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Mer 19 Aoû 2020 - 10:29

Anonymous
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Le Chemin des Paradoxes est le Chemin du Vrai


Il y avait des raisons bien claires pour lesquelles les citadins de Ferelden et les Chasind s’évitaient la plupart du temps. Des raisons politiques, tout d’abord, puisque le royaume n’avait eu cesse de vouloir s'agrandir vers le sud lors des règnes précédents, quand la contrée  n’était pas tourmentée par les innombrables guerres civiles et l’Enclin, par dessus le marché. Son peuple avait de nombreuses histoires à ce propos, quand ce n’était des exemples plus récents, mais qui n’étaient désormais jamais plus jeunes qu’une dizaine d’années, la faute aux contrées frontalières désormais corrompues. Du reste, c’était question de moeurs et religion. Aussi, Staska n’était pas étonnée. Mais cela restait tout de même une humiliation quand elle songeait au respect qu’on lui attribuait jadis.

Alors que le garde parlait, son autre main était refermée sur son sceptre. Elle sentait l’énergie qui la parcourait, qui la faisait bouillir autant que sa colère, mais elle n’en faisait rien. Elle demeurait aussi sage qu’il aurait pu l’être, et avant que le garde n’ai pu songer seulement à la provoquer davantage, ce fut Crassius qui intervint. La réponse fut courtoise, aimable même, et pourtant, on y sentait distinctement l’agacement. Ce fut certainement ce ton irrité qui interpella le garde, lequel se tourna vers le mage tévène, l’attitude plus qu’assurée, un brin sournoise.
“Dites donc, l’étranger, vous aussi vous…„

“Crass !!„

La soudaine exclamation surprit Staska. Pendant un instant, elle cru que cela venait d’un des membres  du personnel, pour signaler de la.. Crasse ? Mais non. Elle remarqua un homme s’avancer vers eux, arborant un teint bien plus chaud que la norme des fereldiens, ainsi qu’une fine moustache taillée, attribut qu’elle constatait pour la première fois sur une personne. Elle comprit rapidement que l’homme qui les interpellait était un étranger, et certainement, à la manière dont il venait serrer le bras de Crassius, un tévintide, comme lui. Quand il se présenta, Staska ne pu empêcher un commentaire, son expression gardant la méfiance habituelle dûe aux étrangers.
“Le philosophe ? Tu n’y ressembles pas.„

L’idée qu’elle se faisait des philosophes était certainement bien éloignée de ce qu’il en était parmi ces gens là. A dire vrai, elle ne savait trop que penser de Dorian quand elle le vit se tourner avec un aplomb parfait et des gestes maniérés vers le garde. Ou si, seulement une chose : il avait du pouvoir. Jusqu’au bout des ongles. Il avait vécu, comme elle, dans cette certitude que sa nature lui avait donné ce don là et qu’il pouvait en user autant qu’il le souhaitait. Et pour cette fois, il voulait l’utiliser pour éloigner les gardes qui semblaient plus qu’agacés par la perspective de se voir dicter leur conduite par des étrangers.

La situation s’inversa complètement quand Dorian évoqua soudainement faire partie de l’Inquisition, laissant son assistance bouche bée. Staska sentit son corps se tendre comme un arc, au point qu’elle se redresse au quart de tour, alors que les soldats finissaient par s’éloigner. Ce ne fut que lorsque leur nouveau comparse vint s’assoir avec eux que la jeune femme fit de même, reprenant la place qui était la sienne, comme se rendant compte de son inconscient mouvement. Elle sentit à nouveau le léger encombrement de son sac entre ses pieds, alors que les deux autres commençaient à deviser poliment. Sans attendre, la jeune femme apostropha le nouveau venu.
“Tu es de l’Inquisition. J’ai besoin que tu me mènes à ton Inquisitrice.„

Elle eu un claquement de langue agacé. L'effervescence du moment lui rendait clairement la tâche plus ardue, comme si ses pensées refusaient de s’articuler. Elle eu une longue inspiration, et reprit depuis le début, posant une main sur son coeur.
“Je suis Staska, je ne sais pas s’il t’a dit mon nom. Je reviens des Terres Sauvages de Korcari, et une brèche entre notre monde et celui des esprits s’est ouvert. J’ai besoin d’aide pour la refermer.„

