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Jeu 1 Oct 2020 - 20:09

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

Messages : 2520


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Babillages de Convalescence


Quand je me réveillais après être tombée dans les pommes devant les grilles du château, je ne m'attendais pas du tout à me trouver là où j'étais. J'étais dans une chambre qui avait l'air d'être celle d'un manoir, pas très grande mais aux fournitures élégantes et orlésiennes. J'avais mal partout, de la fièvre, mais ce n'était pas la douleur dûe à mes blessures. Qu'est ce qu'il m'était arrivé ? Ha oui, c'est vrai... après être arrivée devant les portes du château et avoir demandé à voir Bryn, nous avions convenu qu'il pourrait m'aider à vérifier que je n'avais plus de démon en moi. Cela fut confirmé, mais hélas j'étais si mal en point que je m'étais effondrée peu après. A mon réveil donc, je me trouvais dans cet endroit étrange mais qui inspirait une certaine sérénité. Je sentis quelqu'un à côté de moi, et bien que la fièvre m'engourdissait l'esprit je comprenais à peu près ce qu'elle disait. Cette personne semblait inquiète, ne comprenant pas pourquoi je continuais à être malade malgré leurs soins. De mon côté je compris aussitôt, reconnaissant les symptômes. Entre mes lèvres asséchées, je leur donnais le noms de plantes, celle que l'on utilise en général pour les poisons. Je dus insister plusieurs fois, et fatiguée retombait inconsciente. A mon réveil la personne était toujours là, mais avait les plantes requises entre les mains. A peine avait elle eu le temps de me demander ce qu'il devait en faire que je me jetais dessus, les saisissant à pleine main et les dévorant comme une bête affamée. Je n'avais plus conscience de ce qui m'entourait, ni même des réactions apeurées autour. Je sentais juste le goût amer des plantes dans ma bouche, qui m'apportèrent de suite un sentiment de bien être et de satisfaction. Je retombais ensuite dans le sommeil, pendant de longues heures.

Mais mon état s'était amélioré. Le poison redonné à mon corps remit l'équilibre qu'il fallait pour faire baisser la fièvre et me permettre de garder une certaine lucidité. On me prévint alors que les deux responsables de cette académie allait venir me voir pour me poser des questions, et qu'en attendant je devais rester tranquille et ne pas tenter de m'enfuir. Ha, comme si je le pouvais dans mon état....Quand ces fameux Anders et Tamara entrèrent pour me questionner, je compris assez rapidement que je n'étais pas la bienvenue. Cet Anders avait un regard méfiant, presque plein de colère à mon égard. Tamara elle était aussi froide et distante que la glace, m'observant comme si j'étais une présence indésirable ou un nuisible dont il fallait se débarrasser. C'est qu'ils savent être chaleureux chez ces mages... mais faible, en position de faiblesse et ne voulant pas paraitre ingrate, je restais aussi souriante que possible et complaisante à répondre à leurs questionnements. En soit, je n'avais rien à cacher et je ne venais pas ici pour m'en prendre à eux ou les recruter. Ils me demandèrent d'abord comment j'avais eu vent de l'académie et comment je l'avais trouvé. Je répondis assez simplement que je connaissais Quellcrist, la mage qui les dirigeait avant, et connaissais donc leur projet avant que celle-ci ne vienne à disparaitre. Ensuite que ma sortie des tréfonds m'avais fait rencontrer une personne qui semblait connaitre ce lieu et m'aida à le trouver, car c'était le seul endroit aux alentours où je pouvais trouver des mages pouvant m'aider dans ma situation. Bien entendu je m'étais de nouveau présentée, expliquant d'où je venais et pourquoi j'étais dans un tel état. Ils avaient l'air sceptiques, méfiants... Ils me demandèrent également pourquoi j'avais exigé des plantes empoisonnées et les avaient mangés. Ils avaient cru que je voulais me suicider dans un premier temps, mais en voyant ma condition s'améliorer ils ne comprirent pas pourquoi. Je leur expliquais alors, tout en restant assez vague, que c'était une conséquence de ma spécialisation dans les poisons. En ingérer souvent pour s'immuniser avait comme effet secondaire de m'en rendre dépendante, et de voir mon corps dépérir si je n'en ingérais pas régulièrement, même à petite dose.

Encore faible et fatiguée, l'interrogatoire ne dura pas plus d'une heure. bien qu'ils m'assurèrent qu'ils allaient m'aider à me remettre, ils m'annoncèrent que je ne serais pas autorisée à sortir d'ici avant qu'ils ne puissent vérifier mes dires et prendre une décision. De même, je n'avais pas le droit de sortir de cette chambre, sans quoi la punition serait grande. Donc je me retrouvais assignée à ma chambre, à juste dormir et me remettre ? Que demande le peuple ! C'est avec une certaine joie que j'acceptais, préférant dormir avec un toit au dessus de la tête et dans un lit confortable que dehors dans le froid. Ils me laissèrent, me donnant toute l'occasion de me reposer et de penser à la suite. Je les vois mal me tuer, mais sans doute ils ne voudront pas que j'ébruite l'existence de cette académie. Ca m'allait bien de toute manière... Je préférais m'en faire des alliés potentiels que des ennemis, et mieux vaut éviter que les Adeptes ne mettent la main dessus. en attendant je devais laisser mon corps se remettre, car bien que les blessures aient été guéries je devais encore faire face à l'extrême fatigue que mon corps avait subit en survivant de toutes les fibres de mon corps, et à la dépendance au poison qui devait retrouver son équilibre.

