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Jeu 7 Mai 2020 - 15:58

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Il y avait des jours comme ça où rien n'allait. Patauger dans la boue, cela lui arrivait souvent pourtant, Ansburg n'avait pas le climat le plus indulgent de Thedas non plus. La terre d'ici était plus compacte ceci-dit, une terre sombre et collante comme de la glaise. Et froide. Parce qu'il pleuvait aussi, d'une petite pluie glaciale, portée par un persistant vent du Nord. Mouais, quelle idée de se balader en Ferelden aussi ? Le Royaume avait été ravagé par l'Enclin, et ses habitants étaient plus prompts à sortir une arme face à un inconnu que de l'inviter à entrer au chaud, Garde des Ombres ou non. D'accord, il y avait aussi des failles un peu partout avec des démons et des spectres, et la Garde d'Orlaïs ne s'était pas démarquée par sa présence d'esprit à l'Inébranlable. Circonstances atténuantes.
Karlan étouffa un grognement, et continua à avancer dans cette terre meuble qui lui montait aux genoux, et se détachait péniblement à grands renforts de bruits de suçons. Il avait voulu couper court pour rejoindre Denerim après un passage en Orlaïs, et voilà qu'il disparaissait progressivement dans le sol, lui qui n'était pas très grand. Il avait même du laisser sa monture en arrière, têtu qu'il était. Ouais, il devait la retrouver à Denerim, mais elle y serait probablement avant lui, la veinarde ! Ah, un rocher. Le nain se pencha pour l'agripper et s'extirpa de son enfer. Il s'effondra dessus, haletant, et pris le temps de lancer un regard autour.
Visiblement, le marécage s'étendait assez largement autour de lui, mais il voyait de la fumée percer la cime des arbres en contrebas. Plusieurs sources, donc probablement un village. Ça devait être Boscret, là où devait retrouver sa route. Parfait. En temps normal, il aurait pu l'atteindre en une vingtaine de minutes probablement, mais son itinéraire d'infortune  l'obligeait à revoir ces estimations. Il faisait encore jour, la lueur commençait à faire penser à une fin d'après-midi. Avec un peu de chance, et beaucoup d'efforts, il y serait à la tombée de la nuit.
Karlan prit le temps de retrouver son souffle et en profita pour ajuster sa tenue. Hors de question d'abandonner son armure ou ses armes, mais placer sa lame derrière son bouclier l'encombrerait moins. Il s'attacha aussi les cheveux boueux dans sa nuque, puis poussa un juron et avança d'un grand saut. Aussitôt, la terre commença à se refermer derrière lui, et il continua son manège. Allez, il avait fait pire, non ? Une chanson paillarde commença à s'échapper de ses lèvres pour se donner du courage, faible murmure d'abord, puis de plus en plus forte, hachée par le souffle coupé par l'effort. Se noyer dans la boue, ce serait un comble, non ? ''Karlan Rurïn, Commandeur-Garde d'Ansburg, aspiré par un marais.'' Classe, sur le registre. Mais il était plus fort que ça !
La nuit commençait à tomber. Chaque pas était une plaie, ses muscles le brûlaient affreusement, mais il continuait d'avancer, trempé, titubant, exténué. Les chansons s'étaient succédées mais il n'avait jamais cessé de les entonner plus que quelques minutes, pour pouvoir respirer et jurer correctement. Soudain, le nain aperçut une silhouette de petite taille se dessiner à l'orée de la forêt. Elle avançait vite – bien plus que lui en tout cas – et pouvait donc l'aider, non ? « EH ! » Il avait prévu de poursuivre sa phrase, mais les sons ne sortirent pas. Il inspira du mieux qu'il put, et reprit. « JE SERAI PAS CONTRE UNE MAIN ». Merde. Trop long. « SORTIR DE LA ! » Voilà, c'était sorti. Bien. Il tenta d'avancer de quelques pas vers la silhouette – ce devait être une naine, non ? - mais ses forces commençaient à l'abandonner. Il s'enfonça un peu plus, presque aux épaules. La terre lui compressait entièrement le torse à présent, et il se débattait du mieux possible, tentant laborieusement de s'extirper avec ses bras qui ne pouvaient prendre appui sur rien de concret. Bon. Il n'y avait plus qu'à espérer que la naine n'ait pas une dent contre lui.

Jeu 7 Mai 2020 - 23:39

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La naine et le Garde
Aux petites gens les grands exploits

