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Ven 2 Oct 2020 - 23:13

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

– Garde des Ombres –

Messages : 567


9:41- Haring
PV Fabien Sourceclaire


Ma che stupido…

Eurydice soupira, se retenant au passage de se frapper le crâne devant sa stupidité. Au lieu de prendre à droite, elle avait pris le chemin de gauche, et désormais, elle se retrouvait perdue dans les rues de Val Royeaux. La capitale orlésienne était immense, emboutiquée, et pleine de vie, si bien que la dalatienne tournait en rond depuis plus d’une heure. Quand elle croyait enfin avoir trouvé la rue pour quitter la ville, elle se rendait compte qu’elle s’enfonçait un peu plus dans ce dédale sans queue ni tête. Quand elle retournait sur ses pas, elle ne reconnaissait pas une seule goutte des nouvelles rues qu’elle traversait. A force, elle se demandait si son sens de l’orientation n’était pas resté dans les Anderfels, ou si sa boussole interne ne fonctionnait plus une fois entourée par des murs de pierre. Dans la Forêt d’Arlathann, elle n’avait jamais connu pareille difficulté pour s’orienter. A chaque fois, elle retrouvait son chemin les yeux fermés, et ne manquait jamais l’heure du dîner de son clan.

Val Royeaux était un véritable labyrinthe dont elle était prisonnière.

En plus de ce problème technique, Eurydice n’était guère aveugle aux regards mauvais que les passants lui adressaient. Si elle faisait l’impasse sur la langue et les coutumes vestimentaires, elle se croirait de retour à Qarinus, où les tévintides la considéraient comme une moins que rien, une vulgaire esclave qui ne vivait que pour servir les maîtres. Aucun orlésien ne lui avait encore sauté dessus pour l’enchaîner, mais la lueur dans leurs yeux en disait plus long que leurs actes. Si elle les écoutait, elle n’aurait rien à faire dans ces rues. Au cours de sa perdition, elle était passée devant le bas-cloître de la capitale, et elle avait rapidement fait demi-tour. C’était un immonde cache-misère, un endroit sordide qui contrastait avec la renommée du pays. Tévinter n’était certes pas un exemple à suivre, mais au cours de sa brève année là-bas, elle n’avait jamais dormi dans un lieu aussi insalubre.

Elle chassa néanmoins de telles pensées de son esprit. Ce n’était pas le moment de se perdre dans des considérations pareilles. Pour l’instant, il importait qu’elle retrouvât sa route pour Térébinthe. Plus elle restait à Val Royeaux, et plus elle prenait du retard sur son itinéraire initialement prévu. En outre, avec son bâton de mage, elle ne se sentait guère à l’aise à l’idée de marcher encore des heures dans la capitale orlésienne. Tôt ou tard, elle risquait de s’attirer des ennuis avec les Templiers, ce qu’elle ne désirait pas. La guerre qui les opposait aux mages était absurde, et Eurydice refusait de se laisser entraîner dans un conflit de ce genre.

Après un énième soupir, la Garde décida d’abandonner d’avancer à l’aveuglette. Elle n’arrivait à rien, à part peut-être se perdre davantage. Depuis une bonne dizaine de minutes, elle avait l’impression de repasser sans cesse devant cette fontaine aux lions. Ou peut-être que toutes les fontaines se ressemblaient ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Et comme si cela ne suffisait pas, elle avait froid. Sa veste ne suffisait pas à lutter contre les basses températures du sud de Thédas, et elle redoutait que la neige se mît à tomber. Tout mais pas ça, songea-t-elle. Elle ne tenait pas à ce que le sort s’acharnât sur elle.

Un peu au petit bonheur la chance, Eurydice poussa la porte d’une taverne au nom racoleur et à l’enseigne lustrée. Une douce chaleur l’enveloppa aussitôt, accompagnée par l’odeur d’un porcelet rôti à la broche. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres ; peut-être que sa malchance tournait enfin. Avec un peu d’espoir, le tenancier lui expliquerait comment quitter la ville sans se perdre encore. Elle ne prévoyait pas de passer la nuit à la capitale, alors plus vite partirait-elle, plus vite se sentirait-elle tranquille. Toutefois, elle ne dirait pas non à un petit encas avant de reprendre la route.

Hé, l’oreille pointue, ça te dirait pas de venir par là ?

Eurydice papillonna un instant avant de comprendre qu’un homme s’adressait à elle, malgré ce surnom peu qualitatif. Après une brève seconde de réflexion, elle décida de l’ignorer pour se concentrer sur sa mission ; quitter la ville.

Oh j’te cause, l’oreille pointue.
Je ne suis pas intéressée.

Alors qu’elle passait à hauteur de sa table pour rejoindre le comptoir de la taverne, l’humain lui attrapa au vol le poignet pour la retenir. Elle essaya de se dégager, mais plus elle bougeait, plus il resserrait sa prise.

Sois pas si timide voyons…
Pourriez-vous me lâcher ?

L’homme puait l’alcool, et ses yeux vitreux ne laissaient guère envisager de solution à l’amiable. Eurydice ne souhaitait pas en arriver à la violence, et comme elle s'en doutait, il ne la lâchait pas malgré sa demande. En plus de cela, le reste de la taverne jouait les aveugles, et elle craignait donc d’être prise à partie et de causer un esclandre si elle se dégageait vivement.

Allez ma mignonne, viens donc par là.

Quand il osa lui glisser une main sur les fesses, le peu de patience qu’Eurydice conservait encore vola en éclats – tout comme son restant de raison. D’un geste abrupt, elle fracassa la tête de l’homme contre la table.

Fen’Harel ma halam !

