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Mer 18 Déc 2019 - 18:38

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Tout devient merveilleux dans la brume.

9:37 du dragon

Assit en tailleur, seul, à un étage élevé de la tour en ruine d'Ishal, Crassius froissa avec colère la missive qui n'avait plus quitté la poche de sa veste depuis de nombreux jours. Une fois le papier réduit en une boule compacte, qu'il serra encore dans ses poings, il laissa dériver son regard sur l'extérieur, rendu visible par l'effondrement de tout un pan de mur. Une brume épaisse s'accrochait aux pierres de la tour, se déchirant en nappes et dérivant dans le lointain, en direction des collines. Sans cette brume, Crassius se serait retrouvé face à un panorama merveilleux, s'étendant des terres sauvages de Korcari jusqu'aux marches solitaires. Mais ce n'était pas la vue qui l'avait attiré jusqu'à cet étage élevé, mais bien la recherche de la solitude. Il devait réfléchir.

Il écarta ses doigts et la missive roula au sol. Il ne fit aucun geste pour la récupérer et se releva, grattant de son index droit les côtes émaciées visibles sur son torse, par l’entrebâillement profond de sa tunique. Il prit appui distraitement contre l'ouverture effondrée, et observa le pied de la tour. La forteresse d'Ostagar s'offrit sous son regard, navrante, exposée. Il entendait un peu plus loin son équipe s'activer selon ses directives. Le jeune mage fronça ses épais sourcils, sentant l'air humide pénétrer sous ses vêtements de voyages. Avant de succomber à l'appel du vide, il recula, et descendit à toute allure les marches qui formaient le cœur de cette tour. Il ruminait.

Ostagar était loin, très loin, de ressembler aux types de ruines qu'il aimait explorer. Construite pendant l'âge d'or de l'ancien Empire tévintide, la forteresse avait été abandonnée par ses occupants pendant le premier enclin. Pourtant elle avait depuis été de très nombreuses fois réquisitionnée et utilisée par d'autres peuples. Ostagar fut abandonnée pour la dernière fois moins d'une dizaine d'années auparavant, lors de la trahison du Teyrn Mc Tir, pendant le dernier enclin. De l'histoire récente, des cendres encore chaudes. À cette pensée, Crassius donna avec rage un coup de pied dans un déchet quelconque, précipitant sa chute au bas des escaliers. Pourquoi l'avait-on fait venir jusqu'ici ? Que pouvait-il bien rester d'enfouis, de dissimulé, dans cette carcasse sans âme ? On l'avait fait venir pour le punir, ni plus ni moins. Il s'était montré trop empressé, avait dévoilé son jeu trop vite. Coincé ici, avec cette expédition factice, il perdait un précieux temps, temps que la concurrence mettrait à profit pour l'évincer.

Alors qu'il franchissait les dernières marches, les bras croisés sur son torse et un air boudeur persistant sur ses traits, il fut rejoint pas un ouvrier, un local débauché dans la ville de Golefalois avec quelques autres.
“Contre-maître ! Nous avons finis les repérages, comme vous nous l'aviez demandé.„
“Bien, bien.„
“Que doit-on faire à présent ?„

Crassius soupira. Il s'immobilisa, foudroyant du regard cet homme valeureux, de deux fois son aîné, qui n'avait pourtant rien fait de mal. Ses bras toujours croisés, le mage répondit, en refrénant au maximum son accent naturel qui aurait suffi à compromettre son origine, pourtant flagrante :
“Procédez ici aussi. N'omettez rien.„

L'homme siffla, faisant sursauter le grand tévintide. Il appela le reste de ses hommes d'une voix puissante, et ils ne tardèrent pas à investir les lieux. Crassius les observa un instant se faire avaler par les ombres de la tour, et soupira avant de s'éloigner, allongeant ses grandes jambes maigres. Il retourna jusqu'au campement sommaire qui avait été dressé sur la terre battue de la forteresse, et pénétra dans l'une des tentes, ou une dizaine d'esclaves attendaient ses ordres. Il s'adressa à eux en langue tévène :
Messieurs, il nous a été demandé spécifiquement d'explorer ces ruines et d'en cartographier le moindre petit gravier. Que ceux qui savent écrire et compter lèvent la main.