Crista venait de passer presque deux mois en Orlaïs, un royaume certes charmant, mais bon sang qu'est-ce qu'elle était heureuse de retrouver son Férelden natal. Retrouver ses habitants, ses traditions, ses paysages... Tout ça l'avait terriblement manquée, parce qu'au bout d'un moment, à Montsimmard, les gens finissaient par être... un peu trop Orlésien à son goût. Toutefois, son retour au pays aurait pu être parfait si seulement le temps avait été de la partie. De la pluie, du vent, ça n'arrêtait pas ! Il n'y avait rien de pire que de voyager trempé jusqu'aux os, les chaussures et les vêtements plein de boue. Et quelle idée avait-elle eu de faire un détour vers Boscret plutôt que de filer tout droit vers Dénérim ?! Il avait fallu qu'elle soit prise d'un instant de nostalgie, d'une envie soudaine de revoir ce village par lequel elle était passée avec son oncle Tyr, il y a longtemps, bien avant l'Enclin. Le village de Boscret, c'était un peu un trou paumé, alors forcément les routes n'étaient pas aussi praticables que celles menant vers la capitale. Et puis, le coin était bordé par un marais, la bonne affaire ! C'était un endroit à éviter à tout prix par un temps comme celui-ci. Sur le chemin boueux, les roues de sa petite charrette s'enfonçaient et patinaient, mais grâce à Quili, son ânesse, elle avançait tout de même. Lentement, certes, mais c'était mieux que de faire du sur place. Crista, elle, marchait avec peine à côté, poussant quelques fois son chariot pour aider sa monture. Et près d'elle il y avait Maférath, son mabari, qui avait l'air d'être tout à fait heureux à courir dans la gadoue. Au moins il y en avait un qui s'amusait. Puis soudain, son chien s'arrêta net redressant ses oreilles. « Quelque chose ne va pas mon beau ? » Demanda-t-elle, surprise. Puis elle l'entendit, cette voix, ce cris, qui essayait de percer à travers le vacarme de la pluie battante. Crista tourna la tête et elle vit un peu plus loin des mains s'agiter. La silhouette n'avait pas de corps... Elle comprit enfin. Le marais ! C'était un appel à l'aide. « Oh mon Dieu ! Tenez bon j'arrive ! » S'exclama-t-elle aussitôt en laissant son ânesse en plan et s'élançant vers la voix, aussi vite qu'elle le pouvait. La naine faisait partie de ces gens qui étaient incapable d'ignorer une personne dans le besoin et encore moins un appel au secours. Maférath prit les devants et couru en aboyant dans la même direction que sa maîtresse. Il arriva le premier, s'arrêtant à un bon mètre de l'inconnu en détresse pour ne pas lui aussi s'enfoncer dans la vase. Crista arriva ensuite, se stoppant au même niveau que son mabari et découvrit un homme enfoncé dans la boue presque jusqu'aux épaules, à première vue il avait l'air d'être un nain. « Ne vous inquiétez pas, je vais vous sortir de... » La rouquine croisa le regard du nain. Et ce fut trop tard. L'inconnu se révéla ne pas être si inconnu que ça. Il avait beau avoir plus de la moitié de son corps caché dans de la vase, le visage, la barbe et les cheveux recouvert de boue, ce regard, elle l'aurait reconnu entre mille. Ces yeux là, elle n'avait jamais pu les oublier, même plus de dix ans après. De plus, leur dernière rencontre remontait à presque six mois alors ce jour là sa mémoire avait pu être rafraîchie. « Oh... C'est toi... » Sa hâte c'était étrangement envolée. « Karlan Rurïn... » Souffla-t-elle en le jaugeant de haut tandis que la pluie continuait à marteler sa peau. Elle ne dit rien de plus, l'observant juste, jusqu'à être prise d'un fou rire, incontrôlable, presque nerveux. Quelle était la probabilité pour qu'ils se retrouvent ici dans ce marais et pour qu'il soit littéralement à sa merci ? C'était quoi cette blague ?! « Alors Monsieur le Garde des Ombres la baignade est bonne ? » Un sourire étira ses lèvres. Après ce qu'il c'était passé dans les Tréfonds elle avait choisi de ne pas le tuer, après tout elle était encore en vie grâce à lui et ses compagnons de la Garde. Mais rien ne l'empêchait de se venger d'une toute autre manière car elle ne l'avait certainement pas pardonné pour ses actes passés.


Crista parle en #ff6666



Ven 8 Mai 2020 - 22:10

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Il faudrait qu'il se mette à faire des prières plus régulières à Andrasté ou au Créateur, ou qu'il se convertisse au Qun ou retrouve le sens de la Pierre. S'il y avait en ce monde une force invisible, une main céleste, elle lui chiait dessus avec allégresse en cette journée. Cette personne de petite taille, la seule en mesure de le sauver, cette naine aux cheveux de feu, c'était Crista. Il n'aurait pas pu trouver pire idée dans tout Thédas. Quoi que... Quoi que si, il aurait pu, mais on était quand même nettement dans le fond du panier. Déjà, parce qu'elle le connaissait du Carta lors de son passage à Denerim, après l'Enclin, et ce n'était pas la meilleure période de sa vie, ni la plus tendre. Ensuite parce qu'elle avait voulu le tuer, par vengeance, et que leur dernière rencontre n'avait pas été des plus plaisantes. Tout laissait penser que cette histoire serait derrière eux, qu'ils ne se recroiseraient pas. Il avait été en mesure d'espérer que si ça avait été le cas, il se serait retrouvé dans une posture plus avantageuse. Mais voilà qu'il se noyait, disparaissant littéralement dans le marécage, et qu'elle se tenait juste au bord, avec un insupportable sourire narquois, le toisant d'une soi-disant supériorité. Elle adorait ça, ça crevait les yeux. Le voir ainsi, à sa merci. Et elle prenait son temps, alors qu'il suffoquait.
« Alors Monsieur le Commandeur-Garde la baignade est bonne ? » Il aurait voulu lui répondre que oui, tout à fait, d'ailleurs il n'avait pas besoin d'elle. Il aurait voulu lui hurler dessus, l'insulter de tous les noms, l'humilier devant ses Ancêtres. Il aurait voulu l'implorer, oublier son honneur pour sauver sa vie, et fuir au plus vite cet épisode pour ne plus y penser jamais. Mais il suffoquait, et seuls quelques râles s'échappaient de sa bouche tordue par l'effort. Elle voulait jouer alors ? Le regarder crever, devant elle ? Non, pas possible. Elle ne voulait pas être comme ça, elle, la pure, celle qui n'avait jamais blessé personne, celle qui ne regrettait pas. Elle voulait juste rire et profiter, le mettre plus bas que terre. Soit, il pouvait jouer aussi. Un sourire crispé se dessina sur ses lèvres, et il lui adressa un regard de défi. Elle n'assumerait pas ses actes jusqu'au bout. Il le savait, et était prêt à faire cet ultime pari. C'était pas comme s'il attachait beaucoup d'intérêt à sa survie à l'heure actuelle de toutes façons. Alors, avec nonchalance et sans rompre le regard, le nain cessa de se débattre et se laissa couler. Il fut étonné de la vitesse à laquelle la bouche béante du marais se referma sur lui. Bon, il fallait quand même espérer qu'il ait raison cette fois. Il n'était pas tout à fait certain de pouvoir assumer cette ligne sur le registre.

