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Dim 30 Aoû 2020 - 13:39

Elvire
Elvire

 

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Entre de très mauvaises mains


9:42
Tantervale, le Qun traque un voleur.


Voici une mission qui s’annonçait délicate. Inutile de préciser que les mentalités des marches libres, leurs cités et l’histoire ne jouait pas en la faveur de la qunari. S'ils étaient un peu plus unis, organisé... enfin, avec le qun comme guide, cette région pourrait devenir une puissance influente. Ne serait-ce que pour la productivité de leurs fermes.

Heureusement pour elle, la diversité de culture liée à ces terres centrales garantissait une économie très diversifiée et d'autres influences que celles des natifs. Il n’était pas rare de croiser des individus de presque toutes origines dans les rues de ces cités. Qui plus est, parmi ces cités, il avait fallu que cela tombe sur Tantervale. Se courber diligemment aux exigences et mœurs de la chantrie lui donnait envie de s’arracher sa propre langue. De toutes ces infiltrations, c’était les plus pénibles, elle pouvait le jurer.

Pour cela, Elvire s’était passablement préparée. Elle avait commencé par teindre ses cheveux blancs en un noir corbeaux qu’elle tressa sur son crâne. C'était nettement moins voyant. Elle effaça tout vitaar de sa face et la maquilla soigneusement pour en lisser les traits et les « humaniser ». Difficile de masquer ses cornes, elle y avait bien songé quelques fois, mais il fallait se résoudre à l’évidence, c’était une utopie. Pour sa tenue vestimentaire, elle avait bien sûr gardé une armure légère de cuire et métal sous ses vêtements. Cependant, d’amples tissus colorés les recouvraient, lui donnant l’aspect d’un civil. Les broderies étaient cousues de fils d’or et les bijoux clinquaient à ses poignets et oreilles pointues. L’ensemble du tableau la rendait véritablement moins impressionnante. S’il n’y avait pas eu quelques détails comme, sa taille, ses yeux jaunes, sa peau aux aspects métallique et ses cornes, on aurait tout à fait pu la prendre pour un marchand des plus communs.

C’est ainsi que venant d’Antiva, elle avait rejoint Starkhaven, puis Tantervale, à bord d’une barge remplie de biens. Elvire n’était jamais venue à Tantervale et la garde lui donna quelques fils à retorde. Il lui fallut quelques semaines de déambulations oisives, de négociations et d’occupations diverses dans les tavernes pour qu’on cesse de l’observer avec une méfiance attentive. Une plaie, ces cités... c’était une certitude ! Voilà pourquoi les ordres de Vidassala la menèrent elle ici, avec un confortable soutien logistique.

Dans une cité hostile, à la recherche d’un artefact magique aux mains d’un collectionneur paranoïaque et avare, la mission aurait pu en faire pleurer plus d’un. Ce n’était pas son cas, car en bonne adepte du Qun, elle se pliait aux ordres sans émotion. Et s’il devait subsister un sentiment, ce serait la jubilation. Elle adorait les missions tordues et dangereuses. Ce petit jeu, ces pas de danses qui la menaient peu à peu vers son objectif. Dans le cas présent, elle avait lentement tissé une toile d’informations. Une pêche qui pour l’instant était restée infructueuse.

En échangeant avec plusieurs marchands, elle avait fait comprendre qu’elle, Evita Airone, cherchait à acheter quelques pièces de valeurs et artefact. Elle avait ainsi pu observer quelques biens, en acheter certains pour donner le change et distiller un peu plus le descriptif de l’objet de sa réelle convoitise. En attendant, elle continuait à vendre son vin antivan et à jouer son rôle de marchand.

Ce soir-là, elle poussa la porte de la taverne où elle logeait dans les quartiers marchands. L’établissement était propret. Si le vin et la bière coulait à flot, il n’y régnait pas l’ambiance torve et poisseuse des bas quartiers. Les tentures chaleureuses, les alcôves feutrées, la vaisselle tout invitait au délassement avec goût. A son entrée, elle fut immédiatement apostrophée par un personnage grassouillet, richement vêtu.

“Dame Airone ! Comment fut votre journée, des nouvelles ? .„
“Elle fut plaisante, cher ami. Ma bourse se remplit et le dock se vide. Je n’ai malheureusement aucun succès dans mes recherches, je suis donc venue me changer les idées.„
 
L’homme sourit et s’adressa à son interlocuteur.
“Vois-tu,  la dame ici présente est l’émissaire d’une famille antivane et elle cherche des biens précieux avec dévotions. Je voudrais avoir des serviteurs aussi zélés et intelligent qu’elle ! Les miens sont une catastrophe… vois-tu l’autre jour, j’ai surpris cette elfe…„
 La qunari s’inclina et pris congé. Ce soir, elle n’avait guère envie d’entendre les lamentations de ce personnage puant. Il lui était utile, voilà pourquoi elle polissait ses expressions et lui répondait toujours avec sourire et courbettes. Elle s’assit dans une alcôve, décala quelques coussins et ôta sa lourde cape. Elle était plus à l’aise dans ces espaces et tables basses, les chaises étaient inadaptées à ses grandes jambes et elle n’appréciait pas manger les genoux dans le menton. Ce n’était ni pratique, ni gracieux.
“Bonsoir ! Ce soir, le cuisinier a fait un coq au vin à l’antivanne, je pense que ça vous plaira, nous avons aussi le menu habituel.„
 
“Je vais prendre le coq et un pichet.„
 Elle sourit à la serveuse qui s’en vint aussi rapidement qu’elle était venue, dans un froissement de tissu. Elle n'aimait pas spécialement les sauces antivannes, mais Evita, oui, aussi se devait-elle de choisir ce plat. La qunari laissa ensuite courir son regard sur la salle. Quelques regards se détournèrent, faisant mine de ne pas avoir été surpris en train de l'observer. Elle ne s'en offusqua pas, habituée à attirer les regards.


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Sam 3 Oct 2020 - 0:16

Ashleigh
Ashleigh

 

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Entre de très mauvaises mains




9:42 du Dragon
Feat. Elvire
Pas encore défini - ■


Le voyage restait fatiguant. Ma destination finale demeurait Starkhaven, une fourmilière purulente de chantristes, croulant sous la crasse comme le reste du monde. Trop de fierté pour monter les pots cassés .. typique de la Chantrie Andrastienne. Le froid du vent m’enveloppait au fil de mon trajet, ma monture tenait le choc certes, mais pour encore combien de temps ? Il faudrait que je nomme cette brave bête, d’ailleurs. Un nom tout bête, tout simple, sans réelle importance. Si seulement j’avais ce temps ..

