Chevaliers et assassins [PV. Béatrix de Ménil]

« Vous m’en voulez encore ? »

Je savais que la réponse de Béatrix serait agressive, après sa réponse, je levais les yeux au ciel…
J’avais réussi à lui faire porter un masque pour cette soirée, cependant, il est évident qu’elle tentera de se venger.
Je regardais alors par la fenêtre de la calèche. La nuit commençait à tomber. De la neige était tombée il y a plusieurs jours, mais il n’en restait pas beaucoup, juste quelques tas neiges… Je vis alors le domaine qui nous attendais…

Après un léger soupir, mon ton, jusqu’à maintenant amical, bien que légèrement hypocrite, changeait d’un coup, comme si Roland avait été remplacer par l’Ombre, qui derrière son masque, jaugeait Béatrix comme une pièce d’échec.

« Bref, pour cette soirée… en tout cas au début, l’une de mes cousines de retour du Nevarra, où vous chassiez le dragon... »

En réalité, et à ma connaissance, il n’existait plus que deux de Douxfoyer en Thédas… Je n’avais plus réellement de famille éloigné.

Je continuais alors, rappelant le plan auquel nous avions convenu.

« Je sais que vous savez ce qu'il faut faire, mais souvenez-vous : faite durée ce duel, et surtout, ne tuez pas Jean-Gaspard… »

Une fois ces points énoncés, je finis par reprendre mon ton plus… ‘‘Roland’’… et tous en vérifiant que mes lames étaient suffisamment affûté.

« Je me demande ce que l’Impératrice vous a choisi comme masque. »

Il n’y avait aucune moquerie dans ma voix. Juste une curiosité sincère… après tous, les masques représentent la façon dont nous nous voyons… Le fait que Celene choisisse pour Béatrix ne ferais que monter comment Sa Majesté Impériale voyait sa Championne…
Alors que le fiacre s’arrêtait, je portais mon masque, et invitais Béatrix à faire de même.

Une fois cela fait, je sortis de la calèche. Et me dirigeais vers le portail. Je donnais nos invitations à l’un des gardes… Il me regarda d’un air étrange… Mon soutien envers Celene était connu… je devrais faire plus attention au cours de cette soirée.
Après être entré dans le manoir, j’aperçus mon contact. D’un geste de la main, j’invitais la Championne à me suivre.

Nous arrivions alors devant la jeune femme que je connaissais bien… il s’agissait de « Larme » … Une des espionnes les plus loyale et compétente de Roland. Celle qui peut-être un jour porterait le titre d’Ombre…

« Chère cousine, je vous présente Mélissa de Verte Coline… une de mes anciennes élèves… »

La jeune femme portait une tenue de duelliste, une rapière à la ceinture. Son masque de couleur vert était serti d’un petit saphir juste en dessous de l’œil. Elle nous regarda rapidement, et fit une petite révérence.

« Je suis heureux de vous revoir Professeur… » Elle se tourna alors vers Béatrix, on aurait presque cru voire des étoiles dans les yeux en apercevant la Championne. « C’est un honneur pour moi de rencontrer une combattante de votre envergure, madame… ? »

Plutôt que de m’intéresser au reste de la conservation, je m’approchais d’un des elfes portants plusieurs coupes de vin… j’en prit deux et commençais à boire l’une d’entre elle… Rapidement, j’essayais de reconnaître rapidement les lieux… J’aperçus alors Jean-Gaspard, après un petit sourire, je vidais la première coupe et m’approchais du chevalier.

« C’est une nuit splendide, pour ce genre de fête… »

« Effectivement… et vous êtes ? »

Je tendis ma main, il me la prie.

« Baron Roland de Douxfoyer, heureux de vous rencontrer, Ser Jean-Gaspard. »

Je vus dans le regard du chevalier qu’il était troublé… j’en profitais pour mettre en place mon plan…

« Ce fut un plaisir, messire… »

Je commençais alors à m'éloigner, me dirigeant vers Béatrix...

“ Si vous osez prononcer la moindre chose ressemblant à un compliment sur cette chose, je vous l’enfonce où je pense sans hésiter. Profondément. „

Grogna Béatrix en regardant par la fenêtre de leur moyen de transport, la mâchoire dure comme de l’acier sous la colère puérile. Elle avait accepté pour le bien de la prise de Lydes et elle allait sourire de son mieux aux futurs compliment, mais elle avait été bien suffisamment avenante envers Roland et Célène et leurs moqueries … Justifiées, mais enrageantes. Elle réussi à se calmer un minimum lorsque Roland commença à parler du plan, son regard fixant toujours l’extérieur.

