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Lynne était consciente que n’importe quoi pourrait arriver dès qu’elle mettrait fin au sort qui gardait emprisonné ses agresseurs. S’ils étaient suffisamment hargneux et enragés d’avoir été brièvement humiliés, ils pourraient tous se jeter sur elle en un instant et lui faire ainsi payer son geste. C’est pourquoi elle avait pris un peu de distance par rapport à eux. Cependant, elle se rendit bien vite compte que cette précaution ne fut pas nécessaire ; a peine les avait-elle libérés de leur prison magique que le quintuor se précipita vers la sortie comme une bande de poules poursuivies par un loup, chacun se battant presque pour sortir le premier de l’auberge.
Une soudaine euphorie s’empara de la guérisseuse alors que, derrière Crassius qui s’était positionné juste à coté d’elle, la foule applaudissait son exploit avec allégresse. Elle avait presque l’impression de rêver ; si on lui avait dit qu’un jour, des gens du peuple l’applaudiraient pour avoir conjuré un sort qui illustrait la réputation menaçante des mages, elle aurait ri au nez de ladite personne. C’est pourquoi malgré elle, un grand sourire se dessina sur ses lèvres alors que ses joues s’empourpraient d’une teinte rosée.
Elle tourna sa mine réjouie vers son ami lorsque celui-ci prit la parole. Bien vite, celle-ci se flétrit lorsque la mage prit conscience des implications de ses paroles.
« Que penses tu fai— »
Avant qu’elle n’eût le temps de finir sa phrase, le bruit sourd d’une déflagration retentit à l’extérieur, suivit de cris de douleur. Toute l’auberge se tu soudainement avant que le brouhaha ne revienne tout aussi abruptement ; bientôt, des gens se pressèrent au niveau des quelques fenêtres pour contempler ce qui se passait dehors.
Le sourire de Crassius s’élargit dans un élan de fierté pendant que celui de Lynne était figé par l’horreur de la réalisation.
« Sérieusement Crassius ?! » lui lança t’elle sur un ton de reproche, visiblement bouleversée. « Enfin -- je comprends pourquoi tu as fait ça, mais quand même – est-ce qu’il faut vraiment que ça aille aussi loin ? »
Pendant, ce temps, non loin d’eux, le ton des discussions contrastait avec celui de la jeune femme. Certains riaient entre eux, commentant la scène qui se déroulait à l’extérieur, visiblement amusés de la tournure qu’avait pris la situation.
« Regardez le se rouler par terre celui là ! Mais quel con ! » ria un brun aux cheveux bouclés à l’adresse de l’homme encapuchonné du fond et du tavernier. « Finalement, y’a une justice dans ce monde ! »
Une soudaine euphorie s’empara de la guérisseuse alors que, derrière Crassius qui s’était positionné juste à coté d’elle, la foule applaudissait son exploit avec allégresse. Elle avait presque l’impression de rêver ; si on lui avait dit qu’un jour, des gens du peuple l’applaudiraient pour avoir conjuré un sort qui illustrait la réputation menaçante des mages, elle aurait ri au nez de ladite personne. C’est pourquoi malgré elle, un grand sourire se dessina sur ses lèvres alors que ses joues s’empourpraient d’une teinte rosée.
Elle tourna sa mine réjouie vers son ami lorsque celui-ci prit la parole. Bien vite, celle-ci se flétrit lorsque la mage prit conscience des implications de ses paroles.
« Que penses tu fai— »
Avant qu’elle n’eût le temps de finir sa phrase, le bruit sourd d’une déflagration retentit à l’extérieur, suivit de cris de douleur. Toute l’auberge se tu soudainement avant que le brouhaha ne revienne tout aussi abruptement ; bientôt, des gens se pressèrent au niveau des quelques fenêtres pour contempler ce qui se passait dehors.
Le sourire de Crassius s’élargit dans un élan de fierté pendant que celui de Lynne était figé par l’horreur de la réalisation.
« Sérieusement Crassius ?! » lui lança t’elle sur un ton de reproche, visiblement bouleversée. « Enfin -- je comprends pourquoi tu as fait ça, mais quand même – est-ce qu’il faut vraiment que ça aille aussi loin ? »
Pendant, ce temps, non loin d’eux, le ton des discussions contrastait avec celui de la jeune femme. Certains riaient entre eux, commentant la scène qui se déroulait à l’extérieur, visiblement amusés de la tournure qu’avait pris la situation.
« Regardez le se rouler par terre celui là ! Mais quel con ! » ria un brun aux cheveux bouclés à l’adresse de l’homme encapuchonné du fond et du tavernier. « Finalement, y’a une justice dans ce monde ! »
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Un frisson de plaisir parcouru Servis lorsque les premiers cris retentirent. Cette sensation était difficile à décrire, se trouvant quelque part entre l'horreur et la toute-puissance, le mage éprouvait une sorte de satisfaction à se savoir capable de tuer aussi facilement, sur sa seule volonté. Cette satisfaction s'intensifiait plus il s'en approchait. Diriger sa magie destructrice contre autrui était nouveau pour lui. Mais tuer . Il n'avait encore jamais eu l'occasion de le faire concrètement, il ne se le souhaitait d'ailleurs pas.
Pour lui, tuer un autre être, humain, nain ou même elfe, représentait le pas de trop, celui qui le mènerait à la pente quasi certaine vers la folie ou la possession.
