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Mar 26 Nov 2019 - 13:00

Anonymous
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La Nuit de toutes les Terreurs




Alors que je retournais vers la salle de réception, m’interrogeant toujours sur ma récente découverte, un bruit me fit sortir de ma profonde réflexion. Ce bruit fut suivi par d'autres, et plus je me rapprochais plus je commençais à en discerner l'origine... un passage à tabac...
Alors que je m’approchais de ce… Servis ? Le seul dont j’étais convaincu de l’innocence était la cible des gardes… si la situation n’avait pas été aussi grave, j’aurais ri. L’un des gardes me remarqua et s’approcha de moi.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? »

« Ce malificien a participé au meurtre de cette elfe… Et celons certains témoins, vous étiez ensemble une grande partie de la soirée. »

Le garde porta sa main sur son épée… je pris moi-même appui, près à sortir mes propres lames en cas de problème.
Bon, on m’avait dit de ne pas faire de vague, mais bon. Je n’avais pas envie qu’on me spolie de MON enquêtes… surtout par des personnes aussi incompétentes et illettrés que ces imbéciles.
Je détournais mon attention du garde et me rapprochais du capitaine.

« Capitaine, au nom de la famille de Douxfoyer, et en ma qualité de Haut-Geôlier de l’Empire, je prends le contrôle de cette enquête. »

« Je n’ai jamais entendu parler d’un tel titre… »

Ce n’était guère étonnant, il ne s’agissait que d’un titre honorifique… que nous ne méritions plus depuis un peu plus d’un siècle d’ailleurs.

« Cela me surprend déjà que vous sachiez ce qu’un geôlier… dans tous les cas, j’ai l’autorité de vous démettre de vos fonctions pour le reste de la soirée Capitaine… Alors ne m’obligez pas à le faire… »

Après quelques secondes de silence, le Capitaine semblait rechercher du soutien parmi les convives… sans en trouver. Il finit alors par concéder. En réalité, même avec le titre de Haut-Geôlier, je n’en avais pas le pouvoir… mon poste de Maître-Espion me le permettait cependant... et je l'aurais fait sans problème.

« Comme vous voudrez, Monseigneur… »

« Bien, maintenant relâcher ce… ‘‘maléficien’’ que je puisse l’interroger. »

Encore une fois, l’homme hésita… Il n’avait aucune envie de m’obéir, et moi, je n’avais qu’une envie, c’était qu’il commette une bavure pour que je puisse lui retirer son poste.

« Lâchez-le… mais prenez la dague… »

Le capitaine regarda ensuite dans ma direction… il prit un sourire mauvais, comme s’il pensait que j’avais commis une erreur.

« Il est sous votre responsabilité maintenant. »

Je m'approchais du mage, et l'aidais à se relever… Je le fis sortir de la salle pour le ramener dans celle où j’avais pratiqué l’autopsie…
Sans trop de surprise, le cadavre était resté au même endroit. Mon long manteau la couvrait encore, et on ne pouvait qu’apercevoir que ses jambes.
Je déposais le mage sur l’une des chaises de la salle.

« Rien de casser ? »

Après un rapide check-up, je constatais que je ne pouvais pas faire grand-chose… mais je constatais aussi les marques sur ces avants bras…
Servis était un homme sain d’esprit, il n’avait pas l’air d’avoir une particulière sympathie pour la culture des Anderfels (qui pratique la scarification), et n’avait pas les caractéristiques d’un ancien suicidaire, les blessures sur ses avant-bras n’étant que superficielle.
C’était avec un soupir de constater que les gardes n’avaient pas totalement tord…

« J’imagine qu’au moins je peux être sûr qu’il ne s’agisse pas de magie du sang. »

Je dévisageais le mage. Bon, il faudrait que je lui trouve une excuse pour ça… plus tard. Pour le moment, nous avions un cadavre sur les bras.

« Avez-vous déjà vu pareil symbole ? »

Sans faire de manière, j’enlevais mon manteau du corps de l’elfe, laissant apercevoir les stigmates de l’opération. Puis montrais le demi-soleil à Servis. …




Réussite critique : Le capitaine accepte avec résistance, obligent Roland à le démettre de l’affaire et donc prenant le contrôle direct des gardes…
Réussite : Le capitaine accepte sans condition, il conserve le contrôle sur les gardes.
Échec : Le capitaine refuse de ce plié, les gardes doivent cesser l’enquête.
Échec critique : Le capitaine refuse de plier… les gardes continuent l’enquêtes de leur côté

Mar 26 Nov 2019 - 13:00

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L'Intendant
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Mer 27 Nov 2019 - 10:33

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La Nuit de toutes les Terreurs.