Dim 10 Mai 2020 - 2:00

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La naine et le Garde
Aux petites gens les grands exploits

Crista ne pouvait pas le nier, elle prenait un certain plaisir à voir le Garde des Ombres dans cette situation périlleuse. Elle trépignait même d'impatience de l'entendre lui demander de l'aide, de l'implorer pour qu'elle le sorte de là. Les instants qui allaient suivre seraient sans aucun doute de l'or en barre et elle en garderait à tout jamais un merveilleux souvenir. A côté Maférath se mit à japper, il ne comprenait pas, fallait-il aider ce nain oui ou non ? Les intentions de sa maîtresse ne lui semblait plus très claires. Bien évidemment qu'elle avait l'intention de le sortir de là, mais chaque chose en son temps, d'abord on profite et ensuite on agit. Sauf que... Rien ne se passa comme elle l'avait imaginé. Il y eut d'abord ce sourire puis cette lueur de défit dans les yeux de Karlan. Il cessa toute résistance, se laissant entraîner dans la vase en ne rompant pas une seule fois leurs regards. Le sourire de la rouquine s'effaça à mesure qu'il disparut dans les méandres du marais. Désormais on ne pouvait plus qu’apercevoir deux mains dépassant de la vase. Crista écarquilla les yeux et entrouvrit la bouche en mode "bordel il vient de se passer quoi là ?" « Mais... Mais quel fils de cochard ! » s'exclama-t-elle, vexée que rien ne ce soit passé comme elle le souhaitait. « Et bien crève dans ce cas ! » Cria-t-elle plus fort encore. Elle tourna nerveusement sur elle-même en agitant ses mains. Elle croisa les bras, les décroisa, les recroisa, les yeux toujours rivés sur le Garde des Ombres. Combien de temps quelqu'un pouvait-il retenir sa respiration là-dessous ? Sûrement pas longtemps. Ça faisait que trente secondes et la naine n'en pouvait déjà plus. Elle était tout simplement incapable de laisser quelqu'un mourir de la sorte sous ses yeux. En réalité elle était incapable de tuer qui que ce soit volontairement. Même lui. Même le jour où elle l'avait revu pour la première fois. Elle l'avait menacé de le tuer mais dans le fond elle savait pertinemment qu'elle n'en serait pas capable malgré toute la haine qui l'animait à cet instant. Crista jura et presque paniquée, elle se hâta d'attraper les mains du nain en faisant bien attention de ne pas s'enfoncer elle aussi dans le marais. Elle tira de toutes ses forces, lâchant un râle sous l'effort. C'est qu'il pesait son poids le nain ! Sa tête sortit enfin de la vase, tandis que les pieds de l'artificier s’enfonçaient à mesure qu'elle le tirait vers elle. Heureusement Maférath était là pour agripper les vêtements de sa maîtresse dans sa gueule pour éviter qu'elle ne subisse le même sort que le Garde. Une fois qu'il fut enfin sorti de là, Crista le lâcha, tombant en même temps à la reverse. « Espèce d'idiot ! » S'exclama-t-elle essoufflée, les fesses dans la boue. « C'était trop dur de me supplier de t'aider ?! Te laisser mourir ça valait plus le coup ?! » Elle était en colère. Mais elle ne savait pas trop si c'était parce qu'il avait fichu en l'air tous ses plans pour qu'elle s'amuse à ses dépens, si c'était à cause de cette facilité qu'il avait de se lancer tout droit dans la mort ou bien parce qu'il tenait si peu à la vie. Peut-être un peu de tout ça à la fois. « Bon sang mais t'aurais fait quoi si j'étais partie hein ?! T'aurais eu l'air d'un con ! D'un beau gros con ! » Elle posa ses mains sur ses cheveux, renversa sa tête et soupira bruyamment. Peu à peu, elle retrouva son calme. « C'est nul ce que tu viens de faire. » Elle souffla encore une fois. Puis posa son regard sur lui, le dévisageant de long en large. « ...J'ai jamais vu un nain aussi crade. » Elle voulut être cassante mais sa remarque sonna plus amusée. En même temps il était recouvert de vase de la tête aux pieds...