L'incompréhension de Lynne, son choc et sa déception, Servis se serait attendu à la retrouver sur plus de visages au milieu de leur assemblée. Pourtant, les autres clients de l'Auberge, ainsi que le tenancier, s'étaient précipités en direction des fenêtres, se délectant du spectacle offert par l'attaque gratuite du mage Tévintide. Puisqu'ils s'en amusaient, Servis en déduisit le quasi-échec de ses glyphes, ainsi que la véracité de sa prédiction : les cinq gredins ne devaient pas avoir succombés. Il se souvint alors de l'épaisse neige qui recouvrait le paysage, Neige qu'il n'aurait jamais cru pouvoir oublier. Évidemment, cette neige avait dû atténuer la puissance de ses flammes. Une raison supplémentaire de quitter la région au plus vite, de retrouver les sables brûlants de son désert, où sa magie rayonnerait sans peine.
Il lui sourit avec douceur avant de lui serrer l'épaule avec chaleur. Puis il reprit place à table. L'usage de sa magie refroidissant son corps, Servis se frotta rapidement les mains devant les flammes de la cheminée, histoire de se réchauffer. Devant les fenêtres, les commentaires allaient toujours bon train :
Le tenancier se désintéressa de la fenêtre pour se retourner, légèrement pâle, en direction de Servis. D'un geste de tête impérieux le mage lui désigna la porte, lui intimant d'aller s'intéresser à ces corbeaux. En attendant les missives, puisqu'il était certain qu'il s'agissait de ses messagers, Servis déboucha son encrier et prépara une feuille vierge devant lui. Après seulement quelques secondes, l'homme revint avec trois missives qu'il tendit très consciencieusement à Servis.
Sans attendre ni la réponse de l'un ni celle de l'autre, il débuta sa lecture attentive. Plus il l'avançait, plus sa mine se décomposait visiblement, au point d'en pâlir. Ses hommes lui annonçaient leur découverte, puis leur volonté de pousser plus loin leurs observations puisqu'ils n'avaient reçu aucune indication contraire de sa part". La dernière missive, écrite en tremblant, annonçait leur échec. Ils s'étaient fait repérer. Intérieurement, Servis enragea, maudissant ces incapables trop impatients. Mais s'ils étaient parvenu à lui adresser cette dernière missive, cela ne voulait dire qu'une seule chose : ils étaient en vie et en sécurité. Tout n'était pas perdu, mais comment redresser la situation ? Il bascula la tête et observa le plafond, à la recherche d'une réponse.
L'ordre qu'il traça ensuite sur sa feuille alla à l'encontre du souhait exprimé plus tôt. En quelques lettres calligraphiées, il scella le destin de Murcia Artorius, l'âme sombre. Il appréciait réellement cette petite impertinente, capable aux besoins de se montrer fortement utile. Mais il n'avait plus le choix, elle ne lui laissait pas le choix, elle qui risquait de révéler ses plus noirs secrets à l'Inquisition. Il confia ensuite cette missive au tenancier, lui indiquant qu'il souhaitait à présent qu'on leur serve le repas. Et lorsqu'il se retourna de nouveau en direction de Lynne, il ne put cacher son profond sentiment de détresse, qui s'étalait ouvertement dans sa posture plus renfermée et sur son visage à la fois pâle et sombre.
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Pour lui, tuer un autre être, humain, nain ou même elfe, représentait le pas de trop, celui qui le mènerait à la pente quasi certaine vers la folie ou la possession.
L'incompréhension de Lynne, son choc et sa déception, Servis se serait attendu à la retrouver sur plus de visages au milieu de leur assemblée. Pourtant, les autres clients de l'Auberge, ainsi que le tenancier, s'étaient précipités en direction des fenêtres, se délectant du spectacle offert par l'attaque gratuite du mage Tévintide. Puisqu'ils s'en amusaient, Servis en déduisit le quasi-échec de ses glyphes, ainsi que la véracité de sa prédiction : les cinq gredins ne devaient pas avoir succombés. Il se souvint alors de l'épaisse neige qui recouvrait le paysage, Neige qu'il n'aurait jamais cru pouvoir oublier. Évidemment, cette neige avait dû atténuer la puissance de ses flammes. Une raison supplémentaire de quitter la région au plus vite, de retrouver les sables brûlants de son désert, où sa magie rayonnerait sans peine.
“Pardonne-moi Lynne, je souhaitais seulement ajouter à leur terreur histoire de m'assurer qu'ils ne recommencent plus leur petite chasse ridicule.„
Il lui sourit avec douceur avant de lui serrer l'épaule avec chaleur. Puis il reprit place à table. L'usage de sa magie refroidissant son corps, Servis se frotta rapidement les mains devant les flammes de la cheminée, histoire de se réchauffer. Devant les fenêtres, les commentaires allaient toujours bon train :
“Désolé les corbeaux ! Pas de viande pour vous aujourd'hui !„
Le tenancier se désintéressa de la fenêtre pour se retourner, légèrement pâle, en direction de Servis. D'un geste de tête impérieux le mage lui désigna la porte, lui intimant d'aller s'intéresser à ces corbeaux. En attendant les missives, puisqu'il était certain qu'il s'agissait de ses messagers, Servis déboucha son encrier et prépara une feuille vierge devant lui. Après seulement quelques secondes, l'homme revint avec trois missives qu'il tendit très consciencieusement à Servis.
