aussi près de la faille à moins d'y être contraint par les circonstances, pas vrai ?
- C'est possible que je sois déjà venue, oui. Mais votre impression de déjà-vu est peut-être dûe à l'Ancre. Elle mit sa main gauche en évidence, au creux de laquelle crépitait faiblement la marque qui l'emprisonnait à ce lieu, version miniature de l'immense faille de la même couleur au-dessus des montagnes. Les reflets verts émanant de l'Ancre illuminèrent faiblement les visages des deux femmes. Je suis Cordélia, du coup, dit-elle sur son habituel ton jovial, histoire de la mettre à l'aise.
Elle préférait révéler qui elle était plutôt que d'avoir à le faire plus tard, quitte à changer le regard que son interlocutrice portait sur elle - cela arrivait éventuellement, tôt ou tard. Il y avait des réactions différentes, allant de la peur à l'émerveillement - aucune ne plaisait à Cordélia. Elle espéra que la révélation de son identité n'instille pas de malaise, maintenant.
(c) DΛNDELION
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« L’Ancre … ? »
Lynne répéta le mot, comme étonnée de le voir se glisser dans leur conversation. Immédiatement, la parole suivit le geste : comme pour répondre à sa question, la blonde dévoila sans plus attendre sa main gauche qui vint baigner les environs immédiats, illuminant le visage intrigué de la mage d’une lumière d’émeraude.
Nulle crainte ne s’éveilla en elle, mais pas davantage d’admiration excessive. Elle reconnaissait l’éclat de l’immatériel qui s’était logé dans la paume de la jeune femme pour en avoir entendu parler de différentes bouches. Les rumeurs ne tarissaient pas d’éloges, de curiosité, de scepticisme, ou parfois même de crainte – mais toutes racontaient la même chose : une femme à la main marquée de vert refermait les Failles.
Certains la voyaient comme un symbole de foi, allant jusqu’à l’appeler la messagère d’Andraste. D’autres, au contraire, la considéraient comme une opportuniste qui avait elle-même créée la Brèche qui menaçait de déchirer leur monde.
Pour sa part, Lynne ne partageait aucune de ces deux opinions. Loin d’elle d’impliquer la religion dans les affaires magiques, ou bien de lancer des accusations sans fondement tangible. Seul existait son respect pour les actes et, en l’occurrence, la dénommée Cordélia avait à ses yeux déjà fait ses preuves.
« C’est donc vous qu’on appelle l’Héraut d’Andraste ? Votre réputation vous précède … » sourit-elle, lui présentant sa propre main afin de la serrer. « Je m’appelle Lynne, enchantée. Merci beaucoup pour votre aide à Golefalois – je viens de là-bas, alors … »
Son regard revint s’accrocher à l’Ancre, diminuant son sourire. Jamais Lynne n’avait ouï d’un tel phénomène jusqu’à maintenant, encore moins lu. En un sens, Cordélia était quelqu’un de véritablement unique. Pourtant, elle ne parvenait pas à s’émerveiller de cela malgré l’intérêt qu’elle éprouvait habituellement au sujet des connaissances et phénomènes magiques.
En regardant Cordélia, elle se rappelait de la découverte de ses propres pouvoirs. Ce sentiment d’impuissance face à la réalité qu’on lui imposait, les changements que cela allait impliquer dans sa vie. L’expression joviale de la blonde, elle ne parvenait pas à la comprendre : comment pouvait-elle garder le sourire malgré tout ce qui lui arrivait ?
« Je … suis désolée pour votre marque. » lui avoua t’elle finalement, compatissante. « Je sais ce que ça fait, d'obtenir des capacités magiques sans qu’on ne puisse rien y faire.
Lynne répéta le mot, comme étonnée de le voir se glisser dans leur conversation. Immédiatement, la parole suivit le geste : comme pour répondre à sa question, la blonde dévoila sans plus attendre sa main gauche qui vint baigner les environs immédiats, illuminant le visage intrigué de la mage d’une lumière d’émeraude.
Nulle crainte ne s’éveilla en elle, mais pas davantage d’admiration excessive. Elle reconnaissait l’éclat de l’immatériel qui s’était logé dans la paume de la jeune femme pour en avoir entendu parler de différentes bouches. Les rumeurs ne tarissaient pas d’éloges, de curiosité, de scepticisme, ou parfois même de crainte – mais toutes racontaient la même chose : une femme à la main marquée de vert refermait les Failles.
