Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Jeu 26 Nov 2020 - 1:05

Anonymous
Invité

Invité

Mi-Gardien 9:42.

Alors qu'elle s'avançait à grand pas, les talonnettes de ses bottes claquant sur le sol pierreux alors qu'elle s'avançait dans le dédale de couloir qui constituait les dessous de Fort-Eden, là où étaient entassés vermines et crasseux en tout genre afin de les châtier de tout ces affres qu'ils avaient pu commettre. Cependant comme le reste, cette zone était soumise à des procédures strictes qui se devaient d'être appliquées et ce peu importe les circonstances. Visage fermé et pourtant presque enragé la dame avait grondé lorsqu'on lui avait apprit que deux jours avaient eu le temps de passer sans que personne ne s'interroge sur le pourquoi du comment un interrogatoire avait pu être mené sans être supervisé par un des membres de l'ordre. Certains aurait bien fait de faire comme elle, brûler leur tabar et détruire leur armure avant de poursuivre la démarche et prendre leur volonté branlante et leur esprit faible sous leur bras et s'aller s'enterrer vivants dans elle ne savait quel recoin crasseux du monde connu.

Elle attrapa au passage, le gardien des clefs de cet endroit de misère sans s'arrêter lui lançant un regard bien assez entendu pour qu'il sache ce qu'il avait à faire et qu'il ne lui emboîte le pas, l'air peu assuré il n'aurait pas fallu grand chose de plus pour qu'il se mette à suer. Elle remarqua sur les murs quelques torches éteintes, n'était il pas censé faire une ronde régulièrement était elle entourée d'incapable ou sa seule colère couplée à son sens aigu du détail parvenait elle à lui donner cette impression de travail bâclé. Comme si cet ordre nouveau, vestige de ce qui avait été grand pouvait se permettre d'agir aussi légèrement. Elle en était persuadé, elle aurait nombre de chose à dire lorsqu'elle repasserait la tête hors de cet endroit puant et humide ou elle ne s'appelait pas Orlane de Blanchecroix.

Elle s'arrêta devant la cellule et fit signe au garde d'ouvrir la porte, la grosse clef métallique s'y glissa et dans un cliquetis suivit d'un grincement des plus désagréable la porte s'ouvrit dévoilant la pièce misérable aux doux yeux de l'orlésienne qui pinça brièvement les lèves face au piètre spectacle que cela représentait. Dans un coin de la pièce, roulé de manière informe la créature qui avait été attrapée quelques semaines plus tôt ne semblait remarquer leur présence, aussi la blonde s'approche et vint pousser son épaule du bout de la botte. Aucun signe de vie. Elle se déplaça jusqu'au corridor et se saisit de l'un des seaux en bois qui servaient à garder l'eau dégoûtante dont les prisonniers étaient abreuvés, sans prévenir elle le renversa sur l'immondice qui gisait à terre avant de s'adresser au garde.

"Levez le, asseyez le et restez à la porte."

Celui-ci s'exécuta sans broncher il était fait établi que la dame n'était pas de ceux qui se répétaient et que la faire attendre n'aiderait absolument pas à la mettre dans de bonnes grâces. Le templier pataud se saisit du prisonnier trempé et l'installe en position assise contre le mur gris et sale de la geôle exiguë avant de regagner la porte. La dame s'avançe pour faire face à l'être pitoyable, le toisant comme s'il n'était rien que l'oeil humain puisse apprécier avant de prendre de nouveau la parole. Si personne ne semblait avoir plus d'informations, elle irait les prendre à la source.

"Je n'ai pas l'intention de perdre de temps ici, alors donne moi la raison pour laquelle tu t'en es pris à ces chantristes."

Une chose à la fois, quand bien même elle mourrait d'envie de le brusquer, de l'achever, de le frapper de toutes ses forces, elle devait se tenir et avant cela découvrir dans quel but il avait été précédemment interrogé.

Dim 29 Nov 2020 - 1:09

Ashleigh
Ashleigh

 

Messages : 394

Toute prison a sa fenêtre




Gardien, 9:42 du Dragon
Feat. Orlane de Blanchecroix
Seconde tortionnaire ? - ■


Encore une nuit sans repos. Encore ces heures où je sentais mes souvenirs me toucher, m’empoigner, me gifler, m’attraper le visage pour que je les regarde. Tous. Encore ces heures où rien et tout à la fois se produisait, à l’exception évidemment du repos. Encore ces cris. Encore ces questions. Ces « pourquoi » incessants. Ces regards déçus. Moqueurs. Dédaigneux du déchet qu’étaient mon corps et mon âme. Je les comprenais.

