[Mission] Mors Vinquit Omnia | Elia

L’Emprise du Lion semblait être une enclave dans le temps et l’espace de l’Empire d’Orlaïs. A cette période de l’année, il semblerait logique que l’eau gèle et que du ciel tombe des trombes de neige. Mais à l’Emprise du Lion, c’était monnaie courante. C’était comme si une sorte de micro-climat régnait maître sur les vents de ce coin de pays, les Dorsales crachant leur vent froid sur la vallée avec pour seul répit les crues du printemps.

Une jeune elfe, perdue et refoulée par la bise, cherchait son chemin entre les pins. La raison de son voyage était la sienne, mais pour l’instant la conséquence en était indépendante : elle était probablement au pire endroit possible à cette période de temps. Et aucun paquet de neige, ni flocons virevoltants ne pouvait lui crier de s’arrêter.

Mais peut-être pouvait-elle écouter sa propre jugeote. Là, au coin d’un pin : Un bouclier à la bride arrachée. Autour de l’épave, des pas lourds, comme des bottes ferrées, maculait la neige. Et tangent à la trajectoire des traces, une longue piste irrégulière. Vestige d’un conflit passé, le bouclier restait amovible, seul témoin de ce qu’il s’était passé. Plus intéressant peut-être est le blason frappé au marteau sur l’acier froid.

Un œil unique, transpercé par l’épée de Justice.

A travers les aiguilles de pin, la bise se leva à nouveau. Doucement mais sûrement, une fine couche de neige commence à recouvrir le bouclier.

Une petite chose, seule, abandonnée par son propre corbeau qui se chauffait les plumes à Onterre. Équipe de lourd vêtement, et de son long bâton de mage…

« Quel froid. »

Se plaignait la petite elfe. Comme souvent, elle avait dit sa pensée à voix haute, mais elle avait une raison justifiée cette fois. Le vent froid comme seule compagnie, la solitude commençait à peser, et le son de sa propre voix sonnait comme une bénédiction aux oreilles d’Elia.

Et là, comme envoyé par le Créateur, se trouvait une bien étrange scène. Un bouclier avait attiré son regard. En réalité, c’était avant tout le chaos dans la neige qui attira son attention en premier lieu.

Elia avait déjà vu ce blason… quelques fois. Certains soldats en portaient, parfois, dans certains villages féreldien. C’était le symbole de l’Inquisition. L’Inquisition était donc ici ? La jeune elfe savait qu’il aidait souvent les réfugiés et autres personnes dans le besoin. Peut-être l’aiderait-elle ?
De toute manière, elle n’avait rien à perdre, le froid finirait par avoir raison d’elle si elle continuait d’errer ainsi.

Elia s’approcha du bouclier et le ramassa. Elle observa ce dernier comme s’il s’agissait d’une merveille avant de se reconcentrer sur les traces de pas. Par chance, ces dernières étaient profondes et la neige n’avait pas encore réussi à les recouvrir.
Après s’être rapidement réchauffé les mains, la jeune elfe fit tomber le bouclier, bien trop encombrant, et commença à suivre les pas au sol, tentant au mieux de pister la troupe passée plus tôt.

Lorsque la jeune elfe s’empara du bouclier, le froid induit par l’acier délaissé pénétra à travers la fine toile de ses gants. Si le blason frappé sur le métal l’avait intéressé, peut-être avait-elle aussi remarqué la raison de son abandon. La bride en cuir était rompue, déchiré en trois morceaux dont un reposait encore dans la neige. Cette défaillance était courante, mais normalement le bouclier était encore utilisable. Or, ici c’était la poignée en métal rivetée qui avait été arrachée. De plus, les côtés qui normalement présentait des angles bien prononcée étaient arrondis par endroit, comme si une main énorme s’était emparée du bouclier avec force pour l’arracher à son détenteur.