L'air commençait à sérieusement lui manquer. Le monde autour de lui devenait, seconde après seconde, de plus en plus brumeux. Les mouvements que ses yeux parvenaient à découper semblaient de plus en plus saccadées, les sons entendus se décalaient de leur source. Ce n'était pas ainsi qu'il s'était imaginé mourir. A vrai dire il n'y avait même encore jamais pensé. Seul son appétit, son opportunisme, occupait ses pensées les plus profondes. *Jusqu'où pourrais-je mener ma vie ?* Voilà la seule question qui avait effleuré son esprit au long de ses trente premières années. Son optimisme habituellement sans failles lui avait toujours permis de garder confiance, même lorsque la situation devenait difficile. Il avait survécu à de nombreuses blessures, s'était sorti de nombreux pièges, ... Et pourtant, alors que l'air se faisait de plus en plus rare dans ses poumons, il commençait à perdre espoir. Peut-être valait-il mieux qu'il ferme les yeux dès à présent, plutôt que de s'accrocher afin d'être jugé en tant que Maléficien par la justice Orlésienne. Ses paupières, lourdes, se mirent à s'abaisser lorsque le son de la voix de Roland parvint jusqu'à ses oreilles.

Le genou qui lui comprimait la poitrine fut retiré, et Servis avala une grande goulée d'air, avidement. Roland, qui se trouvait près de lui, l'aida à se relevé et le soutint tout en l'entraînant hors de la pièce. Les jambes peu sûres et flagellantes, Servis se força à garder la cadence. Il sentait des hématomes naître sur ses poignets et sur ses jambes, sa tête lui tournait encore légèrement, mais rien dans son état physique ne le préoccupait vraiment.
“Roland... Ils ont pris la dague. Ils m'ont pris ma dague !„

Cette sensation de froid intense, dans son dos, le perturbait. Il ne parvenait pas à penser calmement, voulait juste revenir en arrière, et récupérer son dû, de force s'il le fallait. C'était sa dague, elle l'avait choisi, lui et ... *Kaffas.* Pensa soudainement Servis, au milieu de tout son mal-être. Ce n'était pas normal. Il n'agissait pas de manière rationnelle. La dague était-elle finalement envoûtée ?
Roland le fit pénétrer dans une petite salle et l'assit sur une chaise. Les yeux clairs du mage mirent quelques instants avant de s'habituer à la faible luminosité de la pièce, uniquement éclairée par des bougies placées sur une table, proche d'une masse sombre. Masse sombre que Servis finit par reconnaître : il s'agissait du corps. Il s'agita, mal à l'aise, alors que les odeurs anatomiques se révélèrent à son nez. Le sang bien sûr, mais une multitude d'autres, qui généralement ne s'élevaient que des cadavres des bêtes à moitié mangées par les prédateurs du désert .... Servis avait eu la chance de ne croiser qu'assez peu de cadavres frais au court de sa vie. Et lorsqu'il devait se trouver en présence d'un, il évitait généralement de trop y penser. Le mage eut un haut le cœur, provoqué par ses propres pensées plus que par l'odeur en elle-même. Et peut-être par le contre-coup des coups qu'on lui avait asséné. Roland sembla s'inquiéter de son état, et l'examina rapidement. Reconnaissant, Servis gardait la tête basse, les yeux fixés au sol dans une attitude humble. Il sentit l'Orlésien lui saisir l'avant-bras gauche et l'observer avec attention. Le mage soupira.
“Je ne suis pas le praticien que vous semblez croire. Je n'utilise pas de Lyrium, voilà tout. „

S'expliqua Servis, sans prendre conscience d'une telle justification puisse ne valoir que peu aux yeux d'un être non mage. En se privant volontairement de l'usage du lyrium, substance qu'il considérait comme trop invasive et terriblement dangereuse, Servis s'empêchait également de pratiquer les sorts les plus demandants de son répertoire, des sorts qui nécessitaient au choix l'intervention de plusieurs mages ou l'usage de ladite substance. Pour pallier à ce handicap, Servis était allé chercher la puissance qu'il lui manquait au sein de son propre sang. Et jusqu'alors, il s'était bien gardé d'étendre l'utilisation de cet art considéré comme sombre. Il entendait les sirènes du pouvoir, mais était également bien trop conscient des risques. Pour l'instant il résistait et ne puisait que très peu dans ses veines, et jamais dans celles d’autrui.
“J'aimerais pouvoir confirmer à coup sûr qu'il ne s'agit en rien de magie du sang, mais je crains de ne pouvoir l'assurer, étant moi-même un autodidacte.„

Si à Tévinter, l'usage de la magie du sang n'était pas interdit comme dans les autres pays, il était néanmoins déconseillé. Ce n'était pas un art que l'on pouvait apprendre directement dans les cercles. Il fallait pour ça se doter d'un maître, ou l'apprendre soi-même au travers des nombreux essais traitant de la question. C'était en usant d'un manuel que Servis s'était lancé, voulant dissimuler à ses condisciples sa peur presque irrationnelle du lyrium.
“Je n'ai aucune connaissance en revanche d'un rituel, propre à la magie du sang, qui pourrait enchanter une dague. Et je le répète, aucune marque de scarification flagrante n'était présente sur le corps.„

