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– Inquisition –
The next right thing
9:41 du Dragon
Feat. Léopold de Haute Tour
Gentil - et un peu maladroit - collègue de Tullia - ■ ■ ■ ■
Je voyais au fil de mes propos le visage de Léopold se décomposer. Bien, le gore érotique n’était pas sa tasse de thé, quel magnifique début de conversation littéraire .. Décidément, Dorian.
Je m’étais interrompu un peu tardivement pour lui éviter davantage de souffrance, me sentant quelque peu maladroit. Il n’y était pas habitué, cela se comprenait : le choc entre les cultures était toujours inévitable. A Tévinter, si nous ne possédions pas la moindre tragédie théâtrale, la littérature était toute différente, mélangeant toute sorte de thématiques. La littérature tévintide était sans doute bien plus flamboyante, plus extrême, plus crue, que celle d’Orlaïs. Si la Chantrie se permettait de corriger le tir en termes de censure, elle semblait nettement moins regardante que celle du sud. Une tristesse, si l’on demandait mon avis.
A évoquer la bibliothèque de Fort Céleste, son regard s’alluma quelque peu. Je souris : un peu de lecture ne faisait jamais de mal à personne, après tout, et Léopold semblait en manquer au cœur de sa paperasse actuelle.
◊ Eh bien… je dois avouer ne pas avoir eu très longtemps accès à votre bibliothèque lorsque je fus en poste au Campement du Lac. Donc ce serait un plaisir !
◊ Parfait, je vous ferai parvenir tout ça rapidement, dans ce cas.
A voir la bouteille se vider, puis la nouvelle arriver, je me disais que la soirée promettait. J’étais installé confortablement dans un bureau en compagnie d’un amateur de lecture, le tout en savourant du vin local. Quelle vie ! Si seulement toutes mes journées pouvaient y ressembler ..
◊ Ooooouh, la deuxième manche commence, à ce que je vois .. ~
Je vidai alors le contenu de mon verre au fond de mon gosier d’assoiffé, et attendis que mon interlocuteur termine de remplir son verre avant de lui prendre la bouteille et de me servir à mon tour. Malgré les raisons qui m’avaient poussé à faire autant de voyage, je me sentais plus léger grâce au vin et à Léo. Une bonne chose, en soi .. Je ne traversais point une période évidente en ce moment, donc ce genre d’instants étaient les bienvenus. J’avalai une nouvelle gorgée de vin, détaillant une fois de plus les traits de son fin visage.
◊ De plus, nous avons renouvelé dernièrement les étagères de la bibliothèque depuis le temps, il devrait y avoir deux ou trois nouveautés qui seraient susceptibles de vous plaire, Léo.
Ma voix venait de roucouler étrangement, mais je blâmai l’alcool pour ça ; le vin avait toujours ce don magique de me rendre plus chantant, plus insouciant.
Invité
Le mage me prévint alors que la bibliothèque de Fort Céleste avait été renouvelée, il serait même prêt à m’envoyer quelques livres susceptibles de me plaire. Je lui en saurais gré cependant, la courtoisie m’obligeait à lui renvoyer l’appareil. Je possédais quelques livres historiques écrit par la Garde sur la magie utilisée par l’engeance. Un sujet intéressant pour un thaumaturge, même si un humain ne pouvait utiliser cette magie sans subir la corruption de l’enclin.
« Eh bien, ce serait un plaisir. J’aurais moi-même quelques livres qui pourraient, vous intéressez, j’ai récemment acquis des livres ander… »
Je ne pus terminer ma phrase. La porte s’ouvrit avec fracas.
« Commandeur, la famille de Louise vient d’arriver. »
Louise de Vollac. Une pauvre gamine, troisième fille d’un baron sans importance. Elle avait péri lors de l’assaut du Thaig Ortan. Je me souvenais de ses sourires, et même de ses manies énervantes… elles allaient me manquer. Après un regard vers Dorian, je soupirais longuement.
« Très bien, Cain. Dites-leurs que j’arrive immédiatement. »
Le baron de Vallac restait un noble, et, tristement, restait une priorité. Il ne fallait pas que la mort de sa fille en devoir lui rende la Garde antipathique. Et même si Cain n’osait pas le dire, il était évident qu’il avait besoin d’entendre le supérieur de sa fille dire quelques mots… histoire que sa mort tragique rapporte un maximum de prestige a sa famille.
Dans une autre situation, j’aurais sans doute refusé, mais se serais cracher sur la tombe de Louise et sur la sympathie d’un noble. Je me refusais les deux. Je jetais de nouveau un regard vers Dorian, fis une légère révérence, comme si j’étais son obligé.
« Excusez-moi, Dorian, mais mes devoirs m’appellent. Je vous laisse la bouteille. »
Je fixais rapidement mon épaulette, symbole de mon rang, et fit signe à Neige de se coucher. Je ne voulais pas qu’il me suive ou qu’il suive Dorian. J’attachais correctement mon épée avant de lancer un dernier ordre à Cain avant qu’il se retire.
« Cain, guide notre invité jusqu’à la cabane. Il va y dormir cette nuit. »
Je fis un dernier salut en guise d'adieu à Dorian.
« Je vous souhaite un bon séjour à Térébinthe. Vous serez toujours le bienvenu ici. J’espère juste que la prochaine fois que vous viendrez, ce sera pour fêter notre victoire sur l’Ancien. »
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9:41 du Dragon
Feat. Léopold de Haute Tour
Gentil - et un peu maladroit - collègue de Tullia - ■ ■ ■ ■
Léopold semblait enchanté à l’idée de lui faire parvenir un peu de littérature jusqu’en ces lieux. Mieux encore, il était sur le point de me faire part de quelque ouvrage en provenance directe des Anderfels. Enfin, s’il n’avait pas été interrompu par le fracas de la porte juste derrière. J’inclinai la tête dans la direction du bruit pour apercevoir dans l’encadrement un homme, porteur de nouvelles.
Des nouvelles qui interrompirent, ma foi, notre petite beuverie amicale, au grand regret du commandeur-garde. Le regard qu’il m’eut lancé en dit long sur son envie d’abréger notre petit échange.
◊ Excusez-moi, Dorian, mais mes devoirs m’appellent. Je vous laisse la bouteille.
◊ Que c’est fort aimable de votre part, Léo.
Je me levai également, le pas tanguant légèrement alors que j’attrapai la bouteille, pour en lire à nouveau l’étiquette. De l’orlésien. Cela valait ce que cela valait, ma foi. Une fois mon équilibre naturel revenu, Léo avait demandé à son messager du jour – un Caïn, donc –, de me raccompagner. Néanmoins, le commandeur avait envie de finir cette entrevue avec une certaine beauté.
◊ Je vous souhaite un bon séjour à Térébinthe. Vous serez toujours le bienvenu ici. J’espère juste que la prochaine fois que vous viendrez, ce sera pour fêter notre victoire sur l’Ancien.
◊ Je l’espère également, commandeur, et vous remercie encore pour votre hospitalité.
« Notre victoire », cela ne signifiait qu’une chose : notre entente avec la garnison orlésienne se portait au mieux. Peut-être qu’à l’avenir, nous pourrions compter sur leur aide pour les terrasser sur sol orlésien ? A voir, à voir, il ne fallait jamais trop se projeter dans l’avenir, cela pouvait fausser de trop anticiper.
Nous partîmes donc avec Caïn, alors que Léopold empruntait une toute autre route.
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