Mer 19 Aoû 2020 - 13:12

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Sa résolution de se tenir à l'écart n'avait pas tenu plus de deux minutes. À peine une en fait, et Servis ne pouvait que se blâmer lui-même, et son incapacité à tenir sa langue. Au moins s'était-il montré poli. Évidemment, ses longues phrases permirent largement au garde de noter son accent, et s'il ne semblait pas encore tout à fait l'identifier, sa simple suspicion lui suffisait largement pour se montrer véhément.
“Dites donc, l’étranger, vous aussi vous…„
“Crass !!„

Servis sursauta : cette voix, cette intonation, et surtout cette simple syllabe si peu poétique... Il se retourna, oubliant instantanément le garde et l'autorité qu'il tentait d'imposer, et vit Dorian s'approcher d'eux d'un pas décidé. Son ami n'avait pas changé, il rayonnait tel le soleil, s'avançant dans sa tenue pratique mais étrangement tape-à-l’œil comme si le monde lui appartenait. Simulacre ou véritable ressentit, Servis n'aurait su le dire, même après toutes ces années. Cette épaisse couche de paillette dont aimait se parer son ami lui servait tout aussi bien de miroir et de bouclier. De surprise, la bouche toujours légèrement entrouverte, Servis ne trouva pas le courage de répondre à Dorian. Il se laissa mollement serrer la main.
“Toujours à débuter les banquets sans moi, hein l’ami !„
“C'est que...„

C'est qu'il ne s'y attendait pas. Il ne pensait pas tomber sur Dorian aussi vite après être arrivé en ville. Après tout, il n'avait indiqué ni de date, ni de lieux précis pour leur rencontre dans sa précédente lettre. Quels avaient été ses mots ? "je te retrouverais dans l'unique auberge de la ville". Une plaisanterie bien loin de la réalité, car Dénérim n'en restait pas moins une large citée, où les tavernes et auberges se faisaient sauvagement concurrence. Les yeux du mage se baissèrent sur la succession des plats qui recouvraient encore leur table, dont certains avaient déjà commencé à flétrir dans leurs assiettes à l'image des quelques brins de salades aux bords noircit. Il releva le regard cherchant à croiser celui de Staska, mais la Chasind, comme les gardes et le reste de la salle, semblait obnubilée par l'apparition de Dorian, qui continuait de s'adresser à tous comme s'il se trouvait sur le plancher d'un théâtre, à déclamer ses répliques sous les feux des braseros. Dorian, ce soleil, le renvoyait de nouveau dans les ombres.

Servis se remis alors distraitement à manger. Tant que Dorian occuperait le devant de la scène, il pouvait être certain que les gardes ne l'incommoderaient plus. Une remarque tout de même lui fit avaler de travers. Il releva la tête.
“Ou alors je pourrais enfermer une sauvage et deux Venatori.„

Crassius toussa, tentant de recouvrer le contrôle de ses voies aériennes. D'une voix faible, il rétorqua :
“Nous ne sommes pas... Elle n'est pas...„
“Je suis Dorian Pavus, et je sauve le monde aux côtés de l’Inquisition...„

Ainsi c'était donc vrai . Ses soupçons étaient fondés . Dorian, agent de l'inquisition. Le monde tourna autour de lui car cette révélation restait un choc, même s'il s'y était grandement attendu. Une infime partie de lui restait optimiste, mais non, rien à faire, ils étaient donc bien opposés dans cette terrible guerre. Servis fronça les yeux, croisa les bras sur son buste, et se ferma complètement. Il avait besoin de réfléchir, de digérer cette information. Serait-il capable de mettre à mort son ami ? Voyons, ce genre de situation n'arrivera jamais. Servis occupait le poste d'administrateur à la Porte du Ponant, il n'était pas en première ligne ! Avec les nombreux rapports qu'il recevait, il serait rapidement au courant de la moindre percée de l'inquisition sur son territoire. Il ne lui resterait alors plus qu'à disparaître.
Le temps qu'il se remette de ses émotions, les gardes étaient partis, les laissant finalement seuls.
“ Eh bien eh bien Crassius, je te reconnais bien, avec tes grands repas et tes grands problèmes. Ça faisait longtemps ! Comment vas-tu ?„
“Dorian, tu n'as pas idée des problèmes que j'ai dû affronter ces derniers temps. Mais toi alors, tu es...„
“Tu es de l’Inquisition. J’ai besoin que tu me mènes à ton Inquisitrice.„

Servis soupira et leva de nouveau les yeux au ciel. Il se laisse retomber au fond de son siège un peu lourdement, fixant toujours les lattes crasseuses du plafond. Bien, mieux valait les laisser parler.