“ L’alibi parfait pour expliquer mon armure et mon arme. En espérant que Monette soit assez intelligente pour ne pas vendre la mèche. Je ne peux pas promettre d’épargner Jean-Gaspard, j’étais supposée épargner Dame Evelyn également. Lorsqu’on se bat pour autant de causes : notre vie, les avantages de notre victoire, notre honneur, Célène … Tout va vite et se retenir est souvent une grave erreur. Je ferai de mon mieux. Pour ce qui en est de faire durer, ce sera un jeu d’enfant … Sauf si ce Jean-Gaspard est le genre de Chevalier à s’asseoir sur ses petits exploits sans importance. „

Ensuite, Béatrix soupira longuement. Elle ne pouvait pas attendre aussi longtemps que possible pour mettre ce foutu masque ? Non, bien entendu. Elle ferait mieux de s’y habituer un minimum. Comme si cela demandait tous les efforts du monde, elle plaça le masque sur son visage, montrant à Roland une monture normale en argent, quatre saphire tronant au dessus des yeux et chaque côté gravé de branches d’armoise menant à un dégradé de grenats et de rubis, créant un effet de flammes à chaque extrémité du masque. Le masque en lui-même était surplombé d’un croissant de lune s’ouvrant vers le bas. Pour fêter cet évènement marquant l’Ère du Dragon, Béatrix offrit son regard le plus découragé du monde à Roland.

“ Content ? Ne répond pas. Elle dit que l’armoise c’est pour la fidélité et le grenat pour la productivité, j’ai oublié le reste de son blabla. „

 

Intérieurement, la signification du masque lui faisait infiniment chaud au coeur. Le sujet était simplement beaucoup trop frais pour qu’elle puisse l’admettre de haute voix. Suivant Roland hors de la calèche, elle le laissa faire les présentations avec leur agente par excellence. Béatrix fit une révérence polie, son regard gris et expérimenté détaillant l’agente de A à Z. Ignorant les étoiles dans ses yeux, Béatrix répondit d’un air neutre.

“ de Douxfoyer. Vous pouvez m’appeler Viviane. Et croyez-moi, j’aimerais pouvoir vous raconter mes exploits, mais les dragons sont si instinctif … Le vrai défi est de survivre quelques minutes le temps de voir comment il se comporte, le reste est si simple. „

 

Une nouvelle galaxie s’afficha dans les yeux de Mélissa. Oui, Béatrix aussi adorerait affronter des dragons. L’un de ses nombreux rêves guerrier qui ne se réaliserait sûrement jamais, malheureusement. Offrant une nouvelle révérence, elle offrit un baise-main à l’espionne.

“ Ce fût un plaisir véritable, Mélissa. Je veux remercier notre hôte, Monette, mais j’espère pouvoir vous rejoindre sur la piste de danse plus tard. „

S’éloignant de la favorite de Roland, la Dame se dirigea en direction de ce dernier, croisant au passage un Jean-Gaspard légèrement troublé. Le fixant droit dans son âme de son regard perçant, Béatrix lui offrit son plus beau sourire sans s’arrêter, continuant sa route. Une fois aux côtés de son allié, elle fit dos à la majorité de l’assemblée.

“ Tu fais forte impression. Je pense qu’on devrait aller voir Monette pour … L’informer de la marche à suivre. Sauf si tu veux t’assurer de retirer Caralina de notre valse, même si je trouve cela un peu inutile. „

« Que voulez-vous… Certaines personnes ont du goût… ou de l’instinct… »

Je fis un petit sourire complice à la Championne, et ouvris la main que j’avais utilisée pour serrer celle du chevalier… une bague, celle de Jean-Gaspard, s’y trouvait. Elle pourrait nous être utile… j’avais même une petite idée de comment… mais je savais que Béatrix désapprouverait… alors je préférais ne rien dire.