Cela dit, des rumeurs attirèrent mon attention. Des rumeurs curieuses, tandis que les sabots de mon cheval franchissaient les portes de Tantervale. Il me fallait l’admettre, une pause s’imposait dans mon juste périple. A force de camper dehors en plein hiver, j’allais finir par réellement – et bêtement – mourir congelé. J’avais dû procéder de cette manière la veille, et je ne comptais pas réitérer l’expérience deux fois d’affilée. Je soupirai, drapé dans mon imposante et épaisse cape en laine, le regard guettant les alentours. Une auberge. Il me faudrait une auberge. Ou au moins une taverne, et je gratterais un logis ailleurs.

Mes mains engourdies tremblaient, de froid ou de manque, allez savoir. Lorsque j’aperçus une taverne, je posai pied à terre.

Des rumeurs dans les alentours attirèrent mon attention.

On parlait d’un marchand qui posséderait un artefact puissant dans une collection hallucinante. Ce drôle de concept se répandait telle une traînée de poudre, dans la cité en elle-même ou dans les alentours. Ce type de nouvelles croustillantes m’avaient presque fait oublier mon véritable métier : questeur de ragots, colporteur de pestes verbales, le véritable graal de cette société en état de putréfaction. Là était essentiellement l’intérêt de franchir cette porte en bois, une fois ma monture solidement attachée, et à l’abri du froid.

L’intérieur de la taverne était animé, comme je l’espérais de la part d’une taverne. Les buveurs buvaient, les perdants perdaient, et les conversations fusaient dans tous les sens. Alors, tel un poisson dans l’eau, je me frayai un chemin dans la taverne, m’incrustant dans certaines conversations en prétendant être un Orlésien cliché et perdu, le fort accent à l’appui, et demandant mon chemin humblement pour la suite de mon périple.

Certains me rirent au nez et m’envoyèrent chier, d’autres m’expliquaient le trajet pour aller à Kirkwall, me parlaient des nouvelles dans le coin. A un moment, l’un d’eux, distrait, tourna brusquement la tête vers le cœur du groupe, comme s’il évitait quelque chose.

Mon ami, tout va bien ?
Ouais ouais .. elle fout la frousse.

Il fit un geste rapide du menton vers la gauche, et mon regard suivit malgré lui. Vers le fond de la taverne était assise une femme. Grande, imposante, mais surtout cornue. Et j’avais juré que son regard s’était brièvement bloqué dans le mien, incisif, méfiant, noir. Pour quelqu’un de sa trempe, cela se comprenait. Je reportai attention à mes interlocuteurs, visiblement en train de dire de la merde sur une culture qu’ils ne connaissaient pas.

Tu penses qu’elle va nous coincer dans son hérésie, la cornue ? Elle serait capable de nous séquestrer pour –
Pas tous les Qunaris font partie du Qun. .. ..si ?

Mon ton fut las, sans manquer de la curiosité de Fabien l’Orlésien. On me dévisagea un instant, puis un éclata de rire.

Tous ces cornus sont des vendus, l’ami ! Mieux vaut rester dans not’ coin ..
N’empêche, sa présence ici en même temps que ces rumeurs d’artefact .. vous pensez que c’est lié ?
Un artefact ?

Le même ricana une fois de plus, finalement convaincu du sot que je n’étais pas. Je lui souris, haussant des épaules.

Je viens de loin, je ne connais pas tout ce qui se dit dans les parages ..
Y’a un collectionneur qui apparemment a mis la main sur un artefact puissant. Pas mal de voleurs ont tenté de le voler, ils s’en sont mordus les doigts.
Et Créateur, ça doit valoir un de ces pactoles.

Tout de même, c’était intriguant. Les vagabonds et étrangers semblaient affluer soudainement à Tantervale, comme si tout le monde participait à cette drôle d’opportunité. Chacun en parlait librement, l’air de rien. J’adressai un autre regard à la Tal-Vashoth, les sourcils froncés. Qunari ou non, la bonne plupart d’entre eux étaient soit mercenaires, soit vagabonds. Triste cliché, mais ça aidait beaucoup pour prendre les décisions rapides.

On m’offrit alors une chope pour la peine. Au fil des discussions, le plus ivre du groupe lança un rire fort et désagréable.

Allez, chochotte, c’est qu’une cornue, elle va rien faire ! Je vais te montrer qui est le plus fort ici.

Il donna sa chope à son interlocuteur principal et se dirigea vers la pauvre table. Nous nous échangeâmes tous un regard peu rassuré – ou enthousiaste, ou les deux –, et à ma grande surprise, je fus le seul à me rapprocher. Le gaillard, imposant surtout en largeur, s’appuya assez lourdement sur la table.

Alors ma p’tite dame, qu’est-ce que tu viens foutre ici ?

Je restais attentif sur le déroulement des choses, prêt à agir en cas de besoin. Pas que je la croyais incapable de se défendre, mais deux paires de mains valaient mieux qu’une seule. Mais l’ivrogne chiant du soir renchérit, bien évidemment.

Eh j’te cause la cornue. T’sais qu’on veut pas des gens comme toi par ici ?

Et à ces mots, il cracha sur la table, avant de rire avec autant de force et de gêne qu’avant, voire même en pire. Une bonne partie de l’attention de la taverne fut alors rivé sur ce qui se passait à cette foutue table. Ne pouvait-il pas simplement rester dans son coin, comme l’un d’eux recommandait ?

Dim 4 Oct 2020 - 16:07

Elvire
Elvire

 

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Entre de très mauvaises mains


Les effluves puantes et moites
Habitent une médiocrité assumée
Vilénie


Voici donc, pensa la bufflonne, une parfaite démonstration de la médiocrité de ces humains. Heureusement, son repas n’était pas encore arrivé et ne risquait donc pas de refroidir: il faudrait cependant ne pas tarder à chasser cette agaçante mouche. L’indifférence en guise de réception ne porta aucun fruit. Les yeux jaunes et luisants se braquèrent doucement sur sa cible. Il aurait été extrêmement facile de lui deviser sa tête, de l’éventrer ou de l’assommer sans autre forme de préliminaires. L’image de ses viscères gras se rependant sur le plancher lui tira un sourire sinistre qui acheva de rendre l’expression de la qunari terrifiante. Pourtant, si la violence lui avait personnellement semblé la réponse la plus appropriée, son personnage ne pouvait se le permettre. Que ce soit pour son image ou les conséquences qu’elle pourrait avoir sur le lent processus d’acclimatation et des relations tissées avec les milieux de cette cité.

