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Tullia E. Von Raijer
– Garde des Ombres –
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Babillages de Convalescence
Elle avait l'air d'être affectée par mes propos, et sa sollicitude me touchait. Je lui souriais avec la même douceur, restant cependant malicieuse et nonchalante dans mes mots.
"Quand on est Garde des Ombres, une vie normale n'existe pas vraiment. Mais disons qu'elle sera peut être un peu moins mouvementé et chaotique. Enfin j'espère que moins qu'elle deviendra pas chiante ha ha ha !"
Je riais de bon coeur, pensant qu'être garde de ombre au final est ce qui me correspondait le mieux. Après être assassin, bien entendu. Rhabillée, je me levais pour aller chercher un reste de pain à grignoter sur la table. Lynne avait l'air de se demander ce que cela faisait, ou du moins le type de frayeur que c'était. Je fronçais des sourcils, sceptique, essayant de trouver les bons mots pour lui faire comprendre, ou plutôt la bonne comparaison. Je lui avais un peu expliqué avant, mais cela ne semblait pas être suffisant.
"Mhh... c'est difficile à dire... Mais je suppose qu'on peut faire le parallèle entre avoir été presque toute sa vie un apaisé, et d'un coup retrouver toutes ses émotions et son libre arbitre. C'est très perturbant. Quand on a l'habitude d'un certain état de perception et de penser, et que d'un coup tout chavire et votre vie est en jeu... C'est un peu ça en fait... et réaliser que je n'ai plus aucun repère est ce qui est le plus effrayant, que vous êtes livré à vous même et que vous marchez sur un fil."
Je poussais un léger soupire, me disant que finalement me retrouver dans les Tréfonds à ce moment là était une bonne chose. Obligée de me prendre en main pour survivre, je n'avais pas laissé le temps à ma peur ou bien à mon nouvel état de me perturber. L'instinct de survie ça a du bon des fois. Mais maintenant que la pression était redescendue c'était une autre histoire. Le chemin risquait d'être long, et rien ne garantissait que j'allais survivre à ce voyage de retour. J'essayais avec un sourire de repousser cette sombre pensé, qui n'avait pas lieu d'être.
"Bon ce n'est pas exactement pareil, car j'avais encore des émotions mais très dirigée et à sens unique. Enfin peu importe, je suis en vie et ma chance scandaleuse est toujours là."
De nouveau de la nonchalance et une vérité qui pour certain était dure à avaler. J'étais terriblement chanceuse, même si cette chance pouvait être un drame la plupart du temps. Ou alors j'étais la seule à considérer cela comme de la Chance ? Bha, je suis en vie et prête à botter des culs, c'est ce qui compte. Soudain, je me tournais vers Lynne, l'air un peu gênée. Je venais de réaliser que mon sujet de comparaison n'était pas forcément le mieux. Il était certes pertinent, mais loin d'être approprié d'un point de vue... empathique. Encore une étrange sensation que j'avais du mal à interpréter. Cette conscience d'avoir dit quelque chose qui peut blesser les autres et avoir des remords. C'est loin d'être ce que j'étais avant. Soit je ne me rendais pas compte que cela pouvait blesser, soit j'ignorais le fait, soit cela me faisait plaisir. C'est donc de façon un peu maladroite que je m'excusais, non sans afficher sur mon visage une expression de gêne, comme si j'avais mal à coeur. C'était désagréable à ressentir, et je ne savais pas pourquoi je le ressentais.
"Ha, j'espère que vous n'êtes pas vexée sur mon exemple des Apaisés. Je sais que c'est un sujet sensible pour vous, mais... c'est tout ce que j'ai trouvé de plus proche, même si c'est à l'inverse. "
Les mages sont si sensibles sur cette histoire d'Apaisé. Après tout, c'est aussi à cause de ça que tout a explosé à Kirkwall, non ? Si on pouvait éviter de faire la même chose ici, ce serait pas mal.
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"Quand on est Garde des Ombres, une vie normale n'existe pas vraiment. Mais disons qu'elle sera peut être un peu moins mouvementé et chaotique. Enfin j'espère que moins qu'elle deviendra pas chiante ha ha ha !"
Je riais de bon coeur, pensant qu'être garde de ombre au final est ce qui me correspondait le mieux. Après être assassin, bien entendu. Rhabillée, je me levais pour aller chercher un reste de pain à grignoter sur la table. Lynne avait l'air de se demander ce que cela faisait, ou du moins le type de frayeur que c'était. Je fronçais des sourcils, sceptique, essayant de trouver les bons mots pour lui faire comprendre, ou plutôt la bonne comparaison. Je lui avais un peu expliqué avant, mais cela ne semblait pas être suffisant.
"Mhh... c'est difficile à dire... Mais je suppose qu'on peut faire le parallèle entre avoir été presque toute sa vie un apaisé, et d'un coup retrouver toutes ses émotions et son libre arbitre. C'est très perturbant. Quand on a l'habitude d'un certain état de perception et de penser, et que d'un coup tout chavire et votre vie est en jeu... C'est un peu ça en fait... et réaliser que je n'ai plus aucun repère est ce qui est le plus effrayant, que vous êtes livré à vous même et que vous marchez sur un fil."
Je poussais un léger soupire, me disant que finalement me retrouver dans les Tréfonds à ce moment là était une bonne chose. Obligée de me prendre en main pour survivre, je n'avais pas laissé le temps à ma peur ou bien à mon nouvel état de me perturber. L'instinct de survie ça a du bon des fois. Mais maintenant que la pression était redescendue c'était une autre histoire. Le chemin risquait d'être long, et rien ne garantissait que j'allais survivre à ce voyage de retour. J'essayais avec un sourire de repousser cette sombre pensé, qui n'avait pas lieu d'être.
"Bon ce n'est pas exactement pareil, car j'avais encore des émotions mais très dirigée et à sens unique. Enfin peu importe, je suis en vie et ma chance scandaleuse est toujours là."
De nouveau de la nonchalance et une vérité qui pour certain était dure à avaler. J'étais terriblement chanceuse, même si cette chance pouvait être un drame la plupart du temps. Ou alors j'étais la seule à considérer cela comme de la Chance ? Bha, je suis en vie et prête à botter des culs, c'est ce qui compte. Soudain, je me tournais vers Lynne, l'air un peu gênée. Je venais de réaliser que mon sujet de comparaison n'était pas forcément le mieux. Il était certes pertinent, mais loin d'être approprié d'un point de vue... empathique. Encore une étrange sensation que j'avais du mal à interpréter. Cette conscience d'avoir dit quelque chose qui peut blesser les autres et avoir des remords. C'est loin d'être ce que j'étais avant. Soit je ne me rendais pas compte que cela pouvait blesser, soit j'ignorais le fait, soit cela me faisait plaisir. C'est donc de façon un peu maladroite que je m'excusais, non sans afficher sur mon visage une expression de gêne, comme si j'avais mal à coeur. C'était désagréable à ressentir, et je ne savais pas pourquoi je le ressentais.