Certains la voyaient comme un symbole de foi, allant jusqu’à l’appeler la messagère d’Andraste. D’autres, au contraire, la considéraient comme une opportuniste qui avait elle-même créée la Brèche qui menaçait de déchirer leur monde.
Pour sa part, Lynne ne partageait aucune de ces deux opinions. Loin d’elle d’impliquer la religion dans les affaires magiques, ou bien de lancer des accusations sans fondement tangible. Seul existait son respect pour les actes et, en l’occurrence, la dénommée Cordélia avait à ses yeux déjà fait ses preuves.
« C’est donc vous qu’on appelle l’Héraut d’Andraste ? Votre réputation vous précède … » sourit-elle, lui présentant sa propre main afin de la serrer. « Je m’appelle Lynne, enchantée. Merci beaucoup pour votre aide à Golefalois – je viens de là-bas, alors … »
Son regard revint s’accrocher à l’Ancre, diminuant son sourire. Jamais Lynne n’avait ouï d’un tel phénomène jusqu’à maintenant, encore moins lu. En un sens, Cordélia était quelqu’un de véritablement unique. Pourtant, elle ne parvenait pas à s’émerveiller de cela malgré l’intérêt qu’elle éprouvait habituellement au sujet des connaissances et phénomènes magiques.
En regardant Cordélia, elle se rappelait de la découverte de ses propres pouvoirs. Ce sentiment d’impuissance face à la réalité qu’on lui imposait, les changements que cela allait impliquer dans sa vie. L’expression joviale de la blonde, elle ne parvenait pas à la comprendre : comment pouvait-elle garder le sourire malgré tout ce qui lui arrivait ?
« Je … suis désolée pour votre marque. » lui avoua t’elle finalement, compatissante. « Je sais ce que ça fait, d'obtenir des capacités magiques sans qu’on ne puisse rien y faire.
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Cordélia & Lynne
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Cordélia serra la main qui lui était présentée – chaleureuse, tout comme son interlocutrice. Elle se sentit immédiatement plus à l’aise dès que Lynne continua à parler comme si de rien n’était. La jeune femme en face d’elle dégageait une aura bienveillante, chaleureuse – et surtout, elle avait continué de lui parler comme à une égale même après qu’elle lui ait montré l’Ancre. Elle ne s’en doutait probablement pas, mais Cordélia en était incroyablement reconnaissante. Elle passa une main derrière sa nuque, embarrassée par les remerciements de Lynne – elle n’avait pas vraiment l’impression de faire une quelconque différence, à Golefalois ou ailleurs. - Pour être honnête, je pense que le crédit revient plutôt à Cassandra et Léliana, ainsi qu’à nos soldats, fit-elle avec un sourire gêné. Je n’ai rien fait de plus qu’eux, à part faire des randonnées au milieu de nulle part pour aller d’un village à un autre, ajouta-t-elle avec un air amusé. Je ne savais pas que Ferelden pouvait être aussi immense.
Elle avait vite décanté lorsqu’elle avait constaté les conditions dans lesquelles vivaient les fermiers et villageois des grandes étendues vides de Ferelden. Elle qui avait toujours grandi comme une noble, et ensuite bien au chaud dans un Cercle, n’avait jamais vu le reste du monde de ses propres yeux. Et la dureté des conditions de vie ainsi que des dangers auxquels la majorité du peuple faisaient face lui faisaient définitivement remettre sa vision du monde en question. Elle ne put s’empêcher de demander :
- Vous êtes donc de Golefalois ? Comment était la vie pour vous là-bas ?
Elle était véritablement curieuse de ce qui avait amené Lynne à rejoindre l’Inquisition, et à tout abandonner pour venir à Darse. Lynne lui confia alors quelque chose qui la surprit : c’était une mage. Elle la regarda, sa curiosité piquée à vif.
- Vraiment ? Pardonnez-moi si c’est indiscret, surtout venant de moi, mais étiez-vous dans un Cercle avant de venir ici ? Ou étiez-vous une Mage libre ?