On m'assigna donc une personne, un apaisé du nom de Frederik. Il était comme tous les apaisés, sans émotion mais d'une grande patience, faisant ce qu'il devait faire sans broncher. Il devait veiller à mes soins, m'apporter les plantes empoisonnées pour que je puisse faire mes préparations, mes repas ainsi que de quoi me laver. Le reste du temps je le passais avec lui, entre les quelques moments où j'étais éveillée et le reste ou je dormais d'un sommeil profond. Quelques jours passèrent, et mon état s'améliora assez pour que je puisse me lever du lit et rester éveiller un peu plus longtemps. J'étais encore fatiguée et courbaturée mais ce n'était rien comparé à avant. Je me rendis compte que Frederik restait tout le temps là, faisant office de garde la plupart du temps. L'interroger ne servait pas à grand chose, ou plutôt je préférais éviter de paraitre trop inquisitoriale pour inquiéter les deux grands chefs sombres de cette académie. A la place je lui demandais quelques livres pour me distraire, de la littérature légère et inoffensive. J'avais même réussi à le convaincre de jouer à la grâce perfide avec moi, le persuadant que cela l'aiderait à améliorer sa stratégie et sa concentration pour son travail. C'était d'ailleurs un adversaire de choix, il ne laissait transparaitre aucune émotion.

A part lui je ne voyais donc personne. Et ce jour là, alors que j'avais enlevé mon haut pour mieux observer les ecchymoses qui s'estompaient peu à peu maintenant que le poison reprenait ses droits sur mon corps, je ne réagissais pas beaucoup quand la porte s'ouvrit. Dos à celle-ci, arrangeant les bandages qui retenaient ma poitrine et ne montrant qu'un dos assez maigre et couvert de cicatrices en tout genre, je ne prenais même pas la peine de me retourner en parlant à voix haute.

"Ha Frederik, tu tombes bien tu vas pouvoir m'aider un peu à..."

Je m'étais retournée pour lui montrer les attaches à défaire, mes courbatures m'empêchant de pouvoir lever les bras correctement, mais je me figeais aussitôt en voyant devant la porte une silhouette étrangère. Ce n'était pas Frederik, ni même anders ou Tamara. Non, c'était une jeune femme aux longs cheveux sombres, au regard perçant posé sur moi avec une certaine curiosité. Une autre mage ? Mon bref moment de surprise fut aussitôt remplacé par un certain contentement. Enfin une nouvelle tête pour diversifier un peu ma journée. Je la regardais de mes yeux pétillants et curieux, lui faisant un grand sourire tout en la saluant avec autant de chaleur et de nonchalance qu'une antivane peut insuffler dans sa voix.

"Ho, bonjour ~ ! Désolée, je pensais que c'était Frédérik. Vous .... le remplacez aujourd'hui ?"

Je regardais alors le plateau qu'elle tenait entre ses mains, celui qu'habituellement Frederik m'amenait. Il y avait mon repas, mais également les quelques plantes toxiques que je demandais régulièrement. Pourquoi un changement soudain, alors que normalement je ne dois parler à personne d'autre ? Bha, elle ne portait pas le symbole des apaisés sur son front, sans doute je pourrais au moins avoir une conversation un peu plus animée avec elle. Enfin, si elle accepte de discuter.

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Sam 3 Oct 2020 - 13:56

Anonymous
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Babillages de convalescence


Au fur et à mesure qu’elle s’habituait à ses longues phases de sommeil pendant lesquels elle parcourait les paysages éthérés de l’Immatériel, Lynne finissait progressivement par inverser l’importance de son monde par rapport à celui où elle passait ses journées. Non, elle ne pourrait jamais oublier les visages de tous ces individus chers à son cœur et de son désir à rester à leurs côtés autant que possible, ni les plaisirs simples de la vie. Mais ces derniers temps, sa volonté de rencontrer Tempérance finissait par tourner à l’obsession. C’est seulement lorsqu’elle aurait fini de faire ses preuves auprès de Loutre que peut-être elle accepterait de lui offrir ce qu’elle recherchait – la raison même de ce pourquoi elle avait laissé Fort Céleste et les feux de la guerre derrière elle pour se rendre à Onterre : devenir une guérisseuse spirituelle, une mage de soin dont les pouvoirs de guérison étaient plus importants que ceux qui, tout comme elle, sont des adeptes de l’Ecole de la Création.

Elle n’avait pas pris ce chemin risqué sans raison. Ce n’était pas l’ambition qui la guidait, ni le pouvoir ; simplement le désir de pouvoir sauver plus de vie, plus particulièrement celles qui lui étaient le plus chères. Travailler pour l’Inquisition lui avait prouvé à quel point leur cause nécessitait des sacrifices, sacrifices qu’elle-même n’était pas prête à faire. Cullen, Dorian, Edwin … Eux, comme bon nombre d’autres, elle n’était pas prête à les laisser passer le Voile. Or, la mort les guettait à chaque mission, à chaque pion qu’ils avançaient sur la carte de la table du Conseil. Qui savait, de quoi demain serait fait ?
La peur de la perte, voilà ce qui la motivait. Une crainte qui lui avait fait passer ces deux dernières semaines à rencontrer des myriades d’esprits parmi lesquels devaient se cacher des démons, à les écouter, résoudre leurs conflits, apaiser leur cœur. Elle y passait le plus clair de ces journées et, quand elle se réveillait, elle avait l’impression de perdre son temps. Quand elle mangeait, elle aurait pu suivre Loutre vers une nouvelle destination. Quand elle s’exerçait, elle aurait pu faire de nouvelles rencontres. Quand se lavait, elle aurait pu faire un pas de plus vers Tempérance, et donc une étape de plus vers son retour à l’Inquisition.