Crista parle en #ff6666



Lun 11 Mai 2020 - 17:32

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Il avait osé, ouais, et s'accrochait à la certitude folle que la naine ne tarderait pas à le sortir de là, forcée par le poids de la culpabilité – qu'il connaissait bien, d'ailleurs. Si elle l'abandonnait là, il aurait perdu son dernier pari avec le destin, mais Karlan était prêt à mourir. Entrer dans la Garde des Ombres, c'était déjà mourir un peu. Il n'avait pas peur de cette vieille amie, qui viendrait le prendre un jour. Mais ce ne serait pas aujourd'hui, toujours pas, car il sentait les remous dans l'eau, et les mains de Crista le saisir par un bras. Rapidement, sa tête ressortit de l'eau et il put à nouveau respirer l'air frais. Bien, elle avait cédé, c'était tout ce qu'elle méritait avec le petit jeu qu'elle voulait mener. Le nain tâcha de l'aider au mieux pour se sortir de là, et en quelques minutes, ils finirent tous les deux saufs, allongés dans l'herbe humide, le crachin dans la tronche, à bout de souffle.
La naine aux cheveux de feu se redressait déjà sur ses fesses, et entamait un doux sermon : « Espèce d'idiot ! C'était trop dur de me supplier de t'aider ?! Te laisser mourir ça valait plus le coup ?! ». Un large sourire se dessina sur le visage boueux du nain, et il hocha doucement la tête. « J'ai comme l'impression que ça en valait la peine, ouais. Merci de ta grande bonté, noble Crista. On louera bientôt tes services à l'Ordre. » Il n'avait rien contre elle après tout, en dehors du fait qu'elle ait souhaité le tuer ou le voir 'ramper' à ses pieds. Enfin, c'était ce qu'il voulait croire, en réalité, il y avait probablement d'autres choses qui le gênaient chez elle. Choses qu'il ne voulait pas verbaliser, mémoires d'une vie refoulée. En l'occurrence, s'il était vraiment soulagé qu'elle soit venue le sortir de sa misère, il ne cachait pas sa satisfaction d'avoir retourné son jeu contre elle. « C'est nul ce que tu viens de faire. » Karlan se redressa à son tour sans parvenir à se départir de son sourire moqueur, et acquiesça à nouveau. « C'était un coup bas, j'avoue. A charge de revanche, j'imagine ? »
« ...J'ai jamais vu un nain aussi crade. » Il posa pour la première fois son regard sur son corps maculé et hocha la tête. Il fallait avouer pour le coup qu'il n'était pas des plus présentables. Sa main se porta à l'herbe, et il en arracha des poignées pour essuyer ce qui pouvait partir facilement. Ce serait mieux, mais il aurait de toute évidence besoin d'un bain. Peut-être à Boscret, s'il y arrivait dans la soirée. « Ça se sent que t'as pas grandi à Orzammar toi, ou alors t'en gardes pas beaucoup de souvenirs. Je t'assure qu'en la matière, tu peux trouver bien pire. » Il croisa son regard et se désigna de sa main libre. « Je ne pue pas. Trop. » Clairement, il avait vécu pire dans les taudis de la capitale naine, à l'époque.
Le chien, discret jusqu'alors, commença à s'approcher de lui pour le renifler. Il tenta de le caresser, puis cessa son geste quand un grognement sourd s'échappa du canin. Bon, si un Mabari ne voulait pas, il ne fallait pas insister. « C'est drôle, je savais pas que tu avais un tel compagnon. La route est plus sûre j'imagine, et tu dois même avoir un peu de succès par ici, non ? J'ai reçu une jeune Mabari il y a peu, de l'unique portée d'un cher ami. » Wulf Cousland. Mais bon, elle s'en fichait probablement. La simple évocation de son frère le remua, et il détourna pudiquement les yeux, préférant se recentrer sur sa mission de décrassage.
Un silence s'installa. Il aurait voulu lui poser des tas de questions sur les raisons de sa présence, ce qu'elle avait fait depuis le fiasco des Tréfonds, ce qu'elle avait prévu de faire exploser cette fois, mais il savait qu'elle était énervée contre lui et qu'elle le méprisait de toutes façons. Alors il se contenta d'une question, la plus simple et la plus évidente : « Boscret est un peu plus bas. J'imagine que tu t'y rends ? » A moins qu'elle ait prévu de coucher dehors. Mauvaise idée dans une période comme celle-ci, avec une météo de merde en plus, mais bon... Elle était capable d'avoir des idées de merde. Sûrement.

Jeu 14 Mai 2020 - 17:10

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La naine et le Garde
Aux petites gens les grands exploits

Crista s'était faite avoir en beauté par Karlan et ça lui restait un peu coincé en travers de sa gorge. Normal, elle qui pensait pouvoir le piéger. Mais le nain semblait avoir bien des cartes cachées dans sa manche. Elle se racla la gorge, reprenant un peu contenance et se releva elle aussi. La rouquine tenta de frotter un peu ses vêtements mais abandonna bien vite. De toute façon elle était toute trempée avec ce crachin qui ne cessait de tomber depuis des heures et elle étalait plus la terre qu'autre chose sur ses habits. Elle releva ensuite les yeux vers Karlan lorsqu'il lui parla d'Orzammar. « Je suis née à Dénérim, comme toute ma famille d'ailleurs. Ça fait deux siècles que les Haut-Roc ont quitté Orzammar. On est des surfaciens pure souche. » Répondit-elle en haussant les épaules. Que le Garde des Ombres soit originaire de la capitale naine, Crista n'en avait pas douté un seul instant. Il avait des airs de Fils de la Pierre, ce qu'aucune personne de son sang n'avait, alors c'était facile à remarquer. Et puis lors de leur décente vers les Tréfonds, elle avait bien compris que, lui, avait une affinité avec la Pierre ou du moins bien plus qu'elle qui n'en avait pas la moindre.

Puis le grognement de son chien attira son attention. Le nain avait tenté de le caresser mais le mabari n'avait pas vraiment voulu se laisser faire. Maférath avait bien compris qu'il n'était pas un ennemi mais qu'il n'était pas non plus un ami. Alors dans le doute, il préférait rester sur ses gardes. Au moins le Garde avait eu la bonne idée de ne pas insister. Les mabaris restaient avant tout des chiens de guerre et leur mâchoire était puissante. Crista ne put s'empêcher d'esquiver un bref sourire. Habituellement elle aurait rappeler son chien à l'ordre, elle n'aimait pas qu'il grogne sur tout le monde. Mais aujourd'hui non, elle le laissa faire, parce qu'elle ne pouvait pas s'empêcher d'être mauvaise avec le Garde des Ombres. Néanmoins la rouquine ne put réprimer un sourire plus sincère lorsqu'il se lança sur le sujet des mabaris. Elle adorait énormément ces animaux et elle pouvait en parler pendant des heures sans se fatiguer, un peu comme quand elle parlait de son travail. « Oui, je ne l'avais pas emmené avec moi lors de l'expédition, par peur qu'il ne lui arrive malheur. Et j'avais eu raison de me méfier... » Expliqua-t-elle d'abord. « Il s'appelle Maférath et effectivement il a beaucoup de succès. Les féreldiens aiment les mabaris c'est pas nouveau, c'est dans notre culture... » Elle généralisait un peu bien entendu mais ici, en voyant son mabari, les gens étaient bien plus avenant qu'en Orlaïs par exemple. Sa main se posa sur la tête de son chien qu'elle caressa tendrement. « J'espère que tu mesures ta chance d'en avoir un. Ce sont des bêtes brave et fidèle. Si tu la respectes, elle te le rendra et elle te protégera envers et contre tout. » Et c'était vrai, combien de fois son chien lui avait-il sauvé la mise ? Beaucoup trop pour continuer à compter. « Tu ne l'as pas emmenée avec toi ? » Demanda-t-elle un brin déçue. Elle aurait adoré voir cette jeune mabari et surtout rencontrer celle qui aurait la bravoure de supporter ce nain. Crista soupira, il aurait pu se rendre tellement plus intéressant mais à croire qu'il en était incapable... Le silence s'installa alors quelques secondes. Un blanc qu'elle trouva gênant si bien qu'elle se précipita de répondre lorsque Karlan décida de le briser. « Oui, c'est là où je me rends ! Et toi c'est ta destination initiale ou bien t'as juste un très mauvais sens de l'orientation ? Si tu veux un conseil pour la prochaine fois, suis les routes au lieu de couper. » Crista laissa échapper un petit rire, un brin moqueur. « Du coup je crains qu'on ait pas d'autre choix que d'emprunter le même chemin pour descendre jusqu'au village. » Elle soupira, encore. « Bon, tu peux poser ton équipement dans ma charrette si tu veux... » La naine était décidément d'une très grande bonté ! Par dessus son épaule elle désigna son attelage du pouce. Mais au même moment, Maférath se mit à aboyer, sonnant l'alerte. Crista se retourna d'un bon pour découvrir... Et bien rien du tout. Sa carriole avait disparu tout comme l'ânesse qui allait avec. La rouquine resta bouche bée, en apercevant Quili presque cinq cent mètres plus loin, continuant péniblement sa marche. "Je suis trop vieille pour vos conneries, moi je continue !" C'est ce que l'ânesse aurait probablement dit si elle avait pu parler. « Quili ! Espèce de sale bourrique ! » S'écria la naine en levant les bras. Le mabari se précipita pour rattraper la monture et la stopper. Il était clairement plus rapide et plus agile que sa maîtresse qui avait un peu de mal à se mouvoir dans ses vêtements trempés.