Même dans cette torpeur, je sentais mon corps trembler de ce manque toujours plus grandissant, toujours plus fort, plus intense. Mais si je m’étais habitué à cette atroce atmosphère depuis le temps que je pourrissais en ces lieux, il fallut que le destin en rajoute une couche. La lame sciant la chair, les muscles, l’os. Chaque découpage grossier se dévoilait en une myriade de sensations devant mes yeux. Les brûlures. Les coups. Et encore des questions. Toujours des questions.

Lukan était si différent de la dernière fois. Mais tout remontait à si loin ..

Tout s’embrouillait dans mon esprit agité. Mes côtes se rappelaient encore des coups répétés, ma peau, de la lame qui s’y aventurait. Et des questions. Et encore des questions. Et toujours des questions. J’avais l’impression de me noyer, et de me faire étrangler en même temps. De sentir les ongles pénétrer la peau de mon cou jusqu’au sang. De sentir toute cette pression m’empêcher de trouver la paix.

Et je revoyais Emmett, tel que le gosse qu’il était à l’époque fatidique. Son regard désolé et effrayé me scrutait, comme s’il avait l’impression de m’avoir tué. Quelque part, il l’avait fait. Du moins .. il avait achevé le gosse que j’étais à l’époque. « Ne le regarde pas, Emmett, il n’existe plus. » Pouvais-je entendre. Une voix distordue, étouffée, qui me rappelait celle de ma mère. Ah, Sevra. Toujours aussi soucieuse de ton second fils, à ce que je voyais.

Un frisson parcourut mon échine tandis que mes oreilles captèrent un bruit. Un cri. Une douleur sans mot pour la décrire. D’autres cris s’y ajoutaient, de voix toutes plus chaotiques et différentes les unes des autres. Cette étrange chorale dura un certain temps. Je me bouchai les oreilles, recroquevillé. Je ne voulais pas les entendre. Je ne voulais plus les entendre. Alors à quoi bon ? Allais-je vraiment mourir ?

Je le souhaitais de toute mon âme encore un minimum raisonnable.

Les coups revinrent. Les morsures. Les brûlures. Je sentis ma bouche s’ouvrir en un hurlement sans que le moindre son ne la franchisse. Ce cycle infernal n’allait jamais finir.

Et puis, quelque chose se fracassa contre mon cadavre. Indescriptible, mais externe à tout ce qui se passait autour de moi. Je ne parvins pas à réagir face à ce danger. Je n’en avais plus la force, ni même la foi. A quoi bon, si j’allais mourir. Alors emportez-moi, faites-le bien.

Cependant, ce contact avec une autre réalité m’éloignait des cris, des sensations, des regards inquisiteurs. Je ne dormais pas. Je ne dormais plus. Comment pouvais-je me permettre un tel luxe ?

On me traîna, comme une trop grosse marionnette qui ne fonctionnait plus. Mes sensations étaient confuses, cherchaient le moindre indice sur ce qui était en train de m’arriver. J’étais plus alerte, mais sans plus. Tout se mélangeait, se croisait, s’effaçait. Je sentis quelque chose de solide contre moi. Mes yeux quittaient progressivement le vague, avant de retrouver ma dernière destination. Cette foutue cellule.

J’étais assis sur une chaise. Je pouvais le sentir avec clarté, à présent. Certains cris pouvaient toujours s’entendre au loin, mais ce ne fut pas la chose qui me troubla le plus. En face de moi. Une femme. Le regard impitoyable, mais clair. La chevelure disciplinée, mais blonde. Les traits de son visage, que je devinais au fur et à mesure, sa façon d’être. Mon cœur s’arrêta un instant de battre, mes nerfs lâchèrent les diverses tensions et crispations de mon visage.

Non, je devais sûrement délirer encore. Cela ne pouvait pas être vrai.

Je pouvais encore la revoir à l’époque, calme, disciplinée, talentueuse. Elle ne pouvait pas être ici, en face de moi. Pas maintenant. Mes lèvres tentèrent de formuler les bonnes syllabes, dans un réflexe que je ne pus retenir malgré tout.

.. Solange ?

Elle se contentait de me regarder avec mépris depuis toute à l’heure, comme si elle attendait quelque chose de moi. Sans doute une réponse. Encore une réponse. Toujours une réponse.