Anders avait fini par remarquer ce changement chez son amie et, pour quelque chose, lui imposa de rester parmi les vivants. Une décision qui, même si Lynne la comprenait, l’emplissait de frustration à la fois à l’égard de cette interdiction et mais également de ses propres faiblesses. Elle était tellement pressée d’arriver à son but et si obsédée à l’idée de la possibilité d’obtenir un contrôle plus accru de la mort qu’elle oubliait de prendre soin d’elle-même, son esprit parasité par ces impératifs.

Pour tromper son obsession et son ennui, Lynne se mit à explorer le château d’Onterre plus en détail, d’en parcourir la bibliothèque et d’observer les activités aussi bien des professeurs que des élèves. Il était intéressant d’évoluer dans une atmosphère qui lui rappelait le Cercle tout en s’en éloignant ; ici, l’ambiance était chaleureuse et studieuse, donnant envie d’en apprendre davantage sur la magie et ses secrets.
Mais bientôt, un incident arriva. Un incident qui rappelait l’arrivée de Rita au fort, mais qui n’était certainement pas aussi spectaculaire. Elle l’entendit de la bouche de quelques professeurs au réfectoire le jour-même, puis peu après de celle d’Anders ; une étrange femme était arrivée à leurs portes, fort mal en point. Personne ne savait comment elle était arrivée ici au milieu de nulle part, mais visiblement, tout laissait à penser qu’elle connaissait la nature et la position du château. En conséquence, elle était gardée sous surveillance.
D’autres rumeurs vinrent bientôt à ses oreilles. Il paraissait que la femme était antivane, et qu’elle faisait partie de la garde des ombres. Certains parlaient également avec animation de ce que beaucoup prirent pour une tentative de suicide : elle aurait demandé des plantes empoisonnées, qu’elle aurait engloutie dès qu’elles furent présentées à elle et qui eurent l’effet de la soulager d’une partie de ses maux.

Autant de murmures qui attisèrent la curiosité de la guérisseuse spirituelle en devenir. Elle se demandait si l’antivane deviendrait une alliée, ou bien une ennemie. Elle connaissait suffisamment Anders et Tamara pour savoir qu’ils ne la laisseraient pas s’en aller sans une garantie de sa bonne volonté. Ils tenaient trop au secret qui entourait l’académie pour la laisser filer de la sorte.
Mais ce n’était pas une chose qui arriverait tout de suite. Même si au fil des jours l’état de la garde s’améliorait, elle ne pourrait sans aucun doute quitter ces lieux avant un certain temps.

Il arriva qu’un jour, Lynne se retrouva à lui porter elle-même les plantes dont elle avait besoin. D’habitude, c’était Frederik qui s’en chargeait ; mais après avoir insisté auprès d’Anders en agitant devant lui l’excuse qu’elle voulait elle aussi se rendre utile et contribuer au fonctionnement de l’académie, il finit par céder à sa demande. Même si elle était sincère dans ses propos, elle n’avait cependant osé admettre qu’elle espérait qu’une petite rencontre avec l’inconnue la distrairait de ses soucis actuels.

La brune se présenta à sa porte un beau matin, vêtue longue tunique bleue qui rappelait une robe, ses longs cheveux bruns ramenés négligemment en une tresse. Toquant par politesse, elle pénétra ensuite dans la pièce.
Lynne eut le temps d’apercevoir un dos recouvert de cicatrices et des bandages le recouvrant à sa partie supérieure avant que, réalisant qu’il ne s’agissait pas de l’apaisé auquel elle était habituée, la garde se tourna vers elle.

Les deux femmes se regardèrent d’abord sans rien dire. Lynne l’observait de son regard brun curieux mais intense, tandis que l’expression de l’inconnue se figea. Puis, soudainement, celle-ci sourit d’un air enjoué avant de poursuivre ses propos avec chaleur, ce qui surprit un peu la mage. Comment pouvait-elle être si nonchalante malgré la situation ?

« C’est cela. Il était attendu ailleurs. » lui affirma t’elle avec un sourire plus discret, prudent. « Je vous ai apporté vos … plantes. »

Son regard se baissa vers les feuilles qu’elle apportait avec elle, un brin circonspect. Ses connaissances d’apothicaire lui criaient de ne pas les lui offrir. C’était contre nature. Elle ne pu donc s’empêcher de faire une remarque à ce sujet :

« … On m’a dit qu’elles vous feraient du bien, et que vous les aviez demandés. Pourtant, elles sont supposées avoir l’effet inverse. Comment pouvez-vous les consommer de la sorte ? »

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Mer 7 Oct 2020 - 19:28

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Babillages de Convalescence


La jeune femme semblait hésiter, sans doute par méfiance. Mais elle me répondit, confirmant l'absence de l'apaisé. J'hochais de la tête, lui montrant d'un geste du menton là où elle pouvait déposer son plateau.

