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Mer 25 Mar 2020 - 22:05

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Dead men tell no tales. Actually...


Le chemin avait été long à travers les dorsales de givre. Même si j'avais eu le temps de me remettre physiquement grâce aux soins à Onterre, je restais encore relativement éprouvée par les derniers événements. Physiquement, mais surtout mentalement. Pendant tout le chemin, habillée dans cet accoutrement seyant de mage que l'on m'a cédé, je réfléchissais à la manière dont j'allais me présenter à Fort Céleste. Sans nul doute que Léopold leur avait envoyé une missive pour leur signaler ma disparition, et j'en connaissais que ça allait sans doute rassurer. D'autres en revanche, je pouvais estimer qu'ils seraient plus atteints. Bull, avec qui nous avions effectué une chasse aux dragons des plus plaisante. Blackwall, ce garde des ombres étrange avec qui j'avais échangé de grandes conversations en plus de quelques bouteilles. Et Dorian, le mage avec lequel j'avais sympathisé et pour lequel nous avions en commun la connaissance de Wulf. Passer par Fort Céleste était une informalité pour passer le bonjour, et cette fois ci je devais faire au mieux pour ne pas me faire remarquer. Premièrement parce que je n'étais plus garde commandeur, et deuxièmement parce que je suis sensée être morte, et je voudrais le rester encore un peu.

Et là était tout le subterfuge de porter ces habits de mages. Je n'avais aucun pouvoir bien entendu, encore moins maintenant que ce démon était parti. Mais je pouvais au moins me faire passer pour une apaisée. J'en avais vu plusieurs à Onterre, et comme je savais que l'Inquisition cherchait des talents, je pourrais utiliser cela à mon avantage pour rentrer. Je ne voulais de mal à personne après tout. Et tout le monde semble penser le contraire, c'est fou ça. Tout en traversant les cols et rejoignant les quelques groupes de pèlerins rejoignant la grande forteresse, j'avais eu le temps de rôder mon jeu. Cheveux attachés et couverts sous une écharpe, la capuche de mon manteau rabattu sur ma tête complétait le tableau. Mes yeux n'étaient plus étranges, donc on ne pouvait plus m'identifier aussi facilement. Pour le symbole sur le front, j'avais un petit mélange fait à partir de sève de pin et de sang, qui imitait plutôt bien sur la peau les brûlures. Le seul inconvénient est qu'il fallait refaire le maquillage le matin, à moins de se condamner à ne pas se laver le visage pendant des jours. Non merci les boutons ce n'est pas pour moi. Pour ce qui est des compétences clés, je pouvais mettre en avant mon savoir sur les poisons. Et pour le comportement... Je ne pouvais cacher mon accent antivan, mais je m'étais entrainée à être sans la moindre émotion, à parler de la façon la plus monotone possible. Etrangement, j'y arrivais plus facilement que ce à quoi je m'y attendais. Avant je n'aurais pu réprimer un sourire charmeur, ou bien un rire. Mais maintenant, je me sentais... plus vide d'émotion. Plus calme. Il n'y avait plus de tempête en moi, simplement une mer étale, avec parfois quelques petites vagues. C'était terrifiant.

Vint alors le jour fatidique, où passant à côté du lac avec le campement des soldats je prenais le chemin vers l'éminente forteresse. Je remarquais que depuis la dernière fois que j'étais venue, non seulement il faisait encore plus froid mais il y avait également plus de monde. Le campement militaire était plus structuré, plus fourni. En approchant des remparts extérieurs je remarquais que les soldats en surveillance étaient plus nombreux, tout comme les personnes qui désiraient rentrer. Comme tout le monde je faisais la queue, répétant dans ma tête ce que je devais dire et vidant mon esprit. Je restais le visage impassible, le regard vide, froid. quand vint enfin mon tour, passant sous la herse, je faisais face à un soldat qui avait l'air de commencer la matinée déjà fatigué. Ses yeux verts se posèrent sur moi, fronçant légèrement des sourcils en me regardant de haut en bas.

"A vous...Qui êtes vous et que venez vous faire ici ?"

Il avait l'air un peu méfiant. Mais tenant bien mon rôle, je pris la parole non pas de ma voix doucereuse et roucoulante, mais bien sur un ton monotone et indifférent.

"Je suis Aïlut, une Apaisée qui vient des Tombes d'Emeraude. Je voyageais avec un groupe de mage, mais ils n'ont pas survécus au voyage. Je suis la dernière. Je viens proposer mes services. J'ai des connaissances dans les poisons et leurs antidotes, je suis rapide, efficace et douée de concentration."

Je regardais le soldat, qui semblait sceptique mais ne me rebuta pas pour autant. Il continuait à me dévisager, finissant par m'interroger de nouveau.

"Et pourquoi rejoindre l'Inquisition ? "

La réponse sortit de mes lèvres quelques secondes après, restant toujours aussi calme.

"Je suis seule et vulnérable, ici je peux me rendre utile et être protégée. Il n'y a plus de Cercle pour me protéger. "

J'avais dit cela avec froideur et indifférence, comme un fait que l'on ne pouvait considérer qu'avec neutralité. Pas d'émotions sur mon visage. Ni peur, ni peine, ni colère. C'était inspiré de fait réel, car après avoir discuté avec quelques mages et un apaisé, j'avais compris qu'ils avaient principalement besoin de protection. Personne ne les aimait vraiment. Les mages les mettaient à l'écart car ils représentaient ce dont ils avaient le plus peur, et les templiers les méprisaient car ils étaient aussi insensibles et indifférents que des marionnettes. Enfin ça, c'est que ce les mages m'avaient racontés à Onterre. J'attendais le verdict, l'observant griffonner sur un papier quelques lignes, poussant en même temps un léger soupire.

"Très bien... Mettez votre nom ici, et signez là. Dwayne, accompagnez là à la tour des mages et confiez la à l'un d'entre eux. "

Intérieurement je poussais un cri de joie, mais extérieurement je le retenais merveilleusement bien. Un soldat s'approcha de moi, et je le suivais sans mot dire. Pas de questions, comme un bon petit chien je le suivais. Ma capuche était toujours rabattue sur ma tête, mais j'observais de ce que je pouvais voir dans mon champs de vision direct. Les lieux avaient été réparés, il y avait moins d’échafaudages et plus de personnes pour s'occuper des lieux. Je suivais le soldat, quittant la petite cour pour prendre l'escalier des remparts. Je voyais la petite taverne, toujours aussi vive dans ma mémoire pour le nombre de fois où j'avais dépouillé des soldats à la Grâce Perfide. Sur les remparts, je ne croisais personne que je connaissais, et heureusement. Je marchais toujours, arrivant à une tour qui semblait avoir été réparée depuis. En entrant je pouvais sentir l'odeur caractéristique de vieux livres, mais également de plantes pour faire des potions et des onguents. Un étage plus haut se trouvait une salle avec une tables, des commodes comportant de nombreux livres et ... deux mages.

Le soldat s'adressa à eux, leur expliquant mon cas. Ils avaient l'air hésitant, mais me prirent quand même sous leur aile. Ils me demandèrent d'où je venais, ce que je savais faire. De la façon la plus monotone possible je disais venir des tombes mais ne pas me souvenir de ce que j'étais avant. Que j'avais été rendue apaisée pendant la révolte. Je leur disais également ce que je savais faire avec les poisons et les antidotes, et l'on me mit immédiatement au travail. Je devais rester patiente, attendant le bon moment pour pouvoir m'éclipser. On m'avait donné un plan de travail, des plantes, un mortier... Je commençais à broyer certains éléments, ma capuche toujours sur ma tête. Personne ne m'embêtait en fin de compte. Puis un instant je pus partir, enfin. Je sortais de la tour, m'éclipsant comme je savais si bien le faire. On était en fin de matinée. Je poussais un soupire de soulagement, enlevant la capuche de ma tête et dévoilant mes cheveux attachés en un chignon.

