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Mar 24 Mar 2020 - 0:37

Dorian Pavus
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Dans le fond, j’avais eu besoin d’un temps de réflexion. Après le départ de Félix, de Tullia, et maintenant de Wulf, j’avais eu besoin de souffler. Au début, je pensais que partir en mission m’aiderait, mais ce ne fut pas le cas. Je pensais ensuite que de m’évader loin de tout ça m’aiderait, mais ce ne fut pas le cas. Le déni n’aidait jamais à avancer, n’est-ce pas ?

J’avais demandé à l’Inquisitrice du temps, de peur de craquer sous tant de pression. Il fallait arrêter un instant de se voiler la face, et admettre quand l’on atteignait ses limites.

Ce fut dans cet état d’esprit que je passai le reste du mois. Un état de réflexion, de tri ; mais surtout, un temps où mon regard las se retrouvait confronté à cette lettre, cette affreuse lettre. Ces affreuses lettres, même. Il me fallait tout de même en faire quelque chose, non ?

Je me trouvais alors dans ma chambre, assis sur mon lit, le regard plongé dans ces lettres. Je devais faire quelque chose, me ressaisir. Je ne pouvais tout simplement pas rester ainsi à me lamenter : les Venatoris ne nous laisseraient pas de répit simplement parce que j’avais gros sur le cœur, après tout. Je soupirai sèchement, avant d’attraper ces lettres et de me diriger vers mon petit bureau et de sortir du papier, ainsi qu’une plume et un encrier. Je pouvais le faire.

Après à peine quelques mots, je frappai du poing sur la table, créant au passage une tâche d’encre sur le papier. Papier sur lequel une larme tomba également. Pourquoi était-ce si difficile ? C’en devenait sérieusement frustrant.

Il me fallut un certain temps afin de retrouver le contrôle de mon corps. Les yeux clos, le souffle légèrement irrégulier, je me remis au travail avec une nouvelle feuille. Ce n’était pas si grave de faire des erreurs, disait-on.

Quelques essais plus tard, j’avais enfin quelque chose qui ressemblait à une lettre décente. Une lettre la plus froide possible, une simple lettre informative envers un total étranger. Tout allait bien. Cela dit, je ne me sentis d’attaque quant à la seconde. Je n’en aurai jamais la force, ou en tout cas, je ne l’avais clairement pas actuellement. J’avais encore un peu de temps devant moi, ça devrait aller. Faire une chose à la fois me semblait le plus raisonnable.

Ce fut avec cette pensée en tête que je partis pour Térébinthe. Je pris soin cette fois-ci de ne pas filer en douce, ne savait-on jamais. J’avais à la fois hâte et peur d’y être : hâte de commencer enfin concrètement quelque chose pour aller mieux, peur de m’y confronter concrètement. Il fallait dire que j’étais quelque peu nerveux.

Lors d’une escale dans la ville en elle-même, j’eus une réflexion particulière : devrais-je ramener quelque chose pour commémorer sa mémoire ? Quelque chose de spécial pour elle, quelque chose de simple tout de même. J’eus la bonne idée, tandis que je passai devant un magasin qui débordait de fleurs. A voir ce qui s’y trouvait, je me résolus à prendre de l’ancolie, une fleur à la fois pour elle et pour moi. Je repris ma route silencieusement.

Je trouvai ma route facilement, pour une fois, tandis que mon souffle se bloquait toujours plus fréquemment. Je n’avais pas envie de lire son nom sur cette stèle. D’accord, l’on ne se connaissait que depuis peu, mais je n’avais pas envie de lire son nom sur cette stèle. Malgré nos différents, Tullia était quelqu’un de chouette, et qui allait beaucoup me manquer. Cette seule pensée me porta au bord des larmes. J’inspirai lentement pour me calmer ; j’allais bientôt arriver à l’endroit fatidique. Je devais me montrer fort.

Le soleil avait abordé un angle particulier, comme pour me laisser dans l’intimité, ou de l’espace pour respirer un peu. Cela me faisait drôle. Il n’y avait personne, ce qui me surprit compte tenu du nombre de stèles présentes – cela faisait partie de la vie d’un Garde des Ombres, après tout, comme dans la vie de tout le monde pour être franc. Mais était-elle confirmée morte ? ou simplement partie pour les Tréfonds comme ..