"Ha, j'espère que vous n'êtes pas vexée sur mon exemple des Apaisés. Je sais que c'est un sujet sensible pour vous, mais... c'est tout ce que j'ai trouvé de plus proche, même si c'est à l'inverse. "
Les mages sont si sensibles sur cette histoire d'Apaisé. Après tout, c'est aussi à cause de ça que tout a explosé à Kirkwall, non ? Si on pouvait éviter de faire la même chose ici, ce serait pas mal.
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Babillages de convalescence
Le sujet était sérieux, difficile même. C’était le genre de chose que Lynne aurait été incapable d’évoquer sans une once de gravité ; les dires de la garde-commandeur étaient en ce sens éloquent, la faisait frissonner au rythme de son imagination. La mage en savait suffisamment sur les démons pour deviner que devenir le réceptacle de l’un de ces vils êtres amenait son lot de problèmes et de souffrances. Tout ce qu’un démon désire est de prendre part à ce monde qui n’est pas le sien, de le contrôler et de l’influencer de la plus infâme des manières, de telle sorte à y semer le chaos et la douleur. Si celui-ci était incapable de contrôler le corps de Tullia, il l’aurait sans doute poussé à agir en sa faveur, ou bien de la tourmenter par pur plaisir.
Il s’agissait de simples théories, mais Lynne y voyait simplement une vérité difficile à exprimer. Les démons n’agissent que par vice et égoïsme ; tout le reste n’est à leurs yeux que des choses dont ils peuvent s’amuser à loisir et en disposer quand ils ont fini de les utiliser.
C’est pourquoi la guérisseuse fut étonnée de l’attitude et des paroles de sa patiente. Si il lui arrivait de s’exprimer avec sérieux, celui-ci s’effaçait presque immédiatement pour laisser place à de la nonchalance, allant parfois jusqu’à rire de ses propres paroles. Pourtant, il y avait quelque chose de terrifiant derrière l’expérience qu’elle rapportait – celle d’être la marionnette d’un être qui la dépassait et contre lequel elle ne pouvait lutter. Se cachait-elle derrière son attitude insouciante afin de minimiser sa douleur ? Ou bien était-elle l’une de ces rares personnes dotée d’une volonté d’acier, capable de faire face à toutes les situations et d’en ressortir éclatant peu importe les circonstances ?
Elle ne saurait le dire, et les deux possibilités lui semblaient aussi vraies l’une que l’autre. Elle se contenta de lui accorder un petit sourire hésitant laissant passer un soupçon d’inquiétude malgré elle.
La brune, assise contre un meuble, fut un peu étonnée lorsque Tullia se retourna soudainement pour lui présenter quelques excuses à propos de son sujet de comparaison. Affichant d’abord un léger étonnement, Lynne sourit finalement, haussant les épaules. Elle n’avait même pas songé à être vexée par cette idée.
« Non, je comprend pourquoi vous avez utilisé ce parallèle … ne vous en faites pas pour ça. » tenta t’elle de la rassurer, « D’une certaine manière, on pourrait même dire qu’il s’agit d’un apaisement inversé si on y réfléchit bien. »
Lynne sembla pensive, son regard noisette dérivant vers la fenêtre située non loin du lit. Puis, il revint finalement vers la jeune femme, semblant prête à partager le fond de sa pensée.
« Pardonnez ma curiosité – je comprendrai si vous ne voulez pas évoquer davantage le sujet, mais je me demandais … Comment en êtes vous arrivée à avoir un démon scellé en vous ? Et comment est-ce que vous en êtes vous débarrassé ? »
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Tullia E. Von Raijer
– Garde des Ombres –
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Babillages de Convalescence
Contrairement à ce que je pensais, elle ne s'offensa pas du tout de mon parallèle, le trouvant au contraire plutôt juste. Il est agréable de voir que tous les mages ne sont pas coincés et à s'offenser pour un rien. Dorian était une exception bien entendu, mais depuis mon arrivée ici j'avais senti que tous les mages avec qui j'avais discuté marchaient sur des oeufs. Comme si j'allais leur sauter à la gorge au moindre mouvement. S'ils avaient été mes ennemis il est clair que c'était un risque, mais là ils m'avaient sauvé la vie et je n'avais aucune velléité à leur égard. Quoi qu'il en soit, j'étais bien aise pour l'instant de pouvoir me reposer. Laissant les plantes de côté sur la table, préférant préparer mon poison à un autre moment, je m'asseyais sur l'une des rares chaises disponibles et sortis machinalement mon jeu de carte de Grâce Perfide. Un tic que j'avais quand je m'ennuyais ou que je voulais retrouver une certaine sérénité. Jouer avec mes cartes, les sentir dans mes mains et filer entre mes doigts experts. Il n'y avait pas meilleure sensation. Et puis qui sait combien de temps la jeune femme va rester pour discuter. Lynne semblait curieuse, et n'y alla pas par quatre chemins pour me demander comment j'avais eu ce démon et comment je m'en étais débarrassée. J'arborais alors un air songeur, réfléchissant et fouillant dans mes souvenirs.
"Mhh... sur comment j'ai eu ce démon, c'est un peu compliqué à expliquer. Mes souvenirs sont très flou d'avant d'avoir été retrouvée par les Gardes dans les Tréfonds et de devenir l'une d'entre eux. "
Déployant les cartes entre mes mains, je les faisais glisser machinalement d'un tas à un autre, laissant voir à quel point elles étaient usées, parfois avec des tâches dont on ne saurait dire si c'est du sang ou du vin. Bien sûr que je savais ce qu'il m'était arrivé. Pas dans les détails les plus précis, mais assez pour connaitre le pourquoi du comment. Cependant, depuis longtemps je faisais semblant de ne pas vraiment me rappeler de mon passé. Rares étaient ceux qui étaient dans la confidence, sachant que mon silence était autant pour ma propre protection que pour celle des autres. Mais là, je m'amusais à en révéler un peu, mais pas trop, observant simplement les réactions de Lynne de mes yeux perçants.