A nouveau essoufflée, Crista posa ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle. Ils avaient enfin pu rattraper l'avance qu'avait pris l'ânesse indisciplinée. « Tu parles d'une journée ! » Dit-elle ensuite à l'intention de Karlan, en soulevant la bâche recouvrant sa charrette pour qu'il puisse y poser ses affaires. Et d'un claquement de langue maîtrisé, Quili reprit tranquillement sa route. « Et sinon, comment vont tes compagnons de la Garde ? Ceux qui étaient avec toi lors de l'expédition. » Leur virée dans les Tréfonds n'était pas l'un de ses meilleurs souvenirs, elle n'aimait pas vraiment s'en rappeler mais elle tenait tout de même à prendre des nouvelles de ceux sans qui elle serait morte à l'heure qu'il est.


Crista parle en #ff6666



Jeu 21 Mai 2020 - 12:20

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Sa respiration était brûlante dans ses poumons lancinants. Les jambes tremblantes, il tâchait de garder bonne figure, lui, le nain couvert de boue qui devait être écarlate à cette heure, après leur course effrénée contre l'ânesse. Son épée, son bouclier et son sac basculèrent dans la charrette ouverte dans un tintement métallique, et il commença à se sentir mieux. Ouais, l'air frais revenait un peu à lui, cela lui faisait du bien, avec cette pluie froide qui lui glissait sur la peau. Il aurait bien ôté son armure aussi, mais il ne pouvait pas décemment espérer le faire en mouvement.
« Tu parles d'une journée ! » Un sourire se dessina sur son visage, et il ouvrit la bouche pour répondre qu'ils avaient de la chance que la nuit tombait finalement, mais se retint. Après tout, il avait réussi à s'épargner le gros de foudres de la naine un peu plus tôt, et ce n'était pas le moment de la remettre de mauvais poil. Il la revoyait devant lui, son arc bandé vers lui, sa flèche ne demandant qu'à lui traverser la nuque. Heureusement, les mabaris étaient un sujet de choix avec les Fereldiens, et s'il avait évité de justesse de perde sa main dans la gueule de Maférath (un choix de nom étrange, qu'il n'avait pas souligné), Crista s'était révélée beaucoup plus causante après coup. Il avait pu glisser quelques mots sur Union, qu'il avait préféré faire faire un détour avec sa monture jusqu'à Denerim, et son visage à lui aussi avait du s'adoucir. Il n'était pas Fereldien, du moins pas autant qu'elle, mais avait un grand respect de ces sales bestioles lui aussi.
« Et sinon, comment vont tes compagnons de la Garde ? Ceux qui étaient avec toi lors de l'expédition. » Ah oui, cette expédition dans les Tréfonds. Ils auraient tous pu y passer ce jour là, et cela avait été un fiasco pour tout le monde. Ce jour-là, il était accompagné de deux jeunes recrues de la Garde, des frères d'arme qu'il fallait endurcir un peu sur le terrain. Heureusement qu'ils étaient là d'ailleurs. Les yeux dans le vague, Karlan se passa mécaniquement la main dans ses cheveux crasseux, et répondit d'un ton léger : « Ils sont morts. » Quelques secondes passèrent avant qu'il ne daigne rompre le silence par un petit rire, suivi d'un regard désolé. « Nan j'rigole, c'est de la trempe solide ces gaillards. Aodhan s'est remis de ses blessures, et il continue son binôme avec Kerell, son frère d'Union. Ils sont à Ansburg en ce moment, et ils doivent accompagner nos dernières recrues dans les procédures de sélection, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus les plus jeunes Gardes des Marches. Ça prendra un peu de temps, la prochaine cérémonie n'aura pas lieu avant la prochaine Lune. » En réalité, ils s'occupaient de la seule recrue d'Ansburg à l'heure actuelle, un ancien garde d'Osterburg obligé de fuir après avoir été pris la main dans le sac dans des histoires de contrebande. Mais ça, Crista n'avait pas besoin de le savoir. Pas plus qu'elle avait besoin de savoir qu'il était passé Commandeur-Garde, pour l'heure. Qui sait ce qu'elle serait capable de faire avec de telles informations ? Le prendre en otage pour un chantage stupide ? Lui demander des services qu'il ne pourrait tenir ? Hors de question. Pour l'heure, c'était juste un Garde vétéran en excursion fereldienne, rien de plus. Ah, et potentiellement une ancienne ordure du Carta aussi, mais ça pour le coup, elle ne l'oublierait pas.