Elle jura entre ses dents sa malédiction elfique, tandis qu’elle se dégageait enfin de ce pervers. Val Royeaux, Qarinus, elle ignorait laquelle des deux villes était la pire. En revanche, elle comprit bien vite que son action sous l’emprise de la colère n’avait guère été une bonne idée. L’humain, qui tentait de reprendre contenance en tenant son nez ensanglanté, n’était pas seul. Trois autres gaillards l’accompagnaient et se relevaient au même instant, des regards noirs braqués sur la dalatienne.

Ah. Merde.

Eurydice recula d’un pas, et la porte d’entrée de l’auberge lui parut soudain beaucoup trop loin. Avec sa magie, elle parviendrait sans doute à maîtriser ses quatre adversaires, mais elle doutait qu’utiliser ses pouvoirs fût une brillante idée dans sa situation. Elle redoutait le moment aux les autres clients la blâmeraient pour avoir déclenché une bagarre, comme si elle aurait dû se laisser faire lorsque cet ivrogne lui avait mis une main aux fesses.

Cependant, quand l’un des humains se jeta sur elle pour tenter de la retenir, elle n’eut d’autre choix que de contrattaquer si elle tenait à se sauver de ce mauvais pas. A défaut de recourir à sa magie, elle para l’assaut avec son bâton et repoussa l’homme, bien qu’avec peine. Elle était mage, pas combattante de rue. A moins qu’elle ne parvînt à fuir, elle ne tiendrait pas longtemps.


Dim 4 Oct 2020 - 1:39

Ashleigh
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9:41 du Dragon
Feat. Eurydice Tillahnnen
Elfe victime d'abus - ■ ■ ■


Et encore une journée de travail envoyé en l’air à cause d’une énième lettre de menace « anonyme ». Je n’avais pas le temps pour les menaces de mort de la Chantrie, je devais finir mon recueil actuel militant contre la Chantrie et ses abus. Mais malheureusement pour moi, celle-ci prit bien trop d’ampleur, pour une fois ; me voilà à « La Page Blanche » en train de faire l’inventaire des rayons, comme à chaque mois. Soudain, venant de nulle part, surgirent des gardes. Etienne paniqua, pensant que le twist de sa dernière tragicomédie avait fait polémique au point de se foutre dans la merde, mais nous réalisâmes bien vite que c’était davantage pour moi qu’ils venaient.

L’air de rien, nous fîmes comme chaque fois où ce genre de désagrément survenait : Etienne leur faisait la parlote inutile, tandis que je me dissimulais dans une sortie dérobée que nous découvrîmes il y a quelques années de cela. Un passage fort utile, il fallait l’avouer. Et comme toujours, il me faudrait me tenir à l’écart de la bibliothèque pour au moins plusieurs jours, voire plus.

Déambulant distraitement dans les rues, mes sourcils restaient froncés : les tentatives d’appréhension semblaient toujours plus se multiplier .. Avaient-ils enfin peur de mes mots, ou se doutaient-ils de ma double-vie ? Et encore, si elle n’était que double .. Il me faudrait redoubler de prudence, m’absenter quelques temps.

Mon pas était rapide. Au loin, j’aperçus deux gardes discuter ; mon sang se glaça. Je bifurquai de direction. Ils connaissaient mieux mes routines pour les éviter ? Merde, ça sentait tout sauf bon. A mon avis, ils devaient commencer à me suivre de toujours plus près. Réfléchis, merde, réfléchis ..

Ma seule chance était de les semer dans un secteur que je connaissais moins : ils penseraient moins à fouiller un quartier où je ne me rendais jamais, après tout. Je pénétrai donc dans le dédale pavé et étroit, profitant du voile nocturne pour mieux me dissimuler. Je ne pouvais pas me risquer à me reposer sur mes contacts : d’un côté, ils pourraient retracer mon réseau et faire le lien entre Fabien Sourceclaire l’activiste idéaliste, et Déicide le tueur de chantriste, et ce ne serait jamais une option. De l’autre, je ne pouvais pas risquer de détériorer les liens ambigus avec mes meilleurs contacts, c’était mort.

Me voilà donc livré à moi-même.

Le regard balaya les murs, façades, enseignes, embranchements des diverses rues que je traversais, en quête de quelque chose, de n’importe quoi, mais pas un nom que je connaissais, sous peine de colporter les ennuis dans mon cercle privé. Après une bonne dizaine de minutes à éviter les patrouilles nocturnes et à chercher, je tombai finalement sur une taverne que je ne connaissais pas : sourire aux lèvres, j’en franchis le pas.

Ce que j’y vis ne m’enchanta pas du tout.

Fen’Harel ma halam !

Je n’avais pas besoin de comprendre la signification des mots utilisés pour savoir que l’elfe présentement tripotée par un ivrogne était furieuse. A observer les alentours, évidemment, personne ne regardait vraiment – ou alors simplement pour la curiosité morbide. Comme il le méritait, son visage fut éclaté contre la table violemment, le faisant lâcher prise sur la pauvre femme. J’attrapai une bouteille sur un plateau qui passa près de moi, et j’y déposai quelques pièces en compensation.  

Cela dit, les choses ne s’arrêtèrent pas là : trois acolytes se levèrent, furieux apparemment, et ce fut à ce moment où j’arrivai près de la petite scène pathétique. Sans vraiment attendre, ils se jetèrent sur elle.

D’une voix fort portante, menaçante et rauque, j’attirai au moins l’attention de l’un d’entre eux.

EH LES SOUS-MERDES LA-BAS !!