"Mais j'étais jeune je crois, enfin pas trop... Je me souviens que c'est à cause d'un mage que je connaissais... Je crois qu'il avait voulu mener une expérience sur moi, que ça a mal tourné... ensuite beaucoup de souffrance, et les choses sont un peu plus claires quand j'ai trouvé la sorcière des landes. Flémeth, si je me souviens bien. C'est elle qui a scellé le démon à mon avis, mais jamais elle ne m'a expliqué ce que j'avais. Je devais juste lui rendre un service en échange. Ha ! ça date tout ça ! "
Je poussais un soupire, retournant des cartes, les mélangeant de nouveau et les triant un instant. Oui, c'était le passé et cela faisait un moment que je n'avais plus vu la sorcière. Pas depuis que je lui avais remis son précieux médaillon et que j'avais fait défection auprès des Corbeaux. Cela remontait à une dizaine d'année maintenant, enfin presque. que de souvenirs... Mais maintenant les choses étaient différentes et mes souvenirs bien plus précis. Je me mis à sourire avec malice, m'amusant d'avance de ce que j'avais à raconter.
"Et pour ce qui est de comment je m'en suis débarrassée... fu fu fu fu ~ ! C'est toute une histoire ! Et celle là je m'en rappelle bien, mais elle ne peut être contée aussi facilement."
Je me mis à tapoter la table, comme si j'exigeais d'avance un tribu pour mon incroyable histoire.
"Ma délivrance ne peut être racontée qu'autour d'un verre et de quoi grignoter ! Si vous pouvez me ramener cela, je me ferais un plaisir de tout vous raconte. Enfin, si vous n'avez pas froid aux yeux fu fu fu ~ ..."
Je riais légèrement, lui lançant un regard de défi amusé. Se joindrait elle à moi pour boire un verre et discuter ? Contrairement à l'histoire de ma possession, celle de ma libération était bien plus agréable à raconter et je n'avais aucun scrupule à le faire. Au contraire, cette mage pourrait peut être me donner des clés qui m'aideraient à mieux comprendre le pourquoi du comment. Et peut être passer un cap.
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"Mhh... sur comment j'ai eu ce démon, c'est un peu compliqué à expliquer. Mes souvenirs sont très flou d'avant d'avoir été retrouvée par les Gardes dans les Tréfonds et de devenir l'une d'entre eux. "
Déployant les cartes entre mes mains, je les faisais glisser machinalement d'un tas à un autre, laissant voir à quel point elles étaient usées, parfois avec des tâches dont on ne saurait dire si c'est du sang ou du vin. Bien sûr que je savais ce qu'il m'était arrivé. Pas dans les détails les plus précis, mais assez pour connaitre le pourquoi du comment. Cependant, depuis longtemps je faisais semblant de ne pas vraiment me rappeler de mon passé. Rares étaient ceux qui étaient dans la confidence, sachant que mon silence était autant pour ma propre protection que pour celle des autres. Mais là, je m'amusais à en révéler un peu, mais pas trop, observant simplement les réactions de Lynne de mes yeux perçants.
"Mais j'étais jeune je crois, enfin pas trop... Je me souviens que c'est à cause d'un mage que je connaissais... Je crois qu'il avait voulu mener une expérience sur moi, que ça a mal tourné... ensuite beaucoup de souffrance, et les choses sont un peu plus claires quand j'ai trouvé la sorcière des landes. Flémeth, si je me souviens bien. C'est elle qui a scellé le démon à mon avis, mais jamais elle ne m'a expliqué ce que j'avais. Je devais juste lui rendre un service en échange. Ha ! ça date tout ça ! "
Je poussais un soupire, retournant des cartes, les mélangeant de nouveau et les triant un instant. Oui, c'était le passé et cela faisait un moment que je n'avais plus vu la sorcière. Pas depuis que je lui avais remis son précieux médaillon et que j'avais fait défection auprès des Corbeaux. Cela remontait à une dizaine d'année maintenant, enfin presque. que de souvenirs... Mais maintenant les choses étaient différentes et mes souvenirs bien plus précis. Je me mis à sourire avec malice, m'amusant d'avance de ce que j'avais à raconter.
"Et pour ce qui est de comment je m'en suis débarrassée... fu fu fu fu ~ ! C'est toute une histoire ! Et celle là je m'en rappelle bien, mais elle ne peut être contée aussi facilement."
Je me mis à tapoter la table, comme si j'exigeais d'avance un tribu pour mon incroyable histoire.
"Ma délivrance ne peut être racontée qu'autour d'un verre et de quoi grignoter ! Si vous pouvez me ramener cela, je me ferais un plaisir de tout vous raconte. Enfin, si vous n'avez pas froid aux yeux fu fu fu ~ ..."
Je riais légèrement, lui lançant un regard de défi amusé. Se joindrait elle à moi pour boire un verre et discuter ? Contrairement à l'histoire de ma possession, celle de ma libération était bien plus agréable à raconter et je n'avais aucun scrupule à le faire. Au contraire, cette mage pourrait peut être me donner des clés qui m'aideraient à mieux comprendre le pourquoi du comment. Et peut être passer un cap.
Lynne Lenhardt
– Inquisition –
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Babillages de convalescence
Le sujet n’était pas des plus joyeux, mais l’intérêt que Lynne lui portait l’emportait sur la gravité qui entourait ce dernier. Qui plus est, l’attitude insouciante de la garde-commandeur ne faisait que l’encourager à s’exprimer.
Sans quitter son perchoir, la mage observa silencieusement son interlocutrice abandonner le plateau de plantes pour se diriger vers l’une des rares chaises qui formait l’ameublement de la petite pièce. La femme aux cheveux pâles tira un paquet de carte de sa poche alors que, par le même temps, elle prenait la parole.
Tout en l’écoutant, le regard de la brune divagua sur le jeu que la guerrière manipulait avec une captivante aisance. Elle reconnu vaguement un jeu de Grâce Perfide dont l’usure ne faisait aucun doute, et elle se demanda un instant si ces cartes l’avaient accompagné toute sa vie. Peut-être même datait-il d’avant son enrôlement dans la Garde des Ombres, qui sait. Mais Lynne chassa rapidement cette pensée parasite pour se focaliser sur l’histoire de sa compagne.
Les quelques rares souvenirs dont elle disposait n’étonnèrent guère la guérisseuse. Elle aurait dû s’en douter ; sur le plan matériel, les Démons n’avaient que peu de pouvoir à moins de réussir à convaincre leur victime. Il était plus commun qu’un mage de sang soit à l’origine d’un acte aussi épouvantable, sans doute pour assouvir une quelconque ambition de pouvoir. C’est davantage la suite de son récit qui l’étonna, car sa protagoniste n’était nulle autre que la célèbre sorcière des landes.
« Flemeth ? La sorcière des contes ? » répéta t’elle, déconcertée. Son visage initialement attentif se mua en une expression mêlant amusement et incrédulité. « Et ensuite vous vous êtes envolée à dos de dragon ? »
Aucune trace de mépris ne se lisait dans son intonation. Non, Lynne était simplement amusée par l’évocation de cette figure de légende qui était présente dans de nombreux contes et histoires. Il était très difficile de croire Tullia, impossible même, et elle cru plus à une plaisanterie qu’autre chose.
