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20.000 lieux sous les neiges.
Visiter l'arrière-pays. Voilà bien une idée saugrenue que Servis se flattait de ne jamais avoir eu. Lorsque arriva le moment de clore son voyage en Férelden pour rejoindre son poste, Servis avait choisi d'embarquer sur un navire depuis Dénérim, voguant sur la mer d'écume jusqu'à atteindre Val Royeaux. Un voyage coûteux, mais bien plus rapide que s'il était rentré par les terres, traversant Férelden d'Est en Ouest ainsi qu'une bonne part d'Orlais, dont la terrible Dalatie. Arrivé rapidement à bon port, réinstallé dans son fort en ruine et enfin engagé dans des fouilles inspirantes, Servis ne songeait déjà plus à cette partie du monde, pas plus qu'il ne songeait à ses dernières vacances. Le désert était devenu sa maison.
Une lettre pourtant le poussa à reprendre la route, l'arrachant à la chaleur réconfortante du désert. Installé dans l'auberge du Nautilus terrestre, à plusieurs lieux au sud de l'Emprise du Lion, Servis correspondaient régulièrement avec une petite équipe de recherche détachée un peu plus au nord. Cette fois-ci, il n'était pas question de rechercher des potentielles ruines à explorer, mais bel et bien un homme disparu. Ou plutôt une femme. Murcia, membre de son équipe à La Porte, qu'il avait lui-même envoyé en tant qu'espionne à Val Royeaux, ne lui donnait plus signe de vie. Elle aurait été repéré pour la dernière fois dans cette zone et, soucieux de préserver la réputation de son détachement, Servis avait fait le pari de mener lui-même les recherches, accompagné de quelques hommes de terrain.
Enroulé dans un lourd manteau inconfortable et installé tout contre le feu de cheminée de la salle principale de l'auberge, Servis tapotait impatiemment le plateau de la table de ses ongles. La neige au-dehors ternissait son humeur déjà sombre. De son avis, aucun citoyen de Minrathie ne devrait avoir à endurer de telles températures. À sa droite se trouvaient minutieusement empilés les missives du jour rangées dans leurs enveloppes souillées d'humidité ainsi que tout le matériel nécessaire à ses correspondances. Il communiquait avec ses hommes en usant les corbeaux de l'auberge, que le personnel voyait défiler sans interruption, méprenant Servis pour un haut dignitaire Tévintide. Ils le couvraient donc d'attentions, sursautant au moindre de ses mouvements pour finalement accourir. Mais Servis n'avait besoin de rien. Juste de calme et de résultats, pour pouvoir quitter au plus vite cette terrible région. Il maudissait Murcia et maudissait Aesthia qui occupait la région toute proche. Servis pouvait sans aucun mal imaginer la réaction de son ancienne camarade d'études, si d'aventure la rumeur de la disparition de Murcia parvenait à ses oreilles. Un tel désastre devait être évité à tout prix.
La salle de l'auberge était calme, presque vide à l'exception de quelques voyageurs fatigués. Dans son manteau épais, de profil par rapport à l'entrée, Servis était facilement remarquable. Ses mains étaient parcourues de secousses, causées à la fois par sa nervosité et par cette sensation d'humidité dont il ne parvenait pas à se débarrasser malgré la proximité des flammes.
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Une lettre pourtant le poussa à reprendre la route, l'arrachant à la chaleur réconfortante du désert. Installé dans l'auberge du Nautilus terrestre, à plusieurs lieux au sud de l'Emprise du Lion, Servis correspondaient régulièrement avec une petite équipe de recherche détachée un peu plus au nord. Cette fois-ci, il n'était pas question de rechercher des potentielles ruines à explorer, mais bel et bien un homme disparu. Ou plutôt une femme. Murcia, membre de son équipe à La Porte, qu'il avait lui-même envoyé en tant qu'espionne à Val Royeaux, ne lui donnait plus signe de vie. Elle aurait été repéré pour la dernière fois dans cette zone et, soucieux de préserver la réputation de son détachement, Servis avait fait le pari de mener lui-même les recherches, accompagné de quelques hommes de terrain.
Enroulé dans un lourd manteau inconfortable et installé tout contre le feu de cheminée de la salle principale de l'auberge, Servis tapotait impatiemment le plateau de la table de ses ongles. La neige au-dehors ternissait son humeur déjà sombre. De son avis, aucun citoyen de Minrathie ne devrait avoir à endurer de telles températures. À sa droite se trouvaient minutieusement empilés les missives du jour rangées dans leurs enveloppes souillées d'humidité ainsi que tout le matériel nécessaire à ses correspondances. Il communiquait avec ses hommes en usant les corbeaux de l'auberge, que le personnel voyait défiler sans interruption, méprenant Servis pour un haut dignitaire Tévintide. Ils le couvraient donc d'attentions, sursautant au moindre de ses mouvements pour finalement accourir. Mais Servis n'avait besoin de rien. Juste de calme et de résultats, pour pouvoir quitter au plus vite cette terrible région. Il maudissait Murcia et maudissait Aesthia qui occupait la région toute proche. Servis pouvait sans aucun mal imaginer la réaction de son ancienne camarade d'études, si d'aventure la rumeur de la disparition de Murcia parvenait à ses oreilles. Un tel désastre devait être évité à tout prix.