Et sans en dire plus, j’éclatai la bouteille tristement pleine sur le crâne du rustre au plus près de l’elfe. Ce dernier s’écroula net, malgré la carrure qui allait avec. Tranquillement, je m’interposai entre la jeune femme et les deux autres encore debout, la bouteille brisée pointée dans leur direction.

La courtoisie ça s’apprend, bordel.

N’attendant pas que le premier se jette sur moi, je lui balançai la bouteille au visage, avant de me préparer à me battre aux poings avec le second. Les pointes lui arrivèrent partiellement dans l’œil. Ils étaient ivres, c’était bien trop facile : gauche ; droite ; droite ; j’attrapai son poignet avant de lui coller un uppercut ; je lâchai son poignet ; je le poussai sur sa table à coup de pied.  

Puis sans vraiment m’attarder sur s’ils voulaient une deuxième manche, j’attrapai la jeune femme par le coude avant de progressivement nous diriger vers la sortie. Avec le grabuge qui s’était fait, les gardes me retrouveraient bien assez vite si je restais entre ces quatre murs.

Je ne sais pas vous, mais personnellement je ne reste pas ici.

Mon emprise sur son coude n’était pas particulièrement forte, si elle voulait se libérer elle le pouvait aisément.

Dim 4 Oct 2020 - 14:49

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

– Garde des Ombres –

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9:41- Haring
PV Fabien Sourceclaire


Parfois, Eurydice se demandait quelle erreur avait-elle commise pour s’attirer autant les foudres de Fen’Harel. Le dieu elfique de la ruse prenait un malin plaisir à mettre des bâtons dans les roues de ses plans, ou à briser son quotidien paisible. En dépit de ses efforts, les faux pas se multipliaient, en particulier en cette journée. Le froid manquait de la faire greloter, elle avait perdu son chemin, elle errait dans les rues de Val Royeaux depuis plus d’une heure sans retrouver sa route, et elle avait atterri dans une taverne peuplée d’ivrognes et d’aveugles. A croire que les Faiseurs eux-mêmes se dressaient sur son chemin depuis son départ pour Orlaïs. Si elle avait été superstitieuse, elle aurait pu croire à un avertissement de la part de ses dieux ; mais elle ne sombrait pas dans une telle paranoïa.

Les doigts serrés autour de son bâton, elle répertoriait dans ses pensées la liste des sorts qui lui serait utiles, sans pour autant dévaster la taverne. Si elle congelait ses adversaires sur place, peut-être que cela suffirait ? Pas de dégâts, pas de victimes collatérales, c’était la solution idéale, mais elle craignait les réactions des autres clients de l’établissement. Afficher sa magie aussi ouvertement n’était pas sans risque, d’autant plus que personne ne semblait s’outrer de son malheur. Avec dépit, elle constatait la part de vérité des récits racontés par les livres qu’elle dévorait depuis des années. Orlaïs n’agissait guère mieux que Tévinter, en fin de compte, malgré les apparences différentes.

Mais avant même qu’elle ne pût utiliser son sort de glace, une voix forte s’éleva dans la taverne, manquant de la faire chuter tandis qu’elle reculait pour esquiver ses opposants. Hébétée, elle chercha l’origine de cette voix, et son regard tomba rapidement sur un homme à la chevelure blonde, armé d’une bouteille brisée. Ce dernier n’hésita pas à s’interposer entre elle et les ivrognes, quitte à se retrouver impliqué à son tour dans la bagarre. Sur l’instant, cette main tendue stupéfiait Eurydice, elle qui s’attendait à devoir se débrouiller seule. A dire vrai, son esprit peinait à associer l’idée qu’un orlésien volât soudain à son secours, alors que ces mêmes orlésiens buvaient leur bière sans lever le nez à quelques mètres de là.

Et pourtant, l’orlésien à la bouteille neutralisa les ivrognes, plaida au nom de la courtoisie. Peut-être qu’elle rêvait, et que, d’un instant à l’autre, elle reprendrait ses esprits ? Elle ne se savait pas aussi naïve, et la main qui la tira soudain par le coude lui confirma bien qu’il s’agissait de la réalité. Il ne lui en fallut pas davantage pour se ressaisir.

Je ne reste pas non plus ici.

Aussitôt, elle entraîna son sauveur hors de la taverne. Elle ne tenait en aucun cas à affronter de nouveau ces clients éméchés, ou encore à se justifier auprès de la garde civile pour cette bagarre. Se perdre dans Val Royeaux lui suffisait déjà comme malchance, elle refusait d’ajouter à sa liste journalière « troubles à l’ordre public ». En outre, si son amie Nath la voyait à cet instant, elle s’empresserait de la sermonner pour avoir laissé sa stupéfaction prendre le dessus. Face aux engeances, elle serait morte.

De nouveau dans les rues de Val Royeaux, elle referma un peu plus les pans de sa pélerine pour lutter contre le vent froid, puis s’aventura dans les ruelles voisines pour ne pas rester à proximité de la taverne. Parfois, elle jetait quelques coups d’œil en arrière pour s’assurer que l’orlésien la suivait. Elle ne le connaissait pas, mais elle ne comptait pas le laisser partir aussi facilement. Pas sans l’avoir remercié pour son aide, du moins. Et lui avoir extorqué un plan de la ville, aussi. Eurydice ne perdait pas le nord, à défaut de posséder encore de la chance.  

Quelques ruelles plus loin, elle se retourna finalement vers cette main salvatrice avec un sourire.

Ma serannas… Merci encore, je vous dois une fière chandelle.

Eurydice aurait pu se débarrasser des humains avec sa magie, elle estimait ces ivrognes bien moins dangereux que des hurlocks, mais agir sans détruire la taverne au passage s’était révélé plus ardu que prévu.