N’ayant plus rien d’important à examiner, et jugeant l’épave du bouclier bien trop encombrante, l’elfe le rejeta dans la neige pour que la rouille y finisse son travail. Elle décida que trouver le possesseur du bouclier était une bonne idée pour se sortir de cet enfer gelé. Guidée par les traces de pas, la longue trace sinueuse collait la trajectoire, comme celle d’un prédateur qui suivait sa proie. Mais soudainement, aussi soudainement qu’elle était apparue au côté des traces de pas des soldats de l’Inquisition, elle avait disparue. Des aiguilles de pins maculait le sol autour des traces, et entre les arbres on pouvait distinguer un-

Un cri, d’une octave masculine, perça le silence. A travers les troncs, un homme habillé en vert et en orange venait de prendre l’elfe sur le fait. Un arc à la main et une flèche encochée, il semblait extrêmement capable de s’en servir, même si l’elfe semblait être une enfant innocente. Visiblement terrifié et tremblant, il l’interloqua de loin.

« Ne… ne t’approche pas ! Dis moi qui tu es, et vite sinon j’te troue la tête aussi rapidement que t’aura le temps de faire un pas ! Tu m’auras pas comme ils ont eu Marcel espèce de petite garce ! »

Quelque chose était arrivé dans cette forêt, quelque chose d’assez mauvais pour mettre ce soldat dans un tel état.

Le bouclier brisé fit quelque peu frissonner Elia. Quelle créature aurait pu faire ça ? Un ours ? C’était la réponse la plus rassurante qu’Elia trouvait. Silencieusement, elle lançait une prière au Créateur pour ne pas rencontrer la… chose responsable de ceci.

Elle commençait alors à suivre les traces de pas laisser par les soldats. Elle avançait tranquillement… elle remarquait cependant que les traces des soldats n’étaient pas les seules. Une étrange trace semblait suivre les pas. Comme la marque d’un gros serpent… Mais cette dernière disparue aussi soudainement qu’elle était apparue…

Un cri retentit, il était humain, ça, Elia en était sûr. Elle se retrouva face à quelque chose… ou plutôt quelqu’un, qu’elle n’attendait pas atteindre aussi tôt. Lui, cet inconnu, non plus ne semblait pas s’attendre à rencontrer Elia. Il la prenait pour quelqu’un d’autre… quelque chose d’autre.

Elle se figea devant l’homme armé. La peur s’empara d’elle. Elle pouvait mourir dans un instant, si l’homme décochait sa flèche. Il demanda alors l’identité de la petite elfe… elle finit par répondre, la voix un peu tremblante, autant à cause du froid que de la peur de mourir.

« Je… je m’appelle Elia. Je viens du Nevarra. De la ville de Parendal. Je ne… je ne suis qu’une voyageuse… »

La petite elfe disait la vérité, elle n’avait pas précisé qu’elle était mage, et espérait que le bâton ne mettrait pas trop rapidement la puce à l’oreille de l’homme. Il semblait fuir… un monstre, et ce n’était pas rare que l’on confît cet adjectif à un mage, aussi innocent, puisse-t-il être.

L’archer semblait se calmer peu à peu, constatant, peut-être, qu’il n’avait visiblement pas grand-chose à craindre d’une petite elfe de 50 kilos (mouillé). Mais il garda son arc bandé en direction d’Elia, continuant de la viser.

« Je… je ne vous veux pas de mal… »

Elia ? Du Névarra ? Parendal ? L’Archer ne comprenait foutrement rien de ce qu’une gamin elfe d’un trou dont il n’avait jamais entendu le nom venait faire ici. Surtout dans cet endroit maudit où il venait de perdre un ami. Néanmoins, le ton hésitant et l’aura de paix de l’elfe le rassura quelque peu. Car si ses yeux ne l’avaient pas trompé, des choses bien plus terrible qu’une oreille-pointue les menaçait. Il détendit son arc, mais pas ses membres. Ses jambes tremblaient, comme s’il voulait s’enfuir à tout moment. De toute évidence, le cri que l’elfe avait entendu venait de lui.