Dim 29 Nov 2020 - 10:58

Anonymous
Invité

Invité

L'être pathétique ne semble pas sortir de sa léthargie malgré la douche froide ce qui eut pour don de courroucer d'avantage l'orlésienne quand bien même elle savait qu'il avait été malmené avant sa venue, son esprit misérable semblait incapable de faire front et si son regard pointait dans sa direction, qu'il semblait la voir, elle eu cette impression qu'il ne la regardait pas. Comme si son esprit s'était perdu entre deux couches, l'une réelle et l'autre onirique avant de les mêler à la manière d'une bouillie informe que ses rétines crachaient ensuite à son cerveau malade. Un soupire lourde s'échappe des lèvres de la templière qui se penche avant de refermer sa main gantée sur le col humide du crasseux, approchant son visage du sien et vrillant son regard froid dans ses yeux. Elle observa un instant sa pupille tremblante et ses iris vide avant de le relâcher pour abattre sa main gantée de cuir contre sa joue.

"Je me nomme Orlane de Blanchecroix, anciennement chevalier-lieutenant de l'ordre des templiers, j'ignore qui est Solange et à dire vrai, je n'en ai cure."

Elle espérait que sa gifle le réveillerait au moins un peu, lui fasse au moins comprendre qu'elle était bien impatiente de recevoir sa version des faits au point de ne pas prendre en pitié son corps meurtri, au point de vouloir lui faire d'avantage de mal si sa bouche ne parvenait à sortir les mots qui répondraient à sa question d'une manière ou d'une autre. Impassible, elle ajusta légèrement la base de son gant sans détourner son regard de la créature qui gisait à ses pieds.

"Je te le demande encore une fois, pourquoi t'en es tu pris à ces chantristes ?"

Courroucée, elle l'était autant que ses nerfs à vifs le lui hurlaient cependant sa voix restait calme et son visage impassible, prélude certain à la tempête à venir s'il ne se décidait pas à faire preuve d'un tant soit peu de bonne volonté. C'était pourtant simple, question, réponse. Qu'avait il à perdre de plus. Quelques dents peut-être ou une vie dont sans doute trop peu de personnes se préoccupaient. Dans un élan de bonté elle glissa ses doigts dans ses cheveux avant de le tirer vers elle dans le simple but de l'aider à se tenir droit, à respirer un peu mieux.

"La question est simple et tu as déjà assez souffert n'est-ce pas ? Alors ramasse ces quelques morceaux de dignité qui se meurent à tes pieds et réponds."

A compter que sa dignité n'ai jamais existé, mais si elle devait être un tant soit peu bienveillante pour le mettre dans de bonnes dispositions voilà qui était fait, elle avait maintenant établi de manière très claire ce qu'elle attendait de lui. Elle ne le pensait pas tant attardé au point qu'une nouvelle séance ne soit nécessaire. Pitoyable, misérable, crasseux et vil. Mais pas attardé.

Lun 30 Nov 2020 - 21:06

Ashleigh
Ashleigh

 

Messages : 394

Toute prison a sa fenêtre




Gardien, 9:42 du Dragon
Feat. Orlane de Blanchecroix
Seconde tortionnaire ? - ■


La migraine s’intensifiait, mon regard devenait toujours plus flou, mais je ne la quittais pas des yeux. Les paupières luttaient pour ne pas s’abattre, mais je ne la quittais pas des yeux. Au cœur de ces voix étranges et déformées, de ces maux de tête et de ces douleurs, il me sembla entendre quelque chose franchir ses lèvres, d’une voix implacable, claire, incisive.

Regarde donc ce que tu es devenu, Reece.



Qu’étais-je devenu, réellement ?

Tant d’années s’étaient écoulées depuis l’apaisement d’Alda. Tant d’années, durant lesquelles ma vie avait été saccagée par des idéologies surréalistes et illusoires. Tant d’années où je luttais dans la boue pour réaliser mes propres rêves. Tant d’années passées à essayer d’aider mon prochain, à tenter de faire justice moi-même. Tant d’années où mon sang bouillait de rage envers mon ancienne famille, ces pleutres qui avaient préféré me tourner le dos plutôt que de s’ouvrir à moi. Tant d’années à errer sans but, tant d’années à se chercher, tant d’années à s’en prendre plein la gueule, et pour quoi ? Pour quel final ? celui de finir la tête sur un pique, ou bêtement pendu, pour montrer au monde que de tenir tête à une abomination telle que la Chantrie n’était pas une bonne idée ? Allais-je vraiment mourir ici, entre ces quatre murs ? Pouvais-je finalement me le permettre ?

Quelque chose se fracassa contre ma joue. Je sentis mon corps tomber à même le sol.

J’étais de retour dans la cellule, où un silence implacable régnait. Je grognai de douleur, sans aucune force pour me lever. Ah. Oui. Les choses commençaient à se remettre en place. Les murs, le sol, le froid, les sons.

.. qui est Solange et à dire vrai, je n'en ai cure.