Mon cœur se serra, alors que j’aperçus, gravé dans le marbre, le prénom que je redoutais de trouver. Tullia E. Von Raijer. Garde-Commandeur d’Orlaïs. Mes dents se serrèrent, alors que me voilà planté dans le sol, ne possédant nullement la force de bouger, de détourner le regard.

Tullia était partie. Cette idée devait rentrer dans mon crâne.

Je sentis mon regard briller, mais je ne céderai pas. Je détestais pleurer la disparition de n’importe qui, et ce fait n’allait pas changer aujourd’hui. Mon corps était tendu de bout en bout, et mes yeux s’accrochaient à ces quelques lettres maladroitement sculptées, comme si soudainement j’y trouverai une quelconque force. Comme si soudainement, fixer ces mots me feraient passer le cap.

Il me fallut un instant de plus pour que ma gorge daigne se dénouer, mais je n’avais pas les mots. Que pouvais-je bien dire ? Que fallait-il dire ? Je n’en savais rien ; mais si la nécromancie m’avait appris quelque chose, c’était de toujours parler aux esprits comme on leur aurait parlé s’ils étaient encore parmi nous. Alors, après une bouffée d’air, les premiers mots qui me vinrent à l’esprit furent les plus poétiques, quoique les plus sincères en ce moment.

Tu m’emmerdes.

C’était bref, mais de l’avoir dit me détendit légèrement, comme si un petit poids venait de s’envoler. Je m’accroupis devant la stèle afin d’y déposer les fleurs, avant de rajouter en me redressant.

Je pensais te prendre de l’alcool, mais j’avais oublié ce que tu préférais, donc à la place, je t’ai pris des fleurs.

En y repensant, n’importe quoi aurait fait l’affaire, non ? Je soufflai du nez, tandis que l’envie de rire eut traversé mon âme. Elle m’aurait ri au nez en me voyant dans cet état, un peu comme lors de cette conversation à Fort-Céleste. Elle aurait eu ce pétillement de malice dans le regard, ce rictus provocateur. Elle aurait ri aux éclats avant de hausser des épaules, en commentant ironiquement « C’est bon Dorian, il n’y a pas mort d’homme ! », ou alors dédaignant mes fleurs pour s’amuser à y immiscer un petit – et certainement pas discret – « t’aurais pu ramener quelque chose de plus palpable fufufu ~ ».

Perdu dans cet état presque second – ainsi que peu familier –, je réalisai que je souriais, les larmes prêtes à descendre. Son côté imprévisible et détaché de la réalité allait énormément me manquer. Je ne la connaissais que depuis peu, mais j’avais senti – et nourrissais l’espoir – de bien m’entendre avec elle. En soi, c’était le cas, ou plutôt, c’était en très bonne voie. De l’imaginer en face de moi me fit étrangement du bien, après réflexion. De l’imaginer, avec son regard étrange, avec ses manies propres à elle, avec ses éclats de rire forts et sincères.

C’est quand même dommage, je m’attendais à une dernière surprise de ta part avant que tu ne partes. Mais soit, je m’en contenterai.

Je devais accepter qu’elle ne reviendrait pas, même si en général, elle possédait toujours plus d’un tour dans son sac. Peut-être était-ce l’exception qui confirmait post mortem la règle établie ? Difficile à dire. Ce que je savais, c’était que le temps me semblait soudainement en suspens, comme si plus personne n’osait perturber ce qui se passait comme dialogue dans ma tête. Ce ne serait pas facile, c’était vrai, mais rien que de venir voir cette stèle était un premier pas vers la guérison. Et Andrasté savait à quel point j’en avais besoin.

Jeu 16 Avr 2020 - 14:49

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Ce bureau était un véritable foutoir… il y avait de la paperasse partout. Des rapports, des lettres officielles ou non, des informations sur de potentiels campements de Venatori ou nids d’Engeance, des plans d’Orlaïs sans compter le nombre faramineux d’écrit illisible…

Cependant, je m’attelais à la tâche : lire et compilé, c’était ça que je fessais depuis mon retour du Thaig Orthan… C’était une tâche ennuyeuse mais nécessaire pour garantir le bon fonctionnement de la Garde des ombres.