La manière dont la garde-commandeur poursuivit, cependant, ne fit que l’intriguer davantage. Que sa rencontre avec Flemeth soit véridique -ce dont elle doutait – ou fausse, elle ne pouvait nier qu’elle adorerait avoir le fin mot de cette histoire. De toute façon, cette journée serait dédiée à l’oisiveté : autant en profiter aux cotés de cette étrange femme pleine de surprises.
« Naturellement. » approuva t’elle avec un sourire en coin en réaction à sa demande. « Je vais voir ce que je peux faire. Je reviens tout de suite. »
Il ne lui fallu pas plus de dix minutes pour revenir dans la prison dorée, cette fois avec un plateau contenant du pain en tranches accompagné de fromage et de quelques châtaignes chaudes. Mais le clou du spectacle était la petite bouteille de vin à peine entamée qu’elle avait réussi à chiper dans les cuisines.
« Et voilà ! J’espère que ça sera à votre goût. » déclara t’elle tout en posant le plateau au milieu de la table.
Par politesse, la jeune femme servit d’abord un verre d’alcool à son hôte avant de remplir à moitié le sien.
Sans quitter son perchoir, la mage observa silencieusement son interlocutrice abandonner le plateau de plantes pour se diriger vers l’une des rares chaises qui formait l’ameublement de la petite pièce. La femme aux cheveux pâles tira un paquet de carte de sa poche alors que, par le même temps, elle prenait la parole.
Tout en l’écoutant, le regard de la brune divagua sur le jeu que la guerrière manipulait avec une captivante aisance. Elle reconnu vaguement un jeu de Grâce Perfide dont l’usure ne faisait aucun doute, et elle se demanda un instant si ces cartes l’avaient accompagné toute sa vie. Peut-être même datait-il d’avant son enrôlement dans la Garde des Ombres, qui sait. Mais Lynne chassa rapidement cette pensée parasite pour se focaliser sur l’histoire de sa compagne.
Les quelques rares souvenirs dont elle disposait n’étonnèrent guère la guérisseuse. Elle aurait dû s’en douter ; sur le plan matériel, les Démons n’avaient que peu de pouvoir à moins de réussir à convaincre leur victime. Il était plus commun qu’un mage de sang soit à l’origine d’un acte aussi épouvantable, sans doute pour assouvir une quelconque ambition de pouvoir. C’est davantage la suite de son récit qui l’étonna, car sa protagoniste n’était nulle autre que la célèbre sorcière des landes.
« Flemeth ? La sorcière des contes ? » répéta t’elle, déconcertée. Son visage initialement attentif se mua en une expression mêlant amusement et incrédulité. « Et ensuite vous vous êtes envolée à dos de dragon ? »
Aucune trace de mépris ne se lisait dans son intonation. Non, Lynne était simplement amusée par l’évocation de cette figure de légende qui était présente dans de nombreux contes et histoires. Il était très difficile de croire Tullia, impossible même, et elle cru plus à une plaisanterie qu’autre chose.
La manière dont la garde-commandeur poursuivit, cependant, ne fit que l’intriguer davantage. Que sa rencontre avec Flemeth soit véridique -ce dont elle doutait – ou fausse, elle ne pouvait nier qu’elle adorerait avoir le fin mot de cette histoire. De toute façon, cette journée serait dédiée à l’oisiveté : autant en profiter aux cotés de cette étrange femme pleine de surprises.
« Naturellement. » approuva t’elle avec un sourire en coin en réaction à sa demande. « Je vais voir ce que je peux faire. Je reviens tout de suite. »
Il ne lui fallu pas plus de dix minutes pour revenir dans la prison dorée, cette fois avec un plateau contenant du pain en tranches accompagné de fromage et de quelques châtaignes chaudes. Mais le clou du spectacle était la petite bouteille de vin à peine entamée qu’elle avait réussi à chiper dans les cuisines.
« Et voilà ! J’espère que ça sera à votre goût. » déclara t’elle tout en posant le plateau au milieu de la table.
Par politesse, la jeune femme servit d’abord un verre d’alcool à son hôte avant de remplir à moitié le sien.
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Tullia E. Von Raijer
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Babillages de Convalescence
Je riais en l'entendant s'exclamer sur le nom de Flémeth. Elle n'avait pas l'air de vouloir me croire, mais en un sens peu importe. C'est une chose du passé, cela ne changera rien à aujourd'hui ni à demain. En tout cas elle avait accepté ma proposition d'histoire contre un peu de vin et de nourriture, et quand elle revient plusieurs minutes plus tard avec ce qu'il fallait, je ne pus que m'estimer heureuse d'avoir ENFIN quelque chose à boire qui ne soit pas de l'eau ou un simple mélange de poison. En l'attendant je m'étais rhabillée comme il fallait, et m'étais installée sur la petite table. Je jouais toujours avec mes cartes, les battants artistiquement entre mes mains comme pour entrainer la dextérité de mes doigts. Lynne s'excusait de la qualité du vin, mais souriant je lui expliquais que je n'allais pas faire la fine bouche. De toute façon mes goûts sont si étranges et variés qu'un rien d'alcoolisé peut me satisfaire. Comme tout bon Garde des Ombres qui se respecte.
"Ho vous savez, dans la Garde on apprend à ne pas être très difficile. Et puis mes vins préférés ne sont qu'avec du poison, alors ça reste une rareté. Mais je suis sure que ce que vous avez trouvé sera parfait ~ ! "
Je la regardais nous servir un verre, puis approchant le vin à mes lèvres je goutais son agréable douceur. Il était tannique, mais loin de l'amertume habituelle que je goutais dans mes vins empoisonnés. Je soupirais d'aise, commençant à réfléchir sur comment j'allais expliquer les choses.
"Bien bien bien ~... Par quoi commencer ? Mhh... Je suppose qu'un combat de Gardes pour la prise d'un thaig en combattant des engeances et des ogres ne vous intéressera pas, alors je vais aller directement à cette affaire de démon. "
Il y avait beaucoup à dire, aussi si je pouvais aller à l'essentiel de ce qui l'intéresserait, je me devais de m'y obliger. Tout en battant machinalement les cartes entre mes mains sans les regarder, je commençais donc mon histoire.
"Après avoir survécu à une attaque d'un Ogre et avoir failli me noyer dans une rivière souterraine, j'ai atterri dans une étrange salle. J'étais seule, il n'y avait aucune porte, aucune gravure qui puisse indiquer un mécanisme d'ouverture ni rien. La seule chose qu'il y avait c'était un étrange cristal en plein milieux de la pièce. Le cristal brillait et vibrait étrangement... Que pensez vous que j'ai fait ? "
Je me mis à sourire, sortant alors d'entre mes mains une carte et la posant sur la table. Il n'était pas nécessaire pour moi de la retourner pour savoir ce que c'était, connaissant l'ordre des cartes avec l'habitude d'une joueuse de grâce perfide vétérante. Je retournais la carte, dévoilant alors le Chant de la Témérité.