Oh, désolée de vous avoir entraîné dans les ruelles. C’est juste que je n’avais pas envie de m’expliquer avec la garde pour cette histoire.

Un rire nerveux lui échappa, tandis qu’elle passait une main dans ses cheveux. Son attitude n’était même pas prudente, elle ne savait même pas qui était cet homme. Depuis son séjour à Tévinter, elle avait appris à ne pas accorder sa confiance en échange d’une aide providentielle. Seulement, au beau milieu d’une ruelle, Eurydice n’avait plus la contrainte de pas détruire le mobilier urbain.

Toutefois, elle ne s’attarda pas davantage aux possibilités dangereuses qui existaient, et tendit plutôt la main à l’orlésien. Jusqu’à preuve du contraire, il l’avait tiré d’un mauvais pas, et elle lui en était reconnaissante.

Eurydice Tillahnnen.

Elle évita de rajouter « Garde des Ombres » à sa brève présentation. Avec les récents évènements de l’Inébranlable, elle doutait de la réputation de son Ordre en Orlaïs, et elle préférait ne pas s’attirer d’ennuis supplémentaires. Être une mage elfe constituait déjà un combo effarant pour flirter avec le danger.

Vous êtes ? J’espère que cette affaire ne vous causera pas d’ennuis aussi.


Dim 11 Oct 2020 - 23:35

Ashleigh
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9:41 du Dragon
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Nous quittâmes la taverne. Evidemment, qui voudrait rester en ces lieux après une bagarre autant rapide que ridicule ? La jeune elfe avait eu du bon sens de quitter les lieux ; je suivis son impulsion, et nous voilà une fois de plus dans le froid de la nuit. Je guettai les alentours, m’attendant déjà à ce que des gardes débarquent : après tout, même courte, une bagarre restait une bagarre, bruyante. Je soupirai de soulagement à l’idée que personne encore n’osait venir s’aventurer dans les environs, avant de réaliser que l’elfe avait déjà entrepris d’emprunter la première ruelle qui passait sous son nez. Mon regard se plissa, curieux, et tandis que j’étais sur le point de prendre une autre direction, la sachant désormais hors de danger, la voilà qui se tourna vers moi, comme pour savoir si je la suivais. Intrigué, je la suivis à une distance raisonnable pour ne pas faire trop « prédateur dans une ruelle la nuit ».

Elle traversa plusieurs ruelles avec une certaine souplesse, comme si elle foulait à peine le sol. Le pas solide, je tâchai de maintenir un équilibre entre mon rythme et ma distance. Après la traversée de quelques autres ruelles effectuée, l’elfe finit par s’arrêter et se tourner vers moi : je me figeai à quelques bons pas d’elle, essentiellement pour qu’elle ne se sente pas menacée, ou quoi que ce soit de similaire. Après l’épisode de la taverne qui venait d’arriver, il valait mieux être prudent.

Ma serannas… Merci encore, je vous dois une fière chandelle.
Oh, ce n’est pas grand-chose, tout le monde devrait réagir dans ce genre de situation.

Et c’était vrai. Cela s’appelait du bon sens, merde. Mais bon, si même au cœur des familles personne ne levait le petit doigt, alors le Créateur savait pour les inconnues, les elfes de surcroît. Après un petit temps, elle reprit la parole.

Oh, désolée de vous avoir entraîné dans les ruelles. C’est juste que je n’avais pas envie de m’expliquer avec la garde pour cette histoire.
Ah, eh bien il faut croire que nous sommes deux ..

La garde. Cela se tenait, finalement. J’appuyai mon épaule contre le mur le plus proche et croisai des bras, attendant la suite de cette conversation. Je fus surpris de la voir tendre la main dans ma direction.

Eurydice Tillahnnen.

Je fixai cette main un instant, avant de me décoller du mur pour m’approcher sur un pas mesuré. Puis, dans un geste souple, je calai la mienne dans la sienne et serrai juste ce qu’il fallait.

Vous êtes ? J’espère que cette affaire ne vous causera pas d’ennuis aussi.
Fabien Sourceclaire, poète.

Je n’allais pas m’étendre sur mon activisme non plus, ce n’était ni le temps, ni l’endroit. Le geste se rompit assez rapidement. J’émis un rire un peu rauque, et légèrement nerveux.

Ne vous en faites pas pour moi, j’avais déjà mon bagage de problèmes avant d’arriver ici, alors un de plus ou un de moins ..

Je haussai des épaules avec nonchalance, avant de me demander ce qu’elle cherchait, dans cette conversation : après tout, remercier quelqu’un prenait quelques secondes, pourquoi prendre autant de précautions, ou simplement de temps ?

Excusez mon manque de tournure, mais .. j’imagine que vous ne m’avez pas fait vous suivre dans ces ruelles simplement pour me remercier, je me trompe ?

Et de ce que j’avais pu analyser en entrant, elle n’était pas restée bien longtemps dans la taverne, et on ne rentrait jamais dans une taverne sans une bonne raison. Et en général, cette bonne raison durait plus que quelques secondes. J’ajoutai, passant une main dans mes cheveux.

Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas trop longtemps .. particulièrement car les patrouilles nocturnes ne sont pas si loin que cela, je pense.

A ces mots, je jetai un regard prudent par-dessus mon épaule, mais heureusement pour nous, il n’y avait encore aucune torche à l’horizon.