"Bon .... Il est temps de faire un tour des popottes pour saluer qui de droit, fu fu fu ~... "

Un sourire sur les lèvres, le regard de nouveau pétillant, j'observais les alentours. Tranquillement je marchais sur les remparts, ayant repéré au loin une silhouette familière en train d'observer l'entrainement des hommes de Cullen. Les habitudes ont la vie dure, on dirait ?

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Mer 6 Mai 2020 - 22:30

Dorian Pavus
Dorian Pavus

– Inquisition –

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lea partenaire

Dead men tell no tales. Actually ..

9:41 du Dragon
Feat. Tullia E. Raijer
MAIS LA ELLE EST MORTE. - ☀ ☀ ☀


Se reposer. Cette bonne vieille blague qu’était cet ordre, plutôt qu’une « recommandation » comme les gens laissaient croire. Se reposer alors qu’ils ne savaient pas d’où je venais, par quoi j’étais passé ; se reposer alors que l’on était en conflit avec le monde entier. Ils étaient marrants. Mais j’avais décidé de ne pas me laisser choir comme une feuille morte en automne, non ; j’avais décidé de me reprendre en main, par étapes certes, mais il valait mieux avancer un peu que de ne pas bouger ; ou pire, reculer.

J’étais passé à Térébinthe dans ce but, même si ce fut difficile pour moi : j’avais depuis un meilleur semblant de souffle. C’était difficile, mais pas impossible. Assis dans mon fauteuil fidèle, mon regard parvenait enfin à saisir le sens des mots de mon ouvrage sans bêtement les ignorer comme avant. Si je ne pouvais pas me remettre directement à du concret par manque de focalisation, je me devais de tout donner pour aller mieux.

Je fermai mon livre, avant de le remettre à sa place dans la bibliothèque. Le calme de cet endroit avait toujours un don de m’apaiser, de m’aider à faire le tri dans le fil de mes pensées. Je quittai la bibliothèque en passant par les remparts, quand une drôle de sensation m’envahit. Un bout plus loin, là où, un temps, je me posais afin d’observer les hommes de Rutherford s’entraîner, se tenait une silhouette figée. Une sensation désagréable de déjà-vu s’empara de mon esprit, comme pour me rappeler cette vive douleur que j’essayais de guérir. Après tout, c’était à cet emplacement précis que j’avais rencontré Tullia, arrivée avant moi sur les lieux à ce moment-là.

Probablement épris d’une trop grande curiosité, mes pas me menèrent dans cette direction. Je devais effacer ce souvenir, réaliser que ce n’était qu’un garde qui patrouillait, ou quelqu’un de plus civil qui observait la vue offerte par les remparts. Ce n’était pas elle. Une atroce boule me brûlait le ventre, au point de me rendre presque nerveux d’y être. Mais j’étais bien trop loin dans mon trajet pour bêtement rebrousser chemin.

La silhouette se révéla, à force de m’approcher, être une femme ; cela ne m’aidait absolument pas. Les cheveux clairs, attachés en chignon, et un rapport de taille qui sonnait beaucoup trop familier. Je me figeai un instant, à peine à quelques pas d’elle, alors qu’une foule de questions et de réactions à avoir se bousculaient dans ma tête. Mais il était de toute façon trop tard pour reculer, pour fuir. Je m’approchai encore davantage, et usai d’une volonté surhumaine pour lui attraper l’épaule, et la tourner vers moi.

Une immense déception, pourtant prévisible, douloureuse, prit place dans mon esprit, et devait sans doute transparaître sans peine sur mon visage. Evidemment que ça n’allait pas être Tullia. Pourquoi avais-je eu l’audace d’y croire ? Mais c’était si étrange ; elle lui ressemblait malgré tout tellement.

Je ne remarquai pas le léger silence que j’avais laissé planer, alors que le tri dans ma tête s’effectuait, malgré la plaie. Je tentai de combler ce vide en balbutiant quelque chose, tout en laissant transparaître le moins que je pouvais – c’était de toute façon trop tard pour ça.

O-oh .. hum .. mille excuses, je vous ai pris pour quelqu’un d’autre ..

Presqu’aussitôt, je lâchai son épaule, ne faisant plus de cérémonie : après tout, que pourrait bien répondre une apaisée de mieux que « ce n’est pas grave », et continuer son chemin ? J’attendrais de me retrouver seul, probablement aussi de passer dans ma chambre, afin de vraiment souffler. Mais pas ici, et encore moins auprès d’une inconnue, dont le concept même des émotions était désormais impossible à comprendre.

Sachant d'avance que rien ne découlerait de cette entrevue, j'eus comme un réflexe de rapidement tourner les talons, et de reprendre sur un pas relativement hésitant le chemin vers la bibliothèque. Retourner au calme de cette salle. Rapidement.

Jeu 7 Mai 2020 - 21:06

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Dead men tell no tales. Actually...


Je marchais d'un bon pas, gardant en vue ma cible. Plus je m'approchais, et plus je reconnaissais ce style de vêtement tévintide, cette moustache si ostensiblement sculptée et cette bouille de charmeur. Un charmeur qui avait l'air peu triste d'ailleurs, mais peu importe. J'étais trop concentrée sur ma proie, et le fait de ne pas me faire repérer. Il était très difficile de garder mon sérieux et de ne pas sourire, pour continuer à emprunter cette attitude d'Apaisé. Je croisais quelques soldats de l'Inquisition qui patrouillaient, n'éveillant pas leurs soupçons. Il fallait que je réfléchisse à comment aborder Dorian. Serait il capable de me reconnaitre ? J'espérais que oui, mais ma petite tendance à vouloir jouer la malice n'avait pas quitté le pont en même temps que ce satané démon. Je m'approchais donc à pas feutré, faisant en sorte de ne pas croiser son regard. Il semblait préoccupé. Des soucis ? Sans doute, qui n'en a pas dans l'Inquisition. Je m'arrêtais à à peine quelques mètres de lui, me tournant vers la cour comme pour l'observer. Mon visage était découvert, s'il tourne la tête il devrait me voir.

Je sentais alors à un moment son regard se poser sur moi. Ne pas sourire, ne pas sourire... Mes trouvèrent dans leur morte expression quelque chose de très intéressant sur le mur d'en face, qui était pourtant fichtrement loin. Je le sentais se rapprocher doucement. M'avait il reconnu ? Et pourtant, je ne l'entendis pas m'interpeller comme les dernières fois par une petite phrase malicieuse de son crû. J'attendais, sentant mon coeur bondir et mon envie de lui sauter dessus en criant "Surprise!!! Je suis pas morte !!!". Mais avec tout mon sang froid possible (et je suis très fière de moi), je me retenais, ne faisant rien. Je ne fis même rien quand sa main se posa sur mon épaule, me faisant me retourner. J'attendais tellement de voir son expression de surprise. Sera t'il énervé ? Heureux ? Surpris ? Et pourtant, rien de cela. son visage semblait se décomposer en me fixant, comme s'il était dans une incommensurable tristesse et une déception infinie. Ses yeux se posaient sur moi, et pourtant il ne me reconnaissait pas. Je sentais à son expression que quelque chose lui mettait la puce à l'oreille, mais rien de plus. J'étais choquée, aussi je ne réagissais même pas quand il s'excusa et se retourna pour s'en aller. Non... Vraiment Dorian ?!! Son dos face à moi, je ne tenais plus. Je fronçais des sourcils, bien décidée à régler cette humiliation. Je m'avançais d'un bon pas vers lui, dégainais ma main et lui fichais une bonne baffe sur l'arrière du crâne. Sans plus attendre, de ma voix Antivane aussi expressive que chantante, je lui donnais le fond de ma pensé.