Le corps, celui qui était toujours là, sur la table. Celui qui jadis, bougeait, vivait sa vie de femme. À présent il ne devait plus être qu'un amas de viande rigide et froide. Mal à l'aise de nouveau, Servis frotta son avant-bras, sentent sous ses bras ses propres scarifications, et tenta de rabattre la manche abîmée de sa veste. Roland, sans aucune manière, retira le drap mortuaire improvisé du corps. Servis découvrit avec horreur qu'il avait pratiqué une sorte de dissection sur la femme. Les chaires à présent ouvertes, les organes, déplacées, elle le fixait de ses yeux à présent totalement blanc. Servis détourna les yeux de cette vision choquante. Les odeurs s'étaient faites plus fortes, encore plus malsaines. Il aurait souhaité quitter la pièce, mais déjà Roland lui posait une question. À contre cœur, le mage s'approcha de celle qui avait été vivante. Son dos était recouvert d'un tatouage. Une ligne d'horizon et un soleil, à moitié visible. Le même qu'il avait aperçu alors qu'il était maîtrisé. En effectuant un pas en avant, comme s'il était à présent appelé par ce symbole, et tendant ses doigts pour l’effleurer, Servis demanda:
“Est-il habituel dans votre culture de marquer votre appartenance à un quelconque groupe par un tatouage de cette sorte ? Un peu à l'image des castes naines ? Parce qu'alors qu'on m'immobilisait, j'ai vu ce tatouage sur plusieurs membres de l'assemblée. Sur des poignets, des chevilles, des gardes comme des invités... Mais on m'avait déjà cogné à la tête, je ne suis pas certain de ce que j'avance évidemment.„

En retirant ses doigts avant même de les avoir apposés sur la peau de la morte, retenu par le froid qui s'en dégageait, Servis recula, ne pouvant s'empêcher de croiser de nouveau son regard vitreux. De son pouce il frotta la pulpe de ses doigts tout en réfléchissant. La même odeur d'encens vint chatouiller ses narines, persistante, entêtante malgré la puissance des relents des organes exposés à l'air libre.
“Roland, sentez-vous la même chose que moi ? Je crois détecter une légère odeur d'encens, quelque chose proche de la Myrrhe et des épices... Pourquoi une escl... Serviteur chargée de nourrir les invités d'un événement mondain aurait-elle une telle odeur accrochée à son corps ?„

L'encens et les résines odorantes étaient des biens onéreux, exclusivement employés lors de rituels, qu'ils soient religieux ou magiques. Servis se frotta nerveusement le menton. Il commençait à trouver tout ce mystère assez déplaisant. Une dague sacrificielle aux étranges pouvoirs, l'odeur d'un rituel, un cadavre, ... Mais le mage n'eut pas le temps de pousser plus loin ses propres réflexions. Un nouveau cri retentit, étonnement proche. Un cri d'homme, de l'autre côté de leur porte. Sans prendre le temps de réfléchir, le mage se jeta en avant, et pivota la porte. Un garde, qui avait dû les suivre pour les surveiller, tenait dans ses bras le corps de l'un de ses condisciples, avachit en avant. L'homme, visiblement blessé, s'écroula en avant, dans une scène terriblement familière, révélant la dague qui était fichée entre ses omoplates. Sans aucune hésitation, Servis reconnut la même dague qu'ils avaient examinée, seulement quelques minutes plus tôt.

Lun 9 Déc 2019 - 15:39

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La Nuit de toutes les Terreurs




« Votre dague ? J’ignorais que vous en étiez le propriétaire… »

Bien que se voulant être une plaisanterie, ma voix avait une teinte analytique… Je savais que ce n’était pas normal… comme beaucoup de choses. Bien que Servis est dit que l’arme n’était pas enchantée, je commençais de plus en plus à en douter… Cependant, il s’agissait peut-être d’un tic de langage… même si cette dernière hypothèse me semblait peu crédible.

Il tenta de justifier la présence des marques sur son bras… d’abord de façon assez complexe… mais après y avoir rapidement réfléchis, je compris qu’il n’utilisait la magie du sang que comme ‘‘batterie’’ pour ses sorts… il ne la pratiquait pas en tant que magie à part entière…

« Inutile de vous justifier…Nous avons tous nos cadavres dans le placard. »

Ma relation avec la magie était… compliquer… La magie du sang avait beau être impie, je n’avais que faire de cela. Les mages étaient des Hommes, et le pouvoir en lui-même n’est pas maléfique. J’étais bien le dernier à pouvoir légitimement faire un procès à l’archéologue, au vu de ma propre utilisation de mes… pouvoirs.

« J’ai bien peur que non… les tatouages ne sont guère commun en Orlaïs... d’autres personnes ont le même, vous avez dit ? »

Cela ne sentait pas bon… la question étant… Est-ce que ceux portant le demi-soleil étaient visé, ou alors étaient-il les instigateurs de cet acte morbide ? Plus nous progression, plus je me posais des questions…

Le tévintide me fit alors remarquer qu’il sentait quelque chose d’étrange… une odeur d’encens celons ses dires… je ne me concentrais que rarement sur mon organe olfactif, alors, je n’avais pas remarqué plus tôt, mais le mage avait raison… Cette odeur… une simple servante n’avait aucune raison d’en porter.

« Effectivement… Je ne l’avais pas remarqué, mais maintenant que vous le di… »

Un cri m’empêcha de finir ma phrase… un cri masculin qui devait venir du couloir voisin… Servis s’y rendit précipitamment… moi, je pris mon temps. Remettant le suaire sur la jeune femme et me pris le même chemin emprunté plus tôt par le mage.