“Merci. J'en ai bientôt terminé avec ces corbeaux. Lynne installes-toi, je n'en aie pas pour longtemps.„
Sans attendre ni la réponse de l'un ni celle de l'autre, il débuta sa lecture attentive. Plus il l'avançait, plus sa mine se décomposait visiblement, au point d'en pâlir. Ses hommes lui annonçaient leur découverte, puis leur volonté de pousser plus loin leurs observations puisqu'ils n'avaient reçu aucune indication contraire de sa part". La dernière missive, écrite en tremblant, annonçait leur échec. Ils s'étaient fait repérer. Intérieurement, Servis enragea, maudissant ces incapables trop impatients. Mais s'ils étaient parvenu à lui adresser cette dernière missive, cela ne voulait dire qu'une seule chose : ils étaient en vie et en sécurité. Tout n'était pas perdu, mais comment redresser la situation ? Il bascula la tête et observa le plafond, à la recherche d'une réponse.
L'ordre qu'il traça ensuite sur sa feuille alla à l'encontre du souhait exprimé plus tôt. En quelques lettres calligraphiées, il scella le destin de Murcia Artorius, l'âme sombre. Il appréciait réellement cette petite impertinente, capable aux besoins de se montrer fortement utile. Mais il n'avait plus le choix, elle ne lui laissait pas le choix, elle qui risquait de révéler ses plus noirs secrets à l'Inquisition. Il confia ensuite cette missive au tenancier, lui indiquant qu'il souhaitait à présent qu'on leur serve le repas. Et lorsqu'il se retourna de nouveau en direction de Lynne, il ne put cacher son profond sentiment de détresse, qui s'étalait ouvertement dans sa posture plus renfermée et sur son visage à la fois pâle et sombre.
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evenez sur vos pas prudemment et éliminez la cible, et ceux quoi qu'il vous en coûte. Si vous parvenez à me ramener la preuve de votre réussite, je triple votre rémunération initiale.Invité
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Magique ou non, le feu était digne d’être l’objet de toutes les craintes. Il emporte le souvenir d’une personne en un souffle embrasé. Il est pure puissance, pur instinct. Lynne ne le savait que trop bien. La ramenant un instant dans le passé, les cris des hommes se battant avec les flammes étaient l’écho de ceux dont elle avait l’origine, il y a si longtemps. La jeune femme était figée devant Crassius, ses mains dont elle essayait de cacher les tremblements agrippés à son bâton qu’elle tenait devant elle. Ses iris étaient fixés sur lui, bien déterminés à ne pas voir une seule goutte du spectacle qui devait se dérouler dehors ; les commentaires des clients, en ce sens, rendaient les choses bien difficiles – du moins, jusqu’à ce qu’elle se rende compte par leur narration que le destin de leurs adversaires a été bien plus doux qu’elle ne l’aurait anticipé.
La neige. Elle avait presque oublié le manteau enneigé qui recouvrait les environs. De toute évidence, sa présence avait été déterminante dans la survie des cinq compères, qui d’après les dires des spectateurs, s’en sortiraient avec quelques bouts de vêtements brûlés. Et c’était sans compter le traumatisme d’avoir frôlé la mort deux fois en l’espace d’une minute.
Sa respiration reprit d’elle-même ; c’est là qu’elle se rendit compte qu’elle l’avait retenu. La mage lâcha un léger soupir de soulagement, son corps se détendant en même temps que son esprit.
La réponse de Crassius, quand à elle, lui paru un brin trop désinvolte à son goût.
« Je comprend. Mais ça aurait pu mal finir. Imagine si la puissance des flammes avait été plus importante ? » le sermonna t’elle, rangeant son bâton à ses cotés alors qu’ils se redirigeaient progressivement vers leur table. Le geste doux de son ami ne manqua cependant pas de calmer sa frustration.
Elle grondait Crassius ; mais au fond, elle ne lui en voulait pas totalement. Elle ne mentait pas quand elle disait avoir compris ses intentions. En effet, ils auraient pu revenir leur faire du mal à une date ultérieure, peut-être même pendant leur sommeil – et il ne fallait pas oublier le détail non négligeable qu’ils en avaient voulu à leur vie. N’était-ce pas là de la légitime défense ?
Oui, lui soufflait sa petite voix intérieure. Mais la magie pouvait être plus cruelle qu’une épée. De plus, malgré la réaction exceptionnellement positive de la foule face à sa propre démonstration, elle ne pouvait s’empêcher de penser que l’attaque de Crassius aurait pu être bien plus mal interprétée si celle-ci avait était plus violente. La chance était pour l’instant de leur coté ; mais pour combien de temps ?
La marchéenne pondérait sur ces questions tandis que Crassius vaquait à ses propres occupations. Elle sortit de sa rêverie lorsque le tenancier revint prendre de leurs nouvelles ; elle se chargea de leur commander deux civets de lapin et un peu de vin pendant que le tevintide offrit ses lettres à leur hôte. Pendant ce temps, les derniers clients scotchés aux fenêtres revenaient à leurs places en discutant avec animation.
Lynne sourit doucement, revigorée à la perspective d’un repas chaud et réconfortant après autant d’émotions. Cependant, ses traits devinrent progressivement moins optimistes au fur et à mesure dont elle se rendait compte de la profonde gravité se lisant sur le visage de son compagnon.