“Cher ami, je crains que vous n’ayez abusé de breuvage et que vos propos soient oblitérés de sens... Je serais ravie de converser sur ma nature et ma présence en ces lieux, mais je vous prierais de revenir me voir sobre.„
 

La voix est grave, une profondeur vibrante et chaude, accentuée d’une intonation chantante de l’antivan. L’apparence est également soignée. Les tissus colorés qui composent sa tenue sont de nobles factures et les bijoux qui ceignent ses membres et cornes sont assurément d’or et pierreries. Il flottait autour d’elle un parfum sucré et fleuri. Si les cornes et les yeux luisants ont tout d’un animal, le reste du personnage est nimbé d’une élégance et d’un faste assumé. Cette qunari n’est ni mercenaire, ni vagabonde. C’est certainement pour cette raison que ce personnage courageux et ivre osait une approche si frontale. Aurait-ce été la même chose si elle avait été vêtue d’une armure et couverte de peintures martiales au lieu de khôl et parfum ? Évidemment, non. La lâcheté de l’humain était une plaie qu’il convenait indéniablement d’éradiquer.

Posant sa main gantée sur la main grasse de son importun visiteur, elle se pencha vers eux. De sorte que les mots suivants ne furent audibles que pour Fabien et son compagnon de boisson.  La salle curieuse ne put que se taire un peu plus et observer le calme souriant de la convive cornue.

“En d’autres termes, il convient que vous quittiez ces lieux et alliez prendre un peu l’air. Il serait dommage d’abréger votre existence pour une bravade futile. Sinon, il me ferait grand plaisir de régler ceci par un duel et répandre votre sang sur les pavés de ces rues. Cette proposition deviendra une obligation si votre comportement demeure irrespectueux. Je suis certaine que bien de vos amis seraient ravis de se porter témoins… Herman, vous avez tant de dettes à honorer qu’il se murmure qu’on vous retrouvera bientôt dans un caniveau et que votre demeure vous sera saisie.  Hm ? Ce serait si fâcheux d’attirer une attention inutile sur votre personne en attaquant publiquement l’honneur d’une hôte antivane en votre cité. Vraiment fâcheux…„
 

Elle se redressa doucement et lâcha enfin la main qu’elle avait plus écrasée que saisie au fur et à mesure de sa tirade. Si l’ivrogne se la frotta, ce ne fut pas tant à cause de la douleur que de la sensation étrange qui y naissait. Bientôt les frissons et vagues de chaleur se rependraient dans tout son organisme. Il était compliqué d’administrer des poisons létaux par contact sans une préparation minutieuse. Celui qu’elle venait de déposer était une concoction incapacitante qui ne causait à sa victime qu’un désagrément certain. Elle l’utilisait pour obscurcir les pensées et ces palpitations obligeaient souvent ses victimes à s’isoler pour trouver air frais et tranquillité. Si cela n’avait aucun intérêt martial, c’était un moyen très efficace d’orienter situation et discussion à son avantage.

Entre ses mots, lourds de menaces et sous-entendus, et la sensation d’écœurement qui devaient désormais le gagner, elle espérait qu’il entende raison. Elle s’amusa des perles de sueurs qui abondaient désormais sur son front. La salle quant à elle, si elle observait d’un silence curieux, aucun ne semblaient décidé à venir se mêler de cette querelle. Ils attendaient patiemment sa résolution. Un indicateur de plus de l’acceptation général quant à la présence qunari en ces lieux. Ou tout du moins, de sa tolérance. Le regard fauve se porta sur le blond qui se tenait à côté, se désintéressant tout à fait de l’importun aviné.

“ Serah, vous devriez prêter attention à la compagnie que vous choisissez… „
 



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Lun 5 Oct 2020 - 10:35

Ashleigh
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Entre de très mauvaises mains




9:42 du Dragon
Feat. Elvire
Potentiel élevé pour de bonnes affaires - ■ ■ ■


Je m’étais avancé officiellement pour m’assurer qu’il ne déborde pas, mais officieusement, c’était une belle opportunité d’approche : cette Qunari semblait en savoir plus qu’elle ne laissait paraître. J’avais cru en mon intuition, toujours fidèle, et une fois de plus, elle m’épatait.

La jeune femme était en pleine maîtrise de la situation. Maniant la langue avec brio, elle parvint à dissuader complètement le pauvre ivrogne. Cela dit, un détail avait attiré mon œil d’observateur : la pression sur sa main était étrange, discrètement étrange. Mon regard retrouva mon compagnon de beuverie temporaire, et le pauvre semblait voir en avance les étoiles. Mes vieux sourcils se froncèrent, tandis que je posai une main sur l’épaule de ce brave abruti. En effet, il avait besoin d’air.

Allez, ça ne vaut pas le coup, l’ami. Retourne t’asseoir, on dirait que tu vas t’effondrer.

Sans réel mot, le regard bloqué sur la Qunari, il hocha difficilement de la tête avant de repartir. Efficace, autant qu’effrayant. Le moindre faux pas avec cette femme me vaudrait une mort autant certaine que douloureuse. Cela dit, il semblait que son intérêt glissa sur ma personne brièvement.

Serah, vous devriez prêter attention à la compagnie que vous choisissez… 

Un sourire se dessina sur mon visage, davantage carnassier que poli.

Je fais toujours attention à la compagnie que je choisis, madame.

Et dans mon élan un peu théâtral, je m’assis à sa table, face à elle. Mes jambes se croisèrent, un bras se pendit sur le dossier en bois, et une main s’amusait à taper des rythmes légers et incohérents sur le bois du mobilier sur lequel il reposait.

C’est pourquoi je l’ai suivi, j’attendais une porte ouverte. Une bien belle porte, il faut dire.