Ven 11 Sep 2020 - 8:41

Dorian Pavus
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Quand son regard croisa le mien, pétillant, je pus y lire un certain soulagement, mais surtout de la surprise. Le voilà, confus, bégayant, ce qui m’arracha un rire.

Jouer la carte de l’Inquisition était risquée à Férelden : apparemment, on ne nous appréciait vraiment pas, dans les parages. Par chance cela dit, j’étais ironiquement tombé sur les bonnes personnes. Les actions parlaient toujours plus que les mots, et ce doux axiome était très cher aux yeux des Féreldiens.

Dorian, tu n'as pas idée des problèmes que j'ai dû affronter ces derniers temps. Mais toi alors, tu es...

Tu es de l’Inquisition. J’ai besoin que tu me mènes à ton Inquisitrice.

J’arquai un sourcil, tandis que je croisai le regard de la Chasind, un certain brin de surprise enveloppant les traits de mon visage. Mais bien rapidement, un sourire espiègle émergea, l’œil illuminé de curiosité.

Vous avez toute mon attention.
Je suis Staska, je ne sais pas s’il t’a dit mon nom. Je reviens des Terres Sauvages de Korcari, et une brèche entre notre monde et celui des esprits s’est ouvert. J’ai besoin d’aide pour la refermer.

Malgré moi, mon sourire s’effaça pour laisser place au sérieux. Je croisai les bras, frottant mon menton d’une main, en pleine réflexion sur la nouvelle. Une faille dans l’extrême sud.

Je vois.

Ma main redescendit pour se terrer près de mon bras. Puis, je retrouvai un peu mes couleurs festives habituelles.

Je lui transmettrai votre requête une fois rentré, Staska, vous avez ma parole. Ou alors, si le cœur vous en dit, vous pouvez venir avec moi au fort et la rencontrer personnellement. Nous devrions être en mesure de rapidement trouver une solution à cette situation .. délicate.

Mais quelque chose me paraissait louche, dans cette tablée : j’adressai un bref regard du côté de mon ami de longues dates, et le voilà muet, complètement à part. Mes sourcils se froncèrent brièvement. Le silence de Crassius, particulièrement en me disant que notre dernière rencontre remontait à pas mal de temps déjà, me paraissait étrange, décalé.

Il était sans doute épuisé par le voyage. Il y avait des jours comme cela, où l’on était moins enjoué, moins énergique. Je décidai donc de ne pas relever la chose, de le laisser tranquille.

Dim 13 Sep 2020 - 16:58

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Le Chemin des Paradoxes est le Chemin du Vrai


L’interruption de Staska fut clairement remarquée, tant par Servis que par Dorian, la jeune chasind arrivant comme un cheveu sur la soupe au milieu des retrouvailles des deux amis. Les réactions furent bien différentes entre l’un et l’autre : si l’un, passé la surprise, lui adressa un sourire pétillant de malice, manifestement amusé par son ton abrupt, l’autre, au contraire, fut manifestement particulièrement agacé, levant les yeux au ciel. Ces deux manifestations contraires eurent tôt fait de faire gonfler en elle une émotion qu’elle connaissait que trop bien, la colère franche et implacable face à l’irrespect, mais qu’elle calmait d’un revers de main et d’une expression amère. Elle avait l’impression, une fois de plus, de passer pour une idiote, mais il lui suffit alors, après un raclement, de se réexpliquer, pour que Dorian prenne alors ses mots bien plus au sérieux. Il fallait croire, encore une fois, qu’elle n’était pas la plus à l’aise avec les conventions du langage de ces habitants des cités. Tant pis, tant qu’elle finissait par se faire comprendre…
“Je vous accompagnerai. C’est mon devoir.„