Ce n’était pas sa voix, en effet. La joue contre la pierre froide, j’essayais de rassembler les morceaux disparates de ma mémoire. Depuis quand était-elle là ? Que faisais-je par terre ? .. Je venais de tomber ? Ah, la chaise. J’étais assis sur une chaise, oui. La femme qui se trouvait devant moi dut me frapper, sans doute pour me remettre l’esprit en place. La joue meurtrie picotait encore légèrement, mais sans plus. Ce devait être préventif. Mais sa voix était définitivement plus claire dans ma tête.

Je te le demande encore une fois, pourquoi t'en es tu pris à ces chantristes ?

Un interrogatoire donc, hein. Encore un. Sa voix portait de la colère froide, mais de la colère tout de même. Mon réflexe premier fut de ricaner sans articulation particulière des sons, comme pour tâter le terrain avec ma voix. Pourquoi demander ça maintenant ? Pourquoi un interrogatoire maintenant ? Lukan était à peine passé .. Et mon sang ne fit qu’un tour. Lukan.

Mes cheveux furent tirés et ma tête relevée. Tel un chaton aveugle et encore peu en possession de ses moyens de locomotion, je tentai d’appuyer mes mains contre le sol afin de répartir le poids présentement sur mes cheveux. La douleur, cela dit, me maintenait quelque part ancré dans cette salle. Peut-être n’était-ce pas si mal.

Ma bouche pendait en quête de souffle, mon regard cherchait quelque chose à regarder.

La question est simple et tu as déjà assez souffert n'est-ce pas ? Alors ramasse ces quelques morceaux de dignité qui se meurent à tes pieds et réponds.

Assez souffert .. Était-ce vraiment le cas ? Ou alors, était-ce ce qui importait, finalement ? Après tout, tant que le Créateur se divertissait ..

Mes lèvres sèches se tordirent en une espèce de sourire désarticulé, alors que mes yeux vitreux trouvèrent ceux de cette femme, dont je n’avais pas entendu le nom. Je rassemblai ce qui me restait de force pour essayer de parler, de forger quelques mots brutes, rauques, vagues. Ma voix était poussière, lente et au souffle hésitant, autant que fort.

Vous avez donc l’audace de faire confiance en un criminel, en un terroriste. Qu’est-ce qui vous fait croire que je vous dirais la vérité, et pas simplement ce que vous voulez entendre ?

Jeu 3 Déc 2020 - 0:07

Anonymous
Invité

Invité

Audace, bien sûr qu'elle est audacieuse on ne peut prétendre accomplir quoi que ce soit sans audace et s'était bien là une partie intégrante de ce qu'elle était et de ce qu'elle est. Cette audace qu'elle avait de se dresser envers et contre tous contre ce qui lui déplaisait tout en faisant valoir ses intérêt sans en craindre les répercutions. Et de l'audace cet être misérable en avait également d'utiliser ses maigres forces pour répondre à sa questions par une autre question. Aussi assuma t'elle que comme elle, il ne craignait point les répercutions qu'allaient lui attirer son insolence. Elle raffermit légèrement sa prise dans la toison grasse de la créature dégoûtante avant d'abattre sans préavis une main grande ouverte contre sa mâchoire, pas une gifle mais une vraie claque comme on voyait parfois les vrais hommes s'en échanger. Puis vint le revers s'écrasant sans pitié sur son autre joue.

"Tu n'es ni en mesure de poser des questions, ni de connaître mes raisons."

Encore d'avantage elle tira sur la masse capillaire faisant revenir son visage à moindre distance du sien, plantant de nouveau ses yeux dans les siens, lui intimant silencieusement que l'heure n'était pas aux jeux. Il avait prétendu qu'elle lui faisait confiance également et c'était peut-être un brin trop d'audace et d'orgueil pour un homme aussi pitoyable que lui car non, elle ne lui faisait pas confiance, pas plus qu'elle n'avait encore accordé sa confiance à cet ordre naissant.

Elle observa d'avantage l'être répugnant, relâchant sa tête pour glisser sa main gantée sous son menton qu'elle releva. La crasser s'accumulant avec le reste formait une couche disgracieuse qui avait été mise à mal par l'eau qu'elle avait renversée sur son corps lorsqu'il était inanimé.

"Dernière tentative." Annonça t'elle en chuchotant presque. "Pour quelle raison t'en es tu pris à ces chantristes."

Ce serait la dernière tentative avant qu'elle n'en vienne à des méthodes plus brutales sans pour autant pousser le vice jusqu'à le refaire passer une seconde fois entre les mains de quelqu'un qui appréciait se les salir. Quand bien même dans son état cette perspective ne semblait pas l'effrayait elle attendait sa réaction lorsqu'elle déciderait de s'en prendre à lui pour de bon.