La salle de l'auberge était calme, presque vide à l'exception de quelques voyageurs fatigués. Dans son manteau épais, de profil par rapport à l'entrée, Servis était facilement remarquable. Ses mains étaient parcourues de secousses, causées à la fois par sa nervosité et par cette sensation d'humidité dont il ne parvenait pas à se débarrasser malgré la proximité des flammes.
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Un bon mois s’était déroulé depuis que Lynne avait rejoint l’Académie d’Onterre dans le but de devenir une Guérisseuse Spirituelle. Elle avait eut la chance de pouvoir bénéficier de l’aide d’Anders et des autres professeurs, qui ont su la guider et la conseiller entre ses éveils ponctués de longues phases de sommeil où elle vagabondait dans l’Immatériel. Il arrivait d’ailleurs que des élèves viennent se joindre à eux pour écouter ses petits récits de voyages, lui posant parfois des questions sur ses mésaventures.
Lynne avait chérit ces moments passés avec tous ces mages, adeptes comme maîtres. C’était comme retourner voir sa famille après un long moment d’absence. Le sentiment lui fut un peu étrange au début, car elle se rappelait d’un temps où elle ne considérait pas les mages comme tels. Elle avait eu des amis bien sûrs, mais elle n’avait jamais considéré le Cercle comme une maison à laquelle revenir lorsqu’elle en aurait assez de vivre en solitaire. Mais, en y réfléchissant, elle admit que ce n’était pas aussi anormal que cela. Ici, elle était avec des mages tout à fait convenables qui étudiaient, s’instruisaient, s'entraidaient, s’amusaient, vivaient en communauté comme des personnes banales, liés par leurs pouvoirs et tout le bien et le mal que ces derniers pouvaient apporter. C'était quelque chose dont elle était fière et à laquelle elle pouvait s'identifier.
Si elle n’avait jamais croisé le chemin de Cullen et de l’Inquisition, elle y serait sans nul doute resté pour aider son ami si problématique mais pourtant si attachant.
C’est ainsi qu’après avoir obtenu ce qu’elle voulait, elle ne tarda pas à prendre le chemin du retour. Avec regrets et une pointe de tristesse, elle fit ses au revoir à Anders tout en ne manquant pas de le remercier à moult reprises , lui souhaitant une bonne continuation et lui promettant de bientôt lui donner des nouvelles.
Le chemin qu’elle prit ne fut pas le même qu’à l’aller. Fort Céleste n’était pas sa destination : c’est à l’Emprise du Lion qu’elle souhaitait se rendre, pour la simple et bonne raison que son cher commandant s’y trouvait actuellement. Fort heureusement, Onterre ne se trouvait pas très loin de l’Emprise : si elle gardait un bon rythme de marche, il ne serait question que de quelques jours avant qu’elle n’atteigne sa destination.
Mais cela, c’était sans compter le fait qu’elle entreprenait son voyage à pied au beau milieu de l’hiver dans une région en bonne partie rurale. C’est pour cela qu’elle fut plus qu’heureuse de tomber sur l’auberge du Nautilus Terrestre dans l’après-midi de son troisième jour de voyage, sachant pertinemment qu’elle y trouverait un repas chaud et un lit.
La jeune femme entra dans l’auberge presque vide, laissant brièvement entrer l’air glacial du dehors avant de refermer la porte de bois derrière elle. Elle tapota légèrement ses bottes sur les dalles de pierre, y laissant tomber un peu de neige qui s’était incrustée dans ses semelles, avant de s’avancer vers le comptoir sans trop prêter attention aux rares clients attablés ici et là.
Le patron de l’établissement abandonna brièvement une partie de carte sur le bout du comptoir pour venir à sa rencontre, se déplaçant pour se faire de quelques pas sur le coté. Ses yeux se plissèrent légèrement quand il remarqua le bâton de la jeune femme, mais ne fit pas de commentaire : bien que la longueur de ce dernier fut un peu inhabituelle, il ressemblait à ces bâtons de pélerins ou de voyageurs.
Lynne releva sa capuche afin de révéler son visage, libérant ainsi sa tresse brune. Le patron finit par la saluer, décidant qu’elle était sans doute une cliente respectable :
« Bonjour. Je peux vous aider ? »
« Oui, vous le pouvez. » lui sourit-elle aimablement. « Je me demandais si je pouvais vous louer une chambre pour la nuit. »
« Bien entendu. » répondit-il, hochant brièvement la tête à l’affirmative. « Si cela vous convient, vous pouvez prendre la première chambre sur votre droite, par ce couloir. »
La mage accepta l’offre sans hésitation. Après quelques échanges où elle règla la somme convenue après lui avoir signalé qu’elle aurait également bien besoin d’un repas chaud un peu plus tard, Lynne glissa la clé de sa chambre dans une poche de son pantalon avant de se rapprocher du feu de la cheminée. Elle ne prêta pas attention à la grande figure installée non loin des flammes, aveuglée par son besoin de se réchauffer après des heures passées dans la neige.