"Ne voyant aucun autre indice, forcément je l'ai touché. Je me suis aussitôt retrouvée dans un endroit étrange. Cela semblait brumeux, sombre, le sol spongieux. On aurait dit un marais. Ce n'est que plus tard que je compris que j'étais, sans vraiment savoir comment, dans l'Immatériel."
Je continuais de battre les cartes, mais je me rendis soudain compte que mes propos pouvaient prêter à confusion. Je me reprenais aussitôt, voulant éviter tout ce qui pourrait paraitre invraisemblable, même pour une mage.
"Enfin mon esprit hein, restons calme je ne suis pas l'Inquisitrice qui s'amuse à faire des balades digestives là bas. Peut être que le cristal m'a endormi et fait rêvé. En tout cas, c'était un songe plus vrai que nature. Enfin plus un cauchemar, vu ce qui me tombait dessus à chaque fois."
C'est clair que ce rêve avait été loin d'un parcours de santé. Mais en repensant à ce que j'avais fait subir à ce démon, je me mis à sourire avec malice. Tel est pris qui croyait prendre. Mon regard brillant de malice se fixa dans le regard de la jeune femme, continuant mon récit tout en essayant de l'impliquer autant que possible.
"Que pensez-vous que j'ai pu rencontrer, dans cet étrange rêve ?"
Après tout, il n'y a pas de public plus divertit que celui qui participe à l'histoire, non ?
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"Ho vous savez, dans la Garde on apprend à ne pas être très difficile. Et puis mes vins préférés ne sont qu'avec du poison, alors ça reste une rareté. Mais je suis sure que ce que vous avez trouvé sera parfait ~ ! "
Je la regardais nous servir un verre, puis approchant le vin à mes lèvres je goutais son agréable douceur. Il était tannique, mais loin de l'amertume habituelle que je goutais dans mes vins empoisonnés. Je soupirais d'aise, commençant à réfléchir sur comment j'allais expliquer les choses.
"Bien bien bien ~... Par quoi commencer ? Mhh... Je suppose qu'un combat de Gardes pour la prise d'un thaig en combattant des engeances et des ogres ne vous intéressera pas, alors je vais aller directement à cette affaire de démon. "
Il y avait beaucoup à dire, aussi si je pouvais aller à l'essentiel de ce qui l'intéresserait, je me devais de m'y obliger. Tout en battant machinalement les cartes entre mes mains sans les regarder, je commençais donc mon histoire.
"Après avoir survécu à une attaque d'un Ogre et avoir failli me noyer dans une rivière souterraine, j'ai atterri dans une étrange salle. J'étais seule, il n'y avait aucune porte, aucune gravure qui puisse indiquer un mécanisme d'ouverture ni rien. La seule chose qu'il y avait c'était un étrange cristal en plein milieux de la pièce. Le cristal brillait et vibrait étrangement... Que pensez vous que j'ai fait ? "
Je me mis à sourire, sortant alors d'entre mes mains une carte et la posant sur la table. Il n'était pas nécessaire pour moi de la retourner pour savoir ce que c'était, connaissant l'ordre des cartes avec l'habitude d'une joueuse de grâce perfide vétérante. Je retournais la carte, dévoilant alors le Chant de la Témérité.
"Ne voyant aucun autre indice, forcément je l'ai touché. Je me suis aussitôt retrouvée dans un endroit étrange. Cela semblait brumeux, sombre, le sol spongieux. On aurait dit un marais. Ce n'est que plus tard que je compris que j'étais, sans vraiment savoir comment, dans l'Immatériel."
Je continuais de battre les cartes, mais je me rendis soudain compte que mes propos pouvaient prêter à confusion. Je me reprenais aussitôt, voulant éviter tout ce qui pourrait paraitre invraisemblable, même pour une mage.
"Enfin mon esprit hein, restons calme je ne suis pas l'Inquisitrice qui s'amuse à faire des balades digestives là bas. Peut être que le cristal m'a endormi et fait rêvé. En tout cas, c'était un songe plus vrai que nature. Enfin plus un cauchemar, vu ce qui me tombait dessus à chaque fois."
C'est clair que ce rêve avait été loin d'un parcours de santé. Mais en repensant à ce que j'avais fait subir à ce démon, je me mis à sourire avec malice. Tel est pris qui croyait prendre. Mon regard brillant de malice se fixa dans le regard de la jeune femme, continuant mon récit tout en essayant de l'impliquer autant que possible.
"Que pensez-vous que j'ai pu rencontrer, dans cet étrange rêve ?"
Après tout, il n'y a pas de public plus divertit que celui qui participe à l'histoire, non ?
Lynne Lenhardt
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Babillages de convalescence
Sur ces quelques gestes de courtoisie, la mage vint s’attabler en face de la prisonnière de ces lieux. Elle échangea un sourire avec elle quand celle-ci lui assura que le vin lui conviendrait ; en exprimant à vive voix son espoir que la garde apprécierait ses offrandes, la garde avait cru que ses paroles étaient destinées à la boisson uniquement. Son sens des priorités l’amusa. C’était décidément une drôle de femme, une opinion qui se raffermit encore davantage quand elle apprit de sa bouche son type de vin préféré.
« Du vin empoisonné ? » répéta t’elle, haussant légèrement un sourcil avant de lâcher un léger soupir rieur. « Je ne sais même pas pourquoi je suis étonnée … Je serai toutefois curieuse de savoir quel arôme cela doit avoir.»
Elle se l’imagina avoir un goût acre et amer et mêlé à l’emprise froide de la mort. Cette simple pensée la faisait presque frissonner, et elle décida de l’oublier en chipant une châtaigne chaude sur le plateau qui la séparait de son interlocutrice.
Tout en décortiquant lentement ce fruit de l’hiver qui lui brûlait le bout des doigts, Lynne écoutait la nouvelle histoire de la garde-commandeur. Ses prunelles noisettes suivait ses moindres mouvements, s’accrochant un instant à la carte dont Tullia se servit pour ponctuer son récit. Son utilisant fût si pertinente et si théâtrale que la brune ne pu s’empêcher de sourire à nouveau, à mi-chemin entre la fascination et l’égayement. Le Chant de la Témérité pour s’avancer et découvrir l’inconnu dans tout son mysticisme et sa dangerosité, voilà qui était fort approprié.
« Vous êtes allé le toucher. » enchaîna t’elle, à la question laissée en suspend.
Les cartes furent battues à nouveau sous le regard vigilant de la guerrière et de la guérisseuse et, une fois cela fait, l’histoire pût continuer.