Ven 4 Déc 2020 - 0:55

Ashleigh
Ashleigh

 

Messages : 394

Toute prison a sa fenêtre




Gardien, 9:42 du Dragon
Feat. Orlane de Blanchecroix
Seconde tortionnaire ? - ■


La femme me toisa du regard. Elle serra davantage mes cheveux, ce qui me fit légèrement grogner. Puis une gifle. Puis le revers. Les dents serrées, j’essayais d’encaisser au mieux, laissant un début de cri étouffé franchir le maigre espace qu’offrait ma bouche. Mes yeux étaient clos. Ma respiration devenait plus difficile et plus rapide.

Tu n'es ni en mesure de poser des questions, ni de connaître mes raisons.

Et elle me souleva à la seule force de son bras, pour rapprocher mon visage du sien. J’allumai mon regard avec peine. Rencontrant le fond de ses iris de bien plus près, une envie de ravaler ma salive me vint. Mais l’énergie pour compléter cette action manquait. Je restai donc ainsi, à moitié pendu par les cheveux, à la regarder sans détour.

Elle lâcha enfin mes cheveux pour attraper mon menton cette fois. Je manquai de trébucher, à cause du peu de force qui restait dans mon corps. J’étais épuisé. Ce chaos infernal n’aurait jamais de fin pour moi. Et me voilà, sur le fil du rasoir.

Dernière tentative. Pour quelle raison t'en es tu pris à ces chantristes.

Toujours cette question.

En quoi mon point de vue intéresserait l’Ordre, ce même Ordre qui prit un malin plaisir à me capturer alors que je les aidais à sécuriser la vieille ville. Stupide erreur de ma part. J’essayais de focaliser mon attention sur son regard impitoyable, pour ne pas manquer de chuter à nouveau. Je le sentais, les migraines, les vertiges. Mon regard devenait toujours plus flou, mais je m’accrochais. Etrangement, la langue qui me vint en un tel instant de transe fut l’orlésien.

La Chantrie est loin d’être toute blanche, templière.

Créateur, ce mal de crâne.

Je toussai un peu, la gorge atrocement sèche. Même après autant de temps, je pouvais encore sentir l’odeur insupportable de l’elfidée brûlée dans cette cage. Mes sens venaient de retrouver cette odeur, ce qui était loin de m’aider.

Alors quoi ? Le Créateur et Andrasté sont bons et purs, donc la Chantrie l’est également ? Je n’ai jamais vu quoi que ce soit faire autant honte à son héritage et à son devoir, et le Créateur sait que j’en ai vu, des choses.

Je me raclai la gorge au mieux, au point d’en avoir mal. Mais j’en avais l’habitude, de la douleur, n’est-ce pas.

Corruption, secrets et magouilles. Le rite de l’Apaisement, le droit d’oblitération. Prostitution forcée, meurtres de mages pour passer le temps, ou imposer au monde une justice personnelle. Une guerre civile désastreuse. Des templiers condamnés au lyrium rouge sans que personne ne se bouge le cul ou ne réagisse.

Evoquer tous ces sujets réveilla une certaine rage en moi, qui se mit à bouillir. Je me sentais reprendre un certain aplomb, même relatif. Evidemment, il n’y avait que la fureur pour me laisser en vie, pour me redonner courage, pour me faire avancer.

Bien sûr, je ne fais pas de généralité. Je cherche des informations solides avant de les tuer. Je cherche des preuves avant de les tuer.

Je marquai une pause pour reprendre mon souffle saccadé. Le mal de tête était loin de diminuer, et mon équilibre était hésitant. Une douleur en plein dans l’abdomen contractait toute ma cage thoracique. Je grognai d’indignation, les dents serrées, avant de poursuivre mon récit.

Je me fiche de ce que vous allez faire de moi. Je me fiche de savoir si cette vérité vous plaira ou non. Et je me fiche de savoir les sornettes que vous allez créer pour me faire passer pour un simple ennemi de Thédas, immoral et cruel.

Ma langue sèche passa brièvement sur mes lèvres, alors que mon regard, illuminé de cette rage qui repoussait la mort, restait fermement planté dans celui de mon interrogatrice. Mon corps ne tenait plus la barre, mais mon esprit, lui, était bel et bien réveillé.