Elle parlait avec une certaine force, voir autorité qui transparaissait dans ses paroles. Les chasinds avaient toujours cette manière d’être, franche, en décalage avec les coutumes plus travaillées des gens du nord. Ses yeux vinrent se poser ensuite sur Servis, qui ne pipait mot et semblait attendre que les choses se passent, toujours avec cet air agacé. Staska le scruta un temps, plissant les yeux et rapprochant la tête, comme cela lui était déjà arrivé par le passé. Dans le même temps, son esprit fourmillait, venant piquer chaque détail qui pouvait transparaitre sur cette mine qui commençait à lui être familière. Alors, elle claqua la langue, s’écartant un peu, exprimant ce qu’il lui semblait avoir conclu de son attitude.
“Tu sais que c’est mon devoir. Tu l’as bien vu, là bas. Viendras-tu avec moi, Servis ?„

Il y avait quelque chose du test dans son ton. Elle n’était pas certaine de ce que son comparse souhaitait, et s’attendait très bien à ce qu’il ne finisse par la laisser. Si c’était le cas, ce serait ainsi, ils se reverraient, mais… Ca la blesserait un peu, sans doute..? Au moins se rendait-elle compte, enfin, qu’elle s’y était attachée. Même pour elle-même, ce genre de chose était dur à admettre. S’attacher, c’était endurer les “au revoir’ voir les “adieux”. Mais son enseignement lui avait bien enseigné une chose : tout avait une fin, alors elle devait juste se résoudre à l’accepter, après tout.

Mer 16 Sep 2020 - 12:52

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Le regard toujours rivé en direction du plafond, les mains à présent derrière sa nuque, Servis sentit une étrange lourdeur peser sur ses épaules. Il goûta l'étirement anormal des secondes, la pesanteur accrue des quelques silences ponctuant la conversation animée de Staska et Dorian. Sans pour autant changer réellement de position, le mage se montra plus attentif, à présent certain que son comportement égoïste et solitaire avait été noté. Coincé dans cette attitude, il le reconnaissait sans peine, un brin dédaigneux, Servis put néanmoins voir du coin de l'oeil Staska plisser les yeux avant d'approcher son visage. Le souffle chaud de la Chasind contre sa joue lui glaça le sang. Comme il l'aurait fait face à un animal sauvage, un cabézard par exemple, Servis évita tout geste brusque, jusqu'à ce que Staska fasse claquer sa langue. Ce bref instinct de survie lui fouetta le sang, menaçant de lui faire monter le rouge aux joues, des paillettes dans les yeux et des pensées sous le crâne. Mais Servis ne souhaitait pas exprimer ce type de réaction, pas sous les yeux de Dorian.

Il ne baissa les yeux, la tête et tout le reste qu'au seul moment où Staska l'apostropha.
“Je comprends. Je sais que tu dois protéger le sanctuaire de ton peuple. Je trouve ça très noble et...„

La dernière question posée par Staska le prit de court. Venir avec elle, à fort Céleste ? Se jeter dans la gueule de l'inquisition ? Non, non c'était impossible. Il braqua son regard azur dans celui de la chaman, sur le point de lui répondre honnêtement lorsqu'il nota l'expression qu'avaient prit ses traits. Staska ne lui avait pas bêtement posé une question factuelle. Elle ne lui proposait pas non plus de la rejoindre. Elle lui demandait de venir avec lui. Par le passé, Servis avait été celui qui avait exprimé une telle demande. Il avait espéré que Lynne, qu'il n'avait rencontré que quelques jours plus tôt et par le plus grand des hasards, accepte de rentrer avec lui en Tevinter. Son refus ne l'avait pas blessé, mais il l'avait fortement peiné.

Servis se tourna naturellement en direction de Dorian, cherchant un quelconque soutient de sa part. Mais il ne lui avait jamais parlé de Lynne, pas plus qu'il ne s'était épanché sur ses autres flirts. Il n'osait plus confier quoi que ce soit à son ami de toujours depuis le fiasco qu'avait été Hécate. Désarçonné, Servis planta de nouveau son regard dans celui de Staska. Il se saisit de sa main, la serra prestement avant de la libérer.
“Staska, je ne peux pas. Une longue route m'attend et je ne me suis que trop absenté.„

Ce n'était que la plus pure des vérités, alors pourquoi la laissait-il si... Fondamentalement triste ? Il se ressaisir : Staska tout comme Dorian n'étaient pas encore sur le départ. Il pouvait encore profité de leur présence. Maladroitement, Servis se força donc à sourire doucement. Parfois, sa solitude le pesait, tout comme ses choix.

Parfois.