Lynne parvint à enlever une partie généreuse de la coque, et il ne fut qu’une question de quelques secondes avant que le reste ne parte. Elle mit le fruit en bouche, emplissant son palais de la saveur chaude et réconfortante de la châtaigne tandis que le récit se poursuivait dans une tonalité plus intense et mystérieuse. Tullia s’était retrouvée dans l’Immatériel d’une manière qui ressemblait à celle dont Lynne faisait en ce moment l’expérience, mais à une grande différence près. Au lieu d’une contrée aussi belle qu’étrange, la dame aux cheveux d’ivoire s’était retrouvée dans ce qui ressemblait en tous points à un cauchemar.
« Je dirai vos tourments personnels. Les démons adorent ce genre de choses. » répondit-elle sans hésitation à la question qu’elle lui posa, finissant sa bouchée avant de continuer : « A moins que le vôtre ne se soit directement révélé à vous ? »
« Du vin empoisonné ? » répéta t’elle, haussant légèrement un sourcil avant de lâcher un léger soupir rieur. « Je ne sais même pas pourquoi je suis étonnée … Je serai toutefois curieuse de savoir quel arôme cela doit avoir.»
Elle se l’imagina avoir un goût acre et amer et mêlé à l’emprise froide de la mort. Cette simple pensée la faisait presque frissonner, et elle décida de l’oublier en chipant une châtaigne chaude sur le plateau qui la séparait de son interlocutrice.
Tout en décortiquant lentement ce fruit de l’hiver qui lui brûlait le bout des doigts, Lynne écoutait la nouvelle histoire de la garde-commandeur. Ses prunelles noisettes suivait ses moindres mouvements, s’accrochant un instant à la carte dont Tullia se servit pour ponctuer son récit. Son utilisant fût si pertinente et si théâtrale que la brune ne pu s’empêcher de sourire à nouveau, à mi-chemin entre la fascination et l’égayement. Le Chant de la Témérité pour s’avancer et découvrir l’inconnu dans tout son mysticisme et sa dangerosité, voilà qui était fort approprié.
« Vous êtes allé le toucher. » enchaîna t’elle, à la question laissée en suspend.
Les cartes furent battues à nouveau sous le regard vigilant de la guerrière et de la guérisseuse et, une fois cela fait, l’histoire pût continuer.
Lynne parvint à enlever une partie généreuse de la coque, et il ne fut qu’une question de quelques secondes avant que le reste ne parte. Elle mit le fruit en bouche, emplissant son palais de la saveur chaude et réconfortante de la châtaigne tandis que le récit se poursuivait dans une tonalité plus intense et mystérieuse. Tullia s’était retrouvée dans l’Immatériel d’une manière qui ressemblait à celle dont Lynne faisait en ce moment l’expérience, mais à une grande différence près. Au lieu d’une contrée aussi belle qu’étrange, la dame aux cheveux d’ivoire s’était retrouvée dans ce qui ressemblait en tous points à un cauchemar.
« Je dirai vos tourments personnels. Les démons adorent ce genre de choses. » répondit-elle sans hésitation à la question qu’elle lui posa, finissant sa bouchée avant de continuer : « A moins que le vôtre ne se soit directement révélé à vous ? »
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Tullia E. Von Raijer
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Jynne semblait prise au jeu du récit, et voyait juste plutôt rapidement. Je souriais, lai laissant deviner la suite. Bien sûr en tant que mage elle savait ce qu'un démon pouvait vouloir d'un esprit sans défense, et sa réponse visait juste. Je me mis à rire, le regard pétillant de malice.
"Fu fu fu fu ! Pire, bien pire que cela..."
Faisant apparaitre une carte non dévoilée entre mes mains, je la déposais juste à côté de celle retournée. puis d'un geste gracile je la montrais, donnant alors le Serpent de la Tromperie en inversé. Je ne pouvais m'empêcher de rire en annonçant ce qui avait été l'épreuve du démon.
"Son incompétence ! Ha ha ha ha !!"
Je riais à gorge déployée, me rappelant toute la honte qu'avait subit ce démon pourtant ô combien tenace. Je n'avais encore aucun idée de comment j'avais fait pour m'en sortir, tout cela me semblant comme un rêve distant. C'était toujours un peu effrayant mais plusieurs moments clés me revenaient toujours en même et me faisaient rire. Je prenais le verre de vin à côté de ma main, buvant un peu pour calmer mon fou rire et revenir à un peu plus de sérénité. Je poussais un soupire, essuyant les quelques larmes qui perlaient au coin de mes yeux.
"Haaaa....Plus sérieusement, il a en effet tenté de me faire face à mes tourments. Des tourments dont je n'avais pas conscience moi même. Cependant, il n'a pas eu beaucoup de chances à ce niveau là."
Machinalement je pris entre mes mains une châtaigne, commençant à la décortiquer. Tout en se faisant, j'expliquais un peu plus en détails ce qu'il s'était passé. Pas tout bien entendu, il y a certaines choses qui doivent rester secrètes. Mais globalement, je traçais les grandes lignes de l'humiliation du démon.
"Pour mon plus grand déplaisir il m'a fait voir mon insipide de frère, un assassin déchu pas fichu de savoir viser, mon garde-commandeur qui me reproche de faire ce que je fais de mieux, une mage que je connais qui portait une robe horrible qui la boudinait, un gamin qui était soulant à hurler.... Cela m'a sembler durer.. pfff une éternité ! Mais tourner en ridicule chacune de ces apparitions fut de ce que me je rappelle un grand plaisir, et cela mettait le dragon en furie. Enfin, je pense qu'il l'était, vu que c'était ce que je ressentais."
J'haussais des épaules, croquant dans la châtaigne décortiquée et toute chaude. Je faisais attention de ne pas me brûler, ne voulant pas gaspiller mes papilles gustatives qui n'ont pas encore succombés aux années de poison.
"Mais je ne suis pas mage, et je suppose que tout esprit non préparé finit par fatiguer et succomber. Savez vous comment il a réussi à me faire céder à ses supercheries ?"
Je la regardais de nouveau avec malice, buvant une nouvelle rasade de vin pour ne pas m'étouffer avec la chataigne.
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"Fu fu fu fu ! Pire, bien pire que cela..."
Faisant apparaitre une carte non dévoilée entre mes mains, je la déposais juste à côté de celle retournée. puis d'un geste gracile je la montrais, donnant alors le Serpent de la Tromperie en inversé. Je ne pouvais m'empêcher de rire en annonçant ce qui avait été l'épreuve du démon.
"Son incompétence ! Ha ha ha ha !!"