« Est-ce que tout va bien Crassius ? Tu as l’air tout pâle, d’un coup … »
Lynne lui tapota gentiment la main, essayant de lui apporter un peu de réconfort par le geste. Au fond d’elle même, elle était cependant prise d’inquiétude. Elle ne l’avait jamais vu sous cette lumière.
« La lettre … était-elle porteuse de mauvaises nouvelles ? »
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La main de Lynne sur la sienne lui apporta un réconfort inimaginable. Une femme en replaçant une autre dans son cœur, ses pensées se détachèrent légèrement de Murcia et il s'apaisa. Il posa alors un regard ardent sur son amie, hésitant à se saisir à son tour de sa main. Mais déjà Lynne le questionnait sur la lettre, qui reposait retournée sur la table. Il retira sa main et serra le poing. La sollicitude de la douce mage n'avait en soi rien de surprenant, Lynne étant par nature une femme très empathique. Pourtant ses questions alarmèrent Servis, qui ne parvenait plus à dissocier Lynne et L'Inquisition.
Il se détendit, apaisé par les demi-vérités qu'il s'apprêtait à débiter. Son attitude se réchauffa quelque peu : il orienta son buste vers la table, abaissant quelque peu la voix :
Cette croix, il venait de la tracer à l'encre indélébile en envoyant sa dernière missive. Chaque battement d'aile de corbeau scellait sa décision. Murcia était condamnée. Assuré de sa perte, Servis en oublia ses griefs envers la jeune traître ainsi que sa crainte de voir son identité révélée, son nom associé à jamais aux venatori, et à Corypheus. Ce nom dont il signait si fièrement chacune de ses missives, même les plus compromettantes. Un acte presque militant au regard de son historique familial. Stupide, mais presque militant.
Autour d'eux, la situation semblait être revenue à la normale. Les fenêtres n'intéressaient plus personnes, pas plus que le froid extérieur. Une douce agitation montait des cuisines, où le cuisinier ou la cuisinière sifflotait un air joyeux. Autour des tables occupées, les clients ne bavardaient plus que mollement de sujets mondains, et les attaques précédentes semblaient avoir quitté l'esprit de chacun. Orlais était en guerre, Thédas entier était en guerre. Ce type de violence n'avait dès lors rien d'inédit.
Servis laissa dériver son regard sur toute cette douce agitation. Il lui était facile d'oublier son implication dans toutes ces violences. D'oublier Corypheus, d'oublier la guerre. D'oublier le meurtre qu'il venait d'ordonner.
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“Je t'ai annoncé un peu plus tôt être descendu à cette auberge dans le cadre de mon travail. Eh bien ce n'est pas totalement vrai, sans pour autant être trop faux.„
Il se détendit, apaisé par les demi-vérités qu'il s'apprêtait à débiter. Son attitude se réchauffa quelque peu : il orienta son buste vers la table, abaissant quelque peu la voix :
“Je suis sur les traces de l'une de mes employées. Je pensais pouvoir lui faire confiance, mais elle a fui en emportant avec elle un bien de valeur. J'ai remonté sa piste jusqu'ici avec une petite équipe, mais les nouvelles qu'ils m'envoient ne sont pas très optimistes. J'ai peur de devoir définitivement faire une croix sur elle.„
Cette croix, il venait de la tracer à l'encre indélébile en envoyant sa dernière missive. Chaque battement d'aile de corbeau scellait sa décision. Murcia était condamnée. Assuré de sa perte, Servis en oublia ses griefs envers la jeune traître ainsi que sa crainte de voir son identité révélée, son nom associé à jamais aux venatori, et à Corypheus. Ce nom dont il signait si fièrement chacune de ses missives, même les plus compromettantes. Un acte presque militant au regard de son historique familial. Stupide, mais presque militant.
Autour d'eux, la situation semblait être revenue à la normale. Les fenêtres n'intéressaient plus personnes, pas plus que le froid extérieur. Une douce agitation montait des cuisines, où le cuisinier ou la cuisinière sifflotait un air joyeux. Autour des tables occupées, les clients ne bavardaient plus que mollement de sujets mondains, et les attaques précédentes semblaient avoir quitté l'esprit de chacun. Orlais était en guerre, Thédas entier était en guerre. Ce type de violence n'avait dès lors rien d'inédit.
Servis laissa dériver son regard sur toute cette douce agitation. Il lui était facile d'oublier son implication dans toutes ces violences. D'oublier Corypheus, d'oublier la guerre. D'oublier le meurtre qu'il venait d'ordonner.
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[quote="Lynne Lenhardt"]
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Son ami sembla se détendre légèrement à son geste. Quelque chose avait changé dans son regard alors qu’il le reportait vers elle, soudainement plus intense, ce qui ne manqua pas de troubler la guérisseuse ; mais, presque aussitôt, il retira sa main pour la serrer en un poing. Lynne retira à son tour la sienne pour la poser sur ses propres genoux, observant un Crassius au visage bien sombre. De plus en plus, une question se pressait sur les lèvres de la mage, qu’elle retenait par simple pudeur : quel était le contenu de cette lettre pour que son compagnon perde sa gaieté habituelle ? Elle n’eut pas besoin d’insister car il ne tarda pas à délier sa langue, mentionnant son travail et la poursuite d’une employée en fuite qui aurait volé quelque chose d’important.