"Je vois... Vous pouvez cela sur la table juste là, merci."

En attendant j'essayais tant bien que mal de me débrouiller. Le pot d'onguent en main, j'appliquais un peu de baume sur mes quelques traces de nécroses et de rougeurs sur mon corps, un des merveilleux symptômes de mon manque quand je n'ai pas mes doses de poison. Ce n'était pas très grave en soi, simplement irritant et peu esthétique. Mais que peut on dire quand le corps est déjà recouvert de cicatrices en tout genre ? La jeune femme elle semblait plus préoccupée par les plantes empoisonnées qu'autre chose, et par curiosité me demanda pourquoi j'en prenais. Je me tournais vers elle, jetant un coup d'oeil rapide avant de sourire avec malice.

"Ho ça ? C'est vrai que quand j'en ais mangé la première fois j'ai créé la panique fu fu fu ~ !"

Je me mis à rire, pensant qu'ils avaient du voir là dedans une forme de suicide ou bien de folie. Et pourtant après avoir mangé ces plantes ma fièvre avait baissé et ma respiration était redevenue plus régulière. Un mystère pour ceux qui ne connaissent pas mon mal. Un mal infligé en tout état de cause, un mal pour un bien. Je n'avais aucune honte à lui expliquer, le procédé n'étant pas un secret en soi.

"Disons qu'à force de se prémunir du poison par une consommation régulière, mon corps a... subit une sorte d'altération. Comme une drogue je ne peux pas m'en passer, et si je n'en consomme pas fréquemment mon corps se met à dépérir. Quelque chose que votre magie ne peut pas vraiment guérir, comme vous pouvez le voir."

Mon corps en portait les traces par ces rougeurs et ces plaques sombres sur mon corps, que les sorts de soin n'empêchaient pas de réapparaitre. Depuis que je reprenais du poison elles disparaissaient peu à peu, mais il faudra encore une bonne semaine et une consommation régulière de poison pour que mon corps retrouve son équilibre et son apparence normale. Je me rapprochais soudain de la jeune femme, le haut du corps toujours à nu à part les quelques bandages qui retenaient ma poitrine.

"D'ailleurs, pourriez-vous m'aider un instant ? Je dois mettre un peu d'onguent sur ces nécroses dans mon dos, mais je suis encore un peu... courbaturée et raide, je n'y arrive pas toute seule. N'ayez crainte, ce n'est pas contagieux."

Je lui parlais et lui souriais toujours amicalement, lui tendant le pot d'onguent que j'avais dans la main. Et en patiente sage et obéissante, je m'asseyais sur un siège pour lui rendre l'accès à mon dos plus facile. Comme pour devant mon corps on pouvait voir les rougeurs et les quelques plaques sombres, passant par dessus une peau pâle et balafrée. On pouvait voir ce qui ressemblait par endroit à des points de flèches, à des coups de dagues ou bien même à des griffures. J'étais plutôt maigre en ce moment, mes muscles n'ayant pas récupéré des semaines de malnutrition. Pour une personne normale cela ne devrait pas être ainsi, mais nous les gardes étions pas la corruption de l'enclin plus voraces et demandeurs en énergie. Si nous mangions comme deux, notre corps en dépensait tout autant. J'avais eu cruellement faim, et je n'avais pas osé ici demander double ration. Déjà qu'on me soigne, me nourrit et me loge... On verra une fois dehors pour trouver un cerf et le dévorer comme il se doit. Peu encline au silence, j'essayais de démarrer un semblant de conversation, en commençant par une question des plus naturelle.

"Au fait je ne me suis pas présentée. Je suis Tullia Estrama Von Raijer, Garde des Ombres. Et vous êtes ?"

Toujours avec cette même nonchalance et cette familiarité qui m'était coutumière, je me comportais comme si j'avais toujours vécu ici, et que tout était normal. Pas de stress, pas de peur ni d'inquiétude.... comme si j'étais à la taverne en somme. Avec la vulgarité en moins, cela va sans dire. Est ce que ces mages vont s'en offusquer ? L'avenir et la suite de cette conversation me le dira.

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Sam 10 Oct 2020 - 15:30

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Babillages de convalescence



Suivant les indications de sa patience d’un jour, Lynne se dirigea vers la table vide située non loin du lit. Tandis qu’elle y déposait le plateau, la garde des ombres s’amusait de sa question en se remémorant la réaction initiale des premières personnes qui l’avaient vu consommer ces herbes qui auraient dû signer sa perte. La mage la regarda rire sans toutefois avoir le cœur de se joindre à sa bonne humeur sur ce sujet qu’elle jugeait assez inquiétant. Elle avait côtoyé les blessures, maladies et autres maux depuis ses premiers pas en tant que mage guérisseuse, et elle n’avait jamais vu un phénomène similaire à celui-ci. Pourtant, elle pouvait se vanter d’avoir d’excellentes connaissances en apothicairerie.

Sa main posée sur la table, elle resta debout à écouter attentivement son interlocutrice qui, à son étonnement,  n’hésita pas à lui fournir quelques explications. Ce n’était visiblement pas un secret, pourtant, elle aurait juré n’avoir jamais entendu parler d’un procédé similaire. Visiblement, une consommation régulière de cette plante empoisonnée l’autorisait à développer une immunité face à cette dernière tout en la rendant dépendante. Lui en priver, c’était la mettre en danger.