Temporairement, mon clair regard s’abaissa sur ce que faisait la main devant moi. Puis, intense, il replongea dans mon interlocutrice. Allez Reece, c’était le moment de briller pour gagner ton pain. Tout miser.

Joli tour avant, au fait. J’avais entendu parler de ce poison, sans pour autant le voir en action de mes propres yeux. C’est effrayant, ça fait bien le taf.

Je marquai une petite pause, avant de reprendre dans mes observations.

Vu votre tenue, je suppose que vous êtes de bonne fortune, à se demander le genre d’offres que vous faites.  

Je n’étais pas dupe : il était rare pour quelqu’un d’un tel stéréotype d’être autant doué avec les poisons et la discrétion sans baigner dans le milieu de l’espionnage ou de l’assassinat, même à Orlaïs. Les nobles ne comptaient pas, le Jeu avait d’autres choses à leurs enseigner. Mais cela tombait bien : les Qunari n’étaient jamais nobles, donc je n’avais pas à me méprendre dans mon analyse.

Je crois comprendre que vous êtes des alentours ? Peut-être pourriez-vous me renseigner sur cette histoire d’artefact et de collectionneur ? J’ai essayé d’écumer la taverne, sans réel succès : ils sont tous déjà complètement arrosés.

Relevant la main comme si j’admirai un instant mes ongles à moitié rongés, je finis par retrouver le regard de cette mystérieuse Qunari Antivane.

J’oublie cependant les manières : vous pouvez m’appeler H, madame. Avez-vous un nom à me donner en retour ? Même un faux fera l’affaire, c’est seulement histoire de faciliter la conversation.

Jeu 8 Oct 2020 - 19:08

Elvire
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Entre de très mauvaises mains


Tel un chat curieux qui se brûle les pattes
Il avance à pas feutrés, sans vraiment se cacher
Roublard.


Un mutisme certain accueillis la tirade et les efforts théâtrales déroulés par l’humain. Il n’y avait que le crépitement de la bougie qui les séparait au centre de la table qui persistait. La flamme ondulait et créait un jeu de reflets métallisés sur la peau grisâtre de la bufflonne. Calmement, elle ôta ses gants et les posa sur la table. Quelques anneaux fins décoraient ses doigts, dravés de motifs exotiques. S’il était probable qu’elle n’était pas de sang noble, il semblait établi qu’elle était fortunée. De près, la facture des vêtements et bijoux ne pouvait mentir. Elle adressa un signe de tête évasif à un homme assis à une table plus loin. L’homme d’arme ne se leva pas, mais ne cessa d’observer la table. La peau mate, il portait une tenue simple et une armure conséquente. Il n’était après tout pas surprenant qu’elle se déplace sous bonne garde, aussi imposante soit-elle.

“ Evita Airone est mon nom. Je suis marchande, je vends du vin antivan et j’achète quelques bijoux et biens précieux en cette cité. Je suis étrangère ici, vous vous êtes mal informé, serah. „
 

La petite serveuse arriva, les bras chargés d’un plat de grande taille. La volaille fumante fut déposée au centre de la table. Une sauce épicée au vin antivanne l’accompagnait, ainsi que des légumes mijotés. Devant l’hésitation de l’employée et la certitude que son parasite curieux ne daigne quitter sa chaise, la qunari intervint.          
“Ajoutez un couvert, Dunvel.„
 
“Oui, Messere.„
 

Elle revint rapidement avec assiettes et couverts qu’elle installa avec sa même efficacité discrète.  Un pichet de vin et deux gobelets furent ajoutés dans la continuité, puis la jeune femme repartit avec son plateau sous le bras. Elvire l’observa un instant effectuer sa curieuse danse entre les tables, puis reporta son attention sur son plat. L’idée de manger la réjouit et elle se servit sans autre forme de procédure. Bien sûr, toujours, elle apposait une petite quantité sur sa langue, attendait, mangeait cette même cuillère sans l’avaler, puis après n’avoir détecté aucun poison, elle commença à manger. Un petit rituel empreint d’habitude prudente.  Après tout, dans cette cité chantriste, elle déclenchait quelques réactions agressives étant donné son statut. Par ailleurs, elle était bien placée pour savoir ce qu’il en coûtait que d’être victime d’un empoisonnement.

Elle mangea ainsi en silence, observant de temps à autre son interlocuteur. Les yeux mordorés le parcouraient sans une once de gêne, directs et incisifs. Il était bien naturel qu’elle le laisse travailler un peu. Après tout, il venait à sa table, s’invitait et venait de lui poser quelques cartes grossières. Si telles étaient ses intentions, il devrait se montrer digne d’intérêt. Après tout, si cet opportuniste n’était pas digne d’intérêt, elle s’amuserait de sa compagnie et mettrait fin à leur entrevue sans conclusion. Après tout, c'était là les règles du jeu. Le personnage qui lui faisait face était intriguant, cela méritait une analyse approfondie et d'avancer avec parcimonie. Elvire avait toujours été très attentive aux attitudes et elle était hissrad. Ce qui signifie littéralement, gardienne des illusions. En qunlat, le sens des mots est essentiel et sa fonction la définissait tout entière. Les illusions étaient son monde et elle savait reconnaître un confrère, en quelque sorte. Cet échange pouvait être aussi intéressant que mortel. Il lui faudrait jouer de toutes ses capacités pour dénicher quelques certitudes. L'homme blond qui lui faisait face était de ces personnes à facette, dur à cerner au premier regard.

Ses propos étaient cependant très clairs et lourds de sens. C'était la seule raison pour laquelle la qunari l'avait officiellement invité à sa table et partageait ce repas. Elle mastiqua pensivement son poulet et attendit qu'il reprenne la parole. Les yeux jaunes pouvaient faire penser à ceux du loup qui guette sa proie. Prédateurs et attentifs. Étant donné le soutien logistique qu'elle avait, pour cette partie, Elvire était confortablement installée. Même si cet homme avait enquêté sur sa personne avant de venir, sa couverture était solidement tissée et les complicités antivanes avérées. C'est d'ailleurs pour cela que le tissu social et marchand de l'endroit l'avait acceptée de mauvaise grâce. Plusieurs mois de travail acharné et minutieux. Oui... Elvire était patiente et elle savait qu'elle approchait de son but. Les charognards qui gravitaient autour d'elle en était la preuve.