« Ouais… c’est ça… j’t’ai à l’œil quand même. Si ça se trouve tu fais parties de ces vénatoris. C’est à cause d’eux qu’on est là. C’est à cause d’eux qu’Harding nous a envoyé éclairer ce coin horrible. Il faut qu’on se tire de là, petite fille, tu m’comprends ? J’en ai vu un grimper dans un arbre. On n’est pas à l’abri ici. »

Comme pour ponctuer sa phrase, un craquement de branche sinistre résonna au-dessus de leur tête. L’archer ne pouvait lui dire si c’était dû à ce qui avait tué Marcel, ou si c’était simplement le vent de l’Emprise du Lion qui avait décidé de leur donner une bonne frayeur.

« Oh putain. Je déteste cet endroit tellement fort. Bon, petite elfe. J’t’ai à l’œil, mais je peux simplement pas te laisser là. Si les Vénatoris sont dans le coin, ils te transformeront en je ne sais quoi, et on peux simplement pas leur laisser un bout de viande aussi frais. Notre camp est à côté, il y a du feu et il est dans une clairière. Je veux trouver mes amis, et on se barre d’ici. Ça te chante ? »

L’homme, qui semblait plutôt être un garçon qui avait à peine atteint sa maturité, parlait très vite et articulait à peine. Son accent était très campagnard, comme si il venait de l’Orlaïs profonde. Il se retourna, et sortit quelque chose de sa sacoche qui ressemblait à un biscuit qu’il s’empressa de mâcher. La bouche pleine, il dit :

« Sache que je fais partie d’un des corps d’Elite de l’Inquisition, et que je peux te trouer en un quart de seconde si tu fais la maline. »

Si c’était un bluff ou non, le futur en serait le seul  témoin.

« Bon, maintenant qu’on est débarrassé de ça. J’m’appelle Samuel. Mais tout le monde m’appelle Sammy. Donc si tu vois une merde qui nous veut du mal, tu gueule. Si tu vois un mage, tu gueule. Et si tu vois de la fumée dans le ciel, tu gueule car c’est notre campement. Tu m’comprends ? Allez, suis moi maintenant. »
 

L’homme ne semblait pas complétement complètement faire confiance à Elia. Normal dans une pareille situation, pensait alors la petite elfe. Cependant, elle ne put s’empêcher de démentir qu’elle n’appartenait pas au Venatori…

« Je ne suis pas une ve-- quoi ? »

Enfin, elle aurait terminé si l’homme n’avait pas parler des ennemis dans les arbres.
Elia regarda au-dessus d’elle, cherchant parmi les branches un ennemi invisible. Le bruit d’un craquement de branche fit sursauter Elia qui faillit libérer la magie de son bâton dans les hauteurs. Une chose plutôt dangereuse, contenu de sa maîtrise de la magie quand cela ne touche pas à la nécromancie ou à la théorie.
Les Venatoris… Elia avait déjà entendu parler d’eux. Ils étaient les ennemis de l’Inquisition, une sorte de secte bizarre venant de Tévinter. Bref, c’était eux les ‘‘méchants’’ dans la vision manichéenne du monde.
Une vision que partageait Elia. En grande partie, car ces venatoris représentaient aussi une menace pour l’Académie d’Onterre où elle avait élu domicile.

« Je vous accompagne, mais… »

Elle fut coupée lorsque le soldat prit quelque chose dans sa sacoche. Elle préféra ne pas faire sa remarque par timidité. Cependant, lorsqu'il lui donna l'ordre d'hurler dans le cas où elle verait de la fumé, elle dit alors :

« D’accord, Sammy… mais si l’on voit la fumée, cela ne veut pas dire que l’ennemi aussi ? »

Elia ne voulait pas vraiment se diriger vers un piège tendu par les Venatoris… ou arrivé dans un campement militaire en proie à un conflit. Elle aurait bien aimé ne pas passer par là… elle aurait dû ne pas passer par là.
Cependant, elle était ici. À prier silencieusement le Créateur de lui venir en aide.
Elle était attentive au moindre bruit, au moindre mouvement. Prête à hurler à plein poumon.