« C’est très intéressant … Dommage que ce soit à double tranchant. Vous avez eu de la chance, pour cette fois ... » commenta Lynne tandis qu’elle observait les rougeurs et les plaques qu’arboraient l’antivane.

Elle pu observer par le même temps la musculature de la femme, ainsi que les quelques balafres qui lui parcouraient le corps ça et là. Bientôt, elle eut l’occasion de les observer de plus près suite à la requête de son interlocutrice, qu’elle accepta sans hésiter. Lynne prit l’onguent qu’elle lui offrit, attendant sagement que sa patiente lui tourne le dos.
La guérisseuse faisait son travail patiemment, avec douceur. D’une main elle tenait le pot, de l’autre elle prenait du bout de son index et majeur de son contenu pour gentiment l’appliquer sur parcelles de peau noircies. Tandis qu’elle répétait plusieurs fois cette action, son regard navigua sur le dos marqué de blessures de la garde des ombres, témoignage des nombreux combats qu’elle avait dû livrer.

La voix de la guerrière se leva à nouveau, interrompant la rêverie de la mage. Elle se présentait, une chose à laquelle Lynne ne s’était pas véritablement attendue. Cette femme était décidément bien familière et à l’aise, pour quelqu’un qui était supposé être une prisonnière … en quelques sorte.

« Oh … moi c’est Lynne Lenhardt, agent de l’Inquisition. »

Quand elle y pensait, le nom de Tullia lui était familier. Un brin trop, même. Ses yeux se plissèrent, regardant la jeune femme.

« Attendez une minute ... Vous ne seriez pas l’ancien garde commandeur d’Orlais ? » lui demanda t’elle doucement, avant qu’elle ne reprenne avec une exclamation de surprise, s’arrêtant dans son geste : « Non, c’est forcément vous ! Mais … tout le monde dit que vous êtes morte ! »

Abasourdie, elle ne put refréner une nouvelle question qui se posait, pressante.

« Que faites vous ici, à Onterre ? »


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Lun 12 Oct 2020 - 19:24

Tullia E. Von Raijer
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Elle se mit au travail assez rapidement, et bien qu'avec un peu d'hésitation elle me répondit et se présenta à son tour. Je tournais la tête pour lui jeter un regard surpris quand je su qu'elle était de l'Inquisition, mais en même temps je lui souriais avec douceur.

"Inquisition ? Ha, je ne savais pas que l'Inquisition avait étendu son réseau jusqu'ici. Intéressant ~...."

L'Inquisition avait donc également décidé de faire soit alliance avec l'académie d'Onterre, soit de faire main basse dessus. Envoyer un de leurs agents est une bonne idée, chose que j'aurais faite moi même si j'en avais eu de nouveau l'occasion. Mais les Gardes n'ont dernièrement pas bonne réputation, et la crainte de se faire enrôler de force y est sans doute pour quelque chose. Qu'ils aient intégrés aussi vite une personne de l'Inquisition me faisait travailler les méninges... Que gagnait l'académie en échange ? Est ce que Lynne était une personne de l'académie venue s'intégrer à l'Inquisition ou l'inverse ? Il y avait beaucoup de possibilités, tout comme celle que cette relation soit encore secrète. Le conflit entre les mages et les templiers était encore frais, pour beaucoup les mages se sont détournés de la Chantrie et tout apostat devrait être vu comme un ennemi. S'allier avec eux, une académie qui veut montrer son indépendance à la Chantrie et aux templiers, c'était une prise de risque. Une prise de risque certes, mais aux nombreux avantages si cela marchait, dont une position plus forte avec un bras armé magique conséquent. Tout cela tournait bien vite dans me tête, ce qui me faisait du bien. Je souriais, de bonne humeur d'avoir quelque chose d'intéressant à ruminer, quand soudain la réaction de Lynne me fit un peu sursauter. Je fronçais légèrement des sourcils en la regardant, ne m'attendant pas à être connue d'autant de personnes. J'avais traumatisé tant de gens que cela lors de mon séjour à Fort Céleste ? Curieuse, je voulais l'interroger.

"Oui ? Mais je ne pensais pas être..."

Je n'eus cependant pas le temps de dire grand chose qu'elle s'exclama alors que j'étais sensée être... morte. Je me figeais, la fixant de façon interdite. Quoi, tout le monde est au courant ? Pourtant, ça ne fait que... deux, trois... ha ben non, ça fait maintenant 3 bonnes semaines depuis le thaig orthan. Et si Léopold avait bien suivis le protocole, alors il devait avoir annoncé que j'étais portée disparue. Morte. Prévenir les grandes instances de cet évènements, et donc de la nouvelle prise d'autorité de Léopold était un must, et l'Inquisition en faisait parti. Je souriais de nouveau, satisfaite que sa réaction fut rapide.

"Ha, la nouvelle est déjà sortie ? A croire que Léopold n'a pas attendu bien longtemps. C'est bien, il a fait ce qu'il fallait, c'est un bon petit."

Je ne m'émouvais pas plus du fait qu'on annonce ma mort. Sincèrement, j'aurais du mourir dans les Tréfonds, et plus d'une fois. Être en vie tenait du miracle et je n'aurais pas moi même parié un kopeck sur ma survie. Alors j'étais loin de m'offusquer de cette annonce, allant au contraire leur donner raison.