« Je vois … » commenta le jeune femme, opinant doucement de la tête pour appuyer ses paroles par ce seul geste.
Pour autant, elle ne pu s’empêcher de trouver sa réponse un brin évasive de par son commentaire initial : il annonçait lui avoir dit une demi vérité, et il n’était pas extrêmement clair sur la nature du bien volé par son employé. Elle ne s’en alerta pas cependant, sachant pertinemment que son travail l’obligeait à garder de tels éléments secrets.
Elle croisa ses bras sur le bois de la table, jetant un coup d’œil à la lettre retournée avant de poser ses iris sombres sur Crassius. Le sort de la femme qu’il poursuivait semblait lui importer grandement.
Mais Lynne était bien loin de se douter de l’acte final qu’il sous-entendait. Elle ne voyait pas en le destin de la voleuse une mort certaine, mais plutôt d’un sévère licenciement. Elle imaginait que la femme serait probablement traînée en justice pour faire face à son crime. Tel était le destin des criminels comme elle – car c’est sous ces traits que l’archéologue la présentait.
« C’est toujours difficile quand on voit sa confiance trahie. Mais il faut bien qu’il y ait des conséquences à ses actes … Si ce qu’elle a prit est important et vital, tu ne peux pas simplement la laisser filer. C’est un mal pour un bien. »
Elle lui offrit un petit sourire pour témoigner de sa sympathie envers sa situation difficile. Une serveuse qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’à maintenant vint soigneusement leur poser une cruche de vin et des verres avant de repartir s’occuper d’autres clients.
Lynne s’en empara, versant délicatement la boisson dans le verre de son invité du jour. Pendant qu’elle le servait, elle reprit, ne pouvant s'empêcher de poser cette question qui attisait son intérêt :
« Par curiosité … Qu’a t’elle emporté ? »
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Son ami sembla se détendre légèrement à son geste. Quelque chose avait changé dans son regard alors qu’il le reportait vers elle, soudainement plus intense, ce qui ne manqua pas de troubler la guérisseuse ; mais, presque aussitôt, il retira sa main pour la serrer en un poing. Lynne retira à son tour la sienne pour la poser sur ses propres genoux, observant un Crassius au visage bien sombre. De plus en plus, une question se pressait sur les lèvres de la mage, qu’elle retenait par simple pudeur : quel était le contenu de cette lettre pour que son compagnon perde sa gaieté habituelle ? Elle n’eut pas besoin d’insister car il ne tarda pas à délier sa langue, mentionnant son travail et la poursuite d’une employée en fuite qui aurait volé quelque chose d’important.
« Je vois … » commenta le jeune femme, opinant doucement de la tête pour appuyer ses paroles par ce seul geste.
Pour autant, elle ne pu s’empêcher de trouver sa réponse un brin évasive de par son commentaire initial : il annonçait lui avoir dit une demi vérité, et il n’était pas extrêmement clair sur la nature du bien volé par son employé. Elle ne s’en alerta pas cependant, sachant pertinemment que son travail l’obligeait à garder de tels éléments secrets.
Elle croisa ses bras sur le bois de la table, jetant un coup d’œil à la lettre retournée avant de poser ses iris sombres sur Crassius. Le sort de la femme qu’il poursuivait semblait lui importer grandement.
Mais Lynne était bien loin de se douter de l’acte final qu’il sous-entendait. Elle ne voyait pas en le destin de la voleuse une mort certaine, mais plutôt d’un sévère licenciement. Elle imaginait que la femme serait probablement traînée en justice pour faire face à son crime. Tel était le destin des criminels comme elle – car c’est sous ces traits que l’archéologue la présentait.
« C’est toujours difficile quand on voit sa confiance trahie. Mais il faut bien qu’il y ait des conséquences à ses actes … Si ce qu’elle a prit est important et vital, tu ne peux pas simplement la laisser filer. C’est un mal pour un bien. »
Elle lui offrit un petit sourire pour témoigner de sa sympathie envers sa situation difficile. Une serveuse qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’à maintenant vint soigneusement leur poser une cruche de vin et des verres avant de repartir s’occuper d’autres clients.
Lynne s’en empara, versant délicatement la boisson dans le verre de son invité du jour. Pendant qu’elle le servait, elle reprit, ne pouvant s'empêcher de poser cette question qui attisait son intérêt :
« Par curiosité … Qu’a t’elle emporté ? »
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L'observation de la vie lente et paisible de ces simples voyageurs permis à un certain calme de s'installer dans le cœur de Servis, dont la vie n'avait en définitive jamais été ni calme ni paisible. Prenait-il de l'âge, lui qui commençait à envier une vie qu'il avait jusque-là toujours fuie, refusé avec toute la férocité du monde ? Non, ce soudain désir de platitude n'était qu'une illusion, un baume à appliquer sur la brulure qu'avait laissé sa dernière lettre. Et comme tout baume, l'effet serait dans un premier temps plaisant, avant d'en devenir irritant. Pour preuve, en observant tout particulièrement un couple d'hommes installé à table, vêtu plutôt sobrement mais avec des étoffes de prix, Servis se surprit à se demander si de tels hommes pouvaient être clients d'une quelconque antiquité. Aesthia lui avait un jour suggéré d'étendre son trafique, et Servis y pensait de plus en plus tant Orlais lui semblait un terreau propice.