Les Chantristes qui géraient cet orphelinat faisaient du trafic d’enfants avec les Corbeaux d’Antiva. Ils les battaient, les renforçaient, leur faisait mener une vie dure et inhumaine. Ces gosses étaient traités comme des bêtes qu’il fallait domestiquer à tout prix. Vous pourriez perdre votre temps à fouiller les sous-sols de l’orphelinat, ou peut-être vous renseigner auprès de la garde ou des victimes en elles-mêmes, si d’aventure certains oseraient toucher le moindre mot sur ce qui se passait entre ces quatre murs.

Mes yeux partirent dans le vague un certain temps. Je me souvenais du regard qu’avait planté Léah de Cautraux dans le mien quand j’avais évoqué cette vérité. Celle où elle défendait des esclavagistes, des pécheurs qui abusaient de leur pouvoir et de leur autorité pour de l’argent. Ils avaient été grands ouverts, comme si je venais de lui percer les poumons de mon épée. Puis, mon clair regard se logea une fois de plus dans celui de la templière.

Je me fiche de savoir qui vous êtes. En revanche, si vous défendez l’esclavagisme, la corruption et l’abus de pouvoir de cette foutue institution, et ce corps et âme, vous pouvez être certaine que je vous retrouverai.

Parfaitement conscient des répercussions qui suivraient cette menace, ce fut à mon tour de la toiser du regard. J’étais épuisé. Si je pouvais, j’aurais déposé les armes depuis tant d’années, pour avoir ma petite vie tranquille à Val Royeaux. Mais je savais que personne ne ferait quoi que ce soit pour chasser le vice de ce monde. Personne.

Sam 5 Déc 2020 - 8:27

Anonymous
Invité

Invité

Orlésien, cet homme misérable parlait un orlésien parfait. Si elle fut surprise, la dame n'en laissa rien paraître et écouta avec attention des paroles qu'elle n'espérait plus. Ses yeux se plissèrent légèrement alors que sa petite tirade commençait par quelque chose qu'elle avait compris depuis déjà bien longtemps. La chantrie n'était pas toute blanche c'était un fait et c'était aussi ce à quoi elle tentait présentement de remédier, l'une des raisons qui l'avaient poussé à faire flamber son tabar. Cependant elle ne l'interrompit pas écoutant dans le plus grand des calmes tout ce qu'il avait à lui dire et à lui révéler.

Quelques points de désaccord au sujet du traitement réservé aux mages, ces engeances contre nature et dangereuses devaient être surveillées et contrôlées sous tout leurs aspect. Et si nécessaire, annihilés jusqu'au dernier. Si elle avait apprécié l'annonce de l'oblitération, les raisons qui y avaient mené lui laissaient un arrière goût amer. Comme tant d'autre elle s'était faite avoir et cela lui déplaisait grandement. De plus tout cela avait été en contradiction avec ce qu'elle aurait voulu de la chantrie. Désastre dont il lui faudrait clamer vengeance au nom de son institution et de son rang.

Elle relâcha vaguement sa poigne sur ses cheveux, constatant que la rage qui naissait en lui l'aidait à se maintenir de manière plus correcte quand bien même on était bien loin de l'idée qu'on se faisait de se tenir convenablement face à quelqu'un. Un sourire très fin se dessina sur les lèvres de la templière heureuse d'apprendre qu'il se fichait de ce qui pouvait advenir de lui. Un tel renoncement et une telle abnégation aurait été des plus admirables si l'être en question n'était pas aussi misérable.

Et la vérité tomba. La vérité oui, elle en était certaine. Elle pouvait voir la rage dans ses yeux s'en nourrir pour gonfler encore alors qu'il évoquait la pourriture qui rongeait l'ordre divin. Sans doute l'avait il prit pour une simple illuminée de penser qu'elle ne croirait pas en ses paroles. Mais il avait tort car ses paroles elle les accueillit d'un léger hochement de tête et d'un regard qu'on pouvait dire, affligé. Elle relâcha sa prise complètement pour l'attraper par les épaules, elle le redressa doucement avant de lui bourrer son poing fermé dans le foi en le repoussant avec force sur la chaise qu'il occupait. Elle se tourné vers le templier encore présent.

"Faites mander l'un des officiers de la garde. J'aimerais m'entretenir avec eux à propos de l'affaire qui a amené... cette créature ici. Immédiatement"

De nouveau, lorsqu'ils furent seuls, elle posa son regard inquisiteur sur le malheureux en souffrance déjà elle voyait en lui quelque chose d'un peu plus utile que ce qu'elle avait espéré. Si la manière de faire différait, le but poursuivit était le même. Elle n'avait que quelques minutes avant le retour du geôlier et elle comptait bien les mettre à profit.