Ils ne tardèrent pas à arriver devant l'enceinte du village : de gigantesques barricades en bois installées tout autour du village, et des gardes positionnés devant l'unique porte. C'était charmant. Il allait falloir montrer patte blanche pour avoir le droit de se reposer dans une auberge, du coup ? Ils étaient au courant que l'Enclin était fini, ces Fereldiens de campagne ? « Tiens, des nains. » Karlan s'arrêta devant le premier garde, visiblement satisfait de son constat lapidaire, et il lui adressa un sourire condescendant. « Je vous félicite de votre remarquable sens de l'observation. Nous sommes des nains, et voici un mabari et une vieille ânesse. On peut rentrer, du coup ? » Il s'avança de quelques pas, mais le garde le repoussa de la main. « Vous êtes pas du Carta hein ? On veut pas d'ennuis plus qu'on en a déjà par ici. » Putain, mais il allait les avoir, son bain et sa choppe de bière, son quignon de pain ?
Il n'avait tout prévu que tout allait être bouleversé à cet instant. Que pouvait-il arriver de pire ? (La réponse dans le prochain épisode, on attend tous ça, Crista).

Ven 22 Mai 2020 - 21:13

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La naine et le Garde
Aux petites gens les grands exploits

Le village de Boscret n'était plus très loin, la naine avait hâte d'arriver enfin à destination. Là-bas, elle pourrait enfin se débarrasser de Karlan. Chacun prendrait sa chambre à l'auberge, ils pourraient s'occuper de leurs affaires chacun de leur côté sans qu'ils aient besoin de s'adresser la parole... Leur vie reprendrait leur cours et tout irait bien dans le meilleur des mondes... C'est ce que Crista s'imaginait. Mais en attendant ils n'étaient pas encore arrivé et le Garde en profita pour mener un peu en bateau la rouquine. Elle mit aussitôt sa main devant sa bouche en entendant l'annonce de la mort des deux jeunes Gardes. Un profond sentiment de tristesse lui serra le cœur, jusqu'à ce que Karlan se mette à rire de sa mauvaise blague. « Roh t'es con ! » Râla-t-elle en secouant la tête, néanmoins elle s'en retrouva rassurée. Elle ne comprit pas tout ce que le nain lui raconta ensuite, ces histoires d'Union, tout ça, ça n'avait que très peu de signification pour elle. Mais elle avait compris le principal : Aodhan et Kerell étaient en vie et ils se portaient bien. C'était tout ce qui comptait.

Plus ils se rapprochaient du village, moins Crista reconnaissait les environs. Ça faisait un peu plus de dix ans qu'elle y était allée et pourtant ses souvenirs étaient encore vifs dans sa mémoire, alors elle ne comprenait pas. Jusqu'à ce qu'ils finissent par croiser un panneau indiquant "Vieux Boscret", elle se souvint alors ce qui c'était dit peu après la chute de l'Archidémon : le village avait été inondé par les engeances lors du passage de la Horde. A l'époque elle avait eu du mal à le croire mais peut-être était-ce vrai finalement... Après quelques instants de marche, un village totalement barricadé se dévoila à eux. Crista leva un sourcil, se demandant s'il s'agissait vraiment de Boscret. Près de la grande porte, plusieurs gardes étaient là pour les accueillir. Et quel accueil ! Karlan ne résista pas à l'envie de répondre, comme un nain se le devait, et Crista hocha lentement la tête, approuvant totalement. Pour le coup, elle n'aurait pas mieux dit. Puis l'un des gardes eut le malheur de prononcer le mot interdit. Elle vit rouge. Comment osait-il la prendre pour une naine du Carta ?! « Quoi ?! » S'exclama-t-elle d'un ton à la fois outré et glacial. Elle s'avança d'un pas pour faire face au garde tout en relevant les épaules et elle le pointa sévèrement du doigt. Autant la naine pouvait se montrer parfaitement adorable, c'était généralement le cas, mais elle possédait également un caractère de feu qu'il ne valait mieux pas attiser, Karlan en savait quelque chose. « Non mais c'est quoi ces préjugés primaires sur les nains ?! Vous n'avez pas honte ?! J'ai l'air de faire partie du Carta peut-être ?! D'où vous insulter les gens comme ça ?! C'est de cette manière qu'on accueille les voyageurs chez vous ?! » Elle déblatéra tout ça à une vitesse folle et le garde se retrouva tout penaud devant ce petit brin de femme en colère et qui lui faisait face sans peur. Elle avait aussi envie de dire que le nain du Carta ce n'était pas elle mais l'autre, seulement ça n'aurait pas été très judicieux de sa part alors elle n'en fit rien. « Hola on va se calmer ! » Intervint un autre homme pour essayer de calmer le jeu.  « Désolé mademoiselle je ne voulais pas vous offenser... » S'excusa l'autre en passant sa main sur sa nuque. La naine soupira alors bruyamment pour tenter de se tempérer un peu. Décidément c'était sa journée aujourd'hui. « On peut entrer alors ? » Dans sa bouche ça sonnait plus comme un ordre que comme une question. « Oui, oui ! » « Par contre nous n'avons plus d'auberge pour accueillir les voyageurs. Bertrand, l'aubergiste, est mort il y a trois jours. L'établissement est toujours fermé, avec tous nos ennuis, on a d'autres chats à fouetter ! » Pas d'auberge ? Pas de bière et de repas chaud ? Pas de lit ? C'était très décevant. Crista avait presque l'impression de s'être mise en colère pour rien. Mais avec un peu de chance, peut-être trouveraient-ils à l'intérieur du village quelqu'un de suffisamment généreux pour les héberger. Malgré tout ça, une chose attira quand même la curiosité de la jeune femme. « Ça fait plusieurs fois que vous dites que vous avez des ennuis, qu'est-ce qu'il se passe au juste par ici ? » A peine l'homme eut-il ouvert la bouche pour lui répondre que la voix de son comparse retentit. « Attention ! En voilà d'autres qui reviennent à la charge ! » Crista se retourna d'un bond et quelle ne fut pas sa surprise ! Ses yeux s'écarquillèrent tandis que sa bouche s'entrouvrit légèrement. Un peu plus loin, on pouvait voir arriver plusieurs silhouettes humaines boitantes, épée à la main. Ce n'était pas des hommes ou plutôt ce n'en était plus au vue de leur état de décomposition avancée. « Karlan... On est en train de voir la même chose là ? Dis-moi que je me trompe. » C'était quoi ce bordel ?! L'un des gardes banda son arc puis tira sans attendre. Malheureusement la flèche n’atteignit pas sa cible, elle alla se planter aux pieds d'un des zombies et ce fut comme un élément déclencheur pour eux. Sans prévenir, ils se mirent tous à courir dans leur direction en brandissant leur épée. « Bravo il les a contrariés ! » Gémit Crista très loin d'être rassurée, en retirant son arc de son dos. Une fois encore les deux nains allaient devoir sortir leurs armes et combattre ensemble.