Il se raccrocha à sa conversation avec Lynne au moment où elle opinait gentiment de la tête. Servis redressa les épaules lorsqu'elle lui assura son soutient quant à la nécessité de punir la fautive. Aussi simplement que cela, avec cette approbation consentie avec cœur, la brûlure de son subconscient s'apaisa. Lynne restait à ses yeux un modèle de sagesse et de vertu - quoi que veuille dire ce mot - et considérait ses conseils comme toujours bons à prendre, même s'il les suivait rarement, la faute à son tempérament plus sauvage.
On leur apporta ensuite une cruche de vin, que Lynne s'empressa de leur servir. La précieuse boisson revigorante en main, Servis remercia son amie d'un regard chaleureux et embrasé. Mais Lynne n'en avait pas encore tout à fait terminé, la curiosité qu'elle manifesta ensuite restant somme toute bien naturelle : le mage avait commis l'erreur de se montrer trop honnête, un vieux travers dont il ne parvenait pas tout à fait à se débarrasser.
Il hésita, se raclant la gorge un moment avant de boire une douloureuse gorgée de vin les yeux clos.
Buvant une nouvelle longue gorgée de vin, Servis dissimula un sourire gêné. Jamais encore il n'avait osé un mensonge tant bancal. Un objet de valeur transmis sentimentalement depuis plusieurs générations au sein de sa famille ? Deux générations plus tôt ils ne possédaient rien, pas même une paire de chaussures. Avait-il déjà fait l'erreur d'en parler avec Lynne ? De plus, l'idée même de s'imaginer avec Artorius lui donnait la nausée. Certes, Murcia était une très belle femme, il pouvait le reconnaitre, mais ce n'était pour lui pas suffisent. Toujours gêné, il osa enfin croiser de nouveau le regard de Lynne. Son alaise à l'évocation de cet échec pouvait être analysée de manière avantageuse, il en était conscient, et espérait que cela suffise à calmer la curiosité de son amie.
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Il se raccrocha à sa conversation avec Lynne au moment où elle opinait gentiment de la tête. Servis redressa les épaules lorsqu'elle lui assura son soutient quant à la nécessité de punir la fautive. Aussi simplement que cela, avec cette approbation consentie avec cœur, la brûlure de son subconscient s'apaisa. Lynne restait à ses yeux un modèle de sagesse et de vertu - quoi que veuille dire ce mot - et considérait ses conseils comme toujours bons à prendre, même s'il les suivait rarement, la faute à son tempérament plus sauvage.
On leur apporta ensuite une cruche de vin, que Lynne s'empressa de leur servir. La précieuse boisson revigorante en main, Servis remercia son amie d'un regard chaleureux et embrasé. Mais Lynne n'en avait pas encore tout à fait terminé, la curiosité qu'elle manifesta ensuite restant somme toute bien naturelle : le mage avait commis l'erreur de se montrer trop honnête, un vieux travers dont il ne parvenait pas tout à fait à se débarrasser.
“Ce qu'elle m'a pris ? C'est que ...„
Il hésita, se raclant la gorge un moment avant de boire une douloureuse gorgée de vin les yeux clos.
“Elle a emporté une bague de valeur transmise dans ma famille depuis de nombreuses générations. Elle m'a séduite, jusqu'à ce que j'accepte de la lui montrer et... Le lendemain matin elle avait mis les voiles.„
Buvant une nouvelle longue gorgée de vin, Servis dissimula un sourire gêné. Jamais encore il n'avait osé un mensonge tant bancal. Un objet de valeur transmis sentimentalement depuis plusieurs générations au sein de sa famille ? Deux générations plus tôt ils ne possédaient rien, pas même une paire de chaussures. Avait-il déjà fait l'erreur d'en parler avec Lynne ? De plus, l'idée même de s'imaginer avec Artorius lui donnait la nausée. Certes, Murcia était une très belle femme, il pouvait le reconnaitre, mais ce n'était pour lui pas suffisent. Toujours gêné, il osa enfin croiser de nouveau le regard de Lynne. Son alaise à l'évocation de cet échec pouvait être analysée de manière avantageuse, il en était conscient, et espérait que cela suffise à calmer la curiosité de son amie.
Réussite critique : Les hommes de Servis parviennent à tuer leur cible sans se faire remarquer.
Réussite : Les hommes de Servis parviennent à tuer leur cible, mais se font tuer à leur tour.
Echec : Les hommes de Servis se font repérer une fois de plus et s'échappent.
Echec critique : Les hommes de Servis ne parviennent pas à tuer leur cible, et se font tuer.
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20.000 lieux sous les neiges
Lynne observa Crassius avec un regard intensément curieux. Qui se plongeait dans ses iris pouvait voir l’éclat de naïveté et d’ignorance dans ces prunelles sans opinion ni jugement, qui se contentaient de scruter le visage hésitant du mage.
Les traits que prenaient le mensonge étaient divers et variés. Cette hésitation dont il faisait preuve était justement l’un d’entre eux, mais ce n’était pas le seul ; fermer ses yeux de la sorte pour éviter d’avoir à la regarder pendant ses explications était une nouvelle preuve, ainsi que l’intonation de sa voix. Quant au contenu de son excuse … n’était-elle pas branlante, alors qu’il lui avait révélé être Laetan – un mage de rang inférieur- il y a longtemps de cela ?