"Tch ! Et c'est quoi ces manières ? On reconnait même plus ses copines de matage de fesses ?! Je sais que j'ai un peu changé, mais quand même .... "

Je feignais une expression profondément choquée et blessée, une moue de vexitude s'affichant sur mon visage. Pourtant, mes yeux qui maintenant n'étaient plus sombre comme les ténèbres brillaient toujours de cette même malice. Je le regardais avec un certaine satisfaction, voyant que cela commençait enfin à faire son effet et à faire le tour dans son cerveau. Triomphante et souriant avec plus d'espièglerie, je roucoulais tout en me moquant gentiment de lui.

"Ben alors, c'est quoi cette tête ? On dirait que tu as vu un fantôme, fu fu fu ~ .... "

Je riais doucement, parlant avec cette nonchalance malicieuse qui m'était si caractéristique. Moins féroce, mais d'autant plus inquiétante. Je me demandais s'il allait enfin me reconnaitre à présent. Après tout, il devait sans doute penser que j'étais morte, non ? Lui qui semblait apprécier les Mortalitasi, ça ne devrait pas le surprendre tant que ça de voir un macabé revenir d'entre les morts. Enfin, peut être pas un macabé aussi bien conservé et charmant que moi, c'est sur.

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Mar 12 Mai 2020 - 0:46

Dorian Pavus
Dorian Pavus

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lea partenaire

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9:41 du Dragon
Feat. Tullia E. Raijer
MAIS ELLE N'EST PAS MORTE ?! Elle n'est pas morte. - ☀


Quelle. Journée. Je broyais du noir depuis un moment maintenant, mais là c’était le bouquet : il me fallait croiser quelqu’un ressemblant énormément à Tullia. Chose étonnante, quand on y réfléchissait ..

Mais je n’eus vraiment le temps de pousser la réflexion plus loin : je me pris une tape sur l’arrière de mon crâne, ce qui me surprit grandement – autant que cela m’énerva. Je me tournai brusquement, soudainement irrité, avant de réaliser dans quel tableau je me trouvais.

Mais c’est quoi votre –
Tch ! Et c'est quoi ces manières ? On reconnait même plus ses copines de matage de fesses ?! Je sais que j'ai un peu changé, mais quand même ....

Je sentis mon âme se figer dans une glace éternelle. C’était réellement sa voix. Mon regard ne pouvait exprimer mieux la surprise intense que j’avais en ce moment. Je .. n’avais pas vraiment les mots, en fait. Et je pensais que l’on pouvait me lire comme dans un livre ouvert, car cela tira de ses lèvres un léger rire amusé.

Ben alors, c'est quoi cette tête ? On dirait que tu as vu un fantôme, fu fu fu ~ ....

Prendre rapidement une décision. Je balayai du regard les alentours, aperçus une de ces tours encore vides situées sur les remparts, non loin. Si Tullia était au point d’être sous les traits d’une Apaisée en ce moment, c’était sans doute pour une bonne raison, et éclater en public sur ce genre de sentiments plus intimes n’était absolument pas dans mes cordes.

Sans la prévenir, je rabattis sa capuche sur son visage et l’attrapai au coude, avant de me mettre en route vers cette tour. Et la connaissant, si elle tenterait quoi que ce soit de compromettant juste pour m’emmerder, je n’aurais pas les nerfs assez relâchés pour que cela m’atteigne d’une quelconque façon. J’expliquai cependant plus bas les raisons de mes agissements, histoire de ne pas non plus paraître trop étrange à ses yeux.

Je préfère m’adresser aux fantômes dans un endroit plus isolé, comme une de ces tours, là-bas.

Je n’en revenais pas. Je n’en revenais vraiment pas.

Une part de moi avait envie de la tuer, une autre avait envie de la serrer fort dans mes bras ; après, n’étant pas particulièrement tactile, la seconde situation me paraissait presque désespérée, ou pitoyable.

Nous y fûmes en un rien de temps, et ce fut autant grâce à la courte distance qu’à la vitesse de mes pas. Je fermai la porte derrière nous, malgré l’état d’une tour auquel il manquait un bout de toit, un bout de mur également. Mes dents étaient encore serrées, alors que je cherchais la réaction la plus appropriée en ce moment. Même si je ne voulais pas le croire au début, mon instinct lui faisait confiance sur son honnêteté ; à part le changement des yeux, c’était encore bel et bien Tullia. Vishante kaffas.

Je me massai un peu le coin des yeux avant de pincer l’arête de mon nez. Je sentais les larmes se pointer. Super.

J’ai .. juste besoin d’un moment, là.

Ma tête débordait de questions. Ma voix tremblait un peu, il fallait admettre. Moi qui revenais de Térébinthe, en plus .. Le timing pouvait posséder un certain sadisme. Je m’adossai à une paroi un instant, essayant de rapidement faire le tri dans ce crâne déjà sans dessus-dessous à l’origine. Tullia était en vie, et en face de moi. Je n’hallucinais pas. Je ne rêvais pas. Une espèce de colère stupide monta en moi. Je me décollai du mur pour m’approcher de Tullia, examiner ses yeux un instant – un des détails qui faisait qu’elle était reconnaissable entre mille, et étrangement troublant maintenant que cette espèce d’aura magique avait disparue –, puis soudainement l’attraper par le col de sa tenue des deux mains.

C’est quoi ton problème à disparaître comme ça, sans donner de nouvelles ?! Et en plus, tu oses te pointer ici comme une fleur, en te disant que la moindre personne t’ayant côtoyé un minimum dirait : « Oh Créateur, c’est la grande Tullia qui n’est pas morte !! Ah là là, tu nous as bien eue avec ta petite blague qui a au moins duré un bon mois ! C’était HI-LA-RANT ! T’as fait un truc à tes cheveux ? »

Puis, mon cerveau réalisait l’absurdité de cette réaction, beaucoup trop émotionnelle. En même temps kaffas, j’avais de quoi l’être. Je sentis mon souffle être plus intense, alors que mes mains, agrippant toujours son col, y mettaient moins de force. Les larmes tombaient. Ma foi, que pouvais-je faire à cela ? Je fermai les yeux un instant, inclinant la tête légèrement, avant de finalement céder et la prendre dans mes bras, la serrer contre moi. Elle allait une fois de plus prendre ça sur un ton léger et détaché, et cela m’était égal.

Merde, Tullia, merde ..

Elle m’avait atrocement manqué. Je ne pensais vraiment pas le dire un jour, mais c’était le cas. Et associer son visage à celui de Wulf autant facilement m’était insupportable. Merde, merde, merde. Me voilà reparti pour un tour.

J’essayais d’ajouter à cette conversation un certain sarcasme, noyé hélas dans un chagrin assez conséquent.

Je reviens de Térébinthe, d’ailleurs. Tu devrais voir la belle stèle sur laquelle tu es. Au moins, ton nom y est écrit correctement.

Sam 16 Mai 2020 - 21:25

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Dead men tell no tales. Actually...


ME-MO-RABLE. La tête de Pavus, sa réaction était sans conteste la plus grande satisfaction que je puisse avoir. Je n'arrêtais pas de sourire, en l'observant de ce petit regard goguenard. Cependant, je déchantais assez rapidement. Il réduisit à néant la distance qui nous séparais en un instant, et je me figeais en me préparant à recevoir un coup. J'avais même tourné la tête et me l'étais protégée de mes mains. Pas le visage, c'est l'un de mes seuls atouts à part celui de savoir tuer des gens. Mais à la place d'un coup de poing ou d'une boule de feu, je me retrouvais soudainement avec ma capuche sur la tête et prise par le coude. Je protestais d'une petite voix, plus pour le décorum que pour une vraie résistance. Car nous étions entourés, et si je pouvais éviter d'être de suite reconnue par les autres ce serait pas mal.