Lynne savait probablement qu’elle était une Templière avant d’être le Héraut d’Andraste, et elle éspérait que la question ne la mette pas mal à l’aise – elle était simplement curieuse.
- J’ai côtoyé des mages pendant des années, et maintenant, je comprends finalement comment vous avez pu vous sentir en découvrant vos pouvoirs. Elle regarda le ciel étoilé, un nuage de buée s’échappant de sa bouche pendant qu’elle parlait. Je suppose que je dois faire avec. Je n'ai pas le choix, après tout. La sensation familière de picotement dans sa main gauche s’intensifia, et elle la rangea de nouveau dans sa poche.
(c) DΛNDELION
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Tout mal guérit par patience
Lynne observa la jeune femme avec bienveillance alors que cette dernière s’expliquait non sans exprimer de la gêne, attribuant les mérites à d’autres individus dont les noms ne lui étaient pas inconnus. Elle avait l’impression de se regarder dans un miroir. Dans cette humilité qui les liait, la mage ne put s’empêcher d’éprouver de la sympathie pour son interlocutrice. Elle ne comprenait son sentiment que trop bien.
C’est pour cette raison qu’elle insista avec douceur :
« Vous ne devriez pas vous dénigrer de la sorte. Vous avez aussi eu votre rôle à jouer dans tout cela, même s’il s’agissait d’un effort commun. »
Il était important de ne pas oublier ses propres mérites, tant que l’on ne tombait pas dans le piège de l’orgueil. C’était un conseil qu’elle avait dû mal à appliquer elle-même, mais vers lequel elle essayait tout de même de tendre.
Son expression devint légèrement nostalgique quand Cordélia lui demanda comment la vie était à Golefalois. Cet endroit lui manquait. C’était là qu’elle avait eut l’occasion, pour la première fois depuis l’âge de ses six ans, de vivre la vie normale qu’elle aurait dû toujours avoir. C’était devenu en quelques sorte sa maison, son nouveau chez soi.
« Ah, ce n’était pas désagréable. Je travaillais en tant qu’apothicaire là-bas. » déclara t’elle, « Comme partout, il y avait des hauts et des bas – mais ces derniers temps ont été un peu difficiles. La guerre entre mages et templiers ont considérablement réduits les échanges entre les villages, et je ne parle même pas des Failles … Mais maintenant, je pense que ça ne peut aller que mieux après l’intervention de l’Inquisition. »
Une autre question fusa bientôt, qui ne la surprit pas réellement : les apostats avaient toujours existés avec la création des Cercles, il n’aurait pas été surprenant qu’elle en ait été une. Elle fit un petit signe négatif de la tête en guise de réponse.
« Non, j’étais dans un Cercle – celui de Kirkwall, dans les Marches Libres. J’ai eu la chance d’en réchapper pour vivre en Apostate à Golefalois pendant quelques années, jusqu’à maintenant. »
Lynne n’éprouva aucun malaise de parler de son passé, et pas davantage lorsque Cordélia révéla implicitement son rôle avant l’Inquisition. A la place, elle l’observait avec curiosité tandis qu’elle demandait confirmation au sujet de ses doutes :
« Vous avez cotoyé des mages, vous dites ? Vous êtiez une Templière, je présume ? »
D’ordinaire, elle se méfiait des Templiers. Son esprit les avait associés à l’indifférence, l’emprisonnement, et dans certains cas la cruauté. A son arrivée en Ferelden, avant la destruction des Cercles, elle avait constamment eut peur de voir sa nature de mage révélée au grand jour à cause de cela – ce qui l’obligea à taire ses pouvoirs et à demeurer aussi prudente que discrète si elle devait en faire usage. La liberté lui était délicieuse, et elle y avait prit goût. Mais au-delà de cela, c’était la peur de revenir dans un second Kirkwall qui la poussait à se terrer de la sorte.
Bizarrement, c’est ces derniers mois qu’elle avait appris à faire confiance à certains d’entre eux. Léah lui avait sauvé la vie face à d’autres Templiers, et Cullen avait fait de même. Petit à petit, elle avait apprit à les considérer autrement. Quant à Cordélia … elle n’avait jamais vu un membre de cet ordre aussi chaleureux et jovial. C’était sans doute pour cela que la mage lui accordait facilement sa confiance.