N’importe quel individu se serait sans aucun doute empressé de remettre en question les propos de Crassius. Lynne, cependant, n’en fit rien. Elle vit en son hésitation et son attitude une manifestation de l’embarras et de la douleur qu’a pu causer une telle perte ; quant à son excuse, un bien familial n’avait pas à être d’une richesse absolue pour être transmis de génération en génération – et même s’il l’était, elle ne connaissait rien de l’histoire familiale des Servis.
Son amitié et la confiance qu’elle éprouvait envers Crassius ne faisait que poser un point final à cette remise en question. Pour quelle raison obscure lui mentirait-il, lui qui l’avait recueilli il y a longtemps sans jamais rien demander en retour ? Et qu’en était-il de leur relation qui s’était entretenue au travers de l’encre et du papier ? Non, l’esprit de Lynne ne laissait pas une seule place au doute.
« Une bague de famille ? Ah ... » répéta t’elle doucement, légèrement pensive alors qu’elle réfléchissait aux implications d’une telle nouvelle. Elle bu une petite gorgée de vin qui vint lui picoter la langue dans une légère amertume. Elle reprit alors, agacée :« Tshk, quand même … Quel genre de personne faut-il être manipuler et trahir quelqu’un de la sorte ? J’espère vraiment qu’elle aura ce qu’elle mérite. »
L’injustice de la situation ne l’indifférait en rien, source de frustrations. Elle aurait souhaité pouvoir aider son ami face à cette situation plus que déplaisante, mais elle n’avait que des mots de réconforts à lui offrir. Elle se fit plus douce.
« Ça doit être difficile pour toi, je suis vraiment désolée. Ne t’inquiète pas, je suis sûre que tu finiras par la retrouver … si elle ne l’a pas vendu avant cela dit, mais ne partons pas pessimistes. »
Les traits que prenaient le mensonge étaient divers et variés. Cette hésitation dont il faisait preuve était justement l’un d’entre eux, mais ce n’était pas le seul ; fermer ses yeux de la sorte pour éviter d’avoir à la regarder pendant ses explications était une nouvelle preuve, ainsi que l’intonation de sa voix. Quant au contenu de son excuse … n’était-elle pas branlante, alors qu’il lui avait révélé être Laetan – un mage de rang inférieur- il y a longtemps de cela ?
N’importe quel individu se serait sans aucun doute empressé de remettre en question les propos de Crassius. Lynne, cependant, n’en fit rien. Elle vit en son hésitation et son attitude une manifestation de l’embarras et de la douleur qu’a pu causer une telle perte ; quant à son excuse, un bien familial n’avait pas à être d’une richesse absolue pour être transmis de génération en génération – et même s’il l’était, elle ne connaissait rien de l’histoire familiale des Servis.
Son amitié et la confiance qu’elle éprouvait envers Crassius ne faisait que poser un point final à cette remise en question. Pour quelle raison obscure lui mentirait-il, lui qui l’avait recueilli il y a longtemps sans jamais rien demander en retour ? Et qu’en était-il de leur relation qui s’était entretenue au travers de l’encre et du papier ? Non, l’esprit de Lynne ne laissait pas une seule place au doute.
« Une bague de famille ? Ah ... » répéta t’elle doucement, légèrement pensive alors qu’elle réfléchissait aux implications d’une telle nouvelle. Elle bu une petite gorgée de vin qui vint lui picoter la langue dans une légère amertume. Elle reprit alors, agacée :« Tshk, quand même … Quel genre de personne faut-il être manipuler et trahir quelqu’un de la sorte ? J’espère vraiment qu’elle aura ce qu’elle mérite. »
L’injustice de la situation ne l’indifférait en rien, source de frustrations. Elle aurait souhaité pouvoir aider son ami face à cette situation plus que déplaisante, mais elle n’avait que des mots de réconforts à lui offrir. Elle se fit plus douce.
« Ça doit être difficile pour toi, je suis vraiment désolée. Ne t’inquiète pas, je suis sûre que tu finiras par la retrouver … si elle ne l’a pas vendu avant cela dit, mais ne partons pas pessimistes. »
#99ccff
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20.000 lieux sous les neiges.
Servis saisit une nouvelle fois la main de Lynne, qu'il serra. Mais ce doux contact n'était pas suffisant : à peine s'il réchauffait son coeur empli de mensonges. Alors, tenant toujours la main de Lynne enfermée dans la sienne, il se leva en bousculant presque sa chaise et l'attira contre lui, l'étranger une nouvelle fois et faisant parfaitement fi de tous les regards curieux qu'il sentait brûlant sur eux. Il serra de plus belle, presque comme un enfant serrerait sa mère après un cauchemar, et dit :
Lorsqu'il la libéra, le rouge lui était monté aux joues alors qu'il l'aurait contre des idées relativement déplacées, tel un chevalier héroïque et solitaire défendant un pont contre toute invasion. Il se rassit alors qu'on disposait sur leur table les mets choisis par la mage. Ils conversèrent encore de tout et de rien, l'esprit léger. Servis parvint à oublier l'inquisition, il parvint à oublier les venatori. Ainsi l'absence totale de nouvelles en provenance de ses hommes ne l'alarma pas.
Et comment pourraient-ils lui écrire ? Eux qui avaient suivi à la lettre ses dernières recommandations ? Eux qui une nouvelle fois avaient rebroussé chemin après avoir semé les vigiles de l'Inquisition. Dans les arbres, ils étaient hissés jusqu'à surplomber la cage de l'otage et, armés de flèches empoisonnées, ils étaient parvenue à l'abattre. L'espionne s'était effondrée dans un nouveau râle de contestation, attirant l'attention de tout le campement. Les valeureux éclaireurs de Servis durent mettre à mort sans difficulté, mais qu'importe ? Ils n'avaient pas déçu l'Ancien. Une place de choix leur sera faite près de son trône dans la cité Noire.
Ce n'est je bien plus tard ce soir-là, mutant contre les vents glacés en restant contre lui-même, que Servis remonta les dernières traces laissées par ses hommes. Les brides de son cheval de location en main, il contempla les débris du campement précédemment occupé par l'inquisition. Les cendres d'un feu avaient chassé la neige en formant un cercle. Non loin de là, une cage, abritant un cadavre, et trois corps, ceux de ses éclaireurs. Les contemplant, Servis hocha la tête, reconnaissant finalement leur loyauté et leur bravoure. Il s'agenouilla et fouilla leurs corps, mais impossible de remettre la main sur leur correspondance. L'avaient-ils sagement caché avant de lancer leur dernier assaut ou avait-elle été raflée par l'inquisition ? Il ne pouvait en être certain. Toujours agenouillé près du dernier corps, Servis osa un regard en direction du corps enfermé dans la cage. Du corps de Murcia. Ses sourcils s'abaissèrent, sa lèvre se pinça : le visage qu'il contemplait là, bien que défiguré par la mort, ne pouvait pas être celui de Murcia. Cette femme-là était blonde ! Il éclata de rire en tournant sur lui-même, heureux de découvrir si tardivement sa méprise ! Cette espionne tombée aux mains de l'inquisition c'était pas Murcia !
Il se saisit de son bâton et laissa éclater un feu de joie, lançant boule de feu après boule de feu, consumants cadavres et preuves. Murcia était en vie, quelque part. Il n'était pas en danger.
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“Oh Lynne, que je suis heureux de te revoir !„
Lorsqu'il la libéra, le rouge lui était monté aux joues alors qu'il l'aurait contre des idées relativement déplacées, tel un chevalier héroïque et solitaire défendant un pont contre toute invasion. Il se rassit alors qu'on disposait sur leur table les mets choisis par la mage. Ils conversèrent encore de tout et de rien, l'esprit léger. Servis parvint à oublier l'inquisition, il parvint à oublier les venatori. Ainsi l'absence totale de nouvelles en provenance de ses hommes ne l'alarma pas.
Et comment pourraient-ils lui écrire ? Eux qui avaient suivi à la lettre ses dernières recommandations ? Eux qui une nouvelle fois avaient rebroussé chemin après avoir semé les vigiles de l'Inquisition. Dans les arbres, ils étaient hissés jusqu'à surplomber la cage de l'otage et, armés de flèches empoisonnées, ils étaient parvenue à l'abattre. L'espionne s'était effondrée dans un nouveau râle de contestation, attirant l'attention de tout le campement. Les valeureux éclaireurs de Servis durent mettre à mort sans difficulté, mais qu'importe ? Ils n'avaient pas déçu l'Ancien. Une place de choix leur sera faite près de son trône dans la cité Noire.
Ce n'est je bien plus tard ce soir-là, mutant contre les vents glacés en restant contre lui-même, que Servis remonta les dernières traces laissées par ses hommes. Les brides de son cheval de location en main, il contempla les débris du campement précédemment occupé par l'inquisition. Les cendres d'un feu avaient chassé la neige en formant un cercle. Non loin de là, une cage, abritant un cadavre, et trois corps, ceux de ses éclaireurs. Les contemplant, Servis hocha la tête, reconnaissant finalement leur loyauté et leur bravoure. Il s'agenouilla et fouilla leurs corps, mais impossible de remettre la main sur leur correspondance. L'avaient-ils sagement caché avant de lancer leur dernier assaut ou avait-elle été raflée par l'inquisition ? Il ne pouvait en être certain. Toujours agenouillé près du dernier corps, Servis osa un regard en direction du corps enfermé dans la cage. Du corps de Murcia. Ses sourcils s'abaissèrent, sa lèvre se pinça : le visage qu'il contemplait là, bien que défiguré par la mort, ne pouvait pas être celui de Murcia. Cette femme-là était blonde ! Il éclata de rire en tournant sur lui-même, heureux de découvrir si tardivement sa méprise ! Cette espionne tombée aux mains de l'inquisition c'était pas Murcia !
Il se saisit de son bâton et laissa éclater un feu de joie, lançant boule de feu après boule de feu, consumants cadavres et preuves. Murcia était en vie, quelque part. Il n'était pas en danger.
Réussite critique : Les hommes de Servis parviennent à tuer leur cible dans une dernière mission suicide.
Réussite : Les hommes de Servis parviennent à fuir lâchement et repartent la vie sauve.
Echec : Les hommes de Servis se font prendre, la mission échoue et la prisonnière livre ses infos.
Echec critique : Les hommes de Servis se font prendre avec la correspondance compromettante de Servis + la prisonnière livre ses infos.
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