Là, une scène étrangement familière se déroulait devant mes yeux… Une des gardes… sans doute envoyer par le Capitaine pour nous surveiller, gisait au sol, son collègue le tenant dans ses bras…

Bousculant sans gène le garde qui tenait son compagnon, j’essayais de jauger au mieux l’état du blessé… La même arme… que fessait-elle là ? Le Capitaine, avait-il confié notre surveillance aux mêmes gardes qui devaient s’occuper de nous coller aux trains ? Je le savais stupide, mais j’ignorais qu’il était incompétent à ce point…

Après une rapide analyse, il fallait se rendre à l’évidence… le jeune homme ne s’en sortirait pas…

« *soupire* Il sera mort dans les prochaines secondes… »

J’arrachais la dague sur le corps à peine vivant du soldat… du sang jailli de la plaie ouverte, éclaboussant mon masque et ma chemise… Pendant quelques secondes, j’hésitais à donner l’arme à Servis… mais me retint… ce qui c’était passer dans la salle d’opération était étrange… le mage semblait… trop attacher à la dague pour que cela semble normal… Je n’aimais pas ça… Après avoir rangé la dague à ma ceinture, je retirais mon masque… il avait été souillé par le sang du malheureux...


Lun 9 Déc 2019 - 17:20

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La Nuit de toutes les Terreurs.


Roland, qui l'avait suivi calmement hors de la pièce, s'était penché sur l'homme blessé. D'un mouvement brusque, trop brusque même, il arracha la dague de sa prison de chair. Une gerbe de sang gicla sur lui, éclaboussant à la fois son masque et sa chemise. Quelques gouttes ricochèrent et vinrent salir le garde encore choqué, ainsi que le bout des bottes de Servis, qui se tenait respectueusement plus en arrière. Le mage baissa les yeux sur les petites traces parfaitement circulaires sur le bout de ses bottes au cuir élimé. Ce sang, encore tiède, appartenait à quelqu'un d'autre. À un être qui était en train de vivre ses derniers instants. Cette pensée ne l'émut pas autant qu'il l'avait d'abord cru.

Mais lorsque l'Orlésien sembla un instant sur le point de lui proposer l'arme, Servis se raidit et fit même un pas déterminé vers l'arrière, proprement horrifié par l'arme en elle-même. Maintenant qu'il avait profondément retrouvé son calme, il réalisait de minute en minutes toute l'étendue de l'emprise qu'avait eue cette simple arme sur lui... Et sur ce que ce fait pouvait sous-entendre... Une arme indubitablement ancienne mais hautement improbable causant la mort de deux individus lors de deux meurtres distincts, des marques d'appartenances partagées par plusieurs personnes mais dissimulés, une odeur d'encens faisant penser qu'un rituel pouvait être en court quelque part... La tempête au-dehors, ... En combinant toutes ces informations en pensées, Servis c'était mis à craindre l'implication d'un éventuel démon. Sa magie l'avait rendu vulnérable, plus vulnérable que d'autres du moins, aux tentatives de possessions de tels êtres paranormaux. Pour rien au monde il ne remettrait la main sur cette merveilleuse dague. Pas pour tout l'or du monde. Car que représentait l'or face à la liberté ?

Il voulut faire part de ses remarques à Roland, lui faire comprendre que l'arme pouvait bien avoir été maudite, mais il n'ose pas, pas tant que l'autre garde se trouvait si près deux. Le mage décida qu'il valait mieux agir avec logique, et se décida à s'approcher du garde à terre, qui tenait toujours lamentablement le bras du décédé, comme s'il devait toujours le soutenir. Il se pencha, grimaçant légèrement en sentant ses côtes meurtries se réveiller, et  s'adressa à lui d'une voix calme et posée, comme il en avait l'habitude lorsqu'il s'adressait à ses subordonnées dans le désert de la Porte :
“Qu'attendez-vous pour aller chercher de l'aide ? Ou mieux : pour aller signaler ce second incident auprès de votre supérieur ?„

Le garde sembla hésiter. Il tremblait encore légèrement, et était aussi pâle que son ancien condisciple, qui lui avait pourtant passé l'arme à gauche. Finalement, il reposa le bras du cadavre au sol avec d'infinies précautions, et s'éloigna d'une démarche tremblotante, incapable de courir.
“N'hésitez surtout pas à bien insister sur la partie où vous expliciterez que nous nous trouvions dans une tout autre pièce alors qu'il a été agressé, vous serez gentil ! Cela nous évitera d'avoir à nous innocenter nous-même !„