Jeu 15 Oct 2020 - 12:13

Dorian Pavus
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Staska exprima le souhait de m’accompagner : fort bien, cela serait sans doute plus facile pour tout le monde autour de cette table. Enfin .. je présumai : le visage qu’arborait mon ami était assez difficile à déchiffrer, mais je connaissais cette mine renfrognée qu’il lançait parfois, quand nous étions encore chez nous. Cette impression qu’il avait de ne pas avoir suffisamment d’espace, enfin .. Ce n’était pas comme si ma présence l’écrasait non plus ? Ou alors, peut-être était-ce autre chose ?

Le fait fut que la Féreldienne se pencha vers Servis, faisant une mimique assez curieuse avec ses yeux, le fixant avec une certaine implacabilité. Puis, elle lui demanda simplement s’il voulait nous accompagner jusqu’à Fort Céleste. Mon ami se figea, la tête baissée et balbutiant quelque peu, ce qui me fit hausser d’un sourcil, amusé : c’était bel et bien autre chose, et j’avais la triste sensation de connaître déjà la réponse à sa proposition.

Le regard que Crassius posa sur moi confirma quelque peu mes soupçons, comme incertain de savoir sur quel pied danser avec elle. Je décelai un léger désespoir dans ses yeux, et je lui répondis alors d’un sourire triste. Décidément, il n’avait jamais de chance avec les femmes.

Mais il se reprit, attrapant la main de sa compagne de voyage avant de finalement répondre, comme si de plonger dans mon regard lui donna la force de le faire. Je détournai quelque peu la tête, balayant de l’œil le reste de la taverne en attendant, pour leur laisser un minimum de privé. Il n’y avait rien de plus malsain que d’être fixé dans ce genre de situations.

Servis devait rentrer. Ses vacances devaient finir, alors, même que de les passer loin de milieux urbains me sembla un poil étrange : s’il ne devait pas partir fouiller dans les endroits perdus en quête d’artefacts anciens ou quelconque objet ou architecture d’un autre temps, pourquoi se perdre dans des endroits perdus où l’on trouvait davantage d’éléments archéologiques ? ça, ou décidément, il ne s’arrêtait jamais vraiment de travailler, ce qui m’amusa quelque peu.

Après un certain temps que je jugeai plus adéquat, je reportai une fois de plus mon regard sur cet ami de longues dates, la mine mélangeant malice et rassurance.

Au pire, tu sauras où lui écrire, si vraiment : ne fais pas cette tête.

Je lui glissai un clin d’œil relativement subtil, sourire aux lèvres. Il était vrai que depuis le scandale à mon sujet, j’évitai de trop parler de ce genre de sujets avec Crassius, et j’imaginais que je devais avoir raté pas mal d’épisodes sur le sujet. Mais je savais où les choses allaient dans sa tête en ce moment même. Cela dit, ce n’était pas le sujet à approfondir pour le moment : nous avions plus important sur le feu de prime à bord. Mon regard s’adressa à Staska, cette fois-ci.

Eh bien c’est décidé : nous ne partirons que les deux. Et vu l’urgence de votre situation, je pense que nous nous mettrons rapidement au travail pour encadrer au mieux, le temps que l’Inquisitrice referme la faille.

Lun 26 Oct 2020 - 16:22

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Servis était plein d’hésitations quand il lui répondit, du moins, c’était ce qu’elle décela. Mais ses derniers mots étaient sans appel, laissant un léger soupir s’échapper des lèvres de la Chasind. Il ne poursuivrait pas avec elle. Soit. C’était comme ça. Elle l’avait bien deviné. Après tout, ils étaient de deux mondes très différents. Il avait ses affaires, elle les siens… Bien.
“C’est d’accord.„

Il n’y avait guère d’avis qui lui était demandé, mais elle lançait sa phrase comme si il avait été exigé qu’elle exprime son accord. Elle se réinstalla un peu mieux sur sa chaise, se calant contre le dossier, bien droite, bras croisés. Elle n’avait guère d’autre à ajouter, alors que Dorian rappelait joyeusement qu’ils pourraient s’écrire. Elle n’en doutait pas, c’était un moyen fréquemment utilisé par les gens qui n’étaient pas de son peuple. Mais elle ne le trouvait pas particulièrement aisé, du moins, elle n’en voyait pas l’utilité. C’était froid, impersonnel, et lui donnait l’impression de ne pas parler à la personne, seulement à des morceaux de papier. Elle n’aimait pas écrire, c’était un fait. Et pour autant, elle n’en dit rien. Parce qu’elle savait qu’elle répondrait. Au moins pour lui faire plaisir, si c’était ce qu’il souhaitait. S’il prenait la peine de le faire, pour garder le bref lien qui s’était tissé entre eux.