« Tout de même, je suis curieuse … Souvenez-vous de comment vous avez obtenu cette marque ? » finit-elle par lui demander en la voyant dissimuler sa main. « Certains croient que c’est Andraste elle-même qui vous l’a apposée. Ce n’est pas mon cas, bien entendu. Je n’ai jamais aimé lier religion et magie. »
Malgré elle, Lynne roula légèrement des yeux en disant cela. Cela faisait bien longtemps que le cantique n’avait plus aucune signification pour elle. Excepté pour certains messages qu’il délivrait, il ne lui était d’aucun attrait.
C’est pour cette raison qu’elle insista avec douceur :
« Vous ne devriez pas vous dénigrer de la sorte. Vous avez aussi eu votre rôle à jouer dans tout cela, même s’il s’agissait d’un effort commun. »
Il était important de ne pas oublier ses propres mérites, tant que l’on ne tombait pas dans le piège de l’orgueil. C’était un conseil qu’elle avait dû mal à appliquer elle-même, mais vers lequel elle essayait tout de même de tendre.
Son expression devint légèrement nostalgique quand Cordélia lui demanda comment la vie était à Golefalois. Cet endroit lui manquait. C’était là qu’elle avait eut l’occasion, pour la première fois depuis l’âge de ses six ans, de vivre la vie normale qu’elle aurait dû toujours avoir. C’était devenu en quelques sorte sa maison, son nouveau chez soi.
« Ah, ce n’était pas désagréable. Je travaillais en tant qu’apothicaire là-bas. » déclara t’elle, « Comme partout, il y avait des hauts et des bas – mais ces derniers temps ont été un peu difficiles. La guerre entre mages et templiers ont considérablement réduits les échanges entre les villages, et je ne parle même pas des Failles … Mais maintenant, je pense que ça ne peut aller que mieux après l’intervention de l’Inquisition. »
Une autre question fusa bientôt, qui ne la surprit pas réellement : les apostats avaient toujours existés avec la création des Cercles, il n’aurait pas été surprenant qu’elle en ait été une. Elle fit un petit signe négatif de la tête en guise de réponse.
« Non, j’étais dans un Cercle – celui de Kirkwall, dans les Marches Libres. J’ai eu la chance d’en réchapper pour vivre en Apostate à Golefalois pendant quelques années, jusqu’à maintenant. »
Lynne n’éprouva aucun malaise de parler de son passé, et pas davantage lorsque Cordélia révéla implicitement son rôle avant l’Inquisition. A la place, elle l’observait avec curiosité tandis qu’elle demandait confirmation au sujet de ses doutes :
« Vous avez cotoyé des mages, vous dites ? Vous êtiez une Templière, je présume ? »
D’ordinaire, elle se méfiait des Templiers. Son esprit les avait associés à l’indifférence, l’emprisonnement, et dans certains cas la cruauté. A son arrivée en Ferelden, avant la destruction des Cercles, elle avait constamment eut peur de voir sa nature de mage révélée au grand jour à cause de cela – ce qui l’obligea à taire ses pouvoirs et à demeurer aussi prudente que discrète si elle devait en faire usage. La liberté lui était délicieuse, et elle y avait prit goût. Mais au-delà de cela, c’était la peur de revenir dans un second Kirkwall qui la poussait à se terrer de la sorte.
Bizarrement, c’est ces derniers mois qu’elle avait appris à faire confiance à certains d’entre eux. Léah lui avait sauvé la vie face à d’autres Templiers, et Cullen avait fait de même. Petit à petit, elle avait apprit à les considérer autrement. Quant à Cordélia … elle n’avait jamais vu un membre de cet ordre aussi chaleureux et jovial. C’était sans doute pour cela que la mage lui accordait facilement sa confiance.
« Tout de même, je suis curieuse … Souvenez-vous de comment vous avez obtenu cette marque ? » finit-elle par lui demander en la voyant dissimuler sa main. « Certains croient que c’est Andraste elle-même qui vous l’a apposée. Ce n’est pas mon cas, bien entendu. Je n’ai jamais aimé lier religion et magie. »
Malgré elle, Lynne roula légèrement des yeux en disant cela. Cela faisait bien longtemps que le cantique n’avait plus aucune signification pour elle. Excepté pour certains messages qu’il délivrait, il ne lui était d’aucun attrait.
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