"Je suis morte officiellement, mais je n'étais pas loin de l'être officieusement sans mon savoir faire pour la survie et ma chance insolente. Que je sois en vie est presque un miracle, et normal que tout le monde pense que je suis morte vu ce qu'il m'est arrivé dans les Tréfonds."

Et ça il m'en était arrivée des choses. Affronter un ogre, manquer de se noyer dans une rivière sauvage, affronter un démon dans l'immatériel, faire copain avec un esprit de la compassion, survivre sans presque rien à manger dans les galeries pendant une semaine et réussir à sortir, trouver un moyen de nouveau de survivre une fois dehors. Non c'est sûr, c'est définitif les Tréfonds c'est pas ma zone résidentielle préférée. Je regardais mes mains, qui reprenaient peu à peu leur couleur habituelle, et non plus légèrement bleutée au bout à cause de la mauvaise circulation du sang. Venir ici avait été la meilleur idée depuis un moment. Sans cela, je n'aurais sans doute pas survécu. Encore. la jeune femme me demanda alors la raison de ma venue ici. Je lui jetais un regard en biais, la fixant de mes yeux perçant pour la jauger. Elle remplaçait Maddox, mais le plus grand risque qu'il y avait c'est qu'elle aille tout raconter à l'Inquisition. Non pas que je déteste partager mes aventures avec cette grosse pomme, mais il y a des choses que je préfère encore garder secrète. Comme le fais que je sois en vie. Pour le reste je n'avais pas de problème, et je décidais de faire un petit arrangement avec la curieuse.

"Je vois que l'information n'a pas encore fuité... Vous êtes de l'Inquisition, mais vous n'êtes pas une ennemie pour autant. Je peux vous dire pourquoi je suis à Onterre, mais à la promesse que vous ne direz rien à l'Inquisition sur le fait que je sois en vie. Je préfère me rendre directement là bas et faire la surprise à tout le monde. Connaissant Léopold il a du envoyer des missives, et j'imagine même pas la tête de Dorian quand il apprendra que je suis en vie. Ha ha ha ha ! J'ai hâte de voir ça !"

Je riais et souriais de plus belle, dardant sur elle mon regard malicieu. Ca oui, ce mage moustachu sera sans doute surpris au point de me frapper. Ou de me cramer, au choix. L'un dans l'autre ce sera toujours amusant.

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Sam 17 Oct 2020 - 13:58

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Babillages de convalescence


La réaction de la femme aux cheveux blancs face à la présence d’un agent de l’Inquisition au sein de l’académie arracha à la mage un sourire gêné. Elle admettait avoir peut-être parlé un peu vite, habituée à se présenter de la sorte. Sauf qu'ici, une telle révélation pouvait donner de mauvaises idées aux mauvaises personnes. Et c’est précisément l’une d’entre elles qui émergea dans l’esprit de la garde des ombres qui, d’après son commentaire, laissait entendre que l’Inquisition étendait son réseau et tissait des liens avec des apostats. Une nouvelle, si elle devait être apprise, pouvait desservir autant un camp que l’autre ; l’académie, car cela attirerait une attention non désirée, et l’Inquisition car cela lui donnerait une image d’opportunistes.
La mage s’en voulu, se grondant intérieurement ; pour autant, elle ne se fouetta pas le sang. Anders et Tamara ne laisserait pas la prisonnière partir sans la garantie qu’elle ne parlerait jamais de cet endroit, et il serait toujours temps pour elle de rétablir le quiproquo.

Puis vint une révélation fort intéressante qui fit un instant oublier à la jeune femme l’amertume de son erreur. La prisonnière était donc bel et bien l’ancienne garde commandeur d’Orlaïs disparue. Les rumeurs à ce sujet s’étaient rapidement retrouvées aux oreilles de l’Inquisition, et furent source de tristesse pour certains. Et pourtant elle était bel et bien là, dans l'un des endroits les plus improbables de tout Thédas – pas en très bonne forme, certes, mais vivante.
Lynne grinça à nouveau quand son interlocutrice ri des réactions qu’elle avait dû susciter, mais se retint de dire quoi que ce soit pour le moment sinon, elle savait qu’elle serait sèche. Dorian avait pleuré la mort de son amie, et elle, elle agissait comme si tout ceci était une vaste blague. Ne réalisait-elle pas le mal que cette nouvelle avait suscité ?

Ainsi elle se tu, ne reprenant la parole que pour répondre à la proposition de l’ex-garde-commandeur de garder le secret de sa mort.

« J’accepte votre offre, à la condition que vous acceptez la mienne en retour. »

C’était une belle opportunité pour conclure un marché qui, elle l’espérait, serait respecté. Finissant d’appliquer une dernière once de baume sur le dos scarifié de l’antivane, Lynne continua.

« Contrairement à ce que vous suggériez auparavant, l’Inquisition ne sait rien de l’académie. Je suis ici pour des affaires personnelles. » déclara t’elle, ses iris sombres à l’éclat sérieux posés sur la Garde des Ombres. « Vous devez sans doute déjà savoir que son existence même est un secret. J’aimerai qu’il le reste également jusqu’à ce que ses directeurs se sentent prêts à s’ouvrir au monde. L’Inquisition saura … mais en temps voulu. Alors, si vous comptez vous rendre à Fort Céleste, n’oubliez pas que vous ne m’avez jamais vu. Cela vous convient-il ? »


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Jeu 22 Oct 2020 - 18:45

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Babillages de Convalescence


Elle semblait elle même avoir ses propres exigences. Je la regardais avec une certaine curiosité, et souriais un peu plus en apprenant que l'Inquisition n'était au courant de rien.