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Dim 8 Nov 2020 - 23:22

Ashleigh
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Entre de très mauvaises mains




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Elle prêtait grande attention à mes propos – probablement. Puis, un hochement de tête dans une certaine direction attira mon attention et, pris dans mon rôle de beau parleur un peu naïf, je prétextai un réflexe de me tourner pour observer les alentours. Mon regard croisa celui d’un homme en armure, prêt à me trancher en deux au moindre faux pas. Je reportai mon attention sur mon interlocutrice, alors qu’elle répondit enfin à ma tirade.

Evita Airone est mon nom. Je suis marchande, je vends du vin antivan et j’achète quelques bijoux et biens précieux en cette cité. Je suis étrangère ici, vous vous êtes mal informé, serah. 
Ah, l’erreur est humaine, comme on dit d’où je viens.

Je haussai des épaules avec nonchalance. Puis, une serveuse arriva avec un plat, ma foi, alléchant. Loin de moi l’envie de manger dans son assiette, j’avais l’habitude de ce genre de situation où un banquet était planté devant vous, sans aucune possibilité de se remplir l’estomac. Mais à ma grande surprise, dame Airone demanda à la serveuse de rajouter de quoi me permettre de me joindre à son repas. La jeune femme revint rapidement, ajoutant au lot un pichet de vin, avec deux gobelets. Je remerciai la serveuse avant qu’elle ne reparte aussi rapidement qu’elle n’arriva près de nous.

Je pourrais lui servir le vin pour me montrer reconnaissant et serviable, mais je préférai ne rien toucher pour le moment, pour deux raisons principales : j’attendais qu’elle inspecte elle-même la nourriture et le vin avant d’y toucher moi-même, et le fait de lui servir le vin pourrait me rendre suspicieux. Oui, c’était réfléchir comme un paranoïaque, mais je préférai ne prendre aucun risque. Ou alors, simplement attendre un peu. J’observai alors la cornue, le temps qu’elle n’avale sa première bouchée. Le plat semblait bon, à ce que je pouvais voir : ce fut suffisant pour que je me serve à mon tour, arrachant une aile pour la déposer dans mon assiette. Je la décortiquai légèrement, avant de la porter à ma bouche et d’en prendre un morceau. Il fallait être honnête, manger chaud faisait du bien à l’âme.

Cela dit, je pouvais sentir son regard qui m’observait : il était tout naturel de sa part, en tant que parasite opportuniste, il était plus que sage de garder un œil sur moi. Après avoir bien entamé ma petite aile, très probablement tout ce que j’oserais piquer de ce plat, je sortis un mouchoir d’une poche interne pour m’essuyer les mains, avant de tapoter sur mes lèvres afin de nettoyer comme je pouvais.

Et donc, j’imagine que les affaires fleurissent, que vous devez entendre mille et une choses sur vos routes. J’ai eu vent à mon précédent point de passage de cette histoire d’artefact magique, qui, je dois dire, est assez intrigante.

Puis, j’attrapai le pichet et me servis un peu de vin, avant de remplir également son verre. J’attrapai le mien, puis le levai dans sa direction, en attente de trinquer ou non.

A votre santé, dame Airone.

J’observai alors la couleur du breuvage avant de le sentir, et d’en boire une gorgée. Le vin était assez doux, cela me faisait bizarre. Je posai à nouveau le gobelet sur la table, poursuivant ce dont je parlais avant. Je m’étais fait au fait que ce soit, je serais le casse-pieds qui parlait trop, et ce en compagnie d’un mur ; d’ordinaire, j’étais ce mur.

Imaginez un collectionneur en possession de pareil objet ! J’avais cru comprendre que ce n’était pas comme posséder un bijou rare ou un tableau : on ne dit pas artefact « magique » pour rien, n’est-ce pas.

Je haussai des épaules, m’adossant davantage à ma chaise, le regard divaguant quelque peu. Puis, comme si je me faisais une remarque à moi-même, je soufflai ces quelques mots.

Tout de même, je suis étonné que personne n’ait tenté de mettre la main sur pareille trouvaille .. Moi qui croyais que la Chantrie n’aimait pas tout ce qui était magique.

Puis, je posai une fois de plus mon regard sur Airone, les sourcils foncés de perplexité.

Quoi, je suis le seul surpris qu’à Tantervale, la Chantrie ne réagisse pas sur pareille rumeur ? Il faut croire qu’elle commence à rouiller.


Dim 15 Nov 2020 - 18:07

Elvire
Elvire

 

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Entre de très mauvaises mains


Sur le fil d’une lame…
… ou d’une amitié ?
Instants charnières


L’erreur est humaine… quelle délicieuse expression. L’éclat amusé qui parcouru son regard, plissant l’angle de ses yeux, fut légèrement perceptible à sa remarque. Une réaction à ce trait d’esprit léger qui correspondait à un consentement paresseusement réceptif. L’ombre d’expression s’effaça rapidement masquant la réflexion plus profonde sur le désamour de la qunari pour l’espèce humaine. Cela faisait trop longtemps qu’elle trainait ses bottes en ces contrées. Il n’était pas fréquent pour elle d’être inutilement… émotive ? Il fallait dire que les humains étaient des spécialistes lorsqu’il s’agissait de se faire remarquer. Dans le mauvais sens du terme, évidemment. On ne mentionnera même pas les nains… qui n’ont de qualité que leur désamour de la magie. Elle conclut philosophiquement par le constat qu’en dehors du Qun, aucun être n’avait de valeur. Des petites choses errantes, sans but, le monde est bien laid loin des préceptes.