Lui cria Servis alors que le garde s'éloignait lentement. Puis le mage haussa les épaules, et reporta son attention sur Roland, qui se tenait toujours proche du cadavre, comme s'il était attiré par le moindre corps sans vie. Il remarqua alors qu'il avait ôté son masque, dévoilant ainsi les traits de son visage. Une nouvelle fois Servis se recula, de surprise cette fois-ci. Dans la lumière tremblotante des bougies, alors qu'au-dehors la tempête n'avait pas fini de se déchaîner, il avait cru voir le visage de son ami et second, le bon Octavian Darinius. Rien ne pouvait expliquer la présence de son second en Orlais, rien si ce n'était la mauvaise plaisanterie d'un démon... Mais Servis perdait la raison, il devait se ressaisir, museler ses craintes et garder les pieds à terre. Avec un clignement rapide de paupière, Servis brisa cette impression, et se mit même à distinguer les faibles détails qui séparaient Roland de Douxfoyer de son ami : une chevelure plus épaisse, un nez plus droit, une barbe mieux entretenue... Pourtant l'Orlésien et le Tévène auraient sans aucun mal pu passer pour des frères... Un sourire amusé s'insinua sur les lèvres du mage, qui commençait à comprendre ce qui l'avait attiré vers Roland en premiers lieux, ce qui lui avait fait croire en son amitié envers lui : il avait vu en lui un second Octavian, rien de plus.
“Nous devrions en profiter pour nous éclipser, vous ne croyez pas ? Nous devons vérifier que l'arme provient bien de l'exposition dont vous m'avez parlé plus tôt. Sinon il nous faudra penser à une autre justification quant à sa provenance.„

Servis souhaitait s'éloigner de ce couloir, du lieu de ces deux meurtres, et des salles où étaient regroupés les porteurs de cet étrange tatouage. Un nouvel éclair frappa non loin du l'Université : son tonnerre fit trembler les murs. Le mage sursauta et jura tout en même temps dans son propre langage.

Sam 11 Jan 2020 - 12:07

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La Nuit de toutes les Terreurs



Durant l’instant où j’hésitais à lui rendre l’arme, je pus constater que Servis en était venu aux mêmes conclusions que moi… bon, au moins il se rendait compte des effets néfastes de l’arme sur lui…

Enfin… ‘‘sur lui’’, j’ignorais si j’étais moi-même sous l’influence du maléfice de cette dague. Cette pensée ne me terrifiait, étrangement, pas plus que ça. Peut-être qu’une partie de moi était convaincu que l’arme ne marchait pas sur les non-mages ? Ou peut-être la dague s’attaquait-elle d’abords à notre conscience du danger… Dans un cas, comme dans l’autre Servis avait déjà fait les frais de ce maléfice, et nous ne pouvions risquer que cela continue.

Le mage demanda alors au garde de s’en aller prévenir son supérieur. Ce que le garde fit après une courte hésitation.

« Dommage, j’aurais aimé poser des questions à ce garde… *soupire* »

Cependant, ce dernier devait être bien trop traumatisé pour pouvoir répondre… quel dommage. Cela aurait pu éclaircir deux ou trois petites choses.

Après, un petit regard vers Servis, je fus quelque peu surprit par le mage… il me dévisageais comme s’il avait vu un fantôme… bon, ça ne me gênait pas vraiment plus que ça, c’était juste… étrange. Mon masque, cachait-il autant mon visage que ça ? me connaissait-il ? que me voulait-il ?

Les questions fusaient dans mon esprit et je ressentais ma main ce resserré autour de la dague, comme si j’étais sur le point de me jeter sur le mage…

Après quelques secondes, je réussis à me calmer. Apparemment, la paranoïa ambiante avait réussi à me toucher… Je décidai de ne plus me concentrer sur le tévène pour m’occuper du corps, et demandais sans détour.

« Tout va bien, Servis ? »

Bref, la réponse ne m’intéresser qu’à moitié, c’était surtout pour essayer de reconcentrer le mage, de plus j’étais focalisé sur le macchabée. Après deux ou trois observations, je finis par dire.

« Bon, je pense que ni vous, ni moi n’avons envie de transporter ce malheureux jusqu’à ma… salle d’opération. »

Je ne pus dissimuler un léger sourire… j’avais bien vu la répugnance de Servis lorsque je manipulais le corps sans vie d’Ariel, la précédente victime. Il était évident que malgré la malignité de la magie employé par le tévène, il n’était pas vraiment en ‘‘harmonie’’ avec les cadavres.

Enfin, Servis proposa une direction : l’exposition, j’avais faillis l’oublié dit donc…

« A votre convenance… Suivez-moi. »

Je guidais le mage à travers l’Université dans laquelle j’avais passé toute mon adolescence, cependant, malgré tous les souvenirs, que j’avais de ces lieux, cela n’éveillait en moi aucune nostalgie. Nous arrivions enfin à la salle d’exposition…

La salle d’exposition n’était pas la plus grande collection de notre université, de nombreuses antiquités avait été remise à Férelden depuis que ce dernier avait… prit ses distances avec Orlaïs.

De part ce fait, et aussi pour ce vengé, la collection avait fusionné avec celle des alvars et celle des chasins. Le but était « d’économiser de la place » mais en réalité, c’était pour mettre sur un pied d’égalité ces trois peuples de l’Est.

« La merveilleuse exposition de Férelden et des peuples plus… primitif qui l’entourent… »

Avec force, je plantais la dague dans la table… bon, j’allais sans doute devoir la rembourser. Mais après tout, mieux valais ça qu’un autre corps…

« Au moins, comme ça, nous ne la retrouverons pas logées dans d’autres omoplates… »

A peine, avoir fait ça, je fouillais le bureau, et après quelques secondes, en sortie un petit carnet.