"Ha, vraiment ? Voilà qui est encore plus intéressant, fu fu fu ~ ..."

Elle venait donc ici en toute discrétion. Avait elle dit cela pour gagner la confiance des mages d'Onterre, pour mieux préparer le terrain pour l'Inquisition ? Voilà qui était aussi judicieux, encore plus pour espionner ou se faire une idée du potentiel de l'Académie. Mais quand elle me demanda de ne rien dire à l'Inquisition, je mettais de côté cette hypothèse. Si elle n'avait même pas confiance en l'Inquisition... elle avait donc des doutes, peut être sur le fait que cette nouvelle puissance n'utiliserait pas forcément à bon essient cette relation. Il était de notoriété publique que l'Inquisition avait pris le parti des mages, mais ce qu'elle en fait ensuite... Manque de confiance, ou raisons encore plus obscures ? Cela ne rendait la jeune femme que plus intéressante, et avec un nouveau sourire je la rassurais.

"Je suis bien au courant en effet, et je comprends tout à fait cet objectif. Et n'ayez crainte, je ne vous mentionnerais pas. De toute façon je ne compte pas parler de cet endroit, ce serait gâcher un potentiel en le mettant idiotement en danger."

Que l'académie devienne la cible d'anti-mages, de templiers encore fou ou des Adeptes ne serait qu'une question de temps. Plus longtemps elle restera un secret pour le monde extérieur, plus elle aura le temps de se préparer et de se défendre. Tout comme nous l'avions fait avec les Gardes des Ombres en partant discrètement de Fort Céleste pour rejoindre Térébinthe, ne prévenant personne pendant un temps. Et maintenant que les promesses respectives avaient été faites, il ne restait plus qu'à entrer dans le vif du sujet.

"Donc, pour en revenir au sujet, si je suis venue ici c'est pour me faire tester. Il m'est arrivé quelque chose quand j'étais dans les Tréfonds, et je voulais m'assurer que le démon scellé en moi n'existait plus du tout. Si je n'avais plus de démon alors c'était tout bon, mais s'il était encore présent... vous deviez me tuer."

C'était étrange à dire comme cela, mais j'avais été tellement proche de la mort ces dernières semaines que cela me semblait presque comme une grosse blague. Alors mourir une fois de plus ou de moins... Mais soudain je me rappelais que mon audience était peut être pas très habituée à ce genre de blague, et j'essayais de la rassurer et de lui expliquer.

"Enfin pas vous personnellement, mais les mages qui m'auraient fait le test. Hors de question de me balader avec ça dans le corps, sans qu'il ne soit maitrisé. Plutôt mourir."

C'était un fait, plutôt mourir que de devenir un danger pour les Gardes. J'en étais déjà un de nature, pas besoin d'en rajouter.

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Ven 30 Oct 2020 - 11:19

Anonymous
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Babillages de convalescence


Face à sa propre demande, la jeune femme aux cheveux d’ivoire laissait éclater un léger rire emplit de malice. Lynne ne dit mot, appuyant de son silence le sérieux de sa demande. Elle ne put s’empêcher cependant de ressentir une once d’inquiétude face à la manifestation de l’intérêt de son interlocutrice. Le secret amenait la fascination, et la fascination a le pouvoir de délier les langues. Malgré tout la garde lui assura que son aveux serait en sécurité avec elle, invoquant sa compréhension derrière les raisons invoquées par la mage mais également le potentiel que recelait l’académie.
Un peu plus soulagée, Lynne la remercia. Rien ne garantissait qu’elle disait la vérité, mais elle voulait la croire honnête ; si elle était l’amie de Dorian, elle pouvait lui accorder une part de confiance.

Sa compagne reprit alors ses explications où elle les avait laissé. Tout en l’écoutant avec attention, la guérisseuse referma le pot de baume pour le remettre à sa place.
En lui posant sa question originelle, elle ne s’était pas doutée que les explications qui s’en suivraient seraient fortes en révélations. Lynne ne savait pas ce qui était le pire : les expériences auxquelles Tullia avait survécu, ou bien la désinvolture qui enrobait sa narration. Tout ce qu’elle racontait n’était nul autre que l’un des pires scénarios auquel un mage -ou n’importe quel individu, vraiment- pouvait faire face dans sa vie ; pourtant, elle semblait en parler presque comme si de rien n’était. Avait-elle vécu pire que cela ? Quoi qu’il en soit, sur le moment, Lynne voyait en elle une force de la nature.