Elle prit son verre et répondit à son invitation.  Une courtoise rodée, effectuée de la manière la plus banale qui soit.
“Les affaires sont bonnes, je vous remercie. „
 
Répondit la créature cornue, laconiquement. Son petit manège fut observé d’un œil tandis qu’elle faisait un sort à son assiette sans fioriture ni retenue. Elle se resservit généreusement, continuant son repas avec appétit, n’hésitant pas à saucer d’un morceau de pain.
“Peut-être que cette histoire n’est qu’une sornette servie par la chanterie pour les opportunistes irrévérencieux ? Quel dommage… ce poulet pourrait bien être le dernier repas libre de votre séjour. „
 
Le visage s’étire sur un sourire carnassier. Difficile de dire si c’est une blague ou une affirmation. Après tout, ces rumeurs auraient bien pu être des pièges tissés par les religieux de cette ville pour pêcher le blasphémateur. Cela pouvait tout aussi être un piège pour elle. Il suffisait qu’elle ait parlé un jour à la mauvaise personne et que les chantristes aient eu vent de son enquête discrète pour placer ce blondinet volubile sur son chemin. Une hypothèse à ne pas sous-estimer. Il allait falloir qu’elle lance une contre-enquête rapide.
“A moins que ce ne soit un hameçon qui me soit grossièrement destiné ?„
 
Elle fit craquer un os de volaille entre ses dents et en aspira la moelle.
“Quoiqu’il en soit, vous venez de vous lier à moi pour quelques instants. Peut m’importe votre nature dans l’immédiat, vous m’obligez à considérer une action plus rapide. Que vous soyez voyageur ou enquêteur, vous voulez savoir ce qu’il en est de ce bijou. Finissez donc votre repas tranquillement, nous irons ensuite prendre l’air ensemble. Il est évident que de votre courtoisie dépendra la mienne…„
 
S’il était un espion chantriste envoyé pour la démasquer, il sera bien vite lui-même démasqué et dans tous les cas utiles. Quels que soit les outils de tortures nécessaires pour le faire parler. Si ce n’était vraiment qu’un voyageur un peu curieux, les faits étaient tout aussi grave. Ils signifiaient que les rumeurs couraient trop bruyamment. Si cela avait pu tomber dans son oreille, cela arriverait certainement dans celles des autorités ou de personnes inopportunes. Dans tous les cas, il n’était plus temps d’observer, elle allait devoir agir plus rapidement que prévu. Quelques cuillères plus tard, prenant le temps de s’essuyer les lèvres d’un coup de serviette, elle se leva de table. La cornue invita d’un geste son nouveau compagnon à faire de même. Elle tendit à la serveuse quelques pièces pour régler leur dû. Derrière eux, l’homme en armure fit de même leur emboîtant le pas.

Dehors l’air était humide et froid, il était d’autant plus mordant qu’il faisait bon dans la salle bondée de l’auberge. Ce changement de température brusque lui tira un frisson incontrôlé et un grognement insatisfait. Une nuit couverte… seules les lampes et torches animait d’une lumière blafarde la ville. Des conditions parfaites pour un cambriolage.

“Tern. Va avertir Ipiu et on se retrouve au point de rencontre prévu. „
 
L’homme en armure émit un son d’approbation et quitta le duo sans plus de cérémonie. La géante, observa le blondinet.
“Cher ami curieux, nous allons pouvoir étancher votre soif dès ce soir. Puis-je simplement demander si vous êtes disposé à me suivre, ainsi que mes indications ?„
 
La main est posée sur le pommeau orné d’une dague, nonchalamment. Les pieds sont positionnés, idéalement, sans pour autant paraître vouloir bondir. Un appui équilibrer, permettant une réaction vive. La seconde main est sur sa hanche, la faible lumière permet d’en deviner l’éclat d’une fiole, certainement. Nulle volonté de cacher quoique ce soit, Elvire se veut honnête pour que l’inconnu comprenne assez vite les choix qui s’offrent à lui. Toute perte de temps est un avantage cédé à l’ennemi.


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Sam 28 Nov 2020 - 22:46

Ashleigh
Ashleigh

 

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Entre de très mauvaises mains




9:42 du Dragon
Feat. Elvire
Potentiel élevé pour de bonnes affaires - ■ ■ ■


Cette aile de poulet faisait du bien à l’estomac, il fallait être honnête. Je prenais mon temps pour la manger, écoutant les interrogations curieuses de mon hôtesse, très curieuses.

Peut-être que cette histoire n’est qu’une sornette servie par la chanterie pour les opportunistes irrévérencieux ? Quel dommage… ce poulet pourrait bien être le dernier repas libre de votre séjour.
Il faut voir le bon côté, au moins mon dernier repas n’est pas du pain sec.

Mais elle avait raison, quelque part : que la Chantrie ne fasse rien était peut-être une ruse pour coincer les bonnes personnes. Peut-être se doutaient-ils que je partais pour Starkhaven ? Que j’étais dans le secteur ? Etais-je suivi ? Mon regard s’agrandit légèrement d’un stress que je ne parvins pas à contrôler. Mais par chance, Dame Airone redirigea la chose sur .. elle.

A moins que ce ne soit un hameçon qui me soit grossièrement destiné ?

Je relevai mes clairs yeux sur elle, curieux. Qui était cette femme aux yeux de la Chantrie ? Avait-elle également des ennuis avec cette institution ? Bon, du racisme rapide envers les Qunaris était tristement logique pour quelque chose comme la Chantrie, mais peut-être était-ce tout autre ? Après tout, elle ne me connaissait pas, et je ne la connaissais pas. Tout était ouvert.

La bouche pleine de mon poulet, je n’avais eu le temps de répondre. Elle enchaîna assez rapidement.

Quoiqu’il en soit, vous venez de vous lier à moi pour quelques instants. Peut m’importe votre nature dans l’immédiat, vous m’obligez à considérer une action plus rapide. Que vous soyez voyageur ou enquêteur, vous voulez savoir ce qu’il en est de ce bijou. Finissez donc votre repas tranquillement, nous irons ensuite prendre l’air ensemble. Il est évident que de votre courtoisie dépendra la mienne…

Mon sourire s’élargit, après avoir avalé ce qui restait de chair dans ma bouche. Ainsi donc, j’avais passé la première partie de l’entretien, et nous étions enfin sur le point de parler affaires. Je grattais de mes dents ce qui demeurait de cette aile, essuyai mes mains avec l’aide d’un mouchoir, et attrapai mon verre pour une bonne et généreuse dernière gorgée pour bien faire passer le tout.

Je suis tout à vous, ma Dame.

Et elle me fit signe de me lever pour la suivre. Nous partîmes donc vers la sortie, me retrouvant encadré par l’homme qui nous observait auparavant, et qui avait manqué d’intervenir avec l’autre ivrogne. Nous retrouvâmes la chaleureuse et mordante hiver, qui nous attendait au pas de la porte. La marchande grogna d’inconfort, et j’étouffai un frisson en serrant mes bras avec force contre mon torse. Il fallait le dire, les nuits d’hiver étaient loin d’être douces, habitude ou non.