Mar 13 Oct 2020 - 10:33

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

– Garde des Ombres –

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9:41- Haring
PV Fabien Sourceclaire


Comme le calme revenait, Eurydice se rendait compte de sa situation précaire. Des détails pourtant importants lui avaient échappaient un peu plus tôt, et la frappaient désormais avec une certaine violence. La recherche de son chemin l’avait tellement absorbée qu’elle n’avait plus accordé d’attention à son environnement. Elle déchantait à présent. La nuit recouvrait déjà Val Royeaux, et apportait dans son sillage son lot de complications. Reprendre la route ne s’annonçait soudain plus comme une idée conseillée. Même si sa magie lui permettait de se défendre sans trop de peine, elle risquait à nouveau de se perdre et de se tromper de route. Si elle se retrouvait à la Porte du Ponant, les choses se compliqueraient encore d’un cran.

Eurydice retint un soupir. En d’autres termes, soit elle s’aventurait en Orlaïs malgré l’obscurité, sans avoir ce qui l’attendait sur la route, soit elle passait la nuit à Val Royeaux. Elle eut une moue sceptique. L’idée lui paraissait plus stupide encore que la fois où elle avait essayé d’attaquer un ogre avec une louche, faute d’arme convenable sous la main. En plus d’être un véritable labyrinthe, la capitale orlésienne était aussi un nid de vipères malfaisantes. Avec ses oreilles plus longues que la moyenne, elle attirait l’attention – l’expérience de la taverne était encore fraîche dans son esprit. En plus de cela, avec son bâton, elle s’attirerait tôt ou tard des ennuis avec les Templiers de la ville, et elle doutait que sortir l’argument « Garde des Ombres » la tirerait d’affaire. Avec les récents évènements de l’Inébranlable, elle ne comptait pas faire ce pari hasardeux.

La dalatienne offrit un sourire à l’inconnu charitable, qui considérait comme une banalité son action. Malheureusement, rares étaient ceux qui partageaient ses pensées, et elle se considérait bien chanceuse d’être entrée dans la taverne où il était présent. Sans son intervention… le mobilier de l’établissement aurait quelque peu souffert à cause de cette altercation. Et elle aurait ensuite dû détaler avant de croiser le chemin de la garde – même si c’était exactement ce qu’elle faisait à l’instant.

Elle ne fit d’ailleurs aucune remarque, mais elle nota l’insinuation de l’orlésien. Même s’il ne ressemblait pas à un rustre des faubourgs de la cité, il n’était toutefois pas dénué de reproches, au point de craindre la garde. Eurydice était intriguée, bien entendu, mais elle s’abstint de toute remarque. Elle ne comptait pas faire fuir la seule personne qui lui avait tendu la main depuis son arrivée, et qui ne la jugeait pas à cause de ses oreilles plus longues que la moyenne.

Fabien Sourceclaire ?

Elle répéta le nom par automatisme, dans l’espoir que ses pensées s’accélérassent. Ce nom lui était familier, sans qu’elle ne réussît à se rappeler où elle l’avait entendu.

Les Rêveries !

Ce fut comme une illumination à ses yeux, alors qu’elle remettait enfin le doigt sur l’origine de ce nom. Elle avait croisé un marchand tévintide dans les Anderfels, près de la Voie Impériale, qui ralliait le sud avec sa carriole. Il lui avait offert ce recueil de poèmes pour la remercier de l’avoir sauvé des engeances. Intriguée, elle l’avait lu de retour à Weisshaupt. Ce livre de poèmes était déroutant à lire, assez particulier, mais pas déplaisant non plus.

Je n’aurai jamais cru rencontrer un jour l’écrivain de ce recueil.

Un petit rire lui échappa, bien vite coupé par les interrogations du poète. Eurydice hocha la tête, recouvrant son sérieux. Croiser une patrouille nocturne ne l’enchantait guère. Pour l’instant, les ruelles demeuraient calmes, mais ils n’étaient pas à l’abri. À tout moment, les choses risquaient de se compliquer.

Je cherchais au départ un plan pour quitter la ville, mais avec la nuit tombée, partir maintenant ne m’apparaît plus vraiment comme une bonne idée.

A dire vrai, elle s’interrogeait encore pour savoir ce qu’elle détesterait le plus, entre se perdre encore, et s’attirer de nouveaux ennuis à Val Royeaux. Son futur supérieur hiérarchique n’apprécierait peut-être de la savoir déjà embourbée dans le pétrin à peine arrivée en Orlaïs.

Enfin, si vous savez comment je peux quitter la ville, je suis toujours preneuse. C’est un vrai labyrinthe ici.

Puisque le poète lui offrait son aide, Eurydice ne comptait pas la refuser. Au moins, cela lui éviterait de remettre les pieds dans un bouge miteux avec des ivrognes aux manières déplacées.


Dim 8 Nov 2020 - 21:45

Ashleigh
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Feat. Eurydice Tillahnnen
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Je ne m’attendis pas vraiment à ce qui était sur le point de se dérouler. Elle répéta mon nom, pensive, avant d’évoquer le nom d’un de mes recueils.

Les Rêveries !

Soit mon recueil le plus douloureux à ce jour. Les Rêveries était un recueil tiré de mes nuits de délires et lors de ces instants fiévreux et nauséeux que me causait l’Elfidée les premières fois. Des souvenirs distordus, des formes, couleurs, sons, qui se mélangeaient tous en un cauchemar coloré. J’en avais fait un recueil, qui avait étrangement plu, bien que considéré comme étrange, incompréhensible. Mon visage surprit étira mes lèvres en un sourire à la fois enchanté et maladroit. Je me frottai la nuque d’une main hésitante, baignant dans une semi-gêne que je n’avais jamais eu avant. Il fallait dire que je n’avais jamais parlé de mes œuvres avec des inconnus, et ce de façon si impromptue. Eurydice ne m’avait pas laissé le temps de répondre à sa réflexion, enchaînant droit après.