« A qui le dites vous ... Il n’y a pas pire cauchemar.  » renchérit-elle, son regard analytique renvoyant un éclat de compassion. «  Je … je suis vraiment désolée que vous ayez à subir tout cela. Je n’ose pas imaginer ce que vous avez vécu avec ce monstre en vous. J’espère seulement que vous trouverez un peu plus de paix à présent. »

Si le démon n’était plus en elle, elle ne pouvait que aller mieux. Cela dit, les marques qu’il avait dû laisser en elle devaient être irréversibles. Elle se demandait ce que l’antivane pouvait ressentir en ce moment même. Etait-elle encore choquée malgré la force qu’elle montrait ? Soulagée ? En paix ? Traumatisée ? Une nouvelle question à laquelle elle n’avait pas la réponse.
Mais une autre se posait en elle, plus pressante. Si elle se souciait du bien-être de la jeune femme, la façon dont elle s’était dépêtrée d’une situation normalement inextricable l’interpellait davantage.

« Vous savez, vous avez eu beaucoup de chance. On ressort très rarement entier de ce genre d’expérience … Inévitablement, le mage – enfin, la personne finit par devenir tôt ou tard une abomination. » reprit-elle, ses iris sombres l’observant avec sérieux. « Qu’avez-vous fait pour qu’il ne prenne pas le contrôle sur vous ? »


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Mer 9 Déc 2020 - 20:02

Tullia E. Von Raijer
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Elle semblait très concernée par cette affaire, montrant clairement son empathie. Je fronçais légèrement des sourcils, ayant du mal à voir les choses tout à fait comme elle.

"Ce n'était pas si terrible... enfin c'était vivable..."

Par la suite, elle parla de possession et d'abomination. Ha, je vois. Nous ne sommes clairement par sur le même accord de luth. Je souriais, essayant de lui expliquer que ce n'était pas ce qu'elle croyait.

"Ha, je crois qu'il y a confusion. J'avais un démon en moi certes, mais il était scellé. La seule influence qu'il a eu sur moi pendant des années était de me rendre... comme soumise à mes instincts. Comme une voix, ou une bête qui gronde au loin, qui insuffle des émotions. La colère, l'envie de sang, de tuer, de m'amuser, d'assouvir mes désirs et mes plaisirs. Mais à part cela, il n'avait pas le contrôle de mon corps. J'étais juste... folle et sauvage."

Je me mis légèrement à rire, haussant des épaules tout en me relevant. Je reprenais ma tunique pour me rhabiller, pour cacher ce corps pleins de cicatrice et à l'allure malade.

"Enfin je le suis toujours un peu, cela fait partie de mon caractère mais... Maintenant je vois les choses autrement, je les ressens autrement. Comme si on m'avait enlevé des oeillères et que tout ce tumulte en moi s'était éteint. C'est... autant libérateur qu'effrayant. C'est sans doute ça le plus horrible dans l'histoire. Avoir oublié pendant tant d'années ce que c'est que d'être normale, et de se retrouver comme devant un gouffre."

C'était ça, la véritable horreur de ma situation. Que pendant toutes ces années j'ai oublié ce que je suis en temps normal. Presque la moitié de ma vie avec ce démon, ne plus l'avoir c'était comme faire face au vide et à une étrange solitude. Dans les Tréfonds je ne m'en étais pas rendu compte, ma faiblesse et l'instinct de survie faisant barrage. Mais maintenant que j'allais mieux et que je pouvais mieux ressentir ce qui m'entourait ou ce que j'étais, je prenais conscience du véritable cauchemar qui ne faisait sans doute que commencer.

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Sam 19 Déc 2020 - 11:53

Anonymous
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Les abominations sont le cauchemar de tout mage. C’était tout aussi terrible que l’apaisement, voire pire encore aux yeux de Lynne. Un Apaisé, même s’il n’était plus qu’une coquille vide sans ambitions propres, était incapable du moindre mal à moins qu’on le lui ordonne explicitement. A l’inverse, devenir l’hôte d’un démon signifiait se transformer en danger ambulant. Un mage possédé serait capable de torturer et tuer ses propres amis sans qu’il ne puisse rien y faire, esclave de la vile entité.
C’est pourquoi les propos de Tullia avaient fait bondir intérieurement la marchéenne. Sa situation était lourde de grave implications, et la voir libérée du joug de cette chose qui ne délaissait son réceptacle qu’à la mort de ce dernier était une vision des plus improbables et des plus rares. Elle n’avait à vrai dire jamais entendu parlé de pareil phénomène.

Aussi, quand elle s’aperçut de la confusion puis de l’amusement de son interlocutrice, Lynne se figea d’étonnement ; puis, au fil des explications de cette dernière, elle comprit finalement. Il s’agissait d’une situation fort différente aux enjeux qui l’étaient tout autant. Cependant, elle n’était pas moins intriguée par son cas en raison de la rareté de cette occurrence.

Les questions fourmillaient déjà en elle, mais elle se retint pour l’instant de les laisser librement s’exprimer par respect pour ce qu’éprouvait l’ex-garde commandeur. Sa situation était suffisamment difficile ainsi. Elle ne reprit la parole que pour tenter de la rassurer :

« Comme c’est le cas pour beaucoup de choses, le temps fera son œuvre et vous finirez par réapprendre à vivre normalement, comme avant. Soyez simplement patiente avec vous-même.  »

Tout en lui parlant, elle lui souriait avec gentillesse. Consciente cependant que ce conseil était plus facile à dire à appliquer, la mage ne s’arrêta pas là, soucieuse de l'état mental de sa patiente.

« Cela dit, je n’ai jamais été à votre place et je ne peux pas imaginer ce que cela doit vous faire. Qu’est-ce qui a changé finalement avec l’absence du démon pour que vous trouviez cela si effrayant ? »


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