« Occupez-vous de Monette… si je veux qu’une partie de mon plan fonctionne, mieux vaux qu’on ne me vois pas avec elle… Surtout, ne lui dis rien pour l’assassin… Elle serait capable de nous trahir sans le faire exprès… »

Je bus une gorgé de ma coupe…

« Je vais m’occuper de Caralina… si sa loyauté envers Celene n’est pas suffisante pour abandonner ses prétentions, j’ai toujours une carte dans ma manche… »

Je fis une petite pause pour boire du vin...

« Sinon, je serais obligé de trouver un… autre moyen »

Je mis ma main sur mon poignet… là où se trouvait l’une de mes dague… le sous-entendu était évident pour ceux qui avait savait ce que ma manche cachait…
Inutile de dire ce qu’attendait la Duchesse en cas de persévérance… dans le pire des cas, lié la tentative de meurtre à un vrai meurtre ne devrait pas si dure que ça… et vu que le coupable était déjà tout désigner…

« En attendant, profitez de la fête… pour une fois que personne ne vous connaît… Je vous ferais signe lorsque vous pourrez passer à l’action… Oh, et si vous pouviez faire en sorte que ce soit lui qui vous provoque en duel… »

Je fis un petit sourire complice… J’ignorais comment elle allait se débrouiller, et honnêtement, j’étais pressé de voire ça…

Un dernier coup d’œil parmi tous les visages masqués… je ne réussissais pas à trouver pas l’assassin du regard… Au moins, suivait-il mes ordres : rester cacher jusqu’au duel…
Après quelques pas dans la foule, je finis par trouver celle que je cherchais…
Camalia, duchesse par mariage de Val Firmin, cousine du Duc Remarche de Lydre, ainsi qu’une de ses héritiers…

Elle était seule, regardant par la fenêtre le magnifique soleil d’hiver se coucher à l’horizon. Je me présentais devant, fit une petite révérence pour attirer son attention…

« Votre Grâce, c’est un honneur. Je me présente : Baron Roland de Douxfoyer. »

Je lui fis un baise-main, comme il était d’usage… à peine cela fait, elle retira sa main comme si je l’avais blessé.

« Je sais qui vous êtes… je vous ai déjà vu à Val Royeaux… »

La duchesse connaissait sans doute aussi la réputation des de Douxfoyer… Bien, au moins elle saura que je ne plaisante pas.

« Je vous prierais de me suivre en des lieux plus… privée, Chère Duchesse. J’aimerais parler affaires… et cela est particulièrement urgent… »

La duchesse ne répondit pas… prenant son mutisme pour un ‘‘oui’’, je me dirigeais en direction d’une salle annexe, ou se trouvait un petit bureau… Je pris l’une des chaises et proposai la seconde à la duchesse, qui obtempéra.
Dans quelques minutes, quand je sortirais du bureau, les prétentions de Caralina pour Lydes auront disparu…

“ Dans ce cas, on se revoit plus tard, cher cousin. Essayez de vous amuser un peu, il n’y a que les bals qui retire cet air éternellement monotone de votre visage. „

Cette pique était d’une faiblesse décevante, mais elle faisait partie de la longue et inépuisable vengeance de Béatrix pour le masque ornant son visage. Circulant entre les convives, échangeant les sourires parfois poli, parfois doux et parfois mystérieux selon les regards se jetant sur elle. La brune tomba finalement sur Monette qui se tenait en recul, assise sur un divan d’un blanc immaculé, se présentant devant elle une table basse avec un service à thé. Elle était jeune, mais tout de même merveilleuse, l’innocence et la naïveté dégoulinant sur ses traits. Les cernes se voyaient sous son masque et le tremblement de son poignet lorsqu’elle prenait une gorgée montrait son inconfort. Il était évident qu’elle avait quelques difficultés à s’habituer aux évènements sociaux du Noble Jeu qui s’opposaient tant à la quiétude chantriste. Au moins, en la voyant arriver, Monette se releva en montrant un sourire radieux et en offrant la révérence. Faisant de même, Béatrix en profita pour lui offrir un baise-main, couvrant son visage de rouge et d’inconfort.

“ C’est vous, Bé- „

La Dame posa avec douceur et rapidité son index sur les lèvres de Monette pour la faire taire avant de la reprendre en lui glissant un regard complice.