Je n’aurai jamais cru rencontrer un jour l’écrivain de ce recueil.
Je .. n’aurais jamais cru rencontrer un de mes lecteurs, je dois dire.

La situation était si étrange. Certes, je savais que mes ouvrages étaient lu, mais rencontrer quelqu’un qui vous avait réellement lu, voire apprécié ? Cela se faisait rare, surtout de façon si hasardeuse. Une chose était certaine : j’allais casser les pieds d’Etienne toute une semaine au moins avec pareille anecdote, tant je n’en revenais pas.

Malgré tout, je me raclai la gorge, tentant de reprendre mon calme et mon sérieux : elle ne m’avait pas fait venir dans cette ruelle sans raison derrière.

Je cherchais au départ un plan pour quitter la ville, mais avec la nuit tombée, partir maintenant ne m’apparaît plus vraiment comme une bonne idée.
Mmh, je vois.

Elle cherchait à partir de Val Royeaux pour une certaine destination. Sentais-je là un prétexte pour fuir la ville, en attendant que la capitale se calme sur mes écrits ? Absolument.

Enfin, si vous savez comment je peux quitter la ville, je suis toujours preneuse. C’est un vrai labyrinthe ici.
Je vis ici, donc je connais cette ville assez bien. Je peux vous aider sans souci.

Après, ce n’était pas tant un quartier que je connaissais si bien, mais je devrais pouvoir me débrouiller : j’avais un assez correct sens de l’orientation. Je haussai ensuite des épaules, avant de rajouter quelques mots.

Si vous êtes pressée de quitter Val Royeaux pour quelle que soit votre destination, je peux vous accompagner sur une partie du trajet. Sinon, je peux vous aider à trouver une bonne auberge dans les parages.

Réfléchissant, tout en lui laissant le temps de peser le pour et le contre de ma proposition qui, dans le fond, m’arrangeait bien, je lui posai une bête question.

Vous avez bien tout récupéré à la taverne ? Que ce soit vos affaires, votre monture si vous en avez une, ce genre de choses ?

Elle semblait venir de si loin, cela me paraissait curieux qu’elle n’ait pas de monture. Après, c’était sûrement moi et mes goûts de luxe – enfin, moi et mes goûts de voler des montures. C’était toujours pratique d’en avoir une.

Sam 21 Nov 2020 - 22:35

Sarie Vaharel
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9:41- Haring
PV Fabien Sourceclaire


De toute évidence, la surprise était partagée. L’un comme l’autre ne s’attendaient guère à une telle rencontre au beau milieu de la nuit dans les rues de Val Royeaux. Si un collègue Garde de Weisshaupt lui avait dit qu’elle rencontrerait un auteur qu’elle affectionnait en se rendant dans le sud de Thédas, elle ne l’aurait pas cru. Même maintenant, elle se demandait si la fatigue de voyage ne lui jouait pas un mauvais tour. Elle n’osait songer aux probabilités si infimes, mais à dire vrai, elle préférait se concentrer sur le potentiel de cette occasion unique en son genre. Lors de sa lecture, de nombreuses questions l’avaient assaillie, et elle disposait à présent de l’opportunité d’interroger l’auteur. Si l’homme acceptait de répondre à ses questions, elle pourrait même en apprendre davantage sur la conception de ce recueil de poèmes, voire découvrir de nouvelles œuvres écrites de sa main. Elle trépignait rien qu’à cette idée, et elle se doutait que ses yeux brillaient d’impatience.

Je serai vraiment curieuse de savoir comment vous avez eu vos idées pour ce recueil. C'était particulier à lire, bien sûr, mais assez fascinant.

Elle tenta malgré tout de se contenir, d’autant plus que Fabien orientait la conversation sur des questions plus pressantes. Leur situation demeurait pour l’instant précaire à cause des évènements de la taverne. Avec le grabuge causé, la milice de Val Royeaux rôdait dans les rues à la recherche des responsables. A trop attendre, ils risquaient fort de croiser une patrouille nocturne, et les ennuis reviendraient alors au grand galop. Eurydice ne comptait pas vraiment entraîner la personne qui lui avait sauvé la mise dans davantage de problèmes, ce serait une bien piètre façon de le remercier. Elle se rappela alors que l’écrivain prétendait déjà posséder un lot de complications derrière lui, et elle fronça les sourcils, quelque peu curieuse. A dire vrai, à présent qu’elle connaissait un peu plus l’homme en face d’elle – même si cela demeurait relatif –, la dalatienne se laissait emporter par la tentation d’aller gratter plus loin que la couverture apparente. Sa curiosité reprenait le dessus.

C’est vrai ? Ce serait formidable !

Que pourrait-il se passer de mal à présent ? Avec un guide à ses côtés, Val Royeaux ne lui résisterait plus, et elle retrouverait son chemin jusqu’à l’écurie où l’attendait sa monture. Elle quitterait enfin cette ville de malheur, avec ses températures bien trop basses, puis elle reprendrait sa route pour Térébinthe. Toutefois, elle se tâtait encore sur l’imminence ou non de son départ. Elle connaissait mal les routes orlésiennes, alors était-ce bien prudent de partir de nuit ? Elle retint un soupir agacé par sa situation. Elle préfèrerait encore affronter un ogre avec une louche ; au moins, elle savait exactement à quoi s’attendre. Ici, l’incertitude régnait et tout lui paraissait dangereux, au point qu’elle ignorât quelle voie choisir. Passer la nuit dans une auberge, avec le risque que ses oreilles lui portassent encore préjudice ? Ou reprendre la route, sans la garantie de ne pas se perdre une nouvelle fois ou de ne pas croiser quelque malandrin de grand chemin ? Dans le second cas, l’écrivain lui proposait de l’accompagner sur une partie du trajet, ce qui signifiait que les risques de se perdre seraient moindres. En revanche, elle lui révèlerait alors sa destination, et donc son appartenance aux Gardes des Ombres. Comment prendrait-il la nouvelle ?  Si elle tombait sur un réfractaire à l’Ordre, elle perdrait toute aide.