Crista parle en #ff6666



Dim 24 Mai 2020 - 11:05

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Le Carta. Il semble que certains sujets soient sensibles chez les nains, et que cette organisation n'en laisse pas un indifférent. Cela doit être une réalité en Thedas, en vérité. Mais s'il y avait bien deux personnes à qui ne pas parler du Carta, c'était Karlan et Crista. Le Garde des Ombres sentit ses muscles se crisper et ses sens se mettre en alerte. Comment savaient-ils qu'il en avait fait partie ? Quelle était cette supercherie ? Devait-il s'attendre à ce que d'anciens camarades jaillissent de dessous les pierres pour s'en prendre à lui et régler leurs comptes ? Crista avait-elle manigancé tout ça depuis le début ? Sa main se posa sur la poignée de sa dague, et il recula de quelques pas, en alerte. Ces quelques secondes furent ce dont elle avait besoin, elle, pour se mettre vraiment en colère. Ils la regardèrent tous, incrédules, s'avancer et commencer un sermon cinglant.
Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres, et il commença à se détendre légèrement, les yeux allant et venant pour ne rien perdre de la scène, de la gêne flagrante des deux pauvres gardes humains. Au moins, il savait à présent que ce n'était pas un sale coup de la naine. Elle faisait face à la même absurdité que lui, et s'en sortait avec beaucoup plus de brio. Elle eut même la présence d'esprit de se renseigner sur la situation dans les parages, alors qu'il restait en retrait, silencieux et attentiste. La journée avait été éreintante, et si elle pouvait prendre les choses en main, c'était au mieux : il lui laissait volontiers la main. Son visage se figea cependant quand il apprit qu'il n'y avait plus d'auberge dans laquelle passer la nuit. Il faudrait camper alors, probablement... Et lui qui rêvait d'un bain...

« Attention ! En voilà d'autres qui reviennent à la charge ! » Il leva la tête, tiré de son état de semi léthargie. Un corps décharné se tenait au loin, titubant, l'épée luisant dans l'obscurité naissante. Ce n'était pas un humain. Ce n'était plus un humain, en réalité. Il était mort, mais se déplaçait tout de même. Le spectacle était glaçant, surnaturel. Il n'aimait pas du tout ça. Ce n'était pas normal. Plusieurs autres silhouettes apparaissaient lentement au loin, proches de ce premier mort-vivant. « Karlan... On est en train de voir la même chose là ? Dis-moi que je me trompe. » Golefalois. Les histoires parlaient d'attaques de morts, tous les soirs. Un démon en était responsable. Ils étaient vraiment dans la merde. « Crista, ne panique pas. Recule doucement... » Une flèche fusa et alla se planter aux pieds du premier mort. Ce dernier se tourna vers eux, et se mit à courir à une vitesse insoupçonnée, suivi immédiatement par les autres cadavres. « Bravo il les a contrariés ! » C'était peu dire.
Karlan sentit l'adrénaline affluer en lui, et il pivota vers le chariot pour empoigner son épée et son bouclier. Ce ne serait pas de trop. La fatigue lui tenaillait le corps, et il savait que le combat risquait de tourner à leur désavantage en un temps record. Il avait heureusement appris, à force d’entraînements, à gérer ses forces au mieux dans ce cas de situations, qui pouvaient arriver lors de leurs patrouilles dans les Tréfonds. Le nain s'avança de quelques pas et se mit en posture défensive, prêt à tenir face à la tempête, comme un rocher au milieu des vagues. Le mort arriva à sa hauteur, et sa lame fusa, beaucoup plus rapide et précise qu'il ne l'aurait pensé. Son bouclier bloqua de justesse, l'obligeant à se contorsionner, et il se retrouva aussitôt en position délicate. Son épée s'enfonça dans le torse de son assaillant, et il le repoussa d'un coup de pied. Sauf que, normalement, une telle blessure avait de quoi tuer, ou au moins mettre hors d'état de nuire. Le cadavre ne poussa pas le moindre cri, ne se crispa pas sous la douleur, et avança à nouveau à l'attaque. Ah ouais, forcément, ils étaient morts, on ne pouvait pas vraiment les tuer. Le nain poussa un grognement sourd en encaissant le nouvel assaut.
Les cadavres arrivaient à présent, plus nombreux, certains arrêtés par des flèches bien placées. Karlan se précipita sous la lame de son adversaire et lui trancha le bras d'un coup sec. Il tomba dans l'herbe humide, inanimé. C'était déjà ça. Le Garde se permit de lancer un regard en arrière, et réalisa horrifié que les gardes s'étaient retranchés derrière les palissades et que la porte était fermée. Crista et son mabari faisaient face, mais ils étaient trop peur nombreux, même avec la couverture des quelques archers en hauteur. « Salrokaaaa, si jamais tu as des explosifs, c'est ptêtre le moment de faire une démonstration ! » Il lâcha son bouclier sous le choc d'un assaut. Cri de douleur. Sa main libre se referma sur la garde de son épée, et il esquiva une attaque hasardeuse. Qu'elle en ait ou pas, il fallait les repousser pour donner le champ libre à la naine, qu'elle puisse agir ou se replier à l'abri. Ses mouvements se firent plus amples, plus puissants. Il devenait la vague. Son but n'était plus de neutraliser, mais de repousser devant lui. Les cadavres étaient de puissants bretteurs, et le combat aurait pu être plaisant ou épique s'il avait été au mieux de sa forme. Malheureusement, les entailles se faisaient de plus en plus nombreuses sous son armure lourde, lui le Commandeur-Garde trop prudent poussé à l'imprudence, lui qui était persuadé que toutes ces vies étaient sur ses épaules en cet instant. Il tiendrait.

Mar 9 Juin 2020 - 22:57

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La naine et le Garde
Aux petites gens les grands exploits

Le cœur de la naine se mit à battre plus fort et plus vite. Poussé par l'adrénaline et son instinct de survie, elle s'empara de son arc accroché dans son dos, tandis que Karlan s'élança pour affronter la menace de front. Les flèches de la rouquine sifflèrent dans les airs et bien qu'elle soit plutôt une bonne tireuse, à part les ralentir, ses attaques n'empêchèrent pas les cadavres ambulants de continuer d'avancer. Karlan lui avait dit de ne pas paniquer, mais là c'était presque du domaine de l'impossible. L'idée de rentrer dans le village et se mettre à l'abris des barricades traversa l'esprit de Crista. Là, ils pourraient avoir un peu de temps pour établir une stratégie ou au moins ils seraient déjà plus en sécurité. Mais contre toute attente, un bruit de porte qui claque et que l'on referme à la va-vite retentit derrière elle. Son cœur manqua un battement. On était en train de les enfermer dehors, avec ces horribles choses qui ne voulaient pas mourir. « Ils nous abandonnent... » Lâcha-t-elle dans un souffle, à la fois abasourdie et affolée. Son attention se relâcha suffisamment longtemps pour qu'un mort-vivant s'approche d'elle, si bien que lorsqu'elle fit demi-tour, ils se retrouvèrent face à face. Fort heureusement, Maférath ne laissa pas le cadavre faire un pas de plus vers sa maîtresse. Il lui bondit sur le torse, le faisant tomber à la renverse dans un grognement féroce, puis sa puissante mâchoire se referma sur la gorge de l'ennemi. Les chairs de celui-ci étaient dans un état de décomposition tel que le mabari n'eut aucun mal à le démembrer presque entièrement. « Bien joué Mafy ! » Il n'allait clairement plus poser de problème. 

Près d'elle, son ânesse se laissa naturellement aller à la peur et dans des ruades aussi violentes que désespérées, Quili brisa son harnachement et s'enfuit au galop, sous les yeux impuissants de Crista. Elle avait beau l'appeler, ça ne servait à rien. Un animal apeuré était presque incontrôlable, d'autant plus que Quili avait déjà un très mauvais caractère. C'en était trop pour la naine. Elle n'avait pas envie de rester une minute de plus en compagnie de ces créatures. Elle aimait pourtant la sensation d'adrénaline, mais certainement pas celle provoquée par une attaque d'engeances ou n'importe quelle autre monstruosité de la nature. L'artificier se précipita vers son chariot resté là. Elle n'allait pas gâcher d'autres flèches si ça ne donnait aucun résultat. Désormais, elle avait l'intention de faire le grand ménage à sa manière et si elle avait su, elle aurait directement commencé par là. Maférath couvrait ses arrières tandis qu'elle fouillait dans ses affaires. La voix du Garde des Ombres s'éleva au même moment. « Oui deux secondes ! Je suis sur le coup ! » Cria-t-elle avant de jeter un rapide coup d’œil derrière elle. Le nain se révéla être dans une situation périlleuse, ce qui fit d'autant plus peser la pression sur ses épaules. « Maférath ! Karlan a besoin d'aide ! » Le mabari obéit aussitôt et fonça vers le Garde pour lui prêter main forte à grand coup de crocs. De son côté Crista attrapa en vitesse, parmi son bordel, deux grenades explosives. Debout dans son chariot, elle prit de la hauteur sur le champ de bataille, tandis que la pluie s'arrêta enfin de tomber. « Karlan dégage de là ! » Hurla-t-elle alors qu'elle allumait une première mèche avec sa pierre à feu. Elle lança sa grenade du côté des morts-vivants qui s'en prenaient au nain et en un éclair, l'odeur de poudre se mêla à celle des corps en décomposition. Une explosion illumina l'endroit dans un bruit assourdissant, laissant derrière elle des membres éparpillés et quelques flammes. C'était maîtrisé, c'était propre, c'était ce qu'elle savait faire de mieux. Un sourire satisfait étira enfin les lèvres de la naine. Voilà c'était cette adrénaline là qu'elle aimait. La deuxième fut envoyée sur quelques autres cadavres qui avaient contourné le Garde pour se diriger vers les portes. Même bruit, même odeur et même spectacle. C'était de toute beauté !

Cependant, un zombie échappa à la vigilance de Crista. Elle ne s'en rendit compte que lorsqu'il abattit son épée en direction de ses jambes. La rouquine esquiva le coup de justesse en effectuant un petit saut mais en perdit l'équilibre. Elle tomba hors du chariot, entraînant son ennemi dans sa chute. Elle se retrouva alors au sol, sous le corps pourris du mort-vivant qui essayait de la planter par tout les moyens. Ce n'était plus des cris de panique qui s'échappaient de sa bouche mais littéralement des cris de peur. Sa main retenait le poignet du cadavre pendant que l'autre était posée maladroitement sur sa face. Elle essayait de le retenir, de le repousser mais certaines de ces choses possédaient une force insoupçonnée. La naine avait tellement peur de mourir ici.


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