Devant le faible nombre de mains levées, une en réalité, Crassius soupira de nouveau, réprimant une soudaine envie de fondre en larmes. Il tourna le dos aux esclaves, ne souhaitant pas se montrer vulnérable devant eux. Il respira profondément, ferma les yeux, et prit de nouveau la parole.
Bien, puisque vous ne m'êtes réellement d'aucune utilité, je vais simplement vous demander de vous disperser, et de trouver quelque chose à faire pour vous occuper. Ok ? Je ne sais pas, réunissez les débris en un seul gros tas, rassemblez les provisions, pensez au déjeuner, n'importe quoi. Maintenant, hors de ma vue !

Ils se dispersèrent hors de la tente, et Crassius se laissa lourdement tomber sur un siège bas, lovant sa tête dans ses mains, enroulant ses boucles brunes autour de ses longs doigts. Il allait devoir travailler seul, ou prendre le risque de s'appuyer sur ses mercenaires Féreldiens. Prendre le risque de faire courir le bruit qu'une expédition Tévitide avait cours dans les ruines d'Ostagar. Une expédition conduite par un mage, apostat, maléficar même. Étranger en ces terres, Crassius se sentait vulnérable. Il voulait en finir au plus vite, remplir convenablement la mission qui lui avait été confiée, contenter le magister qui lui avait personnellement fait cette demande, descendant direct de l'archonte Ishal. Ishal, du même nom que la tour.

Crassius Servis se releva. Il ne pouvait échouer. Cette expédition était un test. S'il parvenait à en rentrer vivant, avec les informations demandées, il pouvait espérer voir de nouveaux projets lui être proposés. Des projets plus intéressants. Où il ne serait plus simplement contremaître. Il quitta la tente la tête haute, une tablette couverte de feuilles de papier coincée sous son bras. Tout ceci n'était qu'un test. Il n'avait qu'à serrer les dents.

Jeu 26 Déc 2019 - 17:20

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Cela faisait environ deux semaines qu’ils erraient sur les routes de Ferelden. Humblement vêtus et peu chargés en bagages, ils se présentaient comme de simples voyageurs de passage. Bien souvent, cela suffisait aux habitants des quelques hameaux auxquels ils s’arrêtaient un jour, parfois deux, le temps de se reposer un peu et de reprendre leur chemin. De temps en temps des curieux s’enquéraient de leur destination finale, davantage dans une tentative se rendre aimable que par volonté de traquer leurs moindres mouvements. Peu importait les intentions de ces personnes, ils leur racontaient toujours la même histoire : ils étaient un simple couple en visite chez des parents éloignés en mauvaise santé.
Aucun individu n’avait jamais questionné leurs motivations ou leurs identités. Edwin et Lynne étaient, pour un œil extérieur, un couple tout à fait banal. Personne n’avait relevé le visage peu émotif du jeune homme ou la monotonie de sa voix. Personne n’avait à redire quoi que ce soit à sa compagne munie d’un bâton qui ressemblait à celui de n’importe quel pèlerin.

Personne n’aurait pu deviner qu’ils se tenaient en face d’une mage accompagnée d’un Apaisé.

Ils ne devaient pas retourner dans un Cercle, à n’importe quel prix. Edwin ne s'en souciait guère, ayant laissé ses émotions dans le passé ; mais Lynne, au contraire, était tous les jours hantée par ce problème qui n’aurait sans doute jamais de fin. Ils étaient à présent des apostats, ce qui signifiait que les Templiers seraient toujours à leurs trousses. Peut-être pas de manière littérale, car il y avait de bonnes chances que leurs phylactères aient été détruits durant l’explosion de la Chantrie et le chaos qui a suivi au sein de leur Cercle : autrement, ils auraient rapidement été cueillis à Combrelande avant même de pouvoir fuir en direction de Ferelden. Cependant, la moindre suspicion de la part de quiconque pourrait vite les ramener à la case départ.

C’est pour cette raison qu’ils s’étaient éloignée des rives de la Mer d’Ecume, s’enfonçant de plus en plus vers les étendues du sud. Lynne avait un plan : trouver un endroit agréable où ils pourraient vivre comme des personnes normales, le plus loin possible des Marches Libres. Edwin avait déjà relevé le peu de sens que cela avait de s’établir si loin, car là où il y avait de la vie il y avait une chance pour eux de se trahir ; pourtant sa compagne trouvait du réconfort à se cacher dans les entrailles du pays.

Mais encore fallait-il trouver un tel lieu. Car si les paysages fereldiens resplendissaient de beauté et de verdure, cette dernière se ternissait et s’effilochait au fur et à mesure de leurs heures de marche. Les habitants du dernier village auxquels ils s’étaient rendus n’avaient pas manqués de les avertir au sujet des terres maudites teintées par le dernier Enclin : mais ils allaient devoir passer par là s’ils souhaitaient arriver vers les ruines de Lothering pour enfin retourner à un semblant de civilisation, vers les Marches Solitaires.

Cependant, la journée avançait inexorablement tandis que les vestiges du village étaient toujours hors de vue.

« Je pense qu'on aurait dû tourner à droite au dernier croisement. »

Lynne leva doucement la tête de sa carte pour regarder l’auteur de cette voix monocorde qui s’élevait à ses cotés. Ce dernier s’avança vers elle, regardant par-dessus son épaule pour mieux observer leur plan, tentant de le déchiffrer à son tour.
Tout en reportant son regard sur le parchemin, la brune fit une moue qui manifestait son exaspération.

« Je ne sais pas … La carte n’est pas très précise. »

« Je t’avais dit que nous aurions dû investir davantage dans cet achat. Elle aurait été sans doute plus détaillée. »

« Et moi je pensais que les routes étaient simplement mieux balisées. » se défendit-elle. « Du coup, je crois qu’on est … qu’on est … »

« Perdus. »

La mage ne répondit pas immédiatement, tentant de ravaler son irritation. Edwin ne disait pas cela par malice ou mauvaise humeur, car il en était incapable ; il s’agissait d’un simple constat, une vérité objective et logique. Pourtant, elle n’en était pas moins désagréable.
Elle soupira.

« Oui, bon, peut-être. » admit-elle, « Mais si on continue dans cette direction on finira bien par trouver un point de repère, non ? »

Edwin haussa légèrement des épaules sans se prononcer davantage. Au point où ils en étaient, ils n’avaient pas grand-chose à perdre à continuer dans la même direction : l’important était qu’ils ne tombent pas sur un camp d’elfes dalatiens ou pire, qu’ils se retrouvent dans des terres sauvages et mystérieuses, un peu comme celles que les locaux avaient décrit. La Forêt de Berciliane, par exemple, éveillait l’imagination de tous, celle de Lynne y compris ; mais pour l’heure, elle préférait éviter devenir le repas de loups ou se retrouver assaillie par des bandits un peu trop téméraires.
Toujours est-il qu’ils se remirent en route, suivant les sentiers tracés par les pas des hommes. Tant qu’ils ne les quitteraient pas, ils ne seraient jamais totalement perdus.

Bientôt, arrivant à un autre croisement, ils finirent par tomber sur des traces de passages : des hommes et des chariots étaient passés par là. Elles étaient fraîches, n’ayant pas encore eu le temps d’être effacées par les intempéries ; aussi décidèrent-ils de suivre cette piste.
La forêt autour d’eux était plus morte que jamais, noyée dans une mer de brume. Les rares touffes d’herbes qu’ils rencontraient revêtaient une couleur jaune presque brune, craquant sous leurs pieds. Les arbres qu’ils côtoyaient avaient une écorce sèche et grise, leurs longues branches dénuées de feuilles ressemblant de longs doigts griffus tendus vers le ciel. Mais surtout, il n'y avait presque aucun son hormis celui du vent ; même les animaux semblaient avoir délaissés cet endroit devenu infertile.

Puis finalement, ils l’aperçurent, à moitié masqué par le brouillard : un château immense, perché sur un rocher, qui ne ressemblait à rien de ce qu’ils avaient pu apercevoir en Ferelden jusqu’à présent. Pourtant, l’architecture avait quelque chose de familier.
Ils s’arrêtèrent un instant, contemplant la structure au loin. Lynne s’étonna d’une telle découverte, mais n’en était pas moins curieuse.

« Des ruines ? »

« Ostagar. »

Elle regarda son compagnon qui n’avait pas quitté des yeux la structure. Le nom lui disait quelque chose dans son aspect historique, mais surtout pour l’avoir vu sur la carte : cela signifiait qu’ils avaient dépassé Lothering, et de loin. S’ils poursuivaient leur route, ils tomberaient sur les terres sauvages de Korcari : autant dire qu’ils s’étaient largement éloignés de leur but initial.
La jeune femme ne se découragea pas pour autant. Elle tourna à nouveau son regard vers les ruines, optimiste.

« Bon, au moins nous savons où nous sommes. » déclara t’elle avec un petit sourire encourageant. « Tant qu’à faire, on pourrait y jeter un œil. »

L’Apaisé n’eut rien à redire à cette décision, et ce ne fut qu’une question de temps avant qu’ils ne finissent par rejoindre l’édifice dénué de toute civilisation. Enfin, c’est ce qu’ils avaient cru initialement. En se rapprochant, ils réalisèrent petit à petit que la vie fourmillait dans les moindres recoins de la ruine.
Ils crurent d’abord à un campement de bandits ou éventuellement de pilleurs. Mais il s’avéra rapidement, par le manque de gardes et de veilleurs et la présence écrasante de ce qui ressemblait à des ouvriers, que les occupants du fort étaient plus pacifiques qu’ils ne l’avaient supposé initialement.

Personne ne les arrêta quand ils passèrent les premières arcades, traînant de manière hésitante autour du camp qui avait été dressé. Tout ce joli monde semblait bien trop occupé pour leur accorder une quelconque importance. Quelques humains se déplaçaient ça et là, examinant la structure, d’autres s’affairaient à transporter quelques rares artefacts. Non loin d’eux, une tente laissa sortir une poignée d’elfes qui se dispersèrent plus loin.

« Je crois que nous sommes sur un site de fouilles, Lynne … On ferait mieux de ne pas les déranger. » suggéra Edwin à l’adresse de la mage, laissant son regard traîner sur les elfes.

« Mais peut-être qu’ils sauraient nous guider dans la bonne direction ? » insista t’elle, cherchant du regard quelqu’un qui n’était pas trop occupé.

Enfin, Lynne décela un grand homme aux boucles brunes sortir de la tente des elfes, une tablette sous son bras munie de quelques feuilles. Elle se rapprocha de lui, tentant de capter son attention alors qu’Edwin la suivait de près.

« Euhm … Bonjour, monsieur. Je suis désolée de vous déranger au beau milieu de votre travail, mais est-ce que par hasard vous sauriez dans quelle direction se trouve le village le plus proche ? Nous nous sommes … un peu perdus. »


Ses lèvres s’étirèrent en un petit sourire désolé, comme pour s'excuser de son catastrophique sens de l’orientation.

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(PNJ) Edwin Nachtigall : Un jeune homme d'une trentaine d'années au regard absent. Il s'exprime sur un ton monocorde. Un bandeau masque sa marque d'Apaisé.

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Crassius souhaitait se diriger vers le fond de la forteresse, la zone la plus reculée de l'entrée, la plus éloignée du campement et de ses esclaves désœuvrés. Il souhaitait également travailler au calme, loin des éclats de voix des travailleurs locaux, occupés à brailler des chansons paillardes depuis les fenêtres effondrées de la tour. Alors, son matériel en main, il s'éloigna à grandes enjambées, s'écartant de la tente. Pourtant il n'eut pas le temps d'aligner plus de deux longs pas : quelqu'un lui demandait déjà son aide.

Son aide ?!?

En se retournant, Crassius fit face à un jeune couple, visiblement usé par une longue route. La jeune femme, qui était celle qui s'était adressée à lui d'une voix polie, affichait un sourire peiné et tenait en main un bâton de marche trop grand pour elle. L'homme derrière elle avait le regard fuyant, ou plutôt... Détaché. Bien que le mage ne doutât pas un seul instant de la véracité des dires de la jeune femme, il sentit néanmoins une légère vague de panique, doublée de colère, monter en son sein. Si ces deux intrus avaient pu se glisser sans heurts jusqu'à lui, cela ne voulait dire qu'une chose : le site de fouilles n'avait pas été correctement sécurisé
“Excusez-moi un instant.„

Lâcha Crassius, l'index droit en l'air comme pour suspendre véritablement leur conversation. En deux grandes enjambées, il se déporta de nouveau en direction de la tente, où il trouva un esclave humain affairé dans un grand sac. Dans un tévène sec, mais les dents serrées de peur d'être entendu par les étrangers au-dehors, Crassius lui intima de réunir ses paires, et d'aller enfin boucler correctement l'entrée de site. Dans l'obscurité de la tente, les mains sur ses hanches, Crassius prit le temps de respirer profondément et de se recomposer une expression plus neutre. Il sortit ensuite calmement et s'en retourna en direction des deux intrus, son matériel toujours à la main.
Il s'approcha, venant de nouveau occuper sa précédente position, et posa sur les deux jeunes gens, d'à peu près son âge, un regard apaisé mais un brin fatigué. Il hésita d'abord à parer, car pour s'expliquer il lui faudrait user de nombreux mots, et son accent en langue commune serait alors parfaitement reconnaissable. Pourtant, il ne pouvait reculer et prononça ses premiers mots avec grand soin :
“Je m'excuse encore, mais normalement vous n'auriez pas dû vous trouver là. Voyez-vous nous sommes sur le point de débuter des fouilles et, au vu de la nature du site, elles pourraient se révéler dangereuses pour tout civil non entraîné.„

Le regard bleu clair de Crassius dériva de nouveau en direction du haut bâton de marche tenu fermement par la jeune femme, sourit et poursuivit :
“Mais vous vous disiez perdu, c'est bien cela ?„

Crassius ne cherchait qu'à gagner du temps : il avait parfaitement en mémoire la question initiale posée par la jeune intruse, celle-là même qui l'avait empêché de poursuivre son travail. Mais il était troublé, troublé par la présence de ces deux étrangers au beau milieu de son site de fouilles secrètes. Il laissa tomber sa tablette et ses feuilles au sol, et se pencha maladroitement pour les récupérer, les mains soudainement tremblantes.



De 1 à 6 : Crassius ne remarque rien "d'anormal"
De 7 à 10 : Crassuis ressent l'énergie qui se dégage du bâton, et en déduit donc qu'il fait face à au moins une mage.

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Sam 28 Déc 2019 - 10:02

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L’homme, qui les dépassait aisément tous les deux en taille, regarda Lynne comme si la foudre l’avait frappé. Il ne s’était visiblement pas attendu à leur présence, ce qui n’était en rien choquant au regard de la déduction d’Edwin quant à la nature du camp dans lequel ils se trouvaient. Elle espérait ne pas attirer sa colère, aussi demeura-t-elle polie à son égard alors qu’il interrompait brusquement la conversation – bien qu’elle fût confuse de sa soudaine rétractation.

« Je vous en prie. »

Il retourna prestement dans la tente d’où il était venu. La jeune femme lança un bref regard interrogatif avec son compagnon qui, quant à lui, tourna vers elle son regard serein.

Du mouvement vers la toile d’où avait disparu le grand homme reporta leur attention vers cette dernière. Un humain en sortit si vite qu’ils n’eurent pas le temps de voir son visage, mais il était clair qu’il semblait se dépêcher. L’avait-on réprimandé ?
Alors que Lynne se posait cette question tout en suivant du regard l’homme pressé qui disparaissait plus loin dans le camp, son précédent interlocuteur revint à leur rencontre. La surprise passée, il avait pris des traits plus calmes et c’est avec courtoisie qu’il s’adressa à son ami et elle-même, leur expliquant l’origine de son comportement. La jeune femme lui sourit avec autant de bienveillance que d’humilité.

« Désolée … on ne savait pas que l’accès était interdit, sinon, nous ne nous serions pas approchés. »

Loin d’elle de vouloir attirer l’attention inutilement : au contraire, se fondre dans la masse était précisément leur mission première. Mais au stade où ils en étaient, il serait terriblement stupide de ne pas demander de l’aide là où ils pouvaient en trouver – même si cela signifiait un petit écart comme celui-ci.
Pourtant, lorsque Lynne surprit le regard de l’archéologue sur son bâton, un léger tressaillement lui parcouru le corps. Elle n’était jamais tranquille lorsqu’un individu s’y intéressait de trop près. Peut-être aurait-elle dû s’en séparer, mais il lui était simplement trop précieux – et pour l’instant, grâce à son apparence sobre, personne ne s’était pour l’instant douté de son caractère magique. Il n’y avait aucune raison pour que cette personne en particuliers ne se doute de quelque chose, n’est-ce pas ?

L’apostate s’efforça de cacher son trouble tandis qu’elle répondait à la question qui lui était posée, à savoir s’ils étaient perdus. Peu lui importait de se répéter, cela lui donnerait l’occasion de paraître aimable.

« C’est cela. C’est, euhm, vraiment bête quand on y pense. » commença t’elle avec un petit sourire penaud, « Nous venons du nord, et on avait dans l’idée de rejoindre Lothering ou du moins ses restes, et à partir de là nous diriger vers les Marches Sol—Oh ! »

La tablette et les feuilles de papier que tenaient son interlocuteur s’échappèrent soudainement de ses mains pour tomber sur le sol dallé. Il se penchait déjà pour les récupérer, et elle-même allait lui rendre service – mais Edwin fut plus rapide qu’elle.

« Tenez. » dit-il après avoir rassemblé avec une étonnante efficacité l’ensemble des objets, les tendant ensuite à l’archéologue. Il poursuivit ensuite sur la lancée de la mage. « Nous comptions nous diriger vers les Marches Solitaires en passant par Lothering, mais nous nous sommes malencontreusement égarés. »

Pour une personne ordinaire, Edwin avait sans aucun doute une façon de parler particulièrement calme et réservé. A l’inverse, pour quelqu’un qui avait passé sa vie dans un Cercle, sa nature d’Apaisé était douloureusement évidente. Lynne fit comme si de rien n’était cependant, comme elle le faisait toujours.

« Voilà, c’est cela. » reprit-elle, « Et c’est pour cela que je me demandais si vous connaissiez éventuellement un village vers lequel nous rediriger – de préférence dans cette direction. Nous n'aimerions pas nous faire surprendre par la nuit. »

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De 1 à 6 : Lynne ne remarque rien "d'anormal"
De 7 à 10 : Lynne ressent l'énergie qui se dégage de Crassius, et en déduit donc qu'elle fait face à un mage.

Sam 28 Déc 2019 - 10:02

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Lun 30 Déc 2019 - 10:44

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Plié en deux, ses mains cherchant frénétiquement ses feuilles au sol, soulevant la poussière noire laissée par l'enclin, Crassius sentit son cœur s'accélérer. En traversant le pays pour atteindre les ruines d'Ostagar, il avait entendu de nombreuses rumeurs. Bien que fantaisistes, toutes traduisaient l'instabilité croissante de la position des mages dans plusieurs pays, dont Férelden. La cristallisation des tensions entre mages et templiers avait été réduite à néant par l'explosion d'une Chantrie dans les Marches Libres, faisant naître de nouvelles poussées de violence. Partout, des cercles s'écroulèrent, et la chasse aux apostats semblait se faire de plus en plus systématique. Et c'était précisément ce fait qui inquiétait le plus Crassius Servis : Mage libre issu de Tevinter, pays mal compris au-delà se ses frontières, il se figurait sans mal remplir tous les critères recherchés par les templiers assoiffés de vengeance. Plus que tout, il craignait d'être découvert, dénoncé et sommairement exécuté. Non, il ne pouvait pas mourir ainsi, si bêtement, alors qu'il lui restait encore tant à accomplir, à expérimenter !

Perdu dans ses craintes, il effleura une main par inadvertance, celle du jeune intrus qui jusque-là était resté en arrière, et qui s'était lui aussi penché pour l'aider à récupérer ses papiers dispersés. Surpris par cet acte d'une gentillesse complètement désintéressée, Crassius sentit ses doutes se disperser. Peut-être que ces deux-là n'allaient pas le dénoncer. Pourquoi le feraient-ils ? Le jeune homme présenta au mage la totalité des feuilles rassemblée, et Crassius les accepta avec plaisir, avant de se relever.

Puis les deux intrus s'expliquèrent tour à tour, se secondant naturellement dans leurs précisions. Alors que la jeune femme semblait déborder d'émotions diverses, le jeune homme était tout au contraire précis, presque mécanique. Son ton monocorde avait quelque chose d'irritant, et le mage peinait à en comprendre la raison. Puis, alors qu'il cherchait à situer Lothering sur la carte mentale qu'il s'était dessiné, Crassius compris : Il parle comme un condamné. Alors, chassant sa carte fictive, le souvenir d'une rencontre avec un mage désapprouvé par la justice des magisters s'imposa à son esprit. Le mage, apaisé, n'était plus que l'ombre de lui-même. Le jeune intrus se superposa à ce souvenir, et Crassius n'eut plus aucun doute. En fixant le bandeau noué autour du front du jeune homme, il demanda à sa compagne, amusé :
“Quel mal votre ami a-t-il bien pu commettre pour mériter un tel sort ?„

Mais alors qu'il s'adressait à elle, son regard dériva de nouveau sur le bâton de marche qu'elle tenait fermement. Une sorte de vrombissement électrisait l'air. Il pouvait le sentir, maintenant qu'il était plus calme. Le jeune mage fronça ses épais sourcils, déçus par son propre aveuglement.
“Ne devriez-vous pas être enfermé dans une tour, quelque part ?„

Puis il sourit largement. Ces deux intrus, finalement fugitifs, étaient des mages, comme lui ! Après avoir rapidement vérifié que personne ne venait à leur rencontre, Crassius étendit une main devant lui, paume vers le ciel, et y fit rapidement naître quelques flammèches, révélant par là même ses talents de mage.
“Votre secret est en sécurité avec moi.„

Assura Crassius en appuyant ses dires par un clin d’œil complice, trop heureux d'avoir enfin trouvé quelqu'un à qui parler véritablement dans ces ruines délabrées.



1 à 6 : Crassius détecte finalement la magie émanant du bâton.
7 à 9 : Crassius est toujours imperméable aux fluctuations du voile.

Lun 30 Déc 2019 - 10:44

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Mer 1 Jan 2020 - 17:13

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L’homme ne répondit pas immédiatement, son visage prenant les traits de la réflexion en réaction à la demande de Lynne. Puis, soudainement, son expression changer subtilement. Ses sourcils se rehaussèrent légèrement, les lèvres immobiles, tandis qu’il tournait son regard vers le bandeau du noiraud. Puis, finalement, un sourire amusé naquit sur ses lèvres alors qu’il formulait à son tour une question qui visait directement Edwin et son état.
De son coté, l'apostate n'y trouva nullement une raison de s'égayer. Bien qu’elle s’efforçât d’afficher un visage interrogatif mais serein, elle avait l’impression d’avoir loupé un battement de cœur.

« Vous parlez de son bandeau ? Je ne l’ai pas forcé à le porter. » répliqua t’elle, un léger rire ponctuant ses paroles.

Jouer la carte de l’innocence ne l’amènerait pas bien loin, et elle le savait parfaitement. L’interrogation qu’il avait formulée était presque accusatrice, tant celle-ci visait avec précision et justesse le mal dont Edwin était victime. Au fond d’elle, elle espérait qu’il s’agissait d’une simple plaisanterie de la part de l’archéologue : mais la culpabilité qui grouillait en elle lui assurait du contraire. Il fallait qu’ils partent d’ici, et rapidement.

A peine eut-elle cette pensée qu’elle tressaillit à nouveau en constatant que l’homme avait à nouveau tourné son attention vers son bâton. Ses sourcils se froncèrent d’une façon qu’elle jugea sévère. Le doute n’était plus possible. Il savait, et lorsqu’il reprit la parole, il était clair qu’il avait une idée parfaite de leur véritable nature.

Lynne ne savait que répondre à cela, et à en juger par le silence d’Edwin, il devait être arrivé aux mêmes conclusions qu’elle. A ce stade, le silence comme les mots n’allaient que renforcer les suppositions initiales de leur interlocuteur.
Et ce fut précisément le cas. Son sourire s’élargit, se sentant sans doute victorieux vis-à-vis de sa découverte. Il ne serait qu’une question de temps avant qu’il ne rameute tout le camp pour les encercler et les maîtriser, avant de probablement les livrer à la Chantrie la plus proche.

Mais elle ne le permettrait pas.

La main de Lynne se referma sur le poignet d’Edwin alors que ses doigts serrèrent son bâton, ses jambes prêtes à reculer alors qu’elle bandait sa concentration. L’énergie fourmillait doucement sous ses doigts, promesse de libération. A la première fausse parole, au premier geste à leur égard, elle le mettrait hors d’état de nuire et fuirait avec son ami. Ils n’étaient pas arrivés si loin pour se faire capturer.

A peine eut-elle cette pensée que le grand homme regarda prestement autour de lui, comme s’il ne voulait pas être vu. Puis il bougea sa main sous leur regard attentif, déployant son bras devant lui tandis qu’il la mettait face au ciel. Puis, entre ses longs doigts, des flammes dansèrent.

Lynne les regarda tour à tour, abasourdie, alors qu’elle abandonnait sa posture défensive, l’énergie qu’elle avait accumulée s’évaporant dans l’air. Ce n’était pas possible, et pourtant …

« Vous … Vous aussi ? »

« Vous êtes un mage. C’est étonnant. »

Aucune surprise ne teintait la constatation de l’Apaisé, pourtant, ses mots résonnaient de vérité. Lynne ne se serait jamais attendue à voir un mage ici, au milieu de nulle part, à faire des fouilles comme bon lui chante.
Aussi, ses propres questions n’attendirent guère.

« Mais … comment est-ce possible ? Votre présence ici, je veux dire … » commença t’elle, se détendant progressivement mais visiblement étonnée. « De quel Cercle venez-vous ? »


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#99ccff

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(PNJ) Edwin Nachtigall : Un jeune homme d'une trentaine d'années au regard absent. Il s'exprime sur un ton monocorde. Un bandeau masque sa marque d'Apaisé.

Edwin s'exprime en #ccffff

Jeu 2 Jan 2020 - 9:36

Anonymous
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Tout devient merveilleux dans la brume.

Les flammes dansèrent quelques instants autour de ses doigts tendus, réchauffant sa paume et glaçant le reste de son bras jusqu'à l'arrondi de son épaule. Pourtant le mage eut du mal à se résoudre à rompre sa connexion avec l'immatériel, à faire disparaître ces infimes flammes dans le plus obscur des néants. Depuis qu'il avait quitté Tévinter, qu'il avait embarqué pour Férelden, Crassius Servis avait dû se résoudre à dissimuler sa nature profonde, et donc à pratiquer sa magie en cachette. Et depuis que des travailleurs locaux avaient renforcé ses équipes de fouilles, ses occasions de s'y adonner avaient drastiquement chuté. Il serra pourtant les doigts, étouffant les flammes et bâillonnant le flux de la magie qu'il sentait s'étendre en lui.

Un instant Crassius avait craint de voir ses deux hôtes fortuits chercher à fuir après que leur secret n'ait été révélé. Pire : il lui semblait avoir noté chez la femme une certaine agressivité, comme si elle s'était résolue à se battre. Car c'était bien sûr sur elle que l'attention de Crassius s'était fixée. Elle qui débordait d'émotions et qui les affichait sans honte, et certainement sans contrôle. Comme lui. De ce point de vue-là, quelles informations pouvaient livrer le visage et la posture d'un apaisé ? Aucune.
Mais à l'apparition des flammes magiques, toute trace d'antagonisme entre les différents protagonistes de cette scène s'était envolé. Une surprise compréhensible était devenue visible sur les traits de la jeune femme épuisée, et Crassius n'eut plus peur de voir ses providentiels amis chercher à le fuir.
Il accueillit alors avec calme les questions qu'ils lui posèrent.
“J'ai effectué toute ma formation à l'Académie de Minrathie. Je la représente encore par mes travaux. Je ...„

Le Tévintide fut stoppé dans ses explications par de nouveaux éclats de voix en provenance de la tour. Il semblerait qu'une bagarre y ait éclaté. Quelques esclaves au sol avaient relevé la tête de leurs improbables travaux pour en suivre la progression. L'un d'eux tourna par réflexe la tête en direction du contremaître, seul référant hiérarchique accessible en l'absence de leur maître véritable. Le regard qu'il croisa fit si noir qu'il se remit instantanément à ses occupations, décrochant du même coup un léger coup de coude dans les côtes de son collègue, pour l'arracher lui aussi à sa contemplation oisive. Crassius soupira et secoua faiblement la tête.
“Ils en viennent aux mains à cause d'un différent concernant les véritables paroles d'une chanson ? Qu'est-ce qui m'a pris d'engager de pareils abrutis ? À ce rythme, je ne quitterais jamais Férelden ! Si cela ne vous dérange pas, nous pourrions continuer de deviser par là-bas, pendant que j'avance mon travail... Vous êtes bien sûr invités à rester parmi-nous. Reposez-vous, et je trouverais quelqu'un pour vous indiquer la direction que vous recherchez.„

Sans attendre véritablement leur réponse, Crassius positionna une feuille vierge et modérément poussiéreuse sur le dessus de sa tablette et tira une plume d'acier de bonnes factures de la ceinture de travail qui lui enserrait la taille. Un petit encrier scellé hermétiquement y était également suspendu, pendant sur sa droite. Il s'éloignait à grands pas, attentif néanmoins aux sons dans son dos. Après quelques pas, il lança :
“Et vous alors ? De quel Cercle dépendiez-vous ?„


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