Elle un mou hochement de tête quand Dorian s’exprima à nouveau, la laissant dans une sorte de silence pensif avant qu’elle ne se relève, l’air décidé.
“Oui, nous allons partir. Vite. J’ai à faire avant.„

Elle fit un signe de la main, frottant son pouce contre ses doigts réunis. Le geste était équivoque, elle évoquait l’argent.
“A plus tard.„

Elle fit reculer la chaise d’un geste brusque du pied, venant récupérer ensuite le baluchon où ses affaires se trouvait. Elle ponctua son mouvement d’un doigt qui désignait Servis, comme pour retenir son attention.
“Je ferai attention. Je serai calme. Tout ira bien. Je reviendrai. Profitez pour… Manger. Et discuter.„

Il lui sembla un instant que sa phrase pouvait être perçue comme de l’inconfort de sa part. Il y avait peut-être du vrai, mais de l’autre, elle l’avait dit à Servis : elle avait perdu du temps en venant ici, et souhaitait ne pas non plus laisser passer l’opportunité que cela lui soit utile. Tant pis si elle s’attardait un peu. Après, pour ce qui était de survivre en ville… Elle se débrouillait, elle s’était toujours débrouillée. Il n’y avait qu’à prendre exemple sur Servis : être calme, longer les murs, répondre… De manière cérémonieuse ? Enfin peu importait.

Elle inclina la tête vers les deux mages, et s’en alla simplement, se préoccupant davantage de retrouver son chemin vers les lieux où il y avait du travail qu’autre chose…

Ven 30 Oct 2020 - 9:40

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Le départ de Staska s'était fait trop brusque pour permettre à Servis ne serait-ce qu'un mot ou un geste. Elle s'était relevée, s'était adressée assez sèchement à Dorian, insulté quelque chose à propos d'argent, puis l'avait désigné, lui, de son long doigt effilé avant de lui glisser quelques mots. Elle avait ensuite tout simplement pris la fuite, emportant avec elle ses maigres affaires.
“Staska je...„

Mais déjà la porte s'était refermée sur elle dans un claquement. Servis se rendit alors compte qu'il s'était également mis debout, accompagnant instinctivement le départ de la Chasind. En fixant la porte, il murmura doucement sa réponse.
“Je le sais.„


Il secoua la tête pour tenter de se ressaisir et se rassit simplement à sa place, invitant d'un simple Dorian à celle-ci laissée variante par Staska. Après tout, il restait encore suffisamment de nourriture pour deux. Voire quatre ou plus. Mais alors que son regard dérivait sur cet océan de denrées alimentaires, le mage Tevintide sentit un vide grandir en lui. Staska était partie, il ne la reverrait peut-être plus jamais. Après leur long périple et la proximité physique qui les avait fatalement unies, sa disparition soudaine de son champ de vision avait un effet vaguement angoissant. Au point de forcer Servis à exprimer ses inquiétudes à son ami de toujours.
“Tu prendras bien soin d'elle ? C'est une amie.„

Pudiquement Servis ne souhaitait pas s'étendre davantage sur ce sujet, surtout en présence de Dorian. Il se savait trop facilement fleur bleue, vision que ne semblait pas partager son ami. Et la seule fois où Servis c'était laissé aller à la confidence avait finalement mal tourné. Son rêve de posséder Hécate s'était finalement accomplis, mais en lui brisant au passage le coeur.
D'agacement, il voulut se pincer. Pourquoi comparer encore Hécate à Staska ? Les deux femmes, tout comme l'était d'esprit de Servis à leur égard, n'avaient aucun rapport. Il but dans son gobelet et mangea une cuillère d'un plat au hasard pour clore définitivement ce sujet.

Après tout son ami était là, devant lui. Il y avait de quoi se réjouir.
“Dis-moi Dorian ? Comment vas-tu réellement ? J'ai cru comprendre en lisant ta correspondance que les choses n'étaient pas des plus simples pour toi dernièrement.„


Et comment l'auraient-elles pu ? Un Tevintide  engagé dans l'Inquisition ! Mais à quoi donc pensait Pavus ?