Tern. Va avertir Ipiu et on se retrouve au point de rencontre prévu. 

Je n’ajoutai rien, analysant les sonorités des prénoms évoqués. Rien ne faisait marchéen pour sûr, mais je doutais que cela fût davantage antivan. Il fallait le reconnaître, si elle jouait un rôle, elle excellait sans difficulté. Ainsi donc, l’homme en armure s’appelait Tern. J’essayais de mémoriser rapidement, cela pourrait servir plus tard.

Je devais admettre que la différence que j’avais en taille avec la Qunari était impressionnante, ainsi que fascinante : je n’étais pas du genre grand déjà parmi les Hommes, et me voilà avec une cornue, à devoir lever fortement la tête pour croiser son regard ambré. Elle ouvrit la conversation, pour mon plus grand bonheur.

Cher ami curieux, nous allons pouvoir étancher votre soif dès ce soir. Puis-je simplement demander si vous êtes disposé à me suivre, ainsi que mes indications ?
Ma Dame, sachez que cette nuit je serai votre épée. Je ne prends pas ces travaux à la légère, si on me paie pour faire quelque chose, je le fais sans m’interroger.

J’avais bien vu du coin de l’œil sa main sur sa dague ; par réflexe de survie, ma main gauche reposait sur Modeste, pendue à ma taille. Mon souffle s’était raidi, conscient qu’elle allait me tester, ce qui était tout naturel : si elle craignait un guet-apens, il était normal de bien choisir ses coéquipiers. Je me permis alors de poser quelques hypothèses.

J’ai pu constater avec quelle subtilité et efficacité vous vous êtes occupé de l’ivrogne de toute à l’heure. Je ne suis peut-être pas un assassin, mais je peux être silencieux et vif. Selon ce dont vous avez besoin, je peux être l’homme le plus agile comme le connard le plus tape-à-l’œil, qui tue et casse tout ce qui pénètre son champ de vision.

Ma position se raffermit alors, la main toujours sur ma lame protectrice. Mon regard perçant de détermination ne quittait pas ma future patronne.

Tout dépend de vous : je saurai m’adapter à vos demandes, ma Dame. Vous avez besoin d’une infiltration, je peux la faire ; vous avez besoin d’une diversion qui attire fortement l’attention, je peux aussi la faire.


Jeu 3 Déc 2020 - 12:57

Elvire
Elvire

 

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Entre de très mauvaises mains


Shok ebasit hissra.
Meraad astaarit, meraad itwasit, aban aqun.
Maraas shokra.  


S’il pensait être payé… autant le lui laisser croire. Elle ne releva donc pas l’affirmation outrancièrement arrogante. Son attitude était plutôt révélatrice et la qunari nota les indications qu’il lui offrait scrupuleusement. Tout autant que les silences et ce qu’il évitait de dire. Il était adroit et orientait la discussion sur ses soi-disant capacités. Flatteur, il maniait les mots avec des capacités avancées, ce qui était révélateurs de son éducation. Cet opportuniste-là, n’était pas si innocent qu’il y paraissait. Et même s’il l’était, l’hissrad ne sous-estimait jamais un adversaire. Après l’avoir observé, le regard translucide et jaunâtre de la créature cornue se détourna de l’humain et se porta sur la rue. Elle prit la route, s’assurant que son humain de compagnie ne prenne pas la poudre d’escampette.
“Quel délicieux galant vous faites, très cher.„
 Susurra la voix grave d’un ton à la fois neutre et légèrement enjôleur.
“J’apprécie vos propositions que nous saurons pleinement exploiter dans la tâche qui nous attend.„
 Une tâche ardue, assurément. Après une marche d’une dizaine de minutes, la qunari s’arrêta dans une rue tout aussi quelconque que les autres de ce quartier résidentiel. Elle sortit de son gilet de cuir deux flasques et se tourna vers le blondinet.
“Ceci est un poison à action lente. Il mettra trois jours à vous tuer... Les symptômes commencent généralement au soir de la seconde journée, ou un peu plus tôt selon la constitution. Le troisième jour n’est qu’agonie alitée.„
 La fiole est agitée, le liquide épais s’agite mollement à l’intérieur.
“Il a un goût plutôt sucré.„
 Cette dernière affirmation est ponctuée d’un sourire chaleureux qui semble tout à fait sincère et heureux. Un vendeur n’aurait pas mieux fait l’étalage de ce produit.
“Ceci c’est son antidote. L’action est rapide. Au premier jour, aucun symptome. Lors du second, il peut subsister une légère céphalée, plus le temps s’avancera, plus les symptômes seront avancés. Au troisième jour, il guérit sans séquelle le malade. Quelques désagréments auront toutefois été traversés, vomissement, migraines, sueurs et fièvres...„
 La seconde fiole est agitée, le liquide à l’intérieur, moins danse, s’agite avec un bruit de clapotis léger. Puis, l’antidote retrouve son rangement dans la poche de la bufflonne.
Posant la fiole contenant le poison sur sa main gantée, elle la tend devant elle, à l’intention de son interlocuteur.
“Ne prenez nul ombrage, mon cher, j’ai besoin de m’assurer de votre complète allégeance. Je voudrais me fier à vos paroles, mais les sommes engagées et … les risques pour ma vie sont assez conséquents. Il est donc nécessaire que vous ingurgitiez ce poison devant moi dès à présent. Comme je vous le disais, vous ne ressentirez pas d’effet avant deux jours et je puis vous garantir qu’au matin, l’antidote sera dans votre main, ainsi qu’une bourse replète. „

“Ainsi qu’avec mes excuses réitérées pour la manière si peu cavalière que j’ai eue de vous obliger à me prouver votre volonté et confiance. Je laisserais l’antidote sur moi, si les choses tournent mal ou si vous craignez que je vous trahisse… vous n’aurez qu’à la récupérer sur mon cadavre, n’est-ce pas ? „

“Enfin… „
 Elle agite sa seconde main, un geste un théâtrale, appuyant avec emphase sa déclaration.
“… les drames et autres partitions du genre sont mauvaises pour les affaires. Je puis vous garantir que mes intérêts sont conjoints aux vôtres et vous garderons en vie. Qu’en dites-vous ?„
 
Le regard jaunâtre et son visage n’exprimait aucune animosité. Le marché qu’elle lui proposait semblait pour elle d’une banalité assez conséquente. Le jeu et les voiles étaient après tout un domaine qui lui plaisait affreusement. Son interlocuteur se doutait déjà qu’elle n’était pas une marchande ordinaire. Il n’était donc nul besoin de maintenir le voile si innocent qu’elle avait revêtu jusqu’à présent. Tout ce qu’il lui tardait dès à présent, c’était qu’il consomme le poison et qu’ils puissent finir de se rendre sur les lieux de leur cambriolage, qu’elle récupère l’objet de sa convoitise et disparaisse. Il ne resterait à ce monsieur qu’un goût de mûre aux lèvres et beaucoup de questions. Après tout, se poser des questions étaient l’apanage des vivants et c’était un luxe conséquent qu’elle lui accordait.  


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Sam 5 Déc 2020 - 22:38

Ashleigh
Ashleigh

 

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Entre de très mauvaises mains




9:42 du Dragon
Feat. Elvire
Patronne temporaire - ■ ■ ■ ■


Ma future patronne semblait apprécier ma parlote, ce qui m’arrangeait relativement : après tout, il était commun de considérer que si la personne était douée en parlote, c’était pour compenser ses compétences plus manuelles. J’espérai secrètement qu’elle soit plus futée que cela.

Nous nous mîmes ainsi en route, m’adressant quelques compliments au début du trajet. Je me contentai de sourire, trouvant inutile de rajouter quoi que ce soit par-dessus. Notre destination fut une ruelle, au cœur de la ville. Je me dressai face à elle, tandis qu’elle tenait dans chacune de ses grandes mains une fiole différente. Elle débuta une explication qui me fit hausser un sourcil.

Ceci est un poison à action lente. Il mettra trois jours à vous tuer... Les symptômes commencent généralement au soir de la seconde journée, ou un peu plus tôt selon la constitution. Le troisième jour n’est qu’agonie alitée. Il a un goût plutôt sucré.

Je voyais étrangement où tout cela allait aboutir. Des précautions radicales, mais sans doute pour une situation tout autant radicale aux yeux de la Qunari. On ne m’avait jamais fait ce coup-là, et il me fallait admettre avec amertume douter sur mon métabolisme vieillissant. J’étais bien loin de ma farouche vingtaine, après tout ..

Ceci c’est son antidote. L’action est rapide. Au premier jour, aucun symptome. Lors du second, il peut subsister une légère céphalée, plus le temps s’avancera, plus les symptômes seront avancés. Au troisième jour, il guérit sans séquelle le malade. Quelques désagréments auront toutefois été traversés, vomissement, migraines, sueurs et fièvres...

Eh bien, le menu faisait envie.

Elle me tendit la fiole contenant le poison. Evidemment, il s’agissait de prouver mon allégeance pour ce soir, cela allait de soi. Malgré tout, elle se permit un petit commentaire.

Ne prenez nul ombrage, mon cher, j’ai besoin de m’assurer de votre complète allégeance. Je voudrais me fier à vos paroles, mais les sommes engagées et … les risques pour ma vie sont assez conséquents. Il est donc nécessaire que vous ingurgitiez ce poison devant moi dès à présent. Comme je vous le disais, vous ne ressentirez pas d’effet avant deux jours et je puis vous garantir qu’au matin, l’antidote sera dans votre main, ainsi qu’une bourse replète. 

J’attrapai avec précaution la fiole, et analysai son contenu d’un œil habile. Un goût sucré pour un poison ? Cela me faisait bien drôle. A se demander quels en étaient les ingrédients. Mais à voir ses capacités dans la taverne pour étourdir l’ivrogne, je lui faisais confiance en matière de poisons. Elle savait de quoi elle parlait.

Elle poursuivit malgré tout dans ses justifications, justifications qui lui semblaient nécessaires.

Ainsi qu’avec mes excuses réitérées pour la manière si peu cavalière que j’ai eue de vous obliger à me prouver votre volonté et confiance. Je laisserais l’antidote sur moi, si les choses tournent mal ou si vous craignez que je vous trahisse… vous n’aurez qu’à la récupérer sur mon cadavre, n’est-ce pas ?

Mon clair regard se posa dans les siens, perplexe. A quoi bon se dénicher un travail si c’est pour tenter de tuer la personne droit derrière. Quel manque cruel de professionnalisme.

Enfin… les drames et autres partitions du genre sont mauvaises pour les affaires. Je puis vous garantir que mes intérêts sont conjoints aux vôtres et vous garderons en vie. Qu’en dites-vous ?

Je ricanai quelque peu, après avoir écouté tout son discours. Je pourrais rebrousser chemin, dire « non » – et possiblement risquer la mort car à avoir un témoin, ce serait risqué de me garder en vie –, mais à la place, ayant besoin de quelques pièces, je débouchai la fiole.

Je pense que vous prenez beaucoup de précautions verbales, ma Dame. Mais c’est tout naturel, vous avez beaucoup d’enjeux là derrière.

Montant la fiole vers elle comme si je trinquais à distance, j’ajoutai quelques mots avant d’en boire le contenu visiblement devant elle.

A votre santé, ma Dame.

Il y avait en effet un côté sucré, mais aussi une saveur que je n’avais jamais goûté avant. On aurait dit un aliment chargé en sucre, probablement un fruit très juteux. Etrange saveur, mais pas désagréable.

Je lui rendis la fiole vide, pour lui montrer que je n’avais pas bluffé et gardé bêtement la fiole encore pleine au fond de ma poche.

Constatez la disparition du poison de votre fiole, si cela peut vous rassurer.

Et une fois les mains inoccupées, je sortis d’une sacoche mon masque grisâtre et orlésien. Si elle voulait préserver sa propre identité à risque, j’aimerais bien en faire tout autant. Rabattant ma capuche, je plaçai un petit propos ironique, compte tenu de mon changement léger d’apparence.

Bien, l’heure de faire tomber les masques est arrivé pour moi. La parlote est utile pour trouver du travail, mais pas pour l’exécuter.

Je sonnais bien plus focalisé et sérieux qu’avant. Naturellement, c’était la partie la plus intéressante, où je n’avais pas besoin d’en faire trop pour attirer l’attention d’un travail. J’étais engagé, il ne restait qu’à accomplir le travail et toucher ma prime.

J’attends vos directives, ma Dame.


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