« D’accord Sammy… Mais si l’on voit la fumée, cela ne veut pas dire que l’ennemi aussi ? »

Sur ces mots, l’éclaireur de l’Inquisition se stoppa net. D’une voix neutre, comme si il tentait de maîtriser ses émotions, il dit :

« Tu vois ça… C’était pas quelque chose que j’avais besoin de savoir. Je sais même pas si ces… ces choses sauraient faire la différence entre de la fumée et la neige. On verra bien. Allez, on se bouge maintenant. »

Avalant les distances à grand pas, Sammy ne s’occupait guerre de la petite elfe qui avait magiquement apparu dans le pire endroit du monde. Si elle ne pouvait le suivre, tant pis pour elle. Il avait bien trop peur pour s’occuper de ce genre de choses. Serrant fort son arc, il gardait peut-être un peu trop la tête en l’air à surveiller les branches. Il manqua de trébucher quelques fois, ce qui serait désastreux.

Mais très vite, son sens de l’orientation aiguisé le ramena au campement de l’Inquisition. Il fut le premier à voir un contraste entre le blanc-gris du ciel et le gris-blanc de la fumée. Il s’arrêta et brandit sa main en face du visage de l’elfe pour la sommer de ne pas hurler.

« Notre camp est tout droit. Il est dans une clairière, alors ces choses ne nous choperont pas. Viens -»

Soudain, un craquement de plus retentit entre les branches. Et un autre. Et encore un autre. Puis une multitude. C’est comme si quelque chose se déplaçait en grande vitesse pour se recentrer vers la position des deux compagnons. Sammy, terrifié, pris néanmoins la main d’Elia -la serrant extrêmement fort-, et cria

« COOOOOOOOURS !! »

Tirant la petite elfe par la main, il la souleva presque par le moment créé par sa vélocité. Le craquement des arbres ne faisait que s’intensifier, et dans une course effréné Sammy les tira hors de danger en les emmenant dans le cercle bien trop limité de la clairière du camp de l’Inquisition. Un feu, une balise très inorthodoxe pour signaler une position pour l’équipe des éclaireurs, se situait en plein milieu du cercle circonscrit par les arbres.

Haletant, Sammy ne lâchait toujours pas la main d’Elia. Il l’écrasait comme un étau, sa panique accentuant sa force. Sans s’en rendre compte, il jeta un coup d’œil à l’homme qui se tenait près du feu. Selon son uniforme, c’était le chef des éclaireurs de l’Inquisition.

« Sammy, bordel à cul qu’est-ce que t’a foutu ? Où est Marcel ? Est-ce que tu sais où est Gratien ? »

Le chef donna un coup de menton en direction de l’elfe.

« Et c’est qui celle-là ? »

Sammy, toujours paniqué, balbutia :

« Ah bah ah bah ah bah…»

Le chef de Sammy lui envoya un regard noir pour le sommer de se calmer. Mais soudain, quelque chose fit qu’il se désintéressa de sa recrue. Quelque chose, ou quelqu’un, courrait dans la lisière des arbres.

« Bah. Voilà Gratien. BOUGE-TOI ! IL Y A QUELQUE CHOSE DANS LES ARBRES ! »

Et ce qu’il devait arriver, arriva.

Gratien, levant la tête en l’air pour regarder, ralentit pour voir arriver sa mort en face. Une masse gélatineuse, rouge sang et pulsant comme un cœur arraché de son habitacle se rua sur Gratien en un dernier craquement des branches de pins. Il était difficile de voir les détails avec cette petite distance qui séparait les témoins de la victime, mais une chose était claire comme du cristal.