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Le bruissement d’un battement d’aile agité de corbeau attira son attention, le soustrayant à ses rêveries maussades. Le tenancier maugréa, pesta même avant d’abandonner son jeu de cartes, qu’il venait pourtant à peine de positionner à l’extrémité de son comptoir pour une partie en solitaire. Il s’éloigna, quittant la salle chauffée pour s’aventurer au dehors, où l’oiseau devait s’être posé. Sans trop de surprise, il revint rapidement dans la pièce et se dirigea directement vers la table du mage, une nouvelle enveloppe à la main. Servis vit à quel point il était difficile pour l’homme de paraître courtois malgré son agacement. Il glissa l’enveloppe alors qu’il aurait souhaité la jeter, et s’effaça après avoir légèrement courbé le dos. Comme pour les lettres précédentes, Servis le remercia d’un signe de tête, avant de s’emparer de la dague pendant à sa ceinture de cuire pour détruire le cachet de cire scellant l’enveloppe. Il lut les quelques lignes couchées sur le papier avec la plus grande attention. Rien. Ces éclaireurs, pourtant lacé aux trousses d’une patrouille de l’Inquisition depuis maintenant le levé du jour, ne parvenaient toujours pas à déceler la moindre trace de leur passage. Servis se massa la tempe du bout des doigts, arrivé au bout de sa patience. Il étala une feuille vierge devant lui, se saisit de sa plume et écrivit de sa plus belle calligraphie. Puis, une fois son oeuvre terminée, il soupira de nouveau en plaquant la feuille sur la table le temps que l’encre sèche parfaitement. La proximité des flammes accéléra ce processus, et il put rapidement glisser sa courte missive dans une enveloppe opaque.
Alors qu’il faisait patiemment couler la cire d’une bougie de table pour sceller ses ordres, la porte de l’Auberge s’ouvrit, laissant entrer une nouvelle salve de courants d’air glacés. Servis s’emmitoufla au mieux dans son épais manteau, faisant disparaitre ses mains dans ses plis doublés de laine. Bien malgré lui, sa curiosité le poussa à écouter au-delà du bruit des flammes, du craquement des bûches. Tout nouveau client risquait d’impacter son installation, ainsi il se devait de rester prudent. La voix féminine qui s’adressa alors au tenancier provoqua en lui un étrange écho. Cette voix, il l’associait au passé, au bon vin et à la brume. Elle lui était étrangement familière tout en lui semblant lointaine. Mais Servis avait entendu un millier de voix, connu un millier de personnes. Il n’était pas rare pour lui d’en confondre certaines. De s’attendre à en reconnaître d’autres. Pourtant il l’écouta, redoublant d’attention, avant de finalement se retourner, succombant à ses doutes.
Le bâton qu’avait en main la nouvelle venue ne lui permit aucun doute. C’était bien Lynne qui se trouvait là, réclamant une chambre et de quoi manger. Un sourire naquit sur les lèvres de Servis, qui prit appui sur la table pour se lever, pour se précipiter vers son amie qu’il n’avait plus revue depuis… Depuis leur première rencontre en fait. Mais ses doigts se posèrent sur son enveloppe, et il se souvint de la raison de sa présence dans cette auberge. De la mission qu’il devait accomplir. Il se rassit le plus discrètement possible, contemplant toujours le beau visage de Lynne, qui avait failli le faire succomber, quelques années plus tôt. Le passage des années avait été clément avec elle, ne ternissant pas les traits qui faisaient son charme. D’ailleurs, elle rayonnait toujours d’une douce lumière semblable à celle de la lune. Le mage secoua la tête, chassant ces idées confuses. Lynne approchait, le regard fixé sur les flammes. Elle se posta près du feu sans sembler le remarquer. Servis déglutit, à présent gêné. Leur relation, bien que cordiale, n’était plus qu’épistolaire. Se pouvait-il qu’elle l’ait complètement oublié ?
Ses yeux voguèrent rapidement entre l’enveloppe posée sur sa table et le dos de Lynne. Silencieusement, il interpella le tenancier, lui désignant la nouvelle envelopper à envoyer. Puis, alors qu’il approchait, Servis choisit d’interpeller Lynne. Lui ne pouvait pas faire comme si rien ne s’était passé. Comme si rien ne les avait lié. Son orgueil ne le lui permettait pas.
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Alors qu’il faisait patiemment couler la cire d’une bougie de table pour sceller ses ordres, la porte de l’Auberge s’ouvrit, laissant entrer une nouvelle salve de courants d’air glacés. Servis s’emmitoufla au mieux dans son épais manteau, faisant disparaitre ses mains dans ses plis doublés de laine. Bien malgré lui, sa curiosité le poussa à écouter au-delà du bruit des flammes, du craquement des bûches. Tout nouveau client risquait d’impacter son installation, ainsi il se devait de rester prudent. La voix féminine qui s’adressa alors au tenancier provoqua en lui un étrange écho. Cette voix, il l’associait au passé, au bon vin et à la brume. Elle lui était étrangement familière tout en lui semblant lointaine. Mais Servis avait entendu un millier de voix, connu un millier de personnes. Il n’était pas rare pour lui d’en confondre certaines. De s’attendre à en reconnaître d’autres. Pourtant il l’écouta, redoublant d’attention, avant de finalement se retourner, succombant à ses doutes.