Je n’avais rien déposé à la taverne, ça résout la question. J’ai laissé ma monture dans une écurie, au nord de la ville.

Elle s’abstint de rajouter « Je crois. », même si elle n’en pensait pas moins. Elle opérait simplement par déduction, comme elle arrivait des Anderfels, mais elle ne disposait d’aucune certitude. Rien ne lui indiquait qu’il s’agissait bel et bien de l’écurie du nord, et elle préféra ne pas s’embrouiller davantage les pinceaux sur l’instant. Ils auraient sans doute le temps d’en rediscuter sur le trajet, si le poète acceptait bel et bien de lui faire office de guide.

Des cliquetis d’acier la coupèrent toutefois dans ses réflexions incertaines. Elle jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de Fabien, et aperçut alors plusieurs gardes la lame au clair qui s’approchaient d’eux.

Cazzo ! Derrière moi !

Tandis que d’une main elle saisissait le poignet du poète pour le tirer derrière lui, de l’autre elle attrapait son bâton et puisait l’énergie derrière le Voile. La magie courrait sous ses doigts ; elle l’accumula encore un instant avant de la relâcher brusquement vers les soldats de la milice. Les quelques branches de lierre qui recouvraient les murs de pierre grandirent alors d’un seul coup et bouchèrent la ruelle dans un rempart de verdure.

Sans attendre une seconde de plus, elle entraîna l’homme à sa suite sans lâcher son poignet pour courir dans les rues de Val Royeaux, espérant semer la milice. Elle ignorait combien de temps sa barrière végétale les retiendrait, et elle ne tenait pas à le découvrir. A tous les coups, ils les avaient reconnus à cause de ses oreilles et de ses cheveux. Elle ne passait pas vraiment inaperçue dans une ville humaine.

En revanche, elle ne tarda pas à se rendre compte de la stupidité de son action. Elle ne connaissait absolument pas la ville, et elle prenait la tête de leur échappée. Mais à quoi pensait-elle ? Cela dit, sa propre perdition risquait peut-être d’égarer leurs poursuivants. Elle lâcha donc le poignet de Fabien avec un sourire contrit, et l’invita à prendre les devants.

Si vous connaissez le chemin idéal pour quitter la ville en échappant aux ennuis, c’est le moment, je vous suis.


Lun 30 Nov 2020 - 11:11

Ashleigh
Ashleigh

 

Messages : 394

Main baladeuse et main salvatrice




9:41 du Dragon
Feat. Eurydice Tillahnnen
Elfe sauvée de l'abus - ■ ■ ■ ■


La situation était réellement spéciale. Elle me demanda alors d’où m’était venue l’inspiration pour un tel écrit. Si elle savait .. Nerveux et légèrement mal à l’aise – pour ne pas dire timide ou intimidé –, je changeai de sujet. Au pire, nous aurions tout le temps du monde pour parler de mes écrits, mais pour l’heure, j’avais la sensation que nous avions mieux à faire.

Ma proposition semblait l’enchanter. En même temps, à ne pas connaître la ville, avoir un guide était toujours le bienvenu. Chose qui simplifiait également, elle n’avait rien laissé à la taverne, et disait avoir sa monture dans des écuries au nord de la ville.

Je vois ..

Je réfléchissais, cherchant de quelle écurie elle parlait. A force de voler des chevaux, je commençais à connaître les emplacements de certaines, mais dans le nord ? Eventuellement plus à l’est ..

Mais je n’eus pas le temps de pousser la réflexion plus loin : alertée avant moi, Eurydice nous sortit tous deux de nos réflexions respectives pour courir. Pris au dépourvu, je me laissais entraîner avant d’attraper mon propre rythme, conscient tardivement du danger. Evidemment que la garde de nuit nous trouverait, ce serait trop beau. Je jurai en orlésien, tandis que ma compagne nocturne lança un sort pour bloquer la route derrière nous.

Mais où nous emmenait-elle ?

Entièrement consciente de sa prise d’initiative, elle finit par se tourner vers moi.

Si vous connaissez le chemin idéal pour quitter la ville en échappant aux ennuis, c’est le moment, je vous suis.
Je devrais ..

Mon regard s’ouvrit grand et observa les alentours rapidement. Il nous fallait une échappatoire. Et sa monture se trouvait bien plus au nord, et je ne connaissais pas tant ce côté de la ville .. Mais ils venaient sûrement du côté de notre destination, il nous faudrait donc agir avec prudence et éviter les chemins trop évidents. Je bifurquai dans une ruelle, avec un semblant de plan.

Okay, par ici !

Et nous entamâmes notre slalom dans ce labyrinthe nocturne, à éviter sans arrêt la garde. Un coup à droite, un coup à gauche, et me voilà avec la Grande Cathédrale à l’horizon : je savais où nous étions, et nous étions fort loin, il fallait dire. Je soupirai, reprenant une série de changements de ruelles.

J’ai un point de repère, je sais par où il nous faudra passer, Eurydice.

Sûr de moi, je menais la danse dans ce parcours si particulier, mais qui ne m’était pas non plus complètement inconnu. Après tout, être un poète controversé et provocateur, il y avait de quoi occuper la garde régulièrement.