« Ah, voilà l’inventaire… Je vous en prie, regarder de tout votre soûl… je vais vérifier si la dague est notée dans ce livre. »


Dim 12 Jan 2020 - 13:19

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La Nuit de toutes les Terreurs.


Guidé par Roland au fil des couloirs, Servis pénétra plus profondément dans les entrailles de l'Université. Au-dehors, la nuit était à présent bien avancée, ainsi le mage ne s'étonna pas de trouver les coursives vides et à peine praticables : le nombre minimum de bougies avait été allumé et aux gardes se substituaient de simples serviteurs. En passant devant eux, Servis ne pouvais s'empêcher de les dévisager, cherchant à savoir s'ils étaient porteurs, eux aussi, de la marque secrète découverte sur la victime. Mais rares étaient ceux qui osaient soutenir son regard. Après tout, ils n'avaient pas à le faire : ils étaient de simples serviteurs. Dans ces couloirs, chaque pas le faisait souffrir. Une main soutenant ses côtes, Servis avait la respiration sifflante. Non, les gardes ne l'avaient pas épargné. Val Royeaux tout entière semblait décidée à lui infliger une bonne correction. Servis soupira, et fixa les dorures du plafond pendant qu'ils progressaient.

Après quelques minutes, ils arrivèrent enfin dans la salle d'exposition promise. Contrairement aux attentes du mage, le local abritant les collections d'antiquités Féreldienne était anormalement réduit. À moitié plongées dans la pénombre, quelques vitrines assez vides subsistaient quelques artefacts plutôt intéressants, mais l'archéologue identifia du premier regard les différentes origines de ses antiquités. Alvaar, Chassind, Clayne... Certes, tous ces peuples descendaient bien d'une seule et même coalition de tribus, les Alamaries, qui étaient arrivés par l'Ouest en -1220 TE, mais Servis n'était pas dupe. Il se doutait de l'intention du conservateur de cette collection : celle d'insulter une nouvelle fois sa nation rivale, jugée si primitive. En bon Tévintide, Servis se contenta de garder pour lui ses remarques et ses jugements, et parcourut rapidement les premiers éléments de la collection.
“J'espère que le reste de votre collection est plus fourni que celle-ci. J'ai déjà vu des collectionneurs privés posséder de plus belles pièces.„

Il se mordit la lèvre, réalisant trop tard que ces collections n'avaient pas tout à fait été obtenue de manière parfaitement légale. Ces collectionneurs étaient ses clients. Cherchant à s'éloigner au plus vite du sujet, il fit mine de s'absorber totalement dans sa contemplation des vitrines. Une bougie à la main, décrochée d'un chandelier de table, il passa au crible les différents objets, notant leur état, leur classement, et déchiffrant les petites étiquettes les accompagnant. Elles ne comportaient qu'un simple numéro, renvoyant certainement à un registre de collection. Sa respiration, toujours sifflante, produisait une buée épaisse contre les vitrines. Pourtant l'air n'était pas si froid, ni son souffle si chaud.

Passant son doigt, curieux, dans l'une de ces traces, Servis sursauta : Roland venait de planter avec force la dague dans le plateau d'une table. L'arme y vacillait doucement. Troublé, Servis la regarda osciller doucement. Il fut presque tenté de s'approcher, et de l'immobiliser. Mais le souvenir de son étrange chaleur l'en empêcha.
“Sans compter que nous sommes les deux dernières paires d'omoplates disponibles... Cela serait fort fâcheux.„

Servis rit à sa propre plaisanterie, mais le regretta amèrement. Il s'étouffa, ses côtes lui firent terriblement mal. Le visage rouge, il se retourna vers les vitrines.
“Les numéros doivent renvoyer aux entrée de votre inventaire. Je pense. Normalement..„

Il se figea. Un trou inesthétique perturbait l'harmonie de la présentation. En jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, là où la dague était encore plantée, le mage estima rapidement sa taille, et la superposa à la place laissée dans la vitrine. Puis son regard dériva vers le verrou qui scellait la vitrine. Il y passa son doigt, songeur.
“Dites-moi ? Qui a les clé de ces vitrines ?„

Il approcha sa bougie, sentant son souffle hardant contre son front. Il examina le verre avec attention, n'y décelant aucune trace de doigts. C'était étonnant d'ailleurs, qu'il n'y ait aucune trace, pas même de poussière, autour de cette vitrine. Une étiquette, non attribuée, attira son attention. L'encre qui la recouvrait semblait plus récente que celle des autres : elle était d'un bleu plus vif, et semblait même presque luire.
“Essayez l'entrée 1926, voulez-vous ? Je crois que c'est celle de notre bonne amie.„


Lun 9 Mar 2020 - 17:03

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La Nuit de toutes les Terreurs



Comme prévu, Servis fit un commentaire sur notre collection, étrangement petite. Je ne pus qu’acquiescer à sa remarque. Même parmi la petite noblesse, certaine avait bien plus d’artefacts féreldien que l’Université…

« *soupir* Je crois que oui. Si vous voulez, je vous montrerai notre collection sur l’Impérium quand nous aurons fini. »

Bon, pour le coup, cela n’avait rien à voir avec les origines de Servis… C’était simplement l’une de nos collections les plus fournie, après tous, Tévinter régnait sur ces terres… il y a bien longtemps.