"Tu as raison, la chantrie est devenu pire que l'ombre d'elle même. Là où elle était censé apporter lumière et guidance elle s'est laissée aller aux vices contre lesquels elle prétendait lutter." Annonça t'elle dans son parfait Orlésien. "Aussi, tout ce que tu m'annonces ne me surprend guère. Nombre d'histoire sordides de ce genre ont été recensées et si la chantrie continue dans cette direction nous ne sommes pas prêt d'en voir le bout."

Elle hocha la tête marquant une courte pause, s'assurant que son vis-à-vis assimilait bien ce qu'elle était en train de lui dire.

"Sache, Orlésien que je partage ta vision des choses. La chantrie est pourrie. Cependant, je compte bien faire le ménage."

Sam 5 Déc 2020 - 22:43

Ashleigh
Ashleigh

 

Messages : 394

Toute prison a sa fenêtre




Gardien, 9:42 du Dragon
Feat. Orlane de Blanchecroix
Seconde tortionnaire ? - ■ ■


La templière écoutait mes paroles avec attention, ce qui me surprit. Je ne m’attendais plus à être écouté entre ces quatre murs. Elle relâcha quelque peu mes cheveux. Elle attrapa mes épaules. Et elle frappa, me faisant grogner de douleur. Je sentis à nouveau la chaise contre mon dos. Elle donna un ordre à celui à ses côtés, qui hocha de la tête et partit.

Faites mander l'un des officiers de la garde. J'aimerais m'entretenir avec eux à propos de l'affaire qui a amené... cette créature ici. Immédiatement.

Elle comptait réellement vérifier mes propos ? La surprise devait sans doute se lire sur mon visage. Réellement ? Quelque chose ne tournait pas rond. .. Elle m’avait compris ? Elle était donc Orlésienne ? Le retour de toutes ces questions était un signe que je recouvrai progressivement mes esprits. Elle reprit une fois le templier parti.

Tu as raison, la chantrie est devenu pire que l'ombre d'elle même. Là où elle était censé apporter lumière et guidance elle s'est laissée aller aux vices contre lesquels elle prétendait lutter. Aussi, tout ce que tu m'annonces ne me surprend guère. Nombre d'histoire sordides de ce genre ont été recensées et si la chantrie continue dans cette direction nous ne sommes pas prêt d'en voir le bout.

Mon regard s’agrandit encore. Qu’était-il en train de m’arriver ? Non, ce devait être une autre rêverie, une autre hallucination, ce n’était pas possible autrement. Cela ne pouvait pas être possible.

Sache, Orlésien que je partage ta vision des choses. La chantrie est pourrie. Cependant, je compte bien faire le ménage.

Une porte de sortie grande ouverte.

Je n’en revenais pas. Une TEMPLIERE partageait mon avis. Enfin quelqu’un qui réfléchissait. .. ou alors elle bluffait. Un rire rauque franchit ma bouche encore pendante de surprise.

C’est du bluff, c’est ça ?

Qu’elle croie que je suis Orlésien me convenait. Cela m’éviterait trop d’emmerdes, ironiquement. Mais il était temps de redevenir moi-même sur le plan personnel, de retrouver mes chaussures. Je poursuivis, sur un ton lent et grave.

Si c’est du bluff, je n’ai de toute façon rien d’autre à confesser comme vices. Si c’en est pas un .. ma question demeurera simple : qu’attendriez-vous d’un homme comme moi ?

Puis, je toussai sèchement de ma gorge sèche. Je n’osais même pas voir à quoi je ressemblerais après de tels événements. S’il y avait un après. Y avait-il un après, finalement ? Ne pourrais-je pas me contenter de mourir bêtement ici ? Non. Pas de la main de mes ennemis. Pas de la main de la Chantrie, ni de celle des Trevelyan. Je ne pouvais simplement pas me le permettre.

Mer 13 Jan 2021 - 0:28

Anonymous
Invité

Invité

Insolence de nouveau dans son regard et ses paroles, la main gantée du templier s'abat de nouveau contre la mâchoire de l'être ignoble avec force. Il remettait en doute sa parole et ses croyances, elle espérait qu'il serait prêt à y mettre à le prix si cela était la route qu'il désirait emprunter. Elle frappa à vrai dire si fort que sa main s'ankylosa, la forçant à le secouer vaguement avant de la laisser retrouver sa place auprès de son flanc. Regard dur, elle le fixait dans son infinie misère, se demandant presque si elle n'allait pas regretter de mettre un tant soit peu de confiance dans les mains d'un tel zouave.

"Un de Blanchecroix, ne dit jamais le contraire de ce qu'il pense, créature."