"Ha ! Maiheuu ! Me tire pas enfin, et je vois plus rien! "

Je le suivais donc, restant docile. Du moins, en apparence. Car sur le chemin vers la tour, il y avait quelques gardes qui semblaient mollement surveiller les remparts. Nous étions obligés de passer près d'eux. Mon oeil brilla légèrement de malice, et ce fut un supplice que de me retenir de sourire et de garder une voix aussi monotone et intelligible que possible alors que nous passions à côté de trois gardes.

"Maitre Pavus, pourquoi allons nous dans cette tour sombre précisément ? On ne verra pas grand chose... "

Je vis le regard des gardes se poser sur nous, fronçant légèrement des sourcils. Mais une fois dans la tour, Dorian me lâcha et personne ne vint nous rejoindre. Tant mieux en un sens, car au final c'est aussi une intimité dont nous avions besoin. Le mage lui s'était mis contre un des murs, demandant un temps mort. Je le lui accordais volontier, sentant la tension monter et sans aucun doute sa colère se concentrer avant de m'exploser à la figure. Pour faire diversion et garder cette légèreté dont j'étais capable (autant pour me rassurer que pour ne pas penser à la branlée que je vais me prendre), je regardais les alentours et sifflait d'admiration sarcastique.

"Whaa... Toujours aussi pourries vos tours ? Comme quoi même si ça en jette de l'extérieur, faut pas se fier aux apparences ~..."

Je le regardais de nouveau, grand sourire malicieux sur mon visage. Mais je déchantais de nouveau, car Dorian s'était enfin décidé à s'approcher de moi. Alors qu'il me saisissait par le col, je ne résistais pas et me raidissais simplement, me préparant à des coups ou à des injures. Comme pour montrer mes intentions pacifiques, je levais les mains en signe de rédition, bien que ma langue ne soit pas encore sur le même diapason. Toujours aussi bien pendue et voulant toujours tout tourner à la dérision, ne serait ce que par réflexe défensif, je répondis quelque chose alors que Dorian semblait trouver ma mort comme étant une blague de mauvais goût. Non, vraiment ?

"Allons allons, du calme ~... Si tu préfères que je saute du haut des remparts pour vraiment mourir tu me le dis hein ? Bon, je ne le ferais pas, car j'ai déjà assez galéré comme ça à rester en vie jusqu'à présent, donc merci mais non merci fu fu fu !"

Je riais de nouveau, seule réaction à ce malaise qui me prenait. Je rendais compte à présent qu'avant je n'avais jamais eu cette sensation là. Je veux dire, cette situation de quelqu'un qui veut me maudire, me frapper, m'insulter ou autre je l'avais déjà vécu. Cependant avant, toutes leurs émotions mes glissaient dessus comme de l'eau sur de l'huile, complètement imperméable à ce qui pouvait avoir attrait aux sentiments d'autruis et qui n'étaient pas dans mes intérêts. Mais là, sans ce démon, je découvrais tout un panel de sensation empathique que je ne pouvais contrôler, ou plutôt dont je ne pouvais me protéger. Je sentais ma gorge se serrer, surtout que je n'avais aucune conscience que je pouvais provoquer ce genre d'émoi chez quelqu'un d'autre. Pour moi jusqu'à présent on me tolérait, mais pleurer ainsi ma mort me semblait... irréel ? D'ailleurs en parlant de pleurer, j'écarquillais les yeux quand je vis les larmes rouler sur les joues du mage. complètement perdue, je ne savais pas quoi faire ni comment agir.

"Tu... tu pleures ?! Ho mio... des calins maintenant..."

Mal en pis, voilà qu'il me prend dans ses bras. Je me fige d'autant plus, ce genre de proximité m'étant si étrangère. c'était... oui bien étrange, mais en même temps après la première surprise et la gêne je trouvais cela... plaisant ? Non, ce n'est pas vraiment le mot... Je restais là, les mains encore levée, ne sachant pas trop comment agir. Peu à peu, je les abaissais pour les poser dans le dos de Dorian, avec plus d'hésitation maladroite que de douceur. C'est comme ça que les gens font en général, non ? Comment est ce qu'on réconforte quelqu'un dans ces cas là ? A part le pieu je veux dire, parce qu'avec Dorian c'est plus qu'impossible à ce niveau là. Je restais donc là, à lui tapoter gentiment le dos, me demandant si je n'étais pas devenue ici le dindon de la farce. Le mage parla de nouveau, racontant qu'il avait été à Térébinthe pour voir ma stèle. Je ne sais pas pourquoi, mais un petit sentiment de réconfort me pris à l'idée que l'on ait tout de même marqué ma mort par un petit quelque chose. Toute ma vie je ne l'ai pas vraiment considérée, à part juste le fait que mon corps aille pourrir dans un quelconque fossé ou dans une des sombres galeries des Tréfonds, pont barre. Sans doute Léopold qui l'a fait pour les formes. A sa place j'aurais effacé toute traces de mon existence qui sans doute avait été honteuse pour eux. Mais bon, cela fait quand même... chaud au coeur ? Par le Créateur, sortez ces émotions de mon corps, c'est tellement singulier et malaisant... Pour palier à ça, le vieux réflexe de rire et de tourner en dérision ce que j'avais à ma portée.

"Sa grandeur moustachue est allée jusque dans ce trou paumé ? Ha ha ha ! J'espère au moins qu'ils ont mit la statue de moi comme j'avais dit à Léopold avant de partir. Moi sur le dos d'une grande wyvern pourfendant mes ennemis. Elle y était ?"

Ca avait été une conversation d'un jour avec Léopold, concernant les dispositions à prendre si je venais à mourir. J'avais précisé en riant que je voulais une grande statue en mon honneur, et bien entendu il avait poussé un profond soupire. Elle ne doit pas y être à tout les coups. Quoi qu'il en soit, que Dorian ait fait tout ce chemin, c'était une preuve d'amitié que je pense je n'aurais jamais cru recevoir un jour de quiconque. Ou si, peut être de Wulf. Cet âne, j'ai hâte de voir sa tête quand il saura que je ne suis pas morte ! Bon, il faudra que je dise à Dorian de ne rien annoncer par missive, sinon où est l'amusement dans tout ça, je vous le demande. Pour l'instant, je devais cependant remonter un peu le morale du mage, histoire qu'il se reprenne. En souriant je le repoussais légèrement pour qu'il puisse me faire face, le regardant avec toujours la même malice mais mêlée à une étrange douceur.

"Il y a sans doute une chose que j'ai oublié de te dire, Dorian. C'est assez fréquent qu'on croit que je suis morte. En général, pour être sûr c'est comme pour les Archidémons. Tant que la tête n'est pas coupée et que tu ne vois pas le corps sans vie, c'est qu'il y a des chances que je sois encore en vie. Bon, cette fois là j'ai vraiment failli y passer, je ne sais même pas comment j'ai fait pour survivre. Mais... Me revoilà ~ "

Je souriais un peu plus, véritable signe que j'étais bel et bien vivante. Il n'y avait que moi pour rire devant la Mort, mais également rire au visage d'un démon. Tout ça dans une même vie, si c'est pas beau tout ça !