Le bâton qu’avait en main la nouvelle venue ne lui permit aucun doute. C’était bien Lynne qui se trouvait là, réclamant une chambre et de quoi manger. Un sourire naquit sur les lèvres de Servis, qui prit appui sur la table pour se lever, pour se précipiter vers son amie qu’il n’avait plus revue depuis… Depuis leur première rencontre en fait. Mais ses doigts se posèrent sur son enveloppe, et il se souvint de la raison de sa présence dans cette auberge. De la mission qu’il devait accomplir. Il se rassit le plus discrètement possible, contemplant toujours le beau visage de Lynne, qui avait failli le faire succomber, quelques années plus tôt. Le passage des années avait été clément avec elle, ne ternissant pas les traits qui faisaient son charme. D’ailleurs, elle rayonnait toujours d’une douce lumière semblable à celle de la lune. Le mage secoua la tête, chassant ces idées confuses. Lynne approchait, le regard fixé sur les flammes. Elle se posta près du feu sans sembler le remarquer. Servis déglutit, à présent gêné. Leur relation, bien que cordiale, n’était plus qu’épistolaire. Se pouvait-il qu’elle l’ait complètement oublié ?
Ses yeux voguèrent rapidement entre l’enveloppe posée sur sa table et le dos de Lynne. Silencieusement, il interpella le tenancier, lui désignant la nouvelle envelopper à envoyer. Puis, alors qu’il approchait, Servis choisit d’interpeller Lynne. Lui ne pouvait pas faire comme si rien ne s’était passé. Comme si rien ne les avait lié. Son orgueil ne le lui permettait pas.
“Lynne ?„
A
moins que cette patrouille ne chevauche des griffons, il doit forcément subsister au sol des traces de leur passage. Ne me forcez pas à me déplacer moi-même ou je risquerais de me montrer grognon. Dé du destin :
Réussite critique : les éclaireurs de Servis décellent les traces laissées par une patrouille de l'inquisition. Ils sont peu nombreux.
Réussite : les éclaireurs de Servis décellent les traces laissées par une patrouille de l'inquisition.
Échec : les éclaireurs de Servis ne remarquent rien.
Échec critique : les éclaireurs de Servis se font repéter.
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Le voyage avait été éreintant. La morsure de l’hiver ne se contentait pas d’emporter les plus mal protégés et de faire sombrer les autres dans la maladie ; elle drainait également l’énergie de tout être vivant, comme jalouse de leur capacité à s’épanouir et à se mouvoir. Lynne, le corps aussi fatigué que l’esprit, ne rêvait qu’à une chose : la chaleur d’un lit douillet, protégée par quatre murs solides.
Sa distraction était telle qu’elle ne fit pas attention au grand homme installé près du feu. Une erreur qu’elle regretta bien vite car, quand celui-ci l’interpella d’une voix que trop familière, elle se stoppa immédiatement dans sa marche. Ses yeux noisettes, d’abord distraits, s’éveillèrent soudainement en contemplant son visage.
Ce grand monsieur penché sur ses lettres, sérieux et appliqué, la projeta l’espace d’un instant au beau milieu du passé, entre des ruines enveloppées d’une étrange brume. Des doigts qui faisaient danser des flammes, un sourire jovial, des questions et des réponses lancées ici et là, des soirées passées à discuter à deux dans l’intimité de la tente : autant de souvenirs qu’elle associait à ce visage qu’elle ne pensait pas retrouver au milieu de nulle part lors d’une soirée d’hiver.
Comment n’avait-elle pas pu le reconnaître … ? Celui qui l’avait recueillit et aidé pendant qu’elle vagabondait en Ferelden ? Le tevintide qui avait attisé autant sa curiosité que sa passion dans les ruines d’Ostagar ? Le même homme dont elle s’était douloureusement séparée, alors que des chemins contraires les attendait ?
« Crassius ! » s’exclama t’elle dans une joie mêlée de surprise, « Par Andrasté, je suis désolée – je ne t’avais pas vu ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? »
Un sourire sincère vint éclairer le visage de la mage, qui parcouru la distance qui la séparait de son ami pour venir l’étreindre.
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Servis se laissa aller à leur embrasse, courbant son long corps jusqu'à pouvoir lui aussi entourer Lynne de ses bras. Ils se relâchèrent bien vite, mais cette étreinte heureuse réchauffa durablement le coeur du Tevintide. Tactile par nature, son rang hiérarchique ainsi que son armure de mage porté à la Porte du Ponant l'isolait de ses semblables et de ses instincts sensuels. Il recula d'un pas et contempla Lynne en sentant ses joues creuses légèrement rosies de plaisir. Il était finalement tout aussi surpris qu'elle de pouvoir de nouveau lui faire face. Thédas était un vaste continent, alors qu'elles étaient leurs chances de se croiser dans cette région inhospitalière, lui l'archéologue Tevintide, et elle l'apostat en fuite des marchés libres ?