“ Viviane de Douxfoyer. C’est un délice d’enfin faire votre connaissance, Votre Grâce. „

 

“ Prenez place, je vous prie !! „

 

Lança Monette d’un air joyeux en désignant le siège confortable. Prenant place ensemble, l’hôte versa du thé pour Béatrix ainsi qu’elle-même et elles prirent une gorgée.

“ Je viens du Nevarra où je chassais le dragon. Lorsque mon cher cousin m’a dit qu’il allait se jeter à coeur perdu dans une crise de succession, je n’ai pas pu m’empêcher de renouer avec les dangers de mon empire. „

Des étoiles plein les yeux, Monette se rapprocha pour chuchoter à l’oreille de Béatrix. Que ce soit pour camoufler un échange d’informations derrière un jeu de drague ou un moyen maladroit de ne pas se faire entendre, c’était une bonne initiative de la petite.

“ … Vous chassez vraiment les dragons ? „

“ Non, je fais rien de si mémorable. Je t’en parlerai peut-être après tout ça. „

“ … Avoir su que je serais tant en danger, je serais restée à la Chantrie … „

“ Ne t’inquiète pas, je suis là pour assurer la protection que Célène t’a promis. Je resterai avec toi jusqu’au repas, tu es en sécurité. Protéger les nobles sans défense, c’est ma spécialité. „

Un nouveau clin d’oeil offrit un rythme au jeu de charme que Béatrix entreprenait pour éloigner les soupçons, décidant de rester avec Monette jusqu’au repas ou jusqu’au retour de Roland, dépendamment de son plan. Après tout, elle devait attendre ce moment pour piquer Jean-Gaspard jusqu’à ce que le duel s’en suive.

« Pourquoi m’avoir fait venir ici ? »

Bien, inutile de laisser ça en suspend plus longtemps.

« Celene vous ordonne de renoncer à toutes vos prétentions sur le duché. »

La duchesse se mit à rire, comme si j’avais dit la plus grosse bêtise qu’elle n’ait jamais entendu.

« Je ne vois pas pourquoi je répondrais favorablement à cette requête de l’Impératrice. Je ne suis même pas sûr qu’elle provienne de Sa Majesté Impériale d’ailleurs. »

Bien sûr, si j’avais autant fait pour que cela soit clandestin, elle savait très bien que l'Impératrice ne pouvait se permettre le demander officiellement.

« Maintenant, si c’est terminer… J’ai une fête qui m’attend. »

Elle se leva, et comme pour échapper aux ombres de cette salle mal éclairé, elle commençait à accélérer le pas…
Après un profond soupire, je finis par dire.

« Vous avez raison… Il ne faudrait pas faire attendre le Comte de Viverocher… »

La duchesse s’arrêta dans son élan. Visiblement, mes informateurs avaient justes sur les relations entre la Duchesse et son petit protéger.

« Je vous demande pardon ? »

Elle voulait jouer à ça ? Bien. Si elle croyait que je ne m’étais contenté que de cette simple information, elle se mettait le doigt dans l’œil.

« A moins qu’il s’agit du Baron de Frangelande… »

« Que voulez-vous dire ? »

« Je me demande ce que penserait votre mari de vos activités… Surtout qu'il vous a donné votre titre de duchesse, si je ne m'abuse. »

Offusquer, elle finit par ce rasoir. Je sortis de mon manteau les documents qu’elle devait signer…

« Je vous laisse votre vie, et le duché de votre époux en échange d’un autre duché… je trouve cela plutôt équitable. »

Elle aurait aimé me répondre, mais je plaçais mon index sur ma bouche, lui faisant comprendre qu’elle ferait mieux de se taire. Elle s’approcha des documents attestant de son désintérêt pour le duché, qu’elle signa.

« Oh, et je ne vous conseille de ne pas vous en prendre à moi ou à mes proches… Je suis du genre rancunier… et je ne crois pas que vous teniez plus d’un jour sans supplier la miséricorde à Douxfoyer. »

En gentilhomme, je pris la tête, et ouvris la porte pour que la Duchesse puisse passer. Cette dernière commença à partir… presque en courant.

« Passez une agréable soirée. »

Tandis que la Duchesse s’éloignait, Mélissa fit remarquer sa présence. Elle commença par parler le plus sérieusement du monde… elle avait donc vérifié que personne ne pouvait nous écouter.

« Vous faites vraiment fuir toutes les femmes, Professeur. »

« Seulement celle qui savent ce qui est bon pour elle... Tu n’es pas à ton poste ? »

« Votre "cousine" est avec Monette... C’était juste pour te prévenir que l’assassin était en position… »

Bien… toutes les pièces étaient en place… maintenant, cela ne dépendait plus vraiment de moi…

« Bien, retourne protéger Monette. »

Bien que moi-même, je me dirigeais vers la jeune femme, je pris cependant une autre route que l’espionne.
Arrivé devant les deux Duchesses. Je jetais un coup d’œil en direction de Jean-Gaspard… Il était entouré de la noblesse à l’épée… rien de réellement dangereux sur l’échiquier politique, mais de sacrément bon combattant. Espérons que le masque de Béatrix ne tombe pas.

« Viviane, très chère… J’espère que vous ne comptez pas à votre jeune amie la fois où vous avez poussé un dragon à vous attaquer pour mieux le prendre par surprise ? Je vous ai déjà dit que cette histoire était ennuyante à en mourir… »

Le signal, bien qu'un peu cryptique, était clair… Bientôt, les engrenages de notre plan se mettront en marche, et le duché de Lydes sera sous notre coupe.

“ Je garde les meilleures histoires pour plus tard, cousin. As-tu oublié que je préfère être mystérieuse plutôt que impressionnante ? Sur ce, je t’invite à être moins ennuyeux que moi avec tes histoires d’échec, je vois quelqu’un que je n’ai pas vu depuis très longtemps. „

Serrant affectueusement le bras de Roland, Béatrix s’éloigna en direction de Jean-Gaspard. Bien que légèrement impulsive, elle avait rapidement compris le signal de son acolyte. Se faufilant entre les nobles profitant de la fête, elle atteignit avec une grande efficacité sa cible et elle lui offrit une révérence légèrement provocatrice.

“ Jean-Gaspard. „

“ … Vous êtes ? Et je vous serez gré de m’adresser avec le respect que requiert mon rang, Dame. „

 

Son ton était sec et la Duchesse réprima un sourire avant de se redresser.

“ Vous n’êtes pas encore Duc, Jean-Gaspard. Et j’attendrai de voir si vous méritez ce titre. ëtre en ligne de succession, c’est trop facile. Vous n’avez jamais fait vos preuves. „

 

Lança Monette d’un air joyeux en désignant le siège confortable. Prenant place ensemble, l’hôte versa du thé pour Béatrix ainsi qu’elle-même et elles prirent une gorgée.

“ Et vous êtes ? J’ai jamais vu ce masque à la cour et une Dame à de nombreux privilèges, mais cela ne vous empêche pas de connaître votre place ! „

“ Je m’appelle Viviane, je suis revenue d’une chasse au dragon au Névarra spécialement pour assister à cette soirée. Grâce à vous, elle est à la hauteur de mes attentes. Un homme répondant au nom de Ser qui s’enorgueillit d’exploits tandis qu’il a jamais réellement combattu pour réellement faire valoir son titre guerrier. Je suis ravie ! „

Béatrix nota Jean-Gaspard serrer les poings et la mâchoire tout en inspirant profondément avant de reprendre d’un calme étonnant.

“  Il est évident que vous avez passé trop de temps à vous abrutir en chassant le dragon, Viviane. Vous ne connaissez rien de notre empire et de ses conflits. Allez faire l’intéressante ailleurs maintenant. „

La Comtesse soupira. Pendant un instant, elle était sûre de l’avoir fait flancher. Il ne lui restait pas une grande marche de manoeuvre. Devait-elle retenter sa chance ou s’insurger, appeler à son propre titre de Dame et le défier elle-même ? Jean-Gaspard commençait à lui tourner le dos et, dans un soupir, elle fit quelque chose qu’elle attendait de faire depuis bien trop longtemps. Retirant son masque, elle releva la tête, révélant ses véritables traits au Chevalier devant lui.

“ J’ai été sur le front plus longtemps que n’importe quel autre Chevalier, Jean-Gaspard. Et je ne vous ai jamais vu vous battre, jamais. Vous êtes comme la vipère que vous servez, vous restez dans votre tour d’ivoire et vous attendez que les autres vous offres ce que vous désirez. Un lâche qui supporte un lâche, je vois ce schéma sans cesse. Vous êtes décevant, une honte même. „

Jean-Gaspard se retourna d’un trait, rouge de colère. Il pointa un doigt tremblant de rage juste sous le nez de Béatrix qui lui répondit par un regard peu impressionné et un sourire en coin.