Après que j’eu logé la dague dans le bois de la table, le téven fit une plaisanterie
Je ne pue que lâcher un petit rire amusé à la remarque de mon compère… Effectivement, si la dague était importante pour le ou les tueurs, les deux seules victimes potentielles aux alentours étaient le mage et moi. Cette pensée, bien que peut rassurante, nous permettait au moins de démasquer le tueur… enfin, à moins que la dague soit un objet possédé. Auquel cas, l’un de nous deux sera le tueur et l’autre la victime… cela serait… fort fâcheux.

Alors que je feuilletais l’index, Servis me demanda qui avait accès aux clés des vitrines. Sans quitter les pages des yeux, et après une courte réflexion, je finis par répondre.

« Hum… je pense qu’il y a le directeur, le conservateur, le capitaine de la garde… certains étudiants et érudits peuvent l’avoir, s’ils ont l’aval du directeur ou du conservateur. Et ayant travaillé ici, je peux vous confirmer que quelqu’un avec un minimum de… ‘‘compétence’’ peut se retrouver avec les clés assez rapidement. »

Le vol n’était peut-être pas la meilleure façon d’avoir lesdites clés, elle restait néanmoins la manière la plus rapide. Bien que je n’y ai jamais eu recours (enfin, je n’y allais pas de moi-même), je savais que nombreux étaient ceux qui le fessait.

Servis revint, avec le potentiel référentiel de la dague dans l’index…

« Entrée 1926… entrée 1926… » Je me rendis directement à l’article. « Hum… le descriptif semble correspondre. La dague viendrait des côtes au nord de Férelden. L’origine mentionnée est bien alvaar… Cependant, il est marqué aussi que c’est encore un sujet à débat… »

Avec un petit sourire, je dis de manière ironique, je lus à quoi servait la dague.

« J’imagine que cela vous étonnera sans doute, mais il s’agit d’une dague sacrificiel dévoué à un culte païen inconnu. »

Je me replongeais dans l’index, continuant ma lecture à la recherche de plus d’information.

« Et elle est là depuis… seulement 2 jours, étonnant. Cette dague aurait été retrouvée par Henry P. de l’Amant, arch… »

Je ne finis pas ma phrase. Henry Pierre de l’Amant était un lettré, un auteur de livre, pas un archéologue… Son nom n’avait rien à faire là. De plus, il n’avait jamais quitté Orlaïs à ma connaissance.
Après un nouveau soupire, je me contentais d'un : « Donateur inconnu »


Mer 18 Mar 2020 - 14:45

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La Nuit de toutes les Terreurs.


La froide certitude qui avait saisi Servis en découvrant la vitrine supposée de la dague ne s'étiola pas alors que Roland tournait lentement les pages de son recueil, cherchant avec une précision tout académique l'entrée correspondant au numéro 1926. Lorsque son doigt suivit la page, et que ses lèvres se desserrèrent, l'archéologue ferma les yeux. Il n'avait pas besoin d'entendre les mots de son nouvel ami pour comprendre qu'il avait vu juste. La dague était bien enregistrée sous ce numéro. Cette vitrine étonnamment propre en était bien l'écrin. Celui qui l'en avait retiré avait pris grand soin de ne laisser aucune trace de son action. Qui alors s'était emparé de la clé ? Le directeur, le conservateur, le capitaine de la garde, certains étudiants et érudits... Et leurs esclaves, enfin serviteurs, si l'on supposait qu'on leur en avait donné l'ordre... Ainsi tout le public évoluant à l'Académie pouvait être soupçonné d'avoir retiré cette maudite dague de sa collection... Tous étaient suspects. Et le mystère autour de cette dague et de ces meurtres sordides s’épaississait.
“Et elle est là depuis… seulement 2 jours, étonnant. Cette dague aurait été retrouvée par Henry P. de l’Amant, arch… Donateur inconnu.„

L'épais sourcil du mage s'arqua de nouveau. Il abaissa sa bougie, et se retourna en direction de Roland :
“Qui est cet Henry P. de l’Amant ? Est-ce un archéologue, comme moi ?„

Mais alors qu'il effectuait un pas en avant, le bois dans lequel la dague était enfoncée craqua sombrement, arrachant un sursaut courroucé à Servis, qui dans la panique éteint involontairement la flamme de sa bougie. Et comme si elles avaient toutes étés reliées par un fil invisible, ou par un quelconque sortilège, toutes les flammes vacillèrent avant de dépérir, laissant les deux hommes dans une obscurité épaisse et angoissante. Le mage allongea la main, cherchant à s'accrocher au rebord de la vitrine, à aider son corps à se situer, dans ces ténèbres oppressantes. Ses ongles heurtèrent le verre épais dans un tintement presque organique, qui sembla résonner dans le silence relatif de leur immobilisme. Il chercha à ignorer les échos du craquement de bois et tout ce qu'ils pourraient impliquer, et projeta sa propre voix par-dessus le sifflement paniqué de sa propre respiration.
“Vous m'excuserez Roland mais je vais user de ma magie...„