Sam 7 Nov 2020 - 17:23

Dorian Pavus
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Une chose était certaine, la Chasind n’était pas une grande bavarde ; et de constater le contraste avec le torrent verbal que pouvait être Crassius à certains moments m’amusa. A se demander comment leur voyage s’était passé, mais je me disais que ce serait trop m’immiscer dans la vie de ce pauvre archéologue passionné. Je hochai de la tête quand elle signala qu’elle s’en allait quérir son pain, avant de partir sans demander son reste, une dernière menace ? un dernier message préventif ? Quelque chose de la sorte, qui franchit ses lèvres et adressée à Servis. Celui-ci eut à peine le temps de balbutier quelques paroles, et la voilà complètement envolée. J’émis un petit rire face à une telle scène, constatant à quel point ils étaient différents, mais malgré tout avec un certain intérêt dans leur côtoiement, quel qu’il fût.

Servis se tourna vers moi, légèrement dépité, confus, inquiet ? Il était difficile à dire sur le moment, il fallait admettre.

Tu prendras bien soin d'elle ? C'est une amie.

Une foule d’émotions diverses traversait son visage, que je jugeais toujours plus fatigué. Mes sourcils se froncèrent de sérieux, observant les traits de son visage changer dans l’incertitude de ce qu’il voulait exprimer, ou pouvait exprimer. Je haussai des épaules, nonchalant, préférant laisser mes questions invasives pour une autre fois.

J’y veillerai, ne t’en fais pas.

Si cela pouvait le rassurer de l’entendre, alors autant le dire. Cela ne me dérangeait pas, dans la mesure où j’allais de toute façon y veiller. Une faille, ce n’était pas n’importe quoi, il fallait veiller les uns sur les autres lors d’attaques de démons.

Sans réelle transition, Servis changea de sujet, sans doute pour son propre confort – ce qui se comprenait.

Dis-moi Dorian ? Comment vas-tu réellement ? J'ai cru comprendre en lisant ta correspondance que les choses n'étaient pas des plus simples pour toi dernièrement.

Mon sourire se crispa à sa question. Evidemment, il fallait ouvrir les hostilités sur ce sujet. En même temps, comment lui en vouloir ? Lors de nos dernières escapades ensemble, j'étais au pire point de ma vie. Toujours aussi soucieux et attentif, à ce que je voyais .. Je soupirai, davantage pour moi que pour la question, avant d’appuyer mes deux coudes contre la table et de me pencher quelque peu en avant.

Il est vrai que les choses sont difficiles en ce moment, mais je tiens bon, il faut bien. J’ai .. Pas mal de proches sont morts dernièrement. Ça prend du temps pour s’en remettre, tu sais, mais tu me connais : je n’ai pas le temps pour ce genre de futilité.

J’émis un rire léger, voire un peu forcé, mais je n’avais pas envie de plomber l’atmosphère : je n’avais pas revu Servis depuis quelques années, je n’allais pas ruiner ce moment. Je me décidai alors à lui renvoyer la balle, histoire de ne pas trop m’attarder sur ces éléments.

Et toi donc, cher ami ? J’espère que tes vacances dans le Sud se passent bien !

Je marquai une petite pause avant de déballer une petite pique rien que pour lui – comment résister ?

Enfin, j’imagine qu’avec une telle compagnie, le voyage ne pouvait être que des plus .. intéressants ?

Je lui adressai alors un rictus qui en disait assez long sur ce que je voulais dire, mais pour la simple envie de l’embêter un peu, je privilégiai l’ambigüité de mes propos, et ne complétai donc pas la fin de cette petite remarque anodine.