Je regardais par la fenêtre… c’était l’heure… Après un rapide soupire, je posais ma plume sur le bureau, et me levais. Neige, qui était allongé en boule dans son panier leva les oreilles, mais ne bougea pas. Avec le temps, elle avait compris que je voulais être seul à cette heures précise.

Un homme se trouvait au milieu des stèles de ceux tomber au Thaig. C’était assez surprenant : je me rendais à cet endroit, à cette heure précise, justement pour ne croiser personne… Plus étonnant encore : je ne connaissais pas cette personne. Si je n’ai pas la prétention de connaître le nom de chaque villageois de Térébinthe, je les connais au moins physiquement… et il était certain qu’il n’en fessait pas parti… De l’endroit où je me trouvais, je ne pouvais pas voir son visage, ou s’il portait des armes. Moi-même, je n’avais que mon épée à la ceinture.

Calmement, je m’approchais de l’homme. Je connaissais parfaitement la tombe sur lequel il s’était arrêté : c’était celle de la Garde-Commandeur Tullia, ce qui me fit serrer les dents. Pourquoi était-il là, bon sang ?

Je pris une seconde pour me calmer un peu, avant d’interpeller l’homme.

« Monsieur ? Vous faites parties d’une des familles des défunts ? »

Bien que je n’aie pas le ton, n’aie absolument rien d’agressif, je posais la main sur la garde de mon épée. J’ignorais qui étais cette personne, ou même pourquoi je n’avais pas été prévenu de son arrivée. De plus, la couleur de sa peau et ses vêtements ne laissaient guère de doute contenu de ses origines : Tévinter.




Spoiler:

Mer 29 Avr 2020 - 20:48

Dorian Pavus
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Quelle effrontée tout de même d’oser mourir au combat. Les stèles parlaient d’un combat dans un Thaig, un combat que j’espérais gagné tout de même. Beaucoup avaient péris, mais tel était leur fatal devoir, se battre jusqu’à la mort. Eux qui, la bonne plupart du temps, ne choisissaient pas vraiment de porter une telle destinée sur leurs épaules, mourraient comme des rats dans les coins sombres de notre monde.

Tullia était morte, bordel.

Mes yeux ne se détachaient pas de ces lettres qui, endormies les unes contre les autres, formaient son nom et son prénom, comme si ce geste absurde allait me convaincre de cette vérité qui me semblait encore improbable, encore impossible. Tullia était morte ?

Monsieur ? Vous faites parties d’une des familles des défunts ?

Un sursaut interne laissa un frisson parcourir étrangement mon corps : quelqu’un était là ? Mais mon corps, lourd de se tenir là devant cette stèle, ne réagit pas vraiment tout de suite. Il me fallut un certain temps pour dévier le regard hésitant que j’avais, perdu dans toutes les émotions les plus contradictoires qui m’envahissaient depuis mon arrivée ici, pour le poser sur un homme non loin de moi, s’approchant de moi, même. Sa main sur la garde de son arme me laissait entendre qu’il ne s’attendait pas à y voir un étranger. Allez Dorian, ressaisis-toi. J’eus une sorte de moue, celle que je faisais par réflexe lorsque je me voulais détaché, drapé dans mon sarcasme pour me sortir de mon pétrin émotionnel. Cela me donnait une certaine vigueur.

Non, mais je .. j’étais .. un ami.

Parler de mon amitié avec Tullia au passé me déchira un peu le coeur. C'était dur, tellement dur ..

Cela dit, cette attitude avec son arme me laissait un peu mal à mon aise. J’étais venu ici pour me recueillir, pas pour me prendre la tête à cause de clichés. Enfin. S’ils affrontaient également des Venatoris, je comprenais sa méfiance. Constatant dans sa tenue qu’il devait sans doute être un Garde également, je me permis d’expliquer ma présence en ces lieux.

Vous pouvez ôter la méfiance de votre arme, j’ai signalé ma présence en ces lieux à votre Garde-Commandeur. Je lui ai écrit il y a de cela quelques jours.

Ma voix tremblait un peu, mais pas d’un manque de confiance en moi, mais bien de ce que j’évitais de laisser exploser sur un inconnu. Le pauvre n’était pas venu là pour ça, après tout, et probablement que ma présence le dérangeait fortement. Cela pouvait se comprendre, ma foi. Mais à force de parler, je me surpris à me détendre, à sentir mes émois se calmer quelque peu. Ou alors, ils ne faisaient que se barricader derrière un épais mur, par précaution ou par fierté.

Mar 5 Mai 2020 - 9:15

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Il fallut quelques instants pour que l’étranger se retourne. Je pus constater qu’il affichait une moue. Comme s’il était détaché… cependant… quelque chose était étrange… j’ignorais ce que cela pouvait-être… En tous cas, il n’avait aucune agressivité.

Il se décrit alors comme un ami… un ami… quelque chose me vient à l’esprit, quelque chose que j’avais oublié tantôt. C’est encore une fois l’étranger qui m’aida, sans le vouloir, peut-être, à me souvenir : j’avais reçu une missive, il y a de ça quelque jour, m’informant de sa visite… Quel était son nom déjà ?

« Oh… vous devez être Dorian Pavus. »

Je me détendis immédiatement… à la fois rassurer et confus par cette nouvelle. Je lâchais immédiatement la garde de ma lame. Je me souvenais maintenant parfaitement de la lettre du tévintide. Comment avais-je pu oublier la venue de cet homme ? Les derniers événements m’avaient rendu méfiant… trop méfiant. J’aurais du lâcher mon arme bien plus tôt, en voyant son regard. Je m’en voulais d’avoir pensé une seconde que cet homme pouvait être un Venatori uniquement à cause de son physique… Voir uniquement les apparences… Finalement, j’étais plus proche de ces nobliaux hypocrites que je détestais tant.

« Je m’excuse de mon comportement, monsieur Pavus. J’eus été surpris que votre arrivé ne me soit parvenu par les Gardes en poste. »

Je tendis la main dans sa direction. Un léger sourire, quelque peu triste, au vu du contexte, s’affichait sur mon visage.

« Je suis Léopold de Haute Tour, Garde-Commandeur d’Orlaïs. C’est un plaisir de rencontrer un ami de la Commandeur Tullia, même si… j’aurais préféré que ce soit en de meilleures circonstances. »

Je regardais en direction de la stèle. Le nom de Tullia y était gravé. Cela me mit un goût amer dans la bouche, et une boule dans le ventre. J’étais venu ici pour me recueillir, mais j’avais perturbé une autre personne…
Je ne semblais pas très sûr… je ne savais pas vraiment comment réagir dans cette situation, ce qu’il fallait faire… devais-je le laisser ?

« Je… si vous le voulez… je vais vous laisser vous recueillir en paix… »


Mer 6 Mai 2020 - 18:16

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Oh… vous devez être Dorian Pavus.

Mon regard se plissa brièvement, avant de hocher positivement de la tête à sa réponse. S’il savait, c’était que j’avais en face de moi ledit Garde-Commandeur. Je voyais cependant sur son visage qu’il se sentait à son tour mal à l’aise. J’avais la sensation de comprendre pourquoi ; j’avais ce léger haussement de sourcil que l’on pouvait avoir quand on haussait des épaules avant d’ajouter « Pas de souçi, j’ai l’habitude. » Il s’approcha cependant de moi, une main tendue dans ma direction et nettement moins méfiant.

Je m’excuse de mon comportement, monsieur Pavus. J’eus été surpris que votre arrivé ne me soit parvenu par les Gardes en poste. Je suis Léopold de Haute Tour, Garde-Commandeur d’Orlaïs. C’est un plaisir de rencontrer un ami de la Commandeur Tullia, même si… j’aurais préféré que ce soit en de meilleures circonstances. 

Je lui rendis ce sourire aux arpèges plutôt mineures, avant de caler ma main dans la sienne pour officiellement le saluer.

Le plaisir est pour moi, Garde-Commandeur. Je vous remercie de m’avoir laissé venir jusqu’ici, à Térébinthe, j’en avais honnêtement besoin.

A voir le regard qu’il posait sur la stèle à son tour, il fallait être aveugle pour ne pas remarquer que lui aussi fut assez touché par sa disparition. En même temps, s’il était le nouveau Garde-Commandeur, ce n’était sans doute pas pour rien : il devait être un très bon collègue au pire, un très bon ami au mieux. Ce fut à ce moment que je réalisai que peut-être l’appeler « Garde-Commandeur » ne l’aiderait pas.

Je… si vous le voulez… je vais vous laisser vous recueillir en paix… 
Non, hum .. Votre présence ne me dérange pas, ne vous en faites pas.

Ce fut à mon tour de retrouver des yeux la fatale stèle. Si elle était toujours dans les Tréfonds, elle n’était sans doute pas encore morte. Peut-être était-ce comme Wulf, après tout ; partie se battre face à l’engeance, jusqu’à ce que la mort s’empare d’elle. C’était incroyable à quel point je la voyais mal être la protagoniste d’un tel scénario ; mais bon, je connaissais Tullia en tant que tempétueuse amie, et non comme Commandeur-Garde. Si cela se trouvait, elle prenait son devoir très au sérieux.

Après un silence qui attirait de plus en plus l’attention de mes oreilles, je cherchais la bonne question à poser en premier : lui demander comment il l’a connue ? lui demander de simplement lui parler d’elle ? directement demander comment elle est .. partie ? ou disparue ? Je soufflai du nez avant de me lancer.

J’imagine que vous la connaissiez bien ?

Mer 1 Juil 2020 - 9:16

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Ouf… monsieur Pavus ne semblait pas me tenir rigueur de ma conduite particulièrement désobligeante. C’était sans doute au mieux, je n’avais aucune envie de voir un semblant de discorde en ce lieu de recueillement.

Le tévintide me laissa même resté. Ma présence ne le gênait apparemment pas.
Mon regard fut inévitablement attristé. Je me sentais toujours responsable de la mort de tant de Garde, tombé, sous mon commandement, au Thaig et celle de la Commandeur ne fessait que parachever le tableau.
C’était bête, voir légèrement masochiste, mais après le thaig, après ma première vraie mission en tant qu’officier, il aurait dû y avoir quelqu’un pour m’engueuler sur ses pitoyables décisions lors de l’assaut. On n’aurait pas dû me féliciter ou me promouvoir à ce poste. Je ne me sentais pas légitime, à porter ce titre aussi prestigieux qu’emplit d’obligation.

Dorian me sortit alors de mes pensées, me demandant si je connaissais bien la Commandeur Tullia. Sans vraiment lever les yeux de la stèle portant son nom, je répondis.

« En réalité, je ne la connaissais pas tant que ça… »

Je fis une petite pause, réfléchissant à ce que j'allais dire.

« Je ne connais que très peu la Commandeur, enfin très peu sur son passé avant la Garde. Elle prétendait n’avoir aucun souvenir. Sinon, elle me… *rire un peu nerveux* …traînait dans ses folles missions assez souvent. Donc je l’ai plutôt pas mal côtoyé. »

En réalité, après avoir passé du temps en sa compagnie, je la supposais mentir sur les vraies raisons qui la poussaient à ne rien dire sur ses origines. Des raisons, sans doute, parfaitement légitimes. Et cela aurait été une grande trahison d’essayer d’en apprendre plus… surtout maintenant.
Autant garder l’image d’elle en grande Commandeur plutôt que de chercher dans un passé qui semblait inavouable.

« C’était une bonne amie. »

Finis-je par dire après un léger soupire. Je me demande si elle savait ce que je pensais d’elle. Ou si elle, elle me voyait aussi comme son ami. Des questions qui resteront à jamais sans réponse.

« Et vous, si je puis me le permettre, vous étiez proche ? »

Si je savais qu’elle avait écrit à Dorian, je n’avais jamais lu une seule de ses lettres. Alors j’ignorais tout de la relation qu’entretenait la Commandeur avec le mage de l’Inquisition.


Mer 1 Juil 2020 - 18:34

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Sa réponse me surprit quelque peu, il fallait admettre. Peut-être n’étaient-ils que collègues, finalement ?

En réalité, je ne la connaissais pas tant que ça…

Je ne posai pas mon regard sur lui ; je sentais dans sa voix que j’allais le regretter. Je détestais déjà me montrer autant vulnérable que je l’étais en ce moment, même si pour la plupart ce n’était pas grand-chose. Il y avait du bon à ne pas céder aux larmes très facilement, mais également du mauvais : quand l’on voulait pleurer pour laisser le tout aller, l’on n’y arrivait pas forcément, au point que cela devienne frustrant.

Je ne connais que très peu la Commandeur, enfin très peu sur son passé avant la Garde. Elle prétendait n’avoir aucun souvenir. Sinon, elle me… *rire un peu nerveux* …traînait dans ses folles missions assez souvent. Donc je l’ai plutôt pas mal côtoyé. C’était une bonne amie.

Le léger rire qu’il émit me tira un sourire assez large. Il ne fallait pas connaître Tullia depuis des siècles pour comprendre la signification de ce rire. Elle avait un don pour que l’on éprouve à la fois de la rage et de la sympathie à son égard. Les deux à la fois, évidemment.

Et vous, si je puis me le permettre, vous étiez proche ?

A mon tour de raconter un peu de cette courte route avec cette folle aimable qu’était bien Tullia. Je pris le temps de réfléchir, sans trop me perdre dans la mélancolie – j’allais essayer –, sans non plus trop en dire sur moi ; ironiquement. Mais dans cette situation-là, je préférais ne pas m’étaler, je n’en avais pas l’envie, et encore moins avec vaguement un de ses collègues.

Il m’a été donné de la rencontrer lorsque Fort-Céleste vous servait d’abri temporaire, après l’épisode à l’Inébranlable. Au fil de la conversation, il s’est avéré que nous avons un ami en commun, .. disons une vieille connaissance, plutôt.

Je sentis soudainement mon souffle trembler à simplement évoquer indirectement Wulf. Il aurait au moins pu m’écrire. Me donner des nouvelles. Me l’annoncer directement.

Le regard dans le vague, je réalisai que j’avais laissé ma réponse en suspens. Je me repris au mieux, papillonnant un peu des yeux avant de les poser sur Léopold, comme si soudainement, un échange de regard m’aiderait, cette fois-ci. Un rire étrange, presque étouffé, franchit mes lèvres, comme si je voulais montrer que ça allait.

Ce .. sont des choses qui arrivent. Il m’arrive d’oublier que la vie d’un Garde des Ombres peut s’avérer assez courte ..

Wulf n’avait que 4 ans de plus que moi, après tout. Quel choc. Le genre de choses à te rappeler que tu pouvais mourir à tout instant, malgré ta vigueur et la vivacité de ton esprit. Effrayant. Et puis, me rappelant que je parlais à un Garde, j’eus une envie de me gifler pour une telle maladresse : je venais littéralement de lui dire « ah, tu vas bientôt mourir aussi, c’est cool ! », quel demeuré. Je me raclai la gorge, le regard cherchant ma dignité dans le lointain.

.. Décidément je manque de finesse, veuillez m’excuser. Tullia est la deuxième amie Garde des Ombres que je .. perds .. en deux mois. Le premier ayant entendu l’Appel.

Une lettre. Un mot. Était-ce si dur ? Très probablement. Si je devais annoncer à mes proches que je m’en allais pour mourir, je pense qu’il me faudrait énormément de temps rien que pour rassembler mes mots sur le sujet. Comment lui en vouloir, donc.

Mon clair regard détaillait une fois de plus la stèle. Un soupir franchit mes lèvres malgré tout, alors que je réalisai à quel point le monde actuel n’avait aucun temps pour leurs morts.

Il reste triste de constater à quel point nous n’avons plus le moindre temps à consacrer à leur mémoire, surtout en temps de crise. Il faut porter sur soi, attendre la fin des divers conflits en cours pour éventuellement leur rendre un maigre hommage.

Je marquai une pause, posant à nouveau mon regard sur Léopold pour détailler davantage son visage, chose que je n’avais pas vraiment fait avant. Je me demandais depuis quand il était Garde, tiens. Peut-être une question pour une prochaine fois ?

