Une lettre peut valoir 100 épées ~ Bureau de l'Ombre de l'Impératrice

endez vous à la prochaine lune pleine à Golefalois, à la taverne. Assurez vous d'avoir les bourses pleines. Celles qui m'intéressent, pas les autres.

Roland, vieux et ambigu collègue de mésaventure,

i tu savais quel ennui me fait t'écrire ! Je commence sérieusement à me noyer dans ma paperasse, alors pourquoi ne pas me noyer dans encore plus de paperasses ? Bonne question, je n'ai honnêtement pas eu les neurones suffisamment vifs pour pouvoir y réfléchir.

Cela fait longtemps, et je me demandais d'ailleurs, dans la rumination de mes pensées qui durait depuis des heures, comment tu allais depuis le temps. Pour ma part c'est toujours la même veine, une galère de m'en sortir avec mes écrits, donc j'essaie d'autres genres. Il faut croire finalement que la poésie me réussit un peu. Et ta fille, comment va-t-elle ?

Et non, je te vois déjà réfléchir, je ne t'écris pas pour te demander de l'argent, je prends simplement de tes nouvelles. Il faut dire qu'elle me manque, cette époque où nous échangions plus fréquemment.

J'espère que l'occasion de nous revoir arrivera tantôt, avant que mes propres vers n'aient raison de moi si possible. Evite de trop te noyer dans le vin, toi par contre. Je dis ça comme ça.

Roland, vieux et ambigu collègue de mésaventure,

’ai l’habitude d’avoir mon nom écorché à toutes les sauces, je pense être capable d’en tolérer une de plus.

Je te remercie chaleureusement pour la bouteille, et la garde précieusement pour la sortir à la meilleure occasion possible. Quel gâchis ce serait d’ironiquement la boire seul. Le terme « compagnon de beuverie » me va droit au cœur, cher collègue de longues dates, sache-le.

Cela dit, je suis peiné par ce que tu me dis au sujet de tes terres. J’espère que la verdure s’y installera à nouveau. La vie n’est pas trop dure sur ton domaine ? Tu as de quoi compenser l’état actuel de tes champs de poussière ?

Et ne t’en fais pas, si l’envie me prend de te faire une visite, je t’écrirai. Il ne manquerait plus que je passe alors que tu es rarement sous ton propre toit, en plus de me faire enfermer par ta garde. Bon, j’ai envie de te dire que comparé à mon humble demeure, j’aurais plus de confort dans une de tes cellules.

Ah, Férelden ! Il y a bien une éternité que je n’y suis pas retourné. En tout cas, tu as toujours un don pour te retrouver à l’autre bout du monde sous la lumière d’une belle scène de théâtre. A se demander comment tu as obtenu de telles directives.

Je suis touché de savoir qu’elle apprécie mon travail, même si je ne recommanderais pas toute ma bibliographie à une enfant. Particulièrement les derniers recueils. Ils me donnent déjà des cauchemars, alors je n’imagine pas ta pauvre petiote. Mais je prends bonne note de passer la voir prochainement. Et toi aussi au passage.

Evite la noyade, surtout.

de Douxfoyer


Je vous envoie ce modeste présent afin de vous remercier pour... Et bien pour votre attitude à mon égard au cours de la soirée des savoirs.

Je dois dire que pour une première, cette soirée me sera à toujours mémorable.

Et puisque, en outre, je n'ai eu vent d'aucune autre série de meurtres terribles, j'en conclus que vous avez trouvé un moyen de vous débarrasser de votre... Invité surprise ? Portez-vous bien Roland, dans l'espoir de ne jamais finir sur votre table.