Il se connecta sans peine à l'immatériel, et fit bien vite naître une flamme dans la paume de sa main. Il situa rapidement Roland, ou plutôt son ombre, et fixa précipitamment ses mains, à la recherche de la dague. Mais l'Orlésien tenait toujours le livre. Servis alors se retourna vers la table. La dague avait disparu. Un rire un peu faible lui échappa. Un rire involontaire, qui semble se moquer de celui qui le pousse. Hâtivement, le mage passa sa main sur l'arrière de son crâne, puis sa paume vint brièvement obscurcir ses yeux avant de caresser son nez arqué, encore fragile après ses dernières mésaventures.
“Quelle que soit l'identité de celui qui a introduit cette dague en ces lieux il y a deux jours de cela, il semblerait qu'il l'ai une nouvelle fois récupérée.„

Il raffermit sa prise sur l'immatériel, regrettant une nouvelle fois l’absence de son bâton. Témoin de son lien plus étroit au royaume de la magie, la flamme de sa paume brilla d'un éclat plus ferme, presque teinté du vert si caractéristique de l'immatériel.
“Je crains Roland que nous ne soyons plus que jamais en danger.„

Il voulait fuir. Quitter immédiatement cette pièce aux ténèbres oppressantes. Mais l'inconnue et le danger potentiel qui représentaient à présent les couloirs le prenaient à la gorge, le figeait sur place. Ici, avec sa magie, il pouvait se négocier un solide avantage, au risque de se faire brûler en même temps que toute l'Académie. Sa tête se mis à tourner. Il réalisait à quel point il venait de mettre les doigts dans un engrenage malsain, le dépassant de très loin. Son ou ses ennemies connaissaient son existence, lui ne savait rien d'eux. Ce déséquilibre semblait vouloir le pousser dans la folie. D'un seul coup, il oublia toutes ses implications dans le monde hors de cette pièce. Il oublia la guerre qui se jouait dans tout Thédas, où les forces de l'Ancien affrontaient celles de la défunte Divine. Il oublia les armées de démons qu'il avait contribué à soulever, et les engeances toujours tapies sous le sol, prêtes à contaminer quiconque se trouverait sur leur chemin. L'obscurantisme de sa situation actuelle balaya tout, et seule la flemme de sa magie semblait représenter son individualité, aux prises avec ces ténèbres dangereuses.

Cette dague, et l'étrange fascination qu'elle avait un moment exercée sur lui, elle l’obsédait de nouveau. Car son pouvoir immense n'était à présent dans les mains de quelqu'un d'autre, de quelqu'un de moins suspicieux que lui, de moins entraîné aussi. De nouveaux meurtres allaient être commis, mais dans quel but ? Devaient-ils tous mourir ce soir ?
“Nous devons retrouver cette dague, et affronter ceux qui l'ont placé là.„

Sa voix... Sa voix n'avait pas tremblé. Pourtant sa résolution était loin d'être ferme. Il voulait fuir, quitter cette réalité où une simple dague pouvait être si terrifiante. Où au-dehors l'orage grondait et où les bougies ne semblaient plus répondre de rien. Il devait bien exister un moyen de faire cesser toute cette folie. Un moyen d'en sortir vivant.

Ven 21 Aoû 2020 - 18:40

Anonymous
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La Nuit de toutes les Terreurs


« Un écrivain connu dans les cercles de la noblesse aimant l’occulte. Apparemment, l’Impératrice lirait ses œuvres, mais sa popularité n’a jamais décollé… c’est aussi un… ‘‘patriote chauviniste’’… pas le genre à quitter Orlaïs… ou même sa maison. »

Un écrivain et érudit, certes, mais aussi un paranoïaque notoire et un homme souvent sous l’influence de substance hallucinogène… Bref, un homme qui ne sort pas de chez lui et dont les seules preuves qui vivent encore sont les livres qu’il envoie régulièrement.

Alors que je finissais de répondre, sans quitter le recueil des yeux. Tout d’un coup, un bruit se fit entendre, comme si on retirait la dague du bois, au même moment, les feux qui éclairaient la pièce disparu.
Servis prévint qu’il allait user de magie. On ne voyait rien, et bien que ça ne devrait pas prendre beaucoup de temps pour m’adapter, il était certain que la lumière me permettrait de mieux voir.

C’est alors que du feu jaillit de la main du mage.
Je n’avais pas bougé depuis que la lumière avait disparu. Mais la dague n'était plus à sa place et donc l'arme de deux crimes n'était plus.
J’entendis alors Servis rire. Un rire nerveux, sans doute. Il dit alors que nous étions en danger.

« Je le crains, effectivement… »

Après un nouveau soupire. Je dégainai le couteau, anciennement caché dans ma manche et le donnais à Servis.

« Ne vous occupez pas des conséquences de vos… pratiques. Considérez que peu importe ce que vous ferez en cette soirée sera oublié… si je survis. »

Je profitais alors d’un court moment pour sortir une seconde lame depuis ma botte. Mieux valait que je puisse me défendre au-cas-où… J’avais ma vie à cœur, après tous.

Un nouveau hurlement se fit entendre. Une voix d’homme. A quelques mètres de la porte de l’endroit. Peut-être un témoin qui a vu celui qui avait pris la dague. Il faut se dépêcher.


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