Et vous tenez le coup, Léopold ?

Jeu 2 Juil 2020 - 11:44

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J’écoutais la rencontre entre Dorian et Tullia… comme moi, il l’avait rencontré à Fort Céleste. La Commandeur avait le chic pour se faire des amis… et des ennemis… voir parfois les deux en même temps. Cependant, je remarquais lorsque le Magister parla de leur connaissance commune… un intriguant sujet, mais je préférais ne pas m’y pencher, pas maintenant, pas ici…

Je fus surpris lorsque Dorian aborda la durée de vie de la Garde… surpris mais pas choqué… Je ne me souvenais plus vraiment si j’avais appris ça avant de rentrer dans la Garde… mais regrettais-je ce choix ? pas vraiment…

« Oui. Il est vrai… c’est à se demander ce que les gens peuvent bien trouver à la Garde… »

Je terminais par un petit rire… Moi, je savais ce qu’on pouvait y trouver : une cause, un objectif, une fraternité rarement égalée. Tout ce dont j’avais besoin en réalité. Plus que l’honneur, plus que la fierté…

Dorian teint tout de même à s’excuser… apparemment, Tullia n’était pas la seule connaissance, membre de la Garde, à avoir succombé. C’était troublant. Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’un mage tévinter soit aussi proche d’autant de Garde… ce n’était pas un mal, loin de là… mais puisque la Garde n’existait pas dans leur Empire… Cependant, c’était aussi, sans doute, un voyageur.

« Oh… Mes condoléances. Je suis sincèrement désolé. »

Dorian continuait en présentent une constatation bien triste… mais aussi bien réel. Les morts n’étaient plus. Et aujourd’hui, les vivants n’avaient pas le temps de se souvenir d’eux. Le monde était empli de chaos, et nul endroit ne semblait avoir été épargné.

Dorian me demanda alors si je tenais le coup… C’était… c’était une excellente question… La réponse aurait dû me sortir immédiatement… ou au moins l’habituelle ‘‘Je vais bien’’… un mensonge, certes, mais un mensonge rassurant.

Après tout, c’était ce qu’on attendait de moi : être rassurant. La Garde orlésienne était… en quelque sorte… les alliés de l’Inquisition. Je savais que ce mage était un ami de Tullia, mais c’était aussi un proche de l’Inquisitrice. Nous avions eu la chance de ne pas être banni après l’Inébranlable. Et si l’Inquisition venait à penser que la Garde était sous les ordres d’un homme incapable de faire face au deuil…



Pourquoi je réfléchissais autant ? Penser à de la géopolitique dans un cimetière ? J’en étais réduit à ça ?
Je me maudissais intérieurement, puis finis par répondre honnêtement :

« Je pense que… non. Je ne m’attendais pas a être là avant… *soupire* En vérité, je ne m’attendais pas être là un jour. »

Je ne m’attendais pas a être Commandeur, je ne m’attendais pas à devoir enterrer Tullia… mais c’était le cas. Tullia avait disparu et était sans doute morte, et j’étais celui qui portait le titre de Garde-Commandeur.

« Vous avez fait un long voyage depuis Fort Céleste… Si vous le désirez, je vous offre l’hospitalité de Térébinthe… »

Peu importait sa réponse, ce n’était pas fini. Je pense qu’après ça, en plus de m’être montré discourtois, le minimum était d’au moins lui proposer de l’alcool.

« Je pense que je vais ouvrir une bouteille de vin en mémoire de la Commandeur… Vous voulez la partager avec moi ? »



Jeu 2 Juil 2020 - 12:19

Dorian Pavus
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Léopold s’était contenté d’ajouter une remarque saupoudrée d’autodérision, ce qui était .. rassurant ? Au moins, il ne semblait pas avoir pris ma maladresse à cœur, et ce fait était rassurant, au moins. Il me présenta également ses condoléances pour Wulf, ce à quoi je répondis d’un léger hochement de tête, n’ayant pas la force de dire « merci » en retour.

Quant à ma question sur son état, de le voir se perdre dans ses pensées me fit réaliser que ce n’était probablement pas la bonne question à poser en ce moment : il venait de devenir Garde-Commandeur, de perdre une collègue proche, évidemment qu’il n’était pas au meilleur de sa forme.