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Dim 17 Mai 2020 - 23:53

Dorian Pavus
Dorian Pavus

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9:41 du Dragon
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Joyeuse folle défiant la mort elle-même - ☀☀☀☀


Tullia semblait tout de même encore trop détachée de tout ce qui se passait, et cela eut le don de m’irriter : certes, je ne m’attendais pas non plus à un élan de compassion – je parlais d’un vrai –, mais même après avoir FROLE LA MORT elle arrivait à tout prendre à la légère ?!

Mais malgré tout, il y eut une certaine réaction à ce qui échappait à mon emprise, sur ce plan émotionnel ridicule et débordant.

Tu... tu pleures ?! Ho mio... des calins maintenant...

Elle n’imaginait même pas le bien que cela me faisait finalement. Moi qui n’étais pas tactile de nature, je me suis senti cependant respirer pour la première fois depuis ce mois compliqué.

Et évidemment, Tullia allait encore parler d’absurdités sur son ton décalé.

Sa grandeur moustachue est allée jusque dans ce trou paumé ? Ha ha ha ! J'espère au moins qu'ils ont mit la statue de moi comme j'avais dit à Léopold avant de partir. Moi sur le dos d'une grande wyvern pourfendant mes ennemis. Elle y était ?

Léopold. Oui, je me souvenais de ma rencontre avec le nouveau Garde-Commandeur. Et quelque chose me disait que lui non plus n’était pas au courant. Malgré ma réflexion du moment, je ne pus retenir ce petit rire que l’on avait quand on était triste ou boudeur, que l’on voulait rester triste ou boudeur, mais qu’on n’y pouvait rien car la personne faisait exprès de nous faire rire. Je me reculai un peu, m’essuyant un œil distraitement avant de me frotter la nuque, le sourire maladroit.

Je ne pense pas avoir vu quelque chose de la sorte, je regrette. En revanche, il a l’air de passer beaucoup de temps à se recueillir sur ta stèle, à croire que ça fait partie de sa routine.

Etrangement, je sentais que je me reprenais petit à petit en main. Quelque part, cela me rassurait. Me sentir un peu plus maître de moi-même me faisait du bien. Tullia me poussa un peu cependant, comme pour mettre un peu fin à cet élan d’affection particulier – et probablement gênant.

Il y a sans doute une chose que j'ai oublié de te dire, Dorian. C'est assez fréquent qu'on croit que je suis morte. En général, pour être sûr c'est comme pour les Archidémons. Tant que la tête n'est pas coupée et que tu ne vois pas le corps sans vie, c'est qu'il y a des chances que je sois encore en vie. Bon, cette fois là j'ai vraiment failli y passer, je ne sais même pas comment j'ai fait pour survivre. Mais... Me revoilà ~

Je sentis dans son regard une sincérité qui était d’habitude si difficile à déceler chez elle, mais pour une fois, tout semblait si clair .. Je me demandais réellement ce qui lui était arrivée là-bas : elle semblait si différente, mais en même temps absolument pas, c’était étrange à décrire.

C’est vrai que j’aimerais bien savoir ce qui t’est arrivé, je veux dire .. qu’est-il arrivé à tes yeux ? A cette espèce d’aura magique que tu te trimballais partout ? Quelque chose de réellement conséquent a dû t’arriver dans les Tréfonds, c’est inévitable .. Avec une bouteille ou deux serait le mieux.

Ma façon très simpliste de reconnaître Tullia était par trois choses : ses yeux étranges, sa tignasse blanche et sa voix chantante et moqueuse. Autant dire que c’était perturbant – sans parler du fait que ça semblait réellement faire psychologiquement une différence pour elle.

Son commentaire me laissa cependant pensif : tant que l’on ne voit pas son corps, hein ? Dommage que cela ne marchait pas avec les Gardes appelés par l’Engeance. Mon regard s’assombrit d’un seul coup, réalisant qu’elle ignorait peut-être complètement au sujet de Wulf – ce qui, quelque part, pouvait se comprendre. Devais-je en parler maintenant ? Était-ce raisonnable, après ce qu’elle venait de traverser ? Je ne pouvais pas non plus lui mentir ..

Le temps de me perdre dans ma rumination mentale, je sentis les larmes revenir. Silencieux comme une tombe, mon regard s’était incliné sur le côté, comme celui d’un lâche qui cherchait tristement une issue à la fatalité. Je m’en voulais d’avoir cette attitude. Le contraste avec l’éclat du sourire qu’elle m’envoya me troublait presque autant que mes réflexions actuelles.

Je finis par soupirer par le nez, en silence, les yeux clos, comme pour me donner ce courage que je n’ai jamais eu vis-à-vis de cette histoire, de cette affreuse histoire, et j’attrapai ses mains avant de croiser son regard.

Avant de reprendre tranquillement ta route, il y a quelque chose que tu .. dois savoir.

Comment était-ce autant complexe de regarder quelqu’un dans les yeux ? Ce n’était pas une difficulté pour moi, d’ordinaire, mais là .. C’était dur, tellement dur. Je ne savais même pas comment elle y réagirait, mais j’improviserais au mieux, j’imaginais ..

C’est .. c’est au sujet de Wulf.

La connaissant, elle allait me lancer une pique sur notre situation ambiguë, puis rire de plus belle ; et ça me ferait mal, mais ça m’apprendrait. Ça m’apprendrait à replonger dans un tel merdier avec le vieux Garde qu’était devenu Wulf. Rien que d’avoir prononcé son nom me déchira le cœur, réalisant que les prochaines fois que je le redirais ne serait que pour parler de malheur, de tristesse, de douleur. Mais je ne pouvais pas me défiler maintenant : j’avais entamé le sujet, je devais aller jusqu’au bout. Je lui devais bien cela.

Un certain silence de ma part s’était posé, mais je comptais le briser, même si ma voix se trouvait un peu dans ce même état.

C’est quelque chose qui est arrivé récemment, je l’ai appris il y a de ça quelques semaines à peine .. et je m’en voudrais de .. te laisser partir sans t’en parler d’abord ..

Et je tournais en rond. Pourquoi était-ce aussi dur, fasta vass ?! Je ne comprenais pas. C’était si douloureux de prononcer une phrase si simple pourtant. J’eus le mauvais réflexe de cacher ma bouche d’une main tremblante, les yeux fermés et la tête tournée vers la terre. Je n’avais plus la force de tenir ses mains. Je dissipai ce geste assez rapidement, essuyant au passage le flot de larmes qui s’était subitement mis à couler. Je me raclai ensuite la gorge, afin de me ressaisir un minimum, d’aller enfin jusqu’au bout de cette pensée qui me menait la vie dure depuis cette affreuse lettre. Tullia était proche de lui, elle devait le savoir. Je pris le temps de respirer avant de reprendre ma sombre nouvelle.

On m’a informé qu’il est .. .. parti.

Techniquement, et Tullia avait marqué un point, partir en entendant l’Appel ne signifiait pas forcément que l’on était mort. Mais une chose était certaine : il ne reviendrait pas. Cette idée peinait encore à s’installer dans mon crâne. J’eus cependant la force de croiser à nouveau son regard, même si je ne voyais plus grand-chose.

Wulf a entendu l’Appel des Gardes, Tullia. Il .. il ne reviendra pas.

Je me tus à nouveau, secoué par un nouveau sanglot silencieux. Lui que je n’avais pas revu depuis tout ce temps, alors même que nous commencions à peine de nous rapprocher à nouveau, et me voilà dans un tel état émotionnel. Je n’osais même pas imaginer Tullia, et je me sentais réellement égoïste de me sentir comme ça. Elle était bien plus proche de lui que moi, finalement, et j’étais sans doute dans un état plus lamentable qu’elle. Mais j’avais réussi à le lui dire. A le lui affirmer. A me l’affirmer à moi-même. Wulf était parti, et il ne reviendrait pas.