Certes il était humain comme elle mais elle ne pouvait s'empêcher de le voir comme quelque chose d'autre là, plongé dans la pénombre de sa cellule, blessé, puant. Elle doutait même que les engeances puissent en vouloir dans leur rang. Décidément, le roquet du prince n'y avait pas été de main morte. Bientôt il serait temps de lui faire retrouver sa place lorsqu'il pointe son nez dans les affaires de la chantrie.

"J'attends de toi que tu poursuive cette route que tu arpentes déjà. Je veux que tu chasses, que tu annihile cette graine poisseuse qui se répand dans nos rang. Les rang de ce qu'on appelle encore la chantrie sûrement par nostalgie ou autre pitreries."

Ordre démoli il ne tenait qu'à cet ordre naissant de remettre la machine en branle. Cependant bien trop peu semblaient enclin à discerner comme Orlane, la chantrie dans sa forme la plus pur, à se bercer de ses premiers écrits, de ses premières idées. Avant que les choses ne basculent donnant à l'ordre un air de troupe clownesque qui ne sait qu'obéir à la chantrie devenue malgré elle son propre antagoniste.

Elle relâche l'être infâme avant de venir saisir son visage, posant ses mains en coupe contre ses joues, elle fixe son regard d'enfant du blizzard dans le sien.

"Si je t'ouvre une fenêtre, m'aideras-tu ? M'aideras-tu à rendre à la chantrie son véritable visage ?"

Sam 16 Jan 2021 - 0:48

Ashleigh
Ashleigh

 

Messages : 394

Toute prison a sa fenêtre




Gardien, 9:42 du Dragon
Feat. Orlane de Blanchecroix
Future patronne ? - ■ ■


Et un autre coup au visage. Cela m’apprendrait. Je toussai avec force, sentant le monde tourner autour de moi. Si j’avais manqué de tomber, je sentis surtout mes tripes grimacer, au point de me faire régurgiter .. rien. Rien ne sortait de ma gorge. La douleur des contractions péristaltiques étaient bel et bien présents, et j’avais l’impression de recracher mes poumons, mais pas la moindre bile ne foula mon visage, mon corps ou le sol. Quelle atroce sensation.

Mais les paroles de la templière me ramenèrent à ce qui préoccupait réellement les esprits dans cette salle, s’il y avait des esprits ..

Un de Blanchecroix, ne dit jamais le contraire de ce qu'il pense, créature.

Une noble orlésienne, de surcroît. Je ricanai sèchement, la voix beaucoup trop rauque à mon goût. Rares étaient les nobles orlésiens honnêtes, il fallait dire. La de Blanchecroix enchaîna dans ses propos.

J'attends de toi que tu poursuive cette route que tu arpentes déjà. Je veux que tu chasses, que tu annihile cette graine poisseuse qui se répand dans nos rang. Les rang de ce qu'on appelle encore la chantrie sûrement par nostalgie ou autre pitreries.

Elle voulait .. que je fasse mon devoir ?

Tout ce temps d’agonies pour qu’on me dise finalement de faire mon travail ?

Elle attrapa mon visage, avec une certaine douceur qui, à force d’échange, me surprit grandement, il fallait admettre.

Si je t'ouvre une fenêtre, m'aideras-tu ? M'aideras-tu à rendre à la chantrie son véritable visage ?

Je ne pus retenir un rire. Un rire épuisé, désabusé, au fond du gouffre. L’espace d’un temps, il emplit une bonne partie de la pièce. Ainsi, on ne me foutrait pas la paix. Ainsi, il fallait m’envoyer une âme pour me permettre de continuer. Une âme qui était là pour me rappeler que ce que je faisais n’était pas vain, que quelqu’un devait le faire. Que je devais le faire.

Ce rire bien vivant s’arrêta cependant, et dans mon accent le plus orlésien qu’il m’était donné d’avoir, je me permis enfin de donner une réponse à sa question.

Si j’en suis où j’en suis aujourd’hui, c’est par cette guerre que je mène. Je me suis porté volontaire pour me salir les mains à la place d’autres, plus jeunes et idéalistes, mais ce n’est pas quelque chose que j’ai choisi, oh non .. c’est cette guerre contre la corruption qui est venue jusqu’à moi, et qui a fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui.

Et si mes questionnements sur qui j’étais n’étaient pas encore entièrement résolus, ou alors complètement au clair, j’étais certain d’une chose : ce combat ne me quitterait jamais. Alors quitte à y être encore, autant tout donner si la possibilité se présente.

Vous avez besoin de quelqu’un pour se salir les mains à votre place, et ça tombe bien, les miennes sont couvertes de sang et de merde jusqu’aux coudes. Alors un peu de sang en plus ou en moins ne changera pas grand-chose à leur état actuel.

Contenu sponsorisé


Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum