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Mer 8 Jan 2020 - 15:33

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Tout est merveilleux dans la brume



Alors que le grand mage tournait abruptement son attention vers la source des éclats de voix intempestifs, l’esprit de Lynne réfléchissait à la notion d’ « académie » qu’il avait précédemment évoqué. Elle avait entendu quelques fois ce dénominatif et, évidemment, il n’avait aucun rapport avec le système qu’elle connaissait. Officiellement, il y avait partout des Cercles, sauf à un seul endroit … l’Empire Tevintide. Elle ne savait que peu de choses sur ce dernier, la majorité étant des histoires qui lui avaient été contées faute de livres disponibles sur le sujet pour des raisons évidentes : la Chantrie ne permettrait pas que l’on fasse l’apologie de mages libres. Ainsi on lui avait enseigné qu’il s’agissait d’une nation constituée presque essentiellement de mages de sang esclavagistes.

Y avait-il de réels fondements à ces pensées biaisées ? Elle ne pouvait en être certaine. Mais le fait est qu’au point où elle en était, Lynne se fichait bien de qui cet homme pouvait être tant qu’il leur ferait aucun mal, ce qui semblait être pour l’instant le cas car, après avoir jeté un regard noir au groupe de travailleurs, il proposa à leur duo de rester ici pour se reposer et de leur fournir les informations nécessaires.

Lynne hocha la tête en guise d’approbation. Cela faisait des heures qu’ils marchaient et elle était épuisée.

C’est ainsi que l’Apaisé et la mage suivirent leur hôte, qui les dirigea à grands pas vers un coin du camps qui semblait plus calme. Ils eurent un peu de mal à le suivre, restant derrière lui. Puis, finalement, ce fut à son tour de poser des questions sur leurs origines.

« Nous venons tous les deux du Cercle de Kirkwall, dans les Marches Libres. »

Lynne tourna la tête vers Edwin, se demandant si son initiative d’en révéler autant était la bonne. Mais cette pensée s’effaça bien vite : l’homme leur avait après tout montré sa véritable nature. Il était à peu près autant légal pour lui d'être ici qu'elle-même et son compagnon.

« Tu en parles comme si il existait encore. » poursuivit-elle à son tour, s’adressant à Edwin avant de diriger ses explications vers leur guide. « Je ne sais pas à quel point les nouvelles vont vite, mais … en résumé, le droit d’oblitération a été invoqué. A part quelques-uns d’entre nous, tous les mages sont morts soit des mains des Templiers ou juste … transformés en abomination. Comme le Premier Enchanteur. »

Il y avait de la déception dans sa voix car déçue, Lynne l’était belle et bien. Ses lèvres se serrèrent en repensant à Orsino. Que des mages en soient venus à devenir des mages de sang, cela était une chose. Mais que lui, d’entre tous les membres du Cercle, ait réalisé un pacte avec un Démon pour manier une magie aussi vile … il était supposé être le plus intelligent, sage et éclairé des leurs, c’est pour cela qu’il avait été nommé à ce rôle. Ainsi, la pensée elle-même était insupportable.

En regardant leur guide, Lynne se rendit compte qu’elle ne savait pas son nom, tout comme lui ne connaissait pas le leur. S’ils allaient passer un peu de temps ensemble, autant qu’ils fassent connaissance.

« Nous ne nous sommes pas présentés, au fait. Je m’appelle Lynne. »

«  Et moi, c’est Edwin. » compléta l’Apaisé de sa voix monotone.

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(PNJ) Edwin Nachtigall : Un jeune homme d'une trentaine d'années au regard absent. Il s'exprime sur un ton monocorde. Un bandeau masque sa marque d'Apaisé.

Edwin s'exprime en #ccffff

Jeu 9 Jan 2020 - 11:14

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Tout devient merveilleux dans la brume.

Dès qu'il eut posé son premier pied sur l'étroit pont menant à la deuxième partie du site, Crassius fut cueilli par une nappe de brume humide qui alourdit ses bronches. Il s'arrêta un instant et fit voguer son regard bleu azur sur le paysage en contrebas, ne s'échappant qu'en rares ombres floutées du léger brouillard. Il le savait : cette brume embellissait le site. Elle masquait la corruption, masquait les os encore bien présents au bas de ce pont. Elle glorifiait les principaux axes de l'architecture de la forteresse, et gommait aux regards les plus rapides ses nombreuses décrépitudes. Oui : la brume magnifiait le site, mais elle allait fortement retarder son travail. Maussade, il s'avança encore, s'engageant complètement sur ce pont, se faisant happer, lui aussi, par ce brouillard.

La voix tranquille de l'apaiser lui parvint comme distordue par les gouttelettes d'humidité les séparant. Kirkwall... S'il ne s'y trompait pas, c'était au sein même de ce cercle que les tensions secouant à présent Thédas étaient nées. Pensif, Crassius marcha plus lentement. Dans son dos, la jeune mage adressa une remarque à son compagnon apaisé. Une remarque que Crassius intercepta, comme si elle provenait d'un rêve. Plus fortement cette fois-ci, elle lui répondit. Ses mots furent amplifiés par l'écho de l'abysse qui s'étendait sous le pont, mais étrangement étouffés par la brume. C'était comme si un murmure avait été crié. Crassius se stoppa. Il se retourna, un sourcil arqué :
“L'oblitération. Un droit. Vraiment, je ne m'y ferais jamais.„

Réellement peiné, il secoua la tête lentement. Ses boucles noires passèrent contre son front, y déposant quelques gouttes. Ces mages... Ces mages avaient étés enfermés toute leur vie dans un seul et même bâtiment. Alors que lui jouissait de sa liberté. Il s'était nourri de vin et d'aventures, étourdit par les possibilités que lui offrait sa magie. Et encore ! Il n'était qu'un simple Laetan ne jouissant pas de tous les privilèges accordés à Altus. Personnellement libéré des doctrines contées par la Chantrie, Crassius n'avait pas non plus eu à souffrir de la moindre culpabilité. Ce manque de barrières imposées lui avait permis de pallier sa méfiance quasiment pathologique à l'encontre du lyrium. En usant des pouvoirs inhérents à son sang, il avait pu développer sa magie. Ces mages... Ces mages avaient été... Oblitérés, simplement à cause de l'usage de cette même puissance.

Mage libre, pratiquant de l'arcane interdite... Dans ce monde, Crassius était un maléficien. Il était la cause de toutes les souffrances des deux jeunes personnes le suivant sur ce pont.
“Venhedis ! Au moins vous vous en êtes rechapés ! Vous êtes libres à présent, c'est une chance.„

Il attendit respectueusement que ses invités le rejoigne, approximativement au milieu de ce pont. Leurs silhouettes déchirèrent la brume, se précisèrent à chacun de leurs pas. Libres... L'étaient-ils vraiment ? Quelle allait-être leur place dans ce monde en plein bouleversement ? Lui-même, qui craignait pour sa propre vie, pouvait toujours se retrancher derrière les fortifications de Minrathie en cas de danger. En voyant les mines fatiguées et anxieuses des deux survivants (enfin, la mine anxieuse de la jeune mage), il se surprit à leur souhaiter de se trouver une cachette. Une cachette qu'ils pourraient considérer comme leur propre maison. Il fit nerveusement tourner sa plume entre ses doigts. Fort heureusement pour lui, les deux survivants ne semblaient pas lui tenir rigueur de leurs différences. Il échangea un regard apaisé, si l'on pouvait encore utiliser un tel terme en présence du jeune homme, avec la jeune mage. Les deux inconnus se présentèrent d'ailleurs le plus naturellement du monde.
“Crassius. Enchanté Lynne, Edwin. „

Il effectua une courbette rapide, presque automatique, en distillant son prénom, son accent Tévène roulant naturellement sur ses consonnes. Après quelques nouveaux pas, Crassius finit par lâcher :
“Vous savez, on entend beaucoup de choses surprenantes sur le fonctionnement de vos cercles, dont seul un quart doit être exacte. Dans d'autres conditions, je me serais certainement laissé aller à ma curiosité, et je vous aurais sans doute assommé de questions.„

Arrivé au bout du pont, il se stoppa. Après avoir glissé sa plume derrière son oreille, il déboucha avec soin l'encrier pendant à sa ceinture. En tenant fermement sa tablette, il se mit à dessiner avec précision les grandes lignes des bâtiments visibles depuis sa position. Soulevant sa plume un instant, il sourit, se retournant une nouvelle fois vers la mage et l'apaisé :
“La réciproque doit certainement être vérifiable d'ailleurs. Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas : je suis le plus transparent des hommes qu'il vous sera donné de rencontrer !„


Mer 15 Jan 2020 - 9:46

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Tout est merveilleux dans la brume



Une brume épaisse les entourait tel un voile d’humidité. Derrière eux, le reste du camp avait été partiellement avalé par cette dernière sans que cela le rende complètement invisible. D’ici, Lynne voyait encore au loin les silhouettes carrées des travailleurs investis dans leur tâche, ne prêtant guère attention aux paroles dangereuses du trio auquel elle appartenait.
Le brouillard qui leur léchait les jambes, la demi opacité dans laquelle ils étaient plongés, la compagnie d’un mage d’un pays dont elle ne connaissait la vérité, et se tenir dans des ruines anciennes à l’histoire sanglante … cela lui donnait l’impression d’être coupée du monde, même pendant un bref instant.

Partagée entre sa complaisance de cette atmosphère mystérieuse et de sa légère inquiétude vis-à-vis des origines de Crassius, Lynne semblait fatiguée. Fatiguée de leur voyage, mais également mentalement – car la situation actuelle était loin d’être parfaite. Cela ne lui plaisait guère d’être découverte de la sorte, même par un mage. Il connaissait les lieux mieux qu’elle et avait à sa disposition beaucoup d’autres hommes : s’il venait à les trouver nuisibles, il pourrait se débarrasser d’Edwin et elle-même sans trop d’efforts. L’inégalité de pouvoir n’était que trop évidente à ses yeux.

L’avantage qu’ils avaient était que pour l’instant, Crassius semblait honnête dans ses propos : il se souciait de leur situation et visiblement était emplis de curiosité à leur sujet. Si cela continuait ainsi, ils n’auraient pas de soucis à se faire.
Lynne sourit doucement aux paroles du brun, opinant doucement du chef en guise d’approbation car elle-même était envers et contre tout curieuse vis-à-vis de Tevinter et des académies.

La jeune femme se sentait un peu plus détendue, mais le sentiment ne persista malheureusement pas longtemps, quand Edwin intervint pour réagir à la proposition de leur allié.

« Même sur les sujets les plus fâcheux ? » lui demanda t’il, serein en toutes circonstances.« De terribles rumeurs circulent à propos de Tevinter. »

Un Apaisé était toujours honnête, même lorsque cela pouvait froisser un tiers. Sa logique dépassait son sens de la préservation. Pourtant, en pareille situation, cela ne les arrangeait pas.

« Mais elles sont ce qu’elles sont. Des rumeurs. » répliqua patiemment sa compagne avant d’adresser un timide sourire à l’archéologue. « Notre Chantrie n’approuve pas la magocratie de votre pays, donc vous comprendrez qu’elle ne va pas vous peindre sous un jour favorable. »

Son ton était doux, se voulant explicatif et neutre. Il ne fallait pas que Crassius pense qu’ils essayaient de l’antagoniser. Edwin ne répliqua pas, peut-être satisfait de sa réponse ou bien finissant par réaliser de lui-même qu’il serait plus raisonnable pour eux de ne pas évoquer de sujets difficiles en présence de leur hôte.
Quoi qu’il en fût, Lynne tenta de poursuivre calmement la discussion.


« Pour reprendre ce que vous disiez avant, cela ne me dérange pas de répondre à vos questions si vous avez – ne vous censurez pas. Je serai même curieuse de savoir ce qu’on dit des Cercles chez vous. Avez-vous en une image positive, ou plutôt négative ? »
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(PNJ) Edwin Nachtigall : Un jeune homme d'une trentaine d'années au regard absent. Il s'exprime sur un ton monocorde. Un bandeau masque sa marque d'Apaisé.

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Jeu 16 Jan 2020 - 16:28

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L'apaisé sembla dubitatif face à son offre. Mais un apaisé pouvait-il seulement se montrer dubitatif ? Peut-être cherchait-il seulement à obtenir une validation avant de lancer ses questions. Servis arqua un sourcil de surprise, essuyant avec soin la pointe de sa plume dans un mouchoir sortit de sa sacoche. Mais avant qu'il ne puisse répondre quoique se soit, Lynne, la mage, était montée aux créneaux pour l'excuser. Servis tendit la feuille sur sa tablette, et se retourna, un sourire franc aux lèvres.
“Avant toute chose, laissez-moi vous rassurer : je suis ce qu'on appelle un Laetan ! C'est ainsi que l'on nomme les mages qui, comme moi, sont nés de familles ne possédant pas le Don. Pour faire court je ne suis pas le plus attaché au système en place. Quant à ces rumeurs : prenez-les plus extravagantes que vous avez entendues, et considérez-les comme étant vraies.„

Il baissa les yeux sur son dessin, dont l'encre ne parvenait pas à sécher à cause de la forte humidité. Fugacement, il repensa à Minrathie, le cœur de Tevinter, et la liberté permise par son statut de Laetan. Pourtant, il s'était montré honnête : le système en place ne pouvait pas le laisser plus indifférent. Il n'avait que faire de la politique, que faire de la religion. Et sans ces deux entraves, il se mouvait librement dans les ombres, à son aise dans toutes les sphères. Étrangement, le virus de l'ambition, commun à ceux de sa classe, ne l'avait pas infecté. Lui était opportuniste, et c'était bien là une chose parfaitement différente. En suivant distraitement des yeux une ligne de son schéma, il repensa rapidement à ses années de formation à l'Académie de Minrathie. Aux scènes surréalistes auxquelles il avait dû assister. Il rit de nouveau, pour lui-même, ses épaules se soulevant doucement.
“Mais maintenant je dois reconnaître que vous avez piqué ma curiosité ! je me demande bien quelle histoire scandaleuse se propage dans les couloirs de vos cercles !„

Il reprit son calme rapidement, toussant discrètement dans son poing. De par sa taille, il dominait largement Lynne et Edwin. Crassius s'était toujours su imposant, mais ces deux mages-ci semblaient étrangement petits, frêles même ? Serait-ce le résultat d'une vie enfermée entre quatre murs ?
“Bon, puisque j'ai promis de ne point vous mentir... Vous imaginez bien que votre situation, je veux dire votre enfermement systématique dans ces cercles, fait régulièrement parti de nos sujets de conversations mondaines... Et pas de la manière la plus complaisante, je dois l'avouer. Vous voyez, certains ne comprennent pas comment tant de potentiel peut être ainsi gâché. Pouvez-vous au moins choisir vous-même vos propres maîtrises ?„

Il trempa de nouveau sa plume dans son encrier, annotant rapidement un simple calcul avant de l'oublier. La liberté. Voilà la seule chose à laquelle pouvait penser le jeune opportuniste. Un état qui ne pouvait s'obtenir que devant une variété de choix. Les plus belles avancées, anciennes et récentes, avaient étés obtenues par les esprits libres, affranchis de toutes limites. Bien sûr, cela pouvait parfois avoir de terribles conséquences mais... N'était-ce pas le cas pour tout choix ? Crassius, pendant sa formation, n'avait à se soucier que de ses envies. Cette spécialité plutôt qu'une autre ? User ou non du lyrium ? Rentrer en compétition ? S'engager dans l'armée ? Cette soirée plutôt que ce dîner ? Succomber, ou non, aux avances de cette fille ? Le mage suspendit son geste, se remémorant seulement les pires bruits de couloir qu'il avait entendus concernant les cercles hors de l'empire.
“On dit aussi que vous n'êtes jamais laissés sans surveillance. Jamais. Et que les ... rapports sont fortement découragés.„

Il rit de nouveau, mais cette fois-ci de manière assez incontrôlable, cherchant à superposer les souvenirs de son propre apprentissage à la présence toujours gênante et constante des templiers. Cela ne lui été arrivé qu'une seule fois, de se laisser surprendre par l'un d'entre eux. Mais il n'avait bien sûr eu à souffrir d'aucune conséquence néfastes. Tout au plus, cette mésaventure était devenue une anecdote de soirée. Les choses devaient certainement être différentes, pour Lynne et Edwin.
Il se reprit, difficilement, et ajouta :
“J'ose imaginer que vous aviez trouvé de nombreux stratagèmes pour vous adonner à vos activités. J'ai même entendu dire que pour cela, vos robes étaient fort pratiques !„

Amicalement, il tapota l'épaule d'Edwin de sa main libre et envoya un clin d’œil appuyé à l'intention de Lynne. L'encre enfin sèche de son croquis lui permis de ranger sa tablette sous sous bras et d'adopter une posture plus décontractée.

Ven 24 Jan 2020 - 21:18

Anonymous
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Tout est merveilleux dans la brume


Le Tevintide ne sembla pas s’offusquer du commentaire d’Edwin, contrairement à ce que Lynne avait initialement supposé. A la place, il leur sourit avec une franchise qui la surpris autant que ses mots. D’après ses dires, il n’était pas un ardent défenseur de son peuple et de son système. Lynne passa sa main dans sa nuque, un brin gênée face aux encouragements qu’il prononçait. Elle ne souhaitait pas attiser des rumeurs dont elle était déjà en premier lieu incertaine des fondements.
En revanche, un mot qu’il prononça attira son attention.

« Un Laetan, dites vous ? Qu’est-ce que cela implique ? Et quel est ce Don que vous aviez mentionné ? »

Qu’il fasse référence au simple fait d’être mage lui paru improbable. Non, un Don se devait d’être quelque chose de plus grandiose, voire peut-être de dangereux.

La jeune femme joignit ses mains tandis qu’elle observait l’archéologue contempler le résultat de son travail. A ses cotés, Edwin était aussi attentif qu’elle – bien qu’il ne possédait l’éclat de curiosité qui brillait dans le regard de sa compagne. Leur hôte, concentré d’abord sur sa feuille, refocalisa bien vite leur attention vers eux, s’animant de passion en réponse à l’offre que lui avait faite la guérisseuse. Lynne n’avait pas la moindre idée de ce qui pouvait se dire des Cercles dans un pays où la magie était son fondement principal. Si elle avait été eux, peut-être se serait-elle sentie offusquée que des personnes partageant des pouvoirs similaires aux siens soient enfermés dans une tour toute leur vie.
Servis lui offrit à cet égard une réponse qui s’alignait avec ces suppositions, bien qu’elle bloquât sur la notion de « potentiel ». La magie pouvait être porteuse de bonnes choses, mais également de grands malheurs. Elle-même n’était toujours pas certaine si ses pouvoirs étaient une bénédiction ou une malédiction.

Elle oublia cependant un instant son interrogation intérieure, se focalisant davantage sur la question que Servis émettait au sujet des choix de maîtrise des mages de Cercle.

« Oui, nous le pouvons. Enfin, nous pouvons choisir entre les quatres Ecoles approuvées par la Chantrie, plus précisément : Instinct, Entropie, Création et Esprit. »

D’autres types de magies existaient, comportant d’autres risques. La magie du sang était tristement célèbre en ce sens, mais Lynne soupçonnait l’existence de formes de magies alternatives. Si elles étaient désapprouvées par la Chantrie, elle doutait cependant que de telles traditions magiques persistaient encore à ce jour. Beaucoup a sans doute été perdu après des années et des années de répression. Que ce soit pour le meilleur … ou pour le pire.

La plume du mage dansa un instant sur son parchemin avant qu’il ne poursuive ses questions qui, cette fois, dérivèrent vers des rivages que Lynne jugeait sensibles. Son regard noisette toisa un Servis hilare qui se reprit finalement, ponctuant son propos d’une remarque si osée et d’un clin d’œil si aguicheur que la mage sentit son visage s’enflammer instantanément.  

« Je, euhm -- » balbutia t’elle avant de se racler la gorge, sa main recroquevillée devant sa bouche, « Je ne saurai vous donner une réponse satisfaisante, car je ne m’adonnais pas à ce genre d’activité. Ce n’est simplement pas convenable et puis … et puis le risque n’en valait pas la chandelle. »

Ils auraient pu s’en arrêter là – et elle aurait que cela soit le cas, mais son compagnon n’entendait pas cela de cette oreille. Il reprit à la suite de la brune, son regard sans éclat planté dans celui de son interlocuteur.

« Je pourrai vous offrir des réponses à ce sujet, si cela vous intéresse. J’avais à l’époque participé à l’élaboration de plusieurs tactiques pour éviter que les Templiers ne viennent troubler nos activités. On appelait cet ensemble de stratagèmes le plan « Q », car son fondateur principal s’appelait Quillian. Paix à son âme. »

Lynne passa sa main sur son visage, visiblement agacée à la mention de ce souvenir.

« Edwin, c’est embarassant. Franchement, on ne peut pas juste … parler d’autre chose ? »

« J’énonce simplement les faits. De plus, pourquoi refuser à Servis le savoir qu’il recherche ? »

Elle sembla vouloir lui répondre, sa bouche s’entrouvrant déjà pour protester – mais elle abandonna presque immédiatement. Et pour cause, la fatigue l’empêchait de vouloir s’épuiser davantage à vouloir expliquer à un Apaisé le concept de pudeur. De toute façon, Edwin s’était déjà relancé dans ses explications, sa langue se déliant lentement, avec un timbre lui donnant un air presque endormi.

« Au sujet des robes, elles sont en effet plutôt pratiques. » commença t’il,« Ce qui l’était moins, c’était de trouver des lieux adéquats pour performer ce genre d’activités. Beaucoup de personnes préfèrent que cela reste un acte intime, donc rares étaient ceux qui se contentaient des dortoirs. Et en dehors de ces derniers … ils ne restaient que quelques lieux discrets qu’on a réussis à déterminer. A partir de cela, on se débrouillait simplement pour que quelqu’un fasse le guet en attendant que l’affaire se fasse. »

Il se tourna ensuite vers Lynne, la désignant d’un geste de main.

« Dans les aspects plus techniques … Lynne nous a aidé avec ses préparations médicinales. »

Elle soupira, détournant un instant son regard de son ami. Elle avait l'air las.

« Oh, ça va. Comme si on avait besoin de plus d’orphelins et d’un Cercle infesté de maladies vénériennes. »

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(PNJ) Edwin Nachtigall : Un jeune homme d'une trentaine d'années au regard absent. Il s'exprime sur un ton monocorde. Un bandeau masque sa marque d'Apaisé.

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Jeu 30 Jan 2020 - 10:16

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Tout devient merveilleux dans la brume.

Une nuée d'oiseaux transperça la brume, filant au-dessus de leurs têtes comme des étoiles noires dans un ciel voilé. Leurs chants, ou plutôt leurs cris perçants résonna un moment dans l'écho de part et d'autre du pont, rappelant à Lynne, Edwin et Crassius que le monde, au-delà du brouillard, n'avait pas cessé d'exister. Il n'y avait que les oiseaux, ivres de liberté, pour survivre avec grâce aux conséquences qu'avait eues la corruption sur les terres. Peut-être se disputaient-ils, ces oiseaux, à l'image des ouvriers travaillant bruyamment dans la tour. Leurs pépiements multiples n'étaient peut-être que des insultes, ou tout au contraire des louanges. Volant en nuée, ils étaient plus forts leur grand nombre était l'assurance de leur survie.
Il en allait de même pour les mages. À trois, ils pouvaient peut-être oublier, le temps d'un vol, la cruauté du monde dans lequel ils étaient nés.
Mais l'Histoire, elle ne l'oublierait jamais. Les ruines étaient là pour en témoigner.

Alors que les oiseaux, très probablement de simples corbeaux, passaient de nouveau au-dessus d'eux, Crassius ne put s'empêcher d'effectuer un parallèle, plutôt évident. Les oiseaux possédaient le don du vol. C'était en réalité une capacité octroyée par leur corps, après de nombreuses générations. En pratiquant cette activité, ils s'y étaient perfectionnées. Ils avaient appris à jouer avec les courants ascendants, appris à déceler les conditions les plus clémentes à leur égard. Et en les voyant évoluer ainsi, en pleine possession de leur libre arbitre, des hommes s'était décidé à les enfermer dans des cages. À user leur don. À les asservir. Ces oiseaux, jadis libres, se devaient à présent de voler pour leurs maîtres, emportant avec eux de menus messages. De cette manière, leur don ne leur appartenait plus.
Il en allait de même pour les mages dans certaines contrées. Leur don : cette capacité naturelle à modeler l'immatériel, à user de cette force invisible au plus grand nombre, leur avait valu de se retrouver enfermés, et usés par une masse moins capable. Le don devenait un poids, une contrainte. Une malédiction même pour ceux qui adhéraient à la doctrine du créateur, implanté justement dans le but de les contrôler.

En poussant l'analogie plus loin, Crassius pouvait également tenter d'expliquer les différences faites, en Tevinter, entre les différents mages. Il y avait un endroit, si haut dans le ciel, que seuls les oiseaux les plus adaptés et les plus entraînés avaient pu l'atteindre. Depuis, leurs descendants étaient célébrés, recherchés et formés pour, peut-être, réitérer ce miracle. Ils portaient le nom d'Altus. Pourtant, les Altus n'étaient pas les seuls oiseaux à savoir agiter leurs ailes pour voler. Et parfois, parmi d'autres espèces d'oiseaux, certaines se montraient capables de vols prometteurs. Ces oiseaux-là portent le nom de Laetans. Quant aux autres, ceux possédant des ailes mais ayant oublié comment les utiliser, ils étaient considérés comme dormants. Des Soporatis.

Oui, cette analogie était parfaite. Elle couvrait toutes les notions nécessaires afin de couvrir son ressenti face au don, et face à la culture de son pays. Et Crassius aurait été sage en l'employant pour répondre aux interrogations de Lynne. Mais trop concentré sur ses propres questions puériles, le mage oublia tout simplement de lui répondre. Et les oiseaux disparurent, avalés par la brume.

Cette... Mission et toute la frustration qu'elle lui provoquait avaient simplement fait oublier au mage toute sa bienséance ainsi qu'une bonne partie de son éducation. En voyant la douce Lynne perdre ses moyens, balbutier hésiter, il comprit qu'il était allé trop loin. Par nature, Crassius était un homme impétueux, qui se savait parfois trop direct. Dont la langue intrépide ne craignait jamais de rebondir sur les moindres de ses pensées profondes, et dont le corps avide de chaleur humaine lançait ses mains à la conquête du moindre territoire, même hostile. Par le passé l'attitude de Crassius avait déjà troublé bon nombre d'interlocuteurs, et parfois même blessé. Mais si plus jeune il s'était montré aveugle quant aux conséquences de sa nature, ses nombreux voyages l'avaient forcé à ouvrir les yeux. Il tentait à présent de maîtriser ses élans. Ou tout du moins s'en excusait-il.
“Je...„

Mais il n'eut pas le temps de pousser son excuse plus en avant. Edwin, de sa voix tranquille et dénuée du moindre accord, outrepassa les attentes du mage Tévintide en expliquant clairement une partie des stratégies mises en place par les occupants de leurs cercles. Mais plus les mots franchissaient calmement ses lèvres, plus Crassius se sentait mal à l'aise. Devant la complexité du dispositif, et peut-être devant la mécanique même mise en place pour la concrétisation d'un acte que le Tévintide pensait instinctif, il se mit à pâlir. L'appel de ses hormones n'avait rien de réfléchit. Ses activités charnelles rien de mécaniques. Une sorte de dégoût menaça de le submerger, lorsqu'il constata une nouvelle fois à quel point il était différent des mages ayant grandi enfermés dans ces cercles avilissants. À moins que le débit de parole presque analytique de l'apaisé soit en réalité à blâmer dans son malaise. Se tournant spécifiquement vers Lynne, penchant la tête sous le poids de ses remords, Crassius s'excusa humblement.
“Je suis vraiment désolé, je n'aurais pas dû ouvrir sur ce sujet. C'était parfaitement indélicat de ma part.„

En s'avançant, sa tablette toujours sous l’aisselle, Crassius prit Lynne dans ses bras, puis dans un souci d'équité, il allongea son embrasse pour inclure Edwin. Il serra un moment, une main sur chacun de leurs crânes, puis les libéra, secoué par un nouveau rire incontrôlable : il venait de penser à l'un de ses amis qui, au lendemain de sa dix-huitième année, s'était réveillé avec une sensation de brûlure insupportable au moment de .... Cadeau de sa conquête du moment.
“Vos amis ont eu de la chance de vous avoir, Lynne. Vous connaissez donc l'usage des plantes ? Si c'est le cas, vous pourriez nous être d'une grande aide ici, le temps de notre mission.„

Il n'était pas rare pour les travailleurs de se blesser, ou tout simplement de succomber à de simples affections, en travaillant au grand air. Il aurait souhaiter faire mention de l'esclave, du... Travailleur, qui s'était justement blessé avec leur matériel pendant leur installation, et dont la blessure semblait s'être infectée, mais à la place Crassius se remémora la voix monotone d'Edwin distillant certains mots particuliers lors de son explication. Sentant un rire monter de nouveau dans sa gorge, le Tévintide se retourna de nouveau vers l'apaisé, et prononça, d'une voix presque étranglée :
“Attendez, vous avez vraiment appelé votre stratagème le "plan Q" ?„

Et une nouvelle fois, la bonne humeur franche de Crassius éclata dans la brume, ricochant contre l'enceinte du fort en ruine. Il était parfois dur d'aller contre sa propre nature...

Lun 10 Fév 2020 - 18:10

Anonymous
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Tout est merveilleux dans la brume


La nature était faite de telle sorte qu’à bien des égards, le plaisir prenait bien souvent le pas sur la nécessité. Il s’agissait de l’expression la plus primaire des instincts, renvoyant à cette volonté de combler un désir voué à revenir éternellement. Lynne ne condamnait pas l’acte en lui-même, car elle le considérait comme sain et naturel : pour autant, elle se savait incapable de partager son corps avec le premier venu. L’intimité de ce type de rapports présupposait, à son sens, une confiance et une affection mutuelle – occurrence si exceptionnelle qu’elle avait quelque chose de sacré.
Ainsi, leur banalisation l’offusquait autant qu’elle la rendait mal à l’aise. Elle n’aimait pas parler de ce genre de choses car cela ne la regardait pas. Elle roula des yeux pendant les explications d’Edwin, davantage dans une tentative de dissimuler sa gêne que de montrer son exaspération.

Mais cela ne suffit pas à duper Crassius qui, dès qu’il réalisa son erreur, se confondit en excuses. Une légère teinte rose plana sur le visage de la brune. Elle répliqua doucement :

« Ce n’est pas grave, ce n’est pas important. »

A peine avait-elle articulé ces mots rassurants qu’elle sentit un grand bras l’attirer dans une étreinte étrangement consolatrice, bientôt rejointe par Edwin. La jeune femme observa ce dernier tapoter sans intérêt visible le bras du grand tevintide.
Lynne réarrangea légèrement ses cheveux quand il libéra leur duo. Un léger sourire naquit sur son visage alors que son voisin rayonnait la bonne humeur, la complimentant sur ses talents en allant même jusqu’à lui proposer de rester au camps pour faire office de guérisseuse. Une offre aussi tentante que flatteuse, bien que la pensée de se retrouver en compagnie d’un potentiel mage de sang ne la rassurait pas complètement. Que cela soit réel ou non, le fait est que toutes ces années à se faire répéter les méfaits d’une telle magie et son association directe aux mages de l’Empire Tevintide l’obligeaient à la prudence.

« Je euhm- je pourrais, oui … Je dois y réfléchir … »

Ils devaient de toute façon poursuivre leur route. Mais était-ce réellement pressant ? Pouvaient-ils se permettre de rester avec Crassius et ses hommes ? Et surtout : pouvaient-ils lui faire entièrement confiance ? La gentillesse pouvait être feinte. Pour autant, il avait toujours été honnête avec eux jusqu’à présent, même dans des situations où cela l’aurait mis en difficulté.

Alors qu’elle pondérait sur cette question, le rire de l’archéologue s’éleva à nouveau alors qu’il réévoquait le nom quelque peu singulier du plan évoqué par Edwin. Ce dernier resta de marbre, sans l’ombre même d’un sourire.

« Oui. Le jeu de mot était voulu. C’était une simple plaisanterie de notre part, bien que nous avions également l’intention de dénigrer les efforts des Templiers en utilisant ce dénominatif. »

« Quelle finesse. » commenta Lynne, secoua négativement sa tête dans un ton qui traduisait aisément sa désapprobation.

Pourtant, malgré elle, ses lèvres laissaient entrevoir l’ombre d’un sourire non assumé. Aussi simple et vulgaire le jeu de mot pouvait-il être, cela ne l’empêchait pas de s’en amuser.
Lynne tourna finalement son attention vers Crassius.

« Pour en revenir à notre discussion … vous n’aviez pas répondu à ma question. » lui fit-elle remarquer. Elle était bien trop curieuse pour laisser un détail pareil lui échapper. «Vous savez, au sujet des laetans. »
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(PNJ) Edwin Nachtigall : Un jeune homme d'une trentaine d'années au regard absent. Il s'exprime sur un ton monocorde. Un bandeau masque sa marque d'Apaisé.

Edwin s'exprime en #ccffff

Mer 12 Fév 2020 - 10:21

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Tout devient merveilleux dans la brume.

Les corbeaux étaient déjà loin, leurs cris avaient étés emportés par les vents. Ainsi quand Lynne exprima de nouveau sa curiosité face aux Laetans, Crassius ne songea plus un seul instant à la si bonne analogie qu'il avait construite, seulement quelques instants plus tôt. Comme les oiseaux, elle s'était envolé plus loin, vers des terres aux atmosphères plus clémentes. Tournant un instant son regard en direction des fortifications de l'ancien fort, il réfléchit.
“Je suppose que si le terme de Laetans vous est inconnu, vous avez en revanche entendue parler des Altus, non ? L'un comme l'autre fait référence aux différentes classes de notre société. Les Altus sont les descendants des premiers rêveurs, ces mages illustres ayant réussi à marcher physiquement dans l'immatériel, et à atteindre sa merveilleuse cité d'or. Oui, eux vous les connaissez, non ? Les premières engeances, les causes des enclins, tout ça....„

Réalisant qu'il s'égarait quelque peu, le mage secoua la tête et se détourna des fortifications pour faire de nouveau face à ses interlocuteurs :
“Bref, leurs descendants forment l'élite de notre société, encore de nos jours. Ils accèdent aux meilleurs postes, et font définitivement les meilleures soirées. Ah et évidemment ils sont tous mages ! Ils font en sorte de le rester, et prennent les affaires de mariage et d'alliance très au sérieux.„

Derrière leurs épaules, franchissant le mur de brume qui engloutissait toujours le pont, un esclave approcha à petits pas précautionneux, le visage timidement tourné vers le sol. Crassius marqua une pause dans son explication en le voyant approcher lentement, terriblement lentement, les mains chargées d'une lourde cruche en terre, au bouchon encore scellé, calé contre son épaule, et d'un godet de même matière. devinant ce que contenait la cruche, il apostropha en langue tévène l'homme aussi fin d'une branche cassante :
Belle initiative ! Mais apporte deux autres godets !

L'esclave sursauta légèrement, et releva la tête, découvrant le maître d'oeuvre Tévintide en pleine conversation avec deux inconnus. Dans le doute, se rappelant soudainement de l'inculture des esclaves de cette expédition, Crassius leva l'index et le majeur, et répéta consciencieusement le chiffre deux, s'assurant ainsi de bien se faire comprendre. L'homme maigre sembla hésiter un moment, et finit par se courber en deux, pour déposer plutôt abruptement la cruche, heureusement scellée, au sol. Il repartit au petit trop, disparaissant sur le pont, emportant avec lui le premier godet. Tout en fixant la cruche au sol, Crassius continua son explication.
“Les Soporatis sont les civiles non mages. Les dormants. Bien que citoyens, ils mènent en quelque sorte une existence parallèle à celle des mages. Mais lorsqu'un couple soporati produit un enfant mage, alors ils s'élèvent dans la hyérarchie sociale, et deviennent des Laetans. Comme moi. Les Laetans sont donc des mages, mais de rang inférieur aux Altus.„

Il se demanda un instant s'il devait pousser plus loin ses explications. Après tout il avait déjà expliqué les trois classes sociales principales constituant la société Tévintide. Bien sûr, ce n'était qu'une bête simplification de toutes ces nuances, qui faisait fi des esclaves, du magistérium et des différences hiérarchiques mêmes présentes au sein de sa propre classe sociale, notamment entre les familles pratiquant la magie depuis plusieurs générations, et celles nouvellement incorporées.
“Historiquement, ma famille n'a aucun lien avec les premiers rêveurs. Et même si nous avons assez tôt présenté une descendance possédant des capacités magiques, ce don ne s'est jamais montré assuré.„

Le nom même de Crassius, "Servis" restait un marqueur flagrant de son ascendance peu noble. Un marqueur fort que bon nombre de ses cousins arrivistes avait choisis d'oblitérer. Naturellement, le mage pensa ensuite à son propre frère aîné, et à sa quête insensée de reconnaissance. Il s'était marié jeune à une Laetan aux marqueurs de magie forts, et soucieux de tromper le sort avait même pris son nom dans l'entreprise. Ils avaient produit trois enfants dont le premier avait aujourd'hui atteint l'âge où d'autres commencent à révéler leurs pouvoirs. Dans chacune des lettres que ce frère adressait à Crassius, ou dans celles que lui laissait parfois lire ses parents, Crassius sentait de la peur. La peur d'échouer, de s'être montré incapable, indigne d'être l'enfant de ses parents.

Crassius lui était fière de son nom, comme l'avait été son grand-père. Peut-être pas de "Crassius" non, qui restait relativement peu distingué, surtout dans la bouche des femmes, mais de "Servis", absolument. Il aimait se jouer de cet héritage, et de se libérer une à une de chacune de ses entraves, de ses contraintes. À commencer par celle de devoir produire un héritier mage, pour maintenir sa famille au rang des Laetans. Il restait à son frère deux autres tentatives, et un minimum d'espoir.
“Ai-je répondu correctement ? C'était assez clair ? Il est parfois difficile de mettre des mots sur quelque chose vécu de manière si profonde depuis sa naissance.„

C'est à ce moment que réapparut l'esclave, portant à la main deux godets de terre. Seulement deux godets. Crassius résista à l'envie grandissante de se frapper le front du plat de la main, de marquer la peau de son visage de sillons creusés par ses ongles. En un mot d'exprimer son irritation et son désespoir face à l'incapacité flagrante du personnel qui lui avait été alloué pour cette stupide, stupide mission, déshonorante. Se contenant à grand peine, il invita tout de même l'esclave à venir offrir les verres à ses invités.
“Du vin pour vous réchauffer ?„

Demanda-t-il alors que l'esclave leur tendit leurs godets, en cherchant à éviter leur regard.

Dim 1 Mar 2020 - 13:49

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Tout est merveilleux dans la brume



Le terme Laetan lui était bel et bien inconnu, et à juste titre : il était de ces notions propres à l’empire Tevintide, un ensemble dont on préférait taire la culture pour n’en faire ressortir que les traits les plus vils, qu’ils soient réels ou non. De cette nation, Lynne en savait peu de choses – seulement ce qu’on avait bien voulu lui apprendre au Cercle, c'est à dire le minimum. C’était toujours les mêmes choses : les mages Tevintides faisaient tous de la magie du sang sans exception, et possèdent tous des esclaves qu’ils iraient jusqu’à utiliser pour de viles expériences. Et c’était sans compter leur responsabilité vis-à-vis du péché originel, qui a détourné le regard du Créateur de ses enfants.
Intérieurement, Lynne roula des yeux. C’était exactement pour ce genre de fables qu’elle ne pouvait se résoudre à croire la Chantrie sur parole et désirait combler son ignorance.

Les premières explications de Crassius amenèrent ce dernier à mentionner ce mythe qui lui avait été répété encore et encore. Le crime des Altus, et le prix qu’ils avaient payé en revenant de la Cité d’Or. Métaphore ou réalité, tout le monde connaissait cette histoire. Lynne opina positivement du chef afin de répondre à sa question.

« Oui, bien entendu. Mais aux Cercles, on ne nous apprend pas réellement les … détails. »

Sur cette invitation à développer ses propos, le grand mage se mit à les étayer sous le regard attentif de Lynne et Edwin. Seule la brève interruption d’un homme le ralentit dans ses explications ; cette dernière aurait pu paraître anodine si Lynne n’avait pas été frappée par la soumission qu’il y avait dans la posture et le visage de ce qu’elle devina être un serviteur – voire un esclave. Même si elle ne comprenait pas un mot de Tévène, le ton de Crassius et la réaction de l’inconnu étaient éloquent à cet égard. La brune regarda ce dernier s’éloigner non sans ressentir de la pitié.

En écoutant son interlocuteur, elle comprit qu’il devait être l’un des Soporatis qu’il évoquait. Quelqu’un qui était tout en bas de la hiérarchie sociale : on ne pouvait faire plus clair. Cet homme devait passer son temps à courber l’échine.
Quand il conclut ses explications, Lynne opina de la tête une fois de plus pour exprimer sa compréhension.

« Oui, j'ai compris.  »

Son regard passa sur son bâton, qu’elle tenait à deux mains. Une pensée la traversa, la faisant hésiter quelques secondes, avant qu’elle ne relève les yeux vers son interlocuteur pour exprimer le fond de sa pensée .

« Je suppose que vous devez maintenir cet héritage magique si vous voulez que vos enfants aient une bonne vie, n’est-ce pas ?  »

Alors qu’elle parlait le serviteur finit par revenir, cette fois avec deux gobelets dans les mains. Une action qui sembla déplaire à Crassius, donc les traits exprimaient une exaspération contenue. Il resta calme cependant, finissant par proposer de l’alcool au duo. Edwin fut le premier à réagir, agitant sa main négativement devant le verre qui lui était tendu :

« Non merci. L’alcool ne réchauffe le corps que momentanément et accentue le refroidissement de l’organisme sur le moyen termes.  »

Lynne regarda son voisin sans rien dire pendant quelques secondes, sa fatigue accentuant sa détresse intérieure vis-à-vis de sa réponse.

« … Excusez le. Je vais en prendre un, merci. » répondit-elle finalement, tournant son regard vers Crassius dans un sourire aimable. « Peut-être pourriez-vous partager un verre avec moi ?  »

La brune posa ensuite son regard noisette sur le serviteur, qui refusait obstinément de la regarder. Elle ne comprit pas immédiatement les raisons de son attitude, mais son esprit ne tarda pas à faire le lien entre son statut de mage et le comportement de l’homme.

« Merci beaucoup. » lui dit-elle avec gentillesse, prenant doucement le gobelet avec sa main droite.

Son ton se voulu doux et reconnaissant, espérant offrir au serviteur un brin de sympathie. Elle ne su pas si elle toucha au but, car celui-ci s’empressa de se tourner vers Crassius pour lui offrir le verre restant, l’air hésitant et désolé, avant de s’emparer du vin et de les servir.

Lynne ressentit de la gêne à se voir offrir des services par une tierce personne, encore plus lorsqu’elle savait que celle-ci vivait une vie de servitude. Elle n’avait d’ailleurs pas l’habitude d’être placée sur un piedestal, aussi petit celui-ci pouvait être.
Pour exorciser le gêne, elle décida de le noyer dans la parole.

« Quand vous parlez ainsi de Tevinter, ça donne presque envie d’y aller. Je sais que ce ne doit pas être facile tous les jours et que la liberté est un concept relatif, mais … Vous avez au moins des perspectives pour le futur, vous pouvez choisir d’aller avec ou contre votre système et agir en conséquence.» lui expliqua t'elle, « Au Cercle … on savait simplement que nous allions rester sous surveillance toute notre vie, dans un espace clos, sans voir grand-chose de l’extérieur.. A la rigueur, moi, je pouvais voir un peu de la ville, mais ça s’arrêtait là. Notre seule occupation sur le long terme, c'était de s'adonner à des recherches. »

Elle regarda son verre remplis d’alcool. D’ici, elle sentait son amertume.

« Les Académies doivent fonctionner de manière très différentes, non ? » finit-elle par lui demander, avant de reprendre avec une deuxième question avec prudence : « Est-ce que leurs dirigeants ont le droit de demander à ce qu’on … Apaise quelqu’un ? »


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(PNJ) Edwin Nachtigall : Un jeune homme d'une trentaine d'années au regard absent. Il s'exprime sur un ton monocorde. Un bandeau masque sa marque d'Apaisé.

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Mar 3 Mar 2020 - 17:51

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Crassius opina tristement du chef à la remarque de Lynne. Elle avait vu juste, mettant habilement le doigt sur le caractère opportuniste découlant fatalement du système de classes mis en place dans l'Empire. Une nouvelle fois, sans se soucier de l'image qu'il donnait à son pays d'origine, le mage tévintide répondit honnêtement :
“Évidemment. Mais produire volontairement un héritier doté de la capacité d'user de la magie n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Certains sont prêts à tout pour y parvenir, même à arpenter des voies dangereuses. Enfin je suppose que l'on peut observer des dérives dangereuses dans tous les domaines, et ce dès qu'un enjeu se trouve au bout du chemin.„

Puis, il faillit y avoir un accident : Edwin refusa le verre tendu par l'esclave, s'excusant, ou plutôt expliquant les raisons de son refus de la manière la plus factuelle qui soit. Mais évidemment, ses mots ne furent pas compris par l'esclave qui resta penaud un moment, le gobelet tendu en direction de l'apaisé. La manière plus qu'hachée qu'il avait de s'exprimer ne facilitait absolument pas la tache à ce pauvre esclave qui, du coup, ne pouvait pas non plus s'appuyer sur les émotions de son interlocuteur pour comprendre ne serait-ce qu'en partie les raisons de son allocution. Crassius s'était alors apprêté à renvoyer l'esclave, qui décidément commençait largement à lui taper sur les nerfs. Mais Lynne réagit plus rapidement, acceptant à la place d'Edwin le gobelet en suspend. Elle prit même la peine de remercier l'esclave, cherchant à accrocher son regard, sans grand sucés. Crassius laissa échapper un bref sourire devant l'attitude si avenante de la mage qui pourtant n'avait pas eu une vie facile. La voire ainsi agir avec naturel était une épreuve d'humilité pour le grand mage tévintide, qui avait bien vite tendance à oublier les subtilités et les nuances de la convenance et de la prévenance, bien trop absorbé par sa trop grande transparence et perturbé par ses soucis les plus minimes.
“Il est vrai que les effets du vin s'estompent assez rapidement. Il suffit alors de renouveler la prescription avec régularité !„

S'amusa Crassius, tout en acceptant finalement le gobelet que lui tendait l'esclave. De sa main libre, il détacha avec peine une gourde de fer attachée à sa ceinture, et la tendit à Edwin. L'eau qu'elle contenait devrait le contenter quelque peu. Il était inenvisageable pour Crassius de laisser le pauvre homme se déshydrater complètement. Avec toute cette brume, l'entreprise pourrait en prime prendre un temps fou.

Il fit ensuite mine de trinquer avec Lynne, alors que leurs verres étaient remplis avec grand soin par un esclave en quête d'absolution. Et Crassius, porté par la bonté toute visible de la belle Lynne, était prêt à la lui accorder : ce n'était de toute manière pas à lui de punir cet esclave, puisqu'il ne lui appartenait pas. Décidément devenu exemplaire l'homme se retira hors du champ de vision de Crassius, reculant jusqu'à se faire absorber par la brume, mais toujours à portée de voix en cas de besoin.
Pendant ce temps, la jeune mage sembla vouloir subitement les noyer sous un flot plutôt soutenu de paroles, oubliant d'un coup la sorte de réserve qui la retenait précédemment. Toujours plus amusé, Crassius jeta un coup d’œil en direction de son verre. Pourtant elle ne semblait pas encore l'avoir entamé... Il l'écouta avec attention, poliment, avant d'aller puiser une première gorgée appliquée dans son gobelet. Il rit de bon cœur :
“Presque ? Ainsi j'ai failli dans mon rôle d'ambassadeur ? Peut-être me suis-je montré trop honnête !„

Il but alors une gorgée franche, méditant sur le long discours empressée de la mage.
“Je crois comme vous que la liberté est une notion bien relative, mais en revanche, si je puis me permettre, il me semble que votre ami ici présent nous a parfaitement illustré le fait qu'elle puisse toujours être à portée de main, pour qui sait se montrer créatif.
En revanche, comme vous l'avez vous-même noté plus tôt nous subissons nous-mêmes une sorte de pression constante qui ne faiblit que lorsque nous avons accompli notre devoir : celui de rendre fier le reste de notre famille. Pour ma part, je me force à voyager le plus souvent possible pour ne pas avoir à me sentir surveillé. Donc en un sens, je me focalise également sur mes recherches tout en essayer d'ignorer le poids constant des regards dans mon dos.„

Il vida le reste de sa coupe, haussant les épaules.
“Quant au fonctionnement des académies,je ne saurais dire : je n'ai moi-même jamais expérimenté les votre. Alors à moins de ma baser sur de mauvaises idées préconçues....„

La dernière question de la mage le surprit légèrement. Elle semblait totalement sortir de nulle part. mais avec un ami tel que le sien, comment pouvait-elle ne pas aborder la question ?
“Ce ne sont pas les dirigeant des académies qui peuvent décider d'une telle sanction, mais bien le Magistérium. Et malheureusement je crains que l'apaisement ne soit devenu un outils de répression, utilisé purement à des fins de politique. Mais moi, la politique ne m'intéresse pas !„


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