“ Cette injure sera la dernière que vous allez proférer, Championne ! Vous et votre pétasse a humilié Orlaïs pendant beaucoup trop longtemps ! Et ce soir, je retirerai la tâche que vous êtes de l’héritage de notre Empire ! „

Pour ponctuer ses mots, l’homme enragé plaqua son gant contre la poitrine de Béatrix, la défiant clairement en duel. Le sourire désinvolte toujours au visage, elle laissa l’objet tomber au sol.

“ Par Andrasté, je ne peux refuser un collègue de vouloir réparer son honneur si facilement blessable. J’accepte votre défi selon les règles de la chevalerie. Un combat à mort, donc. „

Sa prestance de Championne rayonnant dans sa posture et sa démarche, elle retourna vers Roland et Monette. Elle remit son masque au premier avant de se tourner vers la femme apeurée.

“ Ne t’inquiète pas, j’aurais fait autrement si c’était possible, mais il est vraiment prêt à tout pour refermer ses griffes sur ce Duché. J’ai juré de te protéger et c’est ce que je dois faire pour respecter cette promesse. „

Un garde ayant suivi la délégation de Roland arriva, portant un bouclier beaucoup plus sobre que celui que Béatrix avait l’habitude de porter. Remerciant silencieusement l’efficacité de la préparation de son partenaire, elle le saisit en se dirigeant vers le grand cercle qui s’était formé, Jean-Gaspard se tenant au milieu.

Alors Béatrix a dû montré son vrai visage… Bah, c’est sans importance, le plan reste le même. Monette allait mourir sauf si nous agissions. Et puis cela eu au moins le mérite de conforter l’assassin, qui, heureux de voir que tous se concentrait sur le duel, cru pouvoir atteindre sa cible sans être identifié.

Mélissa s’approcha de moi. Elle avait encore des doutes sur notre plan. Je savais qu’elle n’appréciait pas que j’eu tous dis à la Championne… mais cette partie devait être une surprise pour tous, si je voulais augmenter nos chances.

Larme était à deux pas, mais tout deux regardions le duel comme si de rien n’était.

« *soupire* Ça ne change presque rien à nos plans, Larme. J’espère que vous êtes prête ? »

« Vu ce que vous m’avez promis, ne vous inquiétez pas, Baron. Il n’arrivera absolument rien à votre petite marionnette. Cependant, je dois vous avertir que votre plan est… »

« Je sais. Je fais ça en connaissance de cause. »

Dis-je pour couper Mélissa. Mon plan, n’avait que très peu de chance d’échouer. J’avais conscience des dangers que cela comportait, mais peu m’importait vraiment.

Je vis alors cet elfe. Cet elfe ayant reçu l’ordre d’empoisonner le verre de Monette par un prétendu allié de J.G. cet elfe qui était l’un des principaux rouages de mon plan.
Naturellement, je dirigeais vers lui, comme si je cherchais un meilleur point de vue pour le duel.
Je percutais le serviteur portant un puissant poison dans son verre de vin...

« C’est une lame que vous avez sous vos vêtements ? »

Demandais-je, en portant le masque de la surprise. Le serviteur-assassin ouvrit ses yeux en grand, lui était vraiment surprit. Il me repoussa, mais je m’agrippais à lui. Notre accrochage gêna ceux autour de nous, mais d’aucuns ne réagit. Finalement, l’elfe sortit sa lame et me la planta. Ce qui fit crier les nobliaux autours. Je me mordis la lèvre pour empêcher mes réflexes de contre-attaquer avant de m’effondrer.

Moi à terre, elfe se précipitât en direction de Monette, dague à la main. Il chargea. Mélissa, à l’affût, sortit son fleuret et visa avec une précision chirurgicale la pomme d’Adam de l’assassin qui s’écroula… mort.

« Fouillez-le » Ordonna Mélissa aux gardes qui accourait.

Après une rapide fouille, ils trouvèrent un objet particulier : une étrange bague… une bague aux armoires de la Jean-Gaspard.

C’est à ce moment-là que ma vision se troubla… je vis de plus en plus flou… puis… le noir complet.