Je riais à gorge déployée, me rappelant toute la honte qu'avait subit ce démon pourtant ô combien tenace. Je n'avais encore aucun idée de comment j'avais fait pour m'en sortir, tout cela me semblant comme un rêve distant. C'était toujours un peu effrayant mais plusieurs moments clés me revenaient toujours en même et me faisaient rire. Je prenais le verre de vin à côté de ma main, buvant un peu pour calmer mon fou rire et revenir à un peu plus de sérénité. Je poussais un soupire, essuyant les quelques larmes qui perlaient au coin de mes yeux.
"Haaaa....Plus sérieusement, il a en effet tenté de me faire face à mes tourments. Des tourments dont je n'avais pas conscience moi même. Cependant, il n'a pas eu beaucoup de chances à ce niveau là."
Machinalement je pris entre mes mains une châtaigne, commençant à la décortiquer. Tout en se faisant, j'expliquais un peu plus en détails ce qu'il s'était passé. Pas tout bien entendu, il y a certaines choses qui doivent rester secrètes. Mais globalement, je traçais les grandes lignes de l'humiliation du démon.
"Pour mon plus grand déplaisir il m'a fait voir mon insipide de frère, un assassin déchu pas fichu de savoir viser, mon garde-commandeur qui me reproche de faire ce que je fais de mieux, une mage que je connais qui portait une robe horrible qui la boudinait, un gamin qui était soulant à hurler.... Cela m'a sembler durer.. pfff une éternité ! Mais tourner en ridicule chacune de ces apparitions fut de ce que me je rappelle un grand plaisir, et cela mettait le dragon en furie. Enfin, je pense qu'il l'était, vu que c'était ce que je ressentais."
J'haussais des épaules, croquant dans la châtaigne décortiquée et toute chaude. Je faisais attention de ne pas me brûler, ne voulant pas gaspiller mes papilles gustatives qui n'ont pas encore succombés aux années de poison.
"Mais je ne suis pas mage, et je suppose que tout esprit non préparé finit par fatiguer et succomber. Savez vous comment il a réussi à me faire céder à ses supercheries ?"
Je la regardais de nouveau avec malice, buvant une nouvelle rasade de vin pour ne pas m'étouffer avec la chataigne.
Lynne Lenhardt
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Dès qu’elle eut formulé son avis, Lynne remarqua l’éclat de malice qui s’était glissé dans le regard de la garde commandeur. Alors qu’un léger sourire naissait sur ses lèvres, la jeune femme observa avec attention le geste calculé et précis de cette dernière, dévoilant en un instant d’une nouvelle carte dont la signification était altérée par sa position inversée ; le serpent de la tromperie.
Intriguée, la mage releva ses prunelles pour rencontrer l’hilarité qui émanait de celles de son interlocutrice – hilarité qui finit par éclater au grand jour devant une Lynne à la limite du rire et de la confusion. Bien que la réplique de Tullia était follement amusante, son étonnement l’empêchait de céder totalement à l’allégresse.
Une fois la jeune femme calmée, les explications vinrent sans tarder. Tout en les écoutant d’une oreille attentive, Lynne prit une petite gorgée de vin pour délasser son palais.
Visiblement, elle avait vu juste à peu de choses près … excepté que le démon était tombé sur plus fort que lui, ce qui était une occurrence suffisamment rare pour capter son intérêt. Toutefois, comme le mentionna Tullia, il semblait être finalement arrivé à son but … Par quelle manière ? Lynne tenta sa chance, essayant de proposer l’éventualité qui lui paraissait la plus logique.
« Je dirai qu’il a été incroyablement patient … Tout esprit finit par succomber tôt ou tard si il est constamment attaqué de la sorte, même s’il sait qu’il ne s’agit que d'illusions. »
Intriguée, la mage releva ses prunelles pour rencontrer l’hilarité qui émanait de celles de son interlocutrice – hilarité qui finit par éclater au grand jour devant une Lynne à la limite du rire et de la confusion. Bien que la réplique de Tullia était follement amusante, son étonnement l’empêchait de céder totalement à l’allégresse.
Une fois la jeune femme calmée, les explications vinrent sans tarder. Tout en les écoutant d’une oreille attentive, Lynne prit une petite gorgée de vin pour délasser son palais.
Visiblement, elle avait vu juste à peu de choses près … excepté que le démon était tombé sur plus fort que lui, ce qui était une occurrence suffisamment rare pour capter son intérêt. Toutefois, comme le mentionna Tullia, il semblait être finalement arrivé à son but … Par quelle manière ? Lynne tenta sa chance, essayant de proposer l’éventualité qui lui paraissait la plus logique.
« Je dirai qu’il a été incroyablement patient … Tout esprit finit par succomber tôt ou tard si il est constamment attaqué de la sorte, même s’il sait qu’il ne s’agit que d'illusions. »
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Tullia E. Von Raijer
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La jeune mage avait de nouveau vu juste. Il faut dire qu'ils n'ont que ça à faire les démons dans l'immatériel, non ? J'haussais des épaules, continuant mon récit.
"Il a en effet été très patient, beaucoup plus que moi. Il faut dire que j'étais d'une certaine façon... Lasse. Donc je l'ai laissé me poignarder. Je pensais que j'allais enfin pouvoir me reposer, cependant quelque chose est venu me rendre visite. a savoir un étrange chat. Mais bien entendu, il était bien plus que cela ha ha ha !"
Je riais, non sans faire mon jeu de main pour sortir une nouvelle carte. Cette fois-ci, c'était le Chevalier de la Compassion. Je me mis à sourire avec douceur, repensant à ce chat aussi inattendu que bienvenu.
"C'était - et je ne l'ai appris que plus tard, un esprit de la Compassion. Il m'a aidé à revenir à moi, à y voir plus clair et à trouver un façon de vaincre ce démon. Il a fallut que je repasse toutes ces scènes, je ne sais plus vraiment comment j'ai fait mais en tout cas le sac de noeud a été défait, et il ne restait plus que l'affrontement avec le démon en lui même."
J'avais vraiment la flemme de lui redire tout ce qu'il s'était passé. Et de toute façon, je n'en n'avais pas un souvenir très précis. La seule chose dont je me rappelais vraiment était qu'à chaque fois j'avais ressenti une sorte de soulagement. De quoi aucune idée, mais à chaque nouvelle épreuve réussie tout autour de moi semblait plus apaisé et clair. Même si au final je ne m'en rappelle pas vraiment, mais ce sont les impressions qui comptent non ?
"Il a voulu s'en prendre à l'esprit de la compassion, mais pas de chance pour lui je suis du genre à préserver ceux qui me viennent en aide. au final j'ai pu sortir de ce "rêve", laissant le démon vaincu en compagnie de l'esprit. Le pauvre, j'avais presque de la peine pour ce démon, tout recroquevillé sur lui même et l'esprit de la compassion pour le consoler... Bien fait pour lui en un sens, est pris qui croyait prendre !"