Cependant, à déboucher sur une ruelle plus grande, je réalisai qu’une autre patrouille, plus tranquille et moins sur ses gardes, était sur le point de débarquer sur les mêmes pavés que nous. Un juron en orlésien franchit sans peine la barrière de mes lèvres. Je bloquai mon souffle, immobilisé temporairement, avant de trouver une ruelle très étroite où se cacher. Je murmurai à demi-mots à Eurydice.

Par ici.

Puis, je l’attrapai par le coude et l’entraînai dans ladite ruelle. Il y avait suffisamment de place pour deux en largeur, mais sans plus. Proche du rebord sans pour autant chercher à me dévoiler – évidemment –, j’observais la ruelle, attendant que la patrouille ne passe. Je tentais de reprendre mon souffle discrètement. Puis, je reculai quelque peu dans la ruelle, retrouvant la hauteur de ma compagne de promenade de nuit, et posai mon index sur mes lèvres, pour signaler qu’il ne fallait pas faire le moindre bruit. La patrouille allait passer d’un instant à l’autre.

Jeu 24 Déc 2020 - 14:32

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

– Garde des Ombres –

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「Harin - 9:41 」

「 Ft : Fabien Sourceclaire 」
「 Main baladeuse et main salvatrice 」
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Déjà qu’Eurydice ignorait où elle se trouvait dans la capitale orlésienne, sa nouvelle fuite brouillait le peu de repères qu’elle possédait encore. Elle avait couru dans les ruelles avec pour seule idée maîtresse de mettre un pied devant l’autre sans chuter – et d’échapper à la garde civile, par la même occasion. Elle retint un rire nerveux à cette idée. Elle se repérait davantage dans les landes désertiques et corrompues des Anderfels qu’à Val Royeaux, pourtant un lieu fourmillant d’activités et de décorations bariolées. A croire que l’indication « après la pierre en forme de pointe tordue » faisait davantage sens à ses yeux. Contre toute attente, elle ne s’était jamais perdue dans les environs de Weisshaupt, même lorsque les engeances la détournaient de sa patrouille et donc de son itinéraire.

Tandis que le poète prenait la tête dans ce dédale sans fin, Eurydice le suivit sans opposer la moindre contestation. Elle lui accordait sa confiance pour le tirer de ce mauvais pas, et elle comptait sur lui pour échapper aux griffes acérées de la capitale. La route jusqu’à Térébinthe était encore longue, si bien qu’elle refusait de perdre davantage de temps dans les méandres de Val Royeaux. Encore fallait-il toutefois qu’elle retrouvât son chemin, ce qui était loin d’être gagné. Son guide paraissait en tout cas connaître les lieux, peut-être un peu trop même. Etait-ce en lien avec son lot de complications qu’il avait mentionné un peu plus tôt ? Il devait s’agir de sacrés déboires pour qu’il connût avec une telle précision le labyrinthe des petites ruelles pour échapper à la garde civile. Pour un poète, il entraînait avec lui un bagage visiblement tendancieux. Sa curiosité n’en était que titillée davantage, mais l’instant ne se prêtait guère aux interrogations.

Elle nota aussi qu’il n’avait pas tiqué lorsqu’elle avait recouru à sa magie. Elle se doutait certes que son bâton servait d’indicateur assez explicite, mais elle s’était attendue à une réaction plus parlante. Le sud de Thédas n’était pas vraiment reconnu pour son acceptation des mages, que les habitants préféraient cantonner dans des Cercles exigus sans possibilité de sortir. Son statut de Garde des Ombres lui épargnait un tel sort, et bien heureusement. Elle n’aurait pas supporté d’être enfermée à longueur de journée entre quatre murs de pierre, et de surcroît dans une institution qui prônait la religion chantriste. Elle préférait de loin la liberté accordée aux mages par le panthéon elfique.

En tout cas, pourquoi Fabien n’avait pas tiqué, elle n’en avait pas la moindre idée. Peut-être était-elle tombée sur le seul orlésien qui n’éprouvait aucune méfiance à l’égard de mage, et qui en plus ne se souciait pas de la longueur de ses oreilles ? A dire vrai, cela paraissait trop beau pour être vrai, et elle se demandait à quel moment l’utopie se briserait soudain.

Elle s’arrêta brusquement lorsque son guide fit de même, et elle ne tarda pas à entendre la patrouille qui approchait. Elle retint son juron entre ses dents ; les gardes pullulaient comme des lapins dans cette ville, c’était l’horreur pour leur échapper. Tandis que le poète lui attrapait le coude pour lui indiquer la marche à suivre, elle se glissa dans une ruelle étroite et plongée dans le noir. Si elle ne pipait mot pour ne pas dévoiler leur présence, elle se maudissait pour ne connaître aucun sort d’entropie. Avec une petite illusion, elle aurait pu détourner l’attention des gardes et leur offrir l’occasion de reprendre leur fuite. Au lieu de ça, son cœur battait la chamade dans sa poitrine dans l’attente interminable, et elle espérait que les gardes ne prêteraient pas attention à leur cachette précaire.

Les minutes s'égrenèrent, mais rien ne parut les trahir. Les gardes fouillèrent les environs sans les remarquer avant de repartir. Les bruits de pas s'éloignèrent jusqu'à disparaître. Plus aucun cliquetis métallique ne parvenait aux oreilles d'Eurydice, même si elle attendit encore un moment avant de songer à reprendre la route. La prudence restait de mise.

— Je crois qu'on peut repartir, je ne les entends plus.

Jet de dés :
• Pair : la patrouille ne les trouve pas
• Impair la patrouille les repère

Jeu 24 Déc 2020 - 14:32

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