Je pense que… non. Je ne m’attendais pas a être là avant… *soupire* En vérité, je ne m’attendais pas être là un jour.
Je comprends.

Dans le fond, je ne pouvais pas comprendre, mais probablement que de le lui dire le rassurerait ? Aucune idée, il fallait voir. Le nouveau Garde-Commandeur changea cependant de sujet, résolu à faire quelque chose d’autre que de se lamenter devant un morceau de pierre.

Vous avez fait un long voyage depuis Fort Céleste… Si vous le désirez, je vous offre l’hospitalité de Térébinthe… 
Vous savez, je me sentirais fort mal de refuser.

J’étais conscient que je ne pourrais me permettre de rester trop longtemps à Térébinthe, mais pourquoi pas : il n’y avait pas que le trajet qui avait été éprouvant, il fallait dire.  

Je pense que je vais ouvrir une bouteille de vin en mémoire de la Commandeur… Vous voulez la partager avec moi ?

J’eus un léger rire, avant de m’avancer un poil plus près de Léopold. Boire était ce que je faisais depuis pas mal de temps pour alléger les deuils, que ce fût seul ou en compagnie, mais pourquoi pas : c’était si gentiment proposé.

Ce serait un plaisir pour moi de partager cette bouteille avec vous, Léopold.

Evidemment, il me fallait attendre sur lui, car j’ignorais complètement où nous allions. Mais je sentais que cette bouteille était exactement ce qu’il nous fallait en ce moment.

Ven 10 Juil 2020 - 13:37

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« Je vous en prie, appelez-moi Léo. »

Après tous, beaucoup m’appeler déjà comme ça, même parmi mes subordonnés. Bah, c’était toujours plus simple que d’utiliser mon prénom au complet, ou pire, mon véritable prénom complet.

Je guidais notre invité dans le bureau du Commandeur. Je déposais mon épée sur un présentoir et invitai d’une main Dorian a s’asseoir sur une chaise en face du bureau.

Neige sortit du panier et accueillit Dorian. La petite mabari sautillait autour du mage, elle cherchait décidément à jouer avec cet étrange invité au costume et à l’odeur inconnus.

« Du calme, Neige. C’est mon invité. »

Le mabari se retira, et retourna dans son panier. Elle continuait cependant à regarder Monsieur Pavus, comme si elle était prête à lui ressauter dessus à tout moment.

« Pardonnez-la. Elle est encore jeune et n’a pas l’habitude des nouveaux visages. »

Je fouillais dans les armoires. J’en sortis deux coupes en acier et une bouteille de vin. La bouteille appartenait à Tullia… mais puisqu’elle n’était plus…

« C’est une cuvée de Val Forêt… j’espère que ça fera l’affaire. »

Je m’assis dans le fauteuil de Commandeur. Il était plutôt inconfortable, bien plus qu’on aurait pu le croire au premier abord.

Je lui servis un verre avant d’en prendre un. J’en bu une gorgée rapidement. Le vin était toujours aussi amer. Sans surprise, je détestais toujours son goût. Je pense que dans une vie antérieure j’ai du me noyer dans l’alcool ou quelque chose dans le genre…

Un silence un peu gênant s’installa. Je l’avais invité, mais je ne savais pas vraiment quoi lui demander. Rien ne me venait à l’esprit et je ne désirais pas me montrer trop personnel.

« Comment va l’Inquisition ? Je n’ai pas eu le plaisir d’en apprendre plus sur vos opérations depuis que l’on a quitté le camp aux abords de Fort Céleste. »

Mouais… parler boulot… jolie entrée en matière… surtout quand je l’ai invité en l’honneur du Commandeur Tullia… quel boulet je suis…

Je me repris rapidement, je posais la première question qui me venait en tête sur le moment pour corriger ma première question, ne laissant pas à Dorian le temps de répondre.

« Je veux dire… vous avez parlé d’une connaissance commune entre vous et Tullia… il est membre de l’Inquisition aussi ? »

C’est une meilleure entrée en matière. Enfin, je crois…


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