Je me mis à rire de nouveau, repensant à cette scène qui était l'une des rares assez vive dans ma mémoire. Le démon du désespoir prostré au sol, le chat lumineux s'approchant de lui pour poser une patte compassionnée sur lui. Ils font vraiment la paire au final, et je me demande bien ce que cet esprit a bien pu devenir.
"Après je me suis réveillée dans la salle, mais une porte était ouverte et je me sentais un peu... bizarre. Puis s'en est suivis une semaine de survie dans les Tréfonds pour retrouver la surface, et me revoilà dans les Tombes d'Emeraude. Plutôt pas mal comme voyage, non ? Je regrette simplement de ne pas pouvoir reparler à cet esprit-chat pour le remercier."
Je reprenais mon verre et buvais une nouvelle lampée, non sans nous resservir au passage. Que d'aventures dans ces Tréfonds, vraiment. Même si je m'en passerais bien à l'avenir.
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"Il a en effet été très patient, beaucoup plus que moi. Il faut dire que j'étais d'une certaine façon... Lasse. Donc je l'ai laissé me poignarder. Je pensais que j'allais enfin pouvoir me reposer, cependant quelque chose est venu me rendre visite. a savoir un étrange chat. Mais bien entendu, il était bien plus que cela ha ha ha !"
Je riais, non sans faire mon jeu de main pour sortir une nouvelle carte. Cette fois-ci, c'était le Chevalier de la Compassion. Je me mis à sourire avec douceur, repensant à ce chat aussi inattendu que bienvenu.
"C'était - et je ne l'ai appris que plus tard, un esprit de la Compassion. Il m'a aidé à revenir à moi, à y voir plus clair et à trouver un façon de vaincre ce démon. Il a fallut que je repasse toutes ces scènes, je ne sais plus vraiment comment j'ai fait mais en tout cas le sac de noeud a été défait, et il ne restait plus que l'affrontement avec le démon en lui même."
J'avais vraiment la flemme de lui redire tout ce qu'il s'était passé. Et de toute façon, je n'en n'avais pas un souvenir très précis. La seule chose dont je me rappelais vraiment était qu'à chaque fois j'avais ressenti une sorte de soulagement. De quoi aucune idée, mais à chaque nouvelle épreuve réussie tout autour de moi semblait plus apaisé et clair. Même si au final je ne m'en rappelle pas vraiment, mais ce sont les impressions qui comptent non ?
"Il a voulu s'en prendre à l'esprit de la compassion, mais pas de chance pour lui je suis du genre à préserver ceux qui me viennent en aide. au final j'ai pu sortir de ce "rêve", laissant le démon vaincu en compagnie de l'esprit. Le pauvre, j'avais presque de la peine pour ce démon, tout recroquevillé sur lui même et l'esprit de la compassion pour le consoler... Bien fait pour lui en un sens, est pris qui croyait prendre !"
Je me mis à rire de nouveau, repensant à cette scène qui était l'une des rares assez vive dans ma mémoire. Le démon du désespoir prostré au sol, le chat lumineux s'approchant de lui pour poser une patte compassionnée sur lui. Ils font vraiment la paire au final, et je me demande bien ce que cet esprit a bien pu devenir.
"Après je me suis réveillée dans la salle, mais une porte était ouverte et je me sentais un peu... bizarre. Puis s'en est suivis une semaine de survie dans les Tréfonds pour retrouver la surface, et me revoilà dans les Tombes d'Emeraude. Plutôt pas mal comme voyage, non ? Je regrette simplement de ne pas pouvoir reparler à cet esprit-chat pour le remercier."
Je reprenais mon verre et buvais une nouvelle lampée, non sans nous resservir au passage. Que d'aventures dans ces Tréfonds, vraiment. Même si je m'en passerais bien à l'avenir.
Lynne Lenhardt
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Babillages de convalescence
Tout en sirotant de temps en temps son vin, Lynne écouta le reste de l’histoire de la garde-commandeur sans l’interrompre, plongée dans ce récit qui excitait son imagination. Les aventures de Tullia étaient aussi terribles qu’elles étaient intéressantes ; ce n’était pas tous les jours qu’un récit similaire parvenait aux oreilles de la guérisseuse. En général, les rencontres avec les démons se terminaient mal … mais sa patiente d’un jour avait eu de la chance, beaucoup de chance, au point où cela en était presque insolent. Mais c'est ce qui donnait toute son épice à ses mésaventures.
Finalement arriva le temps de leur conclusion. Lynne sourit doucement lorsque la jeune femme formula à voix haute ses regrets.
« Ne vous torturez pas à ce sujet … Aider les personnes dans le besoin suffit aux Esprits de Compassion, et il a réussi sa mission. Mais cela dit, je suis certaine qu’il vous sait reconnaissante. » déclara t’elle, espérant la réconforter. Son expression se fit ensuite plus amusée : « Je trouve tout de même fou qu’il aille jusqu’à consoler un Démon. On dirait qu’il a été fidèle à lui-même jusqu’au bout. »
Elle reprit une gorgée de vin, laissant l’amertume du brevage emplir son palais avant de poursuivre.
« En tous cas … oui, c’est vraiment un sacré voyage. Je suis désolée que vous ayez à subir tout cela mais au moins, toutes ces choses sont derrière vous. Vous allez pouvoir reprendre votre vie – enfin du moins, s’ils vous laissent sortir d’ici, mais je ne vois pas pourquoi ils ne le feraient pas si vous respectez leurs souhaits. »
Elle lui offrit un nouveau sourire qui se voulait rassurant.
« Donnez leur de bonnes raisons de vous faire confiance, et tout se passera bien. »
Finalement arriva le temps de leur conclusion. Lynne sourit doucement lorsque la jeune femme formula à voix haute ses regrets.
« Ne vous torturez pas à ce sujet … Aider les personnes dans le besoin suffit aux Esprits de Compassion, et il a réussi sa mission. Mais cela dit, je suis certaine qu’il vous sait reconnaissante. » déclara t’elle, espérant la réconforter. Son expression se fit ensuite plus amusée : « Je trouve tout de même fou qu’il aille jusqu’à consoler un Démon. On dirait qu’il a été fidèle à lui-même jusqu’au bout. »
Elle reprit une gorgée de vin, laissant l’amertume du brevage emplir son palais avant de poursuivre.
« En tous cas … oui, c’est vraiment un sacré voyage. Je suis désolée que vous ayez à subir tout cela mais au moins, toutes ces choses sont derrière vous. Vous allez pouvoir reprendre votre vie – enfin du moins, s’ils vous laissent sortir d’ici, mais je ne vois pas pourquoi ils ne le feraient pas si vous respectez leurs souhaits. »
Elle lui offrit un nouveau sourire qui se voulait rassurant.
« Donnez leur de bonnes raisons de vous faire confiance, et tout se passera bien. »
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