Il tira pour son amie une chaise vide à sa table et l'invita à y prendre place avant de poursuivre, conscient qu'il ne pourrait pas esquiver indéfiniment les raisons de sa présence dans la région :
Maintenant qu'il avait reprit place près des flammes, il se retourna pour vérifier que sa missive était bien sûr le point d'être envoyée. En la voyant entre les mains du tenancier, qui disparaissait par la porte menant aux volières, le mage se détendit, essayant distraitement la pointe de sa plume de verre dans un chiffon tout droit sortit de son nécessaire à correspondance.
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“Je pourrais facilement te retourner la question ! Je te croyais à Golefalois !„
Il tira pour son amie une chaise vide à sa table et l'invita à y prendre place avant de poursuivre, conscient qu'il ne pourrait pas esquiver indéfiniment les raisons de sa présence dans la région :
“Je suis descendu ici dans le cadre de mon travail, tu dois t'en douter, non ? Mais peut-être que je t'en parlerai plus en détail plus tard, si nous épuisons tous les autres sujets de conversation !„
Maintenant qu'il avait reprit place près des flammes, il se retourna pour vérifier que sa missive était bien sûr le point d'être envoyée. En la voyant entre les mains du tenancier, qui disparaissait par la porte menant aux volières, le mage se détendit, essayant distraitement la pointe de sa plume de verre dans un chiffon tout droit sortit de son nécessaire à correspondance.
“Lynne tu as l'air épuisée. Tout va bien ?„
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Quelles étaient les chances que Crassius se retrouve à cet endroit précis du monde au même moment qu’elle ? Thédas était vaste, et ses missions en tant qu’archéologue l’amenaient d’un pays à l’autre en un claquement de doigt. Qu’importait la réponse, Lynne était plus qu’heureuse de retrouver un visage amical pendant ce voyage qu’elle avait imaginé solitaire.
La brune serra le grand tevintide dans ses bras pendant quelques instants, son visage rayonnant brièvement enfouit dans le tissus de son manteau, avant de se détacher de lui. Il lui expliqua en quelques mots la raison de sa présence ici.
« Je m’en doutais bien, mais quel hasard ! Pour répondre à ta question, ça fait des mois que je n’ai plus mis les pieds à Golefalois ... » sourit-elle tandis qu’elle s’installait sur la chaise qu’on lui offrait, « Je travaille pour l’Inquisition maintenant, donc je n’ai pas vraiment eu le temps d’y revenir. Peut-être que quand la guerre sera finie, qui sait ... »
Le regard de la jeune femme s’attarda sur la table autour de laquelle ils étaient réunis. Elle remarqua quelques feuilles de papier vierges, ainsi que le nécessaire à correspondance que Crassius emmenait toujours avec lui. Visiblement, elle l’avait retrouvé au beau milieu d’une correspondance. Intérieurement, elle se demanda si il avait reçu ses récentes lettres.
Un brin rêveuse en raison de sa légère somnolence, Lynne sursauta quand son ami l’interpella doucement. Elle releva en un instant ses prunelles vers lui, s’empressant de le rassurer :
« Je vais bien, ne t’en fais pas. Je suis juste fatiguée du voyage, c’est tout. »
Elle voulu parler de ses longues journées de sommeil pendant tout un mois, à la recherche de son Esprit ; mais elle se retint, le fantôme désapprobateur de Cullen venant flotter devant elle. Si elle lui disait, il s’inquiéterait lui aussi. Et peut-être que le lieu n’était pas propice aux discussions autour de la magie.
A la place, elle décida de poursuivre sur un terrain plus sûr et qu’elle jugea plus pertinent.
« Ça fait longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles de toi … A bien y réfléchir, cela fait bien quelques mois ! » fit-elle remarquer, repensant à ses lettres laissées sans réponses. « Qu’es-tu devenu, depuis le temps ? »
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Lorsque Lynne lui apprit qu'elle n'avait plus mis les pieds à Golefalois, Servis s'en sentit instantanément soulagé. Certes, l'emprise d'Alexius sur la ville s'était brisée il y a déjà quelque temps, n'empêche que le climat pour les mages ne devait pas y être idéal. Cette pensée le perturba légèrement. Alexius faisait partie de la même organisation que lui. S'il avait fait ce qu'il avait fait, prenant tous les mages rebelles rechapés des cercles en otage, c'était pour plaire à l'Ancien. Ou plutôt non : plaire à l'Ancien n'était qu'un prétexte pour permettre à Alexius de poursuivre ses propres objectifs. Il en allait de même pour Servis. Ces deux opportunistes s'étaient retrouvés réunis sous la même bannière, et jamais Servis ne s'était attendu à ce que ces choix rejaillissent sur son entourage. Il secoua la tête. Non bien sûr, seul Alexius était à blâmer ici. Et seuls l'Ancien. Lui n'avait rien fait pour nuire à Lynne.
En revanche il ne s'étonna pas de savoir Lynne sur les routes. Évidemment qu'il n'avait pas reçu ces dernières nouvelles : Servis voyageait beaucoup, et il n'était pas sur pour lui de faire rediriger directement son courrier personnel à la Porte. Ce serait une piste bien trop facile à remonter dans l'éventuel cas où son anonymat serait compromis. Son précieux courrier devait tristement s'amasser sur le bureau de sa chambre à Minrathie car Ulio, qui habituellement s'occupait de le lui renvoyer, se trouvait lui aussi à la Porte. Lui aussi sous la bannière de l'Ancien. Le désert de la Porte commençait à ressembler à ses soirées adolescentes, et même Cassius était là, à la tête des mercenaires locaux.
Servis releva brusquement la tête. L'inquisition avait déjà eu son ami Dorian, et maintenant Lynne ? Et si Lynne, qui à présent agissait pour le compte de la messagère d'Andrasté - un nom stupide et mégalomane, vraiment - cela voulait-il dire qu'elle faisait partie de la troupe poursuivie par ses propres éclaireurs ? Kaffas, pensa le mage en serrant le poing. Mais son regard s'adoucit devant la fatigue de son amie. Il caressa légèrement la joue de son amie, avec la pointe formée par les phalanges proximales et intermédiaire de son index. Son geste, bien que doux, se voulait surtout amical. Il aurait agi de même afin de caresser la délicate joue d'un chat.
Il pensa une nouvelle fois aux nombreux affrontements qui secouaient tous le continent. Guerre, rébellion, push et dangers diverses, comme ceux causés par ces satanés dragons qui semblaient pulluler de partout. Il prit une profonde respiration, bomba un peu le torse de fierté, et s'expliqua :
Ces mots choisis n'en étaient pas pour le moins véridiques. Un exploit dont pouvait se féliciter le Tevintide. Il baissa néanmoins la voix avant de poursuivre. Leur conversation, entre ennemis pourtant amis, avait un goût d'interdit qui ne lui était pas désagréable. C'était également l'occasion inespérée d'obtenir des informations.
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En revanche il ne s'étonna pas de savoir Lynne sur les routes. Évidemment qu'il n'avait pas reçu ces dernières nouvelles : Servis voyageait beaucoup, et il n'était pas sur pour lui de faire rediriger directement son courrier personnel à la Porte. Ce serait une piste bien trop facile à remonter dans l'éventuel cas où son anonymat serait compromis. Son précieux courrier devait tristement s'amasser sur le bureau de sa chambre à Minrathie car Ulio, qui habituellement s'occupait de le lui renvoyer, se trouvait lui aussi à la Porte. Lui aussi sous la bannière de l'Ancien. Le désert de la Porte commençait à ressembler à ses soirées adolescentes, et même Cassius était là, à la tête des mercenaires locaux.
“Je travaille pour l'inquisition maintenant.„
Servis releva brusquement la tête. L'inquisition avait déjà eu son ami Dorian, et maintenant Lynne ? Et si Lynne, qui à présent agissait pour le compte de la messagère d'Andrasté - un nom stupide et mégalomane, vraiment - cela voulait-il dire qu'elle faisait partie de la troupe poursuivie par ses propres éclaireurs ? Kaffas, pensa le mage en serrant le poing. Mais son regard s'adoucit devant la fatigue de son amie. Il caressa légèrement la joue de son amie, avec la pointe formée par les phalanges proximales et intermédiaire de son index. Son geste, bien que doux, se voulait surtout amical. Il aurait agi de même afin de caresser la délicate joue d'un chat.
“Je suis désolé Lynne, ce silence n'était pas intentionnel. Il faut croire que mon courrier ne m'arrive plus avec régularité.„
Il pensa une nouvelle fois aux nombreux affrontements qui secouaient tous le continent. Guerre, rébellion, push et dangers diverses, comme ceux causés par ces satanés dragons qui semblaient pulluler de partout. Il prit une profonde respiration, bomba un peu le torse de fierté, et s'expliqua :
“Je suis sur un nouveau poste ou j'administre simultanément plusieurs sites de fouilles. Des ruines Tevintides ou plus rarement elfiques. Malheureusement je ne peux pas te dire explicitement où je suis basé, le magister pour lequel je travaille souhaite rester discret.„
Ces mots choisis n'en étaient pas pour le moins véridiques. Un exploit dont pouvait se féliciter le Tevintide. Il baissa néanmoins la voix avant de poursuivre. Leur conversation, entre ennemis pourtant amis, avait un goût d'interdit qui ne lui était pas désagréable. C'était également l'occasion inespérée d'obtenir des informations.
“Mais toi, que fais-tu donc pour l'inquisition ? Tu leur sers de guérisseuse ?„
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La légère caresse de son ami lui fit brièvement fermer ses paupières avant qu’elle ne les rouvre. Son petit geste affectueux la fit sourire, sourire qu’elle préserva malgré le petit silence qui s’était installé entre eux et dont il s’empressa d’expliquer l’origine. Lynne ne s’en inquiéta pas, opinant simplement du chef en guise d’approbation face à ses explications au sujet de son manque de nouvelles. Elle ne lui en voulait pas : il se déplaçait souvent après tout, et ce n’était pas la première fois que son courrier se perdait dans la nature.
Lynne se réjouit des nouvelles que Crassius lui annonça. Visiblement, il s’épanouissait dans son travail : elle ne pouvait espérer mieux pour lui. Elle se rappelait des fois où il s’était plaint de son affectation aux ruines d’Ostagar, qui ne l’avaient pas particulièrement passionné.
« Je comprend. Garde tes secrets. » plaisanta t’elle, « Je suis sûre que c’est très intéressant. Tu n’as pas eu d’ennuis avec des Dalatiens, concernant les ruines elfiques ? Il paraît qu’ils chérissent ce type de lieu. Il s’agit de leur passé, après tout. »
La mage se pencha un peu plus vers son compagnon quand ce dernier baissa sa voix pour l’interroger sur l’Inquisition. Lynne s’étonna un peu de cette attitude – était-il possible que des ennemis de son organisation soient tapis dans les environs ?-, mais ne la questionna pas. Elle répondit à hauteur égal.
« C’est ça. Des fois je soigne des civils, ou encore des soldats … d’autre fois, je les accompagne. Bien sûr, c’est dangereux mais … Nous nous battons pour une bonne cause. »
Son regard était celui d’une convaincue. L’Ancien était une véritable menace capable de changer le monde tel qu’ils le connaissaient, et était capable de faire suffisamment de mal pour qu’elle décide de participer à l’effort de guerre. Elle l’avait apprit à ses dépends à Darse, et il avait été confirmé qu’il était responsable de l’explosion du Saint Temple Cinéraire ; elle ne voulait pas que de telles horreurs se reproduisent.
Elle poursuivit néanmoins, jugeant devoir quelques détails supplémentaires :
« Je t’avoue cependant qu’initialement, j’avais des motivations plus personnelles. » avoua t’elle, croisant ses bras sur la table. « Je me disais qu’avec des contacts à l’Inquisition, je pourrai progresser à trouver le remède pour Edwin. Crois le ou non, mais c’est difficile quand tu travailles tout seul, que tu n’as pas accès aux connaissances nécessaires et que tu n’as aucune idée par où commencer. »
#99ccff
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20.000 lieux sous les neiges.
Lorsque Lynne lui demanda s'il n'avait pas rencontré la moindre difficulté avec les dalatiens au cours de ses explorations, Servis se surprit à penser à eux pour la première fois. Après tout, il n'en avait jamais personnellement rencontré. À ses yeux, les dalatiens n'étaient pas un peuple contemporain de sa propre existence. Ils étaient des reliques, au même titre que leurs ruines. Le Tévintide ne les côtoyait qu'en parcourant les anciens couloirs de leurs temples, qu'en recherchant leurs artefacts, qu'en étudiant leur magie. Pourtant il se trompait : il avait déjà eu l'occasion de poser le regard sur des elfes appartenant à ce peuple. Des elfes au visage marqué de symboles. Des esclaves, capturées puis vendus aux tévintides les plus fortunés pouvant se permettre ce genre d'exotisme. Même esclaves, ces elfes devaient encore se croire dalatiens.
Un souvenir en particulier lui revint en mémoire, un souvenir qui lui fit briller les yeux et naquit un sourire sur ses lèvres. Il se détendit quelque peu et s'anima, agitant quelque peu ses mains, pour le raconter à Lynne.
Staska, un nom que Servis ne souhaitait pas oublier de sitôt, tant il avait été impressionné par la personnalité et l'intelligence de la chasind. Pourtant, au-delà de cette simple allusion, parler de Staska lui semblait impossible. Afin de couper court à cette possible discussion, au cas où Lynne souhaiterait lui demander plus de détails, il se hâta de rediriger leur conversation sur l'Inquisition.
Lynne partagea sans mal les véritables motivations l'ayant poussé à rejoindre les rangs de l'inquisition. En les entendant, le sourire de Servis s'évanouit. Lors de leur première rencontre, Lynne lui avait demandé s'il un remède était connu en Tevinter. C'était d'ailleurs cette recherche de solutions qui l'avait finalement dissuadé de rentrer avec lui à l'Empire. La mage poursuivait sa quête avec obstination, poussée par l'espoir de voir un jour son ami guérir de son état. Il lui faudrait un miracle.
D'apprendre qu'elle avait rejoint les rangs de l'Inquisition plus par opportunisme que par réelle conviction le rassura néanmoins.
Il tapota de l'ongle la surface du bocal en verre contenant l'encre de son nécessaire à correspondance, laissant un bref silence s'installer entre eux. Puis, assez soudainement, il demanda :
Il n'était peut-être pas trop tard pour changer de camp ? Rejoindre Dorian et Lynne ? Non. Mieux valait affronter ces deux-là que de devoir se mettre à dos Ulio, Cassius et tous les autres. De toute manière Servis n'avait rien à craindre, ni le moindre remords quant aux venatori. Les fouilles qu'ils lui permettaient de conduire atteignaient une ampleur sans précédent, et sa liberté lui semblait sans limite. S'il parvenait à oublier un instant les menaces constantes de cette foutue guerre, et ces failles qui s'ouvraient aléatoirement sur tout le territoire, alors Servis pourrait se sentir comblé.
Le tenancier traversa de nouveau la salle, lui apportant une nouvelle enveloppe avant d’offrir la carte de l'établissement à Lynne, afin qu'elle puisse choisir son repas. Sans attendre, Servis décacheta l'enveloppe en usant d'un petit couteau à lame courte. Les nouvelles auraient pu être meilleures, mais au moins ses hommes avaient fini par progresser. Après regard en direction de son amie, Servis étala une nouvelle feuille devant lui. Il trempa la pointe de sa plume dans l'encre, troublant sa surface sombre l'espace d'un instant. Sans se cacher, il traça ses lettres, formant deux courtes phrases qu'il espérait convaincantes. Puis il souffla légèrement sur sa page, séchant l'encre le plus rapidement possible avant de la plier, et de la glisser dans une enveloppe qu'il glissa au tenancier avant qu'il n'ait eu le temps de s'éloigner.
Il essuya ensuite sa plume avant de la reposer. Son regard dériva en direction des flammes. Dehors, ses hommes avançaient.
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“Je n'ai jamais eu de problème avec es dalatiens, non. En revanche, il m'est déjà arriver de froisser quelques autres peuples...„
Un souvenir en particulier lui revint en mémoire, un souvenir qui lui fit briller les yeux et naquit un sourire sur ses lèvres. Il se détendit quelque peu et s'anima, agitant quelque peu ses mains, pour le raconter à Lynne.
“D'ailleurs, il n'y a pas si longtemps que cela, j'ai bien failli être expulsée d'une ruine par une jeune chaman chasind qui pratiquait la magie entropique. Finalement, nous avons sympathisé.„
Staska, un nom que Servis ne souhaitait pas oublier de sitôt, tant il avait été impressionné par la personnalité et l'intelligence de la chasind. Pourtant, au-delà de cette simple allusion, parler de Staska lui semblait impossible. Afin de couper court à cette possible discussion, au cas où Lynne souhaiterait lui demander plus de détails, il se hâta de rediriger leur conversation sur l'Inquisition.
Lynne partagea sans mal les véritables motivations l'ayant poussé à rejoindre les rangs de l'inquisition. En les entendant, le sourire de Servis s'évanouit. Lors de leur première rencontre, Lynne lui avait demandé s'il un remède était connu en Tevinter. C'était d'ailleurs cette recherche de solutions qui l'avait finalement dissuadé de rentrer avec lui à l'Empire. La mage poursuivait sa quête avec obstination, poussée par l'espoir de voir un jour son ami guérir de son état. Il lui faudrait un miracle.
D'apprendre qu'elle avait rejoint les rangs de l'Inquisition plus par opportunisme que par réelle conviction le rassura néanmoins.
“J'espère que tu trouveras parmi eux des alliés pour t'aider dans tes recherches.„
Il tapota de l'ongle la surface du bocal en verre contenant l'encre de son nécessaire à correspondance, laissant un bref silence s'installer entre eux. Puis, assez soudainement, il demanda :
“Les mages sont-ils bien traités au sein de l'inquisition ? Ils te payent pour l'aide que tu leur apportes ?„
Il n'était peut-être pas trop tard pour changer de camp ? Rejoindre Dorian et Lynne ? Non. Mieux valait affronter ces deux-là que de devoir se mettre à dos Ulio, Cassius et tous les autres. De toute manière Servis n'avait rien à craindre, ni le moindre remords quant aux venatori. Les fouilles qu'ils lui permettaient de conduire atteignaient une ampleur sans précédent, et sa liberté lui semblait sans limite. S'il parvenait à oublier un instant les menaces constantes de cette foutue guerre, et ces failles qui s'ouvraient aléatoirement sur tout le territoire, alors Servis pourrait se sentir comblé.
Le tenancier traversa de nouveau la salle, lui apportant une nouvelle enveloppe avant d’offrir la carte de l'établissement à Lynne, afin qu'elle puisse choisir son repas. Sans attendre, Servis décacheta l'enveloppe en usant d'un petit couteau à lame courte. Les nouvelles auraient pu être meilleures, mais au moins ses hommes avaient fini par progresser. Après regard en direction de son amie, Servis étala une nouvelle feuille devant lui. Il trempa la pointe de sa plume dans l'encre, troublant sa surface sombre l'espace d'un instant. Sans se cacher, il traça ses lettres, formant deux courtes phrases qu'il espérait convaincantes. Puis il souffla légèrement sur sa page, séchant l'encre le plus rapidement possible avant de la plier, et de la glisser dans une enveloppe qu'il glissa au tenancier avant qu'il n'ait eu le temps de s'éloigner.
Il essuya ensuite sa plume avant de la reposer. Son regard dériva en direction des flammes. Dehors, ses hommes avançaient.
J
'attends à présent des informations quant à notre amie. Faites preuve de la plus grande prudence.Dé du destin :
Réussite critique : les éclaireurs de Servis ont un visuel sur les troupes de l'Inquisition. Ils sont peu nombreux.
Réussite : les éclaireurs de Servis Ont un visuel sur les troupes de l'Inquisition. Ils sont nombreux.
Échec : les éclaireurs de Servis sont en approche.
Échec critique : les éclaireurs de Servis se font repérer.
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