Mer 11 Nov 2020 - 13:30

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Quels temps étranges : la Mort s'était mué en une compagne omniprésente, forçant à barrer noms après noms dans les carnets d'adresses de bon nombre de gens, pavant le sol des grandes routes de corps inconnus et décorant les regards perdus dans le vague d'un chapelet de fantômes. Servis fut presque capable de ressentir la présence des fantômes accompagnant Dorian lorsque celui-ci évoqua ses difficultés.
Ils étaient Tévintides, et comme bien d'autres ils entretenaient avec la Mort une relation particulière. En perpétuelle guerre contre les Qunari, l'armée essuyait son lot de pertes régulières. Servis avait eu l'occasion de saluer le départ d'amis pour le front, tout en sachant pertinemment qu'ils n'en reviendraient pas. La mort de ces amis ne s'était manifesté que par une simple ligne de texte découverte dans un journal, ligne qui s'ajoutait à une montagne d'autres, issus de livres d'Histoires ceux-là, glorifiant les actes magnifiques d'une poignée de mages construisant par le sang un véritable Empire emplis de merveilles.
Bercé par ce rapport relativement détaché à la Mort, Servis ne pouvait comprendre la peine qu'il voyait poindre chez son ami. Pourtant sentimental sur bons nombres d'autres sujets et confronté à plus de morts encore que précédemment, Servis avait naturellement suivi la procédure dictée par les anciens. Du bout de sa plume il changeait l'horreur et l'injustice de ces morts en de simples chiffres notés sous forme de colonnes. Bilans, pertes et profits, ces morts devenaient de simples conséquences logiques de politiques plus globales. Comment dès lors pouvait-il espérer comprendre son ami ?

Dorian rit, voulant certainement rassurer Servis qui, loin d'être crédule, se laissa volontairement endormir. Pudiquement peut-être, Dorian redirigea la conversation vers son ami, voulant évoquer avec lui ses vacances. Les premières vacances de sa vie, cet enchaînement de voyages, de rencontres, de chaos et de catastrophe trouant leur apothéose dans sa rencontre avec l'obsédante Chasind. Lorsque, ne résistant pas à la possibilité qui lui était ainsi offerte, Dorian y fit référence, Servis sourit largement, et honnêtement.
“Je n'ai rencontré Staska qu'à la fin de mon périple, mais je te pris de me croire : le reste fut tout autant surprenant.„

Marquant une pause pour remplir de nouveau sa cuillère d'une nourriture rustique et réconfortante, Servis chercha comment résumer ces longues pérégrinations sans pour autant noyer Dorian sous ses paroles, chose qu'il aurait faite sans y repenser bien des années auparavant, lors de leurs rencontres à Minrathie. Mastiquant avec soin sa nourriture, Servis observa un instant son ami. Qu'il était étrange finalement de le revoir, après tout ce temps. Sans les chercher, ses yeux attentifs pouvaient sans mal repérer çà et là sur sa peau bronzée les premières marques d'un vieillissement inévitable. Les mêmes changements devaient être visible sur son propre visage, à l'image de ses cernes sombres dessinés sous ses yeux, de ses joues creusées, ayant définitivement perdu les rondeurs de l'enfance.
“Comme je te l'avais annoncé dans l'une de mes dernières lettres, le point de départ de tout ceci fut mon invitation à la soirée des savoir dispensée annuellement par l'Université de Val Royaux. Étant le seul érudit Tévintide, Mage de surcroit, tu te doutes certainement de la tournure que prirent les évènements ? Si je me tiens aujourd'hui devant toi, en relativement bonne forme, c'est uniquement grâce à l'intervention d'un professeur assez influent venu interrompre le passage à tabac infligé par les gardes, ainsi qu'au travail correct mais véritablement onéreux de mages de soin de la capitale..„

Il sourit, mangeant encore, le regard concentré sur l'assiette directement située devant lui. Il n'ajouta rien quant à cette soirée, tant l'ensemble lui semblait proprement délirant ou compromettant. Comment évoquer les meurtres rituels, l'invocation démoniaque des sous-sols, sa propre fuite lâche ou les cicatrices effilées sur ses bras, qui induisirent naturellement les gardes en erreur ?
“À Val Royaux toujours, j'ai perdu une belle somme d'argent aux cartes contre un jeune maitre d'armes, j'ai malmené quelque peu le directeur d'un musée d'artisanat nain, avant finalement de me fracturer le nez en assistant à une pièce dans le Grand Théâtre. Après avoir payé une nouvelle fois le même mage de soin en moins d'une semaine, je me suis dit qu'il était temps pour moi de quitter la capitale.„

Il stoppa là son récit, laissant l'opportunité à Dorian de l'interroger sur l'une ou l'autre de ses péripéties. Il y avait là largement matière à discuter, à polémiquer, ou simplement à se moquer. Il ne souhaitait pas le priver d'un tel bonheur.

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