Les cris. Dans un bruit mouillé, la tête de Gratien fut enveloppée par la masse. C’était comme si à chaque endroit submergé par le blob, sa peau se… se dissolvait. Comme un escargot qui mangeait une salade. D’une lenteur terrible, l’homme se vit épluché de la peau jusqu’au os, la sentence se propageant jusqu’à ce que tout son corps soit absorbé par le monstre.

Comme si il se nourrissait du sang et de la chair même de Gratien, la masse pulsait frénétiquement et semblait grandir à vue d’œil. Le chef de Sammy, d’une voix grave, réagit simplement avec un « Putain… », tandis que Sammy ne fit que trembler.

Car autour d’eux, les arbres tremblaient et craquait. La clairière n’était peut-être pas tant une bonne idée que ça.

La réponse de Sammy laissa Elia perplexe. Quel genre de créatures pouvait confondre de la fumée et de la neige ? Elle ne put se permettre d’y réfléchir plus longtemps, se consentant pour ne pas tomber dans ce terrain glissant et suivre la cadence des pas de Sammy. Heureusement, le bâton de mage aida beaucoup la petite elfe à conservé son équilibre. Ce qui ne fut pas toujours le cas de l’éclaireur qui semblait faire son possible pour rester debout comme si sa chute signifiait sa perte.

Et alors que Sammy aperçut l’emplacement de son camp, des bruits se firent entendre. Ce qui aurait pu sembler au bruit du vent contre les branches devint bien vite de plus en plus brillant. Alors qu’Elia essaya de regarder d’où provenait le bruit, l’éclaireur prit violemment la main libre d’Elia.

« AÏE !!! » Ne pus retenir Elia, qui faillit faire tomber son arme.

La main de Sammy était plutôt douloureuse, mais bientôt l’adrénaline que ressentait la jeune elfe prit le relai et la douleur s’estompa pour ne devenir qu’une chose secondaire dans l’esprit du mage. Sa course effrénée contre la mort nous mena au camp. La petite elfe fut particulièrement surprise de ne voir qu’un seul homme. » Ne pus retenir Elia qui faillit faire tomber son arme. Alors que le chef gueu… demandait à Sammy un « rapport », il finit par faire attention à la jeune elfe que Sammy avait peut-être sauvé.

« Je suis Elia, monsieur. » Soupira la jeune elfe entre deux respirations.

Bien qu’habitué à voyager, elle n’était guère une sprinteuse et ce genre de course dans la neige n’était vraiment pas son fort. Elle était essoufflée. L’adrénaline redescendait, elle se sentait en sécurité avec ces soldats… Les bruits de pas dans la neige se firent alors entendre, et le chef des éclaireurs semblait connaître leur propriétaire. Il lui somma de se hâter et de faire attention aux arbres ce qui malheureusement ralenti l’éclaireur qui ne put qu’assister impuissant à sa mort prochaine.
Devant cette scène d’horreur, Elia pu à peine se retenir de vomir. Elle avait assisté à de nombreuses morts lors de l’oblitération du Cercle ou des escarmouches avec les Hommes Libres près d’Onterre. Et grâce à la magie ces gens étaient morts dans des situations aussi nombreuse que grotesque. Mais elle avait alors toujours su tenir. Elle avait vu plus de cadavres durant sa formation de Mortalitasi que de nombreux soldats et ce n’était pas quelques brûlés vifs qui allait la faire frissonner… mais là… Cette horreur était une insulte à la vie elle-même.

Largement paniqué, Elia commença à pointer son bâton en direction de la créature, elle concentra l’énergie de l’Immatériel et lança une boule de feu vers le corps de ce Gratien et cet horrible monstre qui le dévorait. Elle ne s’avait ce qui pourrait se passer, après tous elle venait de révéler aux deux autres hommes, déjà terrifiés, qu’elle était une mage. Une enfant maudite du Créateur…