Sam 20 Juin 2020 - 19:44

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Dead men tell no tales. Actually...


Dorian semblait se remettre petit à petit, souriant légèrement et semblant même rire entre deux larmes. Il mentionna avoir croisé Léopold, et je fus assez surprise de l'entendre dire qu'il allait si souvent sur ma tombe. Etrange... Peut être qu'il y allait tous les jours pour me maudire du fait que je lui avais laissé une charge relativement ingrate, ou alors il venait juste se plaindre sur son sort tout court. Je poussais un léger soupire, espérant qu'il ne ferait pas pire que ça.

"Ha ! Ce Léopold, j'étais sure qu'il était fleur bleue. J'espère qu'il ne pense pas que c'est de sa faute. Sinon, ce serait toute une éducation à refaire... "

Le connaissant, même s'il parle peu il est tout à fait capable de ressentir une grande culpabilité. Il l'avait déjà vécu en ayant survécu à l'Inébranlable, et là maintenant que c'est moi qui suis morte... Pour son propre bien je voulais que son coeur soit assez endurcis et qu'il ait suffisamment de détachement sur la situation pour ne pas avoir de remord. Ce n'est pas comme s'il aurait put faire quelque chose pour me sauver. Non ça, ce serait plutôt Bethany. Encore une qu'il va falloir que je visite pour m'assurer qu'elle ne broie pas du noir à mon sujet. Nous nous étions connus de façon occasionnelle mais le courant était bien passé. Et avec le passif de sa famille... bref, il faudra que je lui rende visite un de ces quatre. Pensant à ces coeurs sans doute encore endoloris par ma mort, j'en oubliais l'essentiel. Raconter le pourquoi du comment. Heureusement Dorian me le rappela, demandant même en réparation que cela soit autour de quelques bouteilles. Je souriais, n'allant pas le décevoir sur ce coup là.

"C'est sûre que c'est une longue histoire digne d'être racontée autour de plusieurs verres, et pour toute une nuit ! Mais pour résumer... après l'attaque du thaig orthan j'ai été précipitée dans une rivière souterraine et séparée des Gardes. en voulant retrouver mon chemin j'ai touché un cristal et...en fait il semblerait que j'avais un démon scellé en moi, un démon du Désespoir. En touchant le cristal je me suis retrouvée dans un rêve bizarre, et je l'ai vaincu. Ou rendu fou, j'en sais trop rien. Bref, quand c'était fini je n'avais plus de démon, et ensuite ça a été la galère pour survivre dans les Tréfonds et en ressortir. Vivante, je précise. "

C'était vraiment un très gros résumé, car je ne mentionnais pas tout ce qu'il s'était passé dans le rêve, ni comment j'avais survécu dans les Tréfonds et encore moins les péripéties une fois que j'avais réussi à atteindre la surface. Car c'était bien la question sous-jascente : pourquoi une fois sortie je n'ai prévenu personne ? Mais Dorian semblait avoir à moitié écoute. Il avait l'air préoccupé, maussade et son regard portait tout le chagrin du monde sur ses épaules. C'était étrange... Puis il me prit les mains, ce qui fut encore plus surprenant, et commença à vouloir me prévenir de quelque chose. Avec des mots hésitants il parla de Wulf, faisant penser qu'un nouveau problème avait vu le jour.

"Quoi ? Qu'est ce qu'il a encore fait ?"

J'avais froncé des sourcils, me demandant si c'était encore leur histoire d'amourette qui n'avançait pas. Quoi, ils se sont encore pris le chou ? Il va pas me dire qu'il veut encore divorcer de leur mariage imaginaire, car là sincèrement ça commencer à tourner en rond. Malheureusement pour moi, la nouvelle fut tout autre. J'écarquillais les yeux, me figeant totalement en accusant le coup, balbutiant quelques mots.

"Hein ? Mais... Ce n'est pas..."

Je fronçais des sourcils, reculant d'un pas comme si d'un coup le contact avec les mains de Dorian me paraissait insupportable. Je le regardais de mes yeux perçants, mais pour une fois il était difficile de savoir ce que je pensais et ressentait. Tout était confusion, entre l'incompréhension, le fait que j'essayais de retracer les évènements avant le Thaig pour trouver des éléments annonciateurs, la peine que cela soit vrai et trop tard, la colère de ne pas avoir été là au bon moment. Je me mis à grogner, pestant d'un coup tout en fixant d'un regard haineux un des portraits à moitié moisi de la tour.

"Rhaaa.... C'était vraiment pas le moment. Il aurait du m'attendre !!"

Je regardais de nouveau Dorian, me calmant légèrement alors que je remarquais qu'il était dans un piteux état. Cela semblait terriblement l'affecter, bien plus que moi. Nous n'avions pas la même relation, et de mon côté les émotions de ce genre, en tout cas liée à la perte de quelqu'un, ont été *** Pour Wulf, mon mentor et ami parmi les Gardes de Férelden, je sentais que ça allait être différent. Que quand j'aurais vraiment réalisé qu'il n'y avait plus rien à faire, qu'il n'était plus de ce monde, là les émotions frapperont un grand coup et feront de terribles dégâts. Pour l'instant je restais décidée et stoïc, essayant de trouver des échappatoires, des raisons d'espérer qu'il n'était pas trop tard pour le voir une dernière fois. Je me mis à faire les cents pas dans la tour, songeuse, essayant de retracer les évènements qui auraient pu conduire au fait qu'il parte sans m'attendre.

"Mais, s'il me croyait morte comme tout le monde, et que Léopold a bien interrompu les recherches... Il faut que j'y retourne, il n'est peut être pas encore trop tard."

Je m'accrochais à cette idée, et assez rapidement je sentais mon ventre se nouer. Cette boule, c'était celle de l'urgence, de quand il faut commencer à courir plus vite que le vent. Non, je ne pourrais pas rester longtemps à Fort Céleste. Dès le lendemain je devrais repartir et aller à Dénérim pour en savoir plus. Fort Bastel aura sans doute des informations sur l'entrée des Tréfonds qu'il aura prise et vers quel avant-poste il se sera dirigé. A la suite de quoi, j'aviserais. Je m'arrêtais soudainement, me tournant ves le mage tévintide pour me rapprocher de lui. Sans doute ne devait il pas comprendre mon comportement ni ma détermination. Wulf ne lui en avait probablement pas parlé, vu que le sujet de la mort parmi les Gardes reste relativement secret, et surtout délicat.

"Il faut que tu comprennes Dorian, Wulf et moi nous nous étions promis que si l'un de nous entendait l'Appel avant l'autre, nous irions tous deux dans les Tréfonds pour une... dernière dance avec la Mort si on peut dire. Il faut que je retourne dans les Tréfonds le retrouver... Ca peut mettre du temps ces choses là, et il n'est pas du genre à se laisser mourir aussi facilement..."

Non, même s'il entendra l'Appel il ne mourra pas sans combattre férocement. Je devais miser là dessus. Pourvu qu'il ne fasse rien de stupide... Je serrais les dents, prise soudainement d'une certaine colère. Mais pourquoi je suis tombée dans cette rivière ! Proche d'un débris de bois, je me mis à lui donner un furieux coup de pied, pestant et grognant contre cette chose inerte qui n'avait rien demandé.

"Merda ! Va' al diavolo !!"

Oui, c'était vraiment la merde.

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Ven 10 Juil 2020 - 15:20

Dorian Pavus
Dorian Pavus

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Dead men tell no tales. Actually ..

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Joyeuse folle défiant la mort elle-même - ☀☀☀☀


Je n’aimais pas voir cette lueur disparaître de son regard. Elle n’y était clairement pas préparée, et elle venait sans doute de passer par déjà beaucoup, et j’en rajoutais une couche. Je m’en voulais, il fallait être honnête, mais je n’y pouvais rien. Je n’aurais pas pu la laisser repartir pour qu’elle l’apprenne de la part de quelqu’un d’autre. J’avais le sentiment que c’était à moi de le dire.

Pour la première fois, je la voyais confuse, hésitante, mélangeant ses mots. C’était normal. Cela allait de soi. Je croisai les bras quand Tullia lâcha mes mains ; pour moi aussi, ce contact m’était insupportable. Je m’étais forcé à me montrer plus « tactile » car beaucoup était de ce genre-là, et je me voyais mal rester froid face à une telle nouvelle, face à un tel regard.

Je n’avais jamais vu une telle haine dans ses yeux, et je n’avais jamais vu une haine autant douloureuse dans le regard de qui que ce soit.

Serrant mes bras contre moi pour paraître plus solide, la voir dans cet état ne m’aidait pas, il fallait dire. Les choses devaient être posées noir sur blanc, mais je ne m’attendais pas – étrangement – à une telle réaction de sa part. Nos regards se croisèrent à nouveau, et j’aperçus alors cette colère impuissante s’éteindre progressivement. Cette colère impuissante se mouvoir en quelque chose de plus concret, de plus maîtrisé.

Il faut que j'y retourne, il n'est peut être pas encore trop tard.

Mes sourcils se froncèrent alors. Elle comptait le ramener ? Je croyais que quand un Garde partait pour sa dernière mort, il était impossible de revenir. Je m’approchai un peu d’elle, avant qu’elle ne prit l’initiative de s’approcher de ma personne, me coupant même la parole.

Tullia—
Il faut que tu comprennes Dorian, Wulf et moi nous nous étions promis que si l'un de nous entendait l'Appel avant l'autre, nous irions tous deux dans les Tréfonds pour une... dernière dance avec la Mort si on peut dire. Il faut que je retourne dans les Tréfonds le retrouver... Ca peut mettre du temps ces choses là, et il n'est pas du genre à se laisser mourir aussi facilement...

Je comprenais mieux. Je ne connaissais que trop bien, le coup des promesses pas tenues. Mais parfois, la vie s’en fichait des promesses. Alors que Tullia passait ses nerfs retrouvés sur un pauvre morceau de bois là au mauvais endroit et au mauvais moment, je cherchais les mots pour réconforter Tullia – c’était tout ce que j’avais, après tout. Je n’étais pas du genre à être trop tactile, encore moins dans cette situation. Je m’étais fait violence avant pour le faire car j’avais en tête que c’était la meilleure façon d’aborder les choses. J’essuyai mes larmes désormais sèches avant de m’approcher de cette pauvre et furieuse Tullia.

Tullia. Je suis certain qu’il n’a pas oublié cette promesse, je suis même sûr que certes il se bat en ce moment, mais qu’il t’attend dans les Tréfonds pour quand ton tour viendra. Allez, c’est un bon combattant, non ? Il tiendra bon, et je ne pense pas qu’avec cette promesse en tête, qu’il mourra autant facilement.

Je marquai une pause, l’entendant très certainement jurer dans sa langue natale, songeur.

Cela dit, il y a quelque chose d’étrange dans son départ. Dernièrement, une certaine Bethany m’avait fait parvenir des lettres de sa main, incomplètes et aux mots vraiment incertains, où il essayait notamment de m’expliquer qu’il devait partir. Mais il n’a jamais envoyé ces lettres, il ne les a jamais fini .. N’en avait-il pas la force ? Je ne sais pas à quel point ça peut être complexe pour un Garde de poser un tel sujet sur la table.

Tout de même, j’avais connu un Wulf qui traversait les tempêtes, qui n’hésitait pas à dire même les pires nouvelles. Avait-il autant changé ? Je ne pensais pas. Enfin, c’était sans doute seulement moi : comment savoir sa propre réaction face à la mort ? face au dernier voyage ? Difficile à dire, voilà. Je haussai des épaules, le regard divaguant.

Peut-être qu’il ne savait simplement pas comment aborder le sujet et qu’il a arrêté de m’écrire dans le but que je ne sache pas ? Est-ce que c’est vraiment possible ?

Dim 19 Juil 2020 - 11:29

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Je pestais contre ce revers du destin et ces occasions manquées pendant que Dorian semblait lui osciller entre ses tentatives de réconfort et son propre abattement. Il voulu me rassurer, me dire que Wulf m'attendrait en bas. Sauf que je savais bien plus la dure réalité des choses. Je poussais un léger soupire, me tournant vers le mage qui s'était rapproché.

"Wulf.... il ne m'attendra pas. Il était là quand j'ai disparu lors de l'attaque du Thaig, il aura sans doute pensé que je suis morte aussi."

Je suis morte pour lui, et tout comme moi il ira de l'avant. Il ne se posera pas la question de m'attendre ou de partir vu qu'il pensera que je suis morte. De plus, s'il entendait véritablement l'Appel, il sera de moins en moins sain d'esprit et pourra de plus en plus difficilement discerner la réalité des hallucinations ou des cauchemars. Ainsi va la fin des "Héros" que beaucoup semblent aduler, sans connaitre ni comprendre le terrible sacrifice qui nous attend à la fin. Douleur, folie, agonie... Je me gardais bien d'en parler à Dorian car c'est un sujet autant tabou chez les Gardes (on n'en parle pas en extérieur pour ne pas faire peur aux recrues) que pour le mage. Vu comment il tenait à lui, savoir qu'il finirait sa vie en souffrance serait un terrible fardeau. Je lui souriais donc, essayant de rester un peu positive.

"Mais oui, il n'est pas du genre à se laisser aller aussi facilement. Je ne suis pas en état de suite de retourner dans les Tréfonds, mais dès que j'aurais réglé mon retour à Térébinthe j'y retournerais. Haaa... Wulf, vraiment, m'obliger à y retourner alors que je viens d'en sortir...."

Je poussais un soupire d'exaspération, marmonnant quelques injures. Retourner dans cet enfer sans lumière et sans nourriture un peu potable, non merci ! Je suis bien plus adepte de l'air libre que des galeries souterraines. Mais malgré toute la mauvaise volonté et la réticence que je montrais, je savais que mon esprit ne serait pas tranquille tant que je ne serais pas allé le voir une dernière fois. Ou du moins essayer et m'assurer que je ne peux plus rien faire pour lui. Je fus sortie de mes pensés par l'aveu étrange de Dorian. Je le regardais avec surprise, essayant de comprendre cette histoire de lettre.

"Bethany ? Une lettre étrange ? Mhh... Je connais cette Garde des Ombres, c'est une personne de confiance. Après, pour ce qui est des phrases inintelligibles...."

J'avais mon idée là dessus, mais ne voulais pas vraiment en parler plus que ça. S'il n'arrivait plus à lire ou à écrire des lettres, c'est que c'était pire que ce que je pensais. Je commençais à craindre qu'il ne soit finalement pas capable de résister jusqu'à mon retour dans les Tréfonds. Je jetais un regard à Dorian, lui qui était si inquiet et semblait broyer du noir. Je ne pouvais pas vraiment lui mentir, mais.... je ne pouvais pas non plus complètement lui dire la vérité.

"Parfois quand les voix de l'Enclin sont trop fortes on a du mal à rester concentré. C'était peut être son cas au moment il a écrit la lettre, mais rien de grave. Il faut que j'en discute avec elle quand je reviendrais à Fort Bastel. "

Si Bethany a remit la lettre c'est que sans doute elle était là quand Wulf a pris la décision de partir et de rédiger cette lettre. Elle aura vu son état et pourra me donner une meilleure idée de ce qu'il y a à espérer ou non. Mais pour ça, il faudra que je retourne dans le repaire de la Grincheuse. Je serrais les lèvres, contrariée et n'ayant pas vraiment envie d'y retourner maintenant que Wulf n'était plus là.

Dorian m'inquiéta de nouveau avec sa réaction d'amant délaissé, qui semble prendre pour soi le fait qu'il ne lui envoie pas de lettre intelligible ou qui explique de façon claire les choses. Bizarrement, je craignais qu'il ne se mette à vouloir faire comme moi, aller dans les Tréfonds pour le voir une dernière fois. Sauf que lui n'était pas immunisé contre l'Enclin, et je suis presque entièrement certaine que Wulf me passerait un savon si je ramenais Dorian dans une telle situation dangereuse. Oui, il me frapperait à mort, sans aucun doute... J'essayais de trouver les mots pour dissuader Dorian, même si je n'étais pas très douée en la matière.

"Je n'en sais rien, Dorian... Cependant, parfois, la séparation est difficile et... on ne sait pas trop quoi dire. Et peut être qu'il ne voulait pas trop en parler car il ne voulait pas que tu te jète à sa poursuite. Les Tréfonds c'est dangereux, même pour des Gardes des Ombres. Peut être pour ça qu'il n'a pas donné trop de détails, pour éviter que tu te mette en danger."

Vite, il fallait que je change de sujet de conversation... avec un peu plus d'entrain, j'essayais de lui dire que de toute façon il n'aura pas le temps de s'en occuper. Non ?

"Après tout, t'as déjà les mains pleines avec l'Inquisition, non ? Ils ont besoin de toi ici, plus que tu ne le penses. Imagine sans toi, l'Inquisition se fourvoierait immanquablement dans le fashion-faux pas et manquerait terriblement d'humour et de style. Et il faut bien qu'un Tévintard soit là pour botter les fesses de Cory, non ? "

Un sourire malicieux et confiant sur mon visage, j'étais pourtant intérieurement en train de prier Andrastée pour qu'il morde à l'appât et cesse de s'occuper de ça. Si à cause de moi Dorian se retrouve dans les Tréfonds, Wulf va vraiment me tuer. Même si pour ça il enverra son fantôme pour me hanter, et sincèrement les démons de l'immatériel et autre j'en ais déjà assez soupé comme ça....

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Lun 20 Juil 2020 - 0:02

Dorian Pavus
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Moi qui me voulais rassurant auprès de mon amie, la voilà, plus implacable que moi, à poser la triste vérité, celle qui ironiquement m’avait échappé.

Wulf.... il ne m'attendra pas. Il était là quand j'ai disparu lors de l'attaque du Thaig, il aura sans doute pensé que je suis morte aussi.

Comment cette simple idée avait-elle pu m’échapper ? S’il la savait morte, évidemment qu’il n’allait pas l’attendre .. Je soufflai du nez, croisant les bras. Je lâchai, sur un ton un peu amer, un peu calme d’apparence.

J’espère que le coup final ne serait pas trop douloureux pour lui ..
Mais oui, il n'est pas du genre à se laisser aller aussi facilement. Je ne suis pas en état de suite de retourner dans les Tréfonds, mais dès que j'aurais réglé mon retour à Térébinthe j'y retournerais. Haaa... Wulf, vraiment, m'obliger à y retourner alors que je viens d'en sortir....

Mon regard se releva vers Tullia à ces mots. Après avoir frôlé la mort, son refus d’y retourner se comprenait, énormément, même. J’enchaînai sur mon histoire de lettre, chose qui sembla la surprendre quelque peu.

Bethany ? Une lettre étrange ? Mhh... Je connais cette Garde des Ombres, c'est une personne de confiance. Après, pour ce qui est des phrases inintelligibles....

Elle marqua une pause, réfléchissant sans doute à la meilleure façon de me répondre, à la réponse la moins pire qu’elle pourrait me donner pour cette histoire.

Parfois quand les voix de l'Enclin sont trop fortes on a du mal à rester concentré. C'était peut être son cas au moment il a écrit la lettre, mais rien de grave. Il faut que j'en discute avec elle quand je reviendrais à Fort Bastel. 

Mes sourcils se froncèrent, me rappelant qu’elle était un temps à Fort-Céleste. Je n’avais pas entièrement suivi cette information, mais peut-être était-elle encore dans les parages ?

Elle était dernièrement à Fort-Céleste, peut-être elle y est encore ? Je n’ai pas personnellement vérifié si elle était déjà partie ou non.

Quitte à lui éviter du trajet, ça pouvait être sympathique.

Et quant à mes doutes, Tullia faisait de son mieux pour se montrer rassurante, sans pour autant embellir la réalité, ce qui était fort louable, autant qu’apprécié.

Je n'en sais rien, Dorian... Cependant, parfois, la séparation est difficile et... on ne sait pas trop quoi dire. Et peut être qu'il ne voulait pas trop en parler car il ne voulait pas que tu te jète à sa poursuite. Les Tréfonds c'est dangereux, même pour des Gardes des Ombres. Peut être pour ça qu'il n'a pas donné trop de détails, pour éviter que tu te mette en danger.
C’est possible ..

Songeur, j’évaluais cette éventualité. Après, cette dernière mort au sein de la Garde était un sujet dont peu de personne parlait, donc je n’avais pas cherché à en savoir plus. Essayer d’en savoir plus m’aurait fait plus de bien que de mal, je le pressentais déjà. Mais s’il y avait bien une chose qu’Alexius m’avait enseigné à Golefalois, c’était de laisser partir les morts. En tant que nécromancien je le savais déjà, mais cette fatale vérité n’avait jamais été autant significative qu’à Golefalois, avec Félix. Je me l’étais répété pour Tullia, je me l’étais répété pour Wulf. J’esquissais un sourire qui se voulait rassurant.

Crois-moi Tullia, je ne cours pas après les morts. C’est juste au début que c’est difficile, et entre lui, toi, .. et un ami proche également .. Disons que j’ai eu une sacrée dose d’émotions fortes en très peu de temps.

Je voyais qu’elle ne voulait pas trop s’attarder sur la question, et je la comprenais. Elle évoqua ma place à l’Inquisition, ce qui rehaussa un peu mes sourcils.

Après tout, t'as déjà les mains pleines avec l'Inquisition, non ? Ils ont besoin de toi ici, plus que tu ne le penses. Imagine sans toi, l'Inquisition se fourvoierait immanquablement dans le fashion-faux pas et manquerait terriblement d'humour et de style. Et il faut bien qu'un Tévintard soit là pour botter les fesses de Cory, non ? 

J’émis un rire réservé, mais sincère. Il était vrai que mon temps à l’Inquisition était devenu difficile : entre mes diverses erreurs et cette charge émotionnelle que je ne pouvais déverser nulle part, il était devenu complexe, voire impossible pour moi de travailler correctement, de travailler efficacement. Si nous étions sept ans auparavant, je me serais projeté sans peine dans un burn-out infernal, mais aujourd’hui, j’étais atrocement conscient de mes limites.

Que serait l’Inquisition sans ma personne, c’est vrai. Tout comme : que serait la Garde sans Tullia Von Raijer ? Térébinthe était calme sans ta tempétueuse personne, sache-le.

J’avais envie de parler de choses plus joyeuse. Nous nous étions assez apitoyés, il fallait changer un peu d’air. J’avais l’espoir que Térébinthe lui évoquerait de bons souvenirs, tout comme j’en avais quelques-uns.

Tu y es déjà repassé, d’ailleurs ? Je pense que ça ferait du bien à Léo de te savoir en vie, il